she wore moonlight like lingerie + sasha et hugo

Samedi soir, c'est selon moi, les soirées les plus intéressantes de la semaine pour mon business. Pourquoi ? Car les dames veuves sortent, avec leur plus belle tenue et leurs plus beaux bijoux, à la recherche d'un jeune homme comme moi pour les aider à oublier le chagrin de leur perte. il y a aussi également les femmes adultères, qui quittent le lit bien chaud de leur mari pour venir se trémousser en boite comme de parfaites adolescentes. Et ça, moi j'adore. Après tout, être un escroc, un voleur, un arnaqueur, ce n'est pas donné à tout le monde. il faut une certaine pratique. Etre méthodique, s'attendre à tout, comme au meilleur et comme au pire. Je suis donc à la recherche de ma prochaine proie ce soir. Je porte une chemise blanche à motif clair, ma plus belle montre en or, mon pantalon bleu ciel et mes chaussures brunes, parfaitement cirées. Cela me donne un air classe. J'entre en scène, je souris et je repère déjà une femme solitaire en train de noyer son chagrin dans son gin. Je m'approche d'elle, je lui offre un autre verre et je continue mon petit jeu de con de séducteur. C'est beau, l'effet que je leur fais : celui d'avoir l'impression d'être importante, le fait d'une soirée. C'est du fake honey, mais tu ne le sais pas, tu penses réellement que j'ai flashé sur toi et c'est ça la grosse blague de ma supercherie. Dans deux jours, tu ne pourras plus attendre, tu voudras déjà me revoir et au fur et à mesure, tu seras tellement inlove de ma gueule d'ange que tu ne te rendras pas compte que je suis en train de vider ton compte en banque. L'heure de la pause, je quitte la discothèque pour aller fumer une clope à l'extérieur. Je fouille dans ma poche pour prendre mon briquet que je cherche et j'entends au même moment la voix d'une femme en détresse. Je fronce les sourcils et je m'approche de la source du bruit. C'est Sasha, emmerdée par deux mecs qui finissent par se taper dessus. « viens ici. » je m'approche des hommes qui se foutent sur la gueule et je les attrape par les cols de leur veste. « si vous voulez vous battre, faites-ça ailleurs que devant les yeux d'une demoiselle mh ? c'est pas très galant. » je les lâche en les fusillant du regard puis je m'approche de mon amie blonde en posant une main sur son épaule, inquiet par la situation. « ça va ? qu'est-ce qu'ils t'ont fait ? » car s'ils t'ont touchés, je te jure que je les égorge comme des porcs et je les fous à l'abattoir du coin, sans pitié.

Sasha ne comptait plus le nombre de fois où elle s'était retrouvée dans des ennuis. Que ce soit par sa faute ou celle de ses proches, elle avait régulièrement dû s'extirper de situations potentiellement dangereuses. Heureusement, jusqu'ici, elle n'avait fait que frôler le pire et lorsqu'il fallait se rendre en garde à vue, c'était uniquement pour aider certains de ses amis à en sortir, tel que Hugo.
Ce soir, les habitudes ne changeaient pas. Comme à chaque fois qu'elle avait un soir de libre au Miss Favela, la jeune Tchèque se rendait dans les soirées les plus branchées et mouvementées de la grande pomme. Dès lors, elle faisait absolument tout pour attirer les regards.
Evidemment, ce besoin constant d'attention, ce besoin de plaire à tout prix n'était pas là par hasard. Au final, enchainer les conquêtes, ne jamais s'attacher et vibrer au rythme du jeu de la séduction était une technique de fuite plus qu'un réel plaisir. Parce que Sasha n'était pas égocentrique, contrairement à l'image qu'elle pouvait renvoyer. Au contraire, elle était plutôt loyale et dévouée. Avide de justice, elle faisait partie des gens qui pourraient tout sacrifier pour le bonheur de ceux qu'elle aime. Mais elle n'en laisse rien transparaître. Ce serait admettre sa faiblesse et elle ne voulait plus jamais se montrer vulnérable. Et s'il y avait bien quelque chose qu'elle détestait, c'était jouer à la demoiselle en détresse. C'est pourquoi, dès qu'elle se retrouvait au coeur d'une situation tendue avec un - ou plusieurs - hommes, elle préconisait la débrouillardise et ne demandait jamais d'aide à personne. Finalement, personne n'était suffisamment digne de confiance à ses yeux, sauf une toute petite poignée d'individu qui formait son cercle restreint. Hugo en faisait justement parti. Plus qu'un simple ami, il avait toujours beaucoup compté dans la vie de la jeune femme. Et puis, à force, ils se connaissaient pratiquement par coeur, que ce soit dans la vie, comme au lit.
Heureusement pour elle, Hugo s'est justement retrouvé là au bon endroit, au bon moment en cette soirée qui devait s'annoncer sulfureuse et qui avait pris un tournant des plus pitoyables.
Ses amies l'avaient lâchée et Sasha s'était retrouvée à siroter un martini blanc avec tranche de citron seule au bar de l'Up&Down. Rapidement, quelques vautours s'étaient empressés de venir lui faire la cour, mais - déjà exaspérée par la situation - ils ne l'avaient guère intéressée. Prétextant qu'elle prenait de "grands airs", l'un des hommes l'avaient pratiquement forcée à sortir du bar. En bonne et grande fille, Sasha l'avait suivit, persuadée de pouvoir régler le conflit - comme toujours - par elle-même. Seulement, un deuxième tocard s'en était mêlé, affirmant que si elle n'avait pas voulu du premier, c'était forcément parce qu'elle attendait que le prince charmant (à savoir, lui-même) arrive. Le ton avait monté progressivement, comme des oeufs montés en neige, au point que Sasha n'arrivait plus à calmer le jeu.
C'est à ce moment qu'Hugo intervint, offrant une belle leçon de virilité aux deux petits coqs de basse-cour. Quelque part, Hugo avait vraiment eu l'air du prince charmant volant au secours de sa belle, pour le coup. Même si la métaphore ne collait absolument pas aux personnalités des deux compatriotes.
« Hugo ! ». Sasha lui sauta pratiquement au cou. « T'en fais pas, ils ont pas eu le temps de me faire quoi que ce soit, à part clairement me faire ch*er. Heureusement que t'étais dans les parages, merci beaucoup chéri. ». Les petits surnoms affectifs, c'était la marque d'affection de Sasha envers Hugo. Peu de personne y avait droit.
« Du coup, qu'est-ce que tu fais là ? T'es en mode chasse j'imagine ? ». Il n'y avait aucun secret pour la jeune femme lorsqu'il s'agissait des occupations d'Hugo.

Je ne supporte pas qu'on puisse toucher à un seul cheveu de mes amies. Déjà que j'en ai peu... Alors quand je vois ces deux gugusses qui haussent le ton et cette petite Sasha sans défense qui les observe avec de gros yeux, il était évident pour moi d'intervenir. Je suis peut-être pas très grand en taille mais je peux facilement montrer mon autorité dans la voix et les mots que j'emploie. La preuve, les deux cons me regardent de leur sourire narquois, pestent bruyamment et s'en vont chercher après une autre proie, sans doute. Amen, j'avais quand même peur de provoquer leur colère et me retrouver avec des bleus sur tout le corps. Mais non, tout semble rentrer dans l'ordre et c'est à ce moment là que je me retourne vers mon amie pour m'assurer qu'elle aille bien. « ouais, une chance que je sois là. t'allais te faire bouffer toute crue. » je soupire puis je la relâche après cette petite étreinte. Mon regard se pose sur sa robe et j'hausse les sourcils. « en même temps, si tu couvrais un peu tes formes, ça arriverait moins. » je fais une petite grimace pour montrer que je la taquine puis je passe mon bras autour de ses épaules pour marcher tranquillement sur le trottoir, à ses côtés. « effectivement, d'ailleurs j'hésite à rejoindre la demoiselle ou t'emmener danser. » mmh le choix est dure. Pas du tout. Je préfère largement passer du temps avec elle que de draguer des vieilles, ça, c'est sur. Sasha c'est une fille qui compte beaucoup pour moi, même si l'avouer me couperait un bras. Je peux pas l'expliquer, on se complète, on se comprend, y'a une fusion unique entre nos deux âmes. Et je l'échangerai pour rien au monde.