Invité a posté ce message Ven 22 Mar 2019 - 10:10#
alive again
Because of you The darkness fades
J’ai l’impression d’aller mieux. Les douleurs se sont atténuées, bien qu’encore présente. Mais j’arrive à me relever maintenant toute seule de mon lit, sans avoir besoin que quelqu’un m’aide à le faire. J’arrive à pisser sans grimacer à cause de la douleur. Mon corps a changé, avec les jours. Les signes visibles de l’accouchement marquent enfin mon corps, comme quelque chose de légitime. Et si le voir changer me dégoutait à chaque fois que je me regardais dans le miroir, aujourd’hui j’ai l’impression de commencer à l’accepter. Mes seins sont plus gros, presque douloureux. Les infirmières me disent que c’est à cause du lait que je produise. Je refusais de faire quoi que ce soit, mais à mesure qu’ils me faisaient mal, j’ai bien été obligé d’accepter de m’en occuper. Mon ventre est plus rond, gonflée, dominée par cette cicatrice suite à l’opération. J’ai l’impression d’avoir pris des kilos en un rien de temps. C’est perturbant. Mais peut-être parce que j’arrive enfin à manger, ou que j’avais simplement besoin de temps, je trouve qu’il est plus facile de faire face à cette situation. Pourtant, je refuse encore d’aller le voir. Je bloque totalement. Je fonds encore en larme lorsqu’on me le propose, et préfère rester tapir dans ma chambre. La seule personne qui ose me donner des nouvelles de mon bébé, c’est Wyatt. Il le fait d’une manière détachée. De toute manière, à chaque fois qu’il vient me voir, j’ai l’impression qu’un fossé nous sépare. Je sais qu’il m’en veut pour réagir comme ça. Qui ne serait pas en colère hein ? Qui abandonnerait son enfant, son copain ? Qui serait assez ignoble pour refuser même de le voir ? Il refuse de me le dire, mais je le vois bien dans ces yeux qu’il a du mal à gérer cette situation. A vrai dire, je ne sais même pas comment lui, il va. Et plus les jours passent, plus je n’ose le lui demander. Avais-je perdu le droit de le faire ? N’attendait-il que ça ? Je ne sais pas ce que les médecins le lui ont dit, mais visiblement, il reste passif, me soutient, mais d’une manière détachée. Et ça me brise le cœur. La porte ouverte de ma chambre, j’étais plongée dans un livre lorsque quelqu’un tapa à la porte et que le joli visage de Dani s’afficha à moi. Je lui souris alors que je refermais mon livre. Elle était venue à maintes reprises me voir, mais lorsqu’elle me vit un peu plus rayonnante aujourd’hui, son visage afficha le même sourire. « Salut » dis-je alors que je regardais ses mains portées quelque chose. « Qu’est-ce que t’as ramené ? »
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Je me suis réveillée ce matin dans l'idée d'aller visiter Cassie, ma meilleure amie. Je sais qu'elle ne va vraiment pas bien ces derniers temps et honnêtement, qui pourrait la blâmer? Elle vient d'avoir un bébé qu'elle n'attendait pas vraiment, c'est tout un choc. Je sais qu'il n'y a pas beaucoup de ses proches qui comprennent son comportement, mais j'essaie d'être présente pour elle. Surtout que je pense que j'aurai probablement réagi de la même façon si je faisais face à cette situation. J'ai déjà été la visiter à plusieurs reprises depuis qu'elle y est. J'essaie de lui remonter un peu le moral sans pour autant lui parler de ce bébé qu'elle refuse catégoriquement d'aller voir puisque je ne veux pas la brusquer. Cassie le sait, si elle a envie de me parler de quoique ce soit elle va le faire, sinon, eh bien j'essaie de lui parler d'autres trucs pour essayer au moins de mettre un sourire sur son si joli visage. Je déteste particulièrement les hôpitaux et ça ne date pas d'hier cette haine pour ce bâtiment. J'admire grandement les gens qui y travaillent, mais personnellement, je sais que poser mes pieds entre ces quatre murs, est toujours un signe de mauvaises nouvelles en ce qui me concerne en tout cas. Je sais que ce traumatisme est surement bien plus présent depuis mon accident de voiture, il y a trois ans où ma soeur y a perdu la vie et où j'ai presque perdu la mienne aussi, mais bon, j'aime mieux ne pas y penser puisque je sais pertinemment que c'est le bonheur de ma meilleure amie qui compte pour le moment et c'est pour cette raison que je prends une nouvelle fois mon courage à deux mains et que j'entre dans l'hôpital, que je monte dans l'ascenseur et que je me rends à la chambre de Cassie, un paquet dans les mains. Du couloir, je vois que la porte de sa chambre est ouverte, mais je prends tout de même la peine de cogner avant d'entrer. C'est là qu'elle lève sa tête et me souris. Elle a l'air bien. Mieux que lors de mes autres visites en tout cas. « Salut toi. Comment tu vas? » Dis-je simplement. Une question de politesse puisque je sais qu'elle ne va pas entrer dans les détails. Puis je m'avance doucement pour m'approcher d'elle en riant légèrement lorsqu'elle aborde déjà le sujet du sac que je tiens dans mes mains. « Je t'ai apporté des livres et des magazines pour passer le temps et un peu de friandises aussi au cas où tu en voudrais. » J'avais pensé à tout, même à une petite peluche pour le bébé, mais je préférais ne pas aborder ce sujet tout de suite et puis de toute façon, je l'ai laissé dans ma voiture avant d'entrer. « Tu as eu de la visite aujourd'hui? »
Invité a posté ce message Sam 23 Mar 2019 - 13:43#
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« Salut toi. Comment tu vas ? » Je hausse les épaules, mais un léger sourire sincère tente de la rassurer. Je me sens plus forte chaque jour, mais pas assez pour affronter cette situation. J’aimerai avoir la force de Wyatt – pouvoir garder mon sang froid et assumer mes responsabilités comme il le fait si bien. Mais, après ces derniers mois difficiles, j’ai juste envie de baisser les bras. Je vais bien. Je vais mieux. Mais je suis loin de retrouver cette Cassie forte et déterminée. Je suppose que mon haussement d’épaule lui suffit en guise de réponse : « Et toi ? » Je sais qu’elle a du mal avec les hôpitaux, surtout depuis son accident. Mais, elle est venue, plusieurs fois même, pour me soutenir. Dani, c’est cette femme courageuse qui repousse ses peurs rien que pour pouvoir être là pour ses proches. « Je t’ai apporté des livres et des magazines pour passer le temps et un peu de friandises aussi au cas où tu en voudrais » « Merci » Elle les dépose au pied du lit, avant de s’asseoir sur la chaise près de moi. Physiquement, j’allais mieux. Mentalement, j’étais encore instable selon les médecins. Ils avaient peur que je fasse une connerie irréparable, en me laissant sortir d’ici. Alors, ils préféraient me garder près d’eux pour suivre mon évolution. « Tu as eu de la visite aujourd’hui ? » J’acquiesce en soupirant : « Wyatt, comme tous les matins. » C’est la première chose qu’il fait chaque matin, il me rend visite, m’embrasse le front, et tente de faire la conversation. Il ose me parler de notre fils – mais je vois bien qu’il aimerait que j’aille constater son état en chair et en os. Hélas, je n’ai toujours pas eu ce déclic, ce besoin, cette envie. « Et la psychiatre » ajoutais-je sans honte. Je n’arrive pas encore totalement à me confier à cette femme, qui semble ne pas me juger. Elle comprend, et tente de me rassurer du mieux qu’elle peut. Selon elle, les dénis de grossesses sont les plus compliqués à traiter, parce que la mère subit mentalement et physiquement une agression en si peu de temps que cela affecte forcément la personne. En bien, ou en mal. Mais dans tous les cas, un suivi est proposé pour tenter au mieux d’accompagner les jeunes parents. Dans mon cas, la situation est compliquée, parce que j’ai failli mourir en lui donnant vie. C’est normalement un geste de fierté et de bonheur de donner vie ; moi, je l’ai vécu comme ma propre fin. J’ai peut-être l’impression d’être égoïste, mais toujours selon elle, il est tout à fait normal de se concentrer sur soi-même, avec une telle expérience. Pourtant, plus les jours passent, plus la culpabilité montre son visage.
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Je savais pertinemment qu'en demandant à Cassie si elle allait bien c'était uniquement par politesse puisque je sais très bien qu'elle n'est pas du tout au meilleur de sa forme et c'est tout à fait normal vu la situation qu'elle vit présentement. Je ne pensais pas vraiment que ce genre de choses puissent arriver un jour, encore moins à ma meilleure amie et j'admets ne pas trop savoir quoi lui dire ou quoi faire pour pouvoir l'aider. Tout ce que je souhaite, c'est de ne pas la brusquer puisqu'elle n'a véritablement pas besoin de cela. Elle a besoin de savoir que je suis là pour elle et ce, même si elle n'a pas envie de parler et c'est bien ce que je compte faire. Je crois que c'est un peu pour ça que je suis apte à poser les pieds dans ce bâtiment que je déteste pour venir la soutenir. Parce qu'elle est importante pour moi et que la dernière chose qu'elle a besoin, c'est d'avoir tout le monde à dos. « Ça va, t'en fais pas pour moi Cass. » Dis-je en souriant légèrement. J'ai l'impression qu'en ce moment, tous les problèmes du monde ne se comparent pas à celui de Cassie parce qu'elle souffre énormément autant physiquement que mentalement et je ne crois pas que cela puisse se guérir en un claquement de doigts. Ma meilleure amie, elle a toujours été une personne très forte et je crois très sincèrement que pour vivre ce qu'elle vit en ce moment et même si elle refuse de l'admettre, je crois que cette force est toujours bien présente à l'intérieur d'elle, mais qu'elle refuse d'aller chercher ce côté-là puisqu'elle n'a plus suffisamment d'énergie. Il faut dire que toute la visite qui vient la voir ne vient pas nécessairement pour l'aider à aller mieux, ils la poussent à faire des choses qu'elle n'est pas du tout prête à faire. Elle doit prendre son temps puisque j'ai l'impression que si elle fait tout trop rapidement, elle n'arrivera pas à aimer son bébé comme elle le devrait et ce n'est clairement pas ce qu'elle souhaite comme vie pour lui, mais aussi pour elle et pour Wyatt. « Et ça va avec Wyatt? » Dis-je en fronçant les sourcils alors que je comprends rapidement qu'il y a bien un truc qui cloche entre eux. Mais si elle ne veut pas en parler, je vais comprendre aussi. Je viens m'asseoir sur la chaise que j'approche de son lit et souris grandement alors que d'un simple geste, je viens prendre la main de ma meilleure amie pour lui faire comprendre que ma seule présence lui suffira si elle n'a pas envie de discuter. « Tu sais que l'important c'est ton bien pour le moment hein? » Je comprends que sa famille tente de lui faire comprendre qu'il y a un petit être qui attend impatiemment de faire sa rencontre, mais c'est exactement pour cette raison qu'elle doit se porter mieux avant de le voir. Et ça, personne ne semble le comprendre.
Invité a posté ce message Dim 24 Mar 2019 - 17:56#
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« ça va, t’en fais pas pour moi Cass » C’est plus fort que moi : m’inquiéter pour les autres plutôt que moi. J’ai toujours été comme ça – et cela depuis la mort de maman. Prendre en charge Kate et Sam a été une évidence, mais ça a été à ce moment là où je me suis concentrée sur les autres et pas sur moi. J’en ai loupé pas mal des occasions à cause de ça, et même dans ma relation avec Wyatt, je pensais plus à la réaction des autres qu’à mon propre bonheur. Alors pourquoi…pourquoi là, je n’arrive pas à penser à lui ? A ce bébé ? A mon fils ? Pourquoi est-ce que j’ai besoin de m’occuper de moi alors qu’il commence sa vie faible ? Si je n’avais pas été aussi égoïste, j’aurai su qu’il était là tout ce temps. Qu’il grandissait dans ce corps pas adaptée. J’aurai pu…éviter tout ça. « Et ça va avec Wyatt ? » Je soupire ; Je ne sais pas quoi lui répondre. Parce qu’on a jamais vraiment discuté lui et moi, sans doute parce que je suis restée dans un mutisme trop longtemps, et que je refuse encore de descendre à la maternité. « Il m’en veut. Je le sais, je suis pas dupe. On parle très peu. » Il a beau me sourire, il a ce regard de regret, d’impuissance. Il reste tendre, mais ces gestes sont suspendus. C’est sincère mais pas profond. Pas comme j’en ai l’habitude. Mon père m’a dit que Wyatt porte énormément sur ses épaules en ce moment – je le sais. Je l’aime pour ça. Mais ce fossé s’agrandit, et je ne sais toujours pas comment faire sans finir par sauter dans le vide. « Tu sais que l’important c’est ton bien pour le moment hein ? » J’hausse de nouveaux les épaules, tout le monde me répète ça, et pourtant à chaque fois que je croise un regard, j’ai cette impression qu’ils en demandent plus, qu’ils me jugent pour ce que je fais, ou ne fais pas. « Je sais…Alors pourquoi je me sens autant coupable, Dani ? » Je détourne les yeux, ma main venant se porter à mes lèvres pour arrêter de la faire trembler. Je suis tellement instable en ce moment, que tout peut vite me faire pleurer. « J’ai l’impression de tous vous décevoir. »
Invité a posté ce message Dim 24 Mar 2019 - 23:19#
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Je ne supporte réellement pas de voir Cassie dans un mauvais état. En fait, je ne supporte tout simplement pas de voir quelqu'un à qui je tiens souffrir. C'est principalement pour cette raison que normalement, je fais tout ce qui est en mon pouvoir pour aider mes proches afin de m'assurer qu'ils se portent mieux, mais en ce qui concerne Cassie, je ne peux malheureusement pas faire quoique ce soit de plus que de venir la visiter, de lui apporter quelques petites choses pour la garder occuper parce qu'il faut l'admettre, passer ses journées à l'hôpital n'est probablement pas ce qu'il y a de mieux au monde et de plus intéressant. Ma main glissée sur la sienne, je la serre légèrement voyant que parler de Wyatt n'était probablement pas la meilleure décision que j'ai pu prendre, mais je veux qu'elle me dise ce genre de choses, je veux qu'elle m'explique ce qui ne va pas en ce moment dans sa vie et je sais que si cette situation est difficile pour elle, probablement qu'elle l'est aussi pour Wyatt. Il est évident que je vais toujours veiller à ce que ma meilleure amie se porte mieux, mais Wyatt est important pour elle et je veux qu'elle trouve le moyen d'être heureuse, même si tout cela lui semble difficile à croire pour le moment. « Je vois.. Mais Cass, je suis persuadée qu'il t'aime quand même plus fort que tout. Il faut juste qu'il soit patient avec toi. Ta réaction face à tout cela est tout à fait normal. » Bien que j'étais toujours prête à prendre le côté de Cassie dans n'importe quelle situation, je souhaitais tout de même à l'aider et la rassurer dans tout cela. Je suis complètement consciente que ce n'est pas facile pour elle présentement, mais je pense qu'en parlant ensemble toutes les deux, peut-être que le simple fait de sortir tout ce qu'elle pense et qu'elle est incapable de dire à qui que ce soit d'autre l'aidera à réaliser quelque chose. « Oh.. ma belle.. » Mes doigts viennent instinctivement serrer une nouvelle fois les siens alors qu'elle détourne son regard du mien. Je n'aime pas la voir dans cet état, je ne veux pas qu'elle se sente ainsi puisque c'est faux, jamais elle ne va me décevoir, ni moi, ni personne. Je comprends que c'est un peu plus difficile chez certaines personnes de comprendre ce qu'elle vit, mais tout le monde l'aime tout autant. « Tu ne déçois personne.. Je crois que tout le monde s'inquiètent pour toi. On veut que tu te sentes bien vis-à-vis toute cette situation. » Du moins, c'est bien ce que moi je veux. Je parle pour tout le monde puisque je suis certaine que ses proches sont du même avis que moi. Après tout, c'est la réaction normale à avoir.
Invité a posté ce message Mer 27 Mar 2019 - 16:07#
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« Je vois…mais Cass, je suis persuadée qu’il t’aime quand même plus fort que tout. » Je n’en ai jamais douté. Pas une seule seconde. Il me l’a prouvé par bien des manières depuis qu’on s’est réellement mis ensemble. Il n’a jamais aimé quelqu’un comme il m’aime moi. Et c’est réciproque. Je l’aime toujours autant. Mais…le fait qu’aujourd’hui, y ajouter un troisième électron change tout. Je ne sais pas si je suis capable de l’accepter, d’être mère. Je l’ai mis en danger, bêtement. J’ai été égoïste trop longtemps. « Il faut juste qu’il soit patient avec toi. Ta réaction face à tout cela est tout à fait normale. » J’acquiesce, en me pinçant les lèvres. Il est patient, mais son silence en dit beaucoup trop pour moi. On n’a absolument pas parlé de la situation depuis le début, et le fait que les jours s’écoulent n’aide en rien la situation. « Je sais pas, Dani…Je sais qu’il m’aime. Mais dans son regard, je sais bien que quelque chose a été brisé. J’ai l’impression qu’il ne me fait plus confiance, qu’il est là par obligation, ou qu’il se tait simplement parce qu’il ne sait pas comment je vais réagir. » On s’était promis de ne jamais avoir de secrets, de tout se dire…et voilà qu’on retombe dedans à la première grosse difficulté. Je suis la fautive, j’ai été celle qui est rentré dans mon mutisme pendant des jours. Mais maintenant, je n’ose plus l’ouvrir. « Oh ma belle… » Sa main presse la mienne, pour tenter de me rassurer. Mes idées sont littéralement perdues avec tout ce que je subis en ce moment. C’est comme avoir une machine qui ne s’éteint jamais : en ébullition constante. Je pense, je ressasse, je regrette, je culpabilise, je m’effraie, je pleure. En boucle. « Tu ne déçois personne. Je crois que tout le monde s’inquiètent pour toi. On veut que tu te sentes bien vis-à-vis de toute cette situation » Je secoue la tête une nouvelle fois, peu d’accord avec ce qu’elle dit : « Je ne sais pas comment me sentir face à tout ça. J’étais en plein déni, je le sais. Maintenant, c’est de la culpabilité que je commence à ressentir, et cette montagne à gravir. Je suis pas prête à être mère, j’ai que 26 ans, je devais avoir la vie devant moi. » C’est sans doute ça qui me fait le plus paniquée : me dire que mes quelques années de tranquillité viennent de s’évaporer en un claquement de doigt.
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Cette peur qui habite ma meilleure amie, je la comprends tout à fait. Je n'ai évidemment jamais vécu une telle situation, mais je sais parfaitement que si j'étais à sa place, je serais probablement paniquée à l'idée de devenir mère alors que je ne suis aucunement prête à l'être et surtout à l'âge que nous avons. Certes, je m'approche rapidement de la trentaine, mais je ne suis pas dans une relation et je n'ai pas non plus envie d'avoir des enfants avec un véritable inconnu. Je sais que pour elle c'est différent. Elle est bien avec Wyatt, ils sont heureux, mais un bébé ça vient totalement changer la dynamique d'un couple. Pourtant, je suis absolument certaine que rien ne viendra jamais changer l'amour qu'il porte pour Cassie. « Je pense qu'il a probablement autant peur que toi Cass. Il a peut-être l'impression que c'est toi qui ne l'aime plus. Tu sais, les malentendus ça arrive. » Je la regarde en souriant, tentant de la réconforter du mieux que je peux. Tout ce que je veux c'est lui remonter le moral. Mais tout ce que je lui dis, je le pense réellement. C'est certain qu'ils vont devoir s'habituer à cette nouvelle situation, mais Wyatt aime Cassie et vice versa. Rien ne va venir changer cela. « Je crois que vous avez seulement besoin d'avoir une bonne discussion tous les deux. Ça va aller.. et sinon, s'il te fait du mal je vais m'occuper de lui. » Un rire s'échappe de mes lèvres, tentant évidemment de la faire rire puisque je sais que je ne peux rien contre lui. Malgré tout ce qu'elle vit en ce moment, j'admire tellement Cassie pour son courage et sa force. Je sais qu'elle arrivera à affronter cette grande épreuve. Il lui faut simplement un peu de temps et de soutien et ça, je peux lui en apporter. Je sais que mes conseils ne veulent probablement rien dire, mais le simple fait qu'elle se confie à moi présentement est une étape de plus vers cet enfant qui l'attend et qui a bien hâte de faire sa connaissance. Pourtant, je ne veux pas lui forcer la main. Je sais qu'elle ira lorsque le moment sera venu et probablement qu'elle voudra vivre ça avec Wyatt. « Je comprends Cass.. mais tu as des gens qui t'aiment autour de toi et qui vont être présents pour t'aider toi, Wyatt et le bébé.. Ce n'est pas facile ce qui t'arrive, mais tu es forte, tu l'as toujours été. »
« Je pense qu’il a probablement autant peur que toi Cass. Il a peut-être l’impression que c’est toi qui ne l’aime plus. Tu sais, les malentendus ça arrive. » Après tout ce qu’on a vécu, mon amour n’a fait que grandir pour lui. Mais plutôt que de me sentir soutenue et comprise, j’ai l’impression d’être abandonnée à mon sort. Je sais que ce n’est pas ça, mais c’est ce que je ressens. Sans doute, parce qu’il est lui aussi dépassé. Nous le sommes tous les deux. Mais tant qu’on ne met pas cartes sur table, ça restera comme ça. « Je crois que vous avez seulement besoin d’avoir une bonne discussion tous les deux. Ca va aller…et sinon, s’il te fait du mal je vais m’occuper de lui. » Elle m’arrache un léger sourire chose qui me surprends moi-même. « Tu as sans doute raison. On a besoin de parler » J’allais trouver le courage de le faire, mais je n’étais pas certaine d’y arriver à le faire les prochains jours. Vous savez, à chaque fois qu’on laisse la situation empirée, on a de moins en moins envie ni le courage de tout faire pour l’améliorer. C’est à peu près ça maintenant. La peur. La culpabilité. Le regret. Tout se mêle. « Je comprends Cass…mais tu as des gens qui t’aiment autour de toi et qui vont être présents pour t’aider toi, Wyatt et le bébé. Ce n’est pas facile ce qui t’arrive, mais tu es forte, tu l’as toujours été »« Et si je ne le suis pas ? Forte, je veux dire. Je suis loin d’être une bonne mère, j’y arriverai jamais Dani. » C’est sans doute trop soudain, parce que mes gestes maternelles, je les ai encore. Au final, c’est moi qui aie élevé Kate et Samuel. Agé à peine de 2 ans à la mort de maman, Samuel a été le plus compliqué à gérer. Pourtant, je ne me sens pas capable d’affronter cette nouvelle épreuve.
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Toujours très peu à l'aise d'être coincée entre ses quatre murs suite à tous les mauvais souvenirs que j'ai eu ici, je me concentre le plus que je peux sur Cassie parce qu'elle a bien plus besoin d'être rassurée que moi en ce moment et qu'en tant que meilleure amie, je lui dois bien cela. Elle se sent coupable, elle se jette toutes les fautes du monde dessus et ça me fait énormément de mal puisqu'elle mérite tout le bonheur du monde et qu'elle a toujours fait passer tout le bonheur des autres avant le sien. J'essaie de lui faire comprendre qu'elle est bien loin d'être la mauvaise personne qu'elle pense être, mais je suis aussi tout autant consciente que sa situation ne doit pas être bien facile à vivre. Pourtant, comme je ne l'ai jamais vécu personnellement, j'essaie du mieux que je peut de lui apporter tout le réconfort qu'elle mérite et qui, peut-être, cheminera peu à peu dans sa tête pour qu'elle se sente un peu mieux. « Oui, je sais que les conversations sérieuses c'est pas ce qu'il y a de plus excitant, mais vous êtes heureux ensemble, et tout ce que je souhaite c'est ton bonheur même s'il te semble bien loin en ce moment.. » Je souris une nouvelle fois, serrant sa main dans la mienne alors que j'ai réussi à lui accrocher un petit sourire sur les lèvres, ce qui me rassure un peu. Je sais qu'avant tout cela, elle était heureuse avec Wyatt et même si c'est une énorme nouvelle étape à franchir, ils vont y arriver, car ils s'aiment et c'est ça l'important. « T'es sans aucun doute la personne la plus forte que je connais. Et tu as été une présence maternelle incroyable pour ton frère et ta soeur, tu as ça dans le sang Cassie. » Dis-je tellement certaine de ce que j'avance. D'aussi longtemps que je me souvienne, elle a toujours été présente pour son frère et sa soeur, elle a toujours tout fait pour qu'ils soient heureux et je suis certaine qu'elle fera la même chose pour le petit garçon qui l'attend sagement.
Je me suis réveillée ce matin dans l'idée d'aller visiter Cassie, ma meilleure amie. Je sais qu'elle ne va vraiment pas bien ces derniers temps et honnêtement, qui pourrait la blâmer? Elle vient d'avoir un bébé qu'elle n'attendait pas vraiment, c'est tout un choc. Je sais qu'il n'y a pas beaucoup de ses proches qui comprennent son comportement, mais j'essaie d'être présente pour elle. Surtout que je pense que j'aurai probablement réagi de la même façon si je faisais face à cette situation. J'ai déjà été la visiter à plusieurs reprises depuis qu'elle y est. J'essaie de lui remonter un peu le moral sans pour autant lui parler de ce bébé qu'elle refuse catégoriquement d'aller voir puisque je ne veux pas la brusquer. Cassie le sait, si elle a envie de me parler de quoique ce soit elle va le faire, sinon, eh bien j'essaie de lui parler d'autres trucs pour essayer au moins de mettre un sourire sur son si joli visage. Je déteste particulièrement les hôpitaux et ça ne date pas d'hier cette haine pour ce bâtiment. J'admire grandement les gens qui y travaillent, mais personnellement, je sais que poser mes pieds entre ces quatre murs, est toujours un signe de mauvaises nouvelles en ce qui me concerne en tout cas. Je sais que ce traumatisme est surement bien plus présent depuis mon accident de voiture, il y a trois ans où ma soeur y a perdu la vie et où j'ai presque perdu la mienne aussi, mais bon, j'aime mieux ne pas y penser puisque je sais pertinemment que c'est le bonheur de ma meilleure amie qui compte pour le moment et c'est pour cette raison que je prends une nouvelle fois mon courage à deux mains et que j'entre dans l'hôpital, que je monte dans l'ascenseur et que je me rends à la chambre de Cassie, un paquet dans les mains. Du couloir, je vois que la porte de sa chambre est ouverte, mais je prends tout de même la peine de cogner avant d'entrer. C'est là qu'elle lève sa tête et me souris. Elle a l'air bien. Mieux que lors de mes autres visites en tout cas. « 
