Sur le pas de la porte | Thomas

Guitare sous le bras, il est tôt. La soirée d’hier s’est prolongé. Je vais me coucher alors que d’autres vont travailler. J’ai passé du temps avec une fille. On a passé un bon moment ensemble, jusqu’à ce qu’elle m’emmène chez elle. On était bien parti pour coucher ensemble et j’ai eu un gros blocage qui l’a pas mal agacé. Je me suis retrouvé à la porte et j’ai marché un moment pour revenir à la maison, avant de me rendre compte que je n’avais pas mes clés et que les autres ne sont pas à la maison, où peut-être que Victoire dort encore et que Loar aussi, je n’en sais trop rien. Je n’ai pas envie tellement de les déranger. Je regarde l’heure sur mon téléphone, six heures du matin. Je lève les yeux au ciel et soupire. Je pourrais bien escalader le mur jusqu’à ma chambre, mais ma fenêtre est fermée et je suis sur que si je passe par derrière Spock va me tomber dessus et réveillé tout le monde. Je peste intérieurement, quel con. Je suis débile d’avoir oublié mes clés. Je pose ma guitare sur le perron et me pose sur les marches. Je commence à avoir froid et je suis fatigué. Je fini par m’endormir sur le pas de la porte. Je dois avoir l’air fin, mais ça m’est complètement égal. Je ne sais pas tellement combien de temps j’ai dormi, peut être trois quart d’heure, mais je sens une main se poser sur mon épaule et me secouer. Je grogne ouvre lentement les yeux avant de voir Thomas en tenue de policer, merde. Il doit se demander ce que je fou. Je me redresse avant de chercher une explication et fini par lui dire :

« Euh, ce n’est pas du tout ce que tu crois. J’ai … oublié mes clés. Je ne voulais pas les déranger, ni les réveiller. »

Je ne sais même pas ce qu’il peut croire d’ailleurs, mais j’imagine qu’il y a des tas de choses qui doivent lui passer par la tête et sans doute pas les meilleures.

C’est Thomas qui me réveille et je me sens très con. Je dois avoir l’air d’un pauvre paumé alors que je ne le suis pas. Je ne le suis plus. J’ai changé depuis plusieurs années. Je suis toujours autant arrogant certes mais je me suis calmé, surtout au niveau des conneries et j’en suis plutôt fier alors je n’ai pas envie qu’il croit n’importe quoi et il a beau me dire qu’il ne croit rien ça ne me rassure pas forcément qu’il m’ait vu là. Je ne dis rien mais il doit bien se poser des questions et peut-être s’imaginer des films. J’acquiesce à sa déduction et lui répond :

« Ouai, je ne voulais pas les réveiller et Spock risque d’aboyer si je passe par le jardin. »

Lo va râler si je le réveil de si bon matin. Il n’est pas toujours très agréable au réveil comme pour moi et je n’ai pas envie de déranger Victoire non plus. Je ne voudrais pas qu’elle ait une mauvaise image de moi.

« Merci. »

Je ne devrais pas lui dire merci tout de suite, la suite m’inquiète un peu. Je fronce les sourcils quand il me dit que c’est plutôt une bonne chose et qu’il doit me parler. Je n’aime pas ce genre de phrase. Ce n’est jamais bon signe et je me demande ce que j’ai pu faire de grave pour qu’il veuille me parler.

« Ouai si tu veux, mais … tu veux causer de quoi ? Il y a un souci ? »

Je n’aime pas qu’il ai précisé entre nous, parce qu’il peut vouloir me parler de pleins de choses et je suis curieux de savoir ce que ça peut être.

Je ne sais pas pourquoi je me sens si mal qu'il m'ait vu dans cette situation, sans doute son côté flic qui m'impressionne. Je n'ai jamais été très copain avec eux. Il est le rare d'ailleurs avec qui je m'entends bien, mais c'est surement parce que la musique fait beaucoup et puis il est adorable et son côté protecteur m'amuse beaucoup. Ça me touche vraiment qu'il essaie de me ménager. Mon propre père ne faisait pas ça avec moi. Il me dit de ne pas m'inquiéter, qu'il sera là après le travail.

"Ok alors à tout à l'heure. Je ne bougerai pas."

Ça ne me déplaît pas de rester chez lui, c'est à côté de la maison et puis ça me changera d'air. Je le laisse partir et j'entre chez lui. Je n'étais pas sur de pouvoir dormir dans un canapé, mais finalement je m'endors comme une masse et il est à peu près midi quand je me réveille. J'allume la télé et regarde des émissions ou des séries. Je regarde mon téléphone et répond aux quelques messages et je regarde les réseaux sociaux. Je joue aussi sur mon téléphone pour faire passer le temps et je fini par entendre la porte s'ouvrir. Je range mon téléphone. Il a amené une pizza, ça tombe bien j'ai faim.

"Chouette, une pizza."

Je le laisse s'installer et je sens qu'il n'est pas très à l'aise et il je comprends rapidement ce qu'il veut dire. Je dégluti, c'est à mon tour d'être mal à l'aise. Je ne savais pas qu'ils gardaient des dossiers aussi longtemps.

"Mince ... je ne savais pas qu'ils garderaient ça longtemps ..."

Je ne peux pas nier que je ne sais pas de quoi il parle, évidement que je sais. J'ai été plusieurs fois interpellé pour possession de droguer, deal et agence à outrage quand j'avais seize dix-ans. Mon dossier s'arrêter à mes ving et un ans ans. Mais il y a du voir un gros paquet de faits pas très jolis. Je me pince la lèvre avant de répondre :

"Je n'étais pas forcément un ado facile et ... j'ai fais pas mal de conneries. Mais je suis clean depuis six ans. "

Il a bien du s'en rendre compte.

"Je ne pensais pas que tu tomberais sur ça. Loar n'est même pas au courant et je préférais que tu ne lui dise pas."