So come on inside, you catch a cold Oh, darling the storm will pass when you grow old
« Oui, enfin n’importe quoi qui ressemble à de la musique pour que je pense à autre chose » J’acquiesce, sachant ce qu’elle pouvait ressentir. Une fois mes crises passées, j’allais me défouler sur le terrain, généralement. C’est pour ça que j’ai jamais abandonné le football, parce que j’associais le terrain comme une zone de confort. En grandissant, je m’étais perfectionné, j’avais pris goût au jeu, et j’étais né pour être un leader. Diriger une équipe aussi grande qu’une équipe de football, il faut en avoir dans le pantalon. Surtout avec ces petits cons. Des petits cons qui sont devenus ma famille, bien plus important que ma vraie famille. Installé à l’intérieur, le chauffage de la voiture a du mal à monter la température au début. Je frisonne sous l’air frais qu’il envoie et remercie mentalement Tessa qui se blottie contre moi. Sa chaleur corporelle est bien plus efficace que le chauffage pour le moment. « N’importe quoi du moment que j’oublie où on est. » J’acquiesce en cherchant une bonne playlist. Je choisis un style assez doux, remplis de morceau au piano, guitare et de voix angéliques. Le genre de musique qui pourrait me porter préjudice si on savait que j’aimais bien de temps en temps écouter ça. Je lâche mon téléphone près de moi, et remonte la couverture un peu plus sur moi. Je sens sa main venir chercher la mienne dessous. Mon pouce vient automatiquement caresser sa peau froide. « Comment tu as su de quelle manière me calmer ? » Tessa se retourne légèrement vers moi pour me faire face, son regard se pose sur moi. Elle ne me juge pas, elle arbore simplement son regard intrigué. « Tout le monde à ses faiblesses, tu sais ? » Je commence par ça, en pensant qu’elle avait pu cacher sa claustrophobie assez facilement. Mais hélas, chaque personne a des faiblesses d’une manière ou d’une autre. Si je n’ai aucune peur physique, j’en ai beaucoup plus profonde. Ma main libre vient remettre une mèche de cheveux derrière l’oreille avant de rejoindre nos mains déjà unis. « Je faisais souvent des crises de panique quand j’étais petit » avouais-je finalement en baissant mon regard. « Ma mère venait de nous abandonner sans un mot. J’ai eu beaucoup de mal avec son départ, je n’étais qu’un gamin qui pensait qu’il avait fait quelque chose de mal. Et face à cette situation, mon père a préféré se donner corps et âme dans son boulot. Il était souvent en déplacement. » Je renifle en sentant le chauffage enfin remonter un tout petit peu la température de la voiture. « Ses déplacements étaient assez aléatoires. Je pensais qu’il m’abandonnait lui aussi. Alors, il m’arrivait de faire une crise de panique simplement parce qu’il avait menti sur sa date de retour. » Mes doigts jouent avec les siens, sans vraiment m’en rendre compte. J’ai toujours eu du mal à me confier : généralement, il me faut toujours un verre dans le nez pour m’ouvrir autant. Mais avec Tessa, ça a toujours été facile. Sans doute parce qu’elle m’a vu à la pire période de ma vie. « C’était Meredith qui m’a appris à me calmer » J’hausse les épaules avant de conclure : « J’ai arrêté d’avoir des crises de panique, mais j’ai toujours une peur de l’abandon, je crois. » Vu comment ma vie amoureuse tourne, c’est même évident.
Même le chauffage de la Dodge ne semble pas être en mesure de réchauffer pleinement l’habitacle. Ils sont condamnés à mourir de froid dans une voiture, elle-même coincée dans un parking. Ce n’est vraiment pas de cette manière qu’elle s’imaginait finir ses jours. Elle n’a rien contre le fait d’être collée à Tommy mais tout de même, Tessa n’a pas fait la moitié des projets qu’elle a en tête. Bien sûr, elle sait qu’elle exagère. C’est le cas lorsqu’elle panique. Elle s’imagine le pire et parvient à se convaincre que c’est bel et bien ce qui va se produire. La musique – ou n’importe quel son si elle doit être honnête – c’est une tentative pour elle de penser à autre chose, d’oublier complètement l’endroit où ils sont. Cela dit, discuter c’est aussi une option. Disons simplement qu’avec le froid, parler c’est lui demander pas mal d’efforts. Mais elle se réchauffe doucement, autant grâce à la couverture qu’au chauffage qui leur fait l’honneur de sa présence ou grâce au corps du sportif près du sien. « Tout le monde à ses faiblesses, tu sais ? » Tessa pourrait rétorquer être surprise que lui en est, elle mentirait. Il n’est pas aussi fort que ce qu’il laisse paraître. Elle a toujours su que derrière sa carapace ses faiblesses se cachaient, autrement cette même carapace n’aurait pas lieu d’être. « Je faisais souvent des crises de panique quand j’étais petit » Ceci explique cela. Tessa a beau se douter qu’il a des faiblesses, elle parvient difficilement à l’imaginer paniquer. Comme quoi, même en deux ans, elle ne le connaît pas si bien que ça encore. « Ma mère venait de nous abandonner sans un mot. (…) Alors, il m’arrivait de faire une crise de panique simplement parce qu’il avait menti sur sa date de retour. » Imaginer le petit garçon terrorisé qu’il était à cette époque s’avère moins difficile que prévu. Probablement parce que dans cette histoire Tessa a tendance à se reconnaître. « C’était Meredith qui m’a appris à me calmer. J’ai arrêté d’avoir des crises de panique, mais j’ai toujours une peur de l’abandon, je crois. » Sa main serre un peu plus celle de Tommy, un geste tendre pour lui faire comprendre combien elle le soutien. « Je ne t’abandonnerai pas moi. » Assure-t-elle en prenant le risque de sortir son autre main de sous la couverture afin de la poser sur sa joue qu’elle caresse. « Je sais ce que c’est que d’être abandonné et je ne le souhaite à personne. Mais tu peux être certain que, peu importe ce qui se passe, je resterai toujours dans les parages. » Combien de fois a-t-elle pensé avoir trouvé la bonne famille après le décès de sa mère pour finalement être renvoyée dans le système ? A la longue, elle a fini par se méfier de tout le monde, par prendre les devants en fuguant. Tout ça jusqu’aux Goldstein. Sa main continue de caresser la joue de Tommy alors qu’elle ajoute un petit sourire sincère pour appuyer ses propos. De toute manière, c’est même lui qu’elle a choisi lorsqu’il a divorcé, c’est dire à quel point elle tient à lui.
So come on inside, you catch a cold Oh, darling the storm will pass when you grow old
Repenser à cette époque n’est plus douloureux. A vrai dire, j’ai fait le deuil de ma mère depuis des années déjà. J’espère juste qu’elle me voit chaque jour, partout, à la télévision, sur ses magazines préférées, les grandes affiches placardées dans la rue. J’espère juste qu’elle voit ce qu’elle a perdu le jour où elle a décidé de claquer la porte, par peur ou par ambition trop grande. C’est une punition selon moi pire que son absence. Parce qu’à contrario, moi je ne l’ai jamais revu. Son visage s’est estompé de jour en jour, jusqu’à me paraître presque flou. J’avais tourné la page. Pourtant, la seule séquelle qu’elle avait pu laisser c’était cette peur de l’abandon. Indéniable. Puissante. Qui continuait à me hanter jusqu’à dans mes relations. « Je ne t’abandonnerai pas moi » me dit-elle finalement en serrant ma main plus fort. Son autre main vient caresser ma joue. J’apprécie son contact malgré sa fraîcheur. Mais ses paroles sont bien plus réconfortantes et plus puissantes que n’importe quel geste. « Je sais ce que c’est que d’être abandonné et je ne le souhaite à personne » J’oublie parfois son passé, cette gamine baladée de familles en familles jusqu’à rejoindre les Goldstein. « Mais tu peux être certain que, peu importe ce qui se passe, je resterai toujours dans les parages » Mon cœur se serre aussitôt. Elle avait déjà prouvé sa loyauté en notre amitié, en laissant Lisa de côté pour moi. Sa propre meilleure amie pour un minable comme moi. Personne n’avait dû faire un choix comme ça, pour moi. Et chaque jour, j’ai comme une dette envers elle. Cette dette de ne pas m’avoir abandonné alors qu’elle en avait eu l’occasion. Je prends une légère inspiration en fermant les yeux, son pouce caressant ma joue. Qu’avais-je fait pour mériter l’avoir dans ma vie ? Je ne pourrais jamais vraiment décrire notre relation, elle est spéciale. Complète. Mais il est vrai qu’avec elle, je me sens simplement moi-même. Je n’ai pas besoin de jouer au dur, au con, au macho, au pervers…à tous ces personnages derrière lesquels je me cache. Non, je lui montre le vrai Tommy Matthews. Et ça ne me fait aucunement peur. « Merci… » Ma voix n’est qu’un murmure lorsque je pause mon front sur le sien, emballé par ce torrent d’émotions qu’elle vient de me procurer. Merci d’être là, merci d’être elle, merci d’exister. Ma main libre se pose entre son cou, et sa joue, enfouie dans ses cheveux lâchés. Étrangement, je ressens le besoin de sceller mes lèvres aux siennes. Peut-être pour lui transmettre tout ce que ces paroles me procurent. En une fraction de seconde nos rôles venaient d’être inversés. J’étais le plus faible, elle la plus forte. C’est dans ce rapport de vulnérabilité que j’ose souffler : « Je peux ? » Mes lèvres à quelques centimètres des siennes, je n’ose pas franchir cette infime distance. J’ai besoin qu’elle me l’autorise, comme si ce baiser allait révéler bien plus que tous les autres.
Tessa, elle n’aime pas se replonger dans le passé. Elle préfère de loin le mettre de côté dans un coin de sa tête, vivre l’instant présent et penser au futur. Cependant, il lui arrive par moment de s’y risquer. De revoir la gamine heureuse qu’elle était et qui flânait dans des rues poussiéreuses, le soleil tapant sur sa peau. Elle revoie encore sa mère penchée sur ses travaux, minutieuse pour les libérer de l’emprise du temps sans pour autant les abîmer. En revanche, elle ne garde aucun souvenir de la nuit terrible où elle lui a été arrachée. C’est une journée qui a été effacée, comme si elle n’avait jamais existé. La joie du traumatisme, ce que certains pourraient dire. Et puis, il y a eu l’orphelinat, les familles d’accueil et les rejets incessants pour la pauvre gamine qu’elle a été. Ce sont des choses douloureuses auxquelles elle n’a pas envie de penser. Ça fait trop mal, comme le fait que sans une photo d’elle, elle serait incapable de se souvenir de sa mère aujourd’hui. Alors, elle peut comprendre que Tommy a été terrorisé par l’abandon de sa mère et par la non-présence de son père. Elle le comprend très bien. L’avantage qu’elle a sur lui c’est que l’abandon, elle n’en a plus peur. Avec les années, elle s’y est fait et les Goldstein l’ont définitivement aidé à croire qu’il y a des personnes dans ce monde qui tiennent réellement à elle. C’est aussi le cas pour Tommy seulement son histoire est faite pour qu’il en doute encore. Elle, elle ne fera pas partie de ceux qui partent. Peu importe où ils en seront dans les prochaines semaines, les prochains mois voire même les prochaines années, il reste une personne qui compte pour elle et Tessa … elle est d’une loyauté sans faille, ou presque. La seule personne qu’elle a trahie c’est l’ex-femme du sportif parce qu’elle le méritait et que sa réplique l’avait prouvé. « Merci… » Ses lèvres restent doucement étirées. Il n’a pas besoin de la remercier, elle trouve parfaitement normal de le soutenir. C’est ce que les proches font. Et cette confidence est d’autant la bienvenue puisqu’elle ne pense plus à l’endroit où ils sont. Ça viendra à nouveau, mais elle profite de ce temps pour se calmer, même inconsciemment. « Je peux ? » En guise de réponse, c’est elle qui vient déposer ses lèvres sur celles du sportif, doucement et en oubliant la couverture qui les protège du froid. Tessa en profite un petit peu, ils le veulent tous les deux, pourquoi se priver ? Sauf que le froid la fait rapidement trembler et se détacher. « T’es sûr qu’on peut tenir ? Le moteur va pas tourner éternellement et même avec ça, il fait vraiment froid. » La couverture remontée sur eux, elle pose un triste regard en direction des grilles du chauffage. Maintenant elle peut d’autant plus regretter son chaud vestimentaire. Qu’importe les collants en laine qu’elle aurait pu porter, ça en serait revenu au même. La prochaine fois elle mettra deux pantalons et pas cette jupe et ce gros pull qui ne suffisent pas à la réchauffer.
So come on inside, you catch a cold Oh, darling the storm will pass when you grow old
Il y a des moments qui vous semblent infini. Le temps d’un instant, tout s’arrête. Le monde ne tourne plus. Vous êtes présent là, juste là, dans votre bulle. Les bruits indésirables aux alentours s’estompent. Vous savourez parce que tout vous semble si bon. Des étoiles, ce sont des étoiles dans les yeux qui font briller vos regards. Fiers de ce que vous venez d’accomplir, de ce que vous ressentez, de ce que vous venez d’entendre. Il y a des moments comme ça assez intense, qui vous prends aux tripes, vous submergent comme un vague dévastatrice. Vous êtes perdu, incapable de savoir ce qui vous retourne l’estomac. Vous subissez simplement parce que tout vous semble si loin. Le cœur serré, c’est avec le cœur serré que vous êtes, ne sachant pas comment réagir. Il y a des moments qui vous rends vulnérable. Tout s’effondre. Vos barrières, vos complexes, vos peurs. Vous n’êtes que vous-même, juste vous. Vous ne savez plus comment réagir parce que tout vous semble si dangereux. Les yeux fermés, c’est avec les yeux fermés que vous affrontez ce moment. Incapable d’assumer. Incapable de réfléchir. Incapable d’oser.
Ce moment, c’est tout à la fois. C’est renversant. J’en oublie la tempête, le parking, le froid. J’oublie tout. Je souhaite simplement sceller mes lèvres aux siennes, comme une douce récompense. En guise de réponse, c’est elle qui brise cette distance et dépose ses lèvres tant convoitées. Mon baiser est tendre, beaucoup trop tendre. Si tendre que ça m’en retourne encore plus l’estomac. La dernière fois que j’ai embrassé une fille comme ça, c’était Lisa – j’avais baissé ma garde. Je ne tente rien d’autre qu’un baiser long et doux. Ça vrille littéralement mon cerveau. D’ordinaire, je pense avec ma queue. J’ai plutôt l’impression qu’autre chose a pris le devant maintenant. Quelque chose que je pensais éteins depuis des années. Je refuse d’y avoir accès. Je refuse d’être mené par lui. Parce que je sais pertinemment que ce qu’il suit sera douloureux. C’est elle qui brise notre étreinte, tremblante. « T’es sûr qu’on peut tenir ? Le moteur ne va pas tourner éternellement et même avec ça, il fait vraiment froid. » Je mets un temps à me remettre de ce baiser. N’a-t-elle pas vu à quel point il m’a troublé ? Il était différent de tous les autres. Étrangement, une pointe me saisit en pensant qu’elle n’a pas perçu cette nuance qui m’a bouleversé. Je m’éclaircis la gorge, avant de regarder mon compteur. « J’ai fait le plein ce matin. Ça tiendra quelques heures. Le courant reviendra peut-être d'ici là. » Pas assez pour passer une nuit hélas, surtout avec le chauffage à fond pour nous réchauffer. Non, si elle mourrait de froid, je ne voyais qu’une seule solution. « J’ai bien une autre idée, mais il faudrait nous déshabiller… » Je n’ai pas besoin d’ajouter quoi que ce soit, je sais qu’elle a compris. Le tommy pervers reprend le dessus, laissant celui vulnérable en retrait. J’ai besoin de me protéger, et maintenant.
Ils n’ont jamais été brutaux ou bien un tout petit peu, uniquement dans l’acte, pris par le besoin de s’unir. Leur amitié plus importante que le reste, ils sont proches depuis un moment, présents l’un pour l’autre. Tessa, elle n’a jamais été surprise de le voir s’inquiéter pour elle parce qu’elle-même peut facilement s’inquiéter pour lui. Elle trouve ça parfaitement normal. C’est ainsi depuis le début. La seule différence est qu’ils ont fini par ajouter le sexe à leur relation. C’est arrivé sans qu’elle ne contrôle quoi que ce soit. Une pulsion à laquelle ils ont cédé et c’était tellement bon qu’ils n’ont pas résisté les fois suivantes. Malgré ça, elle s’est sentie coupable. L’impression de profiter de la situation l’a travaillé et elle a eu la réflexion de Lisa qui s’est répétée inlassablement dans sa tête jusqu’à ce qu’elle décide de l’ignorer. Parfois, elle se dit qu’elle avait probablement raison et que, peut-être, elle espérait qu’ils se séparent à cause d’une attirance pour Tommy. Ça ne lui ressemble pas cela dit. Les choses se sont juste faites et elle n’a eu aucun contrôle dessus. Pas plus qu’elle ne contrôle la douceur du baiser qu’il lui offre et la panique à l’idée de ce que ça peut vouloir dire. Le froid, c’est une bonne excuse pour se séparer de lui et pour tenter de camoufler son désarroi. C’est sans doute juste l’effet de la confidence qu’ils ont eu, rien de plus. Toujours est-il que pendant quelques secondes ce baiser lui a beaucoup trop plu. « J’ai fait le plein ce matin. Ça tiendra quelques heures. Le courant reviendra peut-être d'ici là. » Le courant et la possibilité de rentrer, d’être très loin d’ici et, surtout, de ne plus être coupés du monde. Ils se trouvent dans une ville immense et c’est l’impression qu’elle a. Ils peuvent autant communiquer que s’ils se trouvaient sur une île déserte et c’est effrayant. « J’ai bien une autre idée, mais il faudrait nous déshabiller… » Son rire résonne immédiatement dans l’habitacle sauf qu’il est sérieux. Il est même très sérieux et le frisson qui se propage le long de son dos, Tessa ne sait pas si c’est de l’excitation ou pas. « Tommy on est … dans une voiture. » Elle est très perspicace, vraiment. En fait, elle se moque de ça. Ce ne serait pas la première fois qu’elle s’envoie en l’air à l’arrière d’une voiture mais ça lui semble tellement impensable maintenant. Pourtant sa respiration est déjà irrégulière et ses joues rouges. « Imagine que le courant revienne et que quelqu’un débarque pour s’assurer qu’on va bien et qu’on est en train de s’envoyer en l’air … » Merde, pourquoi ça lui fait autant d’effet d’imaginer qu’ils puissent être pris sur le fait ? Ça ne va pas du tout ça, elle veut refuser pas en avoir encore plus envie.
So come on inside, you catch a cold Oh, darling the storm will pass when you grow old
Les gens avaient parfois du mal à me comprendre. J’avais trop de facettes ; comme un diamant aux reflets multiples. Je pouvais afficher une personnalité et la changer la seconde d’après. Ils ne savaient généralement pas sur quel pied danser. En réalité, je m’adaptais à n’importe quelle situation comme un caméléon prêt à survivre. Surtout lorsque quelqu’un pouvait percer mes défenses aussi rapidement et aussi intensément que Tessa. Je n’y étais pas habitué, et j’avais été trop souvent blessé pour laisser ce coffre ouvert. Non, je préférais le refermer aussitôt, revenant à la situation actuelle. Le franc rire de Tessa me fit presque aussi rire, sauf que j’étais sérieux. Ma proposition me semblait être une bonne chose : nous mourrions de froid, elle pensait trop, beaucoup trop. Au moins, ça la calmerait le temps de quelques minutes, tout en réchauffant l’habitacle. « Tommy on est…dans une voiture. » Ma Dodge en avait vu des culs défilées, bien équipée pour ce genre de parties. Mais je ne le lui confiais pas. Si on était tous deux ouverts à d’autres personnes, on en discutait rarement. Comme si cette donnée allait changeait quelque chose entre nous. Contrairement avec Calista qui en plaisantait presque. Tessa, c’était une zone que je n’aimais pas abordé. « Imagine que le courant revienne et que quelqu’un débarque pour s’assurer qu’on va bien et qu’on est en train de s’envoyer en l’air… » Je souris tendrement, en voyant qu’elle a déjà les joues rougies, à cette simple pensée. « Depuis quand tu t’inquiètes qu’on puisse nous surprendre ? Je te rappelle qu’on a déjà été surpris. » Chez moi, pas plus tard que y’a quelques jours, avec Emil. Et de toute manière, les vitres sont teintées, elle semble presque oublier ce détail. Mais l’idée qu’elle puisse pensé qu’on pouvait être pris en flagrant délit m’excite déjà bien trop pour la lui briser. Ma main actuellement sur sa joue, descend le long de son corps, jusqu’à sa cuisse, dénudée par sa jupe. La couverture ne la couvre pas, elle frisonne soit par mes caresses, soit à cause du froid. « Je trouve que c’est une bonne idée. Ça nous réchauffera et ça t’évitera de penser pendant quelques minutes. » Ma main remonte sous sa jupe, son regard pétille. Mon visage s’engouffre dans son cou, que j’embrasse tendrement avant de mordre son lob d’oreille. « De longues minutes même… » Pas question de presser. Pas question de laisser nos désirs sauvages prendre le dessus. Non, quitte à oublier où on était, à avoir chaud, autant faire durer le plaisir. On avait des heures à tuer, personne ne nous cherchait. On était simplement que nous deux, et cette pensée attisait déjà mon désir comme un feu incontrôlable. Lorsque ma main atteignit son entrejambe, elle se laissa glisser un peu sur le siège, sa tête rencontrant le repose-tête. Elle cédait.
Tessa aimerait lui dire combien il l’agace, à quel point il la frustre. Elle devrait être capable de résister, de ne pas céder à ses propositions indécentes, mais elle n’y arrive jamais. Tout simplement parce qu’elle sait très bien qu’elle va prendre son pied comme à chaque fois. Le sexe avec Tommy ça a toujours été simple et hormis dans leurs débuts, ils ne s’y sont jamais opposés. Après tout c’est ainsi qu’est leur relation. Ils sont amis, proches et plus si affinités. Ils savent très bien ce qu’ils veulent et ce qu’ils ne veulent pas, à partir de là pourquoi ne pas en profiter ? Ils sont humains et, de ce fait, dictés par des besoins naturels. Sauf que lui, il arrive à déclencher sans arrêt du désir en elle alors même qu’elle ne devrait pas être aussi faible. C’est déroutant. Tout autant que l’idée de se faire plaisir à l’arrière de sa voiture pour passer le temps, se réchauffer et lui changer les idées. Aucun doute que ça va fonctionner, mais il n’empêche que Tessa aurait aimé ne pas céder aussi facilement. A l’instant où la main du sportif est passée de sa joue à sa cuisse, elle s’est mise à frissonner. Rien à voir avec le froid cette fois. « Depuis quand tu t’inquiètes qu’on puisse nous surprendre ? Je te rappelle qu’on a déjà été surpris. » Et ce souvenir ne l’aide pas à rester calme. Elle qui avait froid quelques secondes auparavant, voilà qu’elle sent une bouffée de chaleur la submerger. Impossible d’oublier ce petit moment qui avait été suivit de leurs ébats intenses et à la limite du brutal. Gigotant sur le siège, Tessa le maudit d’autant plus. « Je trouve que c’est une bonne idée. Ça nous réchauffera et ça t’évitera de penser pendant quelques minutes. » La main de Tommy continue de monter alors que son assurance à elle diminue dangereusement. Son souffle quelque peu irrégulier trahi déjà son état mais Tessa reste sans rien dire, son regard posé sur le blond dont le visage disparaît dans son cou. « De longues minutes même… » Certaine qu’il a atteint la destination voulu, elle mord sa lèvre, glisse sur le siège. Sa détermination a totalement volé en éclats. « Je te déteste. » Chuchote-t-elle sans en penser un mot. Pas alors que sa main rejoint celle de Tommy, la guide sous son sous-vêtement et lui impose le rythme qu’elle veut. Ses yeux fermés, elle savoure la sensation qui s’éveille en elle, le souffle chaud de Tommy dans son cou qui ajoute un peu plus à son excitation. Elle est beaucoup trop faible.
So come on inside, you catch a cold Oh, darling the storm will pass when you grow old
J’en ai toujours envie. Qu’importe l’heure, l’endroit, ce qu’on fait, j’ai constamment envie d’elle. Son corps parfait m’appelle comme un aimant indésirable. J’ai toujours été un homme faible face aux délicieuses courbes d’une femme. Mais Tessa, elle a tout ce qu’il faut où il faut. Elle peut porter un sac à patate, elle resterait belle de nature. Le pire dans tout ça, c’est qu’elle ne s’en même pas compte. Non. Elle n’en joue pas spécialement plus, elle reste elle-même, quoi qu’il arrive. Cela dit, si elle venait à en jouer, j’aurai beaucoup de mal à me contrôler. J’ai déjà beaucoup de mal, alors si elle en rajoute, je serai en totale perdition. Ma main entre ses jambes, ma tête dans son cou, je suis déjà en perdition. Son souffle est déjà bien trop profond, son corps dégage déjà une chaleur malgré lui. « Je te déteste » souffle-t-elle alors que sa main part rejoindre la mienne, la guide sous ses sous-vêtements, et décide de la pression et du rythme. Ma langue lèche son cou, avant que mes lèvres s’activent à sucer sa peau sans relâche. Elle aura une marque certainement demain. Ma marque. « Non tu me veux, t’es déjà trempée » répondis-je dans un parfait murmure en guise de réponse. Je sens sa main s’arracher à la mienne qui étaient toujours entrelacées, pour glisser jusqu’à mon érection. C’est dur et puissant. Ca la fait tressaillir. « Moi aussi, je te veux. » Elle n’aurait pas eu besoin d’une confirmation, Un léger sourire s’étire dans son cou, en l’entendant gémir face à nos deux mains en action. Lorsque je ne mets pas assez de pression, elle s’en charge. Et je dois avouer que ça m’a toujours excitée de la voir se faire plaisir. Je pourrais enlever ma main de là et la laisser faire, ça serait aussi intense. Mais je n’arrive pas à résister au besoin de toucher son corps, d’être la raison de son plaisir. Son souffle est maintenant court. Ma main libre vient l’aider à ouvrir mon jean rebelle, et à libérer ma queue qu’elle empoigne aussitôt. « Attagirl » murmurais-je en grognant avant de capturer ses lèvres. Ma langue vient aussitôt chercher la sienne, dans un tourbillon puissant. J’en mords sa lèvre inférieure, elle gémit. Ma main vient glisser en partie son manteau mais pas entièrement. Elle s’infiltre juste pour tenter une percer sous son pull et venir saisir l’un de ses tétons. Elle s’acharne sur les deux fronts, elle perdra pied avant moi, j’en suis certain. Parce que les mouvements sur mon intimité sont bien moins puissants et réguliers que ceux sur sa propre intimité. Mais ça me va, je veux la sentir perdre pied. Je veux qu’elle oublie où nous sommes, le fait qu’on soit bloqué, qu’on soit frigorifié. Je veux simplement qu’elle pense à son plaisir, à ce qu’elle peut se procurer, à ce que j’ai initié. J’aime tellement la voir comme ça qu’il est possible que je ne m’en lasse jamais. J’en ajoute simplement une couche en la pénétrant d’un doigt ce qui la fait gigoter un peu plus. « Tu me détestes toujours, Tessa ? » osais-je demander en embrassant sa mâchoire.
« Non tu me veux, t’es déjà trempée » Serait-ce si horrible d’admettre que c’est le cas et de lui donner cette satisfaction ? Après tout, son corps parle pour elle. Sa respiration, les rougeurs sur sa peau, la moiteur de son intimité, de multiples signes qu’elle le veut comme il le devine lui-même. Tessa s’embrase déjà et il n’y a rien à faire pour arrêter ça. Ce n’est sans doute pas plus mal. De cette façon elle oublie qu’ils sont coincés sous terre et qu’en dehors une tempête fait rage. Ils pourraient très bien restés enfermer là des jours à cause des dégâts qu’elle n’y pense plus. Bien plus efficace que la musique, pour sûr. Pourtant, malgré l’assurance qu’elle le désire, elle ne l’avoue pas verbalement. A la place, elle veut s’assurer de ne pas être la seule dans cet état. Non pas qu’elle doute de ce qu’elle provoque chez Tommy, mais juste au cas où. Lorsque sa main se pose sur la bosse de son pantalon, elle pince les lèvres, retient son soupir. « Moi aussi, je te veux. » Ça, elle peut très nettement le sentir sous sa main qui retourne avec celle de Tommy. Parfois insatisfaite, elle le pousse à lui donner ce qu’elle veut, gémit à mesure qu’elle sent son bas ventre se réveille et apprécie leurs caresses. Mains échangées pour lui permettre de lui prodiguer autant de plaisir, elle frissonne à chaque fois que le souffle chaud du sportif vient caresser la peau de son cou, saisit sa virilité et provoque chez lui un râle de plaisir. Ses propres bruits vont mourir contre les lèvres du blond. Leur langue se rejoigne, entament une danse endiablée qui lui coupe tout autant le souffle que ce qui se passe à côté. Et cette façon qu’il a de mordre sa lèvre, d’apporter un peu de douleur sans pour autant dépasser la limite du supportable. Tessa adore ça et le lui fait comprendre par ses soupirs de plus en plus bruyants. Maintenant, elle meurt de chaud. Son corps sur le point d’exploser, elle se tend sous leur main en action, ses muscles contractés, elle tente de tenir le coup, de ne pas céder aussi rapidement. C’est plus facile à dire qu’à faire, particulièrement lorsqu’il la pénètre d’un doigt, provoque un léger cri de la part de la jeune femme dont la main cesse de le caresser quelques secondes pour reprendre un peu plus vivement. « Tu me détestes toujours, Tessa ? » Elle ne sait plus ce qu’elle doit ou non répondre. Son esprit est focalisé sur le bien-être qui se propage de plus en plus en elle, comme une explosion qui se prépare. Elle mord sa lèvre presque jusqu’au sang, accélère les mouvements de leur main sur son intimité et chuchote enfin un « Oui. » qui est très loin de la vérité. Ne tenant plus, elle craque, crie son plaisir qui résonne dans toute la voiture et probablement dans une bonne partie du parking et se laisse retomber contre le siège à bout de souffle, sa main reprenant lascivement ses mouvements autour du sexe de Tommy. « Je te déteste beaucoup. » Assure-t-elle malgré le large sourire satisfait qui étire ses lèvres. Son regard posé sur lui, elle libère leur main puis se penche embrasser ses lèvres malgré sa courte respiration.
lose my mind
