Invité a posté ce message Dim 10 Fév 2019 - 19:43#
IT`S TOO LATE TO APOLOGIZE
EXORDIUM.
Voilà quelques semaines que j’étais de retour sur New York. Quelques semaines que j’avais revu Léo et qu’il me détestait officiellement. Je pensais que rentrer à la maison arrangerait tout, que tout recommencerait là où cela c’était arrêtée. Je m’étais bien trompée. Ces huit mois ont bien existé et tout le monde à bien continuer sa vie. Il n’y avait que moi qui était en stand by depuis des mois. Je n’avais pas réalisé à qu’elle point j’avais fait du mal à tous ceux qui m’entouraient. Je n’aurais jamais eu l’audace de me considérer assez importante pour manquer à quelqu’un. Toutefois j’avais bien compris qu’une certaine rancœur vis à vis de moi c’était installée de la part de mes amis. La plupart de mes appels étaient filtrés. Je ne pouvais pas trop leur en vouloir, je n’avais donné aucune nouvelle. J’aurais pu être morte. Il me fallait faire des aveux et m’excuser. Un mot amer dans ma bouche. Moi qui détestais faire un pas de travers et encore pire, avoir tort mais il ne s’agissait pas de devoir le faire mais bien de vouloir le faire. Il n’y avait pas que de Léo que j’avais laissé derrière moi mais également ceux que je pouvais considérer comme ma famille, mes plus proches amis. Je devais donc commencer par me racheter et je ne voyais pas par qui d’autre commencer que par Tessa. Elle ne m’avait jamais laissé tomber, pas même dans les pires moments, lorsque je me comportais comme la pire des garces, quand Léo et moi avions une dispute. Je savais très bien que cet abandon, était la pire des choses que je pouvais lui faire. Pourtant j’avais fais le choix d’être égoïste et de partir. Il fallait que je lui parle, que je lui explique mes choix. De ce fait, d’un simple message je lui donnais rendez-vous dans ce café près de l’université de Columbia où nous avions l’habitude de nous retrouver pendant mes études. Je ne savais pas si elle allait venir. Je l’espérais du tréfonds de mon âme. Assise dans ce café, à une table collé à la fenêtre, j’observais mon café et sentais la nervosité prendre le contrôle. Comment me faire pardonner alors que j’ai donné toutes les raisons sur terre de ne même plus prononcer mon nom ?
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Invité a posté ce message Jeu 14 Fév 2019 - 14:12#
Un grognement monte en moi, glisse à travers mes lèvres et se propage dans la pièce. Par terre, sur le côté, je sens une douleur vive se propager de mon épaule au reste de mon bras. Sensation familière étant donné le nombre de chutes que j’ai pu faire au cours des entraînements. J’en ajoute une plus et me relève grâce à la main que Marty me tend. « Ça va ? » Me demande-t-il alors que je balance mes cheveux pourtant attachés dans mon dos. D’un simplement mouvement de la tête, je lui réponds que oui. J’ai l’esprit ailleurs et je suis fatiguée. Entre les cours, mon travail et les examens qui approchent, j’ai du mal à garder le rythme même si je suis trop fière pour l’admettre. Les entraînements avec l’équipe de cheerleading n’ont pas arrêté après le Super Bowl. Nous n’avons peut-être pas de matchs auxquels nous rendre, mais il y a encore quelques compétitions où nous devons aller et que nous devons préparer. « On va arrêter pour aujourd’hui. Reposez-vous, on reprendra demain. » Soulagée de ne pas avoir à tenter cette nouvelle manœuvre, je suis la première à trottiner vers les douches et la première à sortir du bâtiment. Ayant l’après-midi de libre pour une fois, j’aurais pu en profiter pour rentrer peaufiner mes cours, à la place je repense au message que j’ai reçu de Destiny. Message auquel je n’ai pas répondu. J’ai pensé à l’envoyer promener avec ma grâce légendaire, mais je ne l’ai pas fait par respect envers cette amitié qui nous liait avant son départ. J’ai même hésité à ignorer sa proposition, seulement je suis assez curieuse d’entendre ce qu’elle peut bien avoir à me dire et qui justifierait qu’elle soit partie sans plus donner de nouvelles. Une fois les grilles du campus passées, plutôt que de prendre le métro tout près, je vais en sens inverse, gagne le café où elle m’a dit que je pourrais la retrouver. Nerveuse, je souffle un bon coup et tire la porte pour entrer. La trouver n’est pas difficile, elle est assise à cette même table que nous avons squattée pendant des années. La lanière de mon sac tenue pour me calmer – ou du moins essayer – j’arrive devant elle sans trop savoir de quelle manière me comporter. « Salut. » C’est minable. Mon dieu que c’est minable ! Des années qu’elle et moi nous nous connaissons et c’est tout ce que je lui dis. En même temps, je ne peux pas non plus sauter au plafond. Elle sait que l’abandon est une de mes peurs, que je vis très mal lorsqu’on me rejette et c’est exactement ce qu’elle a fait. Qu’elle soit de retour c’est bien, mais il y a beaucoup à pardonner.
C’est cette même fille que je connaissais que trop bien avec sa moue anxieuse et mal à l’aise. Un sourire traversa mon visage mais se dissipa aussi vite. Je n’avais aucun droit à prendre la situation à la légère. Je lui avais fais du mal et je le savais. Je n’étais plus une amie digne de ce nom. Toutefois, j’avais appris que s’apitoyer sur son sort ne nous mènera jamais à rien. Je devais lui prouver que je voulais être son ami, que cette amitié avait de la valeur pour moi, que je n’avais jamais arrêté de penser à elle et combien de fois j’aurais voulu lui écrire mais j’ai été un poltron, je ne voulais plus rien avoir avec cette vie à New-York. Première fois que je conçois d’avoir fais une erreur et pour le coup surement la pire. D’un léger sourire je l’invita à s’asseoir en face de moi et rajouta, tout en détournant les yeux : « Coucou. » Je n’avais aucune volonté, cette entrevue ne devait pas être malaisant ou coincer. Lorsque j’étais plus jeune, mon père me disait souvent que dans la société dans laquelle nous sommes nées, la honte et le malaise étaient nos hantises, nous ne savions pas comment les gérer, les assimiler. Il lui était arrivé un jour, lors d’un repas d’affaire de lâcher ouvertement un rôt dû au champagne. Sur cette même table se trouvait le Vice président des Etats-Unis. Il n’avait pas su comment réagir donc il partit dans un fou rire qui entraina toute la foule. C’était passée comme sur des roulettes. Il avait donc continué à camoufler des situations embarrassantes ou gênantes par un rire, technique que j’applique maintenant dans ma vie courante. Dès qu’un silence sourd s’installa entre Tessa et moi même, mon corps réagit presque automatiquement et un doux rire en sortit. Je poussais une profonde inspiration et planta d’un acte décidé mon regard dans celui de Tessa. C’était une vraie amie et je vais tout donner pour la récupérer. « Je n’ai aucune excuse pour mon comportement. J’ai agis comme une enfant pourrie gâté qui avait peur de choses ridicules. Je pensais, vous protégez tous en partant de vos vies pour éviter cette peine si je venais à disparaître de cette terre. Je sais bien, c’est tout à fait contradictoire, puisque je vous ai, je t’ai, quand même fait du mal en partant. » Mon monologue fût interrompu par une serveuse blonde qui mâchouillait son chewing-gum et nous regardait avec dédain. Elle était certainement pas Américaine ou du coin puisque tout le monde savait que les serveurs en Amérique vivaient de leur pourboire. D’un coup de regard vers la carte elle essayait de nous demander ce que nous voulions boire. Je roulais des yeux, déposa ma tête dans le creux de ma main et affichais mon sourire le plus splendide. « Bonjour, oui nous allons bien merci et toi même ? Je prendrais un Latte Macchiatto et toi Tessa ? »
C’est fou quand même, je n’ai pas la moindre idée de comment me comporter avec une personne que je ne connais depuis des années, avec qui j’avais pour habitude de sortir et de plaisanter facilement. Par moment je maudis mon côté rancunier mais il est celui qui m’a le plus protégé toutes ces années, lui et ma méfiance qui est éteinte pour le moment. Sans doute est-ce un bon signe, la preuve que je fais bien de lui laisser une chance de s’expliquer. Cela dit, je ne sais pas ce que je ferais de ses excuses mais je sais que pour le moment je ne suis pas capable de me jeter à son cou en lui assurant que tout est pardonné. Ça ne me ressemble pas. Je ne m’assois que lorsqu’elle m’invite à le faire comme si j’avais besoin de son autorisation. Non mais franchement, quel manque de réactivité de ma part. Assise, j’accroche la lanière de mon sac à ma chaise de sorte à bien le sentir dans mon dos et je croise mes bras contre ma poitrine. Mon regard ne quitte pas Destiny un seul instant. Elle doit se douter que je ne compte pas faire le premier pas. Ma bouche restera fermée tant qu’elle n’aura pas lancer la discussion, de préférence avec une explication, ce qui ne tarde pas à venir. Elle enchaîne sans que je n’essaye de l’interrompre. Je la connais assez pour savoir lorsqu’elle a fini de parler, ce n’est pas le cas. Et, clairement, la serveuse qui l’interrompt ne la connaît pas du tout. J’arque un sourcil en voyant le regard qu’elle pose sur nous. Je sais qu’il n’est pas agréable de faire ce métier, je le fais moi-même, mais de là à nous regarder comme elle le fait il y a une marge. Me retenir de sourire en voyant Destiny la remettre à sa place comme elle seule sait le faire est difficile et je pince les lèvres pour y parvenir. « Un chocolat chaud pour moi. » Je réponds tandis qu’elle acquiesce et commence à partir. « Oh et un beignet chocolat-noix de coco aussi, si ce n’est pas trop demander. » Je retiens le "connasse" comme je le peux puis me rappelle de la raison de ma présence ici. Plus particulièrement du monologue interrompu de Destiny. « En quoi partir sans jamais donner de nouvelles ça protège quelqu’un exactement ? Parce que tu sais très bien que je déteste ça, tu le sais et tu l’as quand même fait alors explique-moi encore comment tu pensais me protéger ? Ce que je peux très bien faire toute seule soit dit en passant. » L’abandon c’est ce qui m’angoisse le plus avec les espaces étroits. J’ai connu ça si souvent après la mort de ma mère que s’est ancré en moi. Destiny le sait et ça ne l’a pas empêché de partir sans rien dire.