Elle ne travaillait pas ce soir. C’était sa “nuit” de repos au à l’hôtel et elle allait en profiter pour être productive, pour une fois. Elle avait décidé de faire le ménage chez elle, ses colocataires allaient être contents. Enfin ça, elle l’espérait. Tout ceci s’annonçait quand même assez laborieux étant donné l’ampleur de la tâche qui l’attendait - ils ne vivaient pas dans une porcherie non plus mais ils étaient tous plutôt occupés et n’avaient pas le temps de ranger toutes les cinq minutes. Ce n’était pas souvent qu’elle faisait une telle chose pour eux. Déjà parce qu’elle n’avait pas forcément le temps et surtout parce que ce n’était pas ce qu’elle préférait faire. Elle aurait pu être en train d’essayer de faire un nouvelle vidéo pour sa chaîne par exemple. Mais non, elle avait décidé d’être une adulte responsable aujourd’hui. Elle se récompenserait plus tard en allant vadrouiller mais en attendant, elle avait du pain sur la planche. Trois heures plus tard, tout était terminé. Elle avait perdu un peu de temps en procrastinant entre deux coups de balai, et aussi parce qu’elle avait trouvé deux objets en forme de cylindres qui l’avaient fortement intriguée mais dont elle n’avait pas réussi à retrouver l’utilité. Mais tout ceci était derrière elle et elle se trouvait à présent dans la cage d’escalier, prête à se récompenser. Il faisait déjà nuit lorsqu’elle sortit de son immeuble, quelques secondes plus tard. Elle ne s’était pas rendue compte du temps qui avait passé, et surtout elle n’avait pas remarqué qu’elle avait commencé si tard. Elle n’avait même pas mangé mais elle devait retrouver des amis à l’Output et elle était déjà en retard. Elle n’en était qu’à son premier verre - qu’elle n’avait même pas entamé - lorsqu’elle trébucha et manqua de s’étaler lamentablement au sol. Elle réussit à rester stable en se tenant à la première personne qui se trouvait sur son chemin, mais ne réussit pas à sauver son verre qui alla terminer sa vie sur la chemise de son héros. C’était quand même pas de chance… Tant pour l’inconnu qui n’avait rien de monde que pour son verre qu’elle n’avait même pas pu goûter. « Je suis vraiment désolée. » s’écria-t-elle à l’attention de sa “victime” involontaire pour se faire entendre au dessus de la musique. « Je vais vous aider à éponger ça si vous voulez... »
C’était une sale journée. Dans le genre vraiment mauvaise. Levé du pied gauche, en manque de caféine parce qu’il n’a pas eu le temps d’en avaler une seule goutte, Wyatt, il a été exécrable toute la journée. Prise de tête avec son supérieur, il a également envoyé promener quelques collègues et s’est un peu trop énervé contre un suspect. Une très mauvaise journée en somme. Et, pour ne pas changer, il a dû supporter sa nouvelle partenaire sans broncher – ou presque. Bref, il lui tardait d’en finir au plus vite mais plutôt que de rentrer chez lui et de prendre le risque d’être de mauvais poils également avec sa sœur et Cassie, il a pris la direction d’un bar une fois sa garde terminée. Bière à la main, il fait rapidement abstraction de tout ce qui l’entoure, se focalise uniquement sur sa boisson et sur tout ce qui a fait que sa journée a été la pire d’entre toutes. Les heures, il ne les voit pas passer, son esprit ailleurs, Wyatt se contente de boire sa bière doucement jusqu’à la terminer complètement et ne plus avoir aucune raison de rester là. Oh, il pourrait boire encore et encore mais il n’y voit pas l’intérêt. Et surtout, avec sa chance aujourd’hui, il serait capable de se faire renverser par une voiture. Alors, décidé à rentrer, il commence à fouiller dans les poches de sa veste sans regarder où il va et ne peut donc éviter la collision qui s’en suit et surtout le verre qui termine sa course sur sa chemise. « Fais chier ! » Lâche-t-il, bras en l’air et le visage baissé vers son pauvre vêtement taché. « Je suis vraiment désolée. Je vais vous aider à éponger ça si vous voulez... » Brusquement, il repousse la jeune femme et lui lance ce regard mauvais qu’il n’aime pourtant pas sortir – hormis lorsqu’il est de mauvaise humeur. « C’est bon, vous allez tout empirer. C’est quand même pas difficile de regarder où vous allez, si ? Vous devriez peut-être arrêter de boire si vous êtes même pas capable de tenir sur vos deux pieds, ça vous évitera d’emmerder d’autres personnes. » Il pourrait être conciliant, d’autant qu’elle s’est excusée et semble vraiment être affligée par cet accident mais Wyatt énervé ce n’est pas un Wyatt à emmerder.
C’était bien sa chance, trébucher et renverser son verre sur la chemise d’un inconnu. Elle n’avait même pas bu en plus, c’était son premier verre de la soirée. Enfin, ça aurait dû être son premier verre, elle n’avait même pas eu la chance de le goûter. Sur le moment, ça avait été sa première inquiétude : ce verre, qu’elle avait tant attendu, gaspillé. Elle n’en était pas au point de devoir mendier, mais un cocktail dans un tel endroit coûtait tout de même assez cher. Elle avait plus vu les billets dispersés sur le sol que sa boisson gaspillée. Puis elle s’était quand même rendue compte qu’elle venait de bousiller les vêtements d’un mec qu’elle ne connaissait même pas. Elle avait donc fait la chose la plus logique à faire : se confondre immédiatement en excuses. Elle avait même oublié sa boisson à présent, elle voulait juste se rattraper et aider l’homme à nettoyer ses vêtements. Mais visiblement, elle aurait mieux fait de déguerpir assez vite : il n’avait pas l’air content du tout. Limite, c’était comme si elle venait de tuer sa famille entière devant lui tant il semblait en colère. Bon, elle exagérait peut-être un peu, mais ce n’était vraiment pas loin du compte. Elle fronça les sourcils en l’entendant répondre. Elle aurait pu laisser passer ça, elle n’était pas du genre à chercher à tout prix le conflit, mais elle trouvait sa réaction exagérée. Pire encore, il l’avait bousculée. Elle ne savait pas ce qui était le pire dans tout ça : ses gestes ou ses mots. Elle n’avait pas envie de se laisser faire pour une fois. « Magnifique, encore un mec qui se croit mieux que tout le monde et qui pense tout savoir, surtout quand il s’agit d’une femme. » Ce genre de mecs couraient les rues, et c’était comme ça depuis toujours. C’était sans doute les personnes que Poppy haïssait le plus. Pour le coup, elle n’en avait plus rien à faire de sa chemise. Elle avait même envie d’acheter un autre verre pour lui jeter à la figure. « Comment ça se passe les problèmes de violence, vous tuez des petits chiots pour vous défouler ou vous préférez vous attaquer aux pauvres filles comme moi qui ont la malchance de vous croiser ? »
Il sent l’alcool se répandre sur toute sa chemise et la coller sur son torse. Sa grimace, il la contient comme il le peut tout en tentant de ne pas trop imaginer ce que donnera la scène lorsqu’il tombera sur Cassie en rentrant à l’appartement. Sa sœur, ça passerait, elle serait capable de rire, c’est certain, mais Cassie ? Elle passerait des jours et des jours à se payer sa tête par simple plaisir. Wyatt, il n’a vraiment pas envie d’ajouter cette partie au scénario déjà bien catastrophique de sa journée. Journée de merde qu’il aurait pu calmer un peu s’il n’était pas directement monté sur ses grands chevaux en agressant l’inconnue. Parce qu’au final, il est tout autant coupable qu’elle. Elle n’a pas su garder son équilibre et maintenir son verre droit, lui n’a pas été foutu de regarder où il allait, de chercher ses clés une fois à l’extérieur. Seulement, le flic est bien trop de mauvais poils pour accepter de reconnaître ses torts. « Magnifique, encore un mec qui se croit mieux que tout le monde et qui pense tout savoir, surtout quand il s’agit d’une femme. » Il arque un sourcil, la regarde à la fois avec surprise et une pointe d’agacement qui s’ajoute à la tonne qu’il trimballe depuis le matin. « Quand il s’agit d’une femme ? C’est vous la maladroite et vous vous permettez d’insinuer que je suis misogyne en plus de ça ? » Parce que c’est bien ce qu’elle vient de lui dire de façon implicite ? Qu’il est un connard misogyne ? Pour le connard passe encore, le misogyne en revanche … « Comment ça se passe les problèmes de violence, vous tuez des petits chiots pour vous défouler ou vous préférez vous attaquer aux pauvres filles comme moi qui ont la malchance de vous croiser ? » Un rire sarcastique glisse entre ses lèvres alors qu’il croise les bras contre son torse, probablement pour se donner un air plus mauvais – si tant est que ça soit possible vu son regard assassin. « C’est moi qui ai des problèmes de violence ? Je viens pas juste d’imaginer qu’une personne tue des chiots pour se défouler, donc je vous retourne la question ! » Non mais sérieusement ! Qui peut imaginer une chose pareille ? C’est affreux en plus. Toujours de mauvaise humeur, il secoue la tête et soupire. « Vous voulez pas aller bousiller la soirée et les vêtements d’une autre personne plutôt que de continuer à m’emmerder ? » Parce que lui, il aimerait vraiment rentrer et mettre cette putain de journée derrière lui.
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Invité a posté ce message Ven 17 Aoû 2018 - 22:31#
Il lui était impossible de ne pas être féministe. Les femmes étaient tellement traitées de manière intolérable partout dans le monde qu’elles se devaient de se battre pour leurs droits. Et même une situation aussi anodine pouvait s’y prêter. C’était même dans ce genre de situations qu’il fallait se battre. Le respect a la plus petite échelle était importante, pour ne pas qu’un tel comportement se normalise. Elle était rarement en colère hein, mais ce soir son seuil avait été atteint à une vitesse impressionnante. Pourtant elle était patiente, tolérante, indulgente. Elle aurait pu faire un effort, peut-être trouver à cette homme des circonstances atténuantes. Mais vu son attitude, elle avait décidé de se raviser. Il avait fait preuve d’une telle mauvaise foi… Elle s’était pourtant confondue en excuses, lui proposant même de l’aider à nettoyer. Elle aurait même pu aller jusqu’à lui payer le pressing. Si encore elle avait fait exprès de le bousculer et de lui renverser son verre dessus, elle aurait pu comprendre. Mais là, non. Elle n’allait pas lui laisser la victoire sur ce coup. Elle n’y était pas allée de main morte, et visiblement il l’avait mal pris. Tant mieux, c’était le but. « Vos mots, pas les miens. » Elle n’avait jamais dit qu’il était misogyne. Elle ne l’avait même pas insinué, elle n’aurait pas été jusque là. Elle en avait juste marre que les hommes se croient supérieurs aux femmes, et surtout qu’un inconnu puisse la juger sur un laps de temps aussi court, alors qu’il ne l’avait jamais vu auparavant. Elle voulait bien reconnaître cependant qu’elle avait un peu abusé en insinuant haut et fort qu’il tuait des petits chiots pour passer le temps. Elle le regretta presque aussitôt et elle eut presque envie de s’excuser. Mais là encore, elle n’avait pas envie de lui donner raison. Puis elle s’était déjà excusée une fois et ça n’avait pas eu grand effet. « Vous croyez que vous me faites peur ? Que vous êtes le premier “gros dur” que je croise ? Des comme vous j’en vois tous les jours, et pas un ne me fait peur. Ca ne va pas commencer ce soir. » Et il osait en plus lui dire qu’elle lui bousillait sa soirée alors que c’était lui qui avait continué leur “conversation”. Lui qui leur faisait perdre du temps à tous les deux alors qu’il aurait simplement pu laisser passer, accepter ses excuses et passer à autres choses. Maintenant, c’était trop tard. « Et vous laissez penser que vous réussi à avoir le dessus sur moi parce que vous avez l’air mauvais et les bras croisés ? Parce que vous auriez réussi à me faire ? Jamais de la vie. » Elle savait que c’était une perte de temps mais pour le coup, elle avait envie que ce soit lui qui lui présente des excuses et elle pouvait être très têtue quand elle le voulait.
Il a dû être insupportable dans une autre vie, peut-être même a-t-il vraiment tuer des chiots quand il voit à quel point les merdes se succèdent dans sa vie depuis quelques mois. C’est à croire que rien ne va s’arranger, qu’il est obligé de subir tout ça en gardant sa bouche sagement fermée. Seulement, ça n’est pas dans son caractère ça. Borné et fier, reconnaître ses torts lui coûte toujours beaucoup. Oh, il finit par le faire, mais c’est comme lui arracher les mots de la bouche. Et forcément, il faut que ce soir s’ajoute à la liste des mauvais moments où il aurait mieux fait de se taire et de passer son chemin. Parfois, Wyatt, il aimerait bien être capable de se la boucler. « Très mature de votre part d’assumer vos paroles … » Dit-il, sarcastique. C’est elle qui insinue des choses – peut-être sans s’en rendre compte – à elle d’accepter le fait que ça soit l’impression qu’elle donne et qu’elle l’assume. « Tant mieux pour vous. Cela dit, je n’essaye pas de faire peur, j’aimerai juste qu’on arrêter de me faire chier, c’est quand même pas trop demander. » Pourtant, on dirait que si. Qu’elle ait peur de lui ce n’est pas ce qu’il cherche. D’accord, il est de mauvaise humeur et ça se voit clairement sur son visage, mais ce n’est pas un hobby d’effrayer les gens. Il veut simplement qu’elle le lâche et surtout qu’elle se calme un peu plutôt que de partir au quart de tour comme elle l’a fait – même s’il est mal placé pour dire quoi que ce soit là-dessus. « Sérieusement ? Donc vous comptez me gonfler encore longtemps juste pour prouver que vous êtes meilleure et que vous avez raison ? Non mais vous avez quel âge, quatre ans ? » Il rit jaune, le brun. Sur quelle folle est-ce qu’il est tombé encore ? Elle ne peut pas simplement accepter que c’est une mauvaise soirée, qu’ils se sont engueulés comme deux idiots pour rien et le laisser partir ? Il faut croire que non. Mais si elle s’attend à des excuses de sa part et bien … ils vont rester là très longtemps.
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Invité a posté ce message Lun 27 Aoû 2018 - 14:52#
Elle n’aurait jamais pensé que la soirée prendrait une telle tournure. Elle n’est pourtant pas arrivée ici de mauvaise humeur, c’est même tout le contraire. Il lui en faut beaucoup d’ailleurs pour se mettre en colère. Elle est toujours joviale, ouverte, pas du genre à s’énerver pour si peu. Mais c’est le comportement de l’autre qui l’a mise dans cet état. Il a vraiment exagéré pour le coup, parce qu’en soit, ce qu’elle a fait n’est pas si grave. Surtout qu’elle s’est excusée et a proposé de nettoyer sa chemise. Mais non, ça n’a rien changé. Ca l’a même encore plus énervé, et maintenant c’est elle qui est énervée. Elle sait que ça ne sert à rien d’insister, mais elle sait être têtue et pour le coup, il l’a bien titillée. Elle n’a pas envie de le laisser s’en sortir comme ça. Elle a même envie qu’il lui présente des excuses, mais elle ne croit pas aux miracles. Alors pour l’instant, elle continue à insister. Elle sait bien que ça ne la mènera à rien, elle ne sait même pas ce qu’elle envie de prouver. Juste qu’elle n’a pas envie de le laisser s’en sortir aussi facilement. « Vous comprenez rien vraiment. » répond-elle en soupirant. Ca lui prouve bien à quel point les hommes peuvent être ignorants. Enfin, pas spécialement que les hommes. Ce serait faire une généralité telle qu’il vient de le faire, et elle n’a pas envie de lui ressembler. C’est les gens de nos jours tout court qui sont ignorants et elle sait que ça ne sert à rien d’essayer de les “éduquer”, en quelque sorte. Elle ne sait même pas pourquoi elle perd du temps comme ça avec lui. Peut-être qu’elle va finir par laisser tomber. Elle bien besoin d’un autre verre d’ailleurs. « Laissez tomber, je vois bien que vous êtes une cause perdue. Je plains franchement les femmes qui partagent votre vie. Ou les gens tout court d’ailleurs. » ELle aurait pu lui expliquer mais bon, ça n’en valait pas la peine. Elle avait perdu assez de temps avec lui. Elle décide donc de partir, non sans lui donner un léger coup d’épaule au passage, pas violent du tout, mais juste histoire de lui montrer qu’il ne l’impressionne toujours pas. « Bonne soirée. » lui dit-elle au passage. Elle a beaucoup trop besoin d’un verre.
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Invité a posté ce message Lun 27 Aoû 2018 - 18:42#
Non mais quelle journée de merde. Pourquoi tout semble être fait pour qu’elle soit pire que ce n’est déjà le cas depuis son réveil ? Il aurait pu mettre fin à ce calvaire en partant de ce bar, en rentrant chez lui - et encore ce n’est même pas chez lui - il y a quelques minutes. Mais borné comme il est, il faut qu’il insiste, qu’il s’enfonce un peu plus dans toute cette histoire. A croire que ça lui plaît de chercher la merde. Et pourtant ça ne lui ressemble pas d’être aussi misogyne, parce qu’au final c’est exactement ce qu’il est ce soir. Et il sait qu’il va s’en vouloir le lendemain, seulement et pour le moment il continu d’être con, ça semble plus facile. « Non vous avez raison je comprends vraiment rien et très franchement j’ai pas envie que ça change. » C’est gamin de sa part comme réaction, ça n’en reste pas moins franc. Pour le moment il se moque de tout, n’a pas envie de s’intéresser à quoi que ce soit et à qui que ce soit, aussi puéril que ça puisse être. « Ces femmes vous remercie de votre intérêt. » Sarcastique, il va jusqu’à lever les yeux au ciel lorsqu’elle lui donne un coup d’épaule en passant près de lui. Aussi mature que lui, à ne pas en douter. « C’est ça, bonne soirée. » Grogne-t-il dans sa barbe. Voilà, maintenant elle va pouvoir se terminer cette sale journée. Le bar quitté, il ne pense qu’au moment où sa tête va enfin toucher l’oreiller, quand ses yeux vont se fermer et qu’il laissera tout ça derrière lui pour accueillir une meilleure journée le lendemain.
