(fb) to my best bud.

Ce matin, en se levant, Kaïn a décidé sur un coup de tête d’aller courir au parc. Ça lui arrive souvent, ce genre d’envies soudaines, soit le matin soit le soir mais jamais en journée, son emploi du temps étant bien trop chargé pour ça. Être étudiant et un prodige du sport, ce n’est pas de tout repos. Bref, donc ce matin en découvrant une heure assez matinale après avoir ouvert les yeux, il est allé courir. Le hasard a voulu qu’il tombe sur une tête connue, enfin si on peut dire ça. Il ne connait pas vraiment Jazz, avant aujourd’hui il ne l’avait vu qu’une fois. C’était il y a quelques semaines, durant un anniversaire d’un pote de Columbia. Un anniversaire qui devait consister à une simple tournée des bars et qui s’était finalement fini à l’Output, boite de nuit où la demoiselle l’avait abordé. C’est tout. Rien ne pouvait faire penser qu’ils se reverraient un jour. New-York est si grande, si habitée que c’est quasiment mission impossible de recroiser deux fois la même personne sans avoir préalablement échangé un moyen de contact. Pourtant, c’est ce qui s’est passé. Ils sont tombés l’un sur l’autre au parc et on finit par partager un petit-déjeuner. Par conséquent, c’est plus tard que prévu que Kaïn rentre chez lui. La première chose qu’il fait, c’est sauter dans la douche. C’est la moindre des choses après une course d’une quarantaine de minutes. Une fois propre, il se contente d’enfiler un caleçon et un bas de jogging gris. De quoi être à l’aise. Puis, il part à la recherche de Flynn, son meilleur ami chez qui il s’est installé il y a de ça quelques années. Kaïn le trouve dans sa chambre, installé à son bureau. Il ressemble étudier. Sans prendre la peine de demander la permission, le sportif entre et se laisse tomber sur le lit de son pote. J’ai revu la fille de l’Output ce matin. Tu sais, Jazz. Ces deux-là partageant les moindres petits détails du quotidien, ce n’est pas étonnant que Flynn ait déjà entendu parler de Jazz.

@Flynn Black

Seul. Ce matin, je me suis réveillé seul dans mon lit. Non seulement, je n’ai pas pu choper de meufs, mais en plus, Noa n’a pas voulu dormir avec moi. Le pire, c’est que c’était de la faute de ma meilleure amie si je n’avais pas pu emballer, elle m’avait collée toute la soirée. Non pas que ça m’ait dérangé sur le moment, mais voilà, il me faut une coupable sur qui râler et je le fais donc en lui envoyant des sms. Par sa faute, une femme n’a pas pu faire redescendre mon chapiteau ce matin. Elle, ça l’amuse, évidemment, et moi ça me fait encore plus rager. Je passe donc un bon moment de ma matinée à lui parler, avant d’aller prendre une douche et de me poser à mon bureau ensuite. Il faut que je bosse sur mes cours, le temps que ma motivation est là, mais c’est à ce moment que mon colocataire fait son apparition. Comme s’il était chez lui –ce qui est véritablement le cas au fond-, il s’affale sur mon lit, me lâchant une petite bombe. Il a revu la fille de la boite, Jazz, ce qui me provoque un froncement de sourcils. Ce prénom, il me dit quelque chose. Il m’a déjà raconté sa rencontre avec elle, a sûrement prononcé son prénom aussi, mais rien à voir. Je le connais, mais je n’arrive pas à retrouver d’où… Tant pis, ça me reviendra plus tard. Je me tourne finalement vers le jeune homme, pivotant sur ma chaise, un petit sourire au coin des lèvres. « Alors, le tombeur, elle est comment cette nana ? » Bah ouais, parce que s’il m’en parle, c’est qu’elle doit être un minimum intéressante, et je ne parle pas que du physique. Venant de moi, ça ne serait pas étonnant que j’aborde le sujet d’une femme parce qu’elle a un beau corps et rien que pour ça. Venant de Kaïn, c’est une tout autre chose. Ce qui ne m’empêche pas de le taquiner régulièrement, comme maintenant, lorsque je lui demande : « Et comment ça se fait que tu sois là avec moi et pas avec elle ? Dans ton lit, de préférence, et non dans le mien. »

Ce n’est pas étonnant de le voir informer Flynn de sa rencontre imprévue avec Jazz. Si leurs débuts ont été compliqués à cause de la jalousie et de la possessivité de Flynn envers Noa, les choses ont fini par s’arranger. Eux qui parlaient à peine à l’époque du lycée sont devenus de véritables confidents. Ils partagent énormément de choses, du plus insignifiant au plus marquant. Alors, bien évidemment, Kaïn n’hésite pas avant de parler de Jazz à son meilleur ami comme ça a déjà été le cas après leur toute première rencontre. Alors, le tombeur, elle est comment cette nana ? Un instant, un silence s’installe dans la pièce tandis que le sportif réfléchit à la question de son ami. Comment elle est ? Ce n’est pas une question sur laquelle il s’est penché. Après tout, il y a encore quelques heures, il ne pensait pas recroiser sa route un jour. Sympa, qu’il dit dans un premier temps avant d’ajouter, sachant pertinemment que ce simple adjectif ne suffirait pas à combler la curiosité de son meilleur ami. Bavarde. Elle parle beaucoup. C’est peut-être bête mais c’est ainsi qu’il la voit. En tout cas, ça n’a rien de péjoratif même si certaines de ses questions ont pu le mettre mal à l’aise. Ce n’est pas comme ça il est d’un naturel confiant avec la gente féminine. Et comment ça se fait que tu sois là avec moi et pas avec elle ? Dans ton lit, de préférence, et non dans le mien. Kaïn roule des yeux sans même essayer de se cacher. Oh, il y a bien eu un peu d’action derrière un buisson. Sa remarque est bourrée d’ironie, de sarcasme même. Finalement, il lance un regard entendu à Flynn. Ils savent très bien pourquoi coucher avec la première venue n’est pas une option pour Kaïn. Il ne peut tout simplement pas. Pourtant, parfois ce n’est pas l’envie qui manque. Avec Nico, ce n’était jamais l’envie qui manquait. Il secoue doucement la tête pour enlever cette pensée de son esprit. On s’est posé dans un café, qu’il finit par dire pour poursuivre la discussion.

Arrivant dans ma chambre et prenant place sur mon lit, Kaïn évoque le fait d’avoir revu une fille, celle qu’il a rencontrée au bar lors d’une soirée. Évidemment, ça m’intéresse grandement et je stoppe tout ce que je faisais pour l’interroger sur le sujet. Il prend son temps avant de me répondre un truc et, lorsqu’il le fait, un petit rire m’échappe, s’intensifiant un peu plus quand il complète sa description de la jeune femme. « Eh oui mon petit Kaïn, tu comprendras que les femmes sont généralement très bavardes. » Taquineries, encore une fois. J’aime bien ça, l’embêter et le faire chier un peu. Ça ne m’empêche pas de trouver ça relativement mignon la façon dont il décrit la demoiselle. Toujours aussi respectueux des femmes le Goldstein, je l’admire pour ça, je dois l’avouer. Il roule des yeux avant de rétorquer, me faisant doucement rire. « J’espère que vous avez pas choqué les petits vieux qui effectuaient leur petite balade quotidienne. » Petite boutade à nouveau, pour détendre un peu les choses. Je sais pertinemment que ce n’est pas évident pour lui, son "problème" sexuel, et je ne désire pas le mettre encore plus mal à l’aise avec mes plaisanteries. Le jeune homme finit par me dire qu’ils ont discuté dans un café et, éternel curieux, je le questionne de nouveau. « Et vous avez parlé de quoi ? » Je ramène mon stylo près de ma bouche pour le mâchouiller, fâcheuse habitude que j’ai depuis toujours. Je ne peux cependant pas m’empêcher de réfléchir à son prénom. Jazz... Ce n’est pas un prénom anodin pour que ça me fasse cogiter autant, je la connais peut-être cette fille et il faut que j’en sache plus. « C’est une new-yorkaise d’ailleurs ? » Peut-être que mon meilleur ami pourra m’en apprendre plus.

Visiblement la façon dont Kaïn lui décrit Jazz semble être amusante puisque Flynn ne peut pas se retenir de rire. C’est vrai que c’est assez particulier comme description. Certes, il n’est pas très expérimenté mais suffisamment pour savoir que ce n’est pas la première chose qu’on dit à propos d’une femme, surtout pas à son meilleur ami. Un mec normal aurait commencé par dire à quel point elle est canon et c’est vrai, elle l’est. Kaïn ne prétendra pas le contraire avec Flynn. Eh oui mon petit Kaïn, tu comprendras que les femmes sont généralement très bavardes. Même si il discerne le ton de plaisanterie dans la voix du brun, il ne peut s’empêcher de croire qu’il y a une part de vérité là-dedans même si certaines femmes font exception à la règle. J’espère que vous avez pas choqué les petits vieux qui effectuaient leur petite balade quotidienne. Kaïn sourit face à la remarque de Flynn, appréciant que son meilleur ami joue également la carte de la plaisanterie pour éviter que son problème revienne à nouveau gâcher l’une de leurs conversations. Ça lui pourrie assez la vie comme ça. On a bien dû causer un ou deux infarctus en effet, qu’il répond sur le même ton mais bien vite, son sourire s’efface. Tout ceci n’est que façade, jamais il ne pourrait autant profiter des plaisirs de la vie, du sexe.  Et vous avez parlé de quoi ? Flynn lui donne une occasion de reprendre la conversation bien vite afin de dissiper sa tristesse et il le fait. De tout et de rien. On a fait un peu plus connaissance. Ils ont parlé de super pouvoirs aussi mais il ne juge pas nécessaire d’en parler à Flynn bien que ça le fasse légèrement sourire à l’instant même. C’est une new-yorkaise d’ailleurs ? Le sportif secoue doucement la tête avant de dire. Non, elle habitait à la Nouvelle-Orléans avant. Chose qu’il a appris aujourd’hui.

Connaître le jeune Goldstein depuis ses années, et notamment son problème sexuel, est une chose qui m’a toujours permis de savoir quand la discussion va trop loin. Ou lorsqu’il se sent mal à l’aise. C’est ce qui produit à l’instant même avec cette histoire d’accouplement derrière un buisson avec cette fille dont il me parle. Il tente pourtant d’être sarcastique, mais je le vois, son sourire qui disparaît aussi vite que l’éclair. Et ça me pousse à ne rien ajouter de plus sur le sujet, ne voulant pas plomber un peu plus l’ambiance. Mon meilleur ami n’a pas besoin de ça actuellement, pas besoin d’un rappel inutile sur ses difficultés. J’oriente donc la conversation sur ce qu’ils ont pu se dire au café et je l’écoute m’en parler. « D’accord, je vois. » Pas totalement, mais je cerne un peu l’idée, fronçant légèrement les sourcils lorsqu’il m’explique qu’elle résidait à la Nouvelle-Orléans. « A la Nouvelle-Orléans comme Noa. » Je parle à voix haute, laissant échapper cette petite pensée qui me vient en tête. Est-ce que le prénom Jazz me semble familier parce qu’il s’agit d’une connaissance à Noa ? Ou à l’un des membres de sa famille ? Cette histoire commence vraiment à me travailler et questionner Kaïn me semble être la meilleure des options pour en savoir plus. « Sans indiscrétion, elle ressemble à quoi physiquement, cette Jazz ? » Je le questionne, bien que je ne sois pas sûr qu’en apprendre plus sur son physique me sera vraiment utile. Ce n’est pas parce que je suis un mec que je passe mon temps à regarder le corps des femmes qui m’entourent. Pourtant, je suis conscient que ça pourrait s’apparenter à ça, au fait que je ne m’intéresse qu’au physique de la jeune femme pour savoir si elle pourrait convenir à Kaïn. Mon meilleur ami me connaît assez pour savoir que ce n’est pas le cas, mais je ne peux m’empêcher d’ajouter : « J’ai l’impression de connaître une fille qui s’appelle comme ça, Jazz, mais je me souviens plus d’où. » Ce qui est aussi étrange qu’intriguant, je me souviens toujours des gens que j’ai rencontré au moins une fois. Ma mémoire ne me fait jamais autant défaut, ça me perturbe.

Jusqu’à présent, Kaïn parvient à répondre aux quelques questions que lui pose Flynn concernant Jazz. Comme quoi, même si ils n’ont parlé que deux petites fois, il a quand même appris certaines choses à son sujet. Tout comme elle en a appris sur lui, d’ailleurs. Pour l’instant, il doit bien avouer qu’il apprécie ce qu’il connait de la peintre et c’est sans doute pour ça qu’il parle à nouveau d’elle à son meilleur ami. Un meilleur ami qui se montre curieux mais quoi de plus normal ? Ce n’est pas tous les jours que Kaïn lui parle d’une fille. A la Nouvelle-Orléans comme Noa. Kaïn hoche doucement la tête. J’avais pas fait le rapprochement mais oui. Comme quoi le monde est petit. Il hausse les épaules, pas plus intrigué que ça concernant cette petite coïncidence. La Nouvelle-Orléans étant une grande ville, ça n’a rien de surprenant que deux personnes en soient originaires. Sans indiscrétion, elle ressemble à quoi physiquement, cette Jazz ? Kaïn n’y voit aucune indiscrétion. Au contraire, ça lui semble même normal que Flynn cherche à en savoir plus. N’est-ce pas ce que les hommes font en règle générale ? Bref. Kaïn répond sans tergiverser. Elle est grande, à peine plus petite que moi et mince. Cheveux châtains, long et… je vais pas te mentir, elle est loin d’être moche. Ça lui fait une sensation étrange de le dire à haute voix. Il réalise que c’est la première fois depuis un long moment qu’il regarde une autre fille que Nico, qu’il la regarde vraiment, assez pour se faire un avis. Pendant si longtemps, il n’y avait que Nico. Nico et c’est tout. J’ai l’impression de connaître une fille qui s’appelle comme ça, Jazz, mais je me souviens plus d’où. Mh, je suis qu’elle est peintre, si ça peut t’aider. Des Jazz, ça ne court déjà pas les rues alors des Jazz peintres encore moins. Peut-être que ça l’aidera à éclaircir ses doutes ?

Lorsque mon meilleur ami commence à me parler d’une fille, je ne peux que faire mon curieux. Encore plus quand il évoque qu’elle vient de la Nouvelle-Orléans. Je fais automatiquement le rapprochement avec la famille Nadeau et dodeline de la tête pour approuver ses propos. « Ouais, vraiment petit. » Que je lâche dans un murmure, quand même sceptique quant à cette théorie du monde petit. J’ai une drôle de sensation en entendant son nom, comme si je l’avais déjà rencontré cette fille. Étrange, non ? Ou peut-être bien que je suis juste un peu parano, à trop regarder des séries policières qui me font me questionner sur tout et n’importe quoi. Toutefois, pour égayer ma curiosité, je demande à mon meilleur ami de me décrire la jeune femme. Peut-être qu’avec une description, je pourrais alimenter cette impression de connaître cette personne. Il commence donc à la décrire physiquement, confirmant par ses paroles ce que je pensais. Elle est à son goût, et je souris. « C’est qu’elle te plaît vraiment, cette fille. » Je le regarde avec un air taquin sur le visage, bien que je pense le moindre mot que je viens de prononcer. C’est la première fois que je l’entends parler comme ça d’une fille, la première fois depuis ma cousine, et j’en suis heureux. Certes, c’est triste que lui et Nico ne soient plus ensemble, mais à partir du moment où ils sont heureux, même si ça doit être séparément, ça me convient à moi. Et alors que la description physique ne m’interpelle pas plus que ça, Kaïn ajoute un point qui s’avère être important. Jazz, une peintre… Comme l’ex du frère de Noa. Ça prend sens dans ma tête et je me lève d’un coup, faisant basculer ma chaise vers l’arrière. « Putain de merde ! » Je lâche, jurant comme un charretier, avant de reprendre la parole avec un peu plus de contenu : « C’est l’ex de Paco, mec, le frère de Noa. » Et c’est moche bordel parce que ce n’est pas une fille bien, de ce que m’a raconté ma meilleure amie.

C’est qu’elle te plaît vraiment, cette fille. Kaïn ne peut pas manquer l’air taquin et le sourire sur le visage de son meilleur ami. Lui, il se contente d’hausser les épaules, ne donnant aucune réponse à cette remarque tout simplement parce qu’il n’est pas sûr d’en avoir une. Il ne s’est pas encore posé la question. Il ne s’est pas arrêté un jour pour réfléchir et se demander si Jazz était à son goût. Il faut dire que ce matin, ce n’était que la deuxième fois qu’ils se croisaient. Cependant, il n’irait pas prétendre qu’elle est moche, c’est tout le contraire. Elle est très jolie, Jazz, plus que ça même. Kaïn se dit même qu’elle doit en faire tourner des têtes. Belle et pleine de confiance en elle, c’est un sacré mélange.
Putain de merde ! Surpris par la soudaine réaction de Flynn, Kaïn sursaute et finit par regarder le brun un air d’incompréhension sur le visage. Il s’est levé si vite que sa chaise en est tombée à la renverse. Il est à deux doigts de lui demander une explication à ce changement de comportement si inattendu mais Flynn le devance. C’est l’ex de Paco, mec, le frère de Noa. Le sportif ouvre la bouche puis la referme, ne trouvant rien d’intelligent à répondre à ça, rien du tout d’ailleurs. Il est sans voix. Il se redresse pour regarder son meilleur ami un peu mieux. A vrai dire, plus les secondes passent et moins il comprend pourquoi Flynn semble en faire tout un plat. Certes, d’après ce qu’il a compris, la relation entre le frère de Noa et Jazz s’est mal terminée mais il n’a jamais su pourquoi. Noa semble ne pas du tout apprécier la jeune femme mais n’est-ce pas normal qu’elle prenne le parti de son frère ? Surtout lorsqu’on sait à quel point Paco est important à ses yeux. Ok… je vais avoir besoin de plus de détails, Flynn. Je te rappelle que j’ai jamais su pourquoi ils ont rompu et soudainement, j’ai l’impression que je devrais savoir. Parce que clairement, il a l’impression que Flynn voit Jazz comme la méchante de l’histoire et il doit y avoir une bonne raison à cela.

En comprenant de qui mon meilleur ami parle, ma réaction ne se fait pas attendre. La surprise me fait me lever d’un coup, brusquement et rapidement, faisant tomber ma chaise de bureau à l’envers dans un gros bruit. Le tout a pour effet de faire sursauter Kaïn et je ne lui laisse pas le temps de parler pour m’exprimer, lui expliquant les raisons de cette réaction incompréhensible. Le jeune Goldstein me demande alors des détails, chose que je peux comprendre et je me donne le temps de me calmer avant de commencer. « Je sais pas exactement ce qu’il s’est passé, du moins pas toute l’histoire en profondeur. » Je ne suis même pas sûr que ma meilleure amie soit au courant de tous dans les détails en fait et, même si ça avait été le cas, je n’aurais sûrement pas voulu en savoir plus. Au moment où elle m’en a parlé, lui changer les idées m’a semblé bien mieux que de lui ressasser tous ces mauvais trucs, parce qu’elle était bien trop agacée et que je n’avais pas voulu aggraver les choses. Redressant ma chaise pour me rasseoir, je récupère mon crayon pour jouer de nouveau avec, avant de continuer. « Mais Noa m’a raconté que Jazz a trompé son frère. Plusieurs fois. » Je me pince les lèvres, me remémorant l’état d’énervement dans lequel était la jeune femme lorsqu’elle m’avait expliqué la situation. Je dois dire que j’avais été surpris d’apprendre pour cette tromperie, Jazz et Paco me semblait être le couple bien -voir parfait- sous tout rapport. Comme quoi, il faut toujours se méfier des apparences. « Il lui a avoué aussi que son ex était en ville et, même si selon Noa c’est une vraie garce, je lui souhaite pas de tomber sur elle. » Je grimace et je sais que je n’ai pas besoin d’en dire plus à mon meilleur ami pour qu’il comprenne. Si jamais elle venait à croiser l’ex de son frère ainé, ma meilleure amie risquerait d’en venir aux mains. Je crois bien que depuis que je la connais, soit depuis les couches, je ne l’ai jamais vu ressentir autant de haine pour une personne. Ouais, il ne vaudrait mieux pas que cette Jazz tombe sur Noa un de ces jours.