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Invité a posté ce message Jeu 18 Juil 2019 - 2:29 #



cause we have something bigger than time
something deeper than life
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@lisa jennings & @luke jennings


L’amour, elle avait toujours cru que c’était facile, Lisa. Après tout, tout était venu aisément et naturellement, entre Luke et elle. Avant la prison, ils n’avaient jamais rien connu de particulièrement dramatique: des disputes de temps en temps, notamment à cause de la taille minuscule de leur premier appartement. Des prises de tête où l’un ou l’autre avait fait la gueule sur le canapé pendant quelques temps, avant qu’ils ne trouvent une solution magique pour se réconcilier. Ç’avait été un langage plus facile à comprendre pour elle, que les codes binaires qui n’avaient plus de secret pour les informaticiens: elle, elle savait se servir d’une souris et d’un clavier à ce niveau-là, mais sans plus. Quelque-part, la brune s’était toujours sue capable de construire tout ce dont elle pouvait rêver: une famille qui remplirait son cœur de joie, synonyme du bonheur qu’elle avait connue, enfant. A croire qu’elle avait toujours été trop classique, qu’elle avait toujours tout eu trop facilement: des aisances qui l’avaient rendue imprudente, incapable de complètement enregistrer dans sa mémoire, de quoi étaient faits tous ces bons moments qui s’étaient empilés dans son crâne. Elle qui avait toujours prôné la philosophie de vivre l’instant présent n’avait, finalement, pas fait grand-chose de tout ça. Elle avait profité, oui, mais quand les choses avaient mal tourné, que son p’tit ciel bleu idéal s’était rempli de nuages, elle s’était complètement effondrée. Qui sait, peut-être que si Luke s’était marié à une femme faite d’un autre métal, il n’aurait pas perdu le contact avec sa famille comme ça. Il aurait trouvé quelqu’un qui n’aurait pas eu peur de quelques lettres menaçantes que certaines personnes dans l’ombre avaient jugé bon d’envoyer. Il aurait peut-être pu voir ses enfants grandir, au moins en photo ou à travers une épaisse vitre de prison. La brune, elle, elle n’avait pas eu la force de faire vivre ça à leurs enfants- égoïstement surtout, elle n’avait pas eu la force de vivre comme ça. Alors elle n’avait rien fait du tout. Et aujourd’hui les reproches que son mari ne disait pas, elle n’pouvait que les deviner, flottant dans l’air, pesant sur ses épaules- toujours prêts à revenir noircir l’air dans ses poumons. Ils avaient beau essayer de s’éloigner un peu du train-train quotidien pour une date spéciale, les problèmes étaient toujours là. Et s’ils s’mettaient à jouer les amoureux transis, alors, peut-être seraient-ils une cause perdue: deux abrutis qui jouaient aux mariés bienheureux, comme s’ils pouvaient ignorer les trois ans de vide qu’ils avaient connu, tout ce qui avait changé pendant ce temps, et le miel des jours heureux qui n’aurait plus jamais le même arôme. Y avait-il encore quelque-chose à sauvegarder? Lâche qu’elle était toujours autant, Lisa n’arrivait pas à poser la question, de but en blanc: probablement que si elle le faisait, Luke n’aurait même pas le cœur d’être totalement honnête avec elle. Il n’y avait que quand ils atteignaient ce point de tension dangereux, que les vérités sortaient enfin.

Jouer les nostalgiques n’était probablement pas la réponse, d’ailleurs. Une fuite en arrière dont son mari avait sans doute besoin, mais qui à la jeune femme, faisait plus mal qu’autre chose. Elle était loin, la Lisa adolescente, stupide et idéaliste qui avait cru en tous ses rêves, et avait eu trop d’étoiles dans les yeux pour voir tout ce qui pouvait exploser, du jour au lendemain. Après ces trois ans de solitude, de carnage, à devoir tout encaisser et tout gérer toute seule, c’était comme si elle l’attendait, l’explosion; toujours au coin de son regard, quelque-part. Quelque chose qui tournerait mal. Forcément que ça arriverait, hein? Ils n’étaient plus des adolescents bien couvés dans leurs foyers familiaux, qui pourraient rentrer chez eux et n’auraient à se préoccuper que de leurs devoirs ou de ces faux problèmes qu’on avait, quand on était jeune. « Hey, j’irais pas jusqu’aux cheveux blancs, quand même. » et pour la forme, elle lui donna un coup dans le bras, le genre de gestes complices et si simples qu’ils avaient eus, avant. C’était comme s’ils appartenaient à quelqu’un d’autre. Et pourtant, à l’extérieur, ils étaient toujours Luke et Lisa. Et les enfants et plein de gens autour d’eux étaient tellement heureux qu’ils se soient retrouvés: ça n’avait été ‘que’ trois ans, au final, hein? Combien de bouches imprudentes avaient lâché une chose pareille, déjà? Trois ans, ça pouvait passer vite, ouais- y’avait des gens qui se perdaient l’un l’autre pour plus longtemps que ça: mais c’était sans compter le procès, la prison, les peines, les douleurs, les questions sans réponse. La naissance de Nancy durant laquelle elle avait été si seule- et tous les moyens par lesquels elle avait failli à ses devoirs les plus élémentaires, avec ses enfants. Surtout avec sa fille: il y avait bien une raison pour qu’elle soit comme elle était, aujourd’hui? Et peut-être même qu’en regardant Jack et Monty, Luke pourrait dire qu’elle avait fait quelque-chose de travers: pourquoi sinon, se comporteraient-ils comme ça, avec lui, alors qu’il était enfin de retour dans leurs vies? Si seulement ç’avait pu être juste joyeux, juste simple. Juste eux, comme avant. Difficile de n’pas être nostalgique de l’autrefois; ils n’pouvaient pas faire table-rase de tout ce qu’ils avaient construit. Ces enfants qui les avaient rendus si heureux et plus proches que jamais- non sans un certain temps d’adaptation, hein. Ils étaient des parents, aujourd’hui; et jusque-là, c’était passé avant tout le reste: avant eux, le couple, ce mariage dont ils portaient encore les alliances, tout en n’étant rien d’autre que des squelettes des amoureux d’autrefois. Les répliques de Luke semblèrent le prouver, lui arrachant un rire sarcastique; « Je sais que ça peut être surprenant, mais je n’ai pas cinq ans, moi, alors les licornes, ça n’me fait pas trop rêver. Tu vas devoir jeter l’éponge sur la licorne et trouver autre chose. » si elle devait être honnête, un bain lui ferait plus plaisir qu’une licorne. Et aussi anodine cette remarque semblait-elle être, elle était symptomatique de ce qu’ils étaient, en ce moment, n’est-ce pas? « Ouais, une baignoire- grande, j’espère. » et pour mieux rendre tout ça mature, elle inspecta l’heure à la montre à son poignet; habituée à être la mère, celle qui restait terre à terre en toutes circonstances, et devait endosser tous les rôles à responsabilités. « Et si on continue de rêvasser, on n’va pas visiter grand-chose, aujourd’hui. » techniquement, ils étaient toujours à New York; mais Staten avait son propre caractère. Pour les fois où ils étaient partis en vacances, Lisa n’avait jamais eu froid aux yeux, toujours prête à partir en expédition; c’était facile, alors, d’écarter toutes les façons par lesquelles ils pourraient se laisser complètement distraire. Dans les scénarios romanesques, romantiques et même érotiques qu’elle avait pu imaginer de leurs retrouvailles, tout avait été beaucoup plus facile. Là, c’était à peine si Luke avait pu la voir nue depuis qu’ils s’étaient retrouvés- quelque-chose qui passait facilement inaperçu quand ils avaient trois enfants dont ils devaient s’occuper à longueur de journée. « De toute manière, j’ai dit, je vais me contenter d’une douche-... et-... t’as qu’à regarder c’que tu veux faire, toi. » c’était pragmatique, hein? De se rincer vite fait dans la douche pour mieux repartir- ils auraient toujours... plus de temps... plus tard. A un moment ou un autre. Et qui sait, la brune trouverait sans doute un autre prétexte pour éviter ces contacts intimes qu’elle avait tant cherchés dans les bras de son époux, y’a si longtemps. Habituée à la solitude qu’elle était devenue, Lisa, elle n’savait plus c’que ça faisait, de se sentir perdre pieds comme ça. Et à quoi bon, de toute manière? L’amour n’les avait pas sauvés de la dure réalité de la vie.  
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Invité a posté ce message Lun 22 Juil 2019 - 21:57 #

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Depuis qu’il était sorti de prison, les choses n’allaient pas aussi bien qu’avant qu’il n’y soit enfermé. Il avait disparu de la circulation pendant presque trois ans, alors c’était normal, sans doute que les choses ne puissent pas redevenir ce qu’elles avaient été avant qu’un tel drame ne vienne s’emparer de leur histoire. Ce n’était pas comme s’ils avaient pu sauvegarder les choses comme elles avaient été à l’époque, puis les récupérer à l’identique quelques années plus tard. La vie, l’amour, les sentiments, ce n’était pas des choses qu’on pouvait traiter comme des données informatiques. Il ne suffisait pas de cliquer sur enregistrer pour tout retrouver. Il fallait mettre la main à la pâte et reconstruire. Ce n’était pas facile, il en avait bien conscience Luke et ça avait tendance à le frustrer, parce que tout ça, ce n’était pas de sa faute et pourtant, il continuait d’en payer le prix. Il savait qu’il n’avait pas le choix, mais ça ne rendait pas les choses moins frustrantes. Il prenait sur lui, évidemment, mais il avait passé pas loin de trois ans en prison pour un crime qu’il n’avait pas commis et en prime, il fallait qu’il continue de se battre maintenant qu’il était libre. Il tenait à sa femme et à leurs enfants, sinon, c’était évident qu’il serait plutôt parti sur une île paradisiaque pour profiter de vacances bien méritées. Au pire, avec un clavier, une souris et l’ordinateur allant avec il se serait contenté d’envoyer un mail pour dire qu’il était libre. Ça n’avait pas été dans ses plans ça, à peine sorti de prison, il était revenu à New-York pour essayer de reconstruire sa vie et il avait toujours su que ça n’allait pas être facile, pourtant il était encore là, à faire de son mieux pour que ça marche. Ce n’était peut-être qu’une question de temps après tout, il fallait être patient pour obtenir ce qu’on voulait.

Prendre un peu de recul aujourd’hui avec Lisa, c’était un bon début pour eux deux. Au quotidien, ils étaient trop occupés avec les enfants, qu’ils n’avaient pas forcément beaucoup de temps pour se concentrer sur eux. C’était normal, il avait toujours su qu’en devenant père, il ferait passer ses enfants avant lui-même, avant sa vie de couple, avant absolument tout. C’était probablement encore plus vrai aujourd’hui, parce que la situation était loin d’être évidente, pour eux également. Il savait bien que ses enfants avaient deux fois plus besoin d’attention, probablement parce qu’ils avaient l’impression d’avoir été abandonnés par leur père pendant des années. Il n’avait jamais voulu les abandonner, le brun, ça n’avait pas été un choix qu’il avait fait, mais bien quelque chose qu’on lui avait imposer, mais ils étaient jeunes, alors ce n’était pas évident pour eux de comprendre tout ça. Ça viendrait sans doute avec le temps ça aussi et avec beaucoup d’efforts. Des efforts qu’il faisait, bien entendu. A part peut-être aujourd’hui avec Lisa où ils prenaient un peu de temps pour penser à autre chose. Ça n’allait pas détruire tout ce qu’ils avaient réussi à reconstruire jusqu’à présent, mais au moins, ça leur ferait du bien, il l’espérait en tout cas, Luke. « On est sauvés alors. » Il répondit dans un léger rire, malgré le coup de coude de sa femme. Les cheveux blancs c’était un sujet qui fâche après tout. Il était certain d’avoir déjà vu quelques mèches plus claires que d’autres dans ses cheveux, parce que c’était inévitable et peut-être que les années passées en prison précipitaient ce genre de phénomène. Trois ans, ce n’était pas très long aux yeux de certains, mais pour Luke, il avait l’impression que ça avait été toute une vie qu’il avait passé là-bas. Assez pour se sentir beaucoup plus vieux aujourd’hui qu’avant de se retrouver enfermé. Il était en tout cas bien assez vieux pour ne pas sincèrement croire qu’il pourrait trouver une licorne dans la salle de bain. « Dommage, je suis déçu, vraiment. » Il plaisantait, évidemment, parce qu’il y avait bien d’autres choses qui le faisait rêver que les licornes. Il laissait bien volontiers ce genre de fantaisies à ses enfants. Dans la salle de bain, il n’y aurait évidemment que ce qu’il y avait habituellement dans les salles de bain et ce n’était pas plus mal. « Ouais, j’espère aussi. » Plus la baignoire était grande mieux c’était non ? Même si de toute évidence, ils n’allaient pas se retrouver dedans tous les deux. Ils avaient peut-être besoin de plus de temps que ça pour ce genre de situation. Après trois ans, on pourrait pourtant leur dire qu’ils avaient été bien assez patients et qu’ils méritaient de retrouver leur intimité. C’était plus facile à dire qu’à faire, comme beaucoup de choses dans leur quotidien, de toute évidence. Leur situation n’étant pas commune, c’était évident que ce n’était pas toujours facile. « C’est vrai. » A son tour, le brun observa sa montre pour regarder l’heure qu’il était. Il ne savait pas s’il y avait beaucoup de choses intéressantes à Staten Island, ce n’était pas comme s’ils étaient partis dans un coin complètement nouveau, mais ils pouvaient aller se balader, ça changerait au moins des rues du quartier qu’ils connaissaient déjà par cœur. « Okay. » Il esquissa un sourire à l’adresse de son épouse, peut-être avec une pointe de déception, parce que les choses n’étaient plus ce qu’elles avaient été avant. C’était normal et inévitable, il le savait bien le brun, mais c’était difficile de ne pas se sentir déçu quand on voyait bien que sa vie avait complètement changé sans qu’on y soit pour quoi que ce soir. Il avait de la rancœur en lui Luke, certainement pas contre Lisa ou les enfants, qui étaient eux aussi victimes de ce qui lui était arrivé, mais contre le type qui l’avait coincé, contre la justice qui n’avait pas voulu le croire et qui l’avait condamné à la prison alors qu’il avait été innocent. Cette rancœur-là, il avait du mal à la faire taire Luke, il n’y arriverait peut-être jamais. Il fallait juste essayer de ne pas trop y penser, alors rapidement, il récupéra les quelques prospectus qu’ils avaient ramené avec eux, laissant Lisa filer sous la douche.



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Invité a posté ce message Dim 11 Aoû 2019 - 20:00 #



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@lisa jennings & @luke jennings


Le bonheur, elle avait toujours naïvement cru que c'était quelque-chose de facile, Lisa. Elle était née dans une bonne famille, elle avait grandi avec ses deux parents, sans qu'aucun drame particulier ne vienne mettre son quotidien sens-dessus-dessous. Au fond, tout avait été donné pour elle ; et les seules premières galères qu'elle avait connues, avaient été celles qu'elle s'était imposées à elle-même : quand elle avait décidé de quitter New York pour la Floride, elle avait eu la volonté d'être vraiment indépendante, quitte à vivre dans un appartement trop petit et avoir un job, en plus de ses études à l'hôpital. De telles contraintes avaient participé à tendre leur relation, à Luke et elle. Parfois, ils avaient été en train de se disputer sur comment l'autre faisait la vaisselle. D'autres fois, ils avaient été bien contents de partager une minuscule douche à deux, capables d'en tirer le meilleur, dans tous les sens du terme. Quand elle avait été épuisée après de longues heures de travail intensif, de mauvaises nouvelles et de complications dans ses études, Luke avait toujours été là pour l'aider. Quand il en avait vu trop dans son travail, elle avait été là, elle aussi. Et pendant des années et des années ç'avait été comme ça- une évidence qui coulait de source, une union qu'ils auraient presque pu perdre parfois, dans les pires moments, mais qui n'avait finalement fait que se renforcer avec le temps. Le mariage, fonder une famille, tout ça avait été naturel- ç'avait été si facile d'y croire à cent pour cent, d'être persuadés qu'ils étaient au bon moment de leur vie, avec la bonne personne, et que rien ne pourrait venir briser leur petite bulle de joie. Et ni la naissance de Jack, ni celle de Monty, ni apprendre qu'ils attendaient un troisième enfant n'avaient été des obstacles insurmontables. Mais un beau jour, Luke avait disparu. Il n'avait pas décidé de se casser sans demander son reste, il n'était pas allé voir ailleurs- il n'lui avait même pas brisé le cœur, assez pour qu'elle ait la volonté de s'en remettre, rien que par orgueil. Elle n'l'avait jamais détesté, elle n'l'avait jamais repoussé. Tout ce qu'elle avait eu comme compagnie, la brune, ç'avait été le regret et l'incompréhension, la froideur d'un vide évident. Et peu avait importé à quel point elle avait été tendue ou épuisée ou à quel point elle s'était sentie seule : son mari n'avait plus jamais été là pour la soutenir, la rassurer ou la consoler. Et tout avait été pire. Il n'avait plus juste été question des enfants, du travail, de la grossesse. Tant de choses s'étaient ajoutées à tout ça- des ennemis d'la vie, un peu partout, prêts à la noyer alors qu'elle avait déjà été complètement submergée par les flots d'un drame qu'elle n'aurait jamais pu imaginer voir frapper sa famille. Sans ses enfants, qui sait, peut-être que Lisa n'serait plus là aujourd'hui- qu'elle se serait complètement laissée prendre par tout ça, le pessimisme, le désarroi, la peine qui était venue avec la solitude si soudaine qu'on lui avait imposée. Au moins, pour Jack, pour Monty, pour Nancy, elle avait eu la volonté de faire quelque-chose. Peut-être pas assez. Peut-être pas comme il fallait. Mais c'était facile de juger, franchement – facile, oui, même de la part de Luke qui, au fond, n'avait eu à s'occuper que de lui-même pendant ces trois dernières années, pendant qu'elle, elle avait été à porter à bout de bras les lambeaux de leur famille autrefois si heureuse et équilibrée.

Et maintenant quoi ? Elle était peut-être devenue pessimiste, ou réaliste, mais elle n'arrivait pas à s'imaginer que tout pouvait être facile comme ça ; que les enfants s'adapteraient, que la vie rentrerait dans l'ordre comme si de rien n'était. Que leur mariage, à Luke et elle, était resté indemne dans tout ça. Est-c'qu'il la détestait ? Est-c'qu'elle le détestait ? Est-ce que c'était autre chose, de plus compliqué, d'plus profond, de plus triste encore ? L'amour qu'elle avait ressenti pour Luke, elle n'l'avait jamais ressenti pour personne d'autre. Mais était-ce toujours le même ? Était-ce toujours la même chose qu'elle ressentait quand il la prenait dans ses bras, quand il l'embrassait, quand il se tissait une place dans leur famille ? Comment savoir ? La brune avait presque oublié c'que ça faisait, d'être bien et heureux comme ça. De n'pas avoir le moindre doute et de mauvais souvenirs dans la tête. Elle n'savait même plus c'que ça faisait, de ne pas élever ses enfants seule. Alors oui, ç'avait beau faire anomalie, surtout en un jour comme la St Valentin, mais Lisa, elle avait besoin d'prendre cette douche toute seule. Et elle avait beau s'sentir avoir toutes les bonnes raisons du monde, des justifications, explications au bord des lèvres, le regret la suivit jusqu'à ce qu'elle ferme la porte derrière elle. Y'avait quelque-chose, au moins, quand elle n'était pas avec Luke- une liberté à laisser tomber les masques, à laisser son visage s'affaisser et les émotions la rattraper. Le doute, la peine, le regret- le poids des années qui étaient passées, qui était plus pernicieux et invisible que de simples cheveux blancs que tout le monde pourrait pointer du doigt. Mais elle se reprit, comme elle le faisait toujours, balayant ses hésitations comme elle balaya sa chevelure noire derrière son épaule. Finalement, la salle de bain avait beau être belle comme tout, elle n'en profita pas beaucoup, ne l'observa pas des masses, allumant la douche avant d'enlever ses vêtements, de passer sous les filets d'eau. Ça faisait bien longtemps qu'elle ne s'était plus permise de prendre un long bain chaud, d'oublier tout autour d'elle comme ça- comment le faire quand toute sa famille dépendait d'elle, hein ? Et les habitudes qu'elle avait prises ces trois dernières années, avaient la vie dure. Assez pour que Lisa ne passe qu'une poignée de minutes sous la douche, rinçant ses cheveux, essuyant sa peau, contente de pouvoir se débarrasser de la sensation collante de l'air marin. Désireuse de se défaire de plus que ça, même. Quand elle sortit de la douche, ce ne fut que pour mieux se rendre compte que dans sa hâte à aller dans la salle de bain, elle n'avait pas pris de vêtements de rechange. Rien, à vrai dire. Et comme la reine des idiotes, elle aurait pu rester longtemps dans la salle de bain à hésiter, à tourner en rond, avec ses cheveux humides, sa serviette enroulée autour de son corps. Comme si elle s'attendait à ce que Luke se soit évaporé, ou qu'il comprenne sans qu'elle ne lui dise rien, et qu'il trouve n'importe quel prétexte pour sortir de la chambre. Qu'est-c'que c'était idiot. Il l'avait probablement déjà vue à nouveau comme ça- dans le contexte de leur famille, d'une journée qui commençait ou finissait, et où ils étaient tous les deux trop pris, trop épuisés, trop empressés pour se rendre compte de quoique ce soit. Aujourd'hui, il n'y avait qu'eux. Que les yeux de Luke pour la voir, que sa présence à lui. Les réminiscences de son absence et de ses fautes à elle. Lisa, alors, elle sortit quand même de la salle de bain- enfin, enserrant sa serviette autour d'elle alors qu'elle luttait pour ouvrir la valise, et chercher quelque-chose à porter. Mais dans son empressement, elle se cogna le pied contre le coin du lit, la douleur lui faisant lâcher un juron, une flopée de : « Aoutch, aowe aowe- » qui la firent grogner alors qu'elle roulait sur le lit, pour mieux inspecter son pied. Elle avait accouché trois fois, et on disait bien que donner naissance à un enfant était sans aucun doute la pire douleur possible et imaginable. Mais se cogner le bout des orteils contre un meuble, c'était pas mal dans son genre, aussi. « C'est une façon de bien commencer ce séjour, dis donc... » qu'elle leva les yeux au ciel, plus sardonique, moqueuse, prête à lâcher un ricanement plutôt qu'à pleurer. C'était déjà mieux, non ? Mieux que de fondre en larmes juste pour un coup dans l'orteil, et pourtant, elle n'savait pas ce qui lui manquait encore pour en arriver là.
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Invité a posté ce message Ven 23 Aoû 2019 - 22:38 #

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Les années qu’il avait passé en prison l’avait bouillé Luke. Il n’y était resté que deux ans et demi, certains diraient que ce n’était pas beaucoup, qu’il avait de la chance d’avoir pu s’en sortir si rapidement, vu la peine qu’il avait eue, et le temps qu’il fallait pour faire appel d’un procès. Certes, il aurait pu passer plus de temps derrière les barreaux, il en avait bien conscience le Jennings, mais ça ne l’aidait pas beaucoup à relativiser. Il ne pouvait pas juste dire que ça aurait pu être pire et passer à autre chose comme si ça n’avait pas d’importance. Deux ans et demi, pour quelqu’un comme lui, c’était déjà trop. Il avait été innocent et certainement pas aussi résistant qu’il aurait aimé l’être, alors il n’avait pas fallu beaucoup de temps pour que la prison le détruise et fasse de lui un autre homme. Il savait bien aujourd’hui Luke, qu’il n’était pas exactement le même type qu’il avait été avant toute cette histoire. Il voudrait pouvoir le redevenir, comme si c’était possible de tout effacer et de reprendre à zéro, mais la vie ne fonctionnait pas comme ça. Il avait passé deux ans et demi en prison et pendant tout ce temps-là, le monde, il avait continué de tourner, la vie, elle avait poursuivi son petit bout de chemin sans lui et inéluctablement à présent, il avait un train de retard. Ce n’était pas facile de rattraper le temps perdu. Peut-être que c’était impossible.il le voyait bien quand il regardait ses enfants pour constater d’à quel point ils avaient pu grandir pendant tout ce temps. Nancy en était une preuve flagrante, elle était déjà bien grande et pourtant, il ne l’avait même pas vue naître, heureusement, elle n’avait pas encore arrêté de jouer à la barbie pour courir après les garçons, c’était déjà ça. La prison avait changé beaucoup de choses dans sa vie et il fallait bien qu’il s’y fasse à présent.

Ce n’était pas juste. C’était pénible, même parfois, mais c’était la vie et qu’est-ce qu’il pouvait contre ça Luke ? Au moins, il pouvait toujours se dire qu’il faisait des efforts, qu’il essayait vraiment de reconstruire sa vie. Il ne se contentait pas de pleurer sur son sort en disant que rien de tout ça n’était juste et qu’il méritait qu’on lui rende sa vie. Personne ne pouvait faire ça pour lui. Détruire la vie de quelqu’un sans raison, apparemment, c’était beaucoup plus facile que de la lui rendre. C’était peut-être la problématique du vase cassé, même avec tous les efforts du monde te la meilleure colle qui puisse exister, les fissures, elles étaient toujours visibles, quoi qu’on fasse. Sans doute que tout ce que l’état pouvait faire pour réparer son erreur judiciaire, c’était lui filer le l’argent, lui rendre son travail, l’aider à se réinsérer dans le monde et c’était ce qu’ils avaient fait. Pour ce qui était de lui rendre les années qu’il avait pu manquer auprès de ses enfants, c’était évidemment un peu plus compliqué. Impossible même. La justice avait un côté branquignol à présent aux yeux de Luke, alors dans le fond, il n’avait pas envie de leur confier à nouveau sa vie. Il fallait qu’il se débrouille et il se disait qu’il faisait quand même de son mieux, au quotidien. Avec ses enfants comme avec Lisa, mais les choses ne se réglaient pas en quelques secondes, sinon, les choses seraient plus simples en cet instant. Il était seul avec Lisa dans une chambre d’hôtel et au lieu de profiter de ça, il s’était retrouvé à lire de prospectus de tout ce qui pouvait bien se passer à Staten Island, pendant que Lisa prenait sa douche. Le tout avec un hoquet persistant, sorti de nulle part qui lui soulevait la poitrine à un rythme plus ou moins régulier qui commençait à l’agacer. Il regarda son téléphone et soupira alors que sa sœur semblait demander une preuve qu’il était bien sorti de chez lui pour aller à l’hôtel avec sa femme, comme si c’était complètement fou. Ça l’était en ce moment, parce qu’entre la prison et trois gamins, prendre du temps pour soi, ce n’était pas évident. Il prit un rapide selfie pour l’envoyer à sa sœur en guise de preuve, en levant les yeux au ciel. Il supprima bien vite la photo, avant de revenir à ses prospectus. Quelques minutes plus tard, Lisa quitta enfin la salle de bain, et lui, il était encore coincé avec ce fichu hoquet. « Y a le zoo de Staten Island, qui peut être sympa. » Il se retrouva à baragouiner[u] entre deux hoquets en relâchant le prospectus qu’il avait en mans. A défaut de ne pas avoir de licorne dans leur salle de bain, ils pouvaient toujours aller voir les [u]babouins et autres animaux du zoo. Ou ben faire comme les couples classes et aller dans un vignoble pour goûter différents vins et les rechercher dans un seau pour pas être bourré. Vraiment très classe. Un verre de vin en tout cas, ça ferait peut-être du bien à Lisa et à son doigt de pied qu’elle venait de cogner dans le lit, le genre de douleur vive et bien chiante dont on se passerait bien. « ¿está bien? » Qu’il demanda à Lisa en se redressant sur le lit, comme si ça pouvait vraiment aller mal. C’était la question que sa mère posait dès que quelqu’un se faisait mal à la maison, le truc bateau, dans sa langue natale, qui sortait tout naturellement dans sa bouche à lui. Il n’y avait pas mort d’homme, elle s’était juste cogné le pied après tout. Cela dit, l’entendre grogner comme ça, ça l’avait fait sursauter Luke et voilà que maintenant, il n’avait plus son hoquet. Rien que pour ça, il pouvait admirer le courage de l’orteil de son épouse, un vrai héros. Quoi qu’il en soit, ils pouvaient au moins se dire que ce ne serait pas ça qui allait leur foutre en l’air tout leur week-end. Il y aurait peut-être d’autres raisons plus valables, ou aucune, et un week-end qui se passerait bien de A à Z. Il avait envie d’y croire en tout cas Luke.



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