because i had you / waxyne

Une tonne de choses à faire aujourd'hui et si peu de temps pour les réaliser. Demain soir c'est le bachelorette party d'une de mes copines et comme j'organise déjà son mariage, elle a demandé à ce que j'organise aussi cette petite fête pour qu'elle puisse profiter de sa dernière soirée de célibataire avant le grand jour. Comme je l'apprécie beaucoup, j'ai accepté même si normalement ce sont les demoiselles d'honneur qui devraient se charger de cela et que j'ai bien moins confiance en moi pour la réalisation de ce genre de soirées que pour un mariage. J'ai fait mes recherches, comme à mon habitude je fais toujours tout ce qui est en mon pouvoir pour que la personne soit heureuse et je me mets encore plus de pression cette fois-ci puisque c'est mon amie. Izabella passe la journée avec Victoria et sa fille Paige aujourd'hui. Lorsque j'ai appelé ma meilleure amie en panique hier, elle m'a tout de suite proposé de prendre Izabella avec elle pour me donner plus de temps pour acheter tout ce que j'ai besoin pour cette soirée de demain. Plusieurs magasins déjà fait, je coche au fur et à mesure des éléments de sur ma petite liste que j'ai soigneusement pris le temps de réaliser avant de partir. Ma voiture bien remplie, je décide d'arrêter au supermarché pour acheter un peu de nourriture pour l'appartement avant d'y retourner justement. Poussant mon panier dans les allées du supermarché, j'ai la tête un peu ailleurs, tentant de me concentrer sur l'autre petite liste que j'ai dans les mains. M'approchant des réfrigérateurs où les pots de glace se trouvent, je me dis qu'il serait peut-être bien de m'acheter un ou deux pots et retourner à la maison pour regarder un film pendant qu'Izzie s'amuse avec Paige et ma meilleure amie. Bon, c'est peut-être un peu déprimant comme fin d'après-midi - encore plus comme plan pour la soirée - mais je ne profite pas suffisamment de mon temps seule à la maison et je crois qu'après cette journée dans les magasins, regarder un film et manger de la glace va très certainement me faire le plus grand bien. En train de débattre mentalement sur quelle saveur choisir, je tourne la tête quelques secondes et regarde immédiatement ailleurs en le voyant. « Eh merde! » Je pousse un long soupire, tentant de m'échapper de cette situation. J'espère sincèrement qu'il ne m'a pas vu et surtout que si c'est le cas, qu'il ne vienne pas me voir. Mes deux mains occupées avec les nombreux choix de pots de glace que j'ai dans les mains, je tente de pousser mon panier par la même occasion pour au moins m'éloigner et éviter cette rencontre avec mon ex fiancé. Je l'admets, c'est peut-être un peu parce que je suis très loin d'être à mon meilleur et que mon coeur bat encore à cent mille à l'heure quand je le vois. Je sais que Warren m'a déjà vu de toutes les manières possibles, au naturel, bien habillé, au lit, bref, sauf que depuis que nous ne sommes plus ensemble, les très rares fois que j'ai eu à le voir, j'ai tenté d'être au top de ma forme pour avoir l'air de bien aller alors que ce n'était pas vraiment le cas. N'osant pas regarder à nouveau derrière moi, je mets simplement tous les pots de glace que j'ai dans les mains et change rapidement d'allée. Ce n'est qu'une fois persuadée de l'avoir éviter que je laisse mon panier à quelques centimètres de moi pour prendre des biscuits pour Izzie pensant que je vais très certainement devoir retourner sur mes pas pour aller déposer tous les pots dans le réfrigérateur. En me retournant vivement pour aller chercher mon panier, je tombe face à face avec ses magnifiques yeux qui me font encore perdre tous mes moyens et ce petit sourire en coin que je connais trop bien. « Oh euh... salut Warren.. » Agir comme si je ne l'ai pas vu avant c'est certainement la meilleure solution.

CODAGE PAR AMATIS | @WARREN DIMITRIOS

Faire les courses ne m’a jamais attiré. Je suis le parfait préjugés du type qui fourre dans son cadi ce qu’il trouve d’intéressant, sans forcément être satisfait de ce qu’il prend. De la malbouffe, quelques légumes et fruits, du soda. Aucune bière, aucun alcool. Chez moi, c’est vide de bouteille qui pourrait engendrer toutes tentations. C’est ce que m’a appris mon association, et le tuteur qui m’aide à reprendre ma vie en main. Du moins, le tuteur qui m’a pris en charge. Je ne me suis jamais considéré comme alcoolique, mais l’alcool me rappelle beaucoup trop mes vieux démons. Quand je bois, je suis mauvais et trop dépressif, prêt à faire une connerie. Il n’y a aucun moyen pour que je repasse par cette étape difficile de ma vie. Je vagabonde à travers les rayons mais finit par me stopper lorsque je tourne au rayon surgelé. J’ai le souffle coupé et le cœur serré. La raison ? Maxyne, devant les pots de glaces qui semblent ne pas m’apercevoir. Du moins, avant qu’elle ne détourne une seconde la tête, et se reconcentre sur la glace. Oh, je sais qu’elle m’a vu et qu’elle fait exprès de m’ignorer. Oh, je sais qu’elle va…fuir. Tiens donc. Elle s’éloigne à tout prix du rayon à l’opposé de moi, et je soupire. Si les deuxièmes chances existaient vraiment, j’aurai aimé qu’elle m’en donne une. Mais, je n’en ai pas le droit. Je n’y ai jamais le droit. J’aurai dû, putain j’aurai dû respecter ma promesse de la laisser tranquille en tournant des talons et partir, mais je n’y arrive pas. Je suis trop faible. Alors j’avance en espérant la croiser de nouveau, parce que ça fait des semaines que je ne l’ai pas vu. Et elle est là, dans le rayon biscuit, de dos. Je m’approche doucement, avant qu’elle ne se tourne et ne reste bloquée face à moi. Je n’arrive pas à enlever ce sourire de mes lèvres, parce que c’est ce qu’elle m’inspirera toujours. Même si, au fond, après trois ans, je ressens encore beaucoup de culpabilité. « Oh euh…Salut Warren.. » Sa douce voix, même si elle est gênée, m’a manqué. Ses yeux, son visage, ses lèvres. Après trois ans, je devrais passer à autre chose. Je devrais pouvoir me dire que mon histoire avec Maxyne est du passé, mais à chaque fois que je l’aperçois, ça me fou une claque. Comment ais-je pu être aussi con ? Comment ais-je pu lui fais du mal ? « Bonjour Max » Mauvaise habitude, je l’appelle par son surnom, que j’adorais tant. Je la détaille une seconde, de la tête en entier comme pour pouvoir m’imprégner à nouveau de son visage et de ses formes. Je n’ai pas la force d’aller chercher ma propre fille chez elle – comme elle n’a pas la force de venir la chercher chez moi. Je sais que je nous ai détruits et que je pourrais jamais réparer ça. Je suis bon qu’à ça, de toute manière. Tous ceux qui m’approchent finissent blessé ou détruit. Je ne sais même pas quoi lui dire. Quoi dire après une séparation comme ça ? Quoi dire après tant de mois à s’éviter ? Quoi dire après autant de haine, de désespoir et d’amour gâché ? Je baisse les yeux et finit par ajouter : « ça me fait plaisir de te voir » La seule vérité dans mes pensées. Parce que je sais que si je ne suis pas le véritable amour de Maxyne, elle a été le mien. Et je dois vivre avec cette erreur jusqu’à la fin de ma vie.

J'aurais vraiment dû retourner chez moi après avoir terminé les courses. Me contenter de ce qu'il y a déjà à l'appartement pour me faire à manger surtout et ne pas arrêter au supermarché. Non, il a fallu que j'entre ici et que je passe visiblement trop de temps devant les pots de glaces à choisir quelle saveur me plaît le plus et que je le vois lui. Warren, la personne que je tente d'éviter depuis des années. Ce sont mes parents où les siens qui s'occupent de faire les voyagements pour Izzie parce que je refuse de le voir et il refuse de me voir lui aussi. Ça me fait beaucoup trop mal et chaque fois que je l'ai croisé sans le vouloir où que je l'ai aperçu de loin, ça a été suffisant pour me chambouler complètement le cerveau et je sais que juste en ayant posé quelques secondes sur lui aujourd'hui, je vais très certainement penser à lui pendant les prochains jours alors que je tente du mieux que je peux de l'oublier depuis des années déjà. Un peu paniquée, la seule solution que je trouve est de tenter de l'échapper en changeant tout simplement d'allée. Je sais que c'est loin d'être la chose mature à faire, mais je m'en fiche. Souhaitant presque avoir passé inaperçu, je tente de continuer à finir le plus rapidement possible ce que j'ai à faire comme courses ici afin de pouvoir retourner vite chez moi et manger ma glace en pensant évidemment à Warren Dimitrios que je suis incapable de sortir de ma tête.Soufflant un bon coup, je prends une boîte de biscuits pour ma fille, mais évidemment, en me retournant je tombe face à face avec Warren. Un peu trop près à mon goût, j'arrive à sentir son parfum qui m'a toujours rendu folle et légèrement perturbée par cette odeur qui vient caresser mes narines, je recule d'un pas, déjà désemparée par ce regard qui m'a longtemps ensorcelé et ce putain de sourire qui vient jusqu'à me chatouiller l'estomac. Je tente du mieux que je peux de rester en contrôle, mais c'est vraiment très compliqué de le faire convenablement avec lui devant moi. Après toutes ces années, j'ai l'impression en plus que tout ce que je ressens est amplifié et ça m'énerve. « Bonjour Max » Un pincement au coeur en entendant sa voix et surtout l'entendre employer ce surnom que beaucoup de mes proches utilisent, mais qui soudainement ne me plaît plus tant que cela. Tant de souvenirs me reviennent en tête, tant de choses auxquelles je ne devrais pas penser parce qu'il a tout détruit, qu'il m'a brisé le coeur avant notre mariage, juste avant de m'unir à lui à jamais comme je le voulais tant. Tout se déroulait, tout semblait être prêt pour le plus beau jour de ma vie qui n'est maintenant qu'un vague souvenir qui n'a même jamais existé. « Ça me fait plaisir de te voir » Non putain. Il ne peut pas dire me dire ça parce que je sais que je ne sais pas ce que je vais répondre. Je ne peux certainement pas lui dire la vérité en tout cas, je dois rester forte, montrer que j'ai passé à autre chose même si c'est complètement faux. De toute façon, vais-je vraiment y arriver? Je ne mens jamais, encore moins à lui. « Je ne savais pas que tu venais faire tes courses ici.. » Des paroles vides de sens, mais pourtant bien suffisantes pour changer de sujet et ne pas lui dire que moi aussi ça me fait plaisir de le voir parce que je sais que ça ne finirait pas vraiment bien toute cette histoire. Je cherche encore à éviter son regard, mais je n'y arrive pas, mes yeux sont constamment attirés vers les siens.

CODAGE PAR AMATIS | @WARREN DIMITRIOS

Elle est belle. Encore plus belle que dans mes souvenirs. Je l’ai déjà croisé quelques fois au loin, sans forcément osé l’approcher. J’avais pu l’étudier au loin, pour savoir comment elle surmonter notre rupture. Des deux, je pense qu’elle s’en est mieux sortie que moi, mais jamais je n’oserai lui avouer ça. Je continue à faire les mêmes erreurs, celle qui me coutent le plus – qu’est ce qui tourne pas rond chez moi ? C’est ce que je me demande chaque jour. La voir devant moi me rappelle ce que j’avais autrefois et forcément, ça me fou un coup au moral. Mais je garde la tête haute pour lui prouver que je ne suis plus ce mec stupide que j’étais il y a trois ans. « Je ne savais pas que tu venais faire tes courses ici » Elle ne relève même pas ce que je viens de lui dire – ou peut-être veut-elle simplement changer de sujet ? Je ne sais pas. Mais toute son attitude m’indique que si elle pouvait me fuir, là, maintenant…elle le ferait. J’hausse les épaules en me passant une main dans mes cheveux : « Faut bien remplir le frigo » Mais….sérieusement, Warren ? Bonjour l’ado de 14 ans qui ne sait plus parler à une nana. Alors qu’elle ne sait plus trop où regarder, mon regard lui reste planté sur elle comme un pauvre addict’ qui tente de garder une vision claire et nette avant qu’il ne soit trop tard. Le silence s’installe entre nous progressivement et alors qu’elle reste plantée là, je fais un pas vers elle : « T’as besoin d’aide pour quelque chose ? » Un prétexte pour rester plus longtemps auprès d’elle ? Pouvoir sentir quel parfum elle porte aujourd’hui ? Pour simplement être aimable ? T’es pitoyable, mon pauvre…Pourtant, elle ne réagit pas. Je la connais assez pour savoir qu’à l’heure actuelle, elle tente de se trouver une excuse de merde pour pouvoir fuir. Parce que c’est ce qu’elle fait toujours en ma présence. Toxique. Une toxicité habituelle que j’ai toujours apportée autour de moi. « Je suis désolé…je vais te laisser tranquille. » Je baisse les yeux pour la première fois, serrant un peu plus mon panier à moitié rempli. « Passe une bonne journée, Max » J’aurai pouvoir faire les choses différemment, avoir une seconde chance et pouvoir me racheter. Mais n’importe quelle erreur que je fais, elle me suit toute ma vie. Je dois juste apprendre à vivre avec. Je vous l’ai dit non ? Je suis mon propre destructeur. Et pour le bonheur de Maxyne, j’ai depuis longtemps renoncé à tenter de me faire pardonner. Pour la laisser tranquille. Pour la laisser être heureuse. Même si c’est sans moi. Cela n’empêche qu’à chaque fois, j’ai ce petit espoir qui renaît et qui se meurt aussitôt. Putain, ça fait mal.

Ce regard, ce sourire, ce visage parfait. Tout de lui m'attire encore. Tellement que je dois me faire violence pour ne pas m'approcher de lui, pour garder mes distances. Je tente d'éviter son regard, mais ses yeux m'ensorcellent tellement que je n'y arrive pas. Pas suffisamment longtemps à mon goût en tout cas. Puis chaque fois que je le regarde à nouveau, ses yeux à lui n'ont pas changés de position. Il me regarde toujours avec admiration, probablement en train de tenter d'observer chaque petit détails de moi. Et son regard, il m'intimide. Comme il a réussi à le faire la première fois que je l'ai vu, avec son sourire charmeur et ses phrases tout autant convaincantes les unes que les autres. Warren il a toujours su comment me parler pour me faire craquer, j'étais faible face à lui et quelque part, je le suis encore en ce moment, bien plus que par le passé même puisque peu importe ce qu'il a fait, je n'arrive pas à l'oublier ni même à passer à autre chose. C'est ridicule je le sais et tout le monde me dit que je dois vivre ma vie, profiter de ma jeunesse et faire autre chose que travailler et m'occuper d'Izzie, mais même si je sors, même si je tente de rencontrer d'autres hommes, chaque fois que je regarde ma fille, je vois Warren dans ses yeux et mon coeur s'arrête presque de battre à chaque fois. Comme présentement alors que je suis devant lui. « Faut bien remplir le frigo », « Oui.. tu as raison. » Stupide. C'est exactement ce que je suis. Tout ce temps sans le voir et ce sont les seules choses que je dis? Vraiment? Je hausse doucement les épaules, regardant curieusement ce qui se trouve dans son panier. Quelques articles seulement, ce n'est certainement pas ce qui va remplir son frigo, et pourtant, je ne dis rien de plus, ne m'autorisant même pas à passer un commentaire sur ce qu'il achète. Il tente autant que moi de changer de sujet j'imagine. « T’as besoin d’aide pour quelque chose ? » Surprise par sa question, je tente de trouver une excuse, mais je n'arrive pas à me décider sur la phrase parfaite à dire pour poliment refuser. « Je.. » Rien du tout. Plus rien ne sort de ma bouche alors qu'avant, il n'arrivait jamais à m'arrêter de parler. « Je suis désolé…je vais te laisser tranquille. Passe une bonne journée, Max » Encore ce petit surnom qui sonne si doux à mes oreilles lorsque c'est lui qui le dis. Et moi je me retiens presque pour ne pas l'appeler par les surnoms affectueux que j'avais tendance à employer avec lui à l'époque. Puis, sans réfléchir une seconde, alors qu'il allait très probablement partir, je m'avance vers lui au moment où il se recule. « Warren attends.. » Que je dis à voix basse en levant les yeux vers lui. « Hm.. prends ça pour Izzie.. » Une autre boite de biscuits dans les mains, je la pose dans son panier presque vide et le regarde dans les yeux, ne pouvant pas m'arrêter cette fois. C'est vrai que ma fille ne va pas si souvent chez lui, mais elle sera contente d'avoir ses biscuits lorsqu'elle y sera. Un prétexte pour qu'il reste plus longtemps et pour le regarder une nouvelle fois? Peut-être bien.

CODAGE PAR AMATIS | @WARREN DIMITRIOS

Je ne sais pas comment réagir face à elle. Depuis le temps qu’on s’évite, se retrouver est devenu étrange. J’aimerai pouvoir lui dire combien j’ai merdé, combien notre rupture a été difficile pour moi, combien elle m’a manqué – et qu’elle me manque toujours. J’aimerai pouvoir m’excuser une nouvelle fois, lui prouver que j’ai changé, qu’elle a été la seule lumière dans ma vie depuis un moment. Mais j’ai beau vouloir tout ça, je sais très bien que ça m’est inaccessible. Et d’une certaine manière, c’est mieux comme ça. Qu’est-ce que je fous encore là ? A lui faire la conversation ? Je ne sais pas. Je devrais partir, la laisser tranquille mais je n’y arrive pas. C’est comme si ma dépendance envers elle revenait me frapper d’entre les morts. Je reste scotché face à elle, à lui demander si elle a besoin de quelque chose. Sa simple réaction n’en étant pas une, tout m’indique que je ne suis toujours pas le bienvenu dans son monde. Par dépit – par tristesse aussi – je finis par lui annoncer que je devrais la laisser tranquille. C’est mieux ainsi, non ? Pourquoi est-ce que j’ai mal à la poitrine soudainement ? Pourquoi est-ce que l’idée de la voir autant mal et hésitante envers moi me fait si mal ? Parce qu’après toutes ses années, j’ai cette horrible impression que ni elle, ni moi, n’avions réussi à passer à autre chose. « Warren attends…. » Elle m’arrête net dans ma fuite, comme une lueur d’espoir dans mon cœur détruit. Max, ma douce max, pourquoi ai-je osé te perdre ? Elle s’avance, sa boite de biscuit dans la main, et s’approche de moi. Mon cœur fait littéralement un bond dans ma poitrine lorsque, par sa proximité, je sens son parfum fleural et sucré m’enivrer. « Hm…prends ça pour Izzie » Elle se penche, la dépose dans mon panier bien trop vide avant qu’elle ne captive mon regard une seconde. Ma notion de temps s’écroule. Mes convictions et barrières aussi. Tout ce que je m’étais dit parte en fumée en un rien de temps. J’ai l’impression de me retrouver des années en arrière où cette femme extraordinaire était la mienne. Allait être officiellement la mienne. Maxyne, je ne l’ai jamais oublié, parce que même si j’ai eu des relations – elles n’ont jamais été aussi intenses et sincère que celle que j’ai eu avec elle. Aucune qui m’a donné autant de bonheur, autant d’espoir et d’envie. J’osais espérer qu’elle puisse chasser mes démons, afin que cette fin – oui ce bonheur que j’ose attendre m’arrive enfin – mais ils ont été trop forts. Ils ont été si puissants qu’ils ont fini par briser la seule chose de bien qu’il me restait. J’oublie de respirer tant sa proximité m’atteins. J’ai envie de pouvoir toucher ses lèvres bien rosies, de pouvoir glisser mes mains dans ses cheveux d’or, de pouvoir sentir sa respiration sur ma peau froide. Oh, je me perds dans des souvenirs qui remontent si violemment que je me laisse totalement submergé. Ma main libre se lève, hésite une seconde mais vient se déposer doucement et tendrement sur sa joue. Ce geste m’électrifie une seconde, et me rappelle cette connexion parfaite que nous avions. Je suis autant figée qu’elle ne l’est, et pendant une seconde j’ai envie de plus. Mais lorsqu’un gamin passe dans le rayon en criant, ça me fait presque sursauter et ma main retombe contre mon corps. Merde, c’était quoi ça ? Merde. Merde. Merde.  « Je… J’aurai pas dû » Je me recule d’un pas, par sureté et me rends compte que j’ai horriblement besoin de sortir d’ici. J’ai besoin de m’éloigner parce que je me rends compte à quel point j’ai jamais vraiment guéri de ce que je lui avais fait, de tout ce que j’avais perdu en une fraction de seconde. Et que tout ça…me pèse encore bien trop. « Je dois y aller » dis-je en balbutiant, et me retourne sans lui laisser le temps de me contredire. J’oublie les courses, le paquet de biscuits pour Izzie, j’ai surtout besoin d’aide. Alors, j’abandonne mon panier dans un coin, et sort de ce supermarché maudit.

Toute cette situation me semble si fausse et pourtant il est bel et bien devant moi. Sa voix est si douce à mes oreilles et m'a tellement manqué. Tout comme sa façon de me regarder même si cette vulnérabilité dans ses yeux me fait mal. Son sourire arrive encore à venir me réchauffer le coeur, et je pourrais facilement me perdre dans tous ces souvenirs qui me reviennent de nous deux. Du temps où j'étais heureuse, où il me rendait heureuse avant de me briser complètement le coeur. Une partie de moi a encore de la difficulté à croire qu'il a pu me faire cela alors qu'il semblait tellement amoureux de moi. Je sais pourtant que Warren n'a pas vécu des moments faciles dans sa vie. J'ai toujours voulu être présente pour lui, j'ai tenté du mieux que je pouvais d'être un baume sur son coeur si fragile et je pensais honnêtement avoir réussi à le faire, mais c'est mon coeur à moi qui a arrêté de battre la journée où il m'a annoncé m'avoir trompé. D'abord resté silencieuse, je l'ai regardé trop longtemps sans savoir quoi lui dire avant de fondre en larmes devant lui. Moi qui a toujours cru au véritable amour, aux âmes-soeurs, au coup de foudre. J'étais certaine que Warren était l'homme de ma vie et quelque part, une partie de moi le pense encore, c'est d'ailleurs sans doute pour cette raison que je n'arrive pas à rencontrer d'autres hommes, que je suis surtout incapable de ressentir ce que Warren a réussi à me faire ressentir. Et même si je refuse de le voir depuis, la Maxyne trop gentille ne peut pas l'empêcher de voir sa fille. Et maintenant que je me trouve devant lui, dans un supermarché, sans savoir quoi lui dire, je comprends pourquoi j'ai refusé de le voir toutes ces années. À cause de la douleur profonde que je ressens en ce moment, de celle que je vois dans ses yeux et de cette histoire, qui, je sais très bien, était bien loin d'être terminée. À la seconde où j'ai perdu Warren, mon monde entier s'est écroulé. Et Izabella est la bouée de sauvetage qu'il me fallait même si elle me fait constamment penser à son père et que ça me fait un pincement au coeur chaque fois qu'elle parle de lui. Les biscuits déposés dans son panier beaucoup trop vide, je lève les yeux en sa direction, mon visage beaucoup trop près du sien. Je sens mon rythme cardiaque accélérer, j'ai peine à respirer convenablement. L'effet qu'il me fait encore à ce jour n'est pas normal et pourtant, je me perds encore dans son regard qui me supplie presque de m'approcher de lui. Sa main se pose délicatement sur ma joue. J'ai l'impression de revenir des années en arrière et tout ce que j'ai envie de faire est de l'embrasser, même si je sais que je ne devrais pas. Il est beau. Merde il est beaucoup trop beau. Et à la seconde où je m'approche dangereusement de lui, un enfant qui crie vient interrompre ce moment. « Je… J'aurai pas dû » Désemparé, il se recule et cette culpabilité dans les yeux me fait mal. Pourquoi est-ce que j'étais aussi prête que lui à aller plus loin alors que je ne devrais pas? Pourquoi me fait-il encore autant d'effet après tant d'années? J'en viens à me demander ce qui aurait pu arriver si ce gamin n'était pas passé par là. Est-ce que j'aurais vraiment embrassé Warren Dimitrios dans une simple allée du supermarché? « Je dois y aller » Au moment où j'ouvre la bouche pour dire quoique ce soit, il est trop tard, il a déjà filé à toute vitesse pour fuir et je reste figé là sans rien faire pendant quelques secondes. Qu'est-ce que je suis supposé faire maintenant? Je le suis ou je continue à faire mes courses comme si je ne l'ai jamais croisé? Je souffle un bon coup et sans trop réfléchir, je laisse mon panier là et sort rapidement du supermarché pour le rattraper. Pour quelle raison? Je ne sais pas. Et surtout pour lui dire quoi? Aucune idée. Mais avec ce regard de détresse totale qu'il avait dans les yeux, il est hors de question que je le laisse seul. Et c'est la Max gentille qui refais surface. « Warren! » Arrivant finalement près de lui dans le stationnement du supermarché, j'attrape son bras et il se retourne vers moi. Encore trop près de lui, je reste silencieuse un moment avant d'ouvrir finalement la bouche. « Je.. j'ai aucune idée si c'est une bonne idée, mais.. j'ai une tonne de choses dans la voiture et pas suffisamment de bras pour tout transporter dans la salle où je dois me rendre.. » Dis-je en réclamant presque son aide. Sans doute un prétexte pour qu'il reste avec moi plus longtemps. Mais pourquoi est-ce que je fais ça? Et surtout, va-t-il vraiment accepté? J'en doute.

CODAGE PAR AMATIS | @WARREN DIMITRIOS

J’arrête tout. J’arrête de penser, de respirer, de cligner des yeux, de bouger. Je ne ressens que cette connexion à la seconde où j’ai posé ma main sur sa joue si douce qui rougie déjà. Je suis hypnotisé par la beauté de ses yeux et ce qu’ils me renvoient. Ce n’est pas un miroir, non. Parce que je peux y lire toute la douleur que Max a pu subir à cause de moi, de toute celle qu’elle éprouve encore aujourd’hui. Oh, je peux la reconnaître dans n’importe quelle circonstance parce qu’elle m’a trop souvent accompagnée. La douleur est fidèle au poste, difficile à déloger. J’ai mis du temps à enlever cet éclat dans mes yeux – et encore parfois, j’en vois des vestiges dans le miroir. Ça me fait mal de voir qu’elle éprouve toujours cette même douleur envers moi. Tout autant mal de voir qu’elle est incapable de s’éloigner de moi. Malgré tous mes efforts pour rester loin d’elle, malgré toute la haine qu’elle peut posséder envers moi, il suffit d’un simple instant – d’une putain de seconde pour m’égarer dans son regard, dans sa beauté, dans son monde. En ais-je vraiment le droit ? Est-ce que je le mérite ? Je ne crois pas. Pourtant, c’est un endroit où j’aimerai pouvoir rester, parce que j’ai toujours été merveilleusement bien avec elle. J’ai souvent pensé qu’elle aurait pu être ma planche de salut. Genre, vraiment. Avec toutes ses années à broyer du noir, j’avais enfin trouvé mon rayon de soleil et mon égal. Mais il a fallu que je sois assez stupide pour la briser, elle-aussi. Quel con ! J’ai encore moins de souffle lorsque j’ai l’impression qu’elle avance vers moi. Attends quoi ? Elle fait quoi ? M’embrasser ? Lorsque ce petit qui cri me ramène à la réalité, je suis désorienté. Impossible de reprendre possession de mes pensées, sans imaginer ce vers quoi j’étais en train de glisser doucement. Je m’étais promis de la laisser tranquille. Je m’étais promis de ne plus rentrer en collision avec elle. Elle mérite bien plus qu’un pauvre con qui l’a trompé. Elle mérite le monde, pas un pauvre dépressif qui peut la blesser. Alors, encore une fois je fuis, car c’est ce que je fais de mieux. Fuir au moment opportun est devenu un nouveau jeu, incapable d’affronter mes démons. J’ai besoin d’air, de pouvoir retrouver mes esprits et ce n’est clairement pas avec elle autour que je vais y arriver. Lâchant Max, le panier et tout ce qui se passait, je sors du supermarché où les rayons du soleil m’éblouie une seconde. « Mais quel con ! » Je peste à voix haute. Maxyne a toujours eu ce pouvoir sur moi, et encore aujourd’hui, elle me prouve que je ne sais pas comment réagir avec elle. C’est comme si elle voulait que je sorte de ma zone de confort, à chaque fois. Elle me surprend, me bouscule et me fait questionne. Je me dirige vers la zone de vélo, pour m’éloigner vraiment de ce maudit supermarché, mais je m’arrête net en entendant sa voix. « Warren ! » Elle est déjà si proche qu’elle me saisit le bras pour me retourner. « Je…j’ai aucune idée si c’est une bonne idée, mais j’ai une tonne de choses dans la voiture et pas suffisamment de bras pour tout transporter dans la salle où je dois me rendre… » J’ai envie, putain. J’ai envie d’être avec elle, d’être là pour elle, de pouvoir passer un moment normal avec elle comme avant. Mais je sais que je n’en ai pas le droit. Je ne l’aurai plus jamais. Peut-être est-ce parce qu’elle compte encore beaucoup trop pour moi, parce qu’on n’oublie pas notre véritable amour si facilement, j’ose croire que pour son bonheur, je suis prêt à enfin oublier le mien. « Je crois pas que ce soit une bonne idée, Max » Ma voix est plus ferme, mon visage fermé. J’ai encore l’impression de passer pour le connard de service, mais pour son bonheur, j’ai besoin qu’elle croit que j’en suis un. « J’suis navré, je dois y aller » Le regard qu’elle me lance me brise le cœur, une nouvelle fois. Mais c’est peut-être mieux comme ça, qu’on en reste à Izzie. Même si tout me donne envie de rester près d’elle. Je ne pourrais jamais supporter l’idée de lui faire du mal une seconde fois. Hélas, je sais que ça finira par arriver. C’est ce que je fais tout le temps : détruire des vies.

Tout en moi me cri d'arrêter, de ne pas ressentir toutes ces choses pour Warren, mais je ne peux pas m'empêcher d'être encore toujours autant amoureuse de lui. Même après toutes ces années, même après ce qu'il m'a fait. Je sais que je ne devrais pas, mais c'est comme si je n'arrive pas à oublier à quel point j'étais heureuse avec lui avant qu'il m'annonce m'avoir trompé. Je sais que c'est sans aucun doute parce qu'il est le seul homme que j'ai réellement aimé et qu'avec Izzie, il y aura toujours quelque chose pour nous unir même si je devrais rester très loin de lui. Je ne m'attendais pas du tout à le croiser aujourd'hui, j'aurais sans doute éviter d'entrer dans ce supermarché si je l'avais su à vrai dire. Et mes efforts pour le fuir lorsque je l'ai aperçu n'ont pas vraiment fonctionné non plus. C'est comme si j'avais cherché cette proximité qui me coupe maintenant le souffle. Comme si j'avais oublié l'effet que l'odeur de son parfum m'apporte ou encore, comment je me sens chaque fois qu'il pose ses yeux sur moi. Je sais qu'il a envie de m'embrasser et même si ça me surprend, j'en ai tout autant envie que lui. À l'époque mes lèvres adoraient retrouver les siennes. Peu importe l'endroit où le moment de la journée, comme dans un moment aussi banal que celui-là. J'ai vraiment l'impression que mon coeur va arrêter de battre, que tout autour de moi n'existe pas. Il n'y a que Warren et moi, ce qui me ramène à cette époque où nous étions amoureux et heureux. Et tout pourrait être encore bien vrai s'il n'avait pas été voir ailleurs. Nous pourrions être une véritable famille pour Izzie, au lieu de ça, nous sommes tous les deux incapables de se voir. C'est pourtant plus fort que moi, aller chercher ce que je ne devrais même plus désirer autant. Le cri de ce gamin m'interrompt et me surprend que lui. Fuir c'est ce qu'il trouve de mieux à faire et je ne peux même pas le blâmer puisque c'est toujours ce que j'ai envie de faire. Pourtant, le voir aussi mal m'inquiète et même si je devrais rester ici et oublier ce qui vient d'arriver, chaque fibre de moi me supplie presque de le suivre, ce que je fais, guider par je-ne-sais quelle forme de courage qui s'empare de moi. Ma proposition lancée, il y a encore un brin d'espoir encore présent même si je sais que c'est une mauvaise idée. « Je crois pas que ce soit une bonne idée, Max » Il a raison, je le sais. Pourquoi est-ce que je suis autant déçue de sa réponse alors? Toute cette souffrance que j'ai ressenti lorsqu'il m'a abandonné, je la ressens encore et elle revient à la surface lorsqu'il évite mon regard. Je dois me contrôler, je refuse qu'il voit qu'il a encore ce pouvoir sur moi. « J’suis navré, je dois y aller » J'aimerais dire que je suis autant navrée que lui, mais rien n'arrive à sortir de ma bouche. Au lieu de ça, je reste bouche-bée devant lui, incapable de dire quoique ce soit. Je dois retourner chez moi. Rester seule un peu avant d'aller chercher Izzie, c'est sans doute la meilleure des idées.

CODAGE PAR AMATIS | @WARREN DIMITRIOS