You can be my guided light Keep me, company in the night
Je suis anxieuse. Terriblement anxieuse. J’ai beau tenté de faire une séance rapide de sophrologie, je suis tétanisée dans le métro qui m’emmène vers le centre-ville. Cela fait bien longtemps que je n’ai pas été dans cet état, mais faut croire qu’en ramenant des fantômes dans ma vie, ça me ramène aussi des vieilles habitudes. J’ai été partante pour cette situation, j’aurai simplement pu ne pas l’accepter. Mais le visage angélique d’Oliana ne m’en a pas donné la force. Quelque chose en moi avait envie de rattraper mes erreurs de jeunesse. J’avais envie de corriger le merdier que j’avais semé sans que je n’arrive à m’opposer à mon paternel. Si je lui en avais voulu pendant de longues années – de ce qu’il m’avait volé, de ce qu’il m’avait obligé à faire – j’ai vite compris, en murissant, que la gamine de 16 ans que j’avais été à l’époque n’était pas en mesure d’élever un gamin. Mes crises d’angoisses m’auraient été fatales. Je prends une grande inspiration alors que je joue nerveusement avec mon collier. Le métro hurle le nom de la prochaine station, la mienne. Sortant du métro, je ressors dans la rue au moment où une éclaircie combat les nuages. Depuis quelques semaines, le temps est variable : la pluie, le beau temps, des giboulées, la pluie, le beau temps…aujourd’hui, il est en parfaite accord avec moi-même. Parsemée de nuances contradictoires. J’avance dans l’immense rue, contourne un angle, avance parmi la mêlée et fini par arrivée devant ce magasin de Cookie. Pourquoi ? Oliana avait choisi ce lieu, sans que je n’ose demander pourquoi. Sans doute aimait-elle un peu trop les cookies. Je rentre dans l’établissement. Il est petit, mais quelques tables sont encore libres. Mon regard s’attarde mais ne trouve ni Oliana ni Logan. Alors je m’avance vers une table vide, et m’y assoie. « Je peux vous aider ? » Une serveuse au sourire rassurant m’interpelle. « J’attends d’autres personnes » « Oh, aucun soucis. Venez directement commandé au comptoir, une fois qu’ils sont là » J’acquiesce et alors qu’elle tourne des talons me remet à jouer nerveusement avec mon pendentif. Que penserait Rainer s’il savait ce que je suis en train de faire ? Renouer avec mon premier amour, apprendre à connaître ma fille. Mon dieu, il est loin de savoir la vérité.