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ANNIVERSAIRES DE MARS
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Invité a posté ce message Dim 11 Nov 2018 - 19:05 #


IT MUST HAVE BEEN LOVE.
───── lisa & luke jennings ─────

Les jours passaient et se ressemblaient : il y avait ce genre de répétition dans la normalité, ce quotidien qui ne changeait pas des masses, quoiqu'on fasse. Lisa n'ouvrait pas sa porte un beau matin pour découvrir un paysage tout à fait différent de celui dont elle avait pris l'habitude, avec les mois qui étaient passés. Et la vie comme ça, avait tendance à aller bien vite : les mois s'envolaient depuis que les enfants avaient repris l'école, tant et si bien que la brune avait presque été surprise de voir l'été s'effacer, pour laisser place aux feuilles orangées et à la température fraîche de l'automne. Évidemment, avec le mois de septembre, étaient venus les petits virus, la fatigue, les crises de colère de Jack devant ses devoirs, le retour des activités extra-scolaires, et les journées qui s'étaient rapidement raccourcies. A côté de ça, il y avait encore des gens pour se marier, alors que l'hiver approchait : qui était-elle pour les juger, elle qui s'était mariée en plein mois de septembre, sous la neige ? Ç'avait donné un décor tout à fait romantique, une ambiance qu'elle arrivait à bien vendre à sa clientèle, quand elle se retrouvait à devoir jongler dans son emploi du temps, avec tout ce qu'il y avait à faire. Pas facile d'être seule, encore et toujours. Pas facile de penser à tout, non plus ; et pourtant, par miracle, elle s'estimait plus ou moins bien y arriver. Les enfants avaient adoré leur Halloween, tant et si bien qu'ils en conservaient encore de nombreux bonbons qu'ils aimaient exhiber à toute personne venant leur rendre visite- et heureusement pour tout le monde, Lisa avait été une mère assez attentive et perfectionniste pour prendre une tonne de photos qui feraient des souvenirs indélébiles. Il n'y avait rien de tel qu'avoir un passé comme le sien, pour connaître l'importance d'une image capturée, d'un souvenir conservé sur du papier : au moins, peut-être qu'avec le temps, toute leur famille oublierait les mauvais souvenirs, et ne se concentrerait que sur toutes les archives heureuses qu'elle avait gardées dans ses albums photos, ou les cadres qui envahissaient la maison. Désormais, les jours qu'elle comptait étaient ceux qui les séparaient de Noël : des premiers bricolages qu'ils feraient à l'école, leur faisant penser au sapin qu'ils devront installer dans le salon, ou des premières pubs qu'ils verront à la télé, avant de faire leur lettre au Père Noël pour commander des cadeaux dont elle allait devoir assurer la livraison toute seule. Probablement. En trois ans, la Jennings avait peut-être trop pris l'habitude de tout gérer : comment le lui reprocher, quand ç'avait été la seule chose qui avait maintenu leur famille à flot, après tout ce qui était arrivé à Jacksonville ? Combien de choix difficiles avait-elle eu à faire ? Combien de matins s'était-elle forcée à se lever, alors qu'elle n'avait eu qu'une envie, s'enfoncer sous ses couvertures, ne pas mettre le nez dehors, et oublier le reste du monde ? Peut-être que Luke lui reprochait quelque-chose, lui. Sans le dire vraiment explicitement, malgré les contacts qu'ils essayaient de maintenir, avec le temps. Le fait était que Luke n'était toujours pas revenu à la maison : presque deux mois étaient déjà passés depuis qu'il avait frappé à leur porte la première fois, mais rien n'avait changé. Était-ce sa faute à elle ? Était-ce ce qu'il préférait ? Était-ce mieux pour les enfants ? Tout ce dont elle avait été sure jusque là, la jeune femme, ç'avait été que c'n'était pas préférable pour elle- c'n'était pas l'option qu'elle aimait, de compter le temps que son époux et elle continuaient à perdre dans leur vie, à cause de quelque-chose qui les avait déjà assez ruinés comme ça. Mais ses maigres espoirs, ses maigres convictions dans toute cette histoire, elles s'envolaient en un rien de temps : Lisa avait passé la veille au soir à observer son téléphone toutes les deux minutes, trop bien consciente qu'elle avait envoyé un message d'anniversaire tardif à son mari, s'excusant de toutes les façons possibles et imaginables. Elle avait des photos du match de foot de Jack, pour prouver sa bonne foi. Le temps était passé si vite, ce neuf novembre comme tous les autres jours depuis trop longtemps.

Et elle faisait de son mieux, Lisa ; elle l'avait toujours fait, et elle continuait encore aujourd'hui, de mener sa barque en solo, de tenter de garder la tête à la surface pour respirer plutôt que d'se noyer. Est-c'que c'était assez ? Au moins, à voir ses enfants sourire, jouer et rire comme des enfants normaux, elle avait pu se déculpabiliser de beaucoup de choses. Mais face au silence qu'elle avait reçu de la part de Luke, la veille au soir, elle n'savait plus : est-c'qu'il avait des choses à lui reprocher, lui ? Et est-ce que ce serait juste, hein ? Est-ce qu'il ne revenait pas avec eux, avec elle, parce que c'était plus facile comme ça, plus facile de s'dire qu'il y avait trop de dommages pour réparer quoique ce soit, plus facile d'aller voir ailleurs dans une grande ville comme New York, plutôt que de surmonter ces obstacles qui leur avaient tant fait défaut jusque-là ? Elle n'avait pas osé demander, comme ça, par sms, comme une ado ou comme quelqu'un qui ne voulait pas faire face, quand elle avait enfin eu des nouvelles de Luke, le lendemain matin seulement. Il avait apparemment oublié son téléphone, oublié de se demander si sa famille lui donnerait le moindre signe de vie le jour de son anniversaire- et tant pis si ça voulait dire par la même occasion qu'il ne se soit pas du tout inquiété de leur sort, un soir de l'année spécial comme celui-ci. Ça n'avait pas été faute qu'elle ait toujours mis les petits plats dans les grands, Lisa, pour les anniversaires, les fêtes de l'année, toutes ces dates spéciales particulières. Quand son imagination, à la brune, allait assez loin pour créer dans son crâne des circonstances qui auraient pu faire oublier son téléphone ou sa famille à Luke, elle tournait autour de scénarios qu'il ne valait mieux pas qu'elle alimente. Comme si souvent, alors, Lisa avait simplement continué sa journée, offrant des sourires réconfortants à ses enfants, leur promettant – comme toutes les années précédentes – que les dessins qu'ils avaient fait pour l'anniversaire de leur père arriveraient à destinataire. Une promesse à laquelle elle manquait depuis trois ans maintenant, mais qui, quand même permettait à Jack et Monty de ne pas oublier qu'ils avaient un père, quelque-part – et cette année en particulier, Lisa s'était dit que ramener Luke sur le devant de la scène avait été important. Mais à quoi bon s'il ne daignait même pas se pencher sur son téléphone pour avoir de leurs nouvelles, le soir de son anniversaire ? A quoi bon, s'il préférait faire Dieu seul savait quoi, dans un autre coin de New York, plutôt qu'ici, avec sa femme et ses enfants ? Il voulait qu'ils se voient aujourd'hui – au moins c'était déjà ça ; mais peut-être avait-elle senti que ça tournerait mal, peut-être avait-elle simplement décidé de repousser l'échéance de leurs retrouvailles à eux tous, toujours était-il qu'avant d'avoir accepté la proposition de son mari, Lisa avait fait un détour par chez ses parents, pour y déposer les trois enfants. Avec la promesse de les récupérer en début de soirée, assez tôt avait-elle dit : ils avaient tous les trois assez pris l'habitude de passer du temps chez leurs grands-parents, pour apprécier ces moments de partage- y'avait, aussi, de grandes chances qu'ils soient plus gâtés là-bas qu'à la maison. Elle était donc rentrée toute seule, quelques temps avant le rendez-vous que Luke et elle avaient fixé : peut-être que s'ils avaient des choses à se dire, des vérités à s'avouer et à affronter de plein fouet, mieux valait que les enfants ne soient pas au milieu. Oui, c'était mieux comme ça, qu'elle essayait de se persuader, se demandant parfois si Jack et Monty n'allaient pas finir par la détester, à force qu'elle repousse et repousse l'échéance de leurs retrouvailles, au point de perdre des mois entiers. Ou peut-être était-ce Luke qui la détestait pour ça. Ou pour beaucoup d'autres choses. La tête envahie de pensées, Lisa n'eut pas le cœur à faire les choses bien cette année- elle avait au moins acheté de la bière comme Luke pourrait en vouloir, mais elle se limita à ça, incapable de se concentrer pour essayer d'arranger ses cheveux ou trouver une quelconque autre tenue que ses habits du week-end, plus confortables que 'sexy'. A quoi bon être sexy de toute façon ? La seule chose qui pouvait encore les qualifier de mariés, Luke et elle, c'était le contrat de mariage enterré dans leurs papiers. « Salut... » c'est donc le plus simplement du monde qu'elle accueillit le jeune homme quand il sonna à sa porte- au moins, elle s'était appliquée à ranger la maison, pas comme la dernière fois qu'il était venu. Un avantage non-négligeable à ne pas avoir les enfants dans les pattes : il fallait bien penser au ménage, de temps en temps. Lèvres pincées, elle s'écarta de devant la porte pour le laisser entrer- il ne prendrait pas longtemps à réaliser qu'ils étaient seuls. Et au point où ils en étaient, Lisa ne savait même pas s'il lui en voudrait pour ça, ou si au contraire, il préférait que les choses se passent ainsi ; qu'est-ce qu'il cherchait auprès d'eux, depuis qu'il était revenu, hein ? « Um... Joyeux anniversaire. Avec un jour de retard. » elle balbutia, hésitante, avant de hausser les épaules. Elle ne savait pas déjà, si ses mots traduisaient surtout d'une certaine rancœur, ou d'une culpabilité- deux sentiments bien contradictoires qui, pourtant, semblaient être les seuls à s'faire bataille quand elle était avec Luke, maintenant.
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Invité a posté ce message Mer 14 Nov 2018 - 20:12 #

we got the same heartbeat.
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We're living for the same dreams.
Il avait beaucoup de mal à savoir comment faire pour gérer sa vie Luke, depuis qu’il était sorti de prison. Il n’y avait personne qui avait su lui apporter la moindre réponse à toutes les questions qu’il se posait depuis qu’il avait mis le pied dehors. Il fallait qu’il se débrouille tout seul et c’était loin d’être aussi facile qu’il avait pu le croire. Quelques mois plus tôt, il avait retrouvé Lisa et naïvement, il avait cru que dès le lendemain, il serait de retour avec elle et avec les enfants. Ce n’était pourtant pas comme ça que les choses s’étaient passées. Il voulait bien croire que les enfants avaient besoin de temps avait besoin de temps avant qu’il ne débarque à nouveau dans leurs vies. Il n’avait pas envie de les brusquer, évidemment, mais qu’est-ce qu’il devait faire alors ? Il ne pouvait pas revenir dans cette maison à l’improviste, parce que c’était le risque de justement tomber sur les enfants de façon brutale et non anticipée. La seule chose qu’il pouvait faire c’était attendre que Lisa leur ait parlé de tout ça, mais il avait l’impression qu’elle ne faisait que repousser l’échéance. Est-ce que c’était trop dur de leur parler de lui ? Pourquoi ça le serait ? Ils le détestaient ? Ils l’avaient oublié ? Ils pensaient qu’il était un meurtrier ? Il était perdu Luke et il avait vraiment l’envie de venir à l’improviste, de décider que maintenant, il en avait marre, qu’il voulait voir ses enfants et qu’il allait se charger lui-même de leur expliquer la situation. Evidemment, ce ne serait pas faire les choses doucement et de façon raisonnable pour les enfants. Ce serait direct, peut-être brutal, mais au moins, ce serait fait. Il aurait aimé aller voir les étoiles filantes avec eux, il aurait aimé faire la tournée des maisons avec eux pour récolter des bonbons. Mais c’était trop tard pour tout ça. Bientôt, ce serait noël et ça par contre, il était hors de question qu’il manque ça.

Il aurait pu profiter de son anniversaire pour demander explicitement à voir ses enfants, mais il n’avait même pas réalisé, la veille, que c’était le jour de son anniversaire. Il n’avait pas non plus eu le moindre message pour le lui rappeler. Y avait eu que sa sœur qui avait préparé quelque chose pour lui, et maintenant, il s’en voulait, parce qu’évidemment, s’il avait oublié son anniversaire à lui, il avait aussi oublié celui de sa sœur jumelle. Elle avait fait des efforts pour lui, elle en faisait tous les jours depuis qu’il était sorti de prison et lui, il ne faisait pas grand-chose pour elle en retour. Il n’était pas le plus attentif des frères ces derniers temps. Il n’avait pas l’impression d’être non plus à la hauteur en tant que mari et père, mais c’était compliqué, si on ne lui laissait pas vraiment sa chance. Il avait quand même eu un message de son épouse, qu’il n’avait remarqué qu’au moment d’aller se coucher, parce qu’il avait passé la soirée avec sa sœur et qu’il ne passait pas son temps branché à son téléphone. Il avait encore du mal avec ça, comme si pas loin de trois ans loin de la technologie, rendait la reconnexion compliquée. Il avait proposé à Lisa qu’ils se voient et comme c’était samedi, au beau milieu de la journée, il s’était dit que les enfants seraient là. Pour son anniversaire – même un jour après – ses enfants seraient là hein ? Parce que dans le fond, il s’en fichait des photos du match de leur fils qu’elle pouvait lui envoyer comme si ça aller lui faire plaisir, lui ce qu’il voulait, c’était pouvoir assister aux matchs de son fils. Peut-être qu’il y avait quelque chose qu’il faisait mal et qui justifie que Lisa ne veuille pas qu’il approche ses enfants, mais dans ce cas-là, autant le lui dire, il ferait mieux, si on lui disait ce qui n’allait pas chez lui. Mais, après deux ans et demi derrière les barreaux, c’était vraiment difficile de bien savoir comment s’y prendre avec le reste du monde. En se rendant chez Lisa, il avait quand même eu l’espoir que leurs enfants seraient là, c’était samedi après tout. Pourtant, il eu à peine passé le seuil de la porte qu’il remarqua le silence dans lequel la maison était plongée. Si tout était aussi calme, c’était que les enfants n’étaient pas là. S’ils avaient su qu’il venait, en plus, ils auraient été là, avec leur mère, à attendre qu’il n’arrive non ? Il commençait à se demander si y avait quelque chose, se dégageant de lui, qui faisait penser à Lisa qu’il pouvait être dangereux. C’était peut-être une histoire de prison, peut-être que toute l’horreur de ce qui pouvait se passer là-bas, c’était imprégné en lui, marquer sur son visage, dans sa façon de parler, dans son attitude et que ça faisait peut à Lisa. Lui, il ressentait les conséquences de ses années de prison planer au-dessus de sa tête, mais il essayait de s’en défaire du mieux qu’il le pouvait. Il savait en tout cas qu’il n’était pas dangereux. Il pouvait peut-être être plus irritable que dans le passé, mais ce n’était pas quelque chose que Lisa avait pu voir jusqu’à présent. Peut-être que c’était ça le truc, qu’elle le testait jusqu’à trouver un truc qui justifie qu’il n’ait pas le droit de voir ses enfants. Être colérique ne le rendait pas violent pour autant. Il avait appris à prendre sur lui en prison de toute façon, à se prendre des coups sans les rendre, parce que ça n’en valait pas la peine. Il n’était pas dangereux. Il avait le droit de voir ses enfants et ce droit, ce n’était qu’une question pour qu’il le réclame avec moins de patience qu’il ne l’avait fait jusqu’à présent. « Salut. » Qu’il répondit simplement à son épouse alors qu’elle venait de le saluer. Il haussa les épaules ensuite, franchement, son anniversaire, c’était le cadet de ses soucis, comme ça pouvait être le cas depuis trois ans maintenant. « Merci. J’avais oublié de toute façon. » Il avait fallu que sa sœur le lui rappel. La pauvre, elle avait passé sa soirée avec un type qui avait complètement zapper son anniversaire. « Les enfants ne sont pas là ? » Il fallait quand même qu’il pose la question. Il fallait qu’il sache, qu’il en ait le cœur net, parce qu’il espérait qu’ils soient simplement dans leur chambre et qu’il allait bientôt les voir.

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Invité a posté ce message Jeu 15 Nov 2018 - 21:23 #


IT MUST HAVE BEEN LOVE.
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Faire des efforts était généralement quelque-chose que Lisa faisait, comme si c'était inné chez elle. On lui avait toujours appris à être polie et plaisante, disponible et compréhensible avec les autres : ce lien qu'elle avait si facilement avec les autres, avait été une partie des raisons qui l'avaient poussée à vouloir faire des études de médecine, pour travailler dans un hôpital et aider les autres du mieux possible. Elle avait toujours su ce qu'elle voulait, de quoi serait faite sa vie dans son futur : ses enfants, son travail, sa petite vie bien rangée, avec bien peu d'encombres. Après tout, tout ce qu'elle donnait, la brune l'avait toujours reçu de ses propres parents : eux aussi, ils étaient toujours aimants et disponibles pour elle- sa mère n'avait eu de cesse de faire des centaines et des centaines de kilomètres tous les mois, quand Luke s'était fait arrêter, que le procès avait bouffé leur quotidien, et qu'il avait fallu une présence stable à la maison, pour s'occuper de Jack et Monty. Et pour s'occuper d'une Lisa enceinte jusqu'au cou, paumée et désespérée. Alors oui, peut-être que force d'habitude, on attendait encore aujourd'hui de la jeune femme qu'elle fasse tout – ou beaucoup. Mine de rien, à chaque fois qu'elle avait commencé à envisager de parler du retour de leur père aux enfants, la Jennings s'était retrouvée dans une situation compliquée : et constamment, par agacement, elle en était arrivée à la même conclusion. Dans tout ça, Luke avait le beau rôle : il vivait sa vie de son côté, attendait comme si rien ne dépendait de lui, et viendrait se rajouter à l'équation, qu'une fois qu'elle lui enverrait un message ou un signe pour lui faire comprendre que quatre-vingt pour cent du boulot pénible et difficile, avait été fait. Et pendant qu'il comptait sur elle pour faire tout ça, pour complètement bouleverser la vie de ses enfants et plus ou moins encaisser les conséquences de cette nouvelle toute seule, il n'daignait même pas répondre à ses messages, ou même surveiller son téléphone pour savoir quand est-c'qu'ils pouvaient avoir quelque-chose à dire ! Et si elle avait annoncé, hier soir, à Jack et Monty que leur père était en ville, et qu'il viendrait forcément les voir pour le soir de son anniversaire, hein ? Elle aurait été comme une idiote, à constamment essayer d'envoyer des messages dans le vent, à quelqu'un qui avait eu mieux à faire qu'à se demander si, peut-être, sa famille n'avait pas envie de le voir ou d'avoir de ses nouvelles le soir même de son anniversaire. Motivée par toutes ces pensées, guidée par peut-être de la rancœur, peut-être une dose de sentiments bien justifiés, la brune avait commencé cette journée du samedi en prenant les choses en mains, à sa façon. Peut-être que c'n'était pas qu'à elle de faire des efforts, de vouloir faire les choses bien ou de vouloir tout endosser, encore une fois. Peut-être qu'elle faisait déjà de son mieux, et que c'qu'elle n'arrivait pas à faire toute seule, Luke pouvait un tant soit peu essayer de supporter avec elle- n'étaient-ils pas mariés, après tout ? Et s'il lui venait l'idée ou l'envie de divorcer, l'argument tenait toujours : ces trois enfants, ils les avaient faits à deux. Et elle de son côté, elle n'avait certainement rien fait qui la rendait responsable de ce qui était arrivé à Luke, des années de prison qui l'avaient séparé de ses enfants, et qui avaient réduit leurs vies à eux cinq, à néant. Elle en avait déjà fait, des efforts- tout un tas, quand elle avait porté leur famille toute entière à bout de bras, encore enceinte, à devoir à la fois soutenir son mari accusé injustement, garder la tête hors de l'eau, et continuer de sourire et de faire croire à leurs enfants que tout s'arrangerait. Et au fond, tant pis si Luke n'pouvait pas comprendre certains de ses choix, peut-être même qu'elle serait capable de s'dire tant pis s'il n'l'aimait plus à cause de ceux-ci – elle avait fait du mieux qu'elle avait pu, sans renoncer, sans jeter l'éponge, sans juste rester spectatrice du carnage qui avait frappé toute leur famille, à attendre les bras croisés que les choses se passent.

Peut-être alors, que si elle avait pensé à déposer les enfants chez ses parents, c'était pour une bonne raison – parce que dans sa tête, tournaient des songes, des convictions, des choses qu'elle avait à dire, qu'il valait mieux que Jack, Monty, ou même Nancy n'entendent pas. Elle qui avait toujours fait en sorte que le plus gros des dommages de leurs existences ne frappe pas ses enfants de plein fouet, elle s'assurait encore de ça, aujourd'hui. N'en déplaise à certaines personnes, comme Luke, ou Evelyn, tous ces gens qui avaient jugé, ou jugeraient aujourd'hui, qu'ils auraient fait mieux ou qu'elle aurait dû faire mieux. Elle, elle n'avait jamais prétendu qu'elle aurait su mieux se défendre, ou su mieux faire son job que Luke, qu'elle n'aurait pas fini en prison à sa place, ou elle n'savait quoi d'autre ! Elle n's'était jamais dit qu'elle aurait été capable de prendre toutes les bonnes décisions à la place de son époux. Et au fond, peut-être que c'n'était même pas comme ça qu'il pensait ! Peut-être que c'était elle qui interprétait, parce que beaucoup de gens dans son entourage n'avaient jamais manqué de lui faire comprendre qu'elle avait pris plein de mauvaises décisions, qu'elle avait été la méchante épouse qui avait déménagé sans donner de nouvelle à son mari. Qu'elle avait forcément tort sur toute la ligne, à cause de ça. Tout à coup, elle ne savait pas comment interpréter le silence de son mari, la brune- ç'avait été aussi inattendu que blessant, quelles que soient les circonstances hasardeuses ou justifiables qui pouvaient expliquer ça. Peut-être qu'il avait une bonne raison, peut-être qu'il avait une raison qu'elle ne voulait même pas entendre : après tout, Dieu seul savait ce qu'il pensait légitime de faire, maintenant ? Étaient-ils mariés encore, à l'esprit du jeune homme ? Ou est-c'que tout ça n'était que du vent qu'ils avaient mis en suspens, et dont ils n'avaient pas eu l'coeur de parler, quand ils s'étaient retrouvés la dernière fois qu'il était venu ici ? Lisa n'savait pas – elle n'savait pas si Luke préférait crécher sur le canapé de sa sœur, ou s'il avait un tant soit peu l'intention de revenir – vraiment revenir et non pas juste dans la vie de leurs enfants parce que c'était son droit et sa responsabilité tout à la fois. Est-c'qu'il voulait revenir avec elle ? Ou est-ce qu'il la blâmait, la détestait, ou se sentait trop éloigné d'elle, trop indifférent vis à vis d'elle ? Comme si l'amour pouvait mourir comme ça. Certains diraient que ce n'serait pas si fou : y'avait plein de couples qui finissaient par se séparer, par divorcer. Mais Luke et Lisa, ça n'leur était jamais arrivé à eux- ils avaient vécu ensemble pendant de longues années, amours de lycée, niais et candides au point d'embarquer tous les deux, ensemble, sans hésitation, vers un futur qu'ils n'pouvaient qu'imaginer parfait. Après tout, s'ils devaient divorcer, ce n'serait qu'une péripétie somme toute normale, en comparaison de ce qu'ils avaient déjà connu jusque-là. « Okay. » marmonna la brune, en réponse à son mari- incapable d'être convaincue par le 'j'avais oublié' qu'il lui servait à toutes les sauces depuis ce matin. Et puis, il n'trouvait que ça à lui répondre- c'était loin du romantisme auquel ils avaient pu être habitués, à une époque. Peut-être que d'ici peu, il sortirait la carte comme quoi c'était d'sa faute à elle s'il avait oublié, parce que depuis trois ans maintenant, elle ne le lui avait pas souhaité. Au bout d'un moment, est-c'qu'il n'pourrait pas tout blâmer sur elle ? Est-c'que c'n'était pas c'qu'il voulait, ce qu'il attendait ? Elle devait s'occuper de leur famille, de leurs enfants, elle devait essayer de garder foi en leur mariage, elle devait encaisser les remarques de tout le monde, ici ou ailleurs. Elle devait aujourd'hui, parler à leurs enfants parce que c'était soi-disant 'son rôle' en plus de tout le reste. Et elle devait faire en sorte que tout soit parfait pour les fois où Luke daignait répondre à son téléphone, et demander à ce qu'ils se voient, parce qu'il le voulait. Alors même si elle avait hésité, si elle avait été nerveuse jusqu'à ce moment-là, Lisa s'arma de courage, prenant une inspiration au moment de lever les yeux vers son mari, pour répondre à sa question- il n'y allait pas par quatre chemins. Il ne se demandait pas si elle allait bien ou quoique ce soit de c'genre- non. Un peu comme la dernière fois, il n'y avait que leurs enfants qui le préoccupait : un sentiment normal, certes, mais qu'est-ce qu'elle valait pour lui, elle, hein ? « Non, ils sont chez mes parents. » et au pire, elle pourrait la jouer comme lui, dire qu'elle avait oublié que ça pourrait être important pour lui de voir ses enfants- mais Lisa, elle n'avait pas l'intention de s'transformer en ce genre de personne. Mais quoi, hein, il allait partir maintenant, Luke, en sachant qu'il n'y avait pas les enfants ici ? Peut-être bien. Et peut-être bien qu'au point où ils en étaient, Lisa n'en serait pas franchement surprise. « Pourquoi ? » même si la question paraissait bizarre, déplacée, hors sujet, Lisa n'avait pu s'empêcher d'la poser : pourquoi est-c'que Luke insistait à ce qu'ils se voient tous ensemble, quand eux déjà déjà, ils étaient comme ça, à lutter, à se mordre la langue pour n'pas dire certaines choses, à n'pas se comprendre ? A quoi ça servait de mettre leurs enfants, au beau milieu d'une situation comme la leur ? Jack, Monty, ils se souvenaient de leur famille comme remplie d'amour, unie, heureuse- et tant pis s'il n'comprenait pas, Luke, mais Lisa n'voulait pas ternir cette image dans leur mémoire. C'était déjà assez douloureux pour elle, de s'dire que tout ça était peut-être perdu pour toujours.
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Invité a posté ce message Ven 16 Nov 2018 - 20:48 #

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We're living for the same dreams.
Il n’avait jamais eu l’impression d’être un sale type, Luke, il avait été droit dans ses bottes, le genre d’homme qui voulait vraiment aider les autres. Il lui était arrivé de passer des heures entières à essayer de consoler une femme qui venait de perdre son mari avant de lui promettre qu’il ferait tout ce qu’il pouvait pour retrouver la personne ayant fait ça. Il avait sacrifié des soirées avec sa femme et avec ses enfants pour son boulot, parce qu’il avait cette volonté de faire les choses correctement et d’être là pour ceux qui en avaient besoin. Lisa avait été pareille, elle avait été infirmière, elle aussi, elle était restée aux urgences parfois, au lieu de rentrer auprès de sa famille, parce que ça semblait être la meilleure chose à faire. Les Jennings, ils avaient été des gens bien et clairement, on ne le leur avait pas rendu. On leur avait tout pris, parce que soi-disant, il avait été un tueur, il n’en avait pourtant pas été un, mais on l’avait accusé, jugé bien vite avant de le jeter en prison. On lui avait pris sa vie, on avait détruit tout ce qu’il avait réussi à construire. Evidemment, il n’avait pas été la seule victime de cette affaire, ça avait foutu la merde dans la vie de Lisa aussi, elle non plus elle n’avait rien mérité de tout ça. Le pire, c’était que maintenant qu’il était libre, ils n’arrivaient pas à récupérer ce qu’ils avaient eu. Quand il y pensait, Luke, il avait d’autant plus l’impression d’être en proie à une injustice sans nom. Il ne voulait pas que son mariage fasse partie des choses qu’il avait perdu en se retrouvant en prison et vu comment les choses se passaient entre Lisa et lui depuis qu’ils s’étaient retrouvés, y avait une part de lui qui ne pouvait pas s’empêcher de se poser mille et une question.

C’était normal pourtant, qu’après pas loin de trois ans sans se voir, les choses ne soient pas aussi évidentes que lorsqu’ils avaient vécu ensemble sous le même toit, à se voir, jour après jour, non ? Le brun essayait de s’en convaincre, mais ce n’était pas toujours facile. Lisa, elle avait été son repère dans sa vie pendant de nombreuses années et il avait cru qu’en la retrouvant, tout s’arrangerait en un claquement de doigt. Ça n’avait pas été le cas. Ce qu’il se pouvait dire quand il repensait à leurs retrouvailles, c’était que ça avait été bizarre. Loin de ce qu’ils avaient été, loin de ce qu’il avait imaginé à chaque fois qu’il avait rêvé de leurs retrouvailles. En même temps, la vraie vie, ce n’était pas un rêve et il savait qu’il n’était pas aussi à l’aise qu’il l’aurait voulu, ni avec elle, ni avec personne. La prison l’avait changé, c’était certain. C’était normal aussi non ? Ou peut-être que ça faisait partie des choses que Lisa devait avoir à lui reprocher, il avait changé, il n’était plus le même homme qu’avant. Il n’en savait rien, tout ça était vraiment confus dans sa tête. Il ne savait pas comment s’y prendre pour arranger les choses avec Lisa. Il ne savait même pas ce qu’il y avait à arranger dans le fond, mais il était évident qu’il y avait quelque chose qui faisait qu’ils n’étaient pas ce qu’ils avaient eu l’habitude d’être jusqu’à présent. Ils n’avaient pas passé son anniversaire ensemble et pour lui, ce n’était qu’un détail, parce que son anniversaire, ça faisait des années qu’il ne s’en préoccupait pas, si bien, qu’il n’avait même pas su, le jour-j, que ça avait été aujourd’hui, le fameux jour où il prenait un an de plus. Est-ce qu’elle lui en voulait pour ça ? Parce qu’il avait tardé à répondre à son message ? Il n’y avait pourtant pas mort d’homme, d’après lui en tout cas. Il haussa les épaules alors, face à la réponse de son épouse. Qu’est-ce qu’il pouvait faire ou dire d’autre de toute façon ? Son anniversaire n’allait quand même pas devenir une affaire d’état. Au pire, si elle avait tant tenu qu’ils fassent quelque chose ensemble, elle aurait pu le lui proposer. Logiquement, ce n’était pas à lui de faire une surprise ou d’organiser un truc pour les autres le jour de son anniversaire non ? En plus, même un peu tard, c’était lui qui avait proposé qu’ils se voient. Il passa rapidement à autre chose, se concentrant sur les enfants qui n’étaient pas là, mais chez les parents de la brune. Apparemment, ils avaient plus besoin de passer du temps avec leurs grands-parents qu’avec leur père. Eux pourtant, ils avaient eu le droit de passer du temps avec leurs petits enfants pendant ces trois dernières années, ce n’était pas son cas à lui. Pourquoi ? La question de la brune lui arracha un léger rire, tant il trouvait que la réponse coulait de source. Est-ce qu’elle était vraiment en train de lui demander pourquoi il s’interrogeait sur où étaient ses enfants ? N’était-ce pas logique ? Il avait envie de les voir, il s’agissait de ses enfants, aux dernières nouvelles et il lui manquaient à un point qu’elle ne pouvait pas imaginer la brune, parce qu’elle, elle n’avait pas été séparée de ses propres enfants pendant plusieurs années. « Parce qu’il s’agit de mes enfants et que ça fait pas loin de trois ans que je ne les ait pas vus. » Il avait le droit alors de vouloir les voir non ? Et puis aujourd’hui, y avait pas de trucs de prévus pour justifier qu’ils ne soient pas là non ? Il avait juste l’impression qu’elle avait choisi de les emmené chez ses parents, parce qu’elle savait qu’il venait. Y avait quelque chose d’un peu vexant là-dedans, parce qu’il ne méritait pas d’être tenu à l’écart de ses enfants. Il n’avait rien fait qui puisse justifier un truc pareil. Il n’allait pas non plus se barrer en claquant la porte, parce qu’il était content de la retrouver elle aussi, mais il avait quand même eu l’espoir de revoir ses enfants. « Tant pis, ce sera pour une autre fois. » Il haussa de nouveau les épaules, mieux valait prendre les choses comme ça que de s’agacer hein ? Ce n’était pas en s’énervant qu’elle pourrait lui faire assez confiance pour le laisser voir ses enfants. Le truc, c’était qu’il ne savait pas comment regagner sa confiance, techniquement, il n’avait rien fait pour la perdre, dans un premier temps. « Comment ça va, toi ? » Il fallait qu’il passe à autre chose, au lieu de faire une fixette sur cette histoire, alors puisqu’il n’y avait qu’elle et lui, autant parler d’elle, il s’intéressait à elle, évidemment, il se préoccupait d’elle et ce même si des fois, il laissait tomber son téléphone le temps d’une soirée et ne vérifiait ses messages que plus tard ; comme n’importe qui, sans doute.

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Invité a posté ce message Lun 31 Déc 2018 - 16:38 #



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Le monde serait sans doute un bien meilleur endroit, s'il pouvait être comme les enfants le voyaient. Avec une honnêteté candide, idéaliste, et implacable : il entendait souvent Jack ou Monty, parler de promesses comme le serment le plus sacré qui soit, et quelque-part, Lisa se retrouvait à espérer aujourd'hui, que tout puisse être aussi facile. Que des vœux de mariage soient simplement immuables et inchangeables, malgré le temps qui passait, malgré les difficultés du monde adulte, si implacable et capricieux. Peut-être que si ça pouvait être si facile, Luke serait déjà revenu à la maison, parce que les alliances encore présentes à leurs doigts, seraient ce lien invisible et immuable qui existerait pour le restant de leurs jours. Soi-disant parce qu'ils s'étaient promis tant de choses devant un autel et des témoins, tout devrait être plus aisé. Pourtant, un beau matin, Lisa était brusquement redescendue de son p'tit nuage- sa bulle de bonheur avait explosé en mille morceaux, et qui avait-elle eu à blâmer ou à haïr pour ça, hein ? Un coupable que ni la police, ni la justice, ne s'étaient préoccupés d'arrêter, bien contents d'avoir eu quelqu'un à foutre derrière les barreaux pour apaiser la famille de la victime, la presse, et l'opinion publique qui s'était échaudée sur toute cette histoire. Combien de conséquences à ce drame avait-elle essuyées, la brune, hein ? Égoïstement, elle aurait pu être la jeune femme enceinte, détestant le job de son mari à cette époque- toutes les heures supplémentaires qu'il faisait à cause de ce dossier de meurtre, les images mornes et lugubres qu'il ramenait à la maison à force d'être hanté par cette histoire, jusque dans les murs de leur maison, avec leurs deux enfants, et leur petite fille prête à arriver. Qui sait, si elle avait été ce genre d'épouse, peut-être que Luke aurait décroché un peu, au moins pour elle, pour les quatre mois qui auraient rester à sa grossesse, et peut-être que les choses auraient pu tourner d'une toute autre façon. Y'avait combien de 'et si' qu'elle s'était construits dans la tête, en trois longues années, tantôt traversée de chagrin, de culpabilité, de colère, de rancœur ? Ils avaient été en Floride à cause d'elle, elle qui avait voulu faire les meilleures études possibles et imaginables- c'n'était pas compliqué, alors, d'en arriver à la conclusion que si elle s'était contentée de New York, Luke n'aurait jamais posé son attention sur cette affaire, et rien d'tout ceci ne serait arrivé. Et peut-être que son désarroi aurait été ressenti par une autre femme : et parfois, parfois ouais, dans les pires moments, la Jennings s'était surprise à penser que ç'aurait été tant pis pour cette hypothétique femme. Parce que dans la réalité, ç'avait été elle et juste elle qui avait subi tout ça, juste elle qui s'était retrouvée avec trois enfants à charge, du jour au lendemain, sans être passée par quelque période de deuil vis à vis de son mariage. Luke ne lui avait pas brisé le cœur, il n'l'avait pas trompée dans leur lit avec une blonde dont elle aurait surpris quelques mèches de cheveux ou le parfum sur sa chemise. Il n'lui avait jamais menti, il ne l'avait jamais trahie. La foudre avait frappé sur leur vie, et avait tout incendié, comme ça d'un coup- et au milieu de tout ça, il y avait même eu Jack et Monty, beaucoup trop jeunes pour comprendre quoique ce soit. Et aujourd'hui, si elle n'avait jamais fait l'effort de montrer des photos de leur père à ses fils, Monty au moins, ne s'en souviendrait même pas – il n'avait même pas eu deux ans, à l'époque de toute cette histoire. Si elle ne s'était pas accrochée à son mariage avec les dernières forces qui lui restaient, elle n'aurait pas de père à présenter à ses enfants, parce qu'ils n'en auraient aucun souvenir concret.

Alors elle avait dû s'accrocher à son mariage, à sa famille, sans pour autant avoir la moindre garantie que ça servirait à quoique ce soit. Au contraire, ce que la sentence de Luke lui avait fait comprendre surtout, ç'avait été qu'elle ne le reverrait jamais libre. Et que leurs enfants ne pourraient plus jamais avoir de moments simples, privilégiés et normaux avec leur père. Elle en avait eu, donc, Lisa, des avis contradictoires, donnés par des gens qui n'étaient pas dans sa situation, et ne le seraient sans doute jamais : sa famille à elle n'avait eu que ses intérêts à elle à cœur – âgée d'à peine trente ans à l'époque, elle avait eu encore toute la vie devant elle, et assez de charme et de caractère pour pouvoir rencontrer quelqu'un d'autre et refaire sa vie. Ç'aurait été mieux pour les enfants, également, lui avait-on servi en guise d'argument : quitte à ce que Luke ne soit plus là, qu'ils aient au moins une figure paternelle en grandissant, une famille bien construite et une impression d'équilibre à même de les rassurer. Mais à quoi bon ? Lisa, sa famille, elle avait voulu la construire avec Luke et avec Luke uniquement- sinon, ils n'remonteraient pas au lycée tous les deux, il ne l'aurait jamais suivie jusqu'en Floride, elle n'aurait jamais accepté qu'il le fasse, si elle n'avait pas été à cent pour cent amoureuse de lui, convaincue que ce futur qu'elle imaginait dans un coin de sa tête, c'était avec lui. N'était-ce pas pour ça qu'on se mariait, hein ? Parce que oui, malgré la distance, malgré le temps et malgré même les choix qu'elle avait faits, les actes qu'elle avait commis, cette promesse qu'elle avait faite à Luke, le jour où ils s'étaient passés la bague au doigt, en février, à New York devant tous leurs proches, elle y tenait encore comme à la prunelle de ses yeux. Et peut-être avait-ce été égoïste. Peut-être avait-elle perturbé ses enfants, et qu'adolescents un beau jour, ils lui reprocheraient d'avoir pendant si longtemps, tenu à ce qu'ils gardent un genre de relation illusoire avec un père absent et invisible. Qui sait, les théories n'avaient jamais arrêté d'envahir son esprit, de déchirer son cœur, ses tripes, ses instincts tout entiers. Avait-elle fait les bons choix ? Oui, tout c'qu'elle pouvait offrir à Luke, c'était qu'elle avait fait ce qu'elle avait pu, rien d'autre que ça- et elle n'savait pas si c'était suffisant. Visiblement, ce n'était pas l'excuse idéale pour faire table-rase de ces trois ans, comme s'ils n'avaient pas déjà assez perdu de temps comme ça. Lui, il préférait encore crécher sur le canapé de sa sœur, à attendre que les choses se fassent, plutôt que de faire quoique ce soit d'autre. Peut-être que si elle devait lui demander, de front, pourquoi est-ce qu'il jugeait que c'était la meilleure chose qu'il avait à faire, il aurait aussi une réponse, qu'à moitié satisfaisante à lui donner. Ou peut-être qu'il en profiterait pour lui dire qu'elle ne lui avait pas vraiment laissé le choix de ça, quand elle avait décidé de quitter la Floride avec leurs enfants, et de ne pas donner signe de vie pendant un long moment. Quelque-part, malgré leurs volontés d'éviter ce face à face, il était inévitable – Lisa n'arrivait pas à se défaire de ses doutes, d'ses regrets, de tout ce qui lui collait à la peau quand elle était cible sous le regard de son mari. Est-ce qu'il lui reprochait des choses par millier, et est-ce que c'était pour ça qu'il ne faisait pas plus d'effort que ça pour revenir auprès des siens ? La seule conviction qu'il avait, depuis qu'il avait frappé à la porte de cette maison quelques semaines plus tôt, c'était de revoir ses enfants et pas grand-chose d'autre. Et eux deux, dans tout ça ? « Bah... ils étaient là hier soir. » elle ne put s'empêcher de rétorquer, dans un haussement d'épaules qui pourrait presque effacer le reproche dans sa voix- il ouvrait la conversation avec ce qui ressemblait à des piques, déjà lancées en sa direction. Mais le fait était qu'elle pouvait tout autant lui en lancer dans la figure. Il s'agissait de leurs enfants, non ? Comme il le clamait si haut et fort, là, devant elle, maintenant qu'il était question de déverser sa frustration de ne pas les voir. Mais qu'est-ce qui se serait passé, si elle s'était dit que l'anniversaire de leur père, était la parfaite occasion pour le ramener dans leur vie ? Il n'aurait pas décroché son téléphone, et Jack et Monty se seraient retrouvés plongés dans encore plus d'incompréhension, que celle qui avait déjà construit tout leur monde, pendant des années. Et tout ça pour quoi ? Parce qu'il avait oublié, oublié son anniversaire, oublié que sa famille, elle, elle y penserait à son anniversaire quoiqu'il advienne. Oui, au final, c'était à s'demander ce qu'il pouvait y avoir de si distrayant au point d'en oublier sa femme et ses trois enfants. Elle le connaissait assez pour savoir qu'il était agacé, quelles que soient les apparences qu'il essayait de maintenir ; et même trois ans plus tard, Lisa espérait presque qu'il la connaissait assez pour savoir ce qui lui passait par la tête, à elle. Peut-être était-ce un bon moyen de tester s'ils avaient encore quoique ce soit pour faire subsister leur mariage, après tout ça. Malgré la tentation de son palpitant au creux de sa poitrine, elle ne fit rien pour tenter de se justifier, de s'excuser, pinçant les lèvres avant de fuir du regard : qui sait, il allait sans doute partir bien assez tôt, maintenant, parce qu'il avait mieux à faire que de passer du temps avec elle, non ? « J'vais bien. » qu'elle peina donc à dire, entre sa déception et tous ces sentiments si froids et étrangers qui la traversaient, maintenant, quand elle était dans une même pièce que son mari. Comme si c'était plus fort qu'elle. Comme s'il n'y avait que maintenant, qu'elle se prenait en pleine face, la forte probabilité qu'elle ait à faire le deuil de leur mariage, leur relation, tout ce qu'ils avaient connu avant que ces trois ans ne s'envolent dans le vent. « Et toi ? » finit-elle au moins par demander, ses mains triturant ses poches- non pas dans cette inquiétude qu'elle avait pu avoir, au début, quand ils avaient commencé à se côtoyer et qu'elle avait senti son cœur s'emporter d'excitation et de folie. Là, c'était totalement différent, comme si chaque question n'était qu'un infime coup de piolet sur un grand mur de glace, sans qu'elle ne sache ce qui se trouvait de l'autre côté. Il y avait pourtant tant de confessions, tant de vérités brûlant ses lèvres- tant de choses qu'elle avait eu envie de partager avec son mari, pendant ces trois dernières années. Mais elle n'savait pas si c'était bel et bien lui, celui qui l'avait toujours comprise, acceptée et soutenue, qu'elle avait en face d'elle. Lisa, elle n'savait plus vraiment, combien d'fois encore son cœur pourrait être brisé.
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Invité a posté ce message Dim 6 Jan 2019 - 21:48 #

we got the same heartbeat.
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Le jour où le verdict du second procès était tombé, quand on lui avait annoncé qu’il allait être libéré, Luke avait cru que sa vie allait redevenir ce qu’elle avait été. Ça avait été une bouffée de soulagement qui était venu jusqu’à lui. Jamais il n’avait imaginé qu’une fois sorti de prison, il aurait encore toute une liste d’obstacle à franchir. Ce n’était pas juste, parce qu’il n’avait rien fait pour justifier qu’on lui fasse traverser tout ça. Mais, dire que ce n’était pas juste, ça ne changeait pas les choses. Le seul moyen de récupérer sa vie telle qu’elle avait été, c’était d’agir. Il avait beau en avoir conscience le brun, y avait toute une partie de lui qui continuait de se demander pourquoi est-ce que ce serait à lui de faire autant d’efforts, alors qu’il était une victime dans cette histoire ? On l’avait balancé en prison pour un crime qu’il n’avait pas commis, on lui avait tout pris et maintenant qu’il était libre, c’était à lui de récupéré ce qu’on lui avait volé. Ça avait quelque chose de frustrant aux yeux du brun et pourtant, quand il y pensait, lors de ses trop nombreuses nuits d’insomnie, il en arrivait toujours à la même conclusion, s’il ne faisait rien, les choses n’allaient pas changer. Il avait l’impression d’être pris dans un cercle vicieux duquel il ne savait pas comment sortir. Il aurait vraiment voulu que ce soit plus facile, simplement frapper à la porte de la maison à Jacksonville et retrouver Lisa et les enfants. Au lieu de ça, il s’était retrouvé tout seul comme un idiot à ne même pas savoir où était passée sa famille. Maintenant il était à New-York et techniquement, personne ne s’était demandé s’il avait envie de vivre à New-York, c’était comme si les décisions n’étaient même plus les siennes.

Il n’avait pas spécialement envie de travailler pour la police pour le moment. Il se serait bien pris une année sabbatique lui, ne rien faire, histoire de compenser l’enfer qu’il avait traversé, mais là non plus, il n’avait pas le choix. Il fallait bien qu’il travaille – et pas seulement parce que sinon il s’ennuyait. Il était de nouveau un citoyen américain, avec des factures à payer, des impôts, pas encore de loyer parce que sa sœur l’hébergeait, mais bon, il avait une voiture, avec l’assurance, l’essence et tout ce qui allait avec. Il avait besoin d’un job pour avoir une vie normale. Sauf que personne n’embauchait un ex-taulard, mis à part ceux à cause de qui il avait ce statut. De toute façon, ce n’était pas à son âge qu’il allait se trouver une nouvelle vocation et quand bien même il le ferait, s’il devait décider de reprendre des études, il aurait besoin d’argent. Il n’avait pas franchement le choix pour ça non plus. De toute façon, il avait l’impression de juste devoir faire ce qu’on attendait de lui et fermer sa gueule. Il aurait cru que ce serait différent avec Lisa, mais il était bien obligé d’admettre que ce n’était pas le cas. Elle aussi, il fallait croire qu’elle attendait des choses bien précises venant de lui et que s’il ne répondait pas à ses attentes, il ne pourrait pas revoir ses enfants. Peut-être bien qu’il aurait dû débarquer à l’improviste au lieu de lui envoyer un message, il aurait eu plus de chance de voir ses enfants comme ça. Il ne savait pas trop, mais il se sentait frustré par tout ça. Il était libre non ? Alors s’il avait envie d’oublier son téléphone dans son coin pour passer une soirée avec sa sœur, il avait techniquement le droit de le faire, sans que ça ne justifie que sa femme décide d’envoyer leurs enfants ailleurs. Il n’était pas idiot, il entendait bien les reproches dans la voix de la brune. Il n’était pas né de la dernière plus et en prime, même s’il n’avait pas été là pendant pas loin de trois ans, il était encore capable de comprendre les sous-entendus qu’elle essayait de lui faire passer. « C’était aussi l’anniversaire de ma sœur hier. » Il haussa à son tour les épaules, s’il fallait se la jouer comme ça, il en était très bien capable lui aussi. En plus, c’était vrai, Evelyn était sa sœur jumelle, alors si c’était son anniversaire à lui, c’était aussi le sien à elle, c’était irréfutable. Au pire, si elle avait vraiment eu envie qu’il vienne hier soir pour voir les enfants, elle aurait aussi pu lui envoyer un message à une heure où ils n’étaient pas couchés. Il n’avait pas répondu au message dans la seconde, mais même s’il l’avait fait, même s’il était venu après son message, ça aurait été trop tard pour les enfants, alors ce n’était – d’après lui – pas une bonne excuse qu’elle lui servait là. Ils n’allaient pas s’attarder là-dessus de toute façon non ? Au pire, c’était son anniversaire à lui, alors il avait bien le droit de faire ce qu’il voulait ce jour-là non ? S’il avait envie de le zapper, il le zappait, tant que ce n’était pas celui des autres. Il passa à autre chose alors, préférant prendre de ses nouvelles, plutôt que de débattre éternellement sur la soirée d’hier. Elle allait bien. Une réponse concise, brève, presque comme si elle n’avait juste pas envie de lui parler. Était-ce le cas ou c’était juste qu’il n’y avait rien à dire ? Il n’y avait jamais rien eu à dire entre eux. Le soir, après le boulot, ils avaient toujours eu tout un tas de trucs à se raconter. Pourtant, après trois ans de séparation elle n’avait rien à lui dire ? « J’en sais rien. » Il devrait aller bien, il était un homme libre, alors qu’il aurait dû passer sa vie en prison. Pourtant, dire que tout allait bien, ce serait un mensonge. « Je devrais aller bien. Je suis libre, alors j’ai pas de raison de me plaindre. » Il en leva les yeux au ciel, pas contre Lisa, mais contre tous ceux qui disaient ça. C’était un refrain qu’il entendait tout le temps, mais fallait croire que personne n’essayait de se mettre à sa place, pour comprendre qu’il n’était pas aussi heureux qu’il devrait l’être. « Ils me manquent, Lisa. Tu me manques. » C’était un fait et ce n’était pas parce qu’il avait décidé de passer la soirée d’hier avec sa sœur que ce n’était pas vrai. « Mais c’est comme si tu me tenais à l’écart tout en me reprochant de pas être là. » Y avait un paradoxe là-dedans. Les enfants étaient là hier soir, pas lui : reproche. Cette fois, il était là, les enfants eux n’étaient pas : mise à l’écart. C’était comme ça qu’il voyait les choses en tout cas. « Est-ce que tu crois que je pourrais leur faire du mal ? » Parce que l’ex-taulard, ça faisait toujours peur, quand on lui demandait ce qu’il avait fait ses dernières années et qu’il répondait qu’il avait été en prison, tout de suite, ça jetait un froid dans la conversation et on le voyait comme un type dangereux. Est-ce que c’était le cas aussi de Lisa ? Il n’était pas dangereux, il ne ferait jamais de mal à ses enfants, ni à elle. Elle le savait hein ? Il avait besoin qu’elle sache au moins ça, elle pouvait douter du reste, être paumée, lui-même il l’était, mais il ne voulait pas qu’elle soit comme les autres, qu’elle ait cette image négative de lui à cause des années passées en prison. Le monde l’avait vu comme un monstre après son procès, mais pas elle et c’était tout ce qui comptait pour lui. Il espérait vraiment que ça, ça n’est pas changé.


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Invité a posté ce message Dim 27 Jan 2019 - 18:55 #



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Lâcher du leste n'avait jamais été vraiment son truc, à Lisa. Énergique, déterminée, ambitieuse, il y avait eu toute une période de sa vie où elle avait su, à cent pour cent, ce qu'elle voulait faire, quels étaient ses buts et comment elle imaginait son futur parfait : elle avait trimé au lycée, enchaîné quelques petits boulots en plus de l'école, pour pouvoir arriver à l'Université, et présenter son dossier dans toutes les Universités de ses rêves. Avoir été acceptée en Floride avait été la consécration de tous ses efforts, de l'énergie et du temps qu'elle avait dépensé à se construire : avec ou sans Luke, alors, elle serait partie à Jacksonville, et ça n'avait jamais été un doute dans sa tête. Près de quinze ans plus tard maintenant, la brune avait bien eu l'esprit traversé par la conviction qu'elle aurait peut-être dû partir seule, sans rien lui demander, sans rien attendre de lui. Quitte à prendre toutes les décisions toute seule ; ne pas le faire osciller à faire son choix. Et pourtant, est-ce qu'elle pouvait dire qu'elle regrettait quoique ce soit, hein ? S'ils n'étaient jamais partis ensemble, ils ne se seraient jamais mariés. Ils n'auraient jamais partagé leur premier appartement tous les deux, avec les hauts et les bas – ils s'étaient disputés, parfois, à cause du manque de place, du bordel, de l'eau chaude qui s'évaporait dans les tuyaux plus vite qu'une flaque dans le désert. Ils s'étaient aimés aussi, entre les quatre murs de cet appart' qu'ils avaient galéré à payer. Et quand elle avait été épuisée, démoralisée, vider de toutes ses convictions, la brune avait toujours eu Luke pour la soutenir. Son petit-ami. Fiancé. Mari. Le père de ses enfants. Oui, s'il ne l'avait jamais accompagné pour suivre ses rêves, ils n'auraient jamais eu ni Jack, ni Monty, ni Nancy. Ils ne se seraient jamais mariés sous la neige, et peut-être même qu'elle pourrait pousser le vice à argumenter qu'elle aurait abandonné ses études, baissé les bras. Seule face à elle-même, avec personne pour la consoler dans les moments difficiles et l'aider à ranimer la flamme de sa passion, oui, peut-être bien qu'elle aurait tout lâché. Peut-être aussi que d'un point de vue purement pragmatique, elle n'aurait jamais eu assez d'argent pour se concentrer sur ses études, plutôt que de payer son loyer. Dans la vie d'adulte, ils avaient été tous les deux, à en prendre de la graine, à apprendre tout des étapes difficiles et faciles de ce qu'annonçait le futur. Oui, tout avait été parfait quand on condensait leurs mésaventures et leurs aventures ensemble. Mais Lisa, elle ne pouvait s'empêcher de s'dire que si elle continuait d'penser comme ça, de ressentir les choses ainsi, ça n'ferait d'elle qu'une égoïste – une épouse qui effaçait volontiers les trois longues années de prison et d'exil que son mari avait subi, pour se concentrer sur le meilleur comme si c'était tout simplement facile. Pourtant, peut-être que ce serait c'qu'ils devraient faire : son cœur, si fou et impétueux et toujours aussi ambitieux et passionné, lui disait que c'était ce qu'elle voudrait faire. Dans un monde idéal, sans loi psychologique, sans décence, sans questions compliquées ou responsabilités – comme s'il ne pouvait y avoir que ces sentiments à l'état brut, qui leur avait toujours permis de tout surmonter. Mais ils avaient trois enfants, trois années de vie séparés l'un de l'autre, et plus de mauvais souvenirs qu'ils ne pouvaient en compter – ou conter. Si entre eux deux, c'n'était qu'une histoire d'anniversaire, de lui ne décrochant pas son téléphone pour toute une soirée, elle, s'étant inquiétée de mille et une choses, ils pourraient encore s'estimer chanceux – à leur façon. Ils auraient pu surmonter ça, elle en était sure à cent pour cent. Convaincue. Mais d'un tout petit rien, son esprit, à la brune, il partait loin, loin, très loin dans ce rayon d'inconnu qui noyait Luke désormais à ses yeux. Ils ne s'étaient pas vus, pas parlés pendant quelques deux ans et demi – et oui, fondamentalement, comment pourrait-elle savoir ce qu'il était devenu pendant tout ce temps, hein ?

Peut-être qu'il suffirait de demander, d'prendre son courage à deux mains pour être honnête, vive et sans détour ; mais à quoi bon ? Parler ne rattraperait pas le temps perdu. Ça ne transformerait pas la solitude en quoique ce soit de ce qu'ils avaient eu, avant. Ça n'ferait que remuer le couteau dans la plaie, non ? La phrase qu'il lâcha pour se justifier ne fut qu'une preuve plus évidente de ça- et Lisa, faute de mieux, se contenta de faire claquer sa langue contre son palais, témoignant d'une exaspération qu'elle garda en son sein, en croisant les bras contre sa poitrine. Est-ce que Luke savait quoique ce soit des conflits qui avaient si brutalement séparé Lisa et Evelyn ? De l'opinion de sa chère sœur sur les décisions qu'elle avait eu à prendre, toute seule, comme si la juger avait été la seule chose à faire ? Comme si ç'avait été facile de partir de Jacksonville, la décision la plus évidente qu'elle ait jamais prise, dans un claquement de doigts ! Elle n'avait pas seulement abandonné Luke, là-bas – mais ses rêves aussi, ces envies cultivées depuis sa plus tendre enfance, cette place si exceptionnelle dans un hôpital plus moderne et avancé qu'elle n'en trouverait à New York, si elle se donnait la peine d'essayer. Tout ce qu'elle avait forcé ses enfants à oublier, en partant de là-bas. Peut-être alors qu'Evie était un bon allié à Luke, pour médire sur elle et cracher de la haine sur tous les choix qu'elle avait eus à faire, ce qu'elle avait cru être le mieux pour les miettes de famille qui lui avaient resté ? Et tout ça, pour quoi, hein ? Pour qu'au final, sa chère belle-sœur ne se donne même pas la peine de la contacter pour lui parler du nouveau procès qui pourrait rendre sa liberté à Luke ? Qu'on l'appelle rancunière alors, parce que de ça, la brune allait bien avoir du mal à s'en remettre ! Elle s'en fichait, alors, que ç'ait été l'anniversaire d'Evelyn aussi – et qu'il soit clair que ce n'était pas dans ses intentions de l'inviter pour les fêtes de fin d'année. Tant pis, si ça devait faire d'elle la personne la plus pitoyable qui soit – parce qu'après tout, peut-être, peut-être que si elle avait pu être là, pour Luke, quand il s'était retrouvé dans les tribunaux à nouveau, tout n'serait pas aussi difficile, là maintenant. Elle qui avait déversé tant d'efforts et de volonté à essayer de l'aider, des mois, des mois après qu'il ait été condamné – et ce, quitte à en oublier sa propre santé, ou même la santé de Nancy encore dans son ventre, elle avait mérité mieux que ça. Mieux que cette culpabilité, l'enchaînant au silence plutôt qu'à la colère, à l'expression de quoique ce soit qui faisait battre son cœur si fort quand elle se retrouvait si près, sous les prunelles de son mari. Elle en avait perdu son latin pour le coup, lèvres pincées, regard fuyant- mais quand elle tâtonnait encore, elle, Luke allait droit au but. Mais est-ce qu'elle, elle avait dit quoique ce soit sur le fait qu'il ne devrait pas s'en plaindre, hein ? Est-ce qu'elle avait sous-entendu quoique ce soit de c'genre ? Elle se retrouva à le dévisager alors, submergée par d'la peine, d'la colère, d'la frustration – un cocktail de sentiments glissant dans sa gorge pour mieux lui brûler les lèvres. « De quoi tu parles ? » elle cracha en plissant les yeux- est-c'qu'il lui reprochait quelque-chose ? Est-c'qu'il lui reprochait d'lui reprocher quelque-chose qu'elle n'pensait absolument pas ? « Qu'est-ce que j'ai pu faire qui te laisse penser ça, hein ? Qu'est-ce qui fait que je te tiens à l'écart ? » oui, c'était sûr que s'il espérait qu'elle balance une poudre magique sur leurs enfants pour que tout aille bien et que la transition se passe aussi vite et parfaitement qu'il le voudrait, il allait être déçu. « Tu es celui qui te tiens à l'écart, Luke, pas moi. Qu'est-ce que t'attends de moi, au juste ? Que j'fasse tout, que j'ai qu'à t'ouvrir la porte de cette maison et que tu puisses t'installer là, les pieds sous la table, que tout aille bien avec les enfants comme s'il n'y avait pas trois ans qui étaient passés ? » si seulement c'était possible, elle serait même prête à le faire, à endosser toutes les responsabilités si ça pouvait faire comme une formule magique, ressoudant leur famille après cette épreuve. « Je peux pas faire ça toute seule ! Et je peux certainement pas le faire si tu décides un beau jour d'oublier ton téléphone parce que t'as mieux à faire que te demander si ta femme ou tes enfants vont penser à toi l'jour de ton anniversaire. Ou n'importe quel jour, vraiment. » et il pouvait toujours dire qu'il avait passé son anniversaire avec sa sœur ou elle ne savait quoi – elle n'savait même pas quoi croire, elle n'savait même pas comment il pouvait oublier toute une partie de sa famille en prétendant se préoccuper tant que ça d'une autre partie de celle-ci. « Tu veux voir les enfants- mais et quoi après, hein ? » et si sa frustration gonflait, et gonflait encore dans sa poitrine, elle n'était même pas contre lui – pas que contre lui. Elle non plus ne savait pas ce qu'il se passerait avec les enfants, ou comment faire pour que ça se passe bien ! Et c'était pour ça, et uniquement pour ça qu'elle ne disait rien, qu'elle repoussait et repoussait. « Tu crois que ça m'amuse de m'occuper de trois enfants, toute seule? Que j'suis devenue possessive ou que j'crois que t'es un sociopathe, subitement, et que c'est pour ça que je fais rien ? Toi, vas-y, donne-moi la solution idéale pour pas complètement perturber nos enfants avec toute cette histoire. » et peut-être qu'elle espérait que Luke ait sorti une formule magique ou qu'il ait la conviction, à cent pour cent, que tout se passerait bien. Elle, elle n'l'avait pas – elle n'l'avait plus après tout ce qu'elle avait traversé. « Ce dont je suis sure, c'est qu'à partir du moment où les enfants savent, tu pourras pas juste faire ta vie comme un célibataire, en oubliant ton téléphone. » le mot avait été lâché, et tant pis si ça faisait d'elle quelqu'un d'égoïste pour penser à ça, en plus de tout ce qui pouvait concerner leurs enfants – ils avaient des problèmes, eux deux, aussi. Et à quoi bon propulser leurs enfants dans cette histoire, alors qu'ils ne se sentaient même pas mariés pour commencer ? « T'as l'air d'attendre que je te livre nos enfants, cent pour cent aptes à accepter que tu sois revenu comme ça dans leur vie, comme ça- » elle claqua des doigts, son regard noir trouvant le chat qui était monté sur le plan de travail dans la cuisine – en bonne et due forme, Lisa alla dans sa direction, pour l'en pousser jusqu'à le faire descendre. Il se frotta contre ses jambes, miaula mais elle l'ignora – pourtant, elle aurait bien envie de pouvoir le serrer dans ses bras, lui, au moins. Si elle comptait garder le contrôle sur au moins une chose dans son existence en ce moment, que ce soit sa maison – qu'elle avait durement acquise, toute seule et qu'elle venait de nettoyer et ranger. « Est-c'que tu sais seulement ce que tu feras quand tu les reverras, hein? Tu sais ce qu'ils aiment ? Ce qu'ils font à l'école ? ils vont à l'école, tout simplement ? » et oui, il pouvait blâmer ça sur elle, également – elle était prête à accepter sa part de responsabilité. Mais est-c'qu'il pouvait vraiment lui reprocher de ne pas précipiter les choses, quand l'équilibre de leurs enfants avait déjà été grandement fragilisé, en bien peu d'années ? Lui, il n'avait pas été là pour voir les dégâts, pour réparer les dommages et oui, c'était légitime que ça lui manque – mais elle, elle se serait bien passée d'infliger tout ça à des enfants tout petits comme Jack et Monty l'avaient été. « J'ai fait de mon mieux, okay ? » elle n'se justifiait pas – soudainement fatiguée, passant une main dans ses cheveux, détournant le regard vers la fenêtre pour masquer sous la lumière claire, ses yeux qui se gonflaient de larmes, un océan de sentiments lui montant jusqu'au nez
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Invité a posté ce message Mer 30 Jan 2019 - 19:12 #

we got the same heartbeat.
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We're living for the same dreams.
Il ne savait plus où il en était ces derniers temps Luke. Ça avait été idyllique que de croire que tout irait pour le mieux dès lors qu’il sortirait de prison. Dans un sens il aurait pu croire le brun qu’on le lui devait bien, après lui avoir bousillé sa vie sans raison. Mais non, évidemment que non. C’était à lui de tout reconstruire, à lui de se démerder tout seul, comme s’il était responsable de toute la merde qui était venue s’installer dans sa vie. Il avait déjà payé le prix fort une fois, quand on l’avait jeté en prison, comme ça, sans la moindre raison et maintenant, il continuait de payer, alors même qu’il était libre. Il en avait marre Luke que tout soit toujours trop compliqué. Il avait passé pas loin de trois ans en prison, maintenant il avait le droit d’avoir une vie simple et tranquille en compagnie de sa famille. Pourquoi est-ce qu’il devait encore lutter pour avoir ça hein ? Il en avait marre et les années de prison l’avaient complètement bousillé, il lui avait fallu déjà beaucoup de force pour survivre à ces années passées en prison et pourtant, il devait continuer à se battre. Il en avait marre, si c’était pour se retrouver dépouillé de tout ce qui avait fait sa vie jusqu’à présent, il en était presque réduit à se dire qu’on aurait mieux faire de le laisser en prison. Au moins, là-bas, il y avait une bonne raison pour qu’il soit séparé des siens. La liberté avait un goût presque amer quand on se retrouvait dans une situation pareille. Il n’avait pourtant pas l’impression de demander la lune Luke, quand il disait qu’il voulait voir ses enfants. Ils ne l’avaient pas vu depuis des années, mais ils ne l’avaient pas oublié pour autant non ? Il était peut-être assez naïf même, pour penser qu’ils seraient contents de le retrouver après tout ce temps.

Il était patient quand même, ça faisait des mois qu’il était sorti de prison et il n’avait toujours pas eu l’occasion de passer du temps avec ses enfants et à force, il avait du mal à comprendre. Il se posait des questions le brun et c’était probablement normal non ? Il avait déjà vu Lisa plusieurs fois, alors il finissait par se demander si elle le testait ou il ne savait trop quoi, comme s’il n’était plus quelqu’un de confiance. Il espérait quand même que ce n’était pas juste à cause de son téléphone qu’il n’avait pas décroché la veille, parce que ça arrivait à tout le monde d’oublier son téléphone non ? Et s’il avait été vidé de sa batterie ? Il n’aurait pas répondu non plus et ça n’aurait pas été de sa faute. Il n’y pouvait rien s’il ne passait pas ses journée le nez sur son téléphone. Et puis, ça aurait été bien impoli, de faire ça, alors que sœur lui avait préparé une surprise. Il avait le droit, de toute façon, de passer du temps avec sœur s’il en avait envie. Il ne savait pas ce qui avait pu se passer entre les deux femmes quand il n’avait pas été là et dans le fond, ça n’avait pas d’importance, parce que jamais il ne choisirait entre son épouse et sa sœur et il espérait bien que personne ne se mette à exiger de lui qu’il fasse un jour un choix pareil. En tous cas, à force de se poser cinquante mille questions, il ne savait plus quoi penser le brun. Le mieux, c’était peut-être de demander directement à sa femme, au moins, il arrêtait de se torturer l’esprit avec ses questions et ses craintes. Il aurait dû se douter que ça allait déclencher des tensions avec Lisa, mais il n’avait pas envie de parler de la pluie et du beau temps. S’ils avaient des trucs à régler, autant le faire tout de suite au lieu de tourner autour du pot. « Ils ne sont jamais là quand je viens, comme s’il ne fallait surtout pas que je me retrouve dans la même pièce qu’eux. » Alors ouais, ça donnait l’impression d’être tenu à l’écart de ses envies. Ce n’était pas lui qui décidait qu’aujourd’hui ils allaient être chez la mère de Lisa, parce qu’ils étaient forcément mieux avec ses grands-parents qu’avec son père. Ce n’était pas comme s’il avait une chance de leur parler lui. Ou alors il fallait qu’il envoie une lettre ? Qu’il téléphone peut-être puisque le téléphone était apparemment, devenue la chose la plus importante au monde. « Si j’me tenais à l’écart je serais pas là aujourd’hui. » Ni toutes les fois où il était venu à elle. Il essayait, mais puisque toutes les décisions concernant les enfants lui revenaient à elle, qu’est-ce qu’il pouvait faire lui ? « J’ai loupé un message, parce que j’étais avec ma sœur, c’est quand même pas la fin du monde ! » Combien de fois est-ce qu’il en avait loupé dans le passé, parce qu’il avait été au boulot ou avec des amis ? Ça arrivait à tout le monde, ça lui était probablement arrivé à elle aussi, alors ce n’était pas la peine de lui faire un cinéma là-dessus. « Quoi après ? Après je redeviens leur père, parce que c’est mon rôle ! » Y avait même pas de question à se poser. Même s’ils le prenaient mal ou qu’il devait lui en vouloir pour son absence, c’était à lui de gérer ça. Fallait pas les perturber hein, c’était quand même une excuse qui durait depuis un moment. « Est-ce qu’ils savent seulement que je suis libre ? » Parce qu’au bout d’un moment, c’était quand même le point de départ non ? S’il ne pouvait pas juste débarquer dans leur vie, alors il fallait que quelqu’un le lui dise et de toute évidence, ce quelqu’un, c’était bien Lisa. « Ma vie de célibataire ? Tu crois quoi ? Que j’me bourre la gueule dans les bars tous les soirs en draguant toutes les nanas qui passent ? » Est-ce qu’elle pensait vraiment ça de lui ? Il lui arrivait de prendre un verre au bar, mais pas de finir complètement seul et ce n’était pas avec des nanas qu’il finissait par mettre dans son lit. Et il passait ses soirées avec sa sœur, typiquement le genre de trucs que seuls les célibataires faisaient hein ? Être marié pour lui, ça n’avait jamais impliqué d’oublier ses sœurs. Il jeta un coup d’œil au chat qui avait fait irruption dans la pièce, l’espace de quelques secondes « Comment tu veux que je sache hein ? C’est compliqué, sans leur parler pendant presque trois ans. » On ne pouvait pas le blâmer pour ça non ? En plus, il n’avait pas envie de découvrir la vie de ses enfants sur des photos que pourrait lui envoyer Lisa. Il voulait leur parler, il voulait découvrir tout ça avec eux, est-ce que c’était complètement insensé ? « Moi aussi. » Et pour un type qui sortait de prison, est-ce qu’il s’en sortait si mal que ça ? Un retour à la vie normale après ça, c’était loin d’être facile et pourtant, il essayait vraiment.

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Invité a posté ce message Sam 16 Fév 2019 - 18:10 #


IT MUST HAVE BEEN LOVE.
───── lisa & luke jennings ─────

S'il y avait toujours eu une chose dont Luke et Lisa avaient été conscients au moment de fonder leur famille, ç'avait été d'à quel point ça changerait tout leur monde. Ce temps presque tranquille qu'ils avaient passé rien qu'eux deux, avait été révolu dès le moment où Jack était né. Et malgré les nuits courtes, malgré les tensions ou les disputes à cause de la fatigue, à cause d'une colère latente provoquée par la frustration et l'incompréhension, ils n'avaient jamais regretté avoir leur premier fils. Ni le deuxième. Et même quand elle était tombée enceinte de Nancy, que beaucoup auraient pu argumenter que trois enfants, ça pourrait faire beaucoup, entre leurs salaires moyens et le coût de la vie en Floride ou n'importe où ailleurs, eux, ils avaient été heureux. Mais le fait était qu'ils avaient décidé d'endosser le rôle de parent, un jour – et que ce n'était pas en claquant des doigts qu'on s'en défaisait, comme s'ils pouvaient soudainement décider de prendre des vacances, et redevenir les Luke et Lisa qu'ils avaient été, avant la naissance de Jack. Revenir en arrière était impossible- et pourtant, dans ses pires moments de désespoir, seule et perdue, la brune l'avait espéré, pouvoir rembobiner, ne jamais avoir d'enfant qui traverserait avec elle cette période difficile qui avait suivi l'emprisonnement de son mari. Peut-être que si elle avait été toute seule, elle aurait tout mieux géré: les insultes, les menaces, la façon dont tout le monde la regardait à Jacksonville, ou même le fait de ne pouvoir voir l'homme qu'elle aimait, qu'à travers une vitre blindée, pendant un temps limité chaque semaine. Elle aurait au moins pu se concentrer sur elle, plutôt que d'avoir à jongler entre les responsabilités d'une vie de mère, son propre chagrin, sa grossesse et la peine de ses fils. Aujourd'hui encore, alors qu'elle n'avait pas passé tous les jours de leur vie à rappeler à Jack et Monty que leur père était en prison, qu'il y passerait le restant de ses jours et qu'ils ne pourraient plus jamais être une famille comme avant, la jeune femme ne savait même pas si ses fils savaient ce qui était arrivé à Luke. S'ils avaient compris à cent pour cent, toutes les lourdes implications du procès qui avait bouleversé leur vie. Face à Luke, alors, à l'entendre parler comme si des enfants de six et cinq ans devaient tout comprendre des épreuves qu'ils avaient traversées, eux, en tant qu'adultes, Lisa ne pouvait s'empêcher de s'dire que son mari n'pouvait pas comprendre. Qu'il n'avait jamais été à sa place à elle, tout comme elle n'avait jamais été à sa place à lui, confinée dans une cellule de trois mètres sur trois, accusée d'un crime qu'elle n'avait pas commis. Mais elle, elle ne venait pas à lui dire comment être ou comment gérer sa liberté tout juste retrouvée. Aussi dur était-ce pour elle, elle acceptait que l'homme qu'elle aimait préfère crécher sur le canapé de sa sœur aînée, plutôt que de revenir auprès des siens. Elle acceptait même qu'il ait choisi de ne pas penser à sa famille le soir de son anniversaire – aussi incompréhensible cela était-ce pour elle. Peut-être était-elle égoïste, à n'pas pouvoir s'empêcher de ressentir de la jalousie, de la rancœur à l'égard de Luke et de tous ceux qui faisaient si facilement partie de son monde à nouveau depuis sa sortie, quand eux deux, ils luttaient tellement. Est-ce qu'il n'avait pas daigné répondre à ses messages, parce qu'elle ne faisait pas les choses comme il voulait et quand il le voulait, hein ? Avec ces questions si pressantes coincées dans sa tête, il n'était que compréhensible – aux yeux de Lisa en tout cas – qu'elle ait préféré laisser les enfants chez ses parents pour la journée, histoire qu'ils ne soient pas là quand Luke déciderait enfin de pointer le bout de son nez et d'accorder une attention à ses enfants ou sa femme.

C'était ironique, alors, franchement, qu'il soit le premier à jeter la pierre sur l'autre, à lâcher un 'les enfants sont pas là?' chargé de reproches, qui la mit instinctivement sur la défensive. S'il y avait bien une chose qu'elle avait appris à détester ces dernières années, c'était la façon dont les autres prétendaient pouvoir faire mieux qu'elle avec ses enfants, sans rien connaître des conditions dans lesquelles ils avaient vécu pendant ces dernières années. Combien de gens dans cette ville ou dans ce pays, avait eu à essuyer les larmes de ses enfants qui ne comprenaient pas pourquoi la police était soudainement rentrée dans leur maison, pour leur prendre leur père ? Combien de gens avaient eu à encaisser les critiques, les reproches, comme c'qu'elle avait connu, quand elle avait essayé de maintenir toute sa famille à flots, malgré l'absence soudaine de son mari pour l'aider ? Tout à coup, du jour au lendemain, alors qu'ils avaient deux enfants en bas-âge et un troisième en route, Lisa s'était retrouvée avec un seul salaire, mère célibataire à cent pour cent, à devoir tout gérer, des crises de colère, aux peines, en passant par les maladies, les anniversaires, les autres fêtes de l'année- les bons et les mauvais moments tout autant. Est-c'que c'était Luke qui avait dû se forcer à organiser le Noël de leurs enfants, en essayant de jouer les heureux, en sachant qu'elle, elle ne reviendrait jamais ? Certes, lui, il avait passé Noël derrière les barreaux, à avoir une visite de sa famille pendant une poignée de minutes à peine- rien d'extraordinaire, rien de souhaitable non plus- mais qui vraiment, pouvait prétendre comprendre c'que Lisa traversait, hein ? Qui pouvait s'permettre d'avoir quoique ce soit à dire sur la façon dont elle avait géré les choses ? Alors oui, peut-être qu'elle avait été naïve, vraiment bête de croire que son mari aurait à cœur de fêter son premier anniversaire depuis sa remise en liberté, avec sa famille, avec elle au moins. Ou qu'il se préoccuperait un tant soit peu de l'aider à adapter leurs enfants à tous les changements qui allaient, à nouveau, bouleverser leurs vies ! « Hm, bien sûr qu'il ne faut pas qu'ils se retrouvent avec toi, comme ça! Qu'est-ce que tu crois qu'il va se passer si tu te pointes, qu'ils sont là, en train de jouer ou d'avoir une journée tout à fait normale, et que tu débarques avec tes attentes toutes faites, hein ? » elle demandait, simplement par curiosité, par provocation peut-être un peu ; rien qu'histoire de comprendre quelle vision fantasmée de la réalité, Luke pouvait bien avoir dans sa tête. Peut-être des retrouvailles idéales dont il avait besoin pour tenir bon- mais c'n'était pas question d'eux, c'n'était pas à propos d'eux, là. C'était leurs enfants qu'ils devaient faire passer en premier, avant d'avoir des attentes irréalistes à leur égard. « Si tu n'te tenais pas à l'écart, t'aurais pensé à ta famille le jour de ton anniversaire ! » qu'elle souligna comme si c'était une évidence ; « Tu te contenterais pas d'attendre que j'fasse tout le boulot à ta place, pendant que toi tu crèches chez ta sœur, en attendant mon signal pour revenir. » est-ce qu'il avait vraiment envie de revoir leurs enfants, à ce point-là, hein ? Tout ce qu'il faisait, c'était revenir, en jetant un coup d’œil autour à espérer que Jack et Monty apparaîtraient, soudainement heureux de le revoir. Comme si rien ne s'était passé – et peut-être était-elle folle, mais Lisa avait l'impression que c'était aussi ce qu'il attendait d'elle. Mais c'était comme parler à un mur, elle en leva même les yeux au ciel, agacée déjà, de l'omniprésence d'Evelyn dans cette conversation. Ou du nombre de justifications que Luke avait pour ne pas donner signe de vie quand il avait mieux à faire ou pour tout le reste, également. « Ouais, être leur père, c'est ton rôle ! Et Jack avait trois ans la dernière fois qu'il t'a vu, et Monty à peine deux ans ! Qu'est-c'que t'attends d'eux, hein ? » franchement, qu'il lui réponde au moins sur ça, parce que qu'est-ce qu'il voulait qu'elle fasse, pour transformer la réalité en une utopie comme ce qu'il avait dans la tête, où tout serait facile, où il ne serait pas un inconnu pour leurs enfants ? Il était 'papa' grâce aux photographies qu'elle avait placardées partout, aux promesses qu'elle leur faisait comme quoi leur père les aimait et que s'il pouvait être là, avec eux, il le serait – mais le reste, comment est-ce qu'elle faisait pour le reste ? C'était à lui de l'faire, à lui d'agir et pas d'attendre que tout s'fasse. « Est-ce que tu crois vraiment que des enfants de moins de six ans aient la capacité de comprendre ce que t'as traversé ? Que j'leur ai parlé de meurtre, de jugements, de jurés, de condamnation, de prison ? » pour qui est-ce qu'il les prenait, hein ? Pour des adultes ? Pour des personnes assez matures pour comprendre de quoi il était question ? Lisa n'avait jamais voulu les mêler à ça, elle n'avait jamais voulu ternir leurs espoirs comme les siens à elle avaient été réduits à néant quand le verdict 'coupable' avait résonné dans ses oreilles. « Je sais pas c'que tu fais ! Je sais pas ce qui fait que tu préfères être injoignable et absent pour ton anniversaire plutôt que de donner le moindre signe de vie ! Qu'est-ce qui se serait passé, hein, si je leur avais dit que tu venais, hier ? Si j'leur avais dit que t'étais en ville, qu'ils pouvaient te voir ? Combien de messages j'aurais eu à envoyer avant que t'y penses ? Qu'est-c'qu'y'avait de si cool à faire à New York, à ton premier anniversaire depuis que t'es libre, pour que tu penses même pas à tes enfants ou à ta femme ? » ça ressemblait à une vie de célibataire pour elle, ouais – égoïste, sans l'ombre d'un doute. Un peu comme les jugements qu'Evelyn lui avait balancés à la gueule quand elles s'étaient expliquées, comme si qui que ce soit pouvait comprendre ce qu'elle avait traversé, elle, pendant ces trois, presque quatre années de solitude, de galère, d'indécision, de peine, de culpabilité. « Tu... tu peux pas improviser de revenir. C'est pas toi... c'est pas nous les victimes dans cette histoire... » pas eux en tout cas, quand ils comptaient leurs enfants, qui, à deux et trois ans, n'avaient rien compris de tout ce qui avait si brutalement changé leurs vies du tout au tout. Appuyée contre le comptoir de la cuisine, bien contente d'être un peu réconfortée par le ronronnement et les miaulements du chat, Lisa soupira, glissa une main dans ses cheveux, fatiguée. « Tu veux la vérité ? Les enfants sont pas là... parce qu'on est pas prêts. Et c'est tout c'que je vois. » et tant pis s'il ne voulait pas rattraper quoique ce soit avec elle, tant pis si tout ce qui le préoccupait, c'était les enfants- qu'il en soit ainsi. Elle pouvait passer la journée entière à parler de ses trois merveilleux enfants sans que ça ne lui pose le moindre problème. A cette réalité bien probable, Lisa sentit sa gorge se serrer, les larmes lui monter aux yeux – peut-être que si c'était censé tout rentrer dans l'ordre ce serait facile comme un claquement de doigts. Alors peut-être que ce n'était pas censé tout être comme avant. Comme si rien ne s'était passé. Pour mieux masquer son propre désarroi, alors, la brune s'éloigna vers le salon voisin, récupérant sur la table toute une pile de papiers froissés, certains plus vieux que d'autres- certains datant d'hier soir. Une drôle de façon d'offrir son cadeau d'anniversaire à Luke. « Tous les ans je disais que je te les donnerais... Je l'ai jamais fait, mais... tous les ans, à Noël, à Nouvel An, à ton anniversaire... j'ai fait tout ce que j'ai pu pour qu'ils n't'oublient jamais. Pour que tu fasses partie de leur vie, même si t'étais pas là. Ils savent que t'es là, que t'es quelque-part, que tu pouvais pas être avec eux. Ils savent que tu les aimes. Mais quoique j'ai pu dire... ils n'te connaissent pas, toi. » et peut-être que Lisa elle-même, elle ne connaissait pas cet homme en face d'elle, qui n'était plus son mari, qui ne voulait peut-être même plus d'elle après tout ce qui s'était passé. Peut-être qu'ils avaient bien des choses à remettre au goût du jour, eux aussi. Pour plus tard, hein ? Ou peut-être jamais. « Tu peux pas t'attendre à ce qu'ils... s'adaptent juste sur le moment. Ou qu'ils fassent le boulot à ta place. Qu'est-ce que t'attends d'eux, hein ? Qu'ils te voient, et que tout clique comme ça ? Ou qu'ils passent des semaines, voire des mois à s'adapter à tout ça parce que c'est comme ça ? » elle soupira, détourna le regard, prêt à encaisser le reste ; « T'as qu'à me détester autant que tu veux, parce que ça fait presque deux mois que t'es là et que j'tourne autour du pot. Mais t'as aucune idée de c'qui me passe par la tête, toutes les choses auxquelles j'dois penser. Et viens pas prétendre que c'est parce que j'ai peur de toi ou j'sais quelle connerie. » peut-être que si elle avait eu peur de Luke, qu'elle l'avait rejeté de sa vie depuis bien longtemps, Lisa aurait pu tourner la page ; qu'elle vivrait plus paisiblement sans avoir eu la sensation de forcer ses enfants à se souvenir d'un père qu'ils ne reverraient peut-être jamais. Elle n'se serait jamais sentie aussi seule, aussi triste, aussi dépossédée de son bonheur. Mais sauter aux conclusions, c'était ce que les Jennings – Evelyn, Luke, peut-être d'autres, ceux qui ne le lui disaient pas en pleine face – faisaient si bien.
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Invité a posté ce message Sam 9 Mar 2019 - 20:06 #

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Il ne savait plus sur quel pied danser avec Lisa, ces derniers temps Luke. Il ne savait même pas ce qu’elle attendait de lui. C’était bizarre, surprenant même, étant donné qu’il avait toujours eu l’impression de parfaitement connaitre Lisa. Ils se connaissaient depuis tellement longtemps tous les deux, si bien qu’ils avaient décidé de se marier et de fonder une famille. A une époque, tout au début de leur histoire, il avait même décidé de tout abandonner, juste pour être avec elle. Il avait laissé tomber New-York, sa famille, le job qu’il avait eu en ville, pour partir à Jacksonville avec elle, parce que c’était là où elle voulait aller. Luke, il n’avait jamais regretté ce choix, parce qu’il avait été heureux avec elle, que tout dans leur histoire avant été beau et évident. Pourtant, un jour, on était venu frapper à leur porte et ça avait été le début des complications. Ils avaient été bien tranquilles dans leur petite vie, avec leur famille, leurs ambitions et les rêves qu’ils réalisaient peu à peu et d’un coup, tout était tombé à l’eau. Luke s’était retrouvé en prison pour un crime qu’il n’avait pas commis et Lisa elle avait fait ce qu’elle pouvait pour continuer à gérer les choses, donner à leurs enfants ce qu’il y avait de meilleur. Il avait été seul en prison Luke et il ne savait pas vraiment tout ce qui avait pu se passer dans la vie de sa femme et ses enfants quand il n’avait pas été là. Ce n’était même pas qu’il ne s’y intéressait pas, trop centré sur sa propre personne, c’était que personne ne s’était donné la peine de le tenir au courant. Il avait dû lui-même dégotter l’adresse de Lisa pour pouvoir la retrouver, parce que personne n’avait été franchement motivé à l’idée de l’aider. Maintenant, c’était encore la même chose, il fallait qu’il gère les choses seul, qu’il soit patient et qu’il accomplisse il ne savait trop quel miracle pour avoir le droit de revoir ses enfants.

Il ne leur voulait pas de mal à ses enfants, bien au contraire. Il n’avait pas l’intention de s’imposer dans leur vie de façon brutale. Il comprenait qu’il fallait y aller progressivement, mais qu’est-ce qu’il pouvait faire, si Lisa ne leur disait même pas que leur père était dans le coin ? Y avait un paradoxe dans le discours de son épouse, puisqu’il semblait qu’il se doive d’être présent tous les jours, toutes les heures, mais en même temps, il ne fallait pas non plus qu’il revienne ici alors que les enfants étaient là. Qu’est-ce qu’il devait faire alors ? Répondre à son téléphone le jour de son anniversaire, apparemment, parce que c’était capital. Il s’en fichait de son anniversaire Luke, tout le temps qu’il avait passé en prison, ça avait été le cadet de ses soucis et ça n’avait pas franchement changé aujourd’hui. Il ne comprenait pas pourquoi Lisa lui faisait toute une vie là-dessus, comme si c’était le jour le plus important du monde. De toute façon, elle pouvait dire ce qu’elle voulait, son message, elle lui avait envoyé tard elle aussi, alors son anniversaire n’avait pas non plus été sa priorité. Il comprenait, il s’en fichait et il aimerait que la réciproque soit vraie aussi. « Si je vivais pas chez ma sœur, je serais où hein ? Tu viens de dire que je devrais pas me pointer ici alors qu’ils sont là, qu’il faut y aller progressivement, mais en même temps faudrait que je me pointe avec ma petite valise ? » Ce n’était pas logique. Elle disait qu’il ne devait pas attendre son signal pour venir, mais qu’il ne fallait pas qu’il vienne n’importe quand. Il avait de quoi être paumé Luke. « C’est pas ma famille que j’ai oublié le jour de mon anniversaire, c’est mon anniversaire tout court ! C’est pas comme si y avait un atelier gâteau pour les anniversaires des détenus en taule ! » Alors ouais, son anniversaire, c’était devenu un détail qu’il avait préféré oublier, là-bas en prison. Depuis qu’il était sorti, il avait même du mal à se repérer dans les jours, alors se souvenir de son anniversaire, c’était beaucoup lui demander. En plus pour ce que ça valait, son anniversaire, il n’avait pas envie d’en faire un grand événement. Personne ne s’était posé la question de savoir s’il avait vraiment envie de faire quelque chose pour son anniversaire. Est-ce qu’elle se posait la question Lisa, avant de lui dire qu’il aurait dû être disponible pour elle ce jour-là ? Lui, ça lui rappelait les années qu’il avait perdues, l’impression de s’être pris dix ans dans la tronche, même s’il n’était resté enfermé que deux ans et demi, alors dans le fond, son anniversaire, il s’en passait bien. Peut-être qu’on pourrait lui foutre la paix avec ça alors. « Je sais bien que les choses ne vont pas redevenir comme avant en un claquement de doigts et qu’ils n’ont probablement pas conscience de ce qu’il s’est passé. Peut-être que peu importe ce que tu as pu leur dire, ils vont m’en vouloir de les avoir abandonnés, j’en ai conscience Lisa ! Mais si j’me retrouve jamais en face d’eux, ça va être compliqué pour arranger les choses. » Il ne pouvait pas arranger les choses à distance, à moins qu’on lui demande de téléphoner et d’envoyer des cartes. C’était ça qu’elle voulait Lisa ? Qu’il communique à distance avec ses enfants ? Il fallait que ce soit lui qui gère, mais sans être avec eux, alors fallait croire qu’elle devait vraiment vouloir qu’il se lance dans une conversation téléphone avec eux, parce qu’il ne voyait pas d’autre solution pour entrer en contact avec eux, sans être dans la même pièce. » Peut-être que si tu leur avais dit tout ça, tu m’aurais prévenu plus tôt ! Pourquoi est-ce que ça semble si logique que j’ai eu envie de faire un truc extraordinaire pour mon premier anniversaire à New-York ? J’en ai rien à faire de mon anniversaire, j’avais rien envie de faire ce jour-là, j’avais rien prévu, alors viens pas t’imaginer que je suis allé faire une grande fiesta dans un bar pour l’occasion ! » Au moins la petite surprise d’Evelyn il avait été capable de la supporter. Heureusement qu’on ne lui avait pas organisé une grosse fête surprise, avec plein de monde, plein de musique et tout ce qui allait avec, parce qu’il se serait barré à coup sûr. Le simple fait qu’il ait oublié que c’était son anniversaire, ça prouvait déjà qu’il n’en voulait pas de cet anniversaire. « Quand est-ce qu’on sera prêt hein ? » Quand il répondrait à ses messages dans la seconde ? Quand il serait là avec elle, mais sans être là, parce qu’il ne fallait pas qu’il revienne à l’improviste ? Il ne fallait pas non plus qu’il reste chez sa sœur, apparemment. Ça allait être compliqué de toute évidence. Peut-être que c’était elle qui n’était pas prête, parce que clairement, elle disait tout et son contraire depuis tout à l’heure. Tout ce qu’il pu faire en la voyant revenir avec des cadeaux, c’était se dire qu’il fallait vraiment arrêter de faire une fixette sur cette histoire d’anniversaire. Il ne voulait pas de cadeaux, il voulait ses enfants. « Merci. » Qu’il répondit quand même, par politesse, il n’allait pas se jeter dessus comme un gamin heureux de recevoir ses cadeaux, il avait passé l’âge pour ça quand même. « Qu’est-ce que toi tu attends ? Ils peuvent pas me connaître si je suis pas là et j’peux pas les connaitre s’ils sont pas là. J’peux pas faire le travail sans être avec eux. J’peux pas leur dire moi-même que je de retour si j’peux pas être là ‘à l’improviste’. » Est-ce qu’elle se rendait compte au moins, que ce qu’elle disait c’était loin d’être clair ? « Nan, c’est clair, j’sais pas ce qui se passe dans ta tête, mais peut-être qu’au lieu de faire une fixette sur un anniversaire dont je voulais même pas, tu devrais essayer de te poser cinq minutes pour me le dire plus clairement. » Parce que ce n’était pas en lui reprochant toute la journée d’avoir été ailleurs pour son anniversaire que ça allait arranger les choses. Il pouvait accepter ses conditions à Lisa, du moment qu’elles étaient claires. Mais elle ne pouvait pas se contenter de dire des choses, puis l’inverse deux secondes plus tard, parce que c’était en train de le rendre fou.
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