C’est à Manhattan que j’amenais ma fille pour la laisser en garderie, le temps que j’aille moi-même à mon travail. Depuis que j’avais emménager de nouveau à New-York, je n’avais pas une seule minute pour moi. Mon père était encore à Rome pour régler des affaires et il continuait à me solliciter de temps en temps pour que je puisse lui apporter mon aide. Il fallait que je trouve une nourrice pour Hailee, sans quoi je perdrais probablement la tête, bien que j’aimais ma fille, elle me demandait énormément de temps et je n’avais pas toujours l’occasion de m’occuper d’elle comme j’aimerais le faire. Pour le moment, je représentais le parfait stéréotype de la maman célibataire, qui porte toutes les casquettes et qui doit se débrouiller toute seule. C’est pourquoi je me retrouvais aujourd’hui devant la garderie où je l’avais inscrite. Mon sac à main dans une main et mon téléphone dans l’autre, je fronçais les sourcils en attendant l’ouverture des portes de la garderie. « Comment ça, il ne viendra pas à l’audience ? Tu lui dis qu’il n’a pas le choix, et s’il ne prend pas la peine de bouger son gros cul, c’est moi qui viendrais le chercher. » Je raccrochais exaspérée, l’agacement se faisait sentir dans mes mimiques. Je travaillais sur une grosse affaire et je n’avais absolument pas besoin qu’on me mette davantage de pression. Soudain, j’entends des enfants piailler, je lève les yeux aux ciels, les portes de la garderie venaient enfin de s’ouvrir. Je laissais mon regard vagabonder à la recherche de ma fille.
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Invité a posté ce message Lun 27 Aoû 2018 - 17:26#
Son matériel rangé, Calista vérifie une dernière fois l’heure sur son téléphone. Si tout se déroule comme prévu elle ne devrait pas être en retard pour aller récupérer Avalon à la garderie. Si tout se déroule comme prévu, elle ne va pas avoir à demander à sa mère de lui rendre ce service pour la millième fois depuis le début du mois. Les séances photos se sont enchaînées depuis début août, des clichés parfaits demandés pour le numéro de septembre histoire de débuter ce retour au travail sur de bonnes bases. Résultat, elle n’arrête pas et aussi passionnée soit-elle par la photographie, elle aimerait bien pouvoir souffler un petit peu. Là, elle doit s’occuper de son autre métier : celui de maman et finalement, elle court un petit peu une fois sortie du métro pour gagner les portes de la garderie en priant pour que les enfants ne soient pas déjà sortis. Ce n’est pas le cas. Calista ralenti, reprend son souffle et se poste derrière une rousse, dos à elle. Sa voix, lui est familière et il lui faut quelques secondes pour se souvenir d’où elle la connait - sa mémoire lui étant d’une grande aide. « Ça fait légèrement menaçant ça … j’espère que tu ne parlais pas d’un enfant. » Lance-t-elle de sorte à attirer l’attention de la jeune femme. Ce qui fonctionne parfaitement et un large sourire étire les lèvres de la blonde lorsqu’elle a la confirmation qu’elle connait cette personne. « Je pensais bien avoir reconnu ta voix. Ça me fait plaisir de tomber sur toi. » Expression toujours joyeuse sur son visage, elle regarde Lyson tout en remettant la lanière de son sac sur son épaule au moment où les cris d’enfants attirent son attention vers l’entrée de la garderie.
Est-ce que j’étais une bonne mère ? Est-ce que je m’occupais bien de Hailee ? Est-ce que ça n’aurait pas été mieux que je la laisse à l’adoption plutôt que d’être allée la chercher ? Je me posais sans cesse ces questions qui continuaient à tourner en boucle dans mon esprit. Et pourtant, lorsque je posais mon regard sur elle, j’éprouvais une certaine fierté. A trois ans seulement, elle avait déjà un grand esprit et elle débordait de gentillesse. Une fragilité dans un monde de brutes. Je secouais négativement la tête pour empêcher ces idées noires d’obscurcir mon esprit, il ne valait mieux pas penser à ça. « Ça fait légèrement menaçant ça … j’espère que tu ne parlais pas d’un enfant. » Je venais de raccrocher, à l’instant. Et qui me disait que j’étais menaçante ? J’arquais un sourcil réprobateur et me tourna en direction de la voix que j’avais entendu. « Je pensais bien avoir reconnu ta voix. Ça me fait plaisir de tomber sur toi. » Un large sourire s’étira sur mes lèvres. « Calista ? Bon sang ! Mais qu’est-ce que tu fais ici ? Enfin ici, pas à New-York, ici devant une garderie ? » Mon sourire s’étira davantage sur mes lèvres et je m’avançais légèrement vers elle pour lui faire la bise. J’étais ravie de la voir, j’avais l’impression que cela faisait une éternité. Un moment lointain et pourtant si proche. « Et, non je te rassure. Ce n’était pas d’un enfant dont je parlais. C’est pour le boulot. Je suis avocate en droit pénal aujourd'hui. » Je haussais les épaules, affichant désormais un air amusé.
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Invité a posté ce message Mer 29 Aoû 2018 - 13:27#
Il y a des personnes qui entrent dans votre vie, en sortent puis y reviennent sans que vous ne compreniez ce qui se passe. La vie continue toujours malgré les départs. Elle éloigne et rapproche des personne sans crier gare. Et Calista, elle prend ce que lui offre la vie sans jamais rien dire. De toute manière, elle est habituée à ne pas avoir le moindre contrôle là-dessus, elle le sait depuis la perte de son père il y a une dizaine d’années. Se réjouir de croiser à nouveau une tête familière, elle le fait toujours, d’autant plus lorsque cette fameuse tête était tout de même une très bonne amie – surtout de beuverie – à l’époque. Et un large sourire vient étirer les lèvres de la Grecque qui sert doucement la rousse lorsque celle-ci vient lui faire la bise. « J’attends ma fille. » Dit-elle comme s’il n’y avait rien de plus logique. Cela dit, ce n’est pas loin de la vérité. Elles se trouvent tout de même à l’entrée d’une garderie. « Oui parce que j’ai une fille figure-toi. » Une nouvelle qui surprend souvent, surtout en sachant qu’elle est mère célibataire et que le père n’est pas compris, du moins pas officiellement. « Avocate ? Rien que ça ! T’as bien du courage mais bravo. » Elle n’aurait jamais eu la patience et surtout le courage de faire un tel métier, pas alors qu’elle aurait dû courir le risque de défendre des personnes qui ne le méritent pas – enfin selon elle. « Je pensais pas te revoir à New York après ton départ y a quelques années, la ville te manquait trop ? » Calista ne l’a jamais vraiment quitté, elle. Depuis le jour où sa famille s’est installée à Williamsburg, elle y est toujours revenue. Qu’importe que ses fouilles l’envoient loin et pendant longtemps, sa vie et son chez-elle c’était New York. Chose qu’elle ne changera pour rien au monde.
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Invité a posté ce message Jeu 30 Aoû 2018 - 23:05#
Recroiser de cette manière une ancienne amie à vous, on pouvait dire que ça ne vous arrive pas tous les jours. Spécialement quand cette rencontre se fait devant une garderie pour gosses. J’étais surprise de retrouver Calista à cet endroit, mais ma surprise c’était rapidement transformer en joie lorsque je m’étais rendue compte que ça faisait un bien fou de tomber sur d’anciennes connaissances. « J’attends ma fille. » Et moi je fronçais les sourcils, comme-ci je n’avais pas bien compris ce que sa bouche essayait de me dire. « Oui parce que j’ai une fille figure-toi. » Au final, ça paraissait logique. Pourquoi serait-elle devant une garderie sinon ? A moins qu’au fil des années, elle se soit transformée en psychopathe mais j’en doutais sérieusement. « C’est super ! Qui l’aurait cru qu’on serait mamans toi et moi ? » Je lui offris l’un de mes plus beaux sourires, ravie de ce qu’elle venait de m’annoncer. « Avocate ? Rien que ça ! T’as bien du courage mais bravo. » Je lâchais un rire amusé. On m'avais souvent répété ça, que ce soit dans mes études ou dans le début de ma carrière. « On me le dit souvent. Mais je suppose que si je suis dans le métier c’est que ça me plait. » Je haussais les épaules comme-ci c’était une résignation alors que ce n’en était rien. « Et toi ? Du coup ? Qu’est-ce que tu deviens ? » J’étais avide de tout savoir, c’est vrai, après tout il fallait bien rattraper le temps perdu. « Je pensais pas te revoir à New York après ton départ y a quelques années, la ville te manquait trop ? » Moi non plus si tu savais. Je lui souris une nouvelle fois, replaçant une mèche de cheveux derrière mon oreille. « En fait, je me suis dit que ça serait sympa de retenter l’expérience, mais en étant peut-être un petit peu plus sage maintenant. » C’est vrai que mon dernier séjour à New York ne s’était pas particulièrement montré concluant la première fois. J’avais sombré dans l’alcool et la drogue, et j’étais devenue une véritable épave. Cette fois-ci, j’espérais sincèrement que ça serait la bonne.
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Invité a posté ce message Ven 31 Aoû 2018 - 17:48#
S’il y a bien une personne qu’elle n’aurait jamais pensé croiser à nouveau en ville – et encore moins devant une garderie – c’est bien Lyson. Mais, lorsqu’elle y pense, ça doit être tout aussi surprenant pour la rousse de voir Calista à cet endroit. Les deux jeunes femmes, elles se sont connues à une période de leur vie où l’alcool coulait un peu trop à flot et que certaines drogues tournaient. Rien qui irait de pair avec le fait d’être maman. Mais ça lui fait plaisir, vraiment plaisir. D’autant que Calista possède ce côté sociable qui explique qu’elle déteste rarement quelqu’un – même si ça peut arriver plus souvent qu’on ne l’imagine. « Pas moi ! J’avoue que j’y pensais juste comme ça et un jour c’est devenu comme un besoin. C’est flippant mais je regrette pas une minute. » Et l’annonce de sa grossesse avait surpris tout le monde, Calista la première. Fécondation in vitro, elle avait pensé que ça n’avait pas fonctionné, avait cessé d’attendre les symptômes et au final elle avait découvert attendre sa fille arrivée à cinq mois de grossesse. La joie du déni. Mais Avalon, elle a été accueillie comme une véritable princesse aussi chipie soit-elle. « Ou alors que tu es masochiste, mais je préfère me dire pour toi que tu aimes ce que tu fais. » Assure-t-elle en agitant la tête. « Je suis photographe, chez Vogue et Glamour. Contrairement à toi c’est pas vraiment ce que j’aime le plus, mais c’est stable et je peux m’occuper de ma fille donc j’imagine que c’est le prix à payer. » Elle aime la photographie, ce n’est pas le souci, mais il est clair que c’est bien moins passionnant que crapahuter ici et là dans d’autres pays à la recherche de choses perdues comme une enfant faisant une chasse au trésor. « Mon dieu, heureusement qu’on s’est calmées, ça serait pas très sérieux avec des enfants. » Dit-elle en riant. « T’as bien fait, faut pas rester sur une déception et puis cette ville en vaut le coup. Et t’es revenue depuis combien de temps ? » Qu’elle demande avant de jeter un coup d’œil vers la masse d’enfants venant dans leur direction afin de repérer la sienne.
