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| Invité a posté ce message Mer 27 Mar 2019 - 2:18 # |
| Tu lances un dernier « au revoir » avant de refermer la porte derrière toi. Une fois dehors, tu ne peux retenir un sourire, satisfaite. Tu viens de visiter une des galeries collaborative dans laquelle tu exposeras probablement certains de tes tableaux le mois prochain. Tu ressors assez enthousiaste de ta visite et de ton entretien avec la directrice de la galerie. Elle a semblé aimer les modèles que tu lui as montrés. Bien entendu, tout ceci a un prix. Ce n’est pas gratuit. Une fois de plus, tu seras contrainte de faire un gros effort financier mais tant pis. Tu as prévu de prendre un emploi à mi-temps afin de te faire quelques sous en plus. À cela s’ajoute le fait que tu n’aies toujours pas trouvé de coloc alors que ton loyer commence à faire fondre le peu d’économies que tu avais. La peinture est ta passion mais tes tableaux sont loin de te rapporter un revenu stable et constant.
Tu jettes un regard à ta montre. Vingt deux heures trente. Tu n’es pas fatiguée et tu n’as non plus pas particulièrement envie de rentrer chez toi. Un simple coup d’œil autour de toi et tu te rends compte que tu n’es pas très loin du diner où travaille Eliza. Ça fait un petit moment que tu n’as pas vu la jeune femme. Tu l’as rencontré il y a peu. C’est une jolie fille, pleine de vie et à la fois quelque peu troublante. Troublante parce qu’elle te fait penser à toi par moment, avec quelques nuances en moins tout de même. En tout cas, c’est quelqu’un dont tu apprécies beaucoup la compagnie et ça ne serait peut-être pas une mauvaise idée d’aller lui faire un p’tit coucou. Tu te mors la lèvre, réalisant que tu ne l’as pas prévenu. Tant pis. Tu débarqueras sans être attendue mais tu ne resteras pas longtemps. Tu décides de t’y rendre à pieds, en espérant qu’elle y soit ce soir. Tu marches silencieuse, profitant de l’air frais de la soirée et du calme. Et encore, le calme à New York est quelque chose de bien relatif. Tu as fini par t’habituer au crissement lointain du train, à toute heure de la journée. Ou encore au bruit des ballons de basketball rebondissant sur le sol. Au son d'une ambulance qui passe à deux blocs de là… Tout cela fait parti du décor quotidien. Parfois tu as l’impression que tu y as finalement trouvé ta place. Mais d’autres fois, tu as tout simplement envie d’être ailleurs.
Tu rejoins rapidement le diner et non sans surprise, tu découvres un « Fermé » posé contre la porte. Mais bien sûr, que tu penses en soupirant. Tu aurais dû vérifier les horaires avant de venir. Tu regardes à travers la grande vitre et par chance, tu aperçois Eliza. Tu la vois s’activer à nettoyer les dernières tables. Tu souris avant de donner deux petits coups sur la vitre.
@Eliza Moran |
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