Jacob ♔ Even in the line of fire, when everything is on the wire, even up against the wall, our love is untouchable.

Cela faisait maintenant deux semaines. Deux semaines qu’il s’était réveillé à l’hôpital sans souvenir des dernières heures passés. Ce vide dans sa tête lui avait inspiré rien de bon et c’est en se levant à la recherche de la femme qu’il aime. Elsy. Qu’il avait appris ce qu’il s’était passé. Un accident de la route disait le médecin avant de l’informer, mais surtout de le préparer au fait qu’il allait sûrement avoir un choc en retrouvant la jeune femme partageant sa vie. Il avait en premier lieu pris l’avertissement du médecin à la légère, mais lorsqu’il déposa son regard sur la silhouette accidentée de l’amour de sa vie, il comprit que l’heure était grave. Il s’était rué à son chevet en priant que tout allait s’arranger et qu’elle allait se rétablir, mais le choc fut encore plus grand lorsqu’il se rendit compte qu’elle ne pouvait plus utiliser ses jambes. Il avait versé quelques larmes, il avait presque agressé le médecin, persuadé qu’il n’avait pas fait tout ce qu’il fallait, il était à bout et n’avait pas idée qu’il était responsable de l’accident et de l’handicap de sa copine. Non. Elle lui avait affirmé que c’était elle qui conduisait et qu’il n’y était pour rien. Il ne se le serait jamais pardonné. Le retour dans leur grand appartement à Manhattan avait été très difficile, leur routine habituelle n’était plus la même et la jeune femme ne pouvait plus se débrouiller seule, au grand regret de Jacob. Il lui avait cependant promis de s’occuper d’elle, d’être présent, des promesses qu’il ne pouvait pas tenir, pas avec son train de vie.

Tout se passait plutôt bien pour lui durant les premiers jours, du moins jusqu’à qu’une foule de paparazzi le questionna sur ce qu’il s’était passé et sur le ressenti qu'il avait depuis l'accident. Il avait ignoré chacune de leur question et pourtant en général il était le pro pour faire face aux caméras. Le cœur n’y était pas, il se rendait compte qu’il avait honte de mettre en avance sa petite amie devenue handicapée, il avait honte de s’afficher en sa compagnie en public et malgré le fait qu’il l’aimait de tout son cœur, il doutait fortement sur leur futur ensemble.

Jacob avait passé une bonne partie de la journée avec sa mère, se perdant dans les boutiques de New-York avant de passer un moment à la maison Kayser pour faire un break autour d’un café. Jacob avait pu discuter de la situation avec Elsy à sa mère, ce qui avait pu l’aider à se défaire légèrement du poids qui pesait sur ses épaules. Après une journée bien remplie, il arrivait enfin dans leur appartement avec une dizaine de sacs en main. Le shopping avait toujours été l’un de ces passe-temps favoris à Jacob. « Mon cœur, je suis rentré ! » Hurlait-il avant de la voir arriver à son niveau. Elle lui tendait les bras et Jacob se baissa vers elle pour la serrer dans ses bras. Il lui offrit un baiser avant de prendre la parole. « Oui très bonne, ma mère passera te voir d’ici quelques jours pour passer un moment avec toi, elle comprend que tu n’ais pas voulu t’aventurer dans New York. » Il lui adressait un sourire, se forçant à faire comme si de rien était, alors qu’il était obnubilé par son fauteuil.

Il l’accompagnait jusqu’au salon avant de filer jusqu’à la salle d’eau pour prendre une douche. La pollution de New-York n’était pas très agréable à porter sur soi. Jacob passa quelques minutes sous la douche, très pensif avant d’en sortir en prenant le soin de se sécher et d’habiller d’un polo et d’un simple jean. Des vêtements qui restaient classe malgré tout. Il attrapait son téléphone et regardait son Instagram tout en rejoignant le salon sans porter attention directement à ce qu’il se passait sous son nez. Il entendit alors Elsy râler et releva le regard avant de la découvrir au sol. « Elsy ! » Il courut sans attendre en sa direction afin de la relever. Il la déposa sur le canapé. « N’essaye pas de te déplacer seul, si tu as besoin tu peux m’appeler ou faire appel à Carl . Carl, s’était le majordome, celui qui était là quasiment tout le temps et qui travaillait pour la famille Forester depuis de nombreuses années. « ça va ? tu ne t’ai pas fait mal ? » S’inquiétait-il.