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Invité a posté ce message Sam 22 Déc 2018 - 20:48 #



lights are shining so brightly
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Inviter Asteria ce soir n’avait, techniquement, pas été son idée. Ouais, c’était lui qui avait dû décrocher son téléphone pour faire la proposition à la jeune femme, mais il se serait joyeusement contenté de fêter le réveillon de Noël avec Rebekah comme chaque année depuis maintenant, assez longtemps pour qu’il n’se souvienne que de ça. Des peu de bribes de mémoire qu’il avait de sa mère biologique, aucun vingt-quatre décembre ne lui revenait en tête: il n’y avait pas eu grand-chose à même de motiver sa génitrice à sortir du cercle vicieux de la dépendance sous toutes ses formes. Animal d’habitude qu’il était, alors Rafe, il aurait bien pu s’contenter de faire comme tous les Noëls depuis qu’il avait treize ans: juste une soirée tranquille, à pouvoir se retrouver avec la personne qui tenait le plus à lui dans c’monde, et qui n’avait jamais manqué de le lui rappeler, à sa façon. Pas besoin d’une agape gigantesque, d’une grande maison en pain d’épices pour le dessert- à l’âge où il avait débarqué sous le toit de la flic, il avait déjà arrêté de croire au Père Noël et de veiller à espérer observer son traineau dans le ciel. Cette année, les dates du calendrier s’étaient vite alignées, et le brun n’avait pas eu beaucoup le temps de respirer, avant de capter qu’ils étaient au-delà du vingt décembre. Pourtant, il avait suffi qu’il ne lâche qu’un mot au sujet d’Asteria pour que Rebekah lui fasse comprendre qu’aucun jeune homme qu’elle avait éduqué ne laisserait la fille qu’il avait mise enceinte, passer Noël toute seule. Pourtant, ça devait lui convenir comme ça, avait-il rétorqué, incapable de contrôler cette rancœur qui avait été son centre de gravité pendant si longtemps et à travers de si nombreuses épreuves. Au moins, elle ne rentrait pas en Australie, enceinte de huit mois, juste sous l’emprise de ses parents: ce serait l’meilleur moyen pour qu’elle ne revienne plus jamais, et qu’il ne rencontre jamais sa fille. S’il devait être croyant cette année, sous les lumières à l’approche du vingt-cinq décembre, ce serait bien pour ça: que pour le mois qui restait à la grossesse de Terry, que rien de dramatique ne se produise, que les Drake se tiennent le plus éloignés de la vie de leur fille, et qu’aucun imprévu déplaisant ne vienne tout bouleverser. Si le petit Jésus dans sa crèche pouvait lui octroyer un vœu, le Hollins voudrait bien que ce soit celui-ci - la tranquillité. La plus longue possible. Preuve de sa bonne foi, il avait alors, bel et bien, transmis l’invitation de Rebekah: elle avait fait pesé un certain nombre d’arguments, comme son souhait d’au moins rencontrer la jeune femme à nouveau, après toutes ces années, avant qu’elle n’ait, ce qui serait techniquement sa petite-fille. L’appellation avait fait lever les yeux au ciel à Rafe, mais il avait abdiqué.

« Et tu viens juste d’l’apprendre, comme ça, hein? » après ces quelques jours à débattre avec Rebekah, Rafe avait presque du mal à croire à l’excuse de ‘l’empêchement de dernière minute’, cette histoire au travail qui allait l’empêcher de rentrer pour la soirée. Bien sûr, elle lui annonçait ça maintenant, à quelque-chose comme une demi-heure de l’horaire qu’ils s’étaient fixée, avec Terry. Et pourtant, le brun fut quand même tenté de l’appeler comme ça, comme un malpropre, pour annuler- fuir ça marchait bien. Mais il pouvait facilement imaginer Asteria, ayant préparé un truc, un dessert ou il n’savait quoi, y avoir passé des heures malgré son ventre qui limitait ses mouvements et l’épuisait assez vite. Il imaginait tous ces films de Noël bidons qui le saoulaient, et qui disaient qu’il n’y avait pas de meilleure période que celle-ci, pour pardonner, faire table-rase du passé, et être heureux d’être ensemble, et bla bla. Pourtant, peut-être que beaucoup diraient qu’il n’avait pas grand-chose à offrir, en solo, avec cette dinde qu’il avait récupéré chez le traiteur- ni lui, ni Rebekah n’avaient jamais eu l’occasion de cuisiner pendant des heures le jour de Noël, alors à force, commander chez ce traiteur en particulier, était devenu un rituel bien à eux, qu’ils répétaient tous les ans. Pas de quoi émerveiller les papilles de qui que ce soit- Asteria comme n’importe qui d’autre. Mais il était là, lui au moins, avec la sensation d’s’être fait rouler dans la farine, mais là quand même. « Salut. » qu’il accueillit donc la jeune femme, quand elle arriva, lui offrant une tentative de sourire, alors que soudainement, c’était comme si le monde s’était rapetissé et était devenu trop petit. Pourtant, la maison dans laquelle il avait grandie était plus vaste, bien plus vaste que son appartement- mais être ici avec Asteria, c’était comme remonter dans l’temps. Dans une vie bien différente. Peut-être que ça lui faisait bizarre à elle aussi - sans doute - surtout si elle pensait à Shea. « Uh, fais comme chez toi... » offrit-il donc en la laissant rentrer, les mains fourrées dans ses poches: y’avait bien une raison pour laquelle il ne portait jamais de chemise le reste de l’année, et c’était celle-ci, la façon dont il se sentait pris à l’étroit, là-dedans. « Emm, y’a eu un changement de programme. Un truc au poste. Rebekah a dit qu’elle rentrerait tard... » qui sait, peut-être que Terry n’avait fait le déplacement que pour Rebekah; du genre, pour retrouver quelqu’un de familier qui n’était pas lui. Mais non, ils allaient s’retrouver encore une fois, coincés symboliquement, l’un avec l’autre. Au moins cette fois, y’avait une porte. « J’espère... que ça t’dérange pas. » ouais, techniquement, ça devrait être lui à qui ça devrait faire chier; après tout, n’importe qui aimait passer les fêtes de fin d’année en famille- mais franchement, niveau famille, il n’était plus à ça près. « J’avais hésité à appeler. Mais-... peut-être qu’c’est quand même toujours mieux que Noël en solo. » force était d’admettre que ça, ça devait être déprimant, d’une certaine façon. Lui, taciturne et blasé qu’il était si souvent, ça n’changerait pas grand-chose à son humeur. Mais pour Asteria, peut-être qu’beaucoup de choses du soleil d’Australie et de ce qui se trouvait là-bas, lui manquaient.
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Invité a posté ce message Jeu 27 Déc 2018 - 16:40 #

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Noël était reconnue comme une fête de famille. Asteria le savait bien. Chez les Drake, ça avait été l’occasion de faire bonne figure. Ils avaient organisé des repas pompeux, au cours desquels tout le monde sortait ses plus beaux vêtements. Pour l’occasion, il y avait même un chef cuisinier à la maison, parce que ses parents n’avaient pas le temps – et probablement pas l’envie – de s’embêter à préparer quoi que ce soit eux même. L’ambiance, lors de ces repas avaient été lourde et stricte, comme si tout devait être parfait et que le moindre petit truc n’allant pas aller tout foutre en l’air. La blonde avait vu et entendu bien des choses sur Noël pourtant et ça lui avait toujours donné envie Elle aurait voulu que ses parents soient capables de mettre de l’eau dans leur vin pour voir les choses de façon moins carrée, plus détendue et qu’il découle des fêtes de fin d’année une ambiance conviviale, amusante, sereine. C’était évidemment trop leur en demander. Les dernières années qu’elle avait passé en Australie, elle avait jugé qu’elle était bien assez vieille pour décider de comment elle avait envie de fêter Noël, alors elle l’avait fait avec des amis plus qu’avec sa famille. Elle avait découvert une autre ambiance, beaucoup plus agréable que chez les Drake. Cette année, elle était loin de chez elle, alors il n’était de toute façon pas question de faire ça avec sa famille. Elle avait prévu de rester toute seule chez elle, de toute façon, elle était enceinte jusqu’au cou, pas loin de l’accouchement, alors c’était probablement plus raisonnable de rester au chaud chez elle. Pourtant, Rafe l’avait invitée et elle n’avait pas pu refuser. C’était Rafe après tout, malgré les tensions qu’il pouvait y avoir entre eux, elle avait du mal à se passer de lui, maintenant qu’ils s’étaient retrouvés.

Comme il n’était pas question de venir les mains vide, elle avait passé un certain temps en cuisine, durant la journée, histoire de préparer quelques pâtisseries de Noël. C’était plus fort qu’elle de toute façon, elle adorait cuisiner, alors si en plus elle avait une bonne raison de le faire, autant ne pas se priver. C’était Noël en plus, alors il lui fallait des cadeaux. Elle avait déjà acheté quelque chose pour Rafe, mais il y aurait Rebekah aussi et c’était plus compliqué. Elle se doutait bien qu’elle ne devait pas beaucoup l’apprécier, pas après tout ce que ses parents avaient pu faire à sa famille. Elle pouvait comprendre, mais elle avait envie de faire bonne figure, d’au moins lui montrer qu’elle valait mieux que ses parents. Elle avait beaucoup hésité entre beaucoup de choses et puis elle était sortie pour acheter son cadeau, rien d’extraordinaire, mais il fallait bien quelque chose. Au moins, vu sa grossesse, on ne lui en voudrait pas trop de na pas avoir fait quinze fois le tour de la ville pour trouver le cadeau parfait. Au pire, elle allait lui offrir une petite-fille, d’ici le mois prochain, c’était déjà un beau cadeau non ? Elle était rentrée chez elle pour emballer tout ça avant de se préparer à sortir, enfilant une jolie robe, tout à fait adaptée à la saison, qu’elle avait aussi acheté exprès pour l’occasion, parce qu’une robe de fête taille femme enceinte, elle n’avait pas ça dans ses placards. Une fois prête, elle avait appelé le taxi, peu désireuse de marcher ou de prendre le métro pour se rendre chez Rebekah. Elle avait bien vite reconnu le quartier et descendue du taxi, elle n’était pas tout de suite allée sonner à la porte, s’avançant encore de quelques mètres pour se retrouver devant la maison d’à côté, belle et élégante, comme elle l’avait été dix ans plus tôt. C’était là-dedans qu’elle avait grandi, là, qu’elle avait rencontré Rafe. C’était là, qu’elle avait vu sa sœur pour la dernière fois. La blonde eu un pincement au cœur, en pensant à son aînée. Noël, ça représentait la famille et pourtant, Shea n’était plus là. Elle soupira, avant de retourner vers la maison des Hollins. Elle était triste, dès qu’elle pensait à Shea, mais il fallait qu’elle ravale ça, consciente que parler de son aînée ce soir, ce serait la pire façon de mettre les pieds dans le plat et de s’attirer les foudres de Rafe et de sa mère. Après avoir chassé ces pensées de son esprit, la blonde traversa l’allée pour sonner à la porte que Rafe lui ouvrit. « Hey. » Elle lui adressa un sourire, avant d’entrer dans la maison. Cette maison aussi, ça lui rappelait des souvenirs. Elle était venue ici parfois, pour retrouver Rafe, quand personne n’était là. Elle déposa le sac dans lequel il y avait ses gâteaux et des cadeaux sur un meuble à l’entrée, avant de retirer sa veste et son écharpe et les laisser sur le porte-manteau. « Oh, le soir de noël, la pauvre. » Dans le fond, il y avait une partie d’elle qui était soulagée que la maîtresse de maison ne soit pas présente ce soir. Elle savait que Rebekah était quelqu’un de bien et elle ne pouvait pas dire qu’elle la détestait, bien au contraire, mais elle restait certaine qu’elle en revanche, elle ne la portait pas dans son cœur. Est-ce qu’elle avait fait en sorte d’avoir une urgence pour ne pas se retrouver à fêter Noël avec elle ? Une pensée qui l’attrista un peu, mais sur laquelle elle ne s’arrêta pas bien longtemps. Si Rafe disait qu’elle avait eu une urgence, c’était qu’elle avait eu une urgence. « Non, c’est pas grave. » Elle haussa les épaules, c’était surtout dommage pour Rebekah après tout. « Oui, c’est sûr. Merci pour l’invitation. » S’il n’avait pas été là, Rafe, peut-être qu’elle serait déjà sur le point d’aller se coucher. Profitant du fait que le bébé soit calme pour dormir un peu, avant d’être réveillé au beau milieu de la nuit par des coups de pieds. Ce n’était jamais agréable, mais ça avait un côté rassurant, si le bébé bougeait, c’était qu’il allait bien. Elle se raccrochait à se genre d’idées, Asteria, histoire de tenir bon, pour le mois restant.  

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Invité a posté ce message Jeu 27 Déc 2018 - 23:42 #



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Pour deux personnes à la relation compliquée comme la leur, beaucoup diraient qu'Asteria et lui se voyaient quand même plus que de mesure- régulièrement, même, à croire qu'ils n'avaient rien de mieux à faire que de remuer le couteau dans la plaie. Ou d'jouer avec le feu. Rafe, il avait bien envie d'continuer à prétendre que c'était presque par pitié, ou par compassion qu'il faisait tout ça : qu'à chaque fête particulière, il allait voir la blonde pour essayer de combler un peu la solitude qui semblait lui peser, sûrement plus qu'il ne pourrait le savoir. Lui qui avait eu l'habitude depuis longtemps, de n'pas avoir d'attentes surdimensionnées vis à vis des autres, être seul ne lui faisait pas peur, et ça n'le déprimait pas plus que de mesure. Peut-être que si ç'avait été le cas, il aurait été ouvert à toute nouvelle rencontre après son histoire compliquée avec Asteria, dix ans plus tôt, et il aurait passé tout ce temps à se construire une vie amoureuse, plutôt qu'à voguer d'aventure en aventure, le cœur brisé pour trop longtemps. Toujours était-il que si ça n'avait tenu qu'à lui, il aurait sans doute très bien vécu de passer ce soir du vingt-quatre décembre tout seul, à s'détendre, s'vider la tête- peut-être qu'il aurait opté pour rentrer chez lui, ce qui aurait coupé court aux efforts potentiels de Rebekah pour rentrer plus tôt que prévu. Mais elle le connaissait assez pour savoir qu'il était loin d'être vexé de ce genre d'événements impromptus, venant bouleverser les plans qu'ils avaient pu avoir. Tant pis s'il avait passé des heures à chercher l'inspiration pour les cadeaux qu'il pourrait faire à sa mère adoptive, incapable d'avoir des idées parfaites, quels que soient les efforts qu'il mettait à la tâche. Il lui avait fallu près d'une journée, jusque tard dans la soirée, pour revenir avec une bonne quantité de cadeaux qui le satisfaisaient plus ou moins. Il y avait bien sûr un cadeau pour Asteria, qu'il avait acheté, qu'il avait cherché pendant des heures, aussi, sous l'arbre décoré au milieu du salon si familier, et étranger à la fois. Quelques choses avaient changé dans la pièce, mais pas d'façon assez drastique pour que dix ans semblent être une nouvelle vie, comme ils se l'disaient si souvent, tous les deux, quand ils se retrouvaient en tête à tête. Ouais, une décennie, ç'avait beau paraître long, les pavillons résidentiels dehors, avaient la même gueule que quand ils avaient eu dix-sept et vingt-deux ans. Rebekah n'avait pas changé les meubles de son salon un beau matin sur un coup de tête, alors ici ou là, il suffisait de poser une œillade hasardeuse sur un coin en particulier, pour que quelque-chose éveille des souvenirs.

A la table de la salle à manger, à laquelle ils étaient censés dîner ce soir, Rafe et Terry avaient partagé de nombreux repas, rien que tous les deux, ou parfois avec Rebekah elle-même, tentant par tous les moyens de cacher leur relation, à une flic qui avait près de vingt ans de métier. Sur le canapé du salon, ils étaient parfois restés des heures, enlacés l'un dans l'autre, à regarder des films qu'ils avaient plus ou moins aimé – à oublier ces films, pris dans des baisers, des caresses, tout c'qui allait plus loin, et appartenait au passé. Heureusement qu'il n'vivait plus sous ce toit depuis belle lurette, maintenant, le brun- assez longtemps pour qu'il ait appris à s'détacher de toutes ces images, tantôt doucereuses, tantôt excitantes, ou alors déprimantes à souhait. Faire ses valises pour s'prendre son propre chez lui, avait été une des premières choses qu'il avait décidé de faire, après le départ des Drake : avant, il avait prétexté que c'était plus pratique pour l'Université, de rester chez Rebekah, et elle n'l'avait jamais contredit là-dessus. Quelle cruelle erreur, hein ? Qui sait, s'il avait été sur le campus en direct, au beau milieu d'l'action, il aurait flirté avec des filles de son âge, et peut-être que comme le sous-entendaient certains, il aurait complètement zappé Asteria, et il aurait vécu sa vie d'jeune homme sexuellement actif avec quelqu'un d'autre. Voire une flopée de filles. Il semblait que ç'avait été c'que certains auraient préféré- dont Rebekah – quitte à c'qu'il soit un connard de coureur, se foutant de la gueule de toutes les filles qui passaient dans son lit. Après tout, c'était c'qu'il était devenu maintenant, et il souffrait d'beaucoup moins de critiques et de regards plein de jugements, que quand on l'avait pris pour un fou ou pour un tordu, pour être sorti avec une fille mineure, aussi consentante avait-elle été, et aussi minime la différence d'âge avait-elle été. Paradoxalement, Rebekah n'l'avait pas envahi de reproches, de 'je te l'avais dit !' et de recommandations ou d'avis non-désirés, quand elle avait appris pour lui et Asteria, cette nuit qu'ils avaient partagée récemment, et la terrible conséquence qui suivait maintenant. Qu'est-ce qu'ils auraient pu faire de mieux, hein ? Qu'est-c'qu'il y avait à dire ? Ils s'étaient protégés, mais visiblement, ils avaient un bébé super-résistant, pour commencer. Et il n's'était pas enfui en courant, comme le premier des salopards. Asteria n'était pas repartie direct en Australie chez ses parents, et alors qu'elle était à huit mois et quelques de grossesse, ils n'avaient pas complètement perdu la boule, encore. N'est-c'pas ? Parfois, c'était bien difficile de savoir, à force d'tourner autour du pot, de s'mordre la langue avant de dire quoique ce soit- peut-être que Terry n'avait pas l'coeur à se plaindre comme elle le ferait, si elle était cent pour cent honnête avec lui. Peut-être qu'il avait une grande marge de manœuvre, avant d'être le compagnon idéal, pour appréhender l'arrivée d'un bébé. Faut savoir trouver la bonne personne, avait toujours dit Rebekah- de quoi justifier sans doute, qu'elle n'ait jamais eu d'enfant elle-même ; « Ouais... enfin elle a l'habitude. » et lui aussi, remarqua-t-il dans un coin d'sa tête, en offrant un vague sourire à la blonde face à lui. Comme prévu, elle venait bel et bien les bras chargés de trucs, probablement des gâteaux qu'elle avait cuisinés elle-même, et puis des cadeaux, à ce qu'il voyait, à deviner les emballages. Le dîner presque formel qu'ils avaient cru se taper, avec Rebekah, ses questions, ses suspicions et peut-être même les mêmes genres de jugements silencieux qu'ils avaient appréhendé chacun de leur côté, s'transformait en quelque-chose de plus... normal, non ? Ils avaient pris l'habitude, de s'côtoyer comme ça, n'est-ce pas ? Il était venu pour Halloween, elle pour son anniversaire, ils s'étaient vus pour Thanksgiving, alors qu'est-c'que Noël aurait de particulier ? Probablement pas d'quoi ressentir une quelconque nervosité. « Ça va, toi ? » qu'il préféra enchaîner, alors, l'observant déposer sa veste et ses affaires, pour mieux remarquer qu'elle avait même trouvé une robe pour l'occasion- ça n'avait rien de voyeur, hein ? Fallait pas être un expert en séduction pour savoir qu'enceinte de huit mois, elle n'avait pas dû avoir de vêtement lui allant, et que si elle avait une jolie robe ce soir, c'était parce qu'elle en avait acheté une spécialement pour le réveillon. « J’vois que t'as débarqué chargée de plein d'trucs. T'avais... pas besoin d'faire tout ça. C'était-... » il haussa les épaules- trop conscient de la drastique différence qui existait entre les Noëls qu'il avait connus, même avec Rebekah, et ce à quoi elle devait être habituée avec les Drake. « On s'prend pas la tête, ici. Encore moins pour Noël. » il était clair rien qu'à l'extérieur, que Rebekah n'était pas miss Noël du quartier- elle avait pris soin de tendre une guirlande électrique le long de la gouttière, ce à quoi Rafe l'avait aidée. Mais c'était à peu près tout- une maison bien discrète, dans le quartier. Leur dîner du vingt-quatre décembre, était somme toute bien similaire à cette idée.
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Invité a posté ce message Dim 31 Mar 2019 - 16:12 #

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Noël, c’était une période assez compliquée aux yeux de Terry. D’un côté, il y avait une ambiance chaleureuse, les belles décorations, les sourires sur les visages, qui lui donnaient envie. De l’autre, il y avait l’expérience qu’elle avait des noëls avec sa famille. C’était froid, impersonnel, et tellement carré qu’il n’y avait pas grand-chose à apprécier. C’était pire encore depuis que Shea n’était plus là. Toutes les deux, elles avaient toujours trouvé un moyen de redonner un peu de convivialité à cette fête. Une fois qu’elles avaient finies de faire bonne figure auprès de leurs parents et des invités qui pouvaient être là pour l’occasion, elles trouvaient toujours un petit temps pour elles deux, un film de noël à regarder, en grignotant tranquillement pendant que le reste de la maison était occupé à autre chose. Indéniablement, noël, ça lui rappelait aussi qu’elle avait perdu sa sœur. Elle ne supportait plus les films de noël, tous ces programmes devant lesquelles, elles deux, elles s’étaient amusées pendant des années. Elle ne supportait plus les dîners de famille, alors, ces dernières années, elle faisait surtout partie des âmes perdues qui allaient fêter noël au fond des bars, dans une soirée digne du nouvel an, qui se répétait, bien évidemment, une semaine plus tard. Le noël traditionnel ne faisait plus partie de ses habitudes depuis longtemps à Terry et globalement ce soir, elle avait surtout prévu de se mettre au lit de bonne heure avec un bon livre, loin des chants de noël et de la magie qui allait avec, juste pour ne pas avoir à pensé à tout ce qu’elle avait perdu, ou ce qu’elle n’avait jamais eu, au sein de sa famille. Rafe l’avait invitée à passer noël avec Rebekah et lui et la blonde avait accepté l’invitation, pas simplement par politesse, mais surtout parce que c’était quand même moins déprimant que ce qu’elle avait de prévu à la base.

Elle avait essayé de faire les choses bien pour l’occasion. Avec quelques cadeaux et quelques plats qu’elle avait préparé, parce qu’elle était comme ça Terry, incapable d’aller quelque part les mains vides. Elle aimait cuisiner en plus, elle pouvait y passer des heures, sans le moindre problème et noël, c’était particulièrement inspirant. En plus, ces derniers temps, quand elle restait concentrée longtemps sur ce qu’elle faisait, ça lui permettait d’oublier, les nombreuses douleurs qu’elle se tapait, ici et là, parce qu’elle était enceinte de huit mois. Au milieu de tout ça, elle avait même réussi à trouver une robe pour l’occasion, un truc qu’elle avait commandé sur internet parce qu’elle n’était pas franchement en état pour aller faire les boutiques, mais au final, elle en était contente de sa robe. Elle avait fait un effort physique qu’elle ne faisait plus d’habitude, persuadée qu’arrivée à ce stade de la grossesse de toute façon, il n’y avait plus rien à sauver. Elle avait pris le taxi pour se rendre chez Rebekah, une adresse qu’elle connaissait très bien, qu’elle n’avait jamais oubliée, quand bien même Rafe pouvait en douter. C’était bizarre de revenir ici, de voir la maison dans laquelle elle avait grandi, à quelques mètres de cette des Hollins. Les lumières étaient éteintes, évidemment, ça faisait des années que personne ne vivait là. Ses parents possédaient toujours la maison. Il devait y avoir juste quelqu’un qui s’en occupait de temps en temps. Ses parents disaient qu’ils n’avaient pas le temps de gérer tout ça, que vendre depuis l’étranger, ce serait compliqué. Terry, elle se disait que peut-être, c’était surtout parce qu’ils s’étaient dit que comme ça, Shea saurait où aller, si un jour elle revenait. C’était probablement mettre à la fois trop d’espoir en ses parents et trop d’espoir en la survie de Shea. Après tout ce temps, elle devait être morte. Elle lâcha cette maison des yeux, un pincement au cœur, avant de sonner à la porte des Hollins. Là où, finalement, il n’y avait que Rafe. Sa mère ayant été appelée sur une urgence. « C’est dommage. » Elle n’avait que ça à répondre, Terry, de toute façon, elle ne pouvait pas prétendre que c’était mieux chez elle. Ses parents oubliaient tout ce qui pouvait être important pour elle ou pour Shea, parce qu’ils avaient trop de boulot, apparemment, au moins Rebekah avait une vraie excuse, d’après Terry. Elle se débarrassa un peu de tout ce qui l’encombrait, entre ses sachets et sa veste avant de répondre à la question de Rafe. « Ouais, ça va. Un peu fatiguée, mais bon. » Elle haussa les épaules. Ce n’était pas comme si elle y pouvait grand-chose à ce stade de la grossesse, après tout. « Et toi ? » Elle lui demanda à son tour, un peu plus légère à présent. Maintenant, le plus encombrant, c’était son ventre de femme enceinte de huit mois et ça, elle n’allait pas pouvoir s’en défaire avant encore environ un mois. « C’est pas grand-chose. » Elle haussa de nouveau les épaules, c’était surtout des gâteaux et quelques cadeaux qui n’avaient rien d’extraordinaires. Elle n’avait pas de quoi faire mieux de toute façon. » Okay. C’était juste histoire de participer un peu. » Elle apportait sa pierre à l’édifice au moins, en venant avec ses gâteaux, pas qu’elle doute que Rebekah et Rafe puissent aussi cuisiner, mais c’était mieux que de venir sans rien. Il restait encore en elle quelques traces de l’éducation qu’elle avait pu recevoir et sa mère disait toujours que venir les mains vides, c’était mal vu. Au moins, pour ça l’influence de ses parents n’était pas si néfaste que ça, tout le monde aimait les gâteaux non ? « En plus cuisiner, ça m’aide à oublier que j’ai mal à peu près partout. » Alors on pouvait bien la laisser faire des gâteaux si elle en avait envie non ? Elle avait besoin de ça Terry ces derniers temps, se concentrer sur quelque chose de précis pour oublier le reste. Moins on pensait aux tracas, moins on en souffrait non ? Plus elle y pensait, plus elle avait envie de râler à tout cas, contre tout, contre tout le monde, alors qu’on la laisse en cuisine, au moins comme ça, elle n’emmerdait personne.

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