TC : les urgences

Tu savais que la journée allait être difficile, que le temps allait tester la caserne et puiser l’énergie au plus profond de toi. Tout au long de la journée, les appels se sont multipliés. Les urgences n’étaient pas toujours de rigueur, mais vous vous êtes constamment déplacés. Les déplacements devenaient de plus en plus compliqués. Difficile de voir la route, de voir ce qui se passe autour. Fort heureusement, vous avez réussi à emmener la victime aux urgences. Depuis la radio, le chef signale que la caserne est fermée. Tout le monde doit rester à l’abri. Dehors ça devient trop dangereux. « On est bon pour rester coincé ici, je crois. » Dis-tu à ton collègue qui termine de remplir la trousse de pharmacie. Le brancard en main, tu regardes la foule paniquée. Certains semblent véritablement blessés, d’autres sont justes venus cherchés un endroit plus sûr. Ça devient compliqué pour le personnel. Et quitte à rester ici, autant ne pas se tourner les pouces. « Je peux faire quelque chose ? » Demandes-tu au premier médecin qui passe par là. Et comme tu t’y attendais, ton aide n’est pas de trop. Tu prends une pile de couvertures présentes sur le comptoir et viens les offrir à ceux frigorifiés.

Une mauvaise chute. Une fichue mauvaise chute qui avait animé un peu trop le myocarde de l’Écossais. S’il avait écouté la météo le matin-même, jamais il n’aurait pensé que la tempête de neige serait aussi violente. Pour avoir connu quelques-unes en Écosse, bêtement Iain avait pensé qu’il ne s’agissait que d’une exagération. Maintenant, il s’en mord sévèrement les doigts. Assis sur l’un des sièges des urgences, Parker sur ses genoux, il tape nerveusement du pied en serrant contre lui son petit garçon. Une plaque de verglas dissimulée sous un peu de neige avait entraîné la chute de sa fille qui avait fini avec une sale coupure au front. Son instinct protecteur l’avait amené à conduire l’enfant directement aux urgences de plus en plus bondés. En temps normal il aurait sans doute plaint ses collègues à la caserne, mais là il ne peut que penser à MJ coincée en observation alors qu’il lui a été demandé d’attendre qu’un médecin lui dise de venir. Et la patience ce n’est pas vraiment son fort dès que l’un de ses enfants est blessé. « Viens bonhomme, on va chercher un médecin. » Parker posé au sol, Iain se lève, attrape sa main et commence à zigzaguer parmi le personnel et les patients à la recherche d’une personne qui pourra lui donner une information ou même lui changer les idées.

Lorsque tes pupilles se sont posées sur la notification de ton téléphone, tu as soupiré longuement, bruyamment. Une tempête qui réquisitionnerait tout le personnel de l'hôpital pour la nuit. Et tu étais incapable d'y échapper, avec @adèle kellergan qui veillait au grain depuis son arrivée, comme deux yeux insistants qui te suivaient à peine les portes de l'hôpital passées. Tu avais commencé banalement ta journée, relativement tôt ce matin, jouant avec ton bistouri. Le monde afflua bien plus vite que tu n'y pensais, et les questions incessantes des patients et proches de patients tournaient rapidement au harcèlement. Incapable de passer une minute sans te faire aborder, tu as soigneusement délaissé ta blouse pour t'accaparer de l'anonymat de la chemise blanche. Tu feintais la discrétion, tentant de sélectionner soigneusement des patients critiques, ou tout du moins qui pourraient s'approcher de ton domaine. Mais tes iris foncées par le temps ne croisent que celles de @iain macleod, le regard typique du proche inquiet. Tu l'observes rapidement ainsi que l'enfant qui le suit, concluant bien vite que l'un comme l'autre n'avaient rien de grave. Sauf qu'il se dirige vers toi, et la fatigue te précipite dans un changement de direction incontrôlé pour y échapper et croiser le chemin de @calypso kostas. Par mimétisme, tu t'empares de couverture pour... T'en sais rien. Tu fais comme elle. Tu t'occupes pour éviter les interpellations inutiles. Il n'en reste pas moins que tu restes attentif aux gens qui t'entourent, cherchant une personne dont les soins étaient plus vitaux qu'un simple rhume.

Je cherche les kits de suture enfouis quelque part au fin fond du pro-stock. Je ne connais pas assez les lieux pour être efficace, je trépigne, ça me frustre de ne pas pouvoir prendre en soin davantage de gens. Toutefois c'est "mieux que rien" comme me l'a indiquée la directrice en m'appelant à la rescousse. Quand je trouve enfin le kit de suture, je reviens dans le couloir pour trouver une ambulancière ( @Calypso Kostas )demandant ce qu'elle pouvait faire pour aider. Ils étaient probablement bloqués ici en attendant que la tempête se calme. " Distribuer des couvertures, ce serait vraiment bien si ça ne vous dérange pas... participer au triage aussi ? D'après ce que j'ai vu c'est l'anarchie en salle d'attente. Il faut qu'on trouve une solution. Vous avez l'habitude de faire du triage sur le terrain en tant qu'ambulanciers il me semble ? " je propose, heureuse d'avoir de l'aide.

Un homme, la trentaine bien entamée ( @Iain Macleod ), passe près de nous avec un petit garçon. Je remarque la ressemblance avec ma petite patiente et les interpelle : " Hé est-ce que c'est vous qui êtes venu avec votre petite fille ? Je vais lui faire deux points de suture... vous pouvez venir lui tenir la main si vous le souhaitez ? " A LA nous prenions souvent l'habitude d'inclure les parents dans le traitement de nos patients miniatures. Moins angoissés, plus détendus, ils n'en étaient que plus réceptifs.

Tu avais passé presque 24 heures entières aux urgences de l’Hopital, faut dire qu’au service des urgences le repos, c’est pas souvent. T’étais prêt à te rendre à ton vestiaire quand t’es collègues sont passés en courant près de toi en criant qu’il fallait descendre aux urgences. T’avais froncé les sourcils mais, en jetant un rapide coup d’œil par la fenêtre, tu comprenais. La fameuse tempête qu’ils ont prédit à la météo étaient bel et bien là et visiblement, elle faisait des dégâts considérables. Même pas le temps d’avoir retiré sa blouse de médecin, tu claques la porte de ton vestiaire et te rends immédiatement la où tu as déjà passé les dernières 24 heures, aux urgences. Il y a du monde partout, des cris, des pleurs, ça bouge dans tous les sens et tu ne sais pas vraiment où te rendre.

Tu tournes sur toi même à la recherche d’une âme qui aurait besoin d’aide, d’un enfant, d’un adulte, d’une personne âgée. Tu vois tes collègues se bouger, tu vois également les ambulanciers prêtait main forte, tout le monde s’entraide et c’est pour ça, pour ce que tu vis maintenant que les urgences c’est ton truc. s’il-vous-plaît, un médecin !! tu entendais de l’entrée des urgences. Tu ne réfléchis pas et te rends près de la personne qui a sollicité de l’aide, sûrement blessé, peut-être apeuré ou à la recherche de quelqu’un, peu importe. Tu vas l’aider et si il faut devenir psychologue, policier, ou quoi que ce soit d’autres, tu le feras sans broncher. je suis médecin, vous êtes blessés ?! Tu demandes rapidement, examinant déjà de loinsi tu vois une trace de sang ou bien quoi que ce soit qui pourrait te donner une idée de quel aide cette personne aurait besoin.

Parker traîne des pieds et Iain peut comprendre. Lui aussi aimerait être ailleurs que dans ces urgences bondées de monde. Il n’a jamais aimé la foule son fils mais, malheureusement, ils n’ont pas vraiment le choix. Tant que sa fille ne sera pas libérée, ils vont devoir rester là. Et à en croire l’afflux de monde, ils ne pourront de toute manière pas sortir. Peut-être qu’il pourra prêter main forte s’il arrive à trouver quelqu’un à qui confier ses enfants ? Interpellé par une brune près de qui il passe, il fronce les sourcils à sa question. « Euh … oui. Pour les deux en fait. » Autant pour le fait qu’il est venu avec sa fille que pour l’accompagner et rester auprès d’elle. « Je vous suis. » Qu’il affirme après s’être penché pour reprendre son fils dans les bras. Il regarde brièvement autour d’eux et reporte son attention sur la jeune femme. « C’est un peu la folie ici, si vous avez besoin d’aide après ça, je pourrais aider. Je suis pompier, mais je dois juste confier mes enfants à quelqu’un avant. » Si elle travaille ici, elle doit bien savoir à qui les confier. Du moins, Iain mise là-dessus pour aider comme il le peut.

Tu n’as jamais fait face à une foule aussi désemparée. Pourtant tu devrais être habituée avec toutes les situations d’urgences auxquelles tu as pu faire face. Dans la même initiative, @Raphaël Carpentier prend des couvertures. Tu as la nette impression de servir de room service. Un doc, @Sienna Eriksen, vient vous dire qu’effectivement les couvertures ne sont pas de trop. Et vous demande de bien vouloir les distribuer aux personnes dans le besoin. T’apprécie le fait qu’elle te considère comme une professionnelle, et non pas qu’elle te mette de côté. « Oui … on procède à un code couleur similaire au votre je crois bien. » Le docteur s’en va te laissant à nouveau seule avec tes couvertures et le chirurgien en civile, Raphaël. « Bon, je crois que je suis embauchée. » Derrière toi, tu demandes à l’accueil s’il est possible d’avoir des étiquettes d’urgences, ou des marqueurs afin de noter les cas urgents, ou non. Sur ton brancard, tu poses le tout, et te déplace de personne en personne, distribuant à certain des couverture, nettoyant des plaies chez d’autres, marqué le front des uns signalant le cas urgent. « Bonjour, tenez, mettez ça autour de vous. Ça va vous réchauffer. » Au loin, tu remarques @Iain MacLeod avec ses enfants. Malgré la mauvaise relation qui plane entre vous deux, tu éprouves de la peine pour lui. Personne ne mérite de se retrouver dans ce genre de situation.

Les urgences sont bondées. A LA j'adorai être dans le feu de l'action. Dès que l'on bippait l'obstétrique j'étais en première ligne et je mettais les mains dans la cambouis, comme les urgentistes aimaient me le rappeler. Ici je prends en charge les urgences mineures comme cette petite fille qui a chuté. Ne connaissant ni les équipes soignantes, ni le matériel, ni les protocoles, se mettre sur des urgences vitales peut vite faire perdre son temps à tout le monde. L'ambulancière m'explique qu'ils ont le même code couleur pour le triage. Soulagée, je la remercie avant de partir recoudre ma petite patiente ( @Calypso Kostas ). " Merci beaucoup! N'hésitez pas à m'appeler si jamais il y a quoi que ce soit, je suis dans le coin." Le père de la petite fille ( @Iain Macleod semble stressé. Qui ne le serait pas à sa place ? Je profite de son accent pour le distraire un peu tout en l'amenant vers le box d'urgence. " Vous avez un accent écossais vous ! Je me trompe ? " je demande avec une pointe d'humour. Lorsque j'étais en Norvège, nos voisins étaient écossais ; cet accent ne m'est donc pas inconnu. J'apprends qu'il est pompier lorsqu'il propose son aide dès que les soins de sa petite fille seront bouclés. Toute aide est à prendre... un pompier est une force dans une équipe. " Ce serait vraiment gentil de votre part ! Une paire de bras supplémentaire ne sera pas de trop... il y a une garderie au 5ème je pense que ça ne posera pas de problème que vous y déposiez vos enfants. " Je dis avant d'entrer dans le box. " J'ai trouvé ton prince charmant sur le chemin princesse. " Les contes ont toujours un effet boeuf sur les enfants. J'en profite et m'installe près de ma jeune patiente. Je déballe le kit, désinfecte la zone et commence les points au niveau de son visage. Le gaz anesthésique fait bien son effet et elle sourit de toutes ses dents malgré les sutures. " Vous et votre fils n'avez rien ? Vous êtes bloqués depuis longtemps ici ? " je demande en finissant le dernier point.

Parker commence à s’agiter et à grogner. Il en a marre d’être ici et rêve probablement de pouvoir jouer tranquillement dans sa chambre. Seulement ils n’ont pas d’autres choix que de rester aux urgences. Sa sœur légèrement blessée, ils ne pourront pas même rentrer lorsqu’elle aura été soignée. Et anticiper de quelle manière l’occuper n’est pas sa priorité pour l’instant. « Bonne oreille. » Qu’il répond à la jeune femme qui décèle son accent écossais. Il faut dire que s’il parvient à le camoufler un peu, il est bien trop fier pour s’en débarrasser. Sans compter que dans un état de stress comme le sien, il ressort d’autant plus. Garderie au cinquième étage, le pompier prend note alors qu’ils entrent dans la salle de consultation. Et au moment où MJ pose le regard sur son père et son frère, son regard s’illumine. « Ça va ta tête ma puce ? » Ramenant un siège vers le fauteuil d’auscultation, son fils sur ses genoux, il prend la main de sa fille qui opine doucement. Elle est pâle pourtant mais Iain ne fait aucun commentaire, tente de ravaler son inquiétude de père. « Non, on n’a rien. Il fatigue, mais hormis ça plus de peur que de mal. » Iain s’est imaginé le pire en voyant sa fille tomber, plus encore lorsque son front s’est mis à saigner. Il a beau être pompier, dès que ça touche ses enfants il panique. « Je dirais une bonne heure, mais les urgences sont bondées, je peux comprendre. Et j’imagine que ça ne va pas aller en s’arrangeant. » Il suffit de regarder par la fenêtre pour le deviner. Il va forcément y avoir des imprudents qui vont imaginer pouvoir braver cette intempérie et finir droit ici. « Pas trop fatiguée par la masse de travail supplémentaire ? »