goose bumps, and wet chickens (SEX EDUCATION)

M A R S , 2 0 1 9 – À peine sortie du travail, tu avais filé rejoindre la bande à Staten Island. Encore une idée farfelue avait traversé l’esprit des gars. Tu n’arrives toujours pas à expliquer ton accord. Dormir dans cette maison qui effraye tous les new-yorkais. Déjà, il fait froid, de deux, c’est poussiéreux, et de trois on te prive d’un lit douillet. Non pas que tu crois aux esprits, ça te dérange de dormir là où des crimes ont été commis. On ne parle pas d’un vol de bocal de haricots, mais de meurtres. C’est malsain. Tu t’approches très doucement, très lentement, et restes au niveau de la clôture. « Mais qu’est-ce que je fous là, sérieux ? » Lâches-tu avec une lampe frontale déjà placée sous ta casquette. Tu détestes le noir, marcher et regarder sans pouvoir voir ce qui se présente à toi. La soirée karaoké aurait été tellement mieux. D’une main, tu enlèves ce gros sac que tu as sur le dos. On pourrait penser que tu pars en expédition pour dix jours. Tu y as fourré écharpe, pull, duvet, et le plus important plein de paquets de Cheetos. Il est important de se nourrir dans des moments pareils. On oublie le régime carotte, pomme. La maison à laquelle tu fais face est abandonnée depuis de nombreuses années. Elle te fout un froid dans le dos. Tu sens une présence derrière toi. T’ignores encore qui ça peut bien être. « J’ai un couteau et de l’ail, je ne vais pas hésiter à l’utiliser. » Dis-tu avant que l’individu essaye de te surprendre et de te décrocher un cri.

C’est parti d’une idée de soirée karaoké et les voilà, marchant dans l’allée d’une maison hantée de Staten Island. Kaïn lance un regard entendu à Flynn qui marche à ses côtés à l’arrière du peloton. Le sportif se demande encore comment ils ont pu faire adopter leur idée alors que personne n’était emballé, bien au contraire. Il faut croire que lorsqu’il s’agit d’éviter un karaoké, la paire de meilleurs amis sait être convaincante. Kaïn n’en est pas peu fier surtout lorsqu’il entend Nico demande ce qu’elle « fout » ici. Ils n’ont même pas mis un seul pied à l’intérieur de la maison que les visages se décomposent déjà. Kaïn, lui, ça l’amuse mais quelque chose lui dit que s’il veut sortir indemne de cette expérience, il vaut mieux qu’il reste discret. Nico pourrait se montrer violente sous la peur. Il n’exclue pas cette possibilité et il n’y a pas qu’elle. Les autres aussi ont ou auront la trouille. C’est inévitable. J’ai un couteau et de l’ail, je ne vais pas hésiter à l’utiliser. Là, par exemple, il doit se mordre l’intérieur de la joue pour ne pas rigoler. Du calme, Schwarzenegger, c’est que moi. Il pose une main rassurante sur son épaule qu’il frotte doucement avant de demander. Bon, on entre ? Maintenant qu’ils sont sur le porche, ça semble être la prochaine étape.
@Flynn Black @Nicola Deauclaire @Noé Pelletier @Noa Nadeau  

Noa, elle se demande encore ce qu’elle fait là. Et elle va surement se le demander encore très longtemps. Tout ça pour que les mecs soient obligés de venir faire du karaoké avec Nico et elle en retour, elle n’est finalement pas certaine que ça en vaille vraiment la peine quand elle voit la maison à quelques pas, elles auraient pu trouver un autre moyen de les convaincre. Mais faut croire qu’elles sont vraiment trop adorables. Ou trop connes. Elle n’est pourtant pas du genre trouillarde, il lui en faut pas mal pour lui faire peur, mais ce qui s’est passé là-dedans, ça lui donne des haut-le-cœur quand elle y pense. Nico semble dans le même état qu’elle, vu les remarques qu’elle fait. Et quand Kaïn demande s’ils entrent, elle aurait presque envie de dire non et de faire demi-tour. Mais elle n’abandonne jamais si facilement. Ça ne l’empêche quand même pas d’aller se coller derrière Flynn, histoire de n’avoir qu’à zieuter un peu par-dessus son épaule. « Je vous laisse l’honneur de passer devant. » C’est eux qui ont voulu venir, elle ne voudrait pas leur gâcher ce plaisir. Et avant qu’ils n’ouvrent la porte, elle leur fait une dernière confidence. « Avant qu’on entre, je tenais à vous dire une dernière fois à quel point je vous ai aimé, vraiment beaucoup. » Au cas où ils meurent, on ne sait jamais.

Marchant côte à côte avec Kaïn, je ne peux empêcher le petit sourire amusé qui me vient lorsque nos regards se rencontrent. D’une soirée karaoké, on a su par je ne sais quel moyen atterrir sur une nuit dans une maison hantée et, moi, ça me plaît énormément. Plus qu’une soirée à chanter –ou plutôt à écouter les autres chantés- comme des casseroles. Mon meilleur ami semble aussi enjoué que moi, au contraire des autres, notamment des filles. Lorsqu’on s’arrête devant l’entrée, Nico en vient même à menacer… Son ex. À croire qu’elle flippe vraiment -ou sinon, c'est qu'elle a réellement envie de le tuer-. Enfin, cela dit, Noa, qui se colle à moi, n’est pas mieux placer. Et quand Kaïn demande si on entre, la réponse de ma meilleure amie me fait lâcher un petit rire. « Froussarde. » Que je dis à son intention, me moquant ouvertement d’elle. Simple petite boutade, puisque dans la même seconde, ma main vient trouver la sienne pour entrelacer nos doigts, pour lui montrer que je suis là. Toujours fidèle au poste. « Bon allez, on va pas camper ici. » Ça serait moins drôle de dormir à l’extérieur et il ferait plus frais, en plus. Une main sur la poignée, j’appuie pour ouvrir la porte en grand et m’engouffre dans l’habitation, entraînant Noa à ma suite par nos mains liées et nous sommes ensuite suivis par les autres copains. Allumant ma lampe frontale, j'éclaire la première pièce pour zieutez tranquillement. « Ça va, c’est plutôt sympathique comme endroit, non ? »

@Kaïn Goldstein @Nicola Deauclaire @Noé Pelletier @Noa Nadeau

Sympa la comparaison, on ne te l’avait jamais faite celle-là. Tandis que la main de Kaïn se pose sur ton épaule, le brun propose d’entrer. Etrangement tes pieds ne quittent pas le sol, restent fermement fixés. T’es d’accord avec Noa, hors de question d’entrer la première. « T’es pas tellement rassurante là. » Tu déglutines difficilement. Quelle idée de merde, oui c’est le mot ! Flynn ouvre la porte, et trouve l’endroit à correct. C’est une blague ? Par-dessus son épaule, tu vois une pièce poussiéreuse, sombre, plein de dégâts, … «  Charmant, j’en perds mes mots. » Tu grimaces, et pousses Kaïn devant toi. Hors de question de passer dans les premières. C’est toujours eux qui meurent dans les films. Sans perdre une seconde, tu allumes ta lampe et avance lentement, Noé sur tes talons. T’oses à peine regarder tout autour de toi. Non pas que tu crois aux esprits, mais on ne sait jamais. La dame blanche peut apparaître à tout moment. «  Je vous préviens, je vois un truc étrange, je prends mes clics et mes clacs … » Soudainement la porte se claque, et une voit vient murmurer une phrase à ton oreille. Sous la surprise, tu ne peux t’empêcher de sursauter, et de te retourner pour te défendre. Ton poing vient frapper Noé en plein dans l’abdomen. «  Oups … pardon Noé … » Tes mains viennent cacher ta bouche, t’es confuse. Rapidement, tu viens faire un câlin à ton coloc, car même si tu penses qu’il le méritait, tu ne veux pas qu’il t’en veuille. «  Je vous avez prévenu, c’est une mauvaise idée votre plan. »

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Charmant, j’en perds mes mots. Un sourire vient étirer les lèvres de Kaïn qui reste difficilement de marbre face au sarcasme de Nicola. Cela dit, une fois que celle-ci le pousse littéralement à l’intérieur, il n’a pas d’autres choix que d’admettre qu’elle n’a pas tort. Avec l’aide des lampes de ses camarades, il réalise qu’il n’y a rien de charmant dans cette maison mais après tout, c’est le but. Comme tous les autres, Kaïn finit d’ailleurs pas allumer sa lampe frontale préalablement installée sur sa casquette NY new era. Ils sont tous rentrés. La porte claque derrière eux ce qui fait sursauter Nico située juste à ses côtés. Malheureusement, ce n’est pas le pire. Dans un reflexe certainement non contrôlé, elle envoie son poing dans le bide du pauvre Noé qui fermait la marche. Aussitôt, les yeux de Kaïn s’écarquillent avant qu’il n’échange un regard amusé avec Flynn et Noa. Il doit se mordre l’intérieur des joues pour ne pas rire tandis que Nico se confond en excuses auprès de son colocataire. Finalement, il s’approche et pose une main sur l’épaule Noé qu’il tapote d’un air compatissant. Désolé, vieux, qu’il dit d’un ton volontairement grave. Toi, les bras de longs du corps, comme ça, avant de véritablement blesser quelqu’un. Pendant qu’il parle, Kaïn prend les mains de la demoiselle avec les siennes pour lui plaquer doucement les bras le long du corps. Puis, il la remet dans le sens de la marche. On va pas rester dans l’entrée hein. Sans plus tarder, il se remet en route et rapidement, le groupe atterrie dans ce qui semble être une pièce à vivre. Les vitres sont cassées, provoquant un courant d’air faisant voler les rideaux poussiéreux. Le parquet craque sous leur pas comme si il menaçait de s’effondrer incessamment sous peu. Bonjour l’ambiance.

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Enfoiré de patron. Grognes-tu en sortant en retard de ton boulot. Pile le soir où tu devais les rejoindre à l’autre bout de la ville, ce charognard avait décidé de te mettre de corvée dans la réserve. Heureusement que tu étais le genre de personne prévoyante et que tu avais amené ton sac et tout le matériel dont tu avais besoin ce soir, avec toi ce matin. Tu prends juste le temps d’envoyer un sms à Nico. Histoire de prévenir tout de même de ton retard imminent. Trente longues minutes s’écoulent avant que tu ne parviennes tout juste dans la bonne rue. Tes pas s’accélèrent au point où ceux-ci commencent à résonner dans la pénombre grandissante. Hey ! C’est la seule chose que tu arrives à dire au reste du groupe en arrivant à leur hauteur. Le souffle encore court et un bras en l’air pour signaler maladroitement ta position. Ça va, ils viennent d’ouvrir la porte pour entrer alors, finalement, ton retard n’est pas si catastrophique que cela. Tu parviens même à te glisser après Noé avant que la porte ne se ferme en claquant. Ew. Voilà un son qui te fait presque immédiatement sursauter. Et tu pensais être excitée à l’idée de faire un tour ici ? Finalement, tu serais peut-être mieux dans ton lit avec des chips à mater des vidéos d’explorations nocturnes plutôt que de les faire. Voilà ce qui arrive quand on fait la maligne. Enfin, ce n’est pas pire que ce que vit maintenant Noé. À peine as-tu allumé ta lampe frontale que tu assistes à ce coup de point phénoménal de Nico dans l’abdomen de Noé. Ouille. Sacré coup.. Marmonnes-tu en serrant les dents. Comme si tu étais à l’instant à la place de Noé et que tu ressentais sa douleur. Heureusement que non. Quand le groupe reprend finalement l’avancé, tu les suis, sans manqué de lever la tête pour voir ce qui se trouve au-dessus de toi. Alors que, clairement, vu le bruit que vos pas font sur le sol, tu ferais mieux de regarder en bas. Et sinon pour l’histoire.. Il s’est passé quoi déjà ici ? Ouais, tu n’as pas franchement potassé ton livre «les 10 maisons les plus hantées de New-York» avant de venir ici. Peut-être que tu aurais dû. Tu t’avances un peu plus dans la pièce où vous avez atterri, pointant la lumière de ta lampe sur l’ensemble de la pièce. Tu te penches sur le sol, juste assez pour ramasser une petite pile de vieux journaux qui s’effritent au contact de tes doigts. Charmant.. lances-tu en remarquant un peu plus l’état délabré de la pièce. Surtout que, ce n’est que la première pièce. Allez savoir ce qui vous attend après.
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après 18 ans de retard  

Devon devait arriver en retard, elle avait prévenu, mais finalement elle n’aura pas loupé grand-chose puisqu’elle les rejoint au moment où ils passent la porte d’entrée de la maison. A peine le temps de la saluer que la porte claque et qu’à l’instant où Noa tourne la tête elle voit le poing de Nico finir dans l’estomac de Noé. Elle doit l’avouer, elle a envie de rire et elle se retient comme elle peut, il l’a un peu cherché ce coup. Ils s’enfoncent plus loin dans la pièce et la question de Devon lui fait secouer la tête de droite à gauche. « Je suis pas certaine d’avoir envie de savoir en détails. » Elle n’a pas envie d’ajouter une flaque de vomi à ce décor macabre. Et là elle se demande si parmi les autres gens qui ont fait cette expérience aussi il n’y en a pas un qui l’a fait quelque part et ça lui donne encore plus la gerbe. « Vous croyez que les toilettes sont dans quel état ? » Ça c’est une des questions les plus importantes, parce que si ça ressemble à ce qui se trouve sous ses yeux, sa vessie va battre un record en terme de litres qu’elle va devoir contenir. « Je vous préviens, quand j’aurai envie d’y aller, y en a un de vous qui sera obligé de me tenir la main pendant que je pisse. »

Étrangement, Nico ne trouve pas cette maison aussi charmante que moi, de quoi étirer mes lèvres dans un sourire moqueur. Elle a les chocottes la gamine, je la connais. La porte se referme, juste après avoir laissé le temps à Devon de se faufiler à l’intérieur. La bande est ainsi complète, la soirée peut réellement commencer maintenant, et elle ne débute pas bien pour Noé qui se prend un coup dans le ventre. Je me retiens de rire, secouant la tête de manière négative, un air peiné sur le visage. Bon, il a dû le chercher, ce coup, connaissant l’énergumène et ma cousine réunis dans la même pièce. Marchant dans la pièce, Devon nous questionne sur l’histoire de la maison. Étant sûrement le seul à s’être documenté, je n’attends pas plus pour prendre la parole. « Apparemment, une famille aurait vécu dans cette maison, mais suite à des infidélités de sa femme, le père aurait péter un câble et se serait pendu. » J’oriente ma lampe frontale vers l’une des poutres du plafond dans le salon. « Ici. » Et oui les copains, à ce qu'il parait, il y a quelques années, il y avait un corps qui pendouillait au-dessus de nos têtes. « Sauf qu'avant de le faire, il aurait décimé sa famille. Il aurait égorgé ses quatre enfants sous les yeux de sa femme, avant de la poignarder d'une vingtaine de coups de couteau. Elle aurait été retrouvée ligotée à une chaise, le corps meurtri et ceux sans vie de ses enfants à ses pieds. » Je ne sais pas si c’est vrai, mais c’est ce que j’ai lu. « On raconte que le soir, on entendrait les cris de détresse de la mère et ceux des enfants, mais bon, ce sont que des histoires sans importance. » J’hausse les épaules, scrutant la pièce tranquillement. Moi, je n’y crois pas à cette histoire, mais elle est plutôt effrayante. Le bon truc pour effrayer un peu plus les filles, en gros. Tournant la tête vers Noa, j'affiche un petit sourire amusé au coin des lèvres, avant de lâcher : « Vous pourrez vous déplacer entre nanas pour aller aux chiottes. »

@Kaïn Goldstein @Nicola Deauclaire @Noé Pelletier @Noa Nadeau @Devon Mulligan