Gabriel * Soirée confidences

Valentina aimait son travail, c'était réellement toute sa vie. Elle se donnait toujours les moyens de réussir et détestait l'échec plus que tout. Elle avait ainsi été éduquée, pas de place à l'échec, ni à l'erreur même si elle restait humaine et en avait déjà connu et en connaitrait de nouveau. Depuis plusieurs jours elle suivait un patient qui était maintenant un habitué venant régulièrement faire des dialyses. Tina s'était occupée de lui depuis le début mais cela faisait plusieurs semaines que son état s'était dégradé. Il avait besoin d'une greffe, ils avaient épuisé toute autre solution. On lui avait toujours dit de ne pas trop s'impliquer, de ne pas s'attacher au patient dans le cas où cela finirait mal mais ça elle n'avait jamais su le faire. Valentina était trop entière pour ça, elle s'impliquait toujours un peu trop. Cela lui faisait défaut aujourd'hui, ils avaient perdu ce patient en début d'après-midi, sur la table alors qu'ils étaient en pleine greffe, parfois le destin s'acharne sans que l'on ne comprenne pourquoi. Autant dire qua la jolie italienne avait le moral dans les chaussettes. Elle avait besoin de voir quelqu'un, ni son frère ni sa soeur n'étaient en ville en ce moment, ils étaient partis quelques jours en Italie dans la famille. Cependant, c'est le nom de Gabriel qui vint à elle comme une évidence, c'était son meilleur ami alors oui c'est de lui dont elle avait besoin. Elle s'empressa de lui envoyer un message, sa réponse ne se fit pas attendre. Il venait de réserver une table dans leur restaurant préféré. Elle savait qu'elle pouvait toujours compter sur lui et vice versa.

Gabriel et Valentina, ils formaient un duo fusionnel et inséparable depuis quelques temps déjà. Bien qu'ils se soient rencontrés dans des conditions un peu difficile, personne n'aurait parié sur une telle amitié. La première fois qu'ils s'étaient rencontrés, c'était quand le coéquipier de Gabriel était décédé et qu'elle avait dû le lui annoncer. Ensuite, c'est lorsqu'il fut à son tour blessé et qu'il resta plusieurs mois dans le coma. Elle faisait partie de l'équipe médicale qui s'occupait de lui et inconsciemment on s'attache surtout auprès de ses proches. Et pour finir, une fois remis sur pied, il reprit son travail et fit un nouveau détour par l'hôpital cette fois-ci pour interroger un suspect qui s'était fait hospitaliser. C'était un énorme signe du destin, après tout on ne croise jamais trois fois la même personne par hasard. C'est alors qu'ils commencèrent à se fréquenter en dehors, leur passion commune pour les animaux et le sport finit de les rapprocher. Depuis ils ne se sont plus quittés. Gabriel est un véritable pilier pour Valentina, elle lui confie tout et se tourne toujours vers lui dans ses moments de doute. Il est le seul à pouvoir prétendre aussi bien la connaitre autant que ses frères et sa soeur.

La jeune femme travaillait plus pour mieux oublier comment s'était soldée sa dernière opération. Bien qu'elle n'était qu'aux urgences à faire quelques points de suture ou à poser quelques plâtres, cela lui permettait d'oublier qu'elle avait perdu un patient qu'elle aimait beaucoup. C'était une sorte d'échec pour elle, ce n'était pas le premier patient qu'elle perdait et ce ne serait pas le dernier mais elle préférait de loin sauver des vies qu'être confrontée à la mort. Même après toutes ces années, c'est quelque chose qui est toujours autant difficile même si elle se laisse moins atteindre qu'avant. Il fallait se remettre en course pour mieux faire et apprendre de ses erreurs même si parfois le destin n'allait pas dans le sens que l'on souhaiterait. Vint ensuite la fin de sa garde, elle fila récupérer ses affaires et de se changer avant de sortir de l'hôpital. Gabriel devait passer la prendre, elle sursauta en entendant les sirènes de police retentir à quelques mètres d'elle. Il était là, garé à quelques pas. Elle ne l'avait pas vu avant mais après avoir failli faire une crise cardiaque elle s'avança vers lui. "Hey! Ça va pas non?! La discrétion c'est pas ton truc hein?" Alors qu'il sortait de la voiture, elle vint le prendre dans ses bras avant de taper doucement son torse. "Tu sais que tu es incorrigible!" Elle rit doucement avant d'embrasser sa joue, elle était contente de le voir. Certains les dévisageaient mais ça lui était égal. "Si tu savais comme je suis contente de te voir!" Elle le serra de nouveau dans ses bras, après une journée pareille elle était heureuse de savoir qu'elle allait passer sa soirée avec lui.