turn around and just tease me, baby ft Lukas

turn around and just tease me, baby
C'est vendredi soir et pour une fois tu n'as aucun rendez vous tardif dans un magasin de cupcakes pour une baby shower ou autres. Autant dire que tu vas en profiter totalement. Tu es rentrée chez toi et tu as pris le temps de prendre un peu soin de toi. Mais pas l'temps de trainer, t'as enfilé des fringues propres et adaptées à un vendredi soir et t'as sauté dans le métro pour rejoindre une amie avec qui tu avais rendez-vous pour manger japonais. C'est pas spécialement ta nourriture préférée mais bon, il faut bien faire des concessions pour voir ses proches. Et puis pour le peu que tu manges, tu allais pas non plus chipoter trois heures à propos du choix du restaurant. T'avais oublié ce que c'était New York un vendredi soir. Le monde, la bonne humeur et l'attente au restaurant. Ca faisait une heure que tu t'étais pointée devant le restaurant, attendant impatiemment que deux places se libèrent. Deux places, ce n'était pourtant pas le bout du monde. Il suffisait de sortir deux chaises et une table dans un petit coin, même le petit coin près d'une porte, pour pouvoir vous installer. Ce n'était pas que tu avais faim, c'est que tu voulais surtout que ce moment stressant au possible pour toi, passe au plus vite.

Trois heures après, tu étais enfin libre. Libérée des odeurs diverses de nourriture, du buffet à volonté et des gens qui s'empiffrent autour de toi. Tout ce que tu détestes. T'avais dis au revoir à ton amie, et tu en étais bien contente car ce moment avait été un supplice. Pour oublier ça, un seul remède: l'alcool. Alors, direction l'Union Pool. Bar que tu fréquentais depuis ton arrivée à New York. L'ambiance était bonne, les gens étaient en général tous sympathiques. Et puis, c'était un bar qui proposait des ambiances différentes selon là ou vous vous installiez. A ton arrivée, l'heure avoisine 23h30, le bar est bien rempli mais habituée que tu es, tu sais où t'installer pour profitez pleinement: la terrasse. Tu commandes une bière blonde pour commencer, oui comme une bonne française que tu es, tu bois de la bière. Tu portes une cigarette à tes lèvres et c'est à ce moment que tu le remarques. Lukas Foster. Le patron d'une des boites de la ville avec laquelle tu as collaboré pour des soirées. Un sourire se dessine sur tes lèvres, cet homme t'inspires de la bonne humeur, voilà pourquoi il est entré dans ta vie pour plus que le travail. Tu te lèves pour lui faire un signe de la main, pour qu'il te repère. « Lukas ! » Tu ajoutes un signe pour qu'il vienne s'installer avec toi.

turn around and just tease me, baby
A y réfléchir, tu ne te souviens même plus de la dernière fois que tu t'es accordée une soirée à t'amuser. C'était devenu vraiment rare depuis quelques temps. Tu passais ton temps à travailler. Tu voulais tellement réussir. Prouver à ton entourage que tu étais capable, et que ne pas travailler dans l'entreprise familiale n'avait pas été une erreur. Tes parents t'avaient toujours soutenu dans tes choix, certes. Mais ils avaient été réticent -surtout ton père- car pour eux, leurs trois progénitures seraient forcément dans l'hôtellerie de luxe et/ou l'immobilier. Mais ça t'avais jamais vraiment passionné ce monde là. C'était cool, t'avais bien profiter de ça puisqu'avec les hôtels St-James dispersés dans le monde, t'avais bien voyagé. Mais tu t'étais jamais projeté dans ce monde professionnel. Et d'ailleurs tu n'étais pas la seule puisque ta soeur avait aussi fait le choix de ne pas faire parti de l'entreprise de votre paternel. Il n'y avait finalement que ton frère qui s'était plongé dedans. L'événementiel, ça avait toujours été ton rêve. Tu te souvenais encore des merveilleuses soirées organisées dans les hôtels St-James de Paris, Barcelone ou Punta Cana, qui t'en mettaient tellement pleins les yeux, que tu t'étais lancé le défi de faire mieux. Faire mieux, être mieux, c'était un peu ton combat éternel. Celui qui faisait presque de ton quotidien un enfer. Dans le travail aussi bien que dans ta vie personnelle. Tu voulais être si parfaite, tu mettais la barre à une telle hauteur, que lorsqu'un échec était apparent, c'était un désastre absolu et on devait te ramasser à la petite -même la micro- cuillère. Ca n'était pas arrivé beaucoup de fois cependant car tu échouais rarement. Du moins, scolairement ou professionnellement, c'était assez rare. Dans le privé, tu étais beaucoup plus instable qu'on ne pouvait le penser. Un rien t'affectes. Et ce rien fini souvent en privation. Comme pour te punir de tes échecs. En ce moment, tu allais plutôt bien. Disons que ta vie professionnelle était tellement présente, que ta vie personnelle était finalement pas si palpitante. Alors, aucune place à la déception.

Sagement assise au bout de la terrasse de l'Union Pool, tu avais appelé cet homme, Lukas, avec qui tu avais travaillé à plusieurs reprises. Tu l'appréciais bien, vos collaborations avaient toujours été sans problèmes. Alors, pourquoi ne pas apprendre à plus le connaitre. Laissez un peu le professionnel de côté et mettre le personnel en avant. Tu t'étais approché de lui, il te saluait, et t'invitais à prendre un verre a sa table. Pourquoi refuser? Tu réfléchissais une ou deux secondes à ta réponse, histoire de le faire patienter un peu. Mais la réponse était évidente. Tu t'asseyais en face de Lukas et tu posais ta bière sur la table.  « Bon comme tu le vois, j'ai déjà un verre. D'une boisson très raffinée d'ailleurs! Mais pour le prochain... avec plaisir! » Tu lui souriais. Un sourire qui laissait apparaitre tes fossettes. Tu scrutais son visage. Il était plutôt bel homme, il ne fallait pas nier la chose. « Comment tu vas depuis la dernière fois? Pas trop surbooké par ta boite? » Sa boite, tu la connaissait un peu, car les soirées que vous aviez lancées avaient eu lieu là bas. Tu enroulais une mèche de cheveux autour de ton doigt, tic assez insupportable, mais tu ne te rendais même pas compte que tu le faisais sans cesse.

@Lukas Foster