I can be sick too, you know ? ■ Neal's relations

Je le regarde dormir. Il semble tellement paisible que ça me fait sourire. Qui aurait cru que quelques heures plus tôt il était passé sous le bistouri ? Qui aurait cru que son teint cireux et les cernes sous ses yeux étaient le résultat de plusieurs jours passé sur ce lit, le bras branché à une perfusion de… Qu’est ce que c’est?
Je me lève et m’approche de la perfusion et lis..
NaCl ? C’est pas du sel ça?
Pendant encore quelques minutes, je continue à fixer la poche du liquide transparent comme si c’était la chose la plus intéressante que j’avais jamais vu. En un sens, c’était le cas… partiellement parce que le rail de poudre blanche que je m’étais fait avant de venir à l'hôpital faisait son effet.
Bon, je l’avoue, pas que partiellement.
Le mouvement de la goutte qui cherche à s’enfuir de la poche supérieur vers le tuyau menant à la veine est tout simplement hypnotisant.
“Vous êtes son fils?”
Une voix me hèle depuis la porte. Me faisant me retourner, surpris qu’il y ait une autre personne dans la pièce, sans que je l’aie remarqué. Toujours un sourire béat sur les lèvres, je remarque son regard mi intrigué mi inquisiteur, fureter sur toute ma personne, jugeant mes vêtements avant de revenir sur mon visage. J’en fais de même pour elle, comme si sa combinaison d’infirmière était l'accoutrement le plus bizarre que j’aurais vu. Mes yeux passent sur ses crocs, et les fixent longtemps avant de revenir vers son visage. Ma veste aussi jaune fut elle ne peut PAS être jugé par une personne portant des crocs.  
“Oui”
A quoi est ce que venais je de répondre? Je ne sais pas encore.
“Oh.” fit elle dubitative “Les heures de visite sont jusqu’à 18h” continue t elle.
Ah ouai… si j’étais son fils. Le fils de qui? Tournant la tête, je remarque un vieu monsieur allongé sur le lit. Celui la même que j’étais entrain de regarder quelques instant plus tôt.
Il est si paisible ainsi endormis. Je me demande comment il s’appelle.
Me penchant vers lui après que l’infirmière soit partie, je dépose un baiser sur son front, lui sourit un moment, puis me relève, agrippe un petit vase aux fleures jaunes sur la table de chevet, et le fil d’un ballon enroulé autour du pied de son lit. Les emportant avec moi, je ressors de la chambre 302, pour continuer vers la 409 un étage plus haut. C’est bien là qu’on m’avait pointé à la réception, et dans cette chambre que j’allais trouver Neal, le barman de l’Output.
La tête du blond m’avait manqué les deux fois ou j’étais passé par le bar, pour que finalement l’une des serveuse me raconte que le coiffeur de sa soeur est le colocataire du petit ami du voisin de Neal, lui avait dit qu’il serait à l'hôpital suite à une overdose, ou une tentative de suicide. Malheureusement, ce ne serait pas la première fois qu’une de mes connaissances finisse à l'hôpital pour cette même raison. Pour tout vous avouer, c’est même assez courant. La plupart finissent dans des sacs noirs à la morgue, mais, heureusement, celui ci non.
Fin, je sais pas si c’est une bonne chose.  

405, 408, ah la 409. Chambre privé… Sympa.
Mes tocs sur le bâton en bois de la porte n’attendent pas de réponse avant que je pénètre, exactement la même chambre que j’avais quitté plus tôt, c’en était presque perturbant. Seule différence? Celle ci contenant un blond filiforme que la maladie semble avoir amaigri un peu plus si c’était possible.
“Heyy”
Aucune réponse.
Lui aussi dormait. Qu’est ce qu’il y a dans les poches de sel qu’il leurs foutent dans le bras? Et j’en veux la même! Bon bah, ça me donnera le temps d’égayer l’endroit avant de me remettre devant la perfusion que je fixe, bercé par le son des bips bienveillant des machines qui nous entourent. Ce n’est que quand le rythme des bips change par rapport au plocs des gouttes que je me rends compte du réveil de Neal.
“Heyy” répétais je toujours avec un sourire hébété, me tournant vers lui cette fois. “Comment ça va?” demandais je, toujours enjoué.