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Invité a posté ce message Lun 1 Avr 2019 - 20:54 #


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My loneliness is killing me



« T’es pas sérieuse D’Arcy, tu peux pas monter un dispositif comme ça sans en parler aux stups… »

Mais si, elle le pouvait. C’était qu’une filoche après tout. Elle soupçonnait que la victime sur laquelle elle enquêtait avait été prise dans un vieux réseau de drogues et que ça dépassait la simple overdose dans les chiottes d’un lycée. Elle avait déjà réussi à faire joeur ses relations pour que la brigade criminelle soit saisie avec les mineurs, alors elle n’allait pas lâcher à 3 centimètres de la ligne d’arrivée, bordel. Alors, elle avait promis. Une filoche, rien de plus. Et si ça partait en couilles, elle devrait appeler les stups en renfort. Le bla-bla habituel.

Et ça faisait trois jours qu’elle était planquée dans cette chambre d’hôtel moisie, à fumer clope sur clope, pour surveiller les allées et venues dans la barre d’immeuble en face. Il y en avait eu beaucoup, jusqu’à pas d’heure, les rideaux tirés, avec une faible lumière qui vacillait derrière les fenêtres. Il fallait qu’elle fasse un flag. Mais il était peut-être trop tôt pour démanteler tout le réseau. Il fallait qu’elle trouve encore des pièces avant de lancer une opération de vaste envergure.

Elle soupira. Peut-être qu’elle parviendrait à s’infiltrer entre deux rondes et deux échanges. Cela faisait déjà quelques jours qu’ils étaient en train de trafiquer dans leurs coins et Kane se demandait où transitait l’argent.

Elle était montée sur le rooftop de l’hôtel, les yeux cernés par des nuits agitées. Encore une clope, qu’elle consuma sur un vieux fauteuil défoncé, traîné sur les toits par je ne savais quelle âme brisée. Le soleil allait se coucher sur New York. Il y avait quelque chose de beau dans ces géants de béton et d’acier qui défiaient l’horizon. Kane perdit son regard clair dans le ciel. Sa solitude la frappa.

Désormais, le ciel laissait apparaître ce dégradé de bleu grisâtre qui annonçait les prémisses d’une autre longue nuit. Les traînées lointaines des avions qui faisaient leur tour de routine égayaient l’éther. Etrangement, les pensées de Kane dérivèrent vers Lorna. En particulier cette poignée de main. Le dernier réel échange qui avait eu lieu entre elles. Kane s’était surprise à parfois se laisser aller au souvenir de cette main, de cette douceur et de cette chaleur. Il y avait eu un frisson, une vague de chaleur dans son coeur qu’elle n’avait pas saisi dans toute sa complexité. Elle avait regardé Lorna, étonnée. Le trouble qu’elle avait lu chez la jeune femme était contagieux. Elle aurait voulu garder sa main dans la sienne. Parce que cela signifiait qu’elle l’aurait gardée auprès d’elle.

Mais bon sang, qu’est-ce que c’était que cette pensée, D’Arcy ?

Elle fumait sa clope et restait pensive.

Et puis ce serait une mauvaise idée. Kane était un loup solitaire. Un loup avec un gun. Elle était flic et n’importe laquelle de ses activités pouvait la flinguer. Elle n’avait pas envie de lui promettre la mort. Mais plutôt la…

Kane se ressaisit. Elle se redressa sur son fauteuil et jeta son mégot dans une poubelle pour en rallumer une, nerveuse. Elle s’emballait sur des pensées qui n’étaient pas les siennes. Et clairement, Lorna ne devait certainement pas les partager. Elle sortit son téléphone et voulut la contacter. Mais elle n’osa pas l’appeler. Après tout, elle n’avait pas signé pour ce genre de choses. Elle lui envoya un simple message pour lui demander si elle était libre pour passer chez elle, parce que cela faisait quelques jours où l’appartement était inoccupé. Puis, elle rempocha son téléphone et resta sur le toit, pensive.

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Invité a posté ce message Sam 6 Avr 2019 - 0:40 #






My loneliness is killing me.


Plusieurs jours se sont écoulés depuis son premier entretien avec la demoiselle D'Arcy. Mais ce qui ne s'est pas écoulé, par contre, c'est ce trouble au fond du ventre Lorna. Elle a pourtant tout essayé. La fausse blonde a travaillé, beaucoup, autant sur ses écrits que chez ses clients, en tant que technicienne de surface. Elle s'est baladé dans ses endroits préférés, et même le silence de la New York Public Library ne lui a pas apporté la sérénité qu'elle attendait, et qui lui manque tant. Alors, elle a même tenté le tout pour le tout, en se confrontant à la violence, la rage et le bruit dans des tribunes angoissantes de match de boxe underground. Mais rien n'a changé, rien ne l'a aidé. Lorna continue de penser sans cesse à cette poignée de main, à cette silhouette non-genré, cette androgyne qui -sans rien faire- à mis un coup de pieds dans les acquis de l'Ecossaise.

Alors, ces dernières heures, elle se contente simplement d'errer dans son petit studio miteux, clope au bec, étendue sur son lit défait, en débardeur et short de pyjama. Son regard oscille entre le plafond fissuré, les tâches d'humidité au mur et son minuscule velux qui dévoile un ciel nuageux, tombant vers une nuit certaine. Aussi nuageux, d'ailleurs, que son cerveau. Lorna a tourné cette histoire dans tous les sens, rejoué la scène au moins vingt fois, mais rien n'y fait. Elle ne comprend pas l'ampleur qu'à pris ce simple entretien d'embauche. Elle ne saisit pas les enjeux qui lui tordent les entrailles de cette manière et qui lui procurent un sommeil agité. L'Ecossaise à beau conclure régulièrement que c'est simplement sa surprise quant à la rencontre d'une personne qui sort du moule exigé par la société, elle sait pertinemment qu'elle se ment, étant elle-même peu friande de ce moule.

C'est lorsqu'elle conclut cette pensée, en soupirant bruyamment, que son téléphone vibre sur sa table de chevet. Elle se redresse alors, la mine fermée, s'attendant à un quelconque message professionnel. Et s'en est bien un, mais pas exactement celui qu'elle attendait. C'est D'Arcy, sa nouvelle cliente. Et ça recommence, le coeur de Lorna loupe un battement à la simple lecture de l'expéditeur. Elle s'empresse d'ouvrir le message, comme ces accrocs au virtuel qui ne communiquent que par ce biais. La fausse blonde y découvre une simple demande de passage, suite à une absence prolongée. La déception envahit la jeune femme, sans encore une fois qu'elle sache pourquoi. Elle se contente de verrouiller son téléphone et de le lancer sur son matelas, comme un vulgaire déchet. Elle reste immobile un instant, son regard fixant l'objet inanimé. Puis elle le reprend, se contente de répondre un conventionnel « Bonjour, aucun problème. Je passerai demain matin à 8h. Bonne nuit. » avant de le lancer à nouveau, dans un second soupire de soulagement cette fois. A présent assise en tailleur sur son lit, le dos courbé, le regard perdu dans les plis des draps qu'elle ne regarde pas vraiment, Lorna tire sur sa cigarette, avec intensité. Et elle se demande encore une fois, ce qui lui arrive, putain.

Le lendemain matin, Lorna émerge avec difficulté. Elle a veillé tard et Morphée a quand même finis par la surprendre et l'emporter très loin avec lui. Difficilement, elle se prépare pour son premier ménage chez Mlle D'Arcy. Cette fois, elle ne ressent rien de particulier, pour la simple et bonne raison que sa cliente ne sera pas présente. C'est donc dans un état d'esprit habituellement neutre et calme que la fausse blonde se rend dans l'Est de Williamsburg. Une fois arrivé sur les lieux, elle ouvre mécaniquement la porte avec le double des clés. C'est une fois à l'intérieur que sa pensée s'arrête sur cette clé, qui lui a valut un frisson comme elle n'en avait jamais connu. Mais elle refoule cette pensée, autant qu'elle enfouit cette clé au fond de sa poche, avant de se mettre au travail. Juste le temps de se défaire de son manteau, de préparer tout le matériel nécessaire au ménage, et la voilà dans son moins bon costume ; celui de femme de ménage.

Elle passe de pièce en pièce, se rendant à nouveau compte de la neutralité ambiante de cet appartement. Au moins, elle est en osmose avec le lieu qu'elle occupe, pour une fois. C'est en arrivant dans le fameux bureau, qui l'avait tant interpellé, que Lorna sent sa curiosité pointer le bout de son nez. Hésitante, elle pose son balai, jetant un regard derrière elle par réflexe, avant de s'avancer avec précautions vers la caisse remplis de dossier. Elle en saisit un, lentement, peu certaine de ce qu'elle est en train de faire, mais ne pouvant résister à sa soif de savoir. Cependant, l'Ecossaise n'y comprend pas grand chose. Les dossiers sont composés de papiers officiels, avec des termes qui lui sont inconnus. Parfois, il y a quelques traces et indices du sujet, mais pas suffisamment pour assouvir sa curiosité. Lorna peste alors doucement, le nez dans un dossier qu'elle tient grand ouvert. Mais c'est en relevant un instant les yeux qu'elle croise le regard de D'Arcy, sur une photo où elle tient une coupe. Elle est bien plus jeune, adolescente même, et elle semble épanouie. Sans vraiment s'en rendre compte, Lorna en oublie totalement sa curiosité mal placée, le dossier ouvert entre ses mains relatant sûrement un évènement tragique, et même qu'elle est sensée travailler à cet instant précis. La jeune femme contemple simplement, sans aucune pensée précise la photo de son employeur, ne sentant même pas s'étirer ses lèvres en un infime sourire.
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Invité a posté ce message Sam 6 Avr 2019 - 3:33 #


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My loneliness is killing me



La nuit était son moment préféré. Un moment qui avait le goût de l’alcool sur ses lèvres, de la bouteille de bourbon qu’elle gardait dans son sac et celui du tabac froid, qui collait à ses vêtements et sa peau comme les derniers cris d’une amante que l’on quitte aux premières lueurs de l’aube. Elle était toujours sur le toit, ses jambes étendues sur une sorte de pouf, recrachant des ronds de fumée vers le ciel sombre, des jumelles qu’elle utilisait de temps en temps pour surveiller l’activité dans l’appartement . Ils étaient a priori sur le départ. Dans ce cas de figure, la plupart du temps, la troupe se séparait chacun dans son coin. C’était la cible qu’elle attendait.

A en juger par la fenêtre qui venait de s’entrouvrir dans l’appartement miteux qui lui faisait face, ils étaient en train de faire à bouffer, ce qui sonnait la fin des réjouissances : un grec avalé à la va-vite, quelques frites, c’était pas cher mais assez nourrissant pour les troupes. Kane n’allait pas tarder à passer à l’action, mais elle avait encore du temps devant.

Elle avait surtout remarqué que ses pensées avaient tendance à divaguer. Vers cet instant, vers ces regards échangés, cette poignée de main… Kane se laissait parfois aller à l’assoupissement, les yeux fermés, songeant au son de la voix de Lorna, de ses petites hésitations, de ces choses qui semblaient lui apporter de l’espoir. De… L’espoir ? Le mot lui paraissait à la fois surréaliste et terriblement approprié. Pendant un instant, elle laissa son armure se fissurer. Son portable vibra, la tirant de ses rêveries et ce ne fut que pour les relancer de plus belles. Ce n’était pas tant la réponse que le geste en soi : il était tard, elle lui avait répondu alors que Kane n’attendait pas - mais si, au fond, elle avait espéré - une réponse immédiate. C’est ce geste, mais aussi ce petit « bonne nuit ». Pour Kane, c’était bien plus qu’un mot. Ce « bonne nuit » sonnait comme une bénédiction, quelque chose de précieux, qu’elle pouvait couver dans son coeur et qui lui donnerait du courage. C’était une sensation étrange, mais elle… se surprit à l’aimer.

Mais bon sang, qu’est-ce qu’elle était encore en train de s’imaginer ? Qu’est-ce qui pouvait l’intéresser dans un flic sans hygiène de vie, ancienne championne de soccer, désormais oiseau de nuit qui n’aimait guère les contacts sociaux mais avait dédié sa vie au service des autres.

Elle allait allumer une énième cigarette quand il y eut enfin du mouvement. Pas le temps de réfléchir à comment faire le premier pas ou explorer ce qui se passait dans sa tête. Et c’était exactement la raison pour laquelle elle ne voulait pas penser à plus : elle était mariée à son taf, à ses galons, à son flingue et ses nuits blanches.

Elle jeta sa clope, passa son blouson sur ses épaules et dégagea la sécurité de son holster, puis elle dévala les escaliers : ses clients étaient en train de sortir et elle devait choper le retardataire.

Il y en avait toujours un. C’était très commode.

Elle se déplaça rapidement sans avoir l’air de courir après quelqu’un, de sa démarche féline, les mains dans les poches. Le type qu’elle avait en vue avait l’air un peu perdu, sans doute sous emprise de substances illicites. C’était là que la partie compliqué commençait, considérant le physique de Kane : agile, rapide, mais seulement finement musclé. Elle savait qu’elle s’embarquait dans du lourd mais misait tout sur l’altération d’état de son adversaire.

Elle s’approcha assez pour le pousser et lui coller son flingue dans la poitrine. Le type paniqua et lui porta le premier coup. Kane lui colla un coup de genou dans les parties qui le plia en deux et l’empoigna.

- Ecoute-moi et tout se passer…

Un coup de poing au visage lui ôta la fin de la phrase. Le goût cuivré du sang envahit sa bouche et elle cilla.

- Son of a….

Elle attendit que son assaillant lui porte un nouveau coup pour saisir le poing en vol, retourner le poignet de la petite frappe et lui coller dans le dos. Elle tordit assez le poignet pour qu’il mette un genou au sol avec un grognement étouffé. Cette fois, Kane sortit son arme et posa le canon à trois centimètres de son oreille.

- Maintenant tu vas m’écouter, connard. Je sais qui t’es, je sais ce que tu fais. Donc soit tu marches dans la combine avec moi, soit tu finis en taule pour des chefs d’accusation qui vont te garder à l’ombre pendant un moment.

Elle se pencha et murmura :

- Je sais ce qu’il y a sur ton ordinateur.

Kane aurait pu jurer avoir vu le junkie pâlir et cesser de se débattre.

- Qu’est… Qu’est-ce que tu veux ?

Elle esquissa un sourire. C’était plus facile que prévu. Elle l’attrapa au collet à nouveau et le força à s’asseoir, toujours sous la menace de son arme. Elle lui exposa son plan, qu’il écouta attentivement, épouvanté. Elle le laissa rapidement, après lui avoir collé une balise.

Sa mission accomplie, elle retourna à l’hôtel, éjecta la carte SD de son appareil photo et l’empocha, récupéra ses affaires et lâcha la clé de sa chambre miteuse à l’accueil. La douleur dans sa mâchoire la lançait et sa joue était chaude. Elle passa sa main sur son visage pour en retirer une traînée brunâtre de sang à moitié coagulé. Kane renifla avec mépris. Il fallait qu’elle repasse chez elle, définitivement. Elle récupéra sa moto, la démarra d’un coup de pied rageur et se lança dans le trafic new yorkais.

Elle atteint son bloc résidentiel avec un soupir, alluma une dernière cigarette, puis, comme un zombie, se dirigea vers son appartement, les yeux cernés, sa veste en cuir sur ses épaules, le casque sous le bras. La clé dans la serrure, elle ne rêvait que d’une douche chaude.

Kane entra dans l’appartement, légèrement titubante. Elle jeta son sac sur le sol, laissa l’appareil photo sur la table basse, puis se dirigea vers sa salle de bain. Une odeur l’arrêta. Elle fronça les sourcils et suivit la fragrance jusqu’à son bureau. Kane se frotta les yeux, sa mâchoire affichant une légère commotion.

- Je ne vous avais pas dit de ne pas toucher à ces dossiers ?


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Invité a posté ce message Lun 8 Avr 2019 - 23:09 #






My loneliness is killing me.


Un air béat au visage, Lorna continue d'observer cette Mlle D'Arcy aux airs juvéniles. Elle n'a pas la moindre idée de son âge actuel, mais elle sait que cette photo est suffisamment vieille pour projeter une adolescente toute différente de son employeur actuel. La fausse blonde tente de savoir si ce sourire incroyable, toutes dents sorties, est un sourire fidèle à cette époque, ou si sa cliente a encore la capacité et l'envie de sourire de cette manière. Lorna se remémore ses vieilles photos d'adolescente, en famille, dans sa petite ville d'Ecosse et elle n'arrive plus à se souvenir si elle a un jour eu les lèvres qui s'étiraient de cette manière. Peut-être durant la douce période innocente de l'enfance ? Quoi qu'il en soit, elle essaie d'imagine la Darcy qu'elle a rencontré, il y a quelques jours, avec ce sourire, pourquoi pas à son intention, et elle sent son poul s'accélerer.

Mais celui-ci s'arrête net, son coeur loupant un battement, suite une phrase, une voix, qu'elle reconnaît et qu'elle pourrait sûrement déjà reconnaître entre mille. « Je ne vous avais pas dit de ne pas toucher à ces dossiers ? » Elle est rentré. Lorna, prise au dépourvu, reste immobile, figée, le dossier toujours ouverts entre ses mains, à présent tremblantes. Elle ne sait pas quoi faire. Elle sent sa respiration s'accélerer, son poul reprendre de plus belle, et cette fois ça n'a rien d'agréable. La jeune femme sait très bien qu'elle n'aurait jamais dû fouiller sans savoir à quelle heure rentrer son hôte. Pour déculpabiliser, elle met rapidement cette erreur sur les tords de son cerveau, qui part en vrille depuis quelques jours. Prenant son courage à deux mains -et après un silence gênant d'une minute au moins- Lorna se tourne doucement vers Mlle D'Arcy, la bouche entre-ouverte. Elle voudrait être prête à parler, mais elle est surtout prête à bégayer.

Son regard croise celui glacial de son employeur. Aucun moyen de savoir ce qu'elle pense, ce qu'elle ressent. Est-elle en colère ? Etait-ce de l'ironie ? Est-elle seulement apte à plaisanter ? Impossible de le savoir. Ce que Lorna remarque, par contre, c'est sa mine effroyable. Teint livide, cernes jusqu'aux joues, et bouche en sang, celui-ci ayant coagulé jusqu'à la commissure de ses lèvres. Sans aucun doute, ce que Lorna prend un mâlin plaisir à fouiller, c'est la réalité de cette femme, qui se bat pour le bien et pour la sécurité des autres, quitte à en perdre le sommeil, le sourire et même la force de son corps. Affreusement gênée, Lorna referme lentement le dossier et le repose avec délicatesse sur le bureau, avant de joindre ses mains entre elle comme une enfant que l'on punie. Elle repose alors son regard dans celui bleu d'acier de Mlle D'Arcy, elle compte bien lui prouver qu'elle est désolé, par l'honnêteté de ce contact visuel. « Je... Je suis... Pardonnez-moi, je n'aurai pas dû... » dit-elle hésitante, la voix plus fluette qu'à son habitude. Puis, après un instant de silence on ne peut plus gênant, une autre phrase lui échappe, sans qu'elle s'en rende vraiment compte. « Est-ce que... vous allez bien ? »
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Invité a posté ce message Jeu 11 Avr 2019 - 2:28 #


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My loneliness is killing me



Kane n’allait pas se mentir : maintenant qu’elle avait eu le temps de se refroidir, toute sa face la lançait et lui faisait mal en tabarnak. C’était peut-être le truc qui allait l’emmerder le plus. Et pourtant, en temps normal, si elle avait trouvé quelqu’un le nez dans ses anciennes affaires, elle aurait réagi avec plus de violence. Mais étrangement, le fait que ça soit Lorna ne semblait pas lui poser plus de problème que ça. C’était quelque chose de nouveau.

La jeune blonde avait l’air d’un gosse qu’on prend la main dans le sac. Entre culpabilité, crainte et quelque chose d’autre que la canadienne n’aurait pas su déterminer. Kane restait immobile. C’était étrange. Elle était vêtue de son immuable costume noir, la seule chose qui était en-dehors des clous c’était sa chemise, froissée, les deux premiers boutons défaits, et ses cheveux en bataille, jetés sur son visage un peu meurtri, qui lui donnait l’air d’un jeune garçon. Et sa lèvre, fendue, cette trace brunâtre qui contrastait avec le reste de sa pâleur.

Kane plissa légèrement un sourcil, absolument incapable de se faire à une conduite à suivre. Cela pourrait passer pour de la froideur pour ceux qui ne connaissait pas la Canadienne. La vérité était qu’elle était désemparée, surprise et impuissante.

Mais bon, elle était quand même la maîtresse de maison et elle se devait de reprendre contenance. Merde quoi, elle avait des tonnes de médailles dans cette boîte sur sa bibliothèque.

En face d’elle, Lorna semblait vraiment concernée par son état de santé. Même si elle avait été attrapée dans une position compromettante, elle avait le cran d’offrir à la Canadienne un regard franc. Kane esquissa un léger sourire, appréciant cette attitude, mais ne répondit pas immédiatement. Elle s’avança dans son bureau, la démarche un peu vacillante, et promena son regard clair sur sa bibliothèque, à la recherche de ce que Lorna regardait avant qu’elle ne fasse irruption. Kane esquissa à nouveau un sourire, ce qui était l’une des marques d’empathie les plus fortes. Elle tomba sur cette photographie d’elle, une dizaine d’années auparavant, avec un trophée entre les mains et, sur son visage, une expression tellement heureuse qu’il était facile de se demander si l’ado sur cette photo était bien Kane. Quelque chose s’adoucit sur le visage grave du flic, un léger voile dans ses yeux.

- Impressionnant, n’est-ce pas ? J’avais 16 ans.

D’Arcy s’approcha à nouveau, saisissant le cadre. Elle passa son doigt sur le verre, pensive. De lointains souvenirs lui revenaient, comme le jour où elle avait foulé pour la première fois la pelouse en équipe nationale, avec des joueuses au talent exceptionnel. Elle ne disait pas cela pour frimer : dans sa voix, il y avait quelques accents nostalgiques, comme si elle avouait à demi-mots qu’elle-même ne se reconnaissait pas dans cette gamine.

- On venait de remporter le tournoi de l’Algarve. A cette époque là, je ne pensais pas que je finirais flic.

Elle reposa la photo, masquant un instant son regard à Lorna. Elle releva légèrement le menton.

- J’ai juste pris un vilain coup. Enfin, je crois.

Elle se tourna vers elle. Sa joue est encore chaude, elle sent le sang battre à sa tempe. Et à cet instant là, sa solitude la frappa comme un cheval lancé en plein galop. Son quotidien lui parut pour la première fois absurde. Combien de fois était-elle rentrée chez elle, en solitaire, le goût cuivré du sang dans la poche et celui de l’amertume de la misère humaine comme une morsure dans son coeur ? A soigner ses plaies comme un animal lèche ses blessures, dans l’ombre de son antre, à cacher ses émotions derrière sa douleur.

Et là, à cet instant précis, elle aurait voulu que Lorna…

Non, ce n’était pas bien. Ce n’était pas approprié.

Kane était un guerrier. Une sorte de chevalier de temps anciens, partie en croisade contre le mal et l’horreur de l’humanité, dans son armure brillante, et qui a parcouru les 7 mers si longtemps qu’elle avait oublié ce que c’était, qu’être chez soi. Il y avait quelque chose d’étrange dans sa façon d’agir avec Lorna. Et surtout de se sentir. Elle avait l’impression que sa présence lui offrait du soulagement.

Alors oui, peut-être qu’elle aurait voulu qu’elle la soigne, qu’elle lui offre du répit, peut-être un peu de tendresse, pour effacer les litres d’alcool avalés dans le désespoir d’une nuit sans fin.

Mais c’était improbable.

Kane fit un pas en arrière et croisa ses mains derrière son dos, raide comme un militaire.

- J’ai besoin d’un verre. Vous voulez un verre ? Je vais en profiter pour mettre de la glace sur mon visage. A moins que vous ne souhaitiez partir, ce que je comprendrais. A votre discrétion.



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Invité a posté ce message Ven 26 Avr 2019 - 23:36 #






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Lorna, confuse, était prise la main dans le sac. Elle qui s'était pensé si discrète, tout ça pour se perdre dans une photo qui ne semblait pas représenter la femme pour qui elle travaillait actuellement. La fausse blonde attend à présent des mots, une réaction, quelque chose, n'importe quoi, pourvu que ce silence aussi pesant qu'incroyablement électrique, ne dure pas. D'autant plus qu'elle regrette son geste minable et trop curieux, maintenant qu'elle constate le visage meurtris de son interlocutrice. Celle-ci finit d'ailleurs par s'approcher, doucement, lentement, son équilibre semblant fragile. Le coeur de l'Ecossaise s'emballe. Mais cette fois, la peur lui noue le ventre. Après tout, elle ne connait pas la femme qui se tient face à elle et, vu son état, elle n'aurait aucun mal à mettre Lorna à terre.

Cependant, ce n'est pas les intentions de Mlle D'Arcy. Au fil de ses pas, Lorna comprend qu'elle cherche son point d'intérêt, celui pour lequel elle n'a pas entendu la porte s'ouvrir, se refermer et les bruits de pas avancer en sa direction. Et lorsque sa cliente met le doigt sur le sujet de sa distraction, elle sourit. Ce sourire fait alors écho à celui de la jeune femme sur la photo. « Impressionnant, n’est-ce pas ? J’avais 16 ans. » A ces mots, Lorna se sent presque fondre de soulagement. Elle n'a aucun doute sur le fait que le sujet du dossier reviendra bien trop vite sur le tapis, mais pour le moment, elle est heureuse de constater que son interlocutrice a la tête ailleurs. La fausse blonde écoute alors l'anecdote, attendrie automatiquement en imaginant la joie qu'elle avait dû ressentir lors de cette victoire, à ses seize ans. Puis, après une courte pause, elle est ramenée par la réalité lorsque Mlle D'Arcy lui dit simplement qu'elle a pris un mauvais coup. Ce retour sur terre coupe définitivement Lorna dans la contemplation  de cette photographie, le regard se baissant vers ses chaussures, à nouveau honteuse d'avoir violé l'intimité et le secret professionnel de sa cliente.

A cet instant précis, un silence s'installe entre Lorna et Mlle D'Arcy. Un de ces silences qu'elles ont déjà expérimentés et qui plonge l'Ecossaise dans un état qui la perturbe, la bouleverse. Un état qu'elle a ressassé trop de fois ces derniers jours, depuis leur première rencontre. Elle voudrait l'accueillir comme un silence des plus banal, ou simplement gênant. Mais il n'en est rien. Ce silence fait accélerer le poul de Lorna, d'autant plus qu'elle se risque à lever les yeux vers la femme en face d'elle, et croise son regard. Un nouveau choc électrique l'envahit et elle se retient de tressaillir, les poils de ses avant-bras irrissés malgré elle. Elle tente de respirer profondément, afin de garder contenance et de ne pas flancher comme elle a déjà faillit le faire la fois précédente. Mais en inspirant profondément, la fausse blonde reconnaît l'odeur si caractéristique de l'alcool. Elle fronce alors légèrement les sourcils, relevant son regard vers Mlle D'Arcy qui, elle, se raidit et glisse ses mains derrière son dos.

« J’ai besoin d’un verre. Vous voulez un verre ? Je vais en profiter pour mettre de la glace sur mon visage. A moins que vous ne souhaitiez partir, ce que je comprendrais. A votre discrétion. » prononce alors la récente cliente de Lorna. Celle-ci déride ses sourcils automatiquement, prenant un air légèrement étonné. Encore un verre ? Pense-t-elle directement. L'odeur semblait plutôt explicite et donner une petite idée de l'alcool consommé. Surtout à une heure pareille du matin. Mais la jeune femme tente malgré tout de cacher sa surprise, hochant d'abord la tête pour acquiescer. « Oh, et bien... Pourquoi pas, oui. » dit-elle ensuite, avec hésitation. « Cependant, un café sera un peu plus... raisonnable pour ma part, si je puis me permettre. » Elle tentait de ne pas vexer son interlocutrice, qui elle souhaitait visiblement quelque chose de plus fort que de la caféine. Lorna voulait aussi présenter ses excuses pour son intrusion dans les dossiers de l'androgyne, espérant clore rapidement cette histoire compromettante. Ne sachant pas vraiment comment se lancer, elle finit par reprendre la parole avant que les deux jeunes femmes ne se dirigent vers la cuisine. « Et, Mlle D'Arcy, je... Je tiens à vous dire... Je suis vraiment désolé, pour cette curiosité mal placée. » se contente-t-elle d'annoncer, les mains croisées au bas de son ventre, les pieds joints, le regard dérivant au sol. Elle a décidément l'air d'une enfant qu'on punie, mais la réalité est telle qu'elle s'en veut réellement de s'être octroyer ce droit. C'était bien la première fois qu'elle tentait une chose pareille ; fouiller les affaires privées d'une de ses clientes.
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Invité a posté ce message Ven 24 Mai 2019 - 1:11 #


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My loneliness is killing me



L’intrusion dans sa vie privée. L’officier de police était la première surprise. D’ordinaire, elle aurait juste viré la personne en face d’elle. C’était une faute grave, il fallait l’avouer. Mais quelque chose l’en empêchait. C’était encore autre chose pour Lorna, et Kane devait se l’avouer aussi. Dans un premier temps, en insistant lourdement sur le fait qu’il ne fallait pas mettre son nez dans ce placard de bureau, la native de l’Ontario avait simplement dessiné un énorme cible sur ce même bureau, sur ces affaires qu’elle avait menées, à la criminelle comme à la brigade des mineurs. Kane avait tendu cette perche et elle ne pouvait pas blâmer Lorna de l’avoir saisie. Elle avait voulu qu’elle découvre son activité ainsi. Peut-être parce qu’au fond, Kane voulait se montrer sous un jour peut-être plus glorieux que cette vieille carcasse rongée de solitude, aux notes musquées d’alcool, cette louve qui rôdait dans les rues de New York à la poursuite de son ombre.

Elle avait envie que Lorna comprenne, à travers les lignes, qu’elle avait vu l’enfer de ses propres yeux. Et qu’elle en était revenue. Qu’elle était aussi un animal blessé. Qu’elle n’était pas uniquement cette carcasse abandonnée mais aussi quelqu’un qui avait dédié sa vie à sauver celle des autres. Protéger et servir. Et puis aussi lui montrer ce qu’était sa vie. Peut-être lui avouer à mi-mots qu’elle avait besoin d’aide. Désespérément.

Et pourquoi elle ? Pourquoi ce besoin impérieux de pousser de tels indices alors qu’elles ne se connaissaient ni d’Eve ni d’Adam ? Peut-être parce que c’était finalement plus simple de se confier à une parfaite inconnue. Ou peut-être que c’était quelque chose d’autre qui piquait la curiosité de Kane sans qu’elle ne parvienne à se l’avouer. Comme cette incompréhension qu’elle avait face aux pensées qui la tourmentaient depuis des jours, depuis le jour où elles s’étaient rencontrées.

Pendant une seconde atrocement longue, le regard clair de la flic capta son propre reflet dans un des miroirs muraux. Elle aperçut alors les ravages d’une existence solitaire dévouée à la servitude. Les cernes bleutées, la dégaine d’un ado dans des fringues élégantes mais trop grandes, et sans doute l’odeur faisandée de l’alcool qu’elle avait ingurgité. L’odeur du désespoir. Elle eut honte et passa un instant une main sur son visage.

- Vous avez raison, un café, ce serait mieux. Et une douche.

Kane s’approcha de la machine à café, déposant sa veste sale sur l’une des chaises de la cuisine.

- Vous les aimez comment vos cafés ?

Elle ouvrit le freezer et en sortit une poche de glace qu’elle appliqua sur son visage en réprimant un grognement. Tout ceci lui lançait le visage et elle avait du mal à penser correctement. La fatigue, sans doute.

- Et ne vous en faites pas.

Kane avait pris une voix un peu plus douce.

- Je ne pense pas que vous allez divulguer tout ça à la presse. Les coupables sont sous les verrous maintenant. Il n’y a plus rien à dire. Ce sont… Quelques fantômes du passé.


Elle fit couler son café. La délicieuse odeur de cette addiction d’adulte lui effleura les narines, invoquant une impression de sécurité qui lui fit pousser un soupir spontané.

- Je suis désolée. Cette vue là n’a rien de bien enviable ni de très agréable. On est loin de l’image glamour des flics dans les séries télé. Ne m’en voulez pas, je vous prie. J’essaierai de ne plus apparaître ainsi. Ce n’est agréable ni pour vous, ni pour moi.

Elle lui tendit sa tasse de café.

- Su…

Un éclair de douleur. Kane ferma les yeux et joua avec sa mâchoire un instant, essayant de l’étirer pour se soulager.

- Sucre ?




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