un verre et on oublie ? (tessa)

un verre et on oublie ? ★ @Tessa Clarke

Le bordel. Tu te sentais mal pour ce qu’il venait de se passer avec l’une des clientes. Si tu avais su qu’avoir un lapin en liberté dans la boutique allait créer autant de grabuge, tu aurais certainement vérifié à deux fois en fermant la cage. Mais que voulez-vous ? Tu as bien souvent la tête dans les étoiles dernièrement. Surtout depuis ce fameux séjour en Floride. Toi qui pensais être née sous une bonne étoile, Seth t’avait malheureusement prouvé le contraire. Enfin, là n’était pas la question. Tu avais merdé inconsciemment avec une cliente et, tu avais bien dans l’idée de te rattraper. Alors, après avoir vérifié que tout allait bien pour elle, tu jetais un oeil à l’une des pendules de la boutique histoire de voir l’heure qu’il était. Parfait, tu arrivais à la fermeture, cela allait te donner l’occasion de pouvoir immédiatement rattraper ta bêtise. Bon, je suis encore vraiment désolé pour l’incident. Vous êtes certaine que ça va ? Tu poses l’une de tes mains contre la sienne, douce dans le ton que tu empruntes, tu préfères au cas où vérifier une fois de plus son état. Quand, finalement, tu es rassurée, tu lui demandes poliment si cela la dérange de t’attendre quelques minutes. Tu fermes la porte arrière, tu places le lapin dans sa cage sur la table basse, vérifiant qu’il a bien tout ce qu’il faut pour boire et manger et, attrapant les clefs, tu reviens dans la boutique de devant. Bien, je vais fermer alors, pour m’excuser encore de ce qui vient de se passer, je voulais savoir si vous accepteriez de prendre un verre. Et, peut-être même une viennoiserie. C’est un peu tout ce que tu pouvais lui offrir pour ce soir de toute manière. Puis, tu te disais que pour ça, cela était bien suffisant. Tu n’allais pas non plus sortir les violons, le vin et le bon restaurant. En attendant une réponse, tu te dirigeais vers la porte d’entrée que tu ouvrais, te décalant alors, accompagnant cela d’un geste pour faire comprendre à la jeune femme qu’elle pouvait - devait - sortir.

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IRIS + TESSA

«  un verre et on oublie ?»

Les lapins. Cette phobie. Je ne sais pas où elle vient mais je crois que je me rappellerais toujours le jour ou à l’école primaire on devait s’occuper d’un énorme lapin de ferme. Il me dégoûtait. Je n’ai pas eu le choix, la maîtresse n’a pas voulu entendre que j’avais peur. Elle disait que je ne risquais rien avec ces bêtes-là. Mon cul oui ! Il m’a mordu, j’ai crié, il s’est agité et il a poussé une espèce de cri effroyable. Je crois que c’est à partir de là que l’approche d’un lapin est devenue compliquée. C’est assez étrange comme peur, comme phobie, je crois que c’est peu commun. Pourtant je reste totalement tétaniser. Des larmes montent, si le lapin a le malheur de me toucher c’est fichu. Certains n’aiment pas les araignées, sont dégoûtés par les insectes, moi ce sont ses petites bêtes à poiles avec de grandes dents et de grandes oreilles. De véritables petits monstres. Alors forcément que je tombe sur un lapin dans les rayons d’une boutique que j’apprécie, je manque de tout faire tomber autour de moi. J’ai dû pousser un petit cri, j’avoue que je ne sais plus, j’étais perturbée, car la vendeuse est venue récupérer l’animal pour le remettre en cage. Trop tard, des larmes ont coulé illico… une fine pellicule de sueur recouvre mon corps, j’ai chaud, j’ai froid, il faut un petit temps pour que tout rentre dans l’ordre.

La vendeuse est confuse. Mais elle semble commerciale, je ne sais pas, elle tient à se faire pardonner. La fermeture du magasin arrive, elle m’invite à prendre un verre. Elle semble s’inquiéter, mais je vais bien, la bête est hors de portée, je ne la vois plus, tout va bien. Je respire, un peu mieux. Je souris, je ne sais pas si cela ressemble à un vrai sourire ou pas. « - ça va aller, pas d’inquiétude, je gère » Alors qu’elle vérifie que la bête est bien renfermée, elle revient vers moi. Elle me propose d’aller boire un verre, manger un morceau. Je regarde ma montre instinctivement, je la suis quand elle se dirige vers la sortie. Je n’aurais pas trouvé ma petite perle rare aujourd’hui. Tristan doit être au loft, alors je peux me permettre d’accepter. Et puis un peu de sucre dans le sang, ne pourrait pas me faire du mal. « - Ne vous sentez pas obligé… Oh d’accord, je pense qu’on doit avoir le même âge, on devrait peut-être se tutoyer, surtout si on va prendre un petit quelque chose ensemble. » C’est ma façon à moi d’accepter son invitation. Lorsqu’elle se décale me laisser sortir, j’en profite, l’air de cette fin d’été me fait du bien. Je profite de l’air pollué maintenant si familier. « - Je t’avoue que c’est relativement rare de tomber sur des lapins dans un magasin d’antiquité » Je souris. « - Les gens ont tendance à me prendre pour une folle quand il me voit paniquer de la sorte, j’espère que ce n’est pas trop ton cas » Je souris en haussant innocemment les épaules, qu’est-ce qu’on peut faire d’autre ? Je la laisse fermer la boutique et je l’attends.

un verre et on oublie ? ★ @Tessa Clarke

Un petit soupir discret de soulagement s’échappe de tes lèvres lorsqu’elle te fait savoir que tout va bien. Tu veux en être certaine, c’est sans doute pour cette raison que tu reposes la question plusieurs fois. Tu as beau avoir un caractère de cochon, tu restes tout de même quelqu’un qui ne veux pas de mal aux autres. C’est sans doute pour cela que tu vérifies une dernièrement fois pour la cage du lapin avant de l’inviter à sortir. Je ne me sens pas obligé. Je n’ai pas grand chose à faire ce soir de toute manière alors, cela me sortira un peu et me permettra de m’excuser encore une bonne centaine de fois. Tu laisses un faible rire s’échappe de tes lèvres alors que tu finis par fermer la porte de la boutique derrière toi. Sortir... C’est bien ce qui te ferait le plus plaisir pour ce soir. Tu ne veux pas rentrer à l’appartement de papa. Tu ne veux pas penser à lui ce soir. Pas en mangeant, pas en regardant la télé.. Non. Juste peut-être quelques secondes avant de t’écrouler. J’ai 27 ans donc, je pense que nous avons sans doute le même âge ! Il faut dire que pour ce genre de chose, tu n’es pas très douée pour mettre un âge sur une tête. Tu réussis toujours à te tromper. Je vais essayer de vous... Tu marques une petite pause en te rendant compte de tes mots. Tu reprends finalement, un peu bêtement. Tu... De te tutoyer, mais j’ai toujours un peu de mal au début. Je vous... Je TE préviens. Avant de prendre finalement la route en direction d’un endroit où grignoter, tu te hisses sur la pointe des pieds afin d’attraper le rideau de fer que tu abaisses avec un peu de difficulté. Il est toujours capricieux celui-là. Je sais, vous n’avez pas vraiment eu de chance. Il l’a déposé pour la journée et, passe le reprendre demain. Dis-tu en mettant finalement le gros cadenas. Pardon, tu n’as pas eu de chance. Tu passes un peu ta main sur ta nuque. Désolé, je vous l’ai dit. Un peu de mal avec le tutoiement ! Tu frottes un peu tes bras avant de sortir ta veste de ton sac afin de l’enfiler. Folle ? Je vous avoue que, ce n’est pas vraiment le mot qui me vient de suite à l’esprit. Je me demande surtout : Pourquoi ? Je veux dire, ce sont des petites bêtes assez mignonne et, toute pelucheuse. Je me demande comment on peut en avoir peur. Encore les araignées, j’arrive à comprendre, je déteste aussi ! L’eau même. On peut se noyer... Mais des petits lapins. Tu affiches une moue un peu interrogative avant de prendre la route. Du coup, je peux v-... te demander pourquoi cette peur ? Un traumatisme durant l’enfance ? Je dis ça parce que, j’ai déjà lu que souvent nos peurs viennent principalement de l’enfance et, parfois même, de nos parents. Ils vont avoir peur d’une chose et, inconsciemment, vont nous transmettre cette même peur. Parce qu’ils nous dirons que c’est dangereux, qu’on ne doit pas s’en approcher. Ect... Après ce petit monologue, tu reprends un peu ton souffle. Excusez, je parle beaucoup... lâches-tu, te sentant un peu bête.

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