fuck seasickness (anton)

Cette croisière ça fait des jours, des semaines même, que Naleya l’attend avec impatience. Quand elle avait eu la chance de gagner ces deux billets, alors qu’elle avait joué sans vraiment y croire, ça l’avait mise de bonne humeur pour des jours entiers, forcément, elle avait même mis un certain temps à le réaliser vraiment. Elle n’avait pas eu besoin de plus d’une seconde pour savoir à qui elle voulait donner le second billet, et ça tombait bien puisque son anniversaire approchait à grand pas quand on lui avait annoncé sa victoire, ça faisait donc un cadeau parfait pour Anton. Sauf qu’après ça il avait fallu attendre tout un mois pour que le jour J arrive et que ça avait été long, très long. Mais le moment était enfin là et ça faisait maintenant de nombreuses minutes qu’ils étaient montés sur le bateau et que, tout comme la plupart des passagers, ils avaient investi leur cabine. En faire le tour avait été plutôt rapide, vu la taille, mais ils avaient au moins la chance d’en avoir une avec balcon sur l’extérieur et donc d’avoir une vue superbe et bien dégagée.

Prête pour la soirée d’ouverture de la croisière, organisée ce soir dans la salle principale, et n’ayant plus que ses escarpins à enfiler, Naleya attend qu’Anton le soit lui aussi, allongée sur le lit, le regard fixé sur le plafond. Il y a quelque chose qu’elle se retient de dire depuis un moment, mais quand du coin de l’œil elle le voit sortir de la salle de bain, elle arrête de se retenir. « J’ai un secret à t’avouer. » Un secret qu’elle ne garde pas depuis très longtemps, certes, mais qu’elle a découvert il y a plusieurs minutes maintenant. « J’ai appris aujourd’hui que j’ai le mal de mer. » Elle s’était déjà sentie un peu bizarre quand le bateau avait quitté le port, mais c’était supportable, rien qu’une petite sensation d’inconfort. Sauf que c’est de pire en pire et que là la nausée qu’elle est en train de subir devient de plus en plus compliquée à gérer. Raison pour laquelle elle ne bouge plus depuis tout à l’heure. Elle a l’impression que c’est un peu mieux quand elle est à l’horizontale et les coups de vent qui passent par la porte vitrée, ouverte, lui font du bien. Mais ça lui donne aussi un peu peur de se relever maintenant.

Enfin, la croisière est arrivée ! Lorsque Naleya m’avait offert un billet pour mon anniversaire, je n’avais pas pu cacher ma joie. Ça allait être ma toute première croisière, en compagnie de la jeune femme en prime. Elle n’aurait pu trouver mieux comme présent à m’offrir, chose que je n’avais pas caché, déclarant même qu’il s’agissait du plus beau cadeau. Je n’avais eu qu’une hâte : me retrouver le jour J. Le mois avait semblé long à passer, me rendant de plus en plus impatient au fil des jours et, lorsqu’on montait enfin sur le bateau, j’étais comme un gamin, émerveillé par tout ce que je pouvais voir. On n’avait pas vraiment pu faire le tour du bateau, celui-ci étant bien trop grand pour qu’on puisse le visiter aussi rapidement, et c’est notre cabine qu’on avait vite rejointe. Plutôt petite, mais elle semblait confortable, offrant en plus un balcon avec une vue plus qu’appréciable. Cette petite croisière s’annonçait très bonne et inoubliable.
Ce soir a lieu la soirée d’ouverture et bien s’habiller est primordiale. Pendant que Naleya enfile ses vêtements dans la chambre, je fais de même dans la salle de bain, enfilant mon pantalon et ma chemise, brossant ensuite mes dents tout en souffrant de la chaleur. La chemise encore ouverte, je sors quelques minutes après de la pièce où j’étouffais totalement, pour retrouver un peu la fraîcheur qu’apportent les coups de vent en entrant par la porte vitrée du balcon. D’un coup, je me sens mieux et, attrapant les pans de ma chemise, je m’apprête à la boutonner avant de me faire interpeller par la jeune femme. Je pose les yeux sur la belle, allongée sur notre lit, attendant qu’elle continue sur sa lancée. Ce qu’elle me confie me fait légèrement grimacer. « Pourquoi tu me l’as pas dit plus tôt ? » Si elle a fait cette découverte, c’est qu’elle a eu au moins quelques nausées avant que la soirée pointe le bout de son nez. Tranquillement, je viens m’installer à ses côtés sur le lit, positionnant mon bras de sorte à pouvoir appuyer ma tête sur une main, pendant que l’autre caresse le bras de la belle. « Comment tu te sens ? T’as besoin que j’aille te chercher un cachet ? » Ça pourrait au moins lui faire un peu de bien, lui permettre de passer une bonne soirée et d’avoir un peu de répits avec les nausées. « On peut rester ici si tu veux ce soir ? Je préfère que tu te reposes que d’aller à une soirée avec de la musique, de la nourriture partout, et peut-être un magicien qui traîne dans le coin. » Certes, j’ai faim, mais je ne me ferais pas prier pour mettre ça en second plan et m’occuper du bien-être de Naleya à la place.

Naleya n’est jamais montée sur un bateau, encore un truc dont elle n’a jamais eu l’occasion quand elle était petite au Kenya, vu qu’elle n’a que rarement quitté la réserve dans laquelle elle passait la majorité de son temps avec ses parents, et pas non plus après son arrivée à New York, les moyens de sa famille d’accueil ne pouvant pas leur permettre. Alors elle n’avait jamais pu savoir avant aujourd’hui si elle avait le mal de mer ou non. Elle s’était dit que ça devrait aller, elle n’avait jamais eu de mal des transports, autres que le bateau, ça lui semblait être un bon point pour penser que là ça serait pareil, mais en fait non. Allongée sur le lit, les yeux fixés sur le plafond de la cabine, elle essaie de se concentrer pour oublier que ça tangue trop pour son corps qui n’arrive pas à résister à la houle, mais elle ne peut pas faire autrement que de finir par accepter que c’est impossible. « Je pensais que ça passerait, que c’était pas grand-chose, juste les premières minutes le temps de m’habituer. Mais là je me sens vraiment pas bien. » C’était encore supportable jusqu’ici, le temps qu’ils se posent, qu’ils installent tranquillement leurs affaires, se préparent pour la soirée d’ouverture, mais sa limite est maintenant atteinte. Son regard bouge enfin, se tournant vers lui quand il vient se mettre à côté d’elle sur le lit et ce qu’il dit ensuite la fait sourire. Elle adore chaque jour un peu plus ses petites attentions envers elle et elle ne se lassera surement jamais de le voir prendre soin d’elle à ce point. Se redressant elle se met en position assise, mais elle ressent vite la nausée se manifester un peu plus. Elle ne va pas pouvoir tenir comme ça longtemps, ça c’est sûr. « Je crois qu’il me faudrait des cachets oui, on devrait peut-être aller à l’infirmerie. » Ils doivent avoir plus que l’habitude de ce genre de cas, ils auront forcément des trucs à lui donner pour combattre les symptômes. Mais pour ça il va surement falloir qu’elle soit là et elle est donc bien obligée de se lever pour y aller. Ce qu’elle fait, se mettant sur ses deux pieds, et tentant au maximum de fixer droit devant elle. « Ça ira surement vite mieux et on pourra profiter de la soirée, ce serait quand même dommage de louper le premier événement. » Son sourire s’agrandit un peu plus et elle lui tend la main pour qu’il se relève, et qu’ils puissent partir vers l’infirmerie. Mais il n’aura même pas le temps d’être debout qu’elle lâche sa main, pour mettre la sienne sur sa bouche et courir vers la salle de bain, s’accroupir devant les toilettes, et y vider le contenu de son estomac. Elle aurait vraiment dû faire quelque chose avant, elle n’aurait peut-être pas commencé son séjour en vomissant, ça lui apprendra à toujours vouloir retarder le moment de s’inquiéter quand elle est malade.

Naleya me fait un aveu sur ce qu’elle a compris depuis notre arrivée sur le bateau. J’aurai préféré le savoir bien avant, mais est-ce que je peux lui en vouloir d’avoir omis ce petit détail alors que, de mon côté, je lui cache une maladie que j’ai depuis des années ? Non, absolument pas. Alors au lieu de me révolter, je m’installe à ses côtés, la questionnant sur son état actuel. J’en viens même à lui proposer qu’on reste dans notre chambre pour qu’elle se repose, lui soutirant un sourire. Elle s’assoit, approuvant mon idée d’aller chercher des cachets, puis elle se met debout. Souriant en voyant le sourire qu’elle me lance, quelque peu rassuré de voir qu’elle ne va finalement pas si mal que ça, je ne dis rien lorsqu’elle décline mon offre de louper l’ouverture de la croisière. À la place, je saisis sa main, prêt à me lever à mon tour avant que la belle me lâche. Fronçant les sourcils, j’ai à peine le temps de la voir courir dans la salle de bain, l’entendant vomir quelques secondes après. Ok, je retire ce que j’ai dit, elle va vraiment mal. Je me lève et me dirige dans la salle d’eau, la découvrant accroupis devant les toilettes. Je m’assois à ses côtés, relevant ses cheveux d’une main pour qu’ils ne se salissent pas et caressant son dos de mon autre main. Et je patiente, attendant calmement que les vomissements s’espacent un peu plus. Lorsque c’est le cas, j’ouvre enfin la bouche. « On va aller à l’infirmerie pour que tu prennes un cachet. » C’est acté ça, sûr et certains. Je me vois mal la laisser dans cet état. « Ensuite, on attendra de voir comment tu te sens pour décider si oui ou non, on assiste à la soirée. » Je ne lui laisse pas vraiment le choix pour le coup, sa santé passe avant -plutôt ironique de la part de quelqu’un qui se fiche royalement de la sienne-. « Mais pas de mensonge, ok ? Si tu te sens toujours pas bien, on revient ici, on prend pas de risques inutiles. » Je tiens à le préciser parce que, la connaissant, même si elle a toujours des nausées, elle ne voudra pas qu’on manque la soirée. Hors, actuellement, cette soirée est le cadet de mes soucis. Qu’on y aille ou pas, ça m’est complètement égal. « Tu me dis quand tu penses que ça devrait aller et on y va. » Que j’ajoute tout en continuant à lui caresser le dos.

Comme d’habitude à chaque fois qu’elle est malade, Naleya regrette de ne pas s’être souciée de son mal être plus tôt. Elle le sait pourtant, c’est tout le temps la même chose, et malgré tout elle a recommencé, encore une fois, essayant d’oublier la nausée et de faire comme si tout allait très bien. Et, encore une fois, maintenant qu’elle a la tête dans les toilettes en train de vomir ses tripes, elle se sent débile. Tout ça parce qu’elle trouvait dommage de manquer ce qui est surement la soirée la plus importante de tout le séjour. Elle trouve toujours ça dommage, mais elle n’a plus vraiment le choix que d’envisager de ne peut-être pas y aller. Peut-être, parce qu’elle n'abandonne quand même pas l’idée. Son estomac la laisse enfin tranquille après quelques minutes, complètement vide, elle n’a plus rien à renvoyer, et la main d’Anton qui caresse son dos depuis tout à l’heure est réconfortante, l’aidant à se détendre doucement. Elle ne peut qu'acquiescer à ce qu’il propose ensuite, l’infirmerie étant définitivement un passage obligatoire, et elle continue d’espérer que ça passera assez rapidement pour qu’ils ne loupent pas tout de l’ouverture. « Ok, pas de mensonges. Mais si je te dis que je vais bien, c’est que ce sera la vérité, alors on y va. » Autant elle est du genre à ne pas dire quand elle va mal, autant lui peut se mettre à trop veiller sur elle même quand elle va beaucoup mieux. Alors ça doit marcher comme un deal, dans les deux sens. Elle reste encore dans sa position quelques secondes, profite encore un peu des caresses, puis finit par se relever, se tournant directement vers le lavabo. « Il faut juste que je me lave les dents. » Plutôt deux fois qu’une d’ailleurs, voire trois, et elle passe donc plusieurs minutes à les brosser, crachant et remettant du dentifrice plusieurs fois pour essayer d’avoir l’haleine la plus fraîche possible. Puis elle enfile ses baskets, qui jurent avec sa robe de soirée et lui donne un air un peu ridicule, mais là elle s’en contre fout pas mal, et enfin elle mêle ses doigts à ceux de son coloc pour sortir de la cabine et rejoindre l’infirmerie. La consultation ne dure pas très longtemps, ils lui posent les questions basiques, lui donnent des bracelets à mettre à un point précis du poignet, lui expliquent que le mal de mer est dû à une perturbation des informations envoyées à son centre de l’équilibre, dans l’oreille interne, à cause des mouvements contradictoires entre le corps et la mer, et qu’ils sont donc supposés contrer ça. Si au début elle se dit que ce sera surement comme pisser dans un violon, c’est-à-dire totalement inutile, elle est pourtant surprise des effets que ça finit par produire quelques minutes plus tard. Ce n’est pas que de la connerie finalement, sur elle ça marche en tout cas. Ils lui donnent également quand même quelques cachets, au cas où, et Anton et elle peuvent alors repartir.

Rejoignant ma coloc dans la salle de bain, je m’occupe de relever ses cheveux tout en caressant son dos pour l’apaiser un peu. Puis je lui parle, lui fait une proposition qu’elle accepte, mais lui demande aussi de ne pas me mentir lorsque je la questionnerais de nouveau sur son état. Puisque ça arrivera, on le sait tous les deux que je m’inquiète bien trop pour les gens importants dans ma vie et elle en fait clairement partie désormais. À son tour d’émettre ses conditions, choses que j’accepte d’un hochement de tête avant de déclarer : « On a un deal. » Un compromis qui ne sera pas simple à respecter, autant pour elle que moi, mais pour lequel il faudra faire des efforts. Naleya finit par se lever, déclarant qu’elle doit se laver les dents avant de partir et j’attends donc tranquillement qu’elle le fasse. Une attente un peu longue, la belle étant décidé à se laver les dents plus d’une fois pour ôter toute trace restante de ces quelques minutes passé la tête au-dessus des toilettes, mais je ne serais pas celui qui se plaindra. J’aimerai mieux l’embrasser avec une bonne haleine qu’une qui sent le vomis, c’est l’évidence même. Baskets enfilées, ce qui lui donne un drôle d’accoutrement, on file droit en direction de l’infirmerie. Le temps de la consultation, ma main tient toujours celle de la métisse, ayant clairement refusé de rester hors de la cabine pour m’assurer que tout se passerait bien. J’écoute ainsi les explications du personnel pendant qu’ils installent des bracelets sur le poignet de la jeune femme. Des méthodes qui me laissent dubitatif, qui sont comme pisser dans un violon à mes yeux et qui ne serviront pas. Pourtant, quand on sort de l’infirmerie quelques minutes plus tard, elle semble aller bien mieux que tout à l’heure -même si je mets ça sur le compte du cachet qu’elle a avalé avant de sortir de la cabine-. On retourne dans notre chambre pour qu’elle puisse poser les cachets supplémentaires, qui pourront sûrement être utiles pour le reste de la croisière, et pour qu’elle puisse changer de chaussures aussi. La connaissant, elle ne voudra pas se présenter devant tout le monde en robe et basket. Personnellement, pour moi elle reste quand même la plus belle, mais bon, mon avis est sans aucun doute biaisé par ce que je peux ressentir pour elle. Arrivé dans la chambre, je reste près de la porte, attendant patiemment qu’elle fasse toutes ses petites affaires, mais lorsqu’elle revient vers moi, fin prête, je saisis sa main pour entremêler nos doigts et la stopper dans sa démarche. Déposant un baiser sur son front, je regarde un moment son visage pour voir la mine qu’elle affiche et ne peux m’empêcher de lui demander ensuite : « Est-ce que tu vas bien ? » Elle ne m’a toujours pas dit si elle se sent mieux que tout à l’heure, alors je veux qu’elle me réponde droit dans les yeux. Ainsi, elle ne pourra pas mentir, je ne pourrais pas le manquer dans son regard.

Plus le choix, maintenant qu’elle vient de rendre tout ce qui se trouvait dans son estomac, elle est bien obligée d’arrêter de faire comme si tout allait bien et d’arrêter de croire que ça va finir par passer tout seul. Elle a clairement le mal de mer et ça ne risque pas de se soigner d’un claquement de doigt. Le passage auprès des médecins de bord sera donc une étape obligatoire. Mais avant ça ils concluent un deal. Elle devra lui dire la vérité sur comment elle se sent réellement et lui devra la croire. Les choses sont alors actées et après de longues minutes à se brosser les dents encore et encore, ils prennent la direction de l’infirmerie. Elle a beau être toujours pas mal patraque, ça la fait sourire de voir Anton qui ne veut pas la laisser y aller seule et qui ne lui lâche pas la main une seule seconde. On lui fournit tout le nécessaire, les médocs adéquats, et aussi des bracelets, supposés rétablir les points d’équilibre. Elle ne sait pas trop si c’est un effet placebo, mais elle s’en fout, puisqu’en tout cas ça semble marcher sur elle et rapidement les effets du mal de mer s’estompent. Il ne lui en faut pas plus pour repenser à l’idée d’aller enfin voir ce que donne la soirée d’ouverture de la croisière. Elle ne lâche toujours pas l’affaire et une fois de retour dans leur cabine, elle change donc de chaussures, bien décidée à y aller. Et évidemment ça ne manque pas, dès qu’elle est prête à partir Anton l’arrête devant la porte, lui prenant la main et la fixant sans rien dire quelques secondes. Alors elle penche légèrement la tête sur le côté et lui fait une petite moue l’air de dire “arrête un peu de t’inquiéter pour rien” avant qu’il ne finisse par lui demander si elle va bien. “Oui, bien mieux. C’est promis.” Maintenant qu’elle est vide de toute nourriture il n’y a plus rien à vomir de toute façon, elle a même un peu faim et ce n’est pas mieux de rester le ventre vide quand on a le mal de mer de ce que lui ont dit les médecins. C’est donc la parfaite occasion pour aller à la soirée, manger quelque chose. “Merci d’être venu et d’être resté près de moi pendant que je rendais le contenu de mon estomac.” C’est pas le genre de question auquel elle aurait pensé un jour, mais maintenant que c’est arrivé elle se dit qu’il aurait aussi bien pu rester loin, dans la chambre, et ne pas s’approcher. Voir quelqu’un vomir ça n’a rien de très agréable, ça n’aurait pas été très étonnant. Mais être la personne qui va mal ne l’est vraiment pas non plus, alors ça l’a touchée qu’il vienne la soutenir. N’importe quel geste d’attention venant de lui la touche de toute façon, même le plus ridicule ou minime.

Les vomissements de Naleya nous ayant entraînés dans la cabine des médecins de bord, c’est après un long moment à user de remèdes en tout genre qu’on finit enfin par sortir. Elle semble être en forme, en tout cas elle affiche une meilleure mine, mais je ne compte pas me fier qu’au visuel. J’ai besoin de son avis verbal et, c’est pour ça qu’après qu’elle se soit préparée, je l'intercepte avant qu’elle ne ressorte de la chambre, liant nos mains. Avant même que je puisse parler, la belle me lance son fameux regard, celui qui signifie qu’elle sait que je m’inquiète pour elle. Ce n’est pas la première fois qu’elle y a droit depuis plusieurs mois, depuis qu’elle est devenue importante au point où je me préoccupe de son bien-être. Je ne me démonte toutefois pas et lui pose ainsi la question qui me brûle les lèvres depuis notre retour dans notre cabine. J’hoche positivement la tête à l’entente de sa réponse, souriant de satisfaction. Elle ne ment pas, elle se sent réellement mieux et ça me rassure bien plus maintenant qu’elle l’a dit à voix haute. Ses remerciements me font secouer la tête de façon négative. « T’as pas à me remercier, Naleya. » Je sers un peu plus sa main dans la mienne, l’attirant un peu plus contre moi grâce à cette pression et continue : « Je vais pas dire que c’était normal, juste que je pouvais tout simplement pas te laisser seule dans cet état. » Je lui décroche un léger sourire, déposant un chaste baiser sur ses lèvres avant de me reculer et d’ajouter : « Allons donc remplir ce petit estomac maintenant ! » Et le mien aussi par la même occasion puisque je ne sais pas pour elle, mais moi, j’ai faim. Encore plus qu’en début de soirée. Fermant la porte derrière nous, on part donc en direction de la salle principale pour profiter de cette soirée de bienvenue.
Ce n’est que plusieurs heures plus tard qu’on revient dans notre cabine. Porte fermée, je m'assois sur le lit pour retirer mes chaussures, puis commence à déboutonner ma chemise tout en levant le regard vers la jolie métisse. « C’était une bonne soirée. Si elles sont toutes comme ça, cette croisière risque d’être inoubliable. » Même si contrairement à moi, elle n’a pas pu abuser d’un peu d’alcool. Mon côté protecteur a une fois de plus pris le dessus et j’ai veillé au grain. Après tout, elle a pris des médicaments juste avant, hors de question de risquer quoi que ce soit en ingurgitant des boissons alcoolisées ensuite. Cette pensée me fait me lever et me diriger vers la belle, mes mains glissant sur ses hanches tandis qu’une petite moue déforme ma bouche. « Tu m’en veux pas trop, hein ? » Que je lui demande en arborant l’air le plus mignon que je puisse faire.