let me help you. (alonso)

Merci, à bientôt ! lançait Morgan alors qu’il quittait la supérette, fermant la porte derrière lui. Clef de l’ambulance en main, il appuie sur le bouton pour l’ouvrir et celle-ci émet un son, signe qu’elle est bien ouverte et le brun se glisse à l’interieur, posant le sac de course sur le siège passer. Encore en service, Morgan avait quitté la caserne quelques minutes plus tôt pour aller faire quelques courses pour ses collègues, ceux-ci lui avaient carrément fait une liste de quoi prendre, à peine exigeant ses pompiers. Son chef lui avait dit qu’il l’appellerait si urgence il y avait. Démarrant l’ambulance, Morgan s’engage à nouveau dans la rue et roule tranquillement, à petite vitesse, puisque les routes sont beaucoup fréquentées à cette heure-ci de la journée. Faut dire que l’heure choisie pour aller faire les courses n’est pas franchement bonne m’enfin, il fallait que quelqu’un s’y colle de toute façon. Musique à assez haut volume mais sans trop non plus afin d’entendre l’appel au cas où, Morgan déambule sur la route lorsqu’il s’arrete à un feu rouge. Le regard un peu partout autour, son attention s’arrete sur un homme, assis à terre sur le trottoir. Son visage lui dit quelque chose, il est sûr de l’avoir déjà vu quelque part.

Bingo, Morgan se rappelle! Il y a quelques jours, il a déposé ce même homme à l’hopital après un incendie, afin qu’il passe tout de même un bilan pour être sûr. Quand il est revenu après avoir déposé tous les patients, cet homme avait disparu sans même attendre qu’un médecin vienne le voir, Morgan était resté bête. Il se souvient qu’il respirait mal, et Morgan tenait vraiment à ce qu’il se fasse osculter. Et voilà qu’aujourd’hui, il le croise par hasard au coin de la rue. Morgan fronce les sourcils et démarre au vert pour finalement venir se garer contre le trottoir et quitter son ambulance. En tenue de travail mais tout en laissant le matériel dans le camion, Morgan essaie de s’approcher doucement de cet homme qu’il reconnaît pour sûr, c’est bien lui. Morgan n’est pourtant pas sûr de savoir à qui il a à faire, s’il s’agit d’un étranger, d’un sans domicile fixe... mais peu importe, maintenant qu’il est là, son statut il s’en fiche. hm, salut ? disait Morgan, s’adressant à l’homme. Pas sûr qu’il le reconnaisse. Puis si il le reconnaît, pas sûr qu’il est bien envie de discuter avec Morgan et pourquoi d’ailleurs est-il là ? L’homme se le demandera sûrement. je suis secouriste, je... on s’est vu lors de l’incendie la dernière fois ajoute Morgan, pour plus de précisions.

Son ventre gargouillait particulièrement fort. Ce jour là, pour une raison inconnue, les affaires n'étaient pas bonnes et il n'avait rien à s'offrir pour manger. Assis à côté d'un restaurant, il humait la bonne odeur qui s'échappaient du bâtiment avec envie, dans l'espoir que ça lui passe, mais c'était plus une torture qu'autre chose. La faim, la véritable famine, il l'avait déjà connue et c'était bien pire que cela, mais pour l'heure, il avait véritablement envie de manger. N'importe quoi, pourvu qu'il se trouvait quelque chose à se mettre sous la dent. Il regarda la poubelle avec une certaine hésitation. Oui, il était sans abri et limite clochard, et il avait déjà fouillé les poubelles quand il avait justement eu excessivement faim, mais pouvait-il mettre sa dignité de côté pour l'heure? Allez, encore un peu d'attente. Quelqu'un de généreux finirait bien par lui donner un petit quelque chose, même si c'était un ou deux dollars.
Seulement, en tout et pour tout, les seules choses qu'il reçut fut des remarques racistes tels que 'rentre dans ton pays' ou 'apporteur de drogue', de jolies petites remarques dont il se serait bien passées. Oui, il était peut être mexicain, mais jusqu'ici, il n'y avait pas un peuple au monde qui ne dealait pas. Alors pourquoi fallait-il que ça soit le siens spécialement visé? Pourquoi devait-il se faire exclu quand des centaines de blancs faisaient eux-même passer de la drogue tout les jours que Dieu faisait?
Qu'importe, après tout, il pouvait bien passer au dessus de cela. Il avait survécu jusque là, alors c'était loin de le mettre en rogne. De toute façon, il n'était pas crédible lorsqu'il s'énervait, on aurait dit à chaque fois que c'était un petit chat qui miaulait si bien qu'il en s'énervait plus. Il avait un tempérament calme après tout, il savait se retenir.
Assis sur le trottoir, il regardait les voitures passer sur le bitume. Il y en avait beaucoup, comme d'habitude. New York était une très grande ville, la circulation se faisait tous les jours et toutes les heures. Il tourna un moment la tête vers le restaurant et hésita pour aller demander un peu de rab en utilisant la pitié pour atteindre le coeur de la serveuse qu'il y avait à l'intérieur. Il l'avait déjà fait et parfois ça marchait, parfois pas. Il s'apprêtait à se lever quand finalement, quelqu'un l'interpella. Il s'agissait d'un jeune homme brun, cheveux court, assez grand et dont le visage lui rappelait quelque chose. Ils s’étaient déjà rencontré, et pour sûr. Pas un simple croisement, comme ça, non, ils avaient communiqués tous les deux.
"Je suis secouriste, je... on s’est vu lors de l’incendie la dernière fois" annonça-t-il alors que le souvenir de leur rencontre commençait à s'éclaircir dans la tête de l'immigré.
- Oh oui, je me souviens de vous, répondit Alonso d'une petite voix. Le coeur se mit à battre plus vite désormais, parce qu'il se souvenait s'être enfui de l'hôpital dans lequel l'ambulancier devant lui l'y avait conduit après qu'il ait fait une crise d'asthme. Il ouvrit la bouche pour ajouter quelque chose mais rien ne voulut sortir aux premiers abords. Puis :
"Je suis parti, je suis désolé. Je ne pouvais pas rester. L'hôpital n'est pas vraiment un endroit... Pour des gens comme moi" précisa-t-il d'un ton sincèrement navré.

Assez gêné d'avoir interpellé l'homme de cette façon, Morgan fut tout de même surpris que de voir qu'il ne l'évitait pas et que, au contraire, il engageait la conversation à son tour. Il se souvient, le brun, qu'en effet, il avait un accent, c'était donc un étranger. De faciès comme ça, Morgan aurait dit Espagnol, voire Brésil pour tout dire mais bon, pas qu'il soit particulièrement doué pour ça, en fait. Fronçant les sourcils, il fut surprit à nouveau que de savoir que l'homme se rappelait de lui. Mais soulagé, au final. "Je suis parti, je suis désolé. Je ne pouvais pas rester. L'hôpital n'est pas vraiment un endroit... Pour des gens comme moi" finit par ajouter l'homme en question. Morgan fronce finalement les sourcils, ne comprenant pas pourquoi est-ce qu'il pourrait dire ça ? " Des gens comme vous ? L'hôpital est là pour tout le monde, monsieur. Je n'vois pas pourquoi vous n'y aurais pas votre place ! " lançait Morgan, interpellé qu'on puisse penser quelque chose comme ça. D'accord, il avait compris, il était clochard, et visiblement pas Américain, et après ? Tout le monde a droit aux soins, c'est comme ça. " De plus, si je vous y est déposé c'est parce que vous en aviez besoin, j'suppose que vous n'avez pas été consulté par un médecin ? " demande le jeune Shacklebolt même si dans le fond, il connaît déjà la réponse. Morgan le sait, si il n'a pas d'argent, se faire soigner est très compliqué et d'ailleurs il a toujours trouvé ça stupide, la santé est le plus important, tout le monde devrait y avoir droit. Mais il ne peut rien faire pour ça, en tout cas si il peut mais juste à sa petite échelle mais c'est déjà bien, non ? Morgan laisse ses yeux traîner tout autour d'eux puis, repose ses yeux sur l'homme pour finalement reprendre la parole. " Je suppose que si je vous demande pour vous amener à l'hôpital, vous allez me dire non ? " lance à nouveau Morgan, glissant ses mains dans les poches de son pantalon de travail, un peu trop large pour lui mais au moins à l'aise dedans. Une odeur vient cependant lui titiller le nez et, enfin, il finit par comprendre du pourquoi l'homme était installé ici, il avait faim et il devait sûrement attendre qu'on vienne lui donner quelque chose. Une idée lui vient. Ok, il ne peut pas l'obliger à se soigner si il ne veux pas, mais refuser de manger ? Ça, pas sûr qu'il refuse. Morgan regarde rapidement son bippeur pour reporter son attention sur l'homme en question. " Ok, j'arrête de vous embêtez avec ça. Par contre, je n'accepterais pas un refus pour un sandwich, j'ai faim, alors vous venez avec moi. " voilà, c'était Morgan tout craché, toujours prêt à aider qui que ce soit, tout le temps. Il avait faim lui aussi et un bon petit hot dog ou quoi que ce soit d'autre lui ferait le plus grand bien et il sait qu'à l'homme en face de lui aussi. " Y'a un camion de sandwich ou j'm'arrête tout le temps prendre à manger, vous venez ? " Morgan posait la question mais, même si il refusait il ne lui laisserait pas le choix. C'est juste impossible pour lui que d'accepter un refus et de reprendre le cours de sa vie comme si de rien était, non, il n'a pas été élevé ainsi. Les autres toujours avant lui, c'est comme ça que ça fonctionne et c'est pour ça qu'il fait ce métier d'ailleurs.

@Alonso J. Velázquez