Un pilier de bar. C’est ce que je pourrais dire quand on me demande ce que je fais en ce moment. Une ombre, au fond d’une salle, avec de la musique un peu trop forte. Un look qui ne me ressemble pas trop, oublie le côté classe pour être juste en jean et en t-shirt. Mes lunettes de soleil ne me quittent plus, pour cacher les cernes qui viennent poser leurs valises sous mes yeux. C’est le cas, pas besoin de me le cacher, je ne suis pas du tout dans une bonne période. Mais bon, je fais ce que je peux pour m’en sortir. Puis une fois que la nuit arrive, c’est tout autre chose.
Bien entendu, ce soir, je n’avais même pas la force de bouger donc je décide de jouer à domicile. Je reste au Playground et en plus de ça, je décide de me garder une zone VIP juste pour moi. Par plaisir. Je fais encore ce que je veux dans mon établissement et je voulais être tranquille et avoir de l’espace sur ce grand canapé pour boire, confortablement.
Un verre, puis un autre, je me retrouver déjà un peu trop dans un autre état. Loin d’être pitoyable, ce n’est pas difficile de comprendre que j’ai quand même de l’alcool en moi. Surtout qu’avec mon bras, qui est toujours en écharpe pour deux bonnes semaines, je dois continuer de prendre mes médicaments pour calmer la douleur, ce qui n’aide pas vraiment avec l’alcool. Mais bon, j’ai envie de dire que je n’ai qu’une vie donc autant que j’en profite tant que je le peux encore, c’est ce que je me dis depuis l’accident.
Puis me sortant de mes pensées, je vois le vigile de mon carré qui arrête une jeune femme et qui me fait un signe en m’appelant. Je lève alors les yeux puis je la regarde. J’avoue que la première pensée que j’ai, tout de suite, c’est, elle est plutôt jolie, rien de plus. Je l’invite donc à me rejoindre avec ma main, peut-être que finalement, la soirée va sûrement devenir plus intéressante. “Lukas.” en soulevant mon verre vers elle, comme un signe de salut. “Tu veux boire quelque chose ?” avec un grand sourire.
Cela faisait quelques mois déjà qu'elle c'était installée à New York. Et si elle avait l'habitude de la ville, la demoiselle devait reconnaître que la grosse pomme surpassait de loin ce qu'elle avait eue le loisir d'imaginer. Essayant de faire les choses dans un certain ordre, elle avait commencée par trouver un logement, s'occuper des divers charges administratives communes avant de s'accorder du temps pour découvrir la ville dans son ensemble. Ce qui relevait moins de la petite excursion sympathique que de la grande aventure interminable tellement il semblait y avoir d'endroits à voir.
Et ce soir, Dana en découvrait un autre. Toutefois, sa venue jusqu'ici, dans cette boîte, était loin d'être anodine. En effet, en reprenant ses recherche sur son frère, qui figurait comme principal objectif de son emménagement ici, la blonde avait finie par se procurer l'adresse de son lieu de travail. Noté sur un post-it collé en évidence sur le frigo, il était resté ainsi pendant plusieurs semaines. Elle manquait un peu de courage, ne sachant pas à quoi s'attendre. Même ce soir, sur un coup de tête, la jeune femme c'était lancée. Il le fallait bien, non ? S'interrogea-t-elle. A dire vrai, elle ignorait si l'appréhension de leur potentielle rencontre se faisait plus forte que celle de se retrouver dans ce genre de lieu. Elle aimait toujours danser bien sûr et comptait bien à nouveau profiter de la vie. Néanmoins, depuis tout ce qui c'était passé, quelques lieux particuliers pouvaient avoir tendance à l’oppresser.
Cela ne l'arrêta pas pour autant, fermement décidée à rencontrer son frère. De plus, elle était maintenant plutôt rodée à l'art de faire semblant. Elle espérait ainsi pouvoir donner le change en donnant l'impression d'être ouverte et à l'aise, alors qu'elle était plutôt mi rongée par la curiosité et par l'anxiété.
Faisant ses premiers pas dans la boîte, la petite blonde se laissa d'abord bercé par l'ambiance, tentant de se fondre dans la masse pour ne pas attirer l'attention. Elle fureta de fait d'un bout à l'autre. Peut-être n'était-il pas là ce soir...Je n'y avais pas pensée. Et puis, enfin, elle l’aperçue. Poussée par son élan de volonté de le rencontrer, de le connaître, elle s'approcha. La psychologue fut toutefois très vite arrêté par ce qui paraissait être un vigile. Trop costaud pour moi...Par chance, cela ne l'a ralentie pas longtemps, le propriétaire de l'établissement lui faisant signe d'approcher.
“Lukas.” annonça-t-il alors en soulevant son verre vers elle, comme un signe de salut. “Tu veux boire quelque chose ?” poursuivit-il avec un grand sourire. Elle sourit à son tour avant de déclarer : "...Dana, enchanté". Oui, elle avait hésité. Devait-elle tout lui dire tout suite ? Ou attendre ? Dans le doute, elle préféra commencer par discuter l'air de rien. "Je veux bien." Elle pinça légèrement les lèvres avant de préciser : "Sans alcool si possible". Elle se tut ensuite un instant, s'empreignant de l'atmosphère. "C'est sympa comme endroit" commenta-t-elle de façon innocente. "Ce n'est pas trop lassant d'être là tous les soirs ?". D'autres questions lui brûlé la bouche mais elle n'osait encore les poser.
Mon problème, il est là en fait. Quand je bois trop, je deviens vraiment un autre personnage. Un porc en fait, pas besoin d’aller plus loin, c’est quelque chose qui pourrait me définir. Me jeter sur la première fille qui se présente devant moi, jouer de tout ce que j’ai pour l’avoir. Et pourtant, je n'aime pas le faire, du moins continuer. Mais c’est tellement différent une fois l’alcool dans mon corps. Comme si je pouvais sentir des ailes me pousser dans le dos. “Dana, j’aime beaucoup, ça sonne plutôt bien.” En même temps, je me rapproche un peu d’elle. En fait j’sais pas vraiment ce que je fais pour être honnête.
Je vais pour lui servir un verre, quand elle me dit qu’elle veut quelque chose sans alcool. J’avoue que j’ai un large sourire qui arrive sur mes lèvres et je laisse même échapper un petit rire nerveux, qui ne pouvait rester en moi. Je me retourne pour la regarder. “C’est assez difficile de trouver quelque chose sans alcool dans une boite de nuit.” Je regarde mon verre, qui est presque vide, puis la table en face de moi, avec les bouteilles. “Du moins pas à cette table…”
J’dois vraiment avoir l’air misérable. Ma grosse barbe, mon verre à la main, puis mon air grincheux, j’sais même pas ce qu’elle vient faire à ma table. Quand elle me demande si c’est pas trop lassant de travailler ici, j’avoue que ça me fait sourire. Je me penche en avant vers la table pour remplir mon verre de nouveau tout en la regardant. “Quand t’es patron d’un endroit comme celui-ci, ça donne moi.” tout en souriant, un peu moqueur. “Lukas Foster, un mec misérable qui passe son temps à boire ou se plaindre…” Et enfin je prends une gorgée et je continue de boire, toujours trop. “Toujours aussi enchanté de me rencontrer ? J’me demande bien qu’est-ce que tu fais ici.” J’avoue que je ne suis pas très agréable mais bon, je ne la connais pas et j’avoue que c’est pas trop le moment, vu le mood dans lequel je suis.
“Dana, j’aime beaucoup, ça sonne plutôt bien"dit-il en se rapprochant d'elle. La jeune femme sourit instantanément à ce compliment. "Merci, je crois que c'est mon père qui a choisit ce prénom" glissa-t-elle l'air de rien, étant pour le moment la seule à comprendre cette référence. "Lukas, c'est pas mal non plus" ajouta-t-elle sincère. Il y avait pourtant de nombreux prénoms qu'elle détestait, comme Nathan, Robert ou encore Curtis. Mais par chance, le prénom de son frère, sonnait relativement bien.
Par la suite il lui demanda aimablement si elle souhaitait boire quelque chose. Ce à quoi elle répondue positivement, tout en précisant qu'elle préférait du sans alcool. Ce qui apparemment n'était pas envisageable.“C’est assez difficile de trouver quelque chose sans alcool dans une boite de nuit"répondit alors son compagnon avant d'ajouter : “Du moins pas à cette table…”La demoiselle ouvrit légèrement la bouche avant de l'a refermer, un peu étonnée. Ce n'était pas vraiment le genre de réponse attendue. Toutefois, à bien y regarder, Lukas semblait déjà pour sa part relativement alcoolisé contrairement à elle. Cela ne pouvait que l'influencer. Du moins le pensait-elle.
"Est-ce que ça veut dire que je dois changer de table si je ne souhaite pas picoler comme un trou ?" osa-t-elle finalement demander. La blonde pinça aussitôt les lèvres, regrettant déjà ses accès d'impulsivité et de franchise, pourtant très caractéristique de sa personne. L'idée c'est pas qu'il nous jette dehors à coup de savates, commenta sa conscience. "Mais je veux bien faire un petit effort" se rattrapa-t-elle. Un petit fond de verre n'allait quand même pas lui faire perdre tous ses moyens.
Continuant la conversation, Dana lui demanda s'il n'était pas trop lassant d'être ici chaque soir. Être patron, que ce fut d'une boîte ou d'une quelconque boutique, s'accompagnait sans doute de certains inconvénients.
“Quand t’es patron d’un endroit comme celui-ci, ça donne moi." annonça-t-il tout en souriant, un peu moqueur. “Lukas Foster, un mec misérable qui passe son temps à boire ou se plaindre…”Fronçant légèrement les sourcils, elle hocha la tête sans rien dire. “Toujours aussi enchanté de me rencontrer ? J’me demande bien qu’est-ce que tu fais ici.” Elle haussa les épaules. "J'imagine que ce n'est peut-être pas ton meilleur soir, ça arrive à tout le monde" dit-elle, bien décidait à ne pas se départir de son apparente bonne humeur. "Quant à ce que je fais ici...A dire vrai, je voulais te rencontrer." Elle marqua une pause, à peine le temps de reprendre son souffle avant de poursuivre : "J'ai la..chance..." La psychologue tiqua involontairement sur ce mot. Tu parle d'une chance en effet..."de connaître M. Foster votre père et j'étais curieuse de vous voir."
Contenue du lieu et de ce début de conversation à mi-chemin entre le douteux et le rencard improvisé, elle préférait tâter un peu le terrain. Et puis, il fallait bien dire que pour le moment, elle manquait encore un peu de courage. Ce n'était pas si facile de lancer joliment "au fait je suis ta soeur" dans la conversation.
J’avoue que je suis dans un état qui fait que j’écoute à moitié ce qu’elle me dit. Elle débarque, elle veut boire, mais pas d’alcool, puis finalement elle va quand même prendre un petit verre, et ça continue blablabla. Bref, je vais écouter ce qu’elle vient de me dire et lui servir un petit verre, comme demandé. “Non pas vraiment, tu peux aller à la table que tu veux, je ne t’oblige à rien du tout.” Au moins c’est une bonne chose de voir qu’elle est capable de répondre, c’est déjà une bonne chose pour elle. Elle semble plus intéressante.
Mais ça change aussi vite, quand elle me sort que c’est une humeur d’un soir ce qui m’arrive. Comme si toute ma vie va être différente demain quand je vais me lever. N’importe quoi. Je ne vois même pas ce que je vais faire dans deux heures alors… Peu importe, ce n’est pas du tout le moment de penser à ça. Je secoue légèrement la tête pour reprendre mes esprits puis je tourne la tête pour revenir vers elle. “C’est peut-être ça ouais…”
J’ai vraiment l’impression d’être le mec le plus chiant qui existe. Est-ce que je suis vraiment intéressant au point qu’elle reste à ma table malgré l’état dans lequel je suis ? J’comprends rien du tout, le temps passe et j’écoute, sans pour autant suivre.
Puis il suffit d’une petite chose, qui est capable de tout changer, autant la conversation que mon humeur. Ce n’est pas le fait qu’elle veut me rencontrer, parce que c’est le genre de chose qui m’arrive souvent. Mais par contre, la suite, ça, c’est bien différent. Quelque chose que je ne voulais vraiment pas entendre. “Mon père ? Une chance ? Je ne sais pas si on parle de la même personne.” Ce misérable, quelqu’un que je déteste, vraiment. Je n’avais pas entendu parlé de lui depuis tellement longtemps que j’ai l’impression que certains souvenirs viennent me percuter droit devant le visage. “Je peux savoir comment tu connais le grand Mark Foster ? Ce connard sans âme.”
Cela faisait quelques mois déjà qu'elle c'était installée à New York. Et si elle avait l'habitude de la ville, la demoiselle devait reconnaître que la grosse pomme surpassait de loin ce qu'elle avait eue le loisir d'imaginer. Essayant de faire les choses dans un certain ordre, elle avait commencée par trouver un logement, s'occuper des divers charges administratives communes avant de s'accorder du temps pour découvrir la ville dans son ensemble. Ce qui relevait moins de la petite excursion sympathique que de la grande aventure interminable tellement il semblait y avoir d'endroits à voir. 
