<< Au revoir ! >> fis-je à l'attention du couple qui se dirige, main dans la main, vers la sortie.
On est en fin d'après-midi, dix-sept heure, tout au plus. Je n'ai pas de montre pour le confirmer. On peut encore voir quelques clients, mais à cette heure, c'est rare. Puis on ferme à dix-neuf heure. Lentement, je me dirige vers la table laissée par le couple. Place au rangement. J'empile avec precaution les petites assiettes avec les tasses de café, toutes deux vides, sur mon avant bras droit. Les viennoiseries ont faites succès également puisqu'on elles ne sont que miettes. A nouveau, j'empile les deux assiettes juste à côté des deux premières, et direction la cuisine. Je pose le tout sur le plan de travail, empoigne une éponge humide, un chiffon et retourne salle. Je ne me presse pas, les clients sont peu nombreux. Avant de retourner dans la pièce principale, je prends le temps d'observer mon reflet sur le frigo métallique. Je suis plutôt minable. En même temps, je bosse depuis ce matin. Et je dois faire la fermeture. Faute de manque de personnel, soit disant malades qu'ils disaient. On bosse à deux depuis ce matin. Je passe une mèche de cheveux qui pendait devant mon oeil derrière mon oreille. C'est reparti !
Une autre serveuse est occupée à prendre la commande d'une rouquine. Quand à moi, je nettoie sommairement la table, captivée par l'aisance à prendre les commandes de ma collègue. J'me dis que j'finirai bien par y arriver aussi hein ! Après tout, je suis là que depuis 2 mois. Je retourne faire mon énième allez-retour dans la cuisine quand la porte s'ouvrit.
<< Bonjour, bienvenue ! >> avec un sourir niais collé au visage.
Ou bonsoir ? Hmm.. il faudrait que je pense à me renseigner sur quand commencer à dire bonsoir. L'énergumène s'avère être un gars. Bon. J'men occupe hein ! Je pose le chiffon et l'éponge à l'arrache, littéralement, dans l'évier et me colle au boulot. Je passe une main sur mon tablier pour le lisser, remonte un peu ma manche droite, allez. Je pousse la porte de la cuisine et avance vers l'individu. Et, comme d'habitude, le même discours.
<< Qu'est-ce qui vous ferait plaisir ? >>