i'll be there (Luke)

“i'll be there” & Replaçant son sac à bandoulière trop lourd sur son épaule, Juliana récupère très rapidement l'antivol pour son vélo avant de sortir de l"appartement. Elle va retrouver son frère, pour la première fois depuis qu'il est sorti. Le travail avait eu raison d'elle jusqu'ici, elle se surcharge volontairement, pour ne pas avoir trop de temps à tuer. Mais là, elle avait fait en sorte de se libérer ne serait-ce que ce dimanche pour le lui consacrer. Portable sur silencieux, le vibreur même désactivé pour ne pas être tentée de partir à la sauvette pour le bénévolat qu'elle fait parfois à l'hôpital public. Il est tôt, mais elle préfère prendre un peu d'avance dans le cas où il se passerait quelque chose sur la route. Le temps est assez beau pour qu'elle l'attende au dehors. Quand il lui a demandé où, alors que tout deux étaient encore accrochés au téléphone, elle lui a répondu « Central park ». Elle n'a pas envie de l'enfermer entre quatre murs à présent qu'il est libre. Elle a juste envie de le voir à l'air libre, dans un décor vert ou au moins naturel, où la monotonie de la prison n'existe point. Il est sorti. La jeune médecin ne cesse de se le répéter depuis qu'elle l'a apprit, comme tout juste réveillée d'un cauchemar irréel. Pourtant, elle doute que pour lui ça n'en soit de même. Ouvrir les yeux ne suffira pas à lui faire oublier ce qu'il a du vivre ces dernières années. Juliana, elle sait bien qu'il ne lui a pas tout dit, qu'il a voulu lui épargner la souffrance qui le tenait derrière ces barreaux, comme le protecteur qu'il est depuis toujours, mais elle n'est pas non plus capable de s'imaginer à quel point ça a pu le marquer.
La voilà non loin du lieu où ils doivent se retrouver. Encore une fois, alors que ses yeux lui montrent qu'il n'est pas encore arrivé, elle a l'impression d'attendre quelque chose qui ne se produira pas. Prise par la crainte, elle s'inquiète encore que l'injustice ne le lui ait encore pris, à elle, sa famille, à Lisa et leurs enfants plus qu'à quiconque d'autre... Parce qu'elle sait à présent, que personne n'est à l'abri de rien. Jusqu'au bout elle aura espéré qu'il s'en sorte, et c'était chose faite, que la peur soit encore là ou non, elle a envie de se dire qu'il n'y a plus rien à craindre.

Elle pose son vélo contre une rembarre à laquelle elle attache soigneusement le cadran de la roue, au biais d'un antivol qui n'est pas aussi utile qu'il le paraît. On pourrait le lui voler aujourd'hui, qu'elle le remarquerait à peine et filerait s'en acheter un bien mieux aussitôt. L'automne déjà entamé n'avait pas eu raison des feuilles colorées qui ornaient les arbres du parc. Bientôt le décor changerait. Pour elle, ce n'était qu'une formalité, mais aujourd'hui, elle le remarquait de manière spéciale en se disant que son frère a de la chance de pouvoir revoir ça en direct. L'odeur s'échappant du food truck juste à côté la met en appétit, juste pour les interdits alimentaires qu'elle s'est fixé. La petite brune n'attend pas bien longtemps avant de voir la silhouette lointaine de Luke apparaître. Un sourire se dessine naturellement sur son visage. Elle avait tellement de choses à lui demander, pas tant à lui dire, puisque sa vie avait pris un tournant où l'évolution n'était pas flagrante. Mais elle avait envie qu'il lui parle de lui, de ce qu'il avait fait depuis son arrivée à New-York. Juliana ne le laisse pas arriver jusqu'à elle, qu'elle le rejoint de trois grandes enjambées. Il n'a pas même le temps de prononcer un mot qu'elle a déjà enroulé ses bras autour de lui. Habituellement, tout le monde sait qu'elle n'est pas la première à faire des embrassades, mais exception est dans cette situation presque extraordinaire. Elle sais qu'il est bien là à présent, son grand frère protecteur. Elle le laisse respirer pour le regarder bien en face. Il semble fatigué, mais il est là, et c'est le plus important non ? « Je suis tellement heureuse de te voir là ! J'espère que le canapé de Nomi n'est pas trop dur ! Comment tu vas ? » finit-elle par demander sur le ton de la bienveillance.

code by solosands

take me home to the place i belong.
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i get a feeling that I should have been home yesterday.

@juliana jennings et @luke jennings

Être libre ça avait quelque chose de bizarre pour Luke. Il n’allait pas s’en plaindre, bien au contraire, il était content d’être enfin libre, après tout ce temps passé en prison, alors qu’il n’avait pas eu sa place là-bas. Le brun, il avait fini par arrêter de rêver du moment où enfin, on lui rendrait sa liberté. Mais maintenant, il était libre et même s’il en était vraiment soulagé, il devait se réhabituer à la vie en extérieur et ce n’était pas aussi évident que ça en avait l’air. Il n’avait passé que deux ans et demi en prison, mais c’était déjà trop, le monde avait changé, sa vie avait changée. Il ne pouvait pas reprendre sa vie exactement de la même façon qu’il l’avait laissée, comme si rien ne s’était passé. Il avait passé deux ans et demi loin de sa femme, de ses enfants, alors évidemment que ce n’était pas pareil maintenant. Il avait retrouvé Lisa, mais ils tâtonnaient toujours pour essayer de retrouver ce qu’on leur avait arracher. Il n’avait pas encore revu ses enfants, parce qu’il ne voulait pas juste débarquer comme ça dans leurs vies sans crier gare. Ils avaient été déjà bien assez bouleversés par son départ, ce n’était pas la peine d’en rajouter une couche. Il voulait faire au mieux pour ne pas les brusquer et ce n’était pas aussi facile qu’il l’aurait voulu. Alors, même s’il était libre, sa vie n’avait rien à voir avec ce qu’elle avait été avant qu’on ne le foute en prison. On pouvait bien lui dire qu’il avait de la chance d’être libre et il le pensait, vraiment, mais, y avait quand même beaucoup de choses qui étaient encore compliquées.

Retrouver sa vie, sa passait aussi par le reste de sa famille, évidemment. Y avait ses sœurs et sa mère aussi. Il passait beaucoup de temps avec Nomi, puisqu’il vivait chez elle pour le moment, comme un squatteur, pas encore décidé à trouvé mieux. Il devait bien admettre qu’il ne se sentait même pas prêt à se retrouver tout seul dans un appartement. Il avait déjà passé trop de temps tout seul. Il avait aussi eu l’occasion de parler un peu avec sa mère et les choses ne s’étaient pas passées aussi bien qu’il l’aurait voulu. La matriarche Jennings avait des idées bien à elle, auxquelles Luke ne pouvait plus répondre aujourd’hui. Pour elle, il ne serait innocent que si Dieu le disait et pour ça, il fallait passer par le confessionnal et tout ce qui allait avec. Lui, il n’avait clairement pas envie de refoutre les pieds dans une église. Il était déçu par sa mère, par sa réaction, mais il n’avait pas franchement insisté, à quoi bon, de toute façon ? Heureusement, il avait encore ses sœurs et aujourd’hui il devait retrouver Juliana. L’idée le réjouissait vraiment, en plus, ça ne pouvait pas lui faire de mal de sortir de l’appartement de Nomi, où il passait probablement beaucoup trop de temps. Il ne sortait que pour le boulot son sport et pour sortir Perry, son golden retriever, ou les quelques fois qu’il allait retrouver Lisa. Si bien que certaines semaines, il passait ses jours de repos enfermé à l’intérieur à regarder la télévision. Il avait une bonne excuse pour ça aussi : il avait deux ans et demi de films et de séries à rattraper, ce n’était pas rien. Aujourd’hui, en tout cas, il était sorti, il avait pris le métro jusqu’à Central Park, regrettant un peu ne toujours pas avoir de voiture. Il en avait profité pour emmener Perry avec lui. Il savait que le chien serait heureux d’aller faire un tour à Central Park. Arrivé au lieu de rendez-vous qu’ils s’étaient donnés avec sa sœur, il n’attendit pas longtemps avant de voir la brune débarquer. La voir lui colla un large sourire sur les lèvres, il était vraiment heureux de pouvoir être en face de ses sœurs comme ça, sans qu’ils ne soient séparés par une maudite vitre. Il lui rendit son étreinte, bien content de pouvoir la serrer dans ses bras. « Je suis vraiment content aussi. T’en fais pas, le canapé de Nomi, c’est vraiment mieux que la prison. » Il lâcha un léger rire, de toute façon, il n’y avait rien de pire que la prison, à ses yeux. « Je vais bien et toi ? » Il déposa une caresse sur la tête de son chien, sagement assis à côté de lui. » J’me suis permis d’emmener mon chien, j’espère que ça ne te dérange pas. » Il l’aimait son chien, il s’était attaché à lui, en prison déjà, parce qu’il avait participé à un projet avec un repère de chien errant quand il avait été là-bas et l’une des premières choses qu’il avait faites en sortant, ça avait été d’adopter ce chien. C’était une compagnie agréable qui lui donnait l’impression de ne jamais être seul.