always by your side, no matter what (leonel)

Lorsqu’elle entre dans Central Parc, elle sort son portable de sa poche pour envoyer un message à Leonel et savoir où ils doivent se rejoindre. Sauf que ses gants l’empêchent d’y arriver correctement et qu’elle perd patience, s'énervant contre son téléphone et l’insultant, comme si ça pouvait y changer quelque chose. Elle sait pourtant que c’est que la même galère à chaque fois, mais elle n’en prend jamais de la graine. Alors elle retire ses gants pour mieux s’en sortir, mais maintenant elle a les doigts tellement froids qu’elle en perd son latin. Enfin, qu’elle n’arrive plus à écrire correctement en tout cas. Foutu hiver. Il lui faut plusieurs secondes pour enfin réussir à envoyer son sms mais elle y arrive et, pendant qu’elle patiente pour avoir une réponse, elle contemple une famille de canards qui traverse le petit chemin sur lequel elle se trouve. Ça lui met le sourire aux lèvres et la remet de bonne humeur, il lui en faut vraiment peu. Et quelques minutes plus tard elle rejoint enfin les deux frères. Quand elle arrive à leur niveau elle s’accroupit aussitôt pour attraper Martin dans ses bras. Sa petite bouille est trop craquante pour qu’il passe en deuxième. « Coucou toi. » Et comme elle a l’habitude de le faire, elle parsème toute sa petite tête de bisous en le chatouillant. Juste pour le plaisir de l’entendre rire. Puis elle se redresse pour aller embrasser la joue de son meilleur ami cette fois. « Faudrait penser à raser un peu tout ça, tu deviens un peu trop poilu. » Elle frotte légèrement sa barbe du bout des doigts et fait une petite moue, l’air de dire qu’il est piquant, mais c’est juste par envie de l’embêter un peu, parce qu’elle aime le taquiner. « Qu’est-ce que vous diriez d’aller voir les canards ? » Depuis qu’elle les a vu marcher devant elle, elle s’est dit que ce serait surement quelque chose qui plairait au petit. Ils pourraient aussi aller voir les autres animaux qui peuplent le parc, ou bien se diriger vers l’aire de jeux, selon ce qu’il préférera. « Ou d’aller manger des chichis pour se réchauffer ? » Elle pose alors les yeux sur Martin, lui lançant un regard complice. Elle est persuadée qu’elle aura son soutien, les enfants sont toujours partants quand il s’agit de se goinfrer de trucs sucrés et ça lui donne une excuse pour paraître un peu moins comme la morfale de service. Ce n’est évidemment que pour lui faire plaisir qu’elle propose ça et pas du tout pour le bonheur de son propre ventre.

F E V R I E R , 2 0 1 9 –  « On peut avoir un chien. » Martin s’émerveille devant tous ces chiens heureux de pouvoir vagabonder sans entrave dans le parc. Ça fait des semaines qu’il te bassine avec ça. Toi-même t’aimerais bien en avoir un, mais ça demande du temps. C’est déjà suffisamment compliqué avec un enfant de cinq ans, alors éduquer un chiot, c’est se doubler la tâche de travail. « Regarde-lui là, lui, lui, il est beeau ! » De sa main libre, il point du doigt un chien aux longs poils. Il sautille sur ses pieds, trop excité par ce qu’il voit. «Martin on n'est pas venu pour acheter un chien. » On dirait que l’enfant est venu pour faire ses courses. Qu’il peut sélectionner le canin qu’il désire puis l’emporter chez lui. « Non, mais plus tard. A la maison. T’es d’accord, dis t’es d’accord. » Il sait que tu pourrais lui dire oui rien pour qu’il lâche l’affaire. Il est bien trop intelligent, habitué à ce que tu cèdes à ses caprices. Tu sais qu’il te faut devenir plus autoritaire, que tu dois faire preuve d’autorité avec lui. « J’en sais rien. Ça demande beaucoup de travail, tu sais. On en reparlera plus tard, regarde Noor est là-bas. » Tu n’auras jamais été aussi heureux de voir ta meilleure-amie arriver. Elle tombe parfaitement au bon moment, te sortant d’une situation délicate. L’enfant fait une moue boudeuse, puis lâche ta main pour courir dans les bras de la brune. « On voit tout de suite qui est le préféré. » Plaisantes-tu en faisant une grimace. Comme si tu pouvais jalouser ton petit-frère. « Tu plaisantes, j’aurai l’air d’un ... » Tu baisses le son et parle tout doucement à l’oreille de ta meilleure amie qui critique ta barbe vieille de plusieurs jours. « D’un puceau. Et puis, j’aime bien comme ça. Regarde, c’est agréable, on s’y habitue. » Entre tes deux mains, tu coinces le visage de la jeune femme et frottes de manière bien exagéré ton visage contre l’une de ses joues, puis fais exactement la même chose sur la seconde. Vous vous chamaillez comme deux enfants. C’est comme ça depuis votre rencontre, qui elle-même était une chamaillerie. Lorsque Noor propose d’aller voir les canards, Martin retrouve ses yeux remplis d’excitation. Les animaux sont toute sa vie. Il pourrait vivre dans une ferme parmi les dindons et les cochons, il serait aux anges. Mais lorsqu’elle surenchère avec les chichis, tout se bascule. Il n’arrive plus à se décider entre l’un et l’autre. Et la faim s’empare de toi. La mal-bouffe, il n’y a rien de meilleur au monde. Tu pourras te nourrir uniquement de ça, mais c’était sans compter sur la nutritionniste de l’équipe. Fort, heureusement pour toi, elle ne vient pas fouiller tes placards. « Et si on se faisait les deux ? On va se prendre chichis, puis on va voir les canards. Je pense que ça leur ferait plaisir de goûter de la bonne friture. » Et comme si on avait encore un doute sur le fait que Martin et toi faisiez partis de la même famille, il saute de joie et commence à courir en direction du stand. « Je crois que ça veut dire oui. » Dis-tu avec un large sourire. « Allez viens. » Tu prends Noor par les épaules, et passe ton bras bar dessus elle. « Comment tu vas ma chère et tendre amie ? »

Quand Noor aperçoit son meilleur ami et son frère, c’est aussitôt vers le petit garçon qu’elle se penche d’abord, incapable de résister à sa petite bouille trop mignonne. Et il le lui rend tellement bien quand il serre ses petits bras autour de son cou. « On voit tout de suite qui est le préféré. » La grimace que tire Leonel la fait rire, elle sait bien qu’il plaisante, mais elle s’amuse à rentrer dans le jeu. « Fallait être le plus beau de la famille. » Et elle lui tire la langue avant de faire un clin d’œil à Martin. Oh, Leo est beau et elle trouve d’ailleurs que c’est le plus beau de sa famille, mais ça c’était avant, impossible de rivaliser face à un enfant maintenant. « Tu plaisantes, j’aurai l’air d’un ... D’un puceau. Et puis, j’aime bien comme ça. Regarde, c’est agréable, on s’y habitue. » Ses réflexes sont trop lents, elle n’a pas le temps de réagir et de le voir venir avant qu’il attrape sa tête et frotte sa barbe contre sa joue. C’est désagréable, ça pique, mais elle est morte de rire tandis qu’elle essaie tant bien que mal de s’échapper de son emprise. Trop dur, sa force est ridicule à côté de la sienne et elle ne peut reculer que quand il la lâche. « T’es vraiment chiant hein, tu vas abimer ma peau si douce et si parfaite. » Elle continue de plaisanter, elle n’est pas assez vantarde pour dire ça sérieusement. Reportant son attention sur le petit garçon, elle propose d’aller voir les canards, sachant bien que ça lui fera plaisir, mais également d’aller manger, parce que l’envie de chichis est trop forte pour y résister. S’en suit un combat intérieur pour savoir quoi choisir, auquel Leo apporte une solution. « Et si on se faisait les deux ? On va se prendre chichis, puis on va voir les canards. Je pense que ça leur ferait plaisir de goûter de la bonne friture. » Elle hoche vivement la tête de haut en bas pour approuver, mais de toute façon Martin a déjà choisi pour tout le monde en se mettant à courir vers la bouffe. « Je crois que ça veut dire oui. » Noor rit, elle croit bien aussi, en effet, et ils n’ont plus d’autre choix que de le suivre. « Allez viens. Comment tu vas ma chère et tendre amie ? » Leo passe le bras autour des épaules de la brune et ils se mettent à avancer. « Je vais toujours bien moi, c’est à toi qu’il faut poser la question. » Ouais, elle elle va toujours bien, du moins elle essaie, et quand ce n’est pas le cas elle essaie au moins d’en avoir l’air. Ses amis avant elle, elle a toujours fonctionné comme ça. Et là, elle voit bien que ce n’est pas la grande joie pour son meilleur ami. Elle le connait par cœur, un seul petit changement chez lui et elle le remarque. Maintenant que son frère ne les écoute plus, elle peut chercher à en savoir plus.

F E V R I E R , 2 0 1 9 – Tu fais une grimace, la bouche en cul de poule. Comment rivaliser avec une enfant de cinq ans ? Il est trop mignon, il te bat sur tous les plans, t’en es bien conscient. Tu penses même qu’il te battra plus tard. Il a de l’avenir, peut-être futur mannequin en vogue, qui sait ? Mais pour le moment, tu préfères qu’il reste l’enfant insouciant. Il a tout le temps devant lui, et lorsqu’il te parle de ses amoureuses, parce que oui, monsieur en a plusieurs, tu dis qu’il a tout compris à la vie. Tu frottes "hargneusement" tes joues barbues sur celles lisses de Noor. Martin vous regarde d’un air dubitatif. Il doit se demander qui est le gamin dans l’histoire. Quand tu retrouves ta petite bande, tu régresses en âge, deviens complètement gaga, plus que la chanteuse Lady elle-même. Et la brune rigole de ta connerie, elle tente de s’échapper de ton emprise sans même pouvoir y parvenir. Et comme elle le fait si souvent, elle capitule. Elle sait que c’est inutile avec sa force de mouche et des bras en baguettes chinoises. « Ooh ma pauvre bichette. » Tu déposes un baiser sur l’une de ses joues fraîchement irritées par ta barbe imparfaite selon Noor. Comme si ça pouvait effacer tout ce que tu venais de lui faire subir. Elle t’aime trop pour t’en vouloir.
Martin tout excité, il prend les devants, connaissant trop bien le chemin du marchand de chichis. C’est inquiétant d’ailleurs. T’as l’impression qui passe sa vie à manger des cochonneries. Tu participes vraiment au développement prolifératif de son cholestérol. Toujours Noor entourée de ton bras, vous avancez, suivant l’enfant des yeux. Elle dit allez bien. C’est une habitude chez elle. Puis elle te retourne la question. Rien ne lui échappe, a elle, comme à Tessa. Ça t’agace qu’elles te connaissent aussi bien. Tu ne peux avoir aucun secret. C’est pitoyable, elles te lisent comme un journal ouvert. « J’ai connu pire, mais j’ai connu mieux. » Ça, c’est de la réponse mon pote. « Bon tu sais déjà que Destiny est de retour, ce n’est pas une nouvelle. » Son retour s’est répandu comme une trainée de poudre. « J’ai revu Meghan. » Noor, s’est seule à qui tu racontes tout. Ça va de l’histoire de la chemise tachée par du ketchup à tes histoires de cœur d’un ou plusieurs jours. T’as déjà essayé de ne rien lui dire, comme sur la mort de tes parents. De garder pour toit tous tes sentiments. Plus facile à dire qu’à faire. Elle a l’épaule la plus confortable au monde. Comment résister, ne pas pleurer sur celle-ci. C’est plus moelleux qu’un oreiller. Et bien évidemment, elle sait que Meghan c’est loin d’être uniquement du passé. Bon ce n’est peut-être pas réciproque, t’en sais rien en fait. T’ignore ce que tu veux vraiment, et là c’est encore plus le merdier.

Après toutes ces années elle a fini par prendre l’habitude que Leo la taquine, l’embête, et sa barbe qui pique sa joue ce n’est pas la première fois qu’elle y a droit. Ça continue pourtant de la faire rire à chaque fois et ça ne l’énerve pas. Elle ne sait pas s’énerver contre lui de toute façon, elle l’aime trop pour ça. Et si elle devait le faire à chaque fois qu’ils ont ce genre de comportement, elle n’en finirait pas. De vrais gamins. Même son petit frère est parfois plus mature qu’eux, c’est pour dire. Ça ne l’empêche pas de se plaindre et de râler comme si elle n’était réellement pas contente, même si elle sait qu’il n’y croira pas une seconde et qu’elle est amusée. « Ooh ma pauvre bichette. » Le baiser qu’il dépose sur sa joue est déjà bien plus agréable, mais elle lui tire la langue, l’air de dire que ça n’excuse pas ce qu’il vient de faire. Alors qu’en réalité, il n’a même pas à s’excuser puisqu’elle ne lui en veut pas le moins du monde. Il passe ensuite son bras autour d’elle une fois qu’ils se mettent en marche pour suivre Martin, parti comme une fusée vers les chichis, ce qui leur laisse l’occasion de discuter plus sérieusement. Elle elle va bien, comme toujours, lui elle voit bien qu’il y a quelque chose qui le tracasse. Il n’est pas son meilleur ami pour rien, si elle ne remarquait même pas ce genre de choses, elle serait bien inutile comme amie. « J’ai connu pire, mais j’ai connu mieux. Bon tu sais déjà que Destiny est de retour, ce n’est pas une nouvelle. » Elle hoche la tête. Ça, ça a été la nouvelle impossible à louper. Elle ne sait toujours pas si elle aurait préféré s’en passer ou non d’ailleurs. Elle ne peut pas effacer que Destiny est son amie également, qu’elles ont partagé beaucoup de choses pendant toutes ces années, mais Leo passera quand même toujours loin devant. « J’ai revu Meghan. » « Oh. » C’est le premier mot qui sort, à peine sa phrase terminée. Sur le coup elle ne sait même pas quoi dire d’autre, parce que ce n’est pas qu’un détail futile, qu’une rencontre sans importance et que s’il lui en parle c’est qu’il y a quelque chose. « Et comment ça s’est passé ? Elle a pas trop de rancœur contre toi ? » Cette histoire ne s’est pas vraiment terminée de la meilleure façon qui soit et c’est d’ailleurs un truc que Noor trouve vraiment dommage. Elle les trouvait bien ensemble, que Meghan lui correspondait bien et que ça aurait dû continuer. Il sait ce qu’elle en pense, qu’elle trouve qu’il a fait foirer les choses et qu’il a eu tort, elle ne s’est pas vraiment gênée pour lui dire. Ce n’est pas pour autant qu’elle ne le soutient pas. Et elle aimerait que ça aille mieux entre eux, qu’ils se revoient pourquoi pas, ça ne peut pas finir comme ça selon elle.

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Tu n’as aucun secret pour Noor, elle sait tout ce qu’il y a savoir sur ta relation avec Meghan, sur ce que tu ressens au plus profond de toi. Elle est plus informée sur la situation que Kyra ne l’est. La brune a toujours été une oreille attentive, et de très bons conseils. La plupart de tes plus sages décisions viennent directement d’elle. Dommage que tu n’ais pas ouvert les yeux lorsque tu étais avec Meghan. « Ça va, ça s’est mieux passé qu’avec Destiny. » En même temps, il était difficile de faire pire. Jamais tu n’avais été dans une rage pareille, ce n’est pas dans tes habitudes. Tu es habituellement calme, gardant tes nerfs. « Je crois bien qu’elle n’en a pas. Du moins, elle ne m’en a pas parlé, ni même fait allusion. » Désormais, elle ne semble montrer aucune rancune envers toi. Peut-être qu’elle a tout simplement oublié ce qu’il y avait entre vous, qu’elle est passée à autre chose. Vous n’avez pas parlé de tout ça. Tu t’étais uniquement contenté de lui faire des excuses, des sincères. Et puis, il y avait eu cette annonce un peu brutale. « Elle avait quelque chose à me dire. Et je pense que ça ne pouvait pas attendre plus longtemps que ça. » A la longue, ça se serait vu. On ne peut pas passer à côté d’un ventre bien arrondi. Et personne n’aurait cru au fait qu’elle aurait pris simplement plusieurs kilos à force de manger pour six. Tu ne sais pas comment lui annoncer ce qui changera probablement ta vie dans très peu de mois. Tu penses qu’il faut tout lui balancer comme on arrache un pansement. D’un coup sec et rapide. « Elle est venue me dire qu’elle était … -tu te racles la gorge- enceinte. » De ta main libre, tu te frottes le nez, comme si tu avais fait la plus grosse connerie de l’univers. Pour autant, tu ne sais pas si tu en es le géniteur. Ça attendra l’accouchement et quelques tests génétiques. Martin est arrivé au niveau de la baraque à chichi. Il vous fait de très grands signes, vous hurle d’accélérer le mouvement pour venir le rejoindre.

S’il y a bien une seule personne pour qui elle lâcherait n’importe quoi s’il avait besoin d’elle, pour qui elle prêtera toujours son épaule pour se reposer et qu’elle prendra toujours le temps d’écouter attentivement, c’est Leonel. Au final des années il est devenu vraiment important pour elle et ça lui semble complètement normal de le soutenir dans tout ce qu’il traverse. Encore une fois, elle tient à savoir ce qui a l’air de lui peser aujourd’hui et elle comprend quand il lui parle de Megahn. « Avec elle, il y avait vraiment de bonnes raisons que ça se passe mal. Pas avec Meghan. » Le comportement de Destiny lui restera surement un peu toujours en travers de la gorge et elle doit avouer qu’elle n’a pas envie que Leonel se laisse avoir par son retour, mais avec Meghan c’est différent et elle espère que les choses pourront s’arranger. Il s’est foiré, mais elle compte sur lui pour rattraper les choses, elle garde espoir en cette relation malgré tout. Au moins, à ce qu’il dit, elle ne semble pas avoir de rancœur envers lui. Mais Noor ne s’attendait vraiment pas à ce qu’il lui annonce ensuite. Elle fronce d’abord les sourcils quand il lui dit que ça ne pouvait pas attendre, curieuse et donc impatiente de savoir ce qu’il pouvait y avoir de si important. Puis elle manque presque l’arrêt cardiaque quand il lâche enfin le morceau. Ses yeux deviennent grands et ronds et elle s’arrête soudainement de marcher, attrapant le bras de son meilleur ami au passage et le faisant s’arrêter lui aussi. « Enceinte ? » Elle doit se retenir pour ne pas parler trop fort. Ce qui n’est pas le cas de Martin, qu’elle entend soudainement crier pour leur dire de se dépêcher. Le sujet a beau être sérieux, ils ne peuvent pas le faire attendre, alors elle se remet en marche, lui posant quand même une autre question avant qu’ils rejoignent son petit frère. « De toi ? » Elle est obligée de poser la question, on ne sait jamais, ça pourrait être arrivé après. Mais dans ce cas-là elle n’aurait pas eu de raison de venir lui dire.

Tu lui parles à cœur ouvert, lui exprimant de manière fluide chacune de tes pensées. Tu tiens à être complètement honnête avec Noor. Elle le mérite. Elle l’un de tes plus grands soutiens, ta seconde famille. Tu ne rentres pas vraiment dans les détails. Tu sais qu’elle ne plus ton ex fiancée dans son cœur, du moins comme avant. Pas la peine de remuer le couteau. Car même si cette histoire ne regarde que vous deux, tu sais pertinemment que les autres vont y mettre leur avis. « Non, je sais bien, mais je ne m’attendais pas non plus à de retrouvailles dans le style des bisounours. » Ça ne pouvait pas se dérouler de cette manière, c’était inévitable. Mais les choses se sont avérées encore plus complexes que ça. Tu tenais à arranger les choses entre vous, faire table rase du passé. Ça risque d’être plus compliqué que ça finalement. Sans faire durer le suspense, tu lâches la bombe, la grande annonce. C’est la première fois que tu le dis à haute voix, que tu en parles. C’est fou comme tu sens que ça te soulage, que ça te pèse moins sur le cœur. Le choc est immense et ton amie ne peut s’empêcher de se stopper net en chemin, t’attrapant par le bras. Arrêtés, tu te mords la lèvre inférieure quand elle demande confirmation à haute voix. Tu regardes en direction de Martin. Il n’est au courant de rien. T’attends encore le bon moment pour lui en parler. C’est difficile, trop pour un si jeune enfant. « Elle est à son troisième mois de grossesse. » Dis-tu doucement. En plus du cas Martin, vous ne savez pas qui rôde autour de vous. Les paparazzis sont parfois bien discrets, si discrets qu’on ne peut les remarquer et finalement découvrir un article sur soit sur un magazine. Tu n’as pas envie que la grossesse de Meghan fasse le tour de la toile. Ça en briserait plus d’un. Le dernier Shacklebolt vous appelle, vous forçant à reprendre la route en sa direction. « J’en sais rien. » Tu te racles la gorge. « Elle-même n’en sait rien. » Tu voudrais lui en dire plus, mais t’en es incapable. « C’est la merde cette histoire. » Vous rejoignez rapidement Martin et lâches Noor pour prendre Martin dans tes bras afin qu’il puisse payer et récupérer sa commande. Tu vois que le serveur te regarde d’un air "mais je te connais toi", et pars rapidement tout en posant Martin à terre. « Et si on allait voir les canards ? » L’enfant vous propose un chihi puis se met a sautiller tout en marchant. « Et toi, tu dois avoir quelque chose d’intéressant à dire. Des histoires de lessive, non ? »

Ce qu’il dit n’est pas faux, les bisounours, c’est difficilement réalisable, mais l’annonce qu’il lui fait ensuite, celle-là elle ne s’y attendait vraiment pas. Elle en reste sous le choc et lui demande même la confirmation de ce qu’il vient de dire. Elle est bien enceinte, depuis quelques mois. Et la deuxième question qui vient tout de suite à l’esprit de Noor c’est de savoir si l’enfant est de lui. Vu leur histoire, c’est possible, tout comme c’est possible que non. Et finalement elle-même ne sait pas, c’est ce qu’il lui répond. Ça complique un peu les choses. « Ah. » Elle a un peu de mal à assimiler cette réponse et pendant quelques secondes elle part dans ses pensées. Elle-même n’en sait rien. C’est donc qu’il doit y avoir plusieurs possibilités et qu’il y a trois mois Meghan a couché avec plusieurs hommes à des dates rapprochées. Non pas qu’elle la juge, elle a bien le droit de faire ce qu’elle veut, avec qui elle veut, ils n’étaient plus ensemble, même si ça n’a rien empêché visiblement, mais elle est un peu perdue dans tout ça Noor et elle essaie de remettre les pièces du puzzle en place, tout simplement. « Ouais, la merde, comme tu dis. » Parce qu’en attendant il va devoir faire quelque chose, prendre des décisions et sans même savoir s’il est le père, c’est plutôt compliqué. Elle aimerait lui demander ce qu’il pense de tout ça, ce qu’il compte faire, mais elle n’en a pas le temps puisqu’ils arrivent déjà à côté de Martin et qu’elle est bien obligée de se taire en sa présence. Leo le prend alors dans ses bras pour qu’il paye et ils font rapidement demi-tour, nourriture en main, son meilleur ami proposant d’aller voir enfin les canards. « Ils doivent attendre impatiemment qu’un petit garçon vienne leur donner un bout de ses chichis. » En récupérant un dans le paquet que le petit lui tend, elle le tapote sur le bout de son nez en tirant la langue, pour l’embêter en y mettant du sucre. Ce qui ne semble même pas l’embêter finalement puisqu’il rigole avant d’essayer de lécher son nez avec sa langue et de se remettre à sautiller. « Si tu considères que de savoir quel genre de sous-vêtements porte chaque personne qui vient à la laverie est intéressant, pourquoi pas. Sinon non, rien d’aussi fou dans ma vie que dans la tienne. » Elle avait eu son histoire de grossesse elle aussi, mais le risque avait rapidement été écarté, pour son plus grand bonheur, et ça il était déjà au courant. Rien de particulièrement trépidant à raconter donc, elle mène une vie des plus banales et ça lui va.