Invité a posté ce message Ven 21 Sep 2018 - 11:51#
dimanche. tu sors de ton immeuble à sept heures. un rendez-vous médical que tu as tenté d’effectuer toute la semaine, mais soit tu finissais trop tard ou soit tu oubliais de prendre les deux heures de pause déjeuner sachant que pour l'aller-retour tu mets plus de quarante minutes de l'entreprise jusqu'à l'hôpital. un contrôle basique et une prise de sang et dans quelques jours, tu seras à beijing. c’est ton premier voyage d’affaires là-bas. tu avais mis trois ans à accepter ce genre de voyage. question d’argent. tu ne concevais pas de ne pas te pouvoir payer le billet d'avion en question. même si techniquement ça ne représentait pas vraiment une dépense. ça te gênait vraiment de ne pas être en mesure de payer uniquement le billet d'avion. aujourd’hui, les choses avaient changés puisqu’il t’avais convaincu de l’importance de ta présence. on peut dire que t’es définitivement née sous une bonne étoile. seul bémol le contrôle médical. simple formalité, mais tu as en horreur, mais aujourd’hui tu n’as pas le choix. tu te fais violence. le calvaire va durer cinq minutes dans le meilleur des cas et le double dans le pire des cas. tu t’installes dans la salle d’attente. « mademoiselle flügge ? » tu réponds par la positive. tu te lèves de la chaise. un médecin se présente et présente le jeune homme qui l’accompagne. il doit avoir quelques années de plus que toi. tu serres leurs mains. il t’invite à les suivre. durant tout l’oscultation, tu remarques que l’étudiant a la tête dans les étoiles. le médecin te demande si son élève pouvait effectuer sa première vraie prise de sang sur toi, et même si tu en crève d’envie, tu ne dis pas non. un jour ça sera à son tour de faire des prises de sang, il faut bien qu’il commence un jour. ton patron t’avait donné ta chance. alors tu te dis que même s’il n’était pas question d’aiguille ou autre dans ton cas. tu pouvais quand même lui rendre la pareille. l’étudiant se prépare. il te demande les formalités d’usage et si tu es bien à jeun. tu retrousses tes manches. il pose un garrot. il n’a pas l’air d’être confiant. il désinfecte la zone. tu lis sur son visage l’hésitation. tu sais que c’est mauvais signe. il pique et très vite ton pressentiment se confirme. le tube ne se remplit pas. tu le sens déstabilisé par cet échec. tu lui adresses un sourire pour tenter de le remettre d’aplomb en lui assurant que ce n’était pas grave. la deuxième tentative n’est pas plus glorieuse. encore une fois, tu le prends bien et tu essayes de faire bonne figure. tu espères que le médecin va prendre les choses en main pour te permettre se sortir au plus vite de ce calvaire. au bout de la quatrième tentative. tu ne réussis plus vraiment à faire bonne figure encore moins quand tu comprends que le médecin ne réagira pas. il ne tente même pas d’être pédagogue se contentant de le réprimander, mais quand il s’apprête à piquer une cinquième fois. tu décides de protester. ton bras est bien réel. tu n’es pas en plastique. il faut arrêter les frais immédiatement. tu jettes un coup d’œil à l’horloge. « je dois y aller j’ai un rendez-vous important. » tu ne sais pas si c’est crédible, mais tu n’as pas envie qu’il se fasse enguirlander par ta faute. d’autant plus que tu en veux au médecin beaucoup plus qu’au pauvre étudiant. tu prends une compresse imbibée d’alcool posé à côté. tu te lèves de la chaise. tu prends tes affaires et tu sors de la salle. « merci beaucoup et bonne journée. » tu attends de fermer la porte derrière toi et tu commences à pester. tu sors de l’hôpital. tu mets la compresse. t’espères éviter un bleu. tu rentres dans quelqu’un. tu relèves la tête. « pardon à défaut de vous offrir un verre, je vous dois un bon conseil. » tu commences. « si vous voulez faire une prise de sang allez ailleurs ... non vraiment partez c’est plus prudent. »
Au rythme de la musique, tu tapotes le volant de tes doigts, ne pouvant cesser de suivre les basses. Tu as la fâcheuse manie de chanter dès que le moteur ronronne, seul ou accompagné. Et la justesse était rarement de mise, ce qui ne t’empêchait pas de monter dans des aigus trop hauts pour toi. Il y avait de nombreuses façon de te vexer, une panoplie assez vaste, mais ton chant était loin d’en faire parti. Ce qui rendait un peu moins étonnant le fait que tu n’aies aucun problème à garder la vitre grande ouverte lors d’un refrain entrainant. Tu avais ainsi l’impression que le temps s’écoulait plus vite. Tes pneus se sont finalement stoppés sur le parking de l’hôpital, garé sur la place qui t’était attribué, avec une certaine avance confortable. Ce qui changeait des nombreuses matinées où la fatigue te faisait arriver à toute allure, ne prenant même pas le temps de boire un café. Et dieu sait qu’un café c’est sacré.
Le téléphone entre les doigts, les yeux rivés sur l’écran, tu laisses le soin aux gens qui t’entourent de t’éviter pour ton concentrer sur ton agendas. Du moins tu en avais l’espoir. Tu rencontres un obstacle dans la route que tu connaissais sur le bout des doigts, te rattrapant de justesse malgré un équilibre qui laissait à désirer. Tu redresses alors le visage, observant l’individu qui se trouvait dans ta trajectoire. Elle s’excuse platement, ne te laissant pas répliquer avant qu’elle enchaine sur un certain conseil visant à éviter l’hôpital. Tu ne peux t’empêcher de rire, détaillant un instant le bras de ce qui semblait être celui d'une patiente évadée. «J’aurai bien accepté de fuir si vous m’offriez ce fameux verre en plus de ce précieux conseil mais dans 30 minutes j’ai un patient à ouvrir. » Tu ne prêtes aucune attention à sa réaction, posant ton regard sur la zone déjà rougie. Un simple sourire malicieux envahi tes lèvres, reportant tes iris hazel sur la jeunette. « Qui est ce qui s’est amusé à vous changer en passoire? » Simple curiosité mal placée. Que tu connaisses ou non le responsable, tu ne te dérangeras pas pour lui glisser une remarque désagréable avec cet air supérieur qui te collait beaucoup trop souvent à la peau. Trait de caractère antagonique aux vertus que devait posséder un médecin, tu ne peux pas résister à ton esprit compétitif assez aiguisé pour que rabaisser les autres puisse devenir un plaisir. « Je peux rattraper le coup? Comme ça vous évitez de pourrir la réputation mon lieu de travail et tout le monde est content. » Un contraste entre tes mots tintés de reproches et ton visage qui se voulait bienveillant s’est alors installé. Pour détendre un peu plus ton interlocutrice, tu laisses même échapper un rire. Ton humour n’était pas toujours évident pour le grand publique, ce qui te menait toujours à contrebalancer tes propos par une expression amicale. « Si ça peut vous rassurer, je suis chirurgien spécialisé en cardio-vasculaire alors... une petite prise de sang ça ne devrait pas être trop compliqué. Non?» Comme pour l’inviter à te suivre, tu te diriges vers l’hôpital, tu lui adresses de nouveau un regard, insistant pour qu’elle accepte. « Allez. Si jamais je vous fais mal, vous pourrez m’en coller une. » Tu avais une grosse estime de tes capacités, ayant ton égo aussi gonflé qu’un ballon prêt a exploser. Et cela ne t’avait jamais porté préjudice jusqu'ici, excellent beaucoup plus dans la technique que le relationnel.
Pando
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Invité a posté ce message Lun 24 Sep 2018 - 11:50#
il a un patient à ouvrir. tu n’es vraiment pas tombée sur la bonne personne. tu te pinces la lèvre inférieure. tu ne peux même pas t'excuser parce que tu le penses vraiment. tu ne conseillerais pas à ton pire ennemi de faire une prise de sang par un stagiaire supervisé par le même médecin, mais tu ne dois pas mettre tout le monde dans le même sac. « je suppose que je dois être mal tombée. » il te questionne sur le responsable. tu hausses les épaules. « je n’ai pas l’habitude de dénoncer. » tu as déjà assez commis de bourdes pour aujourd’hui et puis si vraiment, il veut trouver ses informations, il peut parfaitement les trouver par lui-même. « et j’en veux plus au médecin qu’à celui qui a transformé mon bras en passoire pour être totalement honnête. » après tout si le médecin ne l’avait pas autant mis en porte-à-faux après son premier échec, il ne lui aurait peut-être pas dû s’y reprendre autant de fois et ce que tu trouves encore plus incroyable, c’est le fait qu’il ne l’aurait pas empêché de recommencer une cinquième fois. il te demande s’il peut rattraper le coup parce que d’après lui tout le monde sera gagnant dans l’histoire. toi tu pourras avoir ta prise de sang puis partir et lui sauver la réputation du lieu où il travaille. tu hausses les épaules contre toute attente. si tu acceptes, tu n’as rien à perdre, c’est certain. si ce n’est devoir trouver un autre endroit et recommencer dans quelques jours. il t’apprend qu’il est chirurgien et qu’une petite prise de sang n’est pour lui qu’une formalité. ça te rassure un peu et tu te rends compte que tu as détalé comme un lapin en oubliant de baisser ta manche ou d’enlever le garrot de ton bras. deux petits oublis que tu t’empresses de faire disparaître. il se dirige vers l’hôpital. tu hésites et puis il t’adresse un regard et à ce moment-là, tu te rappelles qu’il ne faut jamais remettre à demain ce qu’on peut faire aujourd’hui. ce qui ce révèle être d’autant plus fondamental pour toi lorsqu’il il s’agit d’un rendez-vous médical. « allez. si jamais je vous fais mal, vous pourrez m’en coller une. » il te dit, visiblement, il a l’air sûr de lui. tout le contraire de celui d’avant. en toute honnêteté et vu son tempérament, tu doutes qu’il puisse te rater. « je ne l’ai pas fait à la fin de la quatrième tentative raté ni lorsqu'il a essayé de tenter une cinquième fois ... » tu commences. « je suppose donc il y a aucun chance que ça arrive, mais si c’est le cas, je bousculerai certainement un homme qui vu la chance que j’ai aujourd’hui me dira lui aussi qu’il est chirurgien ou médecin ici, par contre si ça dure moins de cinq minutes, je veux bien vous offrir un café. » tu conclus. en d’autre termes, tu es en train d’accepter. tu penses au voyage qui t’attends après cette prise de sang histoire de te donner du courage et tu le suis. tu traverses le couloir qui possède l’odeur typique des hôpitaux. odeur que tu détestes. c’est depuis que tu es arrivée ici que tu ne supportes plus les rendez-vous médicaux. un simple examen de routine. à cause du quel tu es tombée sur un connard. un connard. un vrai de vrai. probablement le pire des médecins. tu n’aimes pas les chiffres et tu n’aimes pas les cases. tu n’as jamais réussi à rentrer dedans. ça s’était confirme une fois de plus. le jour où tu n’auras plus autant d’appréhension à l’idée de voir un médecine, tu te feras un plaisir de lui envoyer une petite carte à ce médecin en lui demandant d’aller se faire foutre. tu rentres dans la petite salle. tu t’installes sur le siège et tu scrutes les quatre murs blancs, chaque infime détail de cette salle.
Soudainement, le sang froid semble revenir chez la blonde, te dévisageant dans sa surprise. Il fallait avouer que les probabilités auraient du jouer en sa faveur, le ration patient-médecin étant des plus élevés. Mais non, la chance ne semble pas être une caractéristique assez développée chez elle, qui accumule deux mésaventures en un laps de temps très court. Elle se contente de tenir sa langue quant au responsable, te provoquant un haussement de sourcil étonné à ton tour. Elle se permet de critiquer l’établissement ouvertement mais refusait de s’attaquer à un individu, mettant ainsi chaque praticien dans le même sac sali d'incompétence. Tu supportais assez mal la critique, ça allait sans dire. La seule chose qu’elle t’avoue c’est que la prise de sang n’avait pas été faite par un médecin, mais assisté. Naturellement, ta déduction penche pour un interne, ce qui te provoque un sourire significatif tinté de nostalgie. Vous étiez tous passé par cette étape cruciale qui consistait à introduire l’aiguille directement dans la veine sans la traverser de part en part. Avec les doigts d’un apprenti, ce n’était jamais simple. Tu t’étais même entrainé sur un ami de l’époque, si bien qu’il avait fini avec de beaux hématomes dans le creux de ses bras.
«Quatre? » Tu t’exclames, étouffant un rire. Tu ne ménages cependant pas ta surprise, les yeux ronds accentué par le haussement de tes sourcils. Le chiffre t’impressionnait, reflétant une attitude des plus zen de la part de la jeunette. « Vous êtes un peu trop patiente. » Ou gentille. Tu ne sais pas réellement. Mais à ton gout, c’était simplement un manque notable de caractère, d’une soumission presque exemplaire. Pas un seul instant tu ne revoyais tes jugements, persuadé d’avoir la raison à chaque pensé de ton coté, quand bien même tu avais sans doute tort. Tu n’aurais jamais pu laisser ton bras se faire ainsi malmener. Tu étais déjà incapable de te laisser piquer par un jeune médecin, remettant en doute son expérience, craignant trop une chose si commune dans la vie d’un chirurgien. Dans ton métier, tu infligeais bien plus de dégâts que l’interne qui s’était occupé de ta rencontre du jour, mais sans doute une part d’égocentrisme t’empêchait de relativiser. Le suite de sa réplique te fait rire. Son coté poisseux ne t’avait en effet pas échappé. « Si vous ne tombez pas sur le directeur de l’hôpital, ce serait déjà bien. Vous êtes plutôt dans une bonne lancé je dois avouer. »
Continuant ta marche, tu la conduis dans une salle de consultation, ne prenant pas la peine d’enfiler une blouse. Tu le laves les mains, manches de ta chemise retroussées, lui jetant un coup d’oeil par dessus ton épaule. « C’est pour quoi cette prise de sang? » En fonction de sa réponse, tu prépares le matériel nécessaire. Soigneusement, tu lui poses un garrot sur le bras encore intacte de la jeune femme. Tu enfiles tes gants, faisant claquer le plastique comme chaque fois que tu débutais une chirurgie, le fond musicale en moins. Tu adorais opérer avec quelques notes de musiques couvrant le silence gênant ou les questions incessantes des internes. Tu passes rapidement un peu d’alcool sur la zone de ponction, nettoyant la surface. L’aiguille se plante alors rapidement dans la peau de son avant bras, comme par automatise. « Oups. » Ton regard croise le sien, affichant ce sourire provocateur si souvent logé au creux de tes lèvres, mimant une expression coupable. « Ça va, je déconne. » Tu finis par lâcher, cessant ta blague de mauvais gout. De part l’appel d’air, la seringue se remplit du précieux liquide. Tu la libères ensuite de la pression sur son bras avant de retirer l’objet pointu de son corps, posant la compresse imbibée d’alcool sur sa peau blanche. « En moins de cinq minutes.» Tu conclues. Tu ne peux réprimer un sourire satisfait, attendant ta récompense. C’est à peine si tu jettes les gants, jugeant qu’une infirmière sera plus apte que toi pour tout nettoyer. Tu manquais clairement de respect envers cette profession. Tu te relèves alors, attrapant le sac que tu avais déposé, proposition muette pour rejoindre le lieu souhaité.
le nombre l’étonne réellement. « quatre presque cinq en réalité. » si tu n’avais pas détalé comme un lapin bien évidemment. c'est trop frais pour que tu puisses en rire, mais d'ici quelques semaines ça sera peut-être le cas. t’es un peu trop patiente selon lui. un peu trop gentille selon toi. « ça doit être ça. » tu ne sais pas pourquoi tu n’as pas réagit avant. pour toi, il ne pouvait pas rater autant de fois. c'était tout simplement impossible. malheureusement il t'a prouvé le contraire. tu avais eu un bon pressentiment en ayant eu du mal à accepter la proposition du médecin. il t'avais proposé que ce soit son interne qui s’occupe de cette formalité. tu étais partagée entre le fait de refuser en disant de lui trouver quelqu’un d’autre, un autre cobaye en somme ou encore le fait de lui rendre en quelque sorte la pareille. tu as penché pour la deuxième option puisqu’il était présent et que tu te voyais mal refuser devant lui pour de tels motifs. après tout, il devait bien s’exercer avant de devenir médecin à son tour, mais tu as oublié un gros détail, tu n’avais pas autant de responsabilités entre les mains à tes débuts. « si vous ne tentez pas de battre son record il n'y a aucun risque et puis je ne fais pas dans la délation donc votre place ne risque rien. » c’était au moins le côté positif de la chose. tu le suis. tu essayes de faire abstraction de cet environnement. une fois dans la salle. il te questionne sur le motif de ta venue. « un voyage à beijing. » autant dire que tu l’as amplement mérité ce voyage après tout ça. tu es là parce qu’on t’a forcé la main. sinon tu ne serais pas ici. ce voyage, c’est une grande première, mais tu y tenais vraiment. ta présence ici le confirme. il se prépare et toi, tu appréhendes. tu penses au pire, même s’il te paraît tellement plus confiant que l’interne et sûr de lui. tu essaies de te détendre. tant bien que mal. tu ne veux pas regarder ce qu’il fait et puis un oups de sa part a suffit à te faire changer d’avis. l’expression de culpabilité sur son visage qui te fait directement penser qu’il n’a pas réussi du premier coup. tu te dis que tu n’es plus à une tentative près. et puis le soulagement quand il te fait comprendre qu’il plaisante. sûrement un humour de médecin. en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. tu n’as plus le garrot et tu as une compresse sur la zone. en moins de cinq minutes. « merci. » tu n’es pas restée à jeun depuis la veille pour rien et surtout, il t’a évité de devoir renouveler l’expérience dans quelques jours. il a réussi du premier coup et en moins de cinq minutes. tu considères que le contrat est rempli. il se lève attrape ses affaires et tu le suis. vous rebroussez chemin jusqu’au premier distributeur qui se trouve sur le chemin. tu ne sais pas ce que le café vaut ici. certainement moins bon, que dans un petit café en ville, mais vu qu’il travaillait ici il devait être habitué. tu insères le billet et tu le laisses choisir, même si à vue d’œil tu te doutes de son choix. depuis que tu travailles, tu as eu l’occasion d’en faire et que ton analyse des consommations de café est presque sans faille. une fois son choix fait et son café récupéré tu optes pour un thé vert t'es à jeun depuis la veille et entre ton réveil et l'heure actuelle tu ne préfères pas prendre de risque.
Les mots se furent brusquement plus rares de sa part, perdant de son aisance relativement vite. Et ça avait une certaine tendance à t’incommoder. Tu te sentais toujours obligé de combler le vide, partant dans des monologues qui perdaient souvent de leur sens. Dans le cas échéant, tu laissais le silence refroidir l’atmosphère, te fermant aussi rapidement que tu pouvais te lier d’amitié avec un inconnu avec un trop grand nombre de shots dans les veines. Tu passais d’un extrême à l’autre d’une aisance dérangeante, changeant ton amour en haine sans te préoccuper de ton ancienne affection en un claquement de doigts. Tu étais d’une certaine complexité, pouvant rapidement te perdre dans tes propres sentiments. Son sérieux commence doucement à te refroidir, te contenant d’acquiescer, faisant la prise de sang, ce qui fut une routine pour toi. Un nouveau sourire vite se loger sur ta figure enfantine quand elle tourne brusquement la tête pour observer tes gestes lorsque tu feintes d’avoir échoué à ton tour. Même si sa réaction reste assez légère, tu craignais de tomber sur une absence totale de réponse, alors tu es relativement satisfait de ta comédie. Si elle était plus discrète que ce qu’elle était, tu redoutais qu’elle finisse par disparaitre complètement.
Elle te remercie avec une politesse presque ennuyante, lui adressant un léger sourire en retour, plus pauvre que ceux d'il y a à peine quelques minutes. « Pas de soucis. » Sans ajouter un mot, tu as rejoint la machine à café, connaissant le chemin les yeux fermés. Tu y avais passé un temps fou, sirotant la boisson chaude dès que tu avais une minute de libre. Ta consommation était clairement excessive, mais si nécessaire pour ne pas somnoler et bailler toutes les dix minutes. Tu manquais cruellement de sommeil et l’unique solution que tu adoptais fut la caféine. Tu chérissais trop tes habitudes nocturnes pour les abandonner, alors tu négligeais un peu plus ta santé que tu ne ménageais déjà pas assez.
Tu n’insistes nullement lorsqu’elle introduit le billet et te laisses le choix de ta récompense. Naturellement, ton doigt presse le bouton qui versa le café noir dans le gobelet, concentré au possible. « J’espère que vous n’êtes pas trop difficile. Je ne sais pas pour les thés mais les cafés laissent à désirer ici. » Tu étais sérieusement en train de discuter du café. Tu étais tombé bien bas. Nerveusement, tu t’humidifies les lèvres, tout en observant les gens passer à vos cotés, de ta curiosité habituelle. «Alors, pourquoi vous partez si loin? Pour le boulot ou en vacances? » Tu n’étais jamais allé en chine, leur culture ne t’avait jamais attiré. Tu préférais la nostalgie de l’Europe, ou le froid de des pays nordiques. Tu avais une liste de lieux que tu voulais visiter tant que tu le pouvais, et les pays de l'est n'étaient pas réellement envisagés.
Pando
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Invité a posté ce message Sam 20 Oct 2018 - 19:24#
un café noir pour lui. ton sixième sens concernant les cafés est loin de t'avoir trompé. c'est exactement ce que tu aurais pensé qu'il prendrait. un thé pour toi. « j’espère que vous n’êtes pas trop difficile. Je ne sais pas pour les thés mais les cafés laissent à désirer ici. » il te prévient. visiblement la légende sur les cafés des hôpitaux est vraie et fondée. tu aurais voulu faire plus qu’un simple café provenant d’un distributeur, mais vu qu’il allait opérer, tu pouvais difficilement faire mieux. « même le plus infect des thés m’ira. » ça ne vaudra pas un thé provenant d'un petit café qui serait préparé par quelqu'un plutôt que par une machine, mais tu avais le ventre vide. « n’importe quoi fera l’affaire même le plus horrible des thés alors même en bossant ici, on ne s’habitue jamais au café des distributeurs ? » tu le questionnes. tu es curieuse. il doit enchaîner les heures et les gardes donc forcément carburer au café. « c'est peut-être pour ça que l'interne était aussi nerveux. » tu bois une gorgée et ce n’est clairement pas le thé du siècle, mais ce n’est pas aussi mauvais que tu avais pu le penser. « ce n’est vraiment pas le thé du siècle, mais c'est buvable. » tu ne risquais pas grand chose avec un thé en même temps. tu ne t’aventures pas trop loin. t’es clairement pas une experte des thés des distributeurs et avec le ventre vide, tu n’es pas la plus objective en ce moment. tu ne prenais jamais tes boissons chaudes au distributeur, mais au starbuck. niveau déchet c’est pas vraiment le top, mais tu ramenais toujours ton propre thermos et ça avait le gros avantage d’être à côté. « si je vois ou plutôt que je bouscule votre patron, je lui dirai d’investir dans des machines plus onéreuses … même si je ne sais pas si ça changera grand chose au final… » tu commences en puis tu penses que même la plus onéreuse des machines ne pouvait pas donner de bonnes boissons chaudes. cafés et thés compris. « donc si je le croise, je lui dirai plutôt de faire installer un petit stand juste à côté. » tu commences. t’es persuadée que c’est une idée à creuser. il te questionne sur ton voyage. « c’est pour le boulot, mais j'ai quelques heures de liberté et je compte bien en profiter. » ça représentait un gros avantage ses heures que tu avais en off. t'en es consciente, il t'arrivait même d'empiéter sur tes heures de sommeil, et es trois quart du temps où tu le fais ça s'avérait payant. si on t’avait demandé de choisir un endroit, tu n’aurais jamais pensé à demander spontanément à partir là-bas. forcément, tu aurais privilégié l’australie. choix du cœur. tu es née là-bas et le reste de ta famille habite encore là-bas. mais tu es bien consciente que comme les autre voyages que tu as pu faire que c’est une occasion à saisir. l’occasion de découvrir un autre pays. un autre endroit. une autre culture. et c’est important pour toi.
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Invité a posté ce message Dim 18 Nov 2018 - 14:28#
RAPH & ANA
bumped into each other.
Un fin sourire s’affiche sur tes lèvres lorsqu’elle t’explique le peu d’exigence qu’elle porte aux arômes de son thé. Tu t’étais plus ou moins habitué au gout désagréable du café amer des machines, élitiste pourtant dans tes repas en général. Il fallait dire que tu n’avais pas réellement le choix. « On le trouve toujours dégueulasse. Mais on s’y fait. Ça devient plus un besoin qu’un plaisir. » Tu avoues non sans une pointe d’humour. Tu confirmais la légende du médecin dopé à la caféine, sans doute plus à cause de tes soirées tardives que tes heures de travail, n’ayant jamais eu besoin de longues heures de sommeil. Ou peut être ton corps s’était il adapté aux petites nuits depuis ton adolescence. L’alcool et les sorties étaient devenues une réelle habitude, ne t’imaginant pas rester tranquillement chez toi le reste de ta vie, ne t’imaginant pas vieillir en somme. «Sans doute. Il lui faut un temps d’adaptation. » Le rire léger, presque nostalgique, ça t’amuse. C’était sans doute cruel dans un sens mais ça te faisait marrer parce que tu l’avais vécu. Elle continue, rebondissant sur l’histoire du patron. Le genre d’humour dont tu te délectais, revenant sur d’anciennes discussion avec ironie. « C’est sympa. Tu pourrais aussi lancer une pétition. Les même qu’au Starbucks ça m’irait bien si je peux faire le difficile. » Tu laisses échapper le tutoiement sans réellement t’en rendre compte, bien trop à l’aise avec autrui. Tu te liais facilement avec les autres, que ce soit en bien ou en mal. Mais se faire un avis sur toi n’avait rien de compliqué, ayant un caractère disons… Affirmé. Et cet avis pouvait varier avec le temps, si bien que la bonne impression que tu avais laissé la veille pouvait tourner en une haine le lendemain quand ta mauvaise humeur et ton tranchant si réputés prenaient le pas sur ton sourire scotché au visage. « Même si le petit stand me va bien. » Tu admets. Peu importe, tant que ton palais pouvait s’affranchir du gout des vieilles machines qui doivent être installées depuis la construction de l’hôpital. Tu l’écoutes d’une oreille tout en buvant ton liquide noir brulant. « Tu fais quoi dans la vie? » Tu demandes, cherchant à ce qu’elle développe un peu plus puisque de ton coté, tu n’avais plus grand chose à dire maintenant qu’elle savait ton boulot. Tu te voyais mal détailler plus que ça, étant donné que le sang et les dissections étaient au coeur même de ta profession, et ce n’était généralement pas au gout de tout le monde. « Tu as quelques idées de choses à faire de ton temps libre? » Tu ne savais pas réellement ce qu’il y avait à visiter là bas ou même les activités typiques de la région. Ta curiosité se fait sentir, amateur de voyages, si le pays ne te tentait pas plus que ça, cela restait dans la sphère d’une de tes passions.
Pando
Excuse moi pour ce retard impardonnable
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Invité a posté ce message Dim 16 Déc 2018 - 17:16#
plus un besoin qu’un plaisir. tu t’en doutes. pourtant, ces machines devaient tourner à plein régimes lors des gardes chaque nuit. une véritable usine de production de café. tu as déjà entendu que certains pensent que la machine d’un étage ou même d’un autre service fait de meilleurs café que d’autres. c’est probablement une rumeur infondée. et quand bien même, c’est un excellent chirurgien, tu préfères rester dans le flou. tu mets la bavure de l’interne sur le dos du café. le café n’en est certainement pas la cause. tu en as la preuve juste devant toi. tu arrives à t’en amuser, parce que sa bourde a été rattrapée. tu n’es pas certaine que si tu avais dû reporter cette analyse tu aurais pu avoir la même réaction, mais ça tu ne le seras jamais et d'un côté c'est préférable. tu as l’idée brillante de suggérer à son patron d’investir dans un petit stand si jamais tu venais à le bousculer. les mêmes qu’au starbucks si ce n'esr pas trop demander qu’il rétorque. « j’y penserai, mais si ça marche pour le starbucks il faudrait peut-être rajouter une condition sine qua non. » tu commences. « l’embauche d’une assistante dans ce cas une assez réactive et qui arrive assez à anticiper. » si ce n’est pas faisable, il y a un tas d’autres solution comme faire l’acquisition d’une véritable machine à café. ça prendra certainement quelques microsecondes supplémentaires, mais ça sera forcément meilleur et ça aurait un réel intérêt gustativement parlant et probablement un bien meilleur effet contre la fatigue. il te questionne sur ton voyage. si t’avais des idées. évidemment un tas. mais tu ne sais pas si tu pourrais tout concrétiser en aussi peu de temps et avec un planning aussi chargé. « c’est certainement très cliché, mais sûrement la grande muraille. » rien qu'une randonnée sur une petite partie de cette muraille. tu n’allais pas t’aventurer sur une partie très connue où tu pourrais mettre facilement trois fois plus de temps tout en étant entourée par une horde de touristes. tu allais déjà assez bien profiter des lieux branchés de la ville en enchainant les rendez-vous. tu ne te plains pas t’es bien consciente de la chance que tu as de profiter et de trois semaines de vacances et de voyager autant alors que tu as juste ton diplôme de fin d’étude en poche.
Doucement, tu te balances d’un pied à l’autre, cherchant la posture la plus confortable, l’esprit évadé dans un monde bien trop complexe mais qui t’appartenait. Tes lèvres trempent dans le café chaud réconfortant, brulant tes mains froides. Un simple sourire se dessine alors que tu reportes tes iris verdoyantes sur la blondeur de ton interlocutrice. « En plus de ça vous offrez de l’emploi. Mais quelle générosité. » Tu souffles avec humour, les yeux rieurs. Et le vouvoiement était revenu aussi rapidement qu’il s’était éclipsé, preuve de ton manque d’attention. Peut être parce qu’encore une fois, tu n’avais pas assez dormi. Mauvais présage pour le début d’une journée intense de travail. « Le pire c’est que ça risquerait de fonctionner. Combien d’internes et médecins tueraient pour un café qui n’a le gout de flotte pendant une nuit de garde. » Entre deux urgences, les esprits s’apaisaient bien souvent autour de la noirceur du liquide, dans des conversations impersonnelles, mais utiles pour passer le temps. La chance pouvait parfois te sourire, incluant dans l’équipe de nuit tes collègues les plus proches. Et dans ce cas, les heures défilaient généralement bien vite. Lorsque la conversation se déporte sur son voyage, tu l’écoutes un peu plus attentivement, bien qu’elle reste succincte dans ses mots. Le premier monument qu’elle te cite est celui auquel tu pouvais t'attendre. Comme tout touriste, la grande muraille est un lieu inévitable. Revenir sans avoir vu une des merveilles du monde en serait presque absurde, autant que c’était cliché. « Peut être. Mais ne pas la visiter c’est… un choix étrange. » Tu tentes de commenter avec un tact qui te manque bien souvent en règle général. Tu avais plus souvent l’habitude de mouvoir tes lèvres sans que tu n’aies le temps d’y penser, pour lâcher quelques phrases cassantes. Tu avais beau tenter de gommer ce défaut, avec le temps, tu t’y étais accommodé. Par réflexe, tu appuies sur un bouton de ton portable, vérifiant l’heure qu’il était. Les minutes défilent et tu évalues lentement le temps qu’il te reste pour te préparer.