Elle avait de quoi être en colère. Elle avait toutes les raisons de l'être. Contre le manque évident de chance. Contre le conducteur de l'autre véhicule. Contre la vie. Contre l'heure à laquelle ils étaient partis de chez leurs amis. Contre la terre entière, pour cet accident qui lui avait prit ses jambes, la coinçant, l'emprisonnant, dans un fauteuil pour, peut-être, le reste de ses jours, même si elle se refusait à rester impotente. Elle avait des raisons d'en vouloir à la terre entière. Pourquoi elle, pourquoi eux ? Pourquoi le conducteur responsable de l'accident s'en tirait bien, lui ? Pourquoi n'avait-elle pas eut juste une petite perte de conscience ? Pourquoi n'avait-elle pas eut une petite commotion cérébrale sans grandes conséquences ? Elsy ne le savait pas, ne le saurait peut-être même jamais. Ces questions resteraient peut-être, même sûrement, sans réponses pour la demoiselle. Elle devait apprendre à vivre avec celles-ci, apprendre à vivre avec le handicap, apprendre à le surmonter, à le vaincre. Et pourtant la vie n'était pas au beau fixe. Elle restait souvent cloîtré chez elle pour le moment encore. Elle ne voulait pas spécialement voir l'extérieur. Et Jacob ne semblait pas vraiment tenir à l'emmener dehors lui non plus.
Elle soupire en rédigeant ses notes au propre pour préparer ses plaidoiries alors que malgré tout cela, la jeune femme souhaite retourner travailler bientôt. Ses clients comptent sur elle, après tout. Elle ne peut pas leur faire faux bond et retourner travailler peut lui faire reprendre contact avec la vie, avec la réalité. En se poussant à sortir, peut-être qu'elle réussira à dompter son corps affaiblie. Peut-être qu'elle déjouera les pronostics des médecins. Peut-être qu'elle marchera de nouveau et peut-être même qu'elle récupérera plus de 60 % de ses capacités, contrairement à ce que tous semblent penser, pessimistes.
Elsy attrape son téléphone, comme elle reçoit un SMS. Victoria, qui demande à passer. La jeune femme est étonnée, cela fait quelques temps, déjà, qu'elle n'a plus vu son amie alors que cette dernière a disparu, au cours des derniers mois. Victoria c'est sa confidente, une amie proche, importante. Qui l'a laissée. Qui n'était pas là lorsque la demoiselle aurait eut besoin d'elle. Mais la jolie Elsy ne lui en veut pas, consciente que Vicky avait probablement eut de bonnes raisons de disparaître, qu'elle découvrirait peut-être aujourd'hui. La jeune femme répond rapidement par l'affirmative et range ses affaires pour préparer l'arrivée de Victoria, alors qu'elle demande à Carl, l'employée des Forester, de commencer à préparer du thé et tout le nécessaire en prévision de la visite de Victoria, que la jeune femme attend impatiemment. Quand on sonne, Carl va ouvrir et conduit la visiteuse au salon, où Elsy l'attend. La demoiselle adresse un sourire chaleureux à son amie.
«- Victoria ! Comme ça fait plaisir de te voir ! Mais enfin, où étais-tu passé ? Ça va bien toi ? Raconte moi tout !»
Victoria était revenue il y a plusieurs jours maintenant. Elle reprenait doucement ses habitudes et son quotidien new-yorkais. Ces six mois loin de tout lui avaient permis de faire le point et de revoir le sens de ses priorités. Elle avait décidé pour de bon cette fois-ci, que son travail n'empiéterait plus sur sa vie personnelle et qu'elle allait se rattraper auprès de sa famille et de ses amis qu'elle avait délaissés ces dernières années. Quitter le FBI avait été la meilleure décision qu'elle eut prise depuis longtemps. Seul regret, être partie du jour ou lendemain sans rien dire à qui que ce soit. Ses proches en avaient toujours eu l'habitude, avec ses missions dont certaines sous couverture elle avait pris pour habitude de disparaitre pendant plusieurs jours voire semaines mais elle finissait toujours par donner signe de vie à un moment ou à un autre. Pendant les derniers mois qui venaient de s'écouler, elle n'en avait rien fait et avec le recul elle le regrettait. Sans doute s'étaient-ils inquiétés pour elle, imaginant peut être le pire alors qu'elle était partie découvrir le monde pour mieux revenir.
Elsy faisait partie de ces personnes importantes. Elles avaient beau avoir quelques années de différence, le courant était immédiatement passé entre elles. Elsy avait été appelée sur une enquête sur laquelle bossait Victoria et tout commença ainsi. Victoria la voyait comme sa petite protégée, rôle qu'elle avait toujours eu pour sa soeur mais qui avec le temps s'était éloignée d'elle, lui reprochant ses absences et silences à répétition, ce qu'elle ne pouvait lui reprocher. La jeune femme avait décidé de passer voir Elsy au cabinet où elle travaillait. Il arrivait qu'elle débarque là-bas quand son emploi du temps lui permettait pour qu'elles aillent déjeuner ensemble ou simplement prendre un café. Évidemment, elle ignorait tout de l'accident qui avait eu lieu quelques semaines auparavant. Quelle ne fut pas sa surprise de ne pas la trouver là-bas. Peut-être était elle en congé jusqu'à ce qu'une de ses collègues ne lui annonce qu'elle avait eu un accident. À ce moment là, elle ne réalisa pas immédiatement, l'information avait besoin d'être digérée. Quelle idiote faisait elle! Elle n'avait même pas été là pour elle, certes elle était vivante mais tout de même. Elle n'avait pas laissé l'avocate terminer qu'elle avait fait demi-tour. Victoria envoya immédiatement un sms à la jolie brune pour savoir si elle pouvait passer, la réponse ne se fit pas attendre et elle fila chez elle. Elle avait réellement envie de se donner une bonne baffe, certes elle ne pouvait pas imaginer qu'une telle chose était arrivée mais elle s'en voulait de ne pas avoir été là. Certes, Elsy était quelqu'un de fort mais elle était loin d'imaginer la triste réalité. Une fois arrivée elle sonna à la porte, attendant que la jeune femme ne vienne lui ouvrir pour la serrer dans ses bras et remercier le ciel de lui permettre de pouvoir encore le faire. La porte s'ouvrit enfin, laissant apparaitre Carl. Elle le suivit jusqu'au salon où l'attendait son amie. Elle marqua une pause à l'entrée du salon, Elsy était en fauteuil, c'était donc plus grave que ce qu'elle pensait. Elle espérait cependant que c'était juste le temps de quelques jours et elle ne laissa rien transparaitre, affichant simplement un énorme sourire à l'attention de la brune. Jacob et elle étaient vivants et c'était tout ce qui comptait.
«Victoria ! Comme ça fait plaisir de te voir ! Mais enfin, où étais-tu passé ? Ça va bien toi ? Raconte moi tout !» Elle vint à sa rencontre et la serra doucement dans ses bras. "Salut ma belle, je suis tellement contente de te voir! Oui je vais bien et toi alors? Je suis passée au cabinet et j'ai appris pour... enfin je suis vraiment désolée de ne pas avoir été là.. Pendant ces six derniers mois d'ailleurs.. Je suis la pire des amies, c'est le cas de le dire..." Elle afficha une légère moue avant de lâcher un rire nerveux. Elle vint s'asseoir aux côtés de la jeune femme, elle n'avait pas envie de la brusquer et de lui demander de ressasser tout ça mais elle voulait juste savoir qu'elle allait bien. "Comment tu te sens? Je sais que tu es bien entourée mais si tu as besoin de quoique ce soit tu peux m'appeler! Je serai beaucoup plus présente maintenant!"
Coincé dans un fauteuil, dans l'inertie d'une vie contrastant avec celle que l'on avait autrefois l'habitude de vivre, il est vrai que les choses ne sont pas faciles et pour Elsy, c'est comme une trahison de son corps. Pourquoi fallait-il que ce dernier la laisse tomber, pourquoi fallait-il qu'il soit si faible, qu'il se laisse avoir par cet accident ? Cette colère, cette incompréhension, la pousse toutefois dans le bon sens alors qu'elle veut remédier à cette situation. Elle ne veut pas rester infirme jusqu'à la fin de ses jours loin de là. La jeune femme souhaite guérir, ne serait-ce que pour que la situation s'arrange avec Jacob, alors qu'elle a l'impression que l'homme la fuit un peu ces derniers temps, comme s'il n'assumait pas de voir sa compagne dans un tel état alors même qu'il ne se sait pas responsable de cela. Elle a prétendu être au volant après tout. Alors ce fauteuil, cet accident, cette incapacité à éviter l'impact... c'est de a faute, n'est-ce pas ? Évidemment. Pourtant malgré tout ça, malgré les inquiétudes, malgré la vie qui se joue de vous, qui vous utilise, Elsy adresse un large sourire à Victoria, sans tenir rigueur à cette dernière de ne pas avoir été là pour elle, quand elle a eut son accident. Victoria ne pouvait le savoir, elle n'était pas en ville, ne donnait pas vraiment de nouvelles.
«- Ce n'est rien ne t'en fais pas... Je dois seulement faire avec. C'est arrivé, c'est tout.»
Elle soupire. Que Victoria s'en veuille ne changera rien à son absence des dernières semaines et Elsy ne lui en veut pas. Inutile donc que la jolie blonde se flagelle. De toute façon, ça ne rendra pas ses jambes à la jeune avocate. Loin de là. Les regrets ne mènent à rien, n'apportent rien de positifs. Elsy n'a pas envie de voir Victoria s'infliger ce genre de traitements, ce genre de pensées, alors qu'elle dit être vraiment la pire des amies, une pensée que la rouquine ne partage pas une seconde.
«- Tu ne pouvais pas savoir tu n'étais pas là Victoria ! Et ça n'aurait de toute façon rien changé tu le sais bien... Tu n'as pas à t'en vouloir. Et je n'ai pas été seule comme tu t'en doute !»
Issue d'une famille nombreuse elle avait reçut pas mal de soutient, sa mère était venue de Galle, sa belle-mère passait aussi beaucoup. Sa belle-famille, plus généralement, la visitait et prenait de ses nouvelles. Elle ne manquait de rien. Sinon de ses jambes. De sa liberté. De la présence de Jacob. Mais pour le reste elle était largement épaulée et soutenue dans cette lourde épreuve.
«- Je ne manquerais pas de m'en souvenir ne t'en fais pas... Carl, pouvez-vous nous apporter le thé, s'il vous plaît ?» demande la demoiselle à l'homme de main qui acquiesce et disparaît, laissant un instant les deux femmes seules. «Alors raconte moi tout voyons ! Tu étais où ?»
Victoria savait que même si elle avait été présente lorsque ce coup du sort arriva, elle savait qu'elle n'aurait rien pu faire. C'était le destin qui avait décidé de s'en mêler et parfois on préférerait qu'il s'en abstienne. Elle se sentait impuissante face à la situation et elle détestait ne pas pouvoir la contrôler. Elle voulait se rattraper c'était certain. «- Ce n'est rien ne t'en fais pas... Je dois seulement faire avec. C'est arrivé, c'est tout.» Victoria fit une légère moue, en effet, c'était arrivé et maintenant Elsy devait faire avec qu'elle le veuille ou non. Elle la trouvait très courageuse car à sa place, bien qu'elle soit une battante elle se serait laisser abattre, surtout pendant les premières semaines mais elle ne savait pas encore ce qui en était. Pourrait-elle remarcher un jour, était-ce simplement pour sa convalescence elle n'en savait rien après tout. "Qu'est-ce qui s'est passé?" Cette question lui brûlait les lèvres, elle devait lui demander, comment était-ce arrivé, qu'avaient dit les médecins, étaient-elles seules au moment de l'accident? Après quelques secondes elle se ravisa et reprit. "Enfin, je comprendrais que tu n'aies pas forcément envie d'en parler, là tout de suite maintenant." Victoria ne voulait en aucun cas la faire ressasser ces moments difficiles alors qu'elles venaient à peine de se retrouver et qu'elle préférait lui changer les idées plutôt qu'autre chose.
«- Tu ne pouvais pas savoir tu n'étais pas là Victoria ! Et ça n'aurait de toute façon rien changé tu le sais bien... Tu n'as pas à t'en vouloir. Et je n'ai pas été seule comme tu t'en doute !» La blonde esquissa un sourire et serra doucement la main de son amie dans la sienne. "Je le sais évidemment mais j'aurais aimé être à tes côtés pour te soutenir même si je sais que ta famille et Jacob ont été là pour toi et je suis contente de te l'entendre dire. Mais maintenant tu pourras également compter sur moi, à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit." Elle adressa un clin d'oeil à son amie, elle était très sérieuse maintenant elle sera bien plus disponible et sera toujours là dès qu'elle aura besoin de penser à autre chose ou ne serait-ce que pour se confier. «- Je ne manquerais pas de m'en souvenir ne t'en fais pas... Carl, pouvez-vous nous apporter le thé, s'il vous plaît ?» Elle lui adressa un nouveau sourire et hocha la tête pour confirmer ses dires. Pendant ces dernières années, elle n'avait pas toujours été une amie exemplaire à cause de son travail mais maintenant elle était bien décidée à ce que les choses changent.
«Alors raconte moi tout voyons ! Tu étais où ?» Question légitime mais Victoria ne savait pas par où commencer, il y avait tant à dire pour tenter de justifier son départ précipité et son silence radio pendant six mois. "Comme je t'avais déjà un peu expliqué, mon travail au FBI ne me plaisait plus du tout, je n'étais plus du tout en phase avec ma hiérarchie. Je trouvais qu'on prenait bien trop de risques inutiles et qu'on ne souciait plus assez des dommages collatéraux dont des victimes innocentes qui n'avaient rien demandé." Elle soupira doucement, tous ces mauvais souvenirs lui revenaient en tête. Les derniers mois au sein du FBI avaient réellement été les pires et puis la mort d'un de ses coéquipiers était la goutte d'eau qui avait fait déborder le vase. "Et sur ma dernière mission, j'étais sous couverture avec un autre collègue, John. J'ai déjà dû te parler de lui, c'était vraiment devenu un ami avec les années." Parler de lui faisait remonter à la surface de nombreux souvenirs emplis de tristesse et nostalgie. La voix de Victoria était hésitante et ses sentiments n'y arrangeaient rien. "On était en mission sous couverture et on savait que notre couverture avait sauté mais nos supérieurs n'ont rien voulu entendre et ne nous ont pas exfiltrés. Pour eux, il n'y avait pas de preuves suffisantes alors on leur a fait confiance et on a continué de jouer le jeu sauf qu'on s'est fait avoir..." La voix de Victoria se brisa avant qu'elle ne finisse sa phrase, elle était en colère mais surtout triste que les choses se soient ainsi passées. La vie était parfois injuste, Elsy en était elle-même la preuve. "On s'est fait prendre dans un piège comme des bleus et il ne s'en est pas sorti.." Elle balaya du revers de la main une larme qui lui avait échappée. Même après six mois il était encore dur pour elle d'en parler. Elle sentit la main de son amie serrer la sienne et elle lui adressa un sourire pour la remercier. "Après ça, j'ai décidé de tout plaqué. J'ai donné ma démission et je suis partie comme ça sans prévenir. J'ai pris Nala et j'ai conduit tout droit jusqu'au Canada. Je crois que j'avais besoin d'être seule et de faire le point. Après j'ai voyagé un peu en Europe, tu sais que j'avais toujours voulu le faire alors je me suis dit c'est l'occasion. Ça m'a vraiment fait du bien même si je me rends compte avec le recul que j'aurais au moins pu envoyer un message pour dire que j'allais bien.." Victoria n'avait jamais regretté sa décision, elle était heureuse de ne plus être un vulgaire pion sur un échiquier. Voyager, rencontrer de nouvelles personnes, pouvoir réfléchir et faire le point lui avaient fait un bien fou. Elle savait maintenant que sa priorité était ses amis et sa famille. Elsy aura besoin d'elle et cette fois-ci elle pourra répondre présente sans la moindre hésitation.
La jeune femme se raidit légèrement comme son amie lui demande ce qui lui est arrivé, comment cela a put se produire. Comment elle a perdu l'usage de ses jambes. C'est une question délicate et douloureuse pour la demoiselle. Mais c'est une question à laquelle, cependant, elle est confronté tout les jours qui passent, alors que ses proches, ses connaissances, tous veulent comprendre. Parce que la fatalité à ce côté surprenant, inattendu, imprévisible, qui fait si peur aux gens, qui perturbe l'équilibre parfait de leur quotidien, parce qu'il faut s'adapter à une nouveauté dans le quotidien, une nouveauté à laquelle on n'a pas été préparé et qui surgit, tout à coup, dévastant tout sur son passage. Quand ce genre de choses nous arrivent, ou touchent nos proches, ceux dont on dirait qu'ils ne méritaient pas ça, on se rend compte que le malheur ne frappe malheureusement pas seulement les autres. Elsy prend une grande inspiration.
«- Nous revenions de soiré avec Jacob. J'ai pris le volant, j'étais sobre... Enfin suffisamment pour conduire, je sais que je n'avais pas assez bu pour être ivre. Un véhicule a surgit devant notre voiture, je n'ai pas put l'éviter. D'après les enquêteurs je n'aurais pas put l'empêcher. L'impact a fait que... nous sommes restés coincés dans la voiture.»
Elsy ment, comme elle en a prit l'habitude, affirmant qu'elle conduisait, pour protéger Jacob qui lui rend si mal cette peine qu'elle prend pour lui, pour ne pas le perturber, pour ne pas le brusquer. Elle dit à tout le monde qu'elle conduisait, de peur que l'homme ne l'apprenne, alors que ce n'est pas logique avec l'impact, avec son handicap, avec la manière dont leur véhicule a été touché. Elle ne pouvait être que le passager. Mais de ce fait, seuls les enquêteurs et les lecteurs du rapport de police peuvent en être informés. Elsy préfère sacrifier sa vérité. Pour Jacob. Ce n'est peut-être pas une bonne idée, cependant, de mentir à Victoria alors que celle-ci peut certainement avoir accès à son dossier si elle le souhaite et découvrir le pot-aux-roses en lisant les rapports. Mais tant pis. A elle aussi, Elsy cache que son cher et tendre conduisait.
Elle essaie de rassurer son amie, encore, elle prend sur elle, elle prend sur elle pou le bien de tous, toujours. Elle redresse la tête, lance un sourire à son amie qui se veut rassurant, comme elle sent la pression sur sa main. Elle ne dit là que la vérité. Victoria n'aurait rien put faire même si elle avait apprit les choses plus tôt. Elle n'avait pas volontairement ignoré, non plus, la souffrance de son amie, elle n'était simplement pas présente pour en être informée. Elle n'avait pas faillit à sa tâche, n'avait pas tourné le dos à une convalescente. La preuve en était qu'elle était là, maintenant, et qu'elle était venue retrouver la demoiselle sitôt qu'elle avait apprit l'état dans lequel cette dernière se trouvait.
«- Je ne manquerais pas de m'en souvenir. Mais je ne te tiens pas rigueur de ne pas avoir couru à mon chevet immédiatement, ne t'en fais pas.» répond posément l'avocate, en espérant ainsi clore les inquiétudes, les tourments de son amie.
Et elle demande le thé. Elle demande le thé pour changer de sujet, pour se changer les idées, pour passer à autre chose et ne pas rester focalisé sur cet accident dont elle ne se relèvera peut-être jamais, avec lequel elle doit composer désormais. L'homme s'éclipse rapidement pour répondre à la requête de la demoiselle, disparaissant pour revenir bien vite au salon, portant sur un plateau tout le nécessaire pour servir les deux jeunes femmes. Elsy se faisant interroge la jolie blonde sur ce qui l'a tenue éloignée de New-York tout ce temps.
«- Oui je me souviens que tu m'avais parlé de cela il y a quelques mois déjà et je dois admettre, pour l'avoir vu au cours de mes études, que parfois la bavure est rapide... malheureusement.» Elle se tait, écoute encore Vicky, hochant la tête. «Ce nom me parle, en effet.» Mais la demoiselle se fige, en apprenant la mort de l'homme. A la voix de son amie cependant elle s'en doutait déjà un peu. «Je suis désolé... je n'ai pas été là pour toi à ce moment là...» souffle la demoiselle.
Victoria ne lui avait en fait pas parlé de cette erreur du fbi, de la mort de son coéquipier. De fait Elsy le découvrait là, maintenant. Et cela fait un choc, pour elle, de remarquer que son amie ne lui avait rien dit, à l'époque. Avait-elle manqué de confiance en elle ? Elsy espérait que non.
«- J'imagine que c'était un besoin urgent. Ne pas prévenir dans ce genre de cas me semble légitime et compréhensible. Je ne doute pas que tu ai vu des choses merveilleuses, en Europe... Tu as vu le pays de Galle ?» interroge-t-elle curieuse. Après tout, c'est son pays.
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Invité a posté ce message Sam 13 Oct 2018 - 22:20#
Elsy & Victoria
❝ Visite amicale ❞
Victoria avait le regard rivé sur son amie qui lui racontait comment tout avait basculé il y a quelques semaines de cela. On disait toujours que ça n'arrivait qu'aux autres jusqu'à ce que ça vous tombe dessus. À qui fallait-il en vouloir, au destin, à Dieu, à cette chose qui régissait un peu tout dans l'univers? Elle était très sincèrement touchée par cette histoire, Elsy était encore jeune et avait toute la vie devant elle mais il avait fallu que cet accident arrive. Il ne valait mieux pas qu'elle ne croise le chauffard qui avait causé l'accident sinon elle aurait pu lui régler son compte elle-même. C'était toujours celui qui n'était pas en cause qui payait le prix fort. Personne n'avait perdu la vie mais Elsy n'en avait pas pourtant été épargnée. Victoria était bien placée pour savoir qu'on ne se remettait pas non plus mentalement aussi vite qu'on l'espérerait. "Et Jacob? J'espère qu'il n'a rien eu de trop grave?" Victoria ne le connaissait que très peu mais elle savait que c'était un homme bien et qu'Elsy était heureuse avec lui, c'était tout ce qui comptait. "Et l'autre conducteur? Vaudrait mieux pour lui que je ne le croise pas..." Victoria espérait qu'il ne s'en soit pas sorti avec une simple égratignure même si c'était horrible à dire. Peut-être qu'il n'était pas responsable de l'accident qui sait, il aurait pu faire un malaise ou n'importe quoi qui l'excuserait à moitié. Elle ne savait en rien qui il était et ce que la police avait découvert après enquête. Elle se renseignerait plus tard. Victoria était bien évidemment très loin d'imaginer qu'Elsy était en train de lui mentir pour protéger Jacob. Elle n'insisterait pas plus longtemps, cela ne servait à rien de raviver ces blessures qui commençaient à peine à cicatriser. Elsy savait que Victoria serait toujours là pour elle alors si un jour elle aurait besoin d'en parler, la blonde serait là pour être une oreille à attentive.
Victoria en vint ensuite à expliquer à son amie ce qui l'avait tenu éloignée de New York pendant tout ce temps. Elle n'avait jamais encore eu l'occasion de lui raconter tout ce qui c'était passé de A à Z. Elle ne lui avait jamais caché que les derniers mois passés au sein du FBI avaient été difficiles et que peu à peu, l'idée de démissionner et de tout plaquer avait fini par faire son chemin. Après tout, elle n'avait confié cela à personne, tout s'était fait si vite. Et puis Victoria elle était comme ça, prendre des décisions sur un coup de tête, se laisser guider par son intuition et son instinct, c'était son mode de fonctionnement après tout. «- Oui je me souviens que tu m'avais parlé de cela il y a quelques mois déjà et je dois admettre, pour l'avoir vu au cours de mes études, que parfois la bavure est rapide... malheureusement.» Victoria hoche la tête, elle ne peut que lui donner raison. Des bavures il y en avait bien plus que ce qu'on laissait penser. "Comme tu dis, je crois que celle là, c'était celle de trop." Elle lâcha un léger soupire alors que son regard allait se perdre quelques secondes sur le mur qui se trouvait face à elles. «Je suis désolée... je n'ai pas été là pour toi à ce moment là...» Elle reporta son attention sur Elsy avant de lui adresser un sourire, il ne fallait pas qu'elle s'en veuille. Elle n'avait laissé personne être là pour elle, elle avait préféré fuir pour oublier. "Ne t'en veux pas ma belle, tu ne pouvais pas savoir.. Tu sais je ne l'ai dit à personne, à peine quelques jours après sa mort, je donnai ma démission avant de partir presque dans la foulée.." Elle marqua une courte pause, Victoria pensait toujours pouvoir tout supporter sans avoir à se faire aider par qui que ce soit. Elle pensait tout pouvoir contrôler, être assez forte mais elle avait fini par se rendre compte que sa famille et ses amis représentaient un véritable pilier dont elle aurait besoin. "Je pensais pouvoir gérer tout ça seule mais ça faisait un peu beaucoup, ça me fait du bien d'en parler en tout cas." Elle adressa un nouveau sourire à son amie avant de prendre une gorgée de thé qui venait de leur être servi.
«- J'imagine que c'était un besoin urgent. Ne pas prévenir dans ce genre de cas me semble légitime et compréhensible. Je ne doute pas que tu ai vu des choses merveilleuses, en Europe... Tu as vu le pays de Galle ?» Victoria acquiesça, tout avait été très vite. Elle n'avait pas pris le temps de réfléchir que sa démission était donnée et qu'elle était déjà partie sur les routes. "Oui je pense que j'avais besoin de partir loin de tout pour faire le point.. Maintenant je sais ce que je veux et je pense que j'ai pas mal de choses à rattraper." En effet, elle voulait être plus présente pour ses proches et reprendre sa vie personnelle en main et ce pour de bon. Quand Elsy en vint à parler du Pays de Galle, sujet qu'elle ne pouvait éviter, Victoria esquissa un grand sourire avant de sortir un album de son sac. Elle l'avait fait faire avec les meilleures photos prises pendant son escapade de six mois au Canada et en Europe. "Oh oui c'était magnifique, j'ai vraiment envie de repartir maintenant mais pas pour autant de temps mais j'ai vraiment adoré. Et j'étais sûre que tu me poserais la question alors j'ai amené mon album." Elle le posa entre les mains d'Elsy avant de tourner quelques pages pour arriver aux photos prises au Pays de Galle. "J'ai vraiment adoré et bien sûr j'ai pensé à toi quand j'étais là-bas! Ça ne te manque pas trop d'ailleurs?"
La jeune femme secoue négativement la tête pour rassurer son amie alors que cette dernière s'inquiète de l'état de santé de Jacob. Non, ce dernier va bien et se porte... Il semble se porter comme un charme, mais Elsy ne sait pas, ne sait plus, se sent un peu perdue. Il se fait absent ces derniers temps. A moins que ce ne soit de se sentir enfermé ici, qui lui donne cette impression, alors qu'elle n'est plus aussi libre qu'elle a put l'être par le passé, qu'elle ne sort plus autant, ne voit pas grand monde. Peut-être que le fait de sortir travailler, autrefois, ne lui faisait pas prendre conscience de certaines choses, peut-être que ce n'est que son enfermement qui la fait se sentir un peu abandonnée par son cher et tendre.
«- Non il n'a rien eut de grave il s'en est sorti avec une légère commotion cérébrale et il a oublié l'accident, en soit.» répond la demoiselle avec un demi sourire.
Et elle se félicite qu'il l'ait oublié, alors qu'ainsi elle peut endosser toute la faute, toute la responsabilité, toute la culpabilité, sur ses frêles épaules et épargner ainsi son petit ami qui ne se doute de rien. Elle veut le préserver, ni plus ni moins, d'une vérité qui ne ferait que le détruire. Hors, elle se refuse à le voir sombrer sous l'effet de la culpabilité alors qu'il n'aurait pas put éviter le véhicule, si elle en croyait les dires des policiers. De Wyatt, notamment.
«- L'autre conducteur a prit la fuite et n'a pas été retrouvé pour le moment.» annonce la demoiselle en sentant son rythme cardiaque qui s'accélère sous l'effet de l'énervement contre cet inconnu. Il ne fallait vraiment pas être un Homme, pas avoir le moindre courage, valoir moins qu'une bête, pour se comporter comme l'autre conducteur l'avait fait. «Alors je suppose qu'il s'en est sorti plus ou moins indemne et comme il ne s'est pas signalé à la police pour le moment, j'imagine qu'il a sa conscience pour lui malheureusement.» souffle la demoiselle.
Et ce alors qu'il avait peut-être détruit la vie de deux personnes, alors qu'elle ne remarcherait peut-être plus jamais, qu'il avait peut-être changé son existence pour toujours. Qu'elle ne pourrait peut-être pas avoir d'enfants, qu'elle ne pourrait peut-être pas mener la vie dont elle rêvait et ce alors que tout, jusqu'ici, lui avait sourit. Elle soupire, mentant à son amie sur quelques points pour protéger Jacob, de peur que ce dernier n'apprenne finalement le fin mot de l'histoire et ne s'en veuille. Finalement, la conversation passe à autre chose et cette fois c'est à Elsy de se montrer attentive aux confidences de son amie alors que cette dernière a bien besoin de parler et vider son sac, elle aussi. Et Elsy s'en veut de ne pas avoir d'avantage soutenue son amie à l'époque, amenant cette dernière à la rassurer alors que, c'est vrai, elle était partie très rapidement après sans laisser à grand monde la possibilité de lui venir en aide. Mais comme aujourd'hui parler semble lui faire du bien, la rouquine est heureuse d'être cette oreille attentive, à qui Victoria peut et a envie de se confier. Lui pressant la main dans la sienne, Elsy lui assure ainsi son soutient et sa présence, l'enjoignant à poursuivre autant qu'elle le souhaite.
Elle esquisse un sourire quand, en parlant du voyage de son amie, elles évoquent le Pays de Galle, dont Elsy est originaire et que, justement, Victoria a eut le plaisir de visiter au cours de son escapade. Comme son amie sort un album de photos, l'avocate adresse un coup d'oeil intéressé à l'objet en écoutant le discours de Victoria.
«- Ahah je ne pouvais pas ne pas poser la question, aussi apporter l'album est une bonne idée et c'est une encore meilleure idée d'avoir pensé à le faire faire !» souligne la jeune femme en prenant l'objet qui lui est tendu, observant avec émerveillement les photos du Pays de Galle alors que Victoria demande si ça ne lui manque pas. «Je dois avouer que parfois, un peu. Mais quand j'ai suivi papa, je ne pensais pas rencontrer Jacob ici alors... même si j'adore le pays de Galle et que ce sera toujours une part de moi, ma place est où Jacob est...» répond la jeune femme en songeant tout de même à son pays, alors que quelques souvenirs se bousculent dans sa mémoire. «Et qu'est-ce que tu as préféré faire et découvrir là-bas ? Qu'as-tu goûté de bon ? »
«- Non il n'a rien eut de grave il s'en est sorti avec une légère commotion cérébrale et il a oublié l'accident, en soit.» Victoria se voyait ainsi rassurée, bien qu'elle ne connaissait pas si bien que cela Jacob elle était heureuse de savoir qu'il n'avait pas été trop gravement blessé. Peut-être que c'était mieux ainsi qu'il ait oublié ce qu'il s'était passé. Elle était loin d'imaginer qu'en fait il était au volant et qu'Elsy préférait ne pas lui rappeler par peur qu'il s'en veuille très certainement. "Tant mieux alors, j'imagine que c'est déjà assez difficile comme ça à vivre." Elle s'autorisa à sourire doucement car après tout c'était une bonne nouvelle que Jacob s'en soit sorti sans trop de mal. Sourire qu'elle perdit assez rapidement quand Elsy lui annonça que le chauffard qui les avait percuté n'avait pas encore été retrouvé. «Alors je suppose qu'il s'en est sorti plus ou moins indemne et comme il ne s'est pas signalé à la police pour le moment, j'imagine qu'il a sa conscience pour lui malheureusement.» Victoria fronça les sourcils et souffla, la vie était tellement injuste dans ce type de cas précis, personne ne méritait d'être renversé et laissé pour mort. Elle ne comprenait pas comment quelqu'un pouvait ainsi prendre la fuite sans le moindre remord. "Je suis sûre que les policiers vont le retrouver, je me mettrai sur le dossier, on ne peut pas le laisser s'en sortir comme ça." Elle marqua une courte pause avant de venir doucement poser sa main sur l'épaule de son amie. "Ne t'en fais pas, on retrouvera cet enfoiré et il aura ce qu'il mérite!" Et ça elle était bien déterminée à ce que ça arriva, que cet homme ou cette femme finisse devant un tribunal et ait ce qu'il mérite, hanté à jamais par le mal causé.
Victoria évoqua ensuite son voyage, elle voulait qu'Elsy oublie le temps d'un instant l'accident et tout ce qui en avait découlé. Elle voulait lui changer les idées et parler de choses plus gaies plutôt que les déboires qui avait eu lieu dans leurs vies respectives ces derniers temps. Elle fut heureuse de voir l'engouement de son amie qui commença à feuilleter l'album qu'elle venait de lui présenter. «Je dois avouer que parfois, un peu. Mais quand j'ai suivi papa, je ne pensais pas rencontrer Jacob ici alors... même si j'adore le pays de Galle et que ce sera toujours une part de moi, ma place est où Jacob est...» La blonde sourit attendrie, il est vrai qu'elle avait toujours trouvé leur couple adorable et avait toujours admiré l'amour et le dévouement que portait Elsy à Jacob et réciproquement. Elle espérait un jour pouvoir en dire autant. "Oui je comprends. Qui sait, peut-être qu'un jour vous irez vivre là-bas. C'est plutôt agréable même si assez pluvieux. Et mon dieu conduire à gauche c'est horrible!" Elle se mit à rire de bon coeur, il est vrai qu'elle en avait connu des péripéties sur les routes britanniques et si c'était un moyen pour son amie de se rappeler des souvenirs heureux de son pays natal, ce serait parfait pour lui changer les idées après tout. «Et qu'est-ce que tu as préféré faire et découvrir là-bas ? Qu'as-tu goûté de bon ? » Elle prit quelques secondes pour réfléchir, il faut dire qu'elle avait tellement vu de choses et rencontré de merveilleuses personnes. "J'ai vraiment adoré visiter les vieux chateaux et forteresses, il nous manque tellement ça ici aux Etats-Unis, tout ce patrimoine historique c'est vraiment magnifique. Et puis la côte est tellement sauvage et impressionnante avec ces immenses falaises entre autres. Et encore je n'ai pas pu tout voir!" Elle avait envie d'évoquer la possibilité qu'elle pourrait un jour y retourner avec elle, s'y rendre avec un natif serait idéal mais au vu des circonstances elle s'abstint d'émettre cette possibilité. "J'ai testé pas mal de spécialités, c'est très différent de chez nous mais le mieux ça reste la bière!" Elle adressa un clin d'oeil taquin à son amie et rit doucement avant de boire quelques gorgées de son thé. Elle avait vraiment aimé son voyage et prenait plaisir à en parler.
Finalement, Jacob n'avait rien eut de grave au cours de l'accident, naturellement sa belle en était soulagée. Dans un même temps, la demoiselle était particulièrement soulagée du fait qu'il ait eut cette commotion cérébrale, elle avait cette impression que ceci avait sauvé le jeune homme, permettant que la jeune femme prenne sur elle toute la faute de l'accident pour épargner ainsi la culpabilité à son amoureux. Elle était loin d'imaginer que ce mensonge pouvait d'avantage jouer en sa défaveur qu'elle ne le pensait. Et pourtant elle commençait à remarquer que son petit ami était un peu moins présent qu'avant pour elle. Elle essayait de ne pas y faire attention, songeait aveuglément que c'était la faute au travail, que son Jacob lui reviendrait prochainement, aussi proche qu'avant, aussi dévoué, aussi gourmand de sa présence qu'autrefois.
«- Oui, ce n'est pas évident pour lui non plus de me voir dans ce fauteuil, disons que... notre vie a malheureusement pas mal changé, que nous ne pouvons pas vivre comme avant, comme si de rien n'était. Pourtant, ce n'est que provisoire, le temps que je puisse...» elle se coupe dans sa pensée. «Le temps que je puisse marcher de nouveau. Mais ce n'est qu'une possibilité hypothétique, rien ne m'est garantie.» soupire la jeune femme.
Peut-être qu'elle ne remarcherait plus jamais, peut-être que ses jambes étaient foutues pour toujours et que la jolie rousse devrait vivre dans un fauteuil roulant toute sa vie, oublier probablement ses rêves d'avoir un jour des enfants, ou de voyager à travers le monde. Parce que le monde malheureusement n'est pas toujours accessible pour les personnes dans un fauteuil roulant, loin de là même. Elle devrait peut-être abandonner certains de ses plus grands rêves, tout ça pour un connard qu'ils n'avaient pas put éviter, qui avait prit la fuite lors de l'accident et qui pour sa part, de fait, semblait s'en être bien mieux tiré que le couple. Injustice. Le monde est plein de ces cas qui donnent envie de hurler. Un homme avait prit la fuite, en laissant les deux amoureux pour morts. La nouvelle ne manque pas de faire bondir Victoria et la proposition de cette dernière n'étonne pas une seconde Elsy. L'avocate connaît bien son amie, après tout. Elle aurait put s'attendre à ces mots, avant même que Victoria ne les ait prononcé.
«- J'espère que la police va le retrouver oui. C'est très gentil à toi de te proposer comme cela... Nous verrons bien... J'espère qu'il finira pas prendre conscience de ce qu'il a fait et se rendra de lui-même. Je n'entends pas intenter un procès contre lui... S'il pouvait déjà changer de comportement au volant, pour ne jamais provoquer de nouvel accident, ne jamais imposer à une jeune femme ce qu'il m'impose à moi pour le moment... C'est tout ce que je souhaite dans le fond, qu'il réalise que ça aurait put être bien plus grave encore et que la route n'est pas un jeu. Qu'il réalise qu'on ne peut pas se comporter de la sorte et qu'il faut rester prudent... Mais je n'ai pas envie d'aller en procédure, de le mener devant le tribunal. A quoi bon ? Cela ne me rendra de toute façon pas l'usage de mes jambes.» soupire la jeune femme. «Je pense que j'ai aussi besoin d'avancer, de laisser cela derrière moi pour aller de l'avant...»
Évoquant les voyages de son amie, la jeune femme se plonge avec délices dans les souvenirs de son pays. Parfois, il lui manque et comme le souligne la demoiselle, quand elle avait suivit son père, elle ne pensait pas forcément qu'elle ferait sa vie aux états-unis. Elle n'avait pas pensé qu'elle croiserait la route de Jacob. Il lui donnait l'impression d'avoir changé sa vie, pour le meilleur et pour le pire. Il était devenu son pilier, l'homme de sa vie. Aujourd'hui elle ne s'imaginait plus quitter le pays. Pas sans lui. Sa place était où Jacob était, ni plus ni moins. Et elle l'aimait d'un amour déraisonnable, incroyablement fort, de cet amour qu'il lui rendait. Avant.
«- Un jour peut-être, mais je doute sérieusement de pouvoir y traîner Jacob d'avantage que pour quelques jours de vacances !» annonce la demoiselle amusée. «C'est vrai que le soleil n'est pas toujours au rendez-vous, mais c'est vous qui conduisez bizarrement Mademoiselle, je regrette !» plaisante la jeune femme. «En réalité, je n'ai presque jamais conduit au pays de Galle...»
Rapidement cependant, malgré l'humour, Elsy finit par changer de sujet pour parler des découvertes de son amie dans son pays et de ce qu'elle avait put goûter de bon pendant son séjour. Au travers des mots de son amie, elle avait l'impression de vivre un retour dans sa patrie, par procuration.
«- C'est vrai que les Etats-unis manquent cruellement de châteaux.» remarque la demoiselle avant de rire. «La bière, tiens donc, une vraie galloise ! Mais le meilleur, pardon, reste tout de même l'agneau gallois ! Et les poissons tout frais pêchés, grillés sur la pierre ou le barbecue, voire cuisiné au beurre... Puis le whisky, aussi...»
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Invité a posté ce message Dim 11 Nov 2018 - 23:09#
Elsy & Victoria
❝ Visite amicale ❞
«- Oui, ce n'est pas évident pour lui non plus de me voir dans ce fauteuil, disons que... notre vie a malheureusement pas mal changé, que nous ne pouvons pas vivre comme avant, comme si de rien n'était. Pourtant, ce n'est que provisoire, le temps que je puisse...Le temps que je puisse marcher de nouveau. Mais ce n'est qu'une possibilité hypothétique, rien ne m'est garantie» Victoria afficha une moue désolée pour son amie, c'était une situation délicate. Elle aurait aimé pouvoir lui promettre la lune mais elle ne savait pas si elle pouvait lui faire une telle promesse, elle aurait aimé la rassurer et lui dire que tout irait bien mais tout cela relevait de choses qu'aucune d'elle ne pouvait contrôler. "C'est normal, tu sais c'est encore récent. Ne t'en fais pas, s'il y a une chance il faut que tu t'y raccroches même si je sais que c'est plus facile à dire qu'à faire.. Tu dois en avoir marre d'entendre tout le monde te dire la même chose mais sache que je serai là pour toi peu importe l'heure du jour et de la nuit." Elle déposa un baiser sur la joue de son amie pour lui témoigner son affection et le fait qu'elle serait bel et bien là pour elle si besoin. "Tu sais, un de mes collègues a aussi connu une période où il avait perdu l'usage de ses jambes et à l'époque il a intégré une très bonne clinique. Si jamais je pourrai te trouver leurs coordonnées." Victoria voulait être là pour Elsy même si elle savait que tout le monde devait être aux petits soins pour elle et que cela pouvait parfois être sans doute étouffant car elle était loin d'être infirme. Néanmoins elle savait que la brune saurait faire la différence entre la pitié et la compassion.
«- J'espère que la police va le retrouver oui. C'est très gentil à toi de te proposer comme cela... Nous verrons bien... J'espère qu'il finira pas prendre conscience de ce qu'il a fait et se rendra de lui-même. Je n'entends pas intenter un procès contre lui... S'il pouvait déjà changer de comportement au volant, pour ne jamais provoquer de nouvel accident, ne jamais imposer à une jeune femme ce qu'il m'impose à moi pour le moment... C'est tout ce que je souhaite dans le fond, qu'il réalise que ça aurait put être bien plus grave encore et que la route n'est pas un jeu. Qu'il réalise qu'on ne peut pas se comporter de la sorte et qu'il faut rester prudent... Mais je n'ai pas envie d'aller en procédure, de le mener devant le tribunal. A quoi bon ? Cela ne me rendra de toute façon pas l'usage de mes jambes. Je pense que j'ai aussi besoin d'avancer, de laisser cela derrière moi pour aller de l'avant...» Victoria acquiesça, Elsy avait les mots justes et c'était à tout son honneur de se comporter ainsi. Si ça avait été elle, elle aurait été prête à étriper la personne et à la poursuivre en justice. Cependant, la brunette avait raison et une prise de conscience s'imposait, nul besoin d'aller jusqu'au procès; elle pouvait comprendre que son amie ait seulement l'envie de tourner la page et passer autre chose sans pour autant que le fautif s'en sorte sans rien. Vivre avec le fait d'avoir causé un tel accident doit être une peine déjà suffisante et ce à perpétuité. "Je vais faire tout mon possible pour qu'on mette la main sur lui en tout cas, je te le promets ma belle! Mais c'est tout à ton honneur de réagir ainsi et je puis je comprends parfaitement que tu aies besoin de passer à autre chose. Une fois qu'on l'aura retrouvé et qu'il ou elle prendra compte de ce qu'elle a fait, je suis certaine que ça t'enlèvera un poids et que ça t'aidera à avancer." Elle adressa un sourire qui se voulait réconfortant et plein de soutien à Elsy. Elle espérait que la brune allait se battre, ce dont elle ne doutait pas une seconde mais elle se doutait également que tout cela devait la travailler. Elle ferait donc tout son possible pour lui permettre d'être un peu plus apaisée en pouvant mettre cette histoire derrière elle, une fois le chauffard connu.
Vint ensuite une discussion plus légère et gaie à propos du Pays de Galle dont était originaire la jeune femme. "Qui sait peut-être que Jacob y prendrait goût et voudrait y rester. C'est quand même beaucoup plus calme et reposant comme vie." Peut-être que Jacob pourrait s'y plaire après tout et peut-être qu'un jour Elsy aura aussi un fort désir de revenir aux sources. "Je vous signale que la majorité des gens sur cette planète roule à droite donc c'est vous qui n'êtes pas normaux. Mais bon on s'y fait!" La blonde haussa les épaules en lâchant un léger rire. Certes elle s'était parfois retrouvée à rouler quelques secondes à droite ou à avoir un doute à une intersection mais Dieu merci, elle n'avait jamais eu d'incident. «La bière, tiens donc, une vraie galloise ! Mais le meilleur, pardon, reste tout de même l'agneau gallois ! Et les poissons tout frais pêchés, grillés sur la pierre ou le barbecue, voire cuisiné au beurre... Puis le whisky, aussi...» La blonde hocha la tête pour approuver les dires de son amie, il est vrai qu'elle avait goûté de la bonne cuisine là-bas. Cela changeait également des Etats-Unis, un dépaysement qui était le bienvenue. "Oui c'est vrai que vous avez quand même des bonnes choses chez vous même si rien ne vaut un bon plat français et un vin italien." La blonde adressa un clin d'oeil à son amie, elle voulait simplement la taquiner comme les Britanniques n'étaient pas réputés pour leur cuisine contrairement à leurs voisins. Au moins, cela permettait à Elsy de penser à autre chose et à se distraire malgré les circonstances.
