Invité a posté ce message Ven 28 Juin 2019 - 16:44#
Kids are like a mirror, what they see and hear they do. Be a good reflection for them – K. Heath.
Il y avait bien des choses que l’on pouvait regretter dans la vie. Je n’aurais jamais dû manger autant ou, au contraire, j’aurai peut-être dû me laisser tenter par le dessert. Je n’aurais jamais dû acheter ce sac ou cette voiture. Je n’aurais jamais dû lui faire confiance. L’humain était un homme qui regrettait bien des choses, au fil du temps. Chaque petite source de joie était une future source de déception, à plus ou moins long terme. Et, dans un monde où chaque choix était remis en question, celui d’avoir un enfant ne devenait jamais une déception.
Il y avait eu le doute. La peur de ne pas être à la hauteur. Celle de faire des erreurs qui ne pourraient être réparées. Celle d’être une mauvaise mère, d’entendre les reproches de son enfant lorsqu’il serait plus âgé. Et malgré le mal de crâne permanent qui la prenait quand elle pensait à son fils, elle n’avait jamais regretté la moindre seconde cette grossesse. Non désirée, bien trop précoce d’après sa famille et pourtant, six ans plus tard, elle ne pensait pas pouvoir aimer un être vivant aussi fort qu’elle aimait son petit garçon.
La seule chose qui pouvait être remise en question, dans la parentalité, était la personne avec laquelle on partageait cette tâche. Suis-je une bonne mère ? Mais plus important encore, si je n’étais plus là, serait-il un bon père ? Cette question tiraillait Christina, jusque sur son lieu de travail. Si Tim était celui qui gérait beaucoup de chose à la maison, dû à l’absence d’un réel emploi, elle se demandait bien s’il serait capable de devenir vraiment responsable si elle venait à ne pas revenir un soir. Pire encore, quand son esprit divaguait, reprochant dans le silence tout ce qu’elle pouvait détester chez son compagnon, c’était un autre visage qui lui apparaissait parfois. Le visage d’un homme qu’elle imaginait capable de gérer une telle situation, tant elle lui faisait confiance.
D’un coup de hanche, le lieutenant Muñoz avait fait claquer la portière arrière de sa voiture, soutenant tant bien que mal un carton débordant d’affaires. Des petites chaussures, énormément de grenouillères et quelques autres petits accessoires dont la majorité portait encore des étiquettes. Les enfants grandissaient à une vitesse étonnante et, de peur de manquer, elle avait dévalisé les magasins des années plus tôt, pour des vêtements que Ricardo n’avait jamais portés. Et c’était en montant les escaliers qui menaient à l’appartement de Wyatt, une de ses mains rattrapant de justesse un vêtement qui allait tomber, qu’un léger sourire étira ses lèvres. Elle se souvenait, avec tendresse, de cette petite main qui pouvait serrer ses doigts ou encore de ce sourire, et de ces gazouillements joyeux dans un berceau. De beaux souvenirs qui lui donnaient envie de revivre ces moments uniques. Un enfant, c’était du travail. Alors un deuxième, elle n’osait imaginer. Mais avec la bonne personne, tout devenait possible. Encore fallait-il qu’elle réussisse à se convaincre que son compagnon était le bon.
Maladroitement, à l’aide de son coude, elle réussit à appuyer sur la sonnette. Quelques secondes durant lesquelles son carton commençait réellement à lui peser et, quand la porte s’ouvrit, elle se débarrassa immédiatement de son paquet en le fourrant dans les bras du jeune père.
«C’est la dernière fois que je fais un tel effort sous cette chaleur » promet-elle avec un sourire. « Comment ça va ?»
Invité a posté ce message Mar 9 Juil 2019 - 12:52#
Seulement entre hommes. C’était ce que j’ai affirmé à Peter dès que sa mère a claqué la porte de l’appartement derrière elle pour aller rendre visite à sa sœur à l’hôpital. Rentré de la salle de sport, j’avais fait au plus vite pour qu’elle puisse aller voir Kate un petit moment avant de rentrer se pencher plus sérieusement sur ses croquis. N’ayant pas la moindre envie de passer des heures à l’hôpital, j’ai proposé à Cassie de rester à l’appartement avec Peter pour lui permettre de profiter au maximum de sa sœur sans avoir à gérer notre bébé d’un peu plus de trois mois. Terminant avec le fait que Christina devait passer à l’appartement, je suis parvenu sans trop de mal à convaincre ma petite amie de partir et de me laisser gérer. Apprenant de plus en plus vite mon rôle de père, être en vacances avant que ma démission ne prenne effet m’a donné quoi m’entraîner plus sérieusement et ainsi apprendre ce que le petit garçon aime ou n’aime pas. Complètement gaga en sa présence j’ai aussi la crainte que malgré son jeune âge il finisse par se sentir délaissé depuis que sa demi-sœur a débarqué de nulle part. Encore environ deux semaines avant que le juge ne donne son verdict. Deux semaines et nous passerons probablement de trois dans l’appartement à quatre. Deux enfants d’un coup ce qui fait totalement paniquer. J’ose croire que nous allons nous en sortir, il n’y a pas de raison que ça ne soit pas le cas après tout. Peter n’était pas plus prévu qu’Emma mais avec Cassie nous parvenons à nous adapter. A deux tout va toujours mieux. Le bébé décidé à ne pas dormir immédiatement malgré son biberon avalé en moins de deux, je le garde dans mes bras en m’étalant sur le canapé. Depuis mon départ de l’unité mes journées ne sont pas passionnantes mais je ne m’en plains pas. Pouvoir souffler un peu, ne rien faire, il y a des années que je ne l’ai pas fait. Tout comme somnoler devant la télévision alors que Peter, lui, s’endort complètement, son pouce glissé discrètement entre ses lèvres. Levé aussi doucement que possible, je vais jusque dans sa chambre, le couche dans son lit et allume le baby-phone. Ressorti de la chambre j’ai à peine atteint le couloir de l’entrée que la sonnette retentie. Je me fige, tends l’oreille pour m’assurer que ça n’a pas réveiller mon garçon. Pas un bruit. Je soupire, soulagé, et m’empresse de gagner la porte avant que ça ne résonne et ouvre sur une Christina qui me colle directement un gros carton dans les bras. « C’est la dernière fois que je fais un tel effort sous cette chaleur. Comment ça va ? » La porte refermée derrière nous, je passe devant elle pour la guider jusqu’au salon où je pose le carton sur la table basse. « Ça va, je viens de coucher Peter. T’aurais dû me demander de venir t’aider, tu sais. » Bon j’ignore de quelle manière je me serais débrouillé étant seul avec mon fils mais j’aurais forcément trouvé. « Merci pour le carton, ce gamin grandi trop vite. » Il a de qui tenir mais tout de même, s’il pouvait ralentir un petit peu sa croissance ça nous éviterait de devoir lui acheter des vêtements à boire sans arrêt. « Qu’est-ce que tu veux boire ? Quelque chose de frais j’imagine ? »
Invité a posté ce message Mer 10 Juil 2019 - 10:00#
Kids are like a mirror, what they see and hear they do. Be a good reflection for them – K. Heath.
Les parents avaient tous la même peur : Est-ce que je fais de mon mieux ? Est-ce que je suis une bonne mère ? Un bon père ? Des questions qu’il était bien normal de se poser quand on fixait sa progéniture, qui dépendait totalement de nous. Cette question, Christina se l’était posé des milliards de fois, dans des contextes plus ou moins variés. Et elle se l’était posée quand elle avait franchi le seuil de sa maison pour se rendre chez Wyatt. C’était essentiellement les vêtements pour le petit Peter qui l’avait conduit à venir ici mais ce serait mentir que de dire que c’était la seule raison. Il fallait bien avouer quand, dernièrement, elle cherchait toutes les excuses possibles pour quitter le domicile familial. Même aujourd’hui, jour de repos qu’elle aurait pu passer avec Ricardo. Est-ce que ça faisait d’elle une mauvaise mère ? Peut-être, d’une certaine façon. Mais qui était la plus mauvaise ? Celle qui, en fuyant son compagnon, fuyait aussi leur enfant ? Ou alors celle qui se forçait à rester, sentant bien que la moindre heure à ses côtés finirait par la faire lui sauter à la gorge ? Son fils n’avait pas besoin de voir ses parents se déchiraient autant alors elle avait claqué la porte. Elle osait parfois se montrer fière, comme un coq, de la façon dont elle avait réussi à élever son fils dans ces conditions difficiles. Et si c’était la meilleure expérience de sa vie, elle n’était pas certaine de vouloir remettre le couvert et faire un autre enfant.
L’appartement de Wyatt était d’un calme rare dans la maison des Muñoz. Peter était encore bien trop petit pour faire du bruit, hurler ou encore laisser traîner ses jouets partout sur le tapis. Mais le père du nourrisson connaîtrait bientôt cette bataille avec son fils, lorsqu’il serait en âge de ranger ses affaires. Alors qu’elle le suivait au salon, roulant des épaules déjà fatiguées d’avoir porté ce carton, elle sembla presque déçue de savoir que le petit garçon dormait. Elle qui aimait tant les enfants, espérait qu’elle pourrait jouer un peu avec lui avant de devoir repartir. Soucieuse de ne pas le réveiller, elle se mit alors à chuchoter.
« Attends qu’il commence à se rouler dans la terre à la récréation et qu’il troue tous ses pantalons », le prévint-elle en levant un instant les yeux vers le ciel. « Un vrai gouffre ».
Dans le salon, alors qu’il lui proposait de boire quelque chose, la jeune femme attarda un peu ses yeux sur le carton avant de reporter son attention sur son ami, glissant les mains dans ses poches.
« N’importe quoi avec des glaçons, s’il te plait. Je vais me dessécher. »
Ses doigts trifouillaient l’intérieur de ses poches et ce fut de là qu’elle sortit un petit papier froisser qu’elle pensa être un ticket de caisse. Mais c’était en réalité un billet d’un dollar qu’elle avait entre les doigts. Elle le remit alors au fond de sa poche avant de demander.
Invité a posté ce message Jeu 11 Juil 2019 - 17:06#
Christina elle a été et est encore d’un soutien sans faille depuis la naissance de Peter. Complètement paniqués par cette naissance des plus imprévues, à deux doigts de devenir fou – si, si vraiment – puiser la force nécessaire pour tenir coup dans le soutien indéfectible de la jeune femme avait été l’une de mes planches de salut. A vrai dire c’est encore le cas aujourd’hui malgré le fait que tout semble rentrer doucement dans l’ordre. Certes tout n’est pas rose et ça ne le sera jamais vraiment, je ne suis pas fou à ce point, mais c’est tout de même bien moins difficile que les mois qui ont suivi la naissance de Peter. Le seul véritable problème c’est le manque de sommeil si bien que je m’estime heureux d’être en vacances et de ne pas avoir à rentrer plus tard que tard après qu’une affaire m’aurait demandé tout mon temps et toute mon énergie. Je sais que ça reviendra. Je me connais assez pour savoir que rester chez moi à tourner en rond comme un lion en cage finira par me faire exploser. Je suis un homme d’action et si j’apprécie de pouvoir passer du temps avec ma petite amie et mon fils, j’ai également besoin d’être dans le feu de l’action, d’avoir l’impression de faire quelque chose d’utile de ma vie. Et ça, ce n’est que lorsque je porte mon badge et mon arme. Ça viendra plus que je ne l’imagine et pour le moment je profite comme je le peux, y compris de la présence de Christina qui semble épuisée par la fatigue et la chaleur. « Attends qu’il commence à se rouler dans la terre à la récréation et qu’il troue tous ses pantalons. Un vrai gouffre » Sans retenir la grimace qui se dessine sur mon visage, je pousse un soupire. Je ne suis pas tellement pressé qu’il grandisse si je dois être tout à fait franc. J’aime qu’il soit petit et innocent mais je sais que je ne pourrais pas à le préserver éternellement du monde. « Heureusement que sa mère sait coudre parce que je suis vraiment très mauvais avec une aiguille entre les mains. » Je suppose que d’ici là notre situation financière sera plus stable et bien meilleure avec deux salaires. « Enfin ce qui m’inquiète le plus c’est quand il va s’intéresser sérieusement aux filles. Ça, ça va être un sujet délicat. » D’autant plus pour le goujat que j’ai longtemps été. Comment ne pas se sentir hypocrite lorsque je dirais à mon fils de bien traiter les femmes avec qui il aura une histoire alors que j’étais moi-même irrespectueux ? Dans la cuisine ouverte donnant sur le salon, j’ouvre le réfrigérateur à la recherche d’une potentiel boisson pour nous deux. « N’importe quoi avec des glaçons, s’il te plait. Je vais me dessécher. » Mon attention tombe sur une bouteille de thé glacé que je sors en plus de deux verres et de glaçons. Le tout prêt, j’apporte son verre à Christina et me laisse tomber sur le canapé. « Comment va Cassie ? » Un soupire s’échappe d’entre mes lèvres. On a fait plus rassurant, je sais, mais c’est pourtant la première chose à laquelle je pense. « Ça pourrait aller mieux. Elle gère le stress de monter sa boîte, gérer Peter quand je ne suis pas là et la maladie de sa sœur et de son frère. C’est un enchaînement qui la fatigue même si elle prétend aller bien. Mais j’essaye d’être là pour elle autant que possible. » Je lui dois bien ça pour toutes les fois où elle a été forte pour moi et qu’elle m’a remis sur les rails. « Et toi ? Comment va Ricardo ? Et Tim ? »
Invité a posté ce message Lun 22 Juil 2019 - 20:16#
Kids are like a mirror, what they see and hear they do. Be a good reflection for them – K. Heath.
« C’est pas si compliqué la couture. Vous, les hommes, toujours les premiers à jeter l’éponge ». Une taquinerie qu’elle lui lance avant de ne s’installer dans le sofa avec un sourire. « T’as encore un moment avant que les filles ne l’intéressent, je dirais une bonne dizaine d’années ». Il vient enfin la rejoindre, avec de quoi la désaltérer mais aussi avec de quoi lui faire froncer les sourcils, quand il pousse un soupir alors qu’elle veut prendre des nouvelles de la mère du petit ange endormi. Elle sait que c’est loin d’être facile, de gérer la venue d’un enfant. Surtout quand il arrive sans s’annoncer, dans une situation déjà bien délicate. Mais elle doit avouer qu’ils s’en sortent bien, bien mieux qu’on aurait pu le penser. Parce qu’au fond, le plus important, n’est-ce pas l’amour ? Chris se tourne vers lui, trempe ses lèvres dans le liquide rafraichissant alors qu’il développe un peu plus sur celle qui partage sa vie. Il est vrai qu’en ce moment, tout tombe sur les épaules de la jeune maman qui ne doit plus savoir où donner de la tête. Ce n’est pas une situation dans laquelle la policière peut se permettre de donner des conseils alors elle ne fait que compatir, en se pinçant un peu les lèvres d’un air désolé. « Elle a beaucoup de chance que tu sois là, ça doit lui enlever un sacré poids. Et puis, il suffit de voir le petit pour voir que vous vous en sortez comme des chefs, même si ça vous paraît compliqué, vous allez vous en sortir. C’est juste une mauvaise période à passer ». Des paroles qui se veulent réconfortantes mais qui ne sont d’aucune aide. « Si vous avez besoin d’aide, tu sais qu’on peut s’occuper de Peter, le temps que vous souffliez ». Un enfant, c’est du travail. Et elle en sait quelque chose. Alors quand d’autres problèmes se rajoutent autour de ça, il est important d’avoir un moment pour soi. Même si ce n’est que le temps d’une après-midi ou d’une soirée en tête à tête, il est bon de se retrouver. Conseil qu’elle lui donne à demi voix, même si elle ne le suit plus elle-même depuis longtemps. D’ailleurs, c’est la prochaine question de Wyatt alors la trentenaire se redresse un peu sur le canapé, se penche pour poser son verre sur la table basse. « Tu connais Ricky, une vraie pile électrique. On l’a inscrit dans un cours de baseball. La seule fois où il a réussi à taper dans la balle, il a cassé la vitre de la cuisine. Mais bon, il ne peut que s’améliorer » Un bref rire passe ses lèvres puis elle vient se frotter la nuque, un peu mal à l’aise mais ne fait aucun commentaire sur son compagnon. « Et moi, oh tu sais, ça va. Pas mal de boulot en ce moment, mais t’as connu ça. »
Invité a posté ce message Mar 23 Juil 2019 - 18:01#
« C’est pas si compliqué la couture. Vous, les hommes, toujours les premiers à jeter l’éponge » Je prends un air vexé, à la limite outré, mais c’est la vérité. Du moins ça l’est me concernant. Je n’ai jamais aimé la couture et les seules fois où j’ai dû utiliser du fil et une aiguille c’était pour recoudre mes plaies à défaut de pouvoir le faire chez un médecin. La joie des zones de guerre tendues. « Je plaide coupable sans la moindre honte. » Je finis par dire en levant les mains en signe de reddition. Il n’y a pas de quoi avoir honte de toute manière, on ne peut pas être bon partout et je sais ne pas être doué dans ce domaine tout en me posant des questions concernant mes capacités en tant que père. « T’as encore un moment avant que les filles ne l’intéressent, je dirais une bonne dizaine d’années », « S’il y a une chose que j’ai retenu c’est que le temps passe vite. » Je réplique immédiatement en secouant la tête. En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, Peter sera déjà un adolescent à gérer pour nous. Une période à laquelle je n’ai pas la moindre envie d’être, pas même pour Emma si nous obtenons sa garde. Tous les deux assis sur le canapé, verre d’eau bien frais entre les mains, je profite aussi du calme pendant que mon fils dort enfin. Ses réveils nocturnes sont encore présents et avoir décidé de poser mes derniers jours congés maintenant, avant de prendre mon futur poste, a été la meilleure chose à faire. Je peux aider Cassie et ne pas être à côté de mes pompes au boulot parce que je n’aurais pas assez dormi. Cassie dont je résume la situation à Christina. « Elle a beaucoup de chance que tu sois là, ça doit lui enlever un sacré poids. Et puis, il suffit de voir le petit pour voir que vous vous en sortez comme des chefs, même si ça vous paraît compliqué, vous allez vous en sortir. C’est juste une mauvaise période à passer. Si vous avez besoin d’aide, tu sais qu’on peut s’occuper de Peter, le temps que vous souffliez » Je commence par à la remercier en souriant doucement, sourire quelque peu caché derrière mon verre quand je bois. « Je continue un peu de douter mais ça fait plaisir à entendre. Et si jamais on a besoin, j’hésiterai pas à te demander, c’est promis. » Pour ce qui est de l’aide, nous ne sommes pas à plaindre nos familles et nos proches mais je pense que Cassie et moi avons tous les deux une certaine fierté. Nous voulons réussir les choses par nous-même et se tourner vers nos proches qu’en dernier recours. « Tu connais Ricky, une vraie pile électrique. On l’a inscrit dans un cours de baseball. La seule fois où il a réussi à taper dans la balle, il a cassé la vitre de la cuisine. Mais bon, il ne peut que s’améliorer » Imaginer la scène me fait rire même si franchement je doute que je serais en train de me marrer si mon gamin cassait une de mes vitres. « Pardon mais c’est assez drôle à imaginer mais oui, y a pas de raison qu’il ne s’améliore pas. Je peux pas proposer d’aider, le baseball n’a jamais été mon truc. » Non moi c’était le basket, avant tout pour faire plaisir à mon père, mais j’ai fait partie de l’équipe durant toutes mes années de lycée. En clair je suis meilleur avec un ballon qu’avec une batte. « Et moi, oh tu sais, ça va. Pas mal de boulot en ce moment, mais t’as connu ça. », « Et je vais connaître ça à nouveau. » Je confirme, petit sourire en coin. « Je vais passer le concours pour passer sergent et prendre la place vacante dans ton unité. »
Invité a posté ce message Jeu 25 Juil 2019 - 1:32#
Kids are like a mirror, what they see and hear they do. Be a good reflection for them – K. Heath.
Le temps passe vite. Son ami ne croit pas si bien dire. Elles sont déjà loin, les belles années de jeunesse et d’insouciance. Et si elle ne regrette pas sa maturité et sa situation, elle sait que son fils connaîtra tôt ou tard le même constat : on ne se voit pas grandir. Est-ce qu’elle a hâte de voir son fils devenir un homme ? Oui et non. C’est excitant et c’est effrayant. Mais n’est-ce pas ce paradoxe qui régit la vie de chaque parent ? Malheureusement, c’est bien le cas. Wyatt et Cassie, c’est un peu un modèle, d’une certaine façon, pour Christina. Si c’est bien elle qui a, à une époque, donné les conseils pour s’occuper d’un nourrisson, elle doit avouer qu’ils s’en sont sortis avec bien plus de mérite qu’elle ne l’aurait pensé. Alors quoi que son ami dise sur la situation, elle ne doute pas une seconde qu’ils finiront par s’en sortir, tôt ou tard. Après tout, les problèmes sont, pour la plupart, qu’une simple question de temps. Dans quelques semaines ou mois, tout cela sera loin derrière eux. Alors un sourire réconfortant doit suffire, puisqu’elle ne peut rien faire à par proposer son aide. Il commence à ricaner et elle le fusille du regard, avant d’être happé par son hilarité. Avec le recul, il est vrai que cela peut prêter à sourire. Mais à l’instant où elle avait entendu le verre exploser dans sa cuisine, elle avait beaucoup moins ris en voyant les dégâts mais également la facture du professionnel qu’elle avait fait venir. Un hobby qui coûtait déjà bien assez cher comme ça. « Même si tu étais un roi du baseball, je ne veux plus voir de batte à la maison. Je ne lui laisse que des balles en mousse pour s’entraîner et je prie tous les soirs pour qu’il finisse par se désintéresser. Avec un peu de chance, dans quelques semaines il me suppliera de faire quelque chose de moins violent comme… Je sais pas moi, du bowling. Enfin, un truc qui ne casse pas les vitres ». Elle secoue la tête, elle-même peu convaincue que Ricky arrête ce sport de si tôt et elle noie son désespoir dans une gorgée de thé glacé, qu’elle manque de recracher face à la nouvelle. Elle tousse, met son poing devant sa bouche le temps de retrouver un semblant de souffle puis elle bafouille. « Tu-tu.. Sergent ? Tu te fiches de moi ? ». C’est une bonne nouvelle et elle pose le verre, pour le plaisir de le serrer dans ses bras en tapant son dos. « Oh mon dieu, le grand Wyatt est de retour ». Elle le le lâche, avec un sourire puis ses sourcils se froncent. Une brève grimace déforme sa bouche alors qu’elle tente de prendre d’une voix qui se veut moins enthousiaste. « Ca veut dire que je veux devoir te supporter même au boulot ? Pendant quoi, les 26 prochaines années ? Qu’est ce que j’ai fait pour mériter ça ? ». Mais le sourire l’emporte à nouveau alors qu’elle éprouve un certain soulagement à l’idée que cette place libérée lui revienne, et non pas à une personne extérieure qu’elle n’est pas certaine de supporter. Et dieu seul sait que Chris a parfois du mal à supporter les autres. « T’es sûr de passer les tests physiques ? Tu t’es un peu ramolli pendant ton congé ». Une taquinerie sans fondement et elle finit par reprendre son verre, pour le lever en l’air. « Alors, je sais qu’on devrait trinquer avec du champagne ou au moins une bière, mais t’es un père responsable maintenant alors… Au futur sergent ». Elle tape son verre contre le sien puis enchaîne. « Faudrait que vous veniez dîner à la maison, pour fêter ça ».
Invité a posté ce message Sam 27 Juil 2019 - 10:19#
Rire est plus fort que moi. Je veux dire, imaginer la tête de Ricky en voyant le trou fait dans la fenêtre, la panique à l’idée de se faire remonter les bretelles et la tête de ses parents en découvrant la catastrophe … il y a tout de même de quoi rire. Pourtant je sais que dans sa situation je n’aurais pas trouvé ça amusant, je me serais très certainement énervé. Faire réparer une fenêtre ce n’est pas donné mais j’ai été gamin et des conneries j’en ai enchaîné un grand nombre, pire que casser une vitre à vrai dire. Ça ne veut pas dire que je laisserai passer mais pour le moment je ne peux pas m’empêcher de rire y compris lorsque Chris me fusille du regard. Je tente de reprendre mon sérieux comme je le peux mais me séparer de mon sourire amusé est impossible. « Excuse-moi, vraiment, je ne devrais pas rire comme ça, c’était plus fort que moi. » Mes excuses sont un peu minables, c’est tout de même mieux que rien. Je peux parfaitement comprendre qu’elle ait envie que ça ne soit qu’une lubie pour son gamin, surtout si ça fait autant de dégâts, cela dit je doute fortement qu’il s’intéresse au bowling, ce n’est pas ce qui passionne plus les enfants de nos jours. « Je te proposerai bien de lui donner goût au basket mais j’ai peur qu’il casse encore plus de choses. » Un ballon de basket dans une fenêtre, ça peut faire nettement plus de dégâts qu’une balle de baseball ou que la nouvelle que je lâche apparemment. Inquiet de la voir s’étouffer, j’admets ne pas avoir pris de gants pour lui annoncer ça mais je n’ai jamais dit être très doué. J’opine et lui rends son étreinte en prenant soin que ni elle, ni moi ne renversions notre verre sur le canapé – Cassie me tuerait pour sûr. « Ça veut dire que je veux devoir te supporter même au boulot ? Pendant quoi, les 26 prochaines années ? Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça ? » Levant les yeux au ciel, je ne suis pourtant pas vexé une seule seconde. Depuis le temps je la connais et je sais reconnaître lorsque Christina me taquine. « C’est plutôt moi qui devrais me plaindre … Je ne crois pas avoir réfléchi avant de me lancer dans cette idée. » Retour à l’envoyeur. Un large sourire étirant mes lippes, je suis heureux que la nouvelle lui fasse plaisir malgré sa taquinerie. « T’es sûr de passer les tests physiques ? Tu t’es un peu ramolli pendant ton congé », « Hey, je continue de m’entretenir qu’est-ce que tu crois !? » De toute manière je ne suis pas du genre à me tourner les pouces ou à laisser le temps faire de moi un vieux tas. J’aime trop me dépenser pour ça et, oui, j’aime entretenir mon corps et m’assurer être encore attirant, question de vanité masculine. « Alors, je sais qu’on devrait trinquer avec du champagne ou au moins une bière, mais t’es un père responsable maintenant alors… Au futur sergent. Faudrait que vous veniez dîner à la maison, pour fêter ça » Mon verre s’entrechoque avec le sien et je bois comme s’il s’agissait d’une bonne bière fraîche. « Avec plaisir, laisse-moi simplement le temps de voir avec Cassie, on est un peu débordés en ce moment. » Trop de choses nous tombent dessus, pour l’organisation c’est parfois plus difficile qu’il n’y parait. « Et tu sais que père responsable ou pas, je ne peux jamais refuser une bière. J’espère que tu ne m’en veux pas trop de ne pas t’en avoir parlé avant de m’inscrire à l’examen ? Je ne pouvais pas rester à l’unité, ça devenait trop dangereux avec une famille à protéger et j’admets que ne pas tout prendre en charge me manque un peu … J’ai une admiration pour tous les chefs d’unité qui parviennent à ne pas crouler sous le poids des responsabilités. » J’ai survécu et j’aurais continué comme ça longtemps si je n’avais pas eu une famille et la crainte que quelque chose d’affreux leur arrive. Alors peut-être qu’un jour je deviendrai également lieutenant mais pour le moment, un rang en-dessous me suffit largement.
Kids are like a mirror, what they see and hear they do. Be a good reflection for them – K. Heath.
Il est vrai qu’avec un peu de recul, la situation peut prêter à sourire. Elle n’oubliera jamais le sursaut qu’elle avait eu, dans son salon, face au bruit du verre brisé. Ni même le regard de Ricardo qui, immobile dans le jardin, tentait comme il le pouvait de cacher dans son dos la batte de baseball avec laquelle il venait de commettre une énorme bêtise. Et si ça avait coûté une certaine somme, de faire venir un professionnel pour remplacer la fenêtre un dimanche, elle s’était rapidement consolée quand son fils lui avait apporté un dessin pour lui présenter des excuses. « Pour l’instant, tu te moques de moi. Mais tu vas moins rire quand Peter va grandir et qu’il va commencer à vouloir faire du baseball, du foot ou je sais pas moi, même de la peinture. Les enfants trouvent toujours le moyen de faire des conneries, quoi que tu mettes entre leurs mains, ils le cassent ou s’en servent pour casser autre chose ». Et ça peut paraître paradoxale, mais c’est des souvenirs qu’on chérit finalement. Des souvenirs qu’on raconte des dizaines d’années plus tard, à ses petits-enfants : Votre père a cassé la télévision en jouant au foot dans le salon, il a repeint les murs avec de la peinture. Et les bêtises, c’est l’insouciance des enfants qui pensent qu’un dessin peut tout arranger. Et face au cœur tendre d’une mère, quelques gribouillis sur une feuille suffise toujours à dissiper la colère. « Non, plus de ballon. Je vais devoir prévoir un budget fenêtre sinon et j’ai pas besoin de ça ». Il est vrai qu’avec un seul revenu dans le foyer, Chris se passerait bien de devoir payer des réparations tous les quatre matins. Surtout depuis que Tim a puisé dans le budget familial pour tenter de monter son énième entreprise, qui était vouée à l’échec comme toutes celles pour lesquelles il s’était emballée. Parfois, elle a plutôt l’impression d’avoir deux enfants à charge chez elle. Dont un qui lui coûte une bonne partie de son salaire. Elle chasse cette pensée d’un mouvement de tête, voulant laisser ses soucis de couple en dehors de cette après-midi qui a si bien commencé, avec une nouvelle qui l’enchantait, quoi qu’elle en dise. « Je dis pas que tu t’entretiens pas, j’dis simplement que ça va te faire du bien de courir après les méchants ». Elle le taquine, mais elle sait qu’il la battra toujours sur le plan physique. Il était un bon élément, avec son congé, et elle sait qu’il le sera une fois le travail repris. Il est comme taillé pour l’action et il était prévisible qu’il ne resterait pas longtemps éloigné du milieu qu’il affectionnait tant. Ils trinquent et alors qu’elle trempe les lèvres, elle hoche la tête, pour acquiescer. « Tu me dis quand vous êtes dispo. Avant la majorité du petit, si possible ». Elle bouge un peu sur le sofa, pour s’installer plus confortablement puis il lui pose une question qui lui fait froncer les sourcils. Lui en vouloir ? Elle secoue légèrement la tête, fait un signe de la main comme pour envoyer balader ce qu’il vient de dire. « Pourquoi tu veux que je t’en veuille ? Je suis bien placée pour savoir qu’un enfant, ça change la vie. Et puis, tu m’annonces que je serai en mesure de te donner des ordres, c’est plus un cadeau qu’une corvée, crois-moi ». Elle lâche un léger rire puis pose son bras sur le dossier du canapé, se tournant un peu vers lui. « Non vraiment je t’assure, ça me fait plaisir. Tu sais quand sont les résultats ? Que je me prépare psychologiquement à devoir te voir tous les jours ».
