don't ever let it end ☾ naleya

Enfin une soirée de libre. Elle a l’impression que ça fait des jours et des jours que ce n’est pas arrivé. Et que ça fait aussi des jours et des jours qu’elle n’a pas vu son frère. Ce qui n’est finalement pas qu’une impression. Alors quand il lui avait donné rendez-vous au McCarren Park, elle n’avait pas hésité une seule seconde. Un sourire apparait aussitôt sur son visage lorsqu’elle aperçoit Wyatt, qui vient lui faire un baiser sur la tempe lorsqu’il est à côté d’elle. « T’as pas attendu trop longtemps ? J’ai eu le droit à deux express avant d’avoir le bon métro. » A peine quelques secondes. Elle était partie trop en avance et avait donc finit par faire quelques minutes à pied, ça lui avait permis d’être finalement juste à l’heure. « Je viens d’arriver. J’ai fini le trajet à pied pour profiter un peu de l’air frais. » Avec les températures qu’il fait en ce moment, ça lui avait fait le plus grand bien. « Oh et je t’offre un resto après, j’ai avalé qu’une petite pomme sur le trajet, je vais vite mourir de faim. » Ça, c’est une proposition plus qu’intéressante. « Si c’est toi qui offre alors, je vais pouvoir me goinfrer. » Un grand sourire étire ses lèvres alors qu’ils se dirigent vers un terrain, juste un instant, avant qu’elle reprenne un air très sérieux et lui fasse une légère tape sur le torse. « Bon, prêt pour que je te mette la raclée de ta vie ? » D’accord, elle part peut-être un peu trop confiante, rien ne dit qu’elle va lui mettre une raclée, mais elle préfère être optimiste, ça lui donne la motivation. Et puis elle est plutôt douée au basket, elle a de quoi bien s’en sortir.

« Tant mieux. Et t’as encore été la plus maligne de nous deux, même si bon la clim du métro est tous les ans tellement forte que je suis sûr que les trois quarts des gens attrapent la crève. » C’est surtout la première partie de sa phrase qu’elle retient. Un compliment qu’elle prend avec grand plaisir, et sur lequel elle ne peut pas s’empêcher de faire une remarque. « En même temps, je suis toujours la plus maligne. » Elle le regarde avec son petit air fier, pour se la péter un peu, mais en gardant un sourire taquin collé au visage. « Et c’est toujours mieux que pas de clim du tout au moins. » En tout cas elle, elle préfère encore attraper la crève que de se retrouver serré à un tas de gens collants et puants. La remarque qu’elle fait ensuite sur le fait d’en profiter pour se goinfrer puisque c’est lui qui paye, ça le fait rire. « Comme si tu te serais gênée de le faire même si j’avais pas payé. Tu manges pour dix et mets ça je ne sais où. » Et maintenant c’est elle qui rit. C’est vrai, il lui arrive de manger beaucoup, mais ça arrive quand même assez rarement et elle n’a tellement jamais le temps de se poser que ce n’est pas compliqué pour elle à éliminer. Même si parfois elle trouverait ça pas mal de prendre un peu. « Malheureusement pas dans mes seins ni dans mes fesses en tout cas. » Les parties de son corps qui la déçoivent le plus. Quand elle voit certaines filles avec la poitrine et le fessier développés, elle doit avouer qu’elle est plutôt jalouse. Mais c’est comme ça, et il y a plus important. Comme cette partie de basket qui va bientôt commencer. « C’est bien d’avoir autant confiance en soi, mais je te laisserai pas gagné sous prétexte que t’es ma sœur, tu le sais ? » Elle répond tout en le suivant des yeux pendant qu’il va chercher un ballon. « Pas besoin de me laisser gagner, je suis sure que je te bats même si tu te donnes à fond. » Maintenant qu’elle a commencé son numéro de confiance, elle ne va quand même pas s’arrêter là. « Et si tu me parlais un peu des cours, du boulot et de la coloc ? Ça se passe bien tout ça ? » Des questions qui ne l’étonnent pas, elle a l’habitude que Wyatt prenne des nouvelles et s’intéresse à sa vie. Elle attrape le ballon qu’il lui lance et commence à dribbler. « Les cours je gère, comme d’habitude. Le boulot c’est un peu moins ça, je m’épuise, mais c’est la vie. Et la coloc, toujours pareil. A part l’insupportable, ça se passe très bien avec tout le monde. » Rien de bien particulier à dire en somme. C’est à ce moment-là qu’elle commence à sentir quelques gouttes tomber sur sa peau, puis de plus en plus. « Tu veux abandonner ? Ou une petite pluie te fait pas peur ? » Et elle profite de cet instant d’inattention de la part de son frère pour le contourner rapidement et aller marquer. Elle elle s’en fout de la pluie, elle veut juste gagner, qu’importe les moyens qu’elle utilise pour le faire.

Il lui donne l’occasion de se vanter, alors évidemment qu’elle la saisit. Elle s’en donne même à cœur joie. « C’est ça, vante-toi. » Ça le fait sourire, et elle aussi. Elle ne répond rien, mais ses lèvres qui s’étirent pour dévoiler toutes ses dents et sa main qui repousse ses cheveux derrière son épaule parlent pour elle. « Pas faux, mais t’as quand même l’impression de passer du four au congélateur. » Il a pas tort, c’est pas le truc le plus agréable qui soit et ça donne pas envie de prendre les transports, mais quand il y a pas le choix, il faut de toute façon faire avec. Ou bien marcher, ce qu’elle aime faire souvent Naleya. Et comme ça, elle élimine tout ce qu’elle mange. Mais aussi tout ce qui pourrait lui donner des formes, le désavantage. Ça le fait grimacer Wyatt qu’elle lui parle de ça. « Pour ce sujet tu éviteras de m’impliquer, d’accord ? » Elle, elle se marre. « Pardon, je voulais pas choquer tes oreilles innocentes. » Ça l’amuse de le mettre dans l’embarras, même si elle se doute qu’il est pas aussi choqué qu’il le fait croire. A vivre avec deux sœurs, on finit par s’habituer à certaines choses, même si certes, il y a des trucs dont il ne vaut mieux pas parler. « T’es magnifique comme t’es, t’as pas besoin de changer. » « Merci. » Ce qu’elle dit ensuite sur le fait de le battre le fait rire, pendant qu’il revient avec le ballon. « Voyons … rappelle-moi qui faisait partie de l’équipe de basket au lycée ? Ah oui, c’est moi ! » Elle hausse les épaules et prend soudain un air très sérieux, comme si elle allait lui annoncer une nouvelle tragique. « Bon, personne a jamais osé te le dire mais, je peux te l’avouer maintenant. On a toujours tous pensé que t’étais nul. »  Elle hoche la tête pour appuyer ses paroles, restant dans son jeu, même s’il n’aura pas de mal à savoir que c’est faux, mais ça l’amuse de l’embêter. « L’insupportable hein ? Tu veux peut-être que je m’en occupe ? » Elle sourit, c’est tout son frère ça, proposer de lui régler ses problèmes. « Ça va aller, je fais avec. Mais si un jour j’ai besoin de toi, je te le ferai savoir. » Ça c’est une évidence, elle le sait qu’il sera toujours là pour elle et qu’elle peut lui demander dès qu’elle en a besoin. Elle n’hésite pas à le faire quand c’est nécessaire, elle aime pouvoir compter sur lui, tout comme il peut compter sur elle d’ailleurs, mais pour cette fois, elle s’en sortira. Alors qu’elle ne dribble que depuis quelques minutes, la pluie se met à tomber. « Ça va, c’est pas une petite pluie qui va m’arrêter. » A peine dit-il ça que les gouttes deviennent de plus en plus nombreuses et qu’une averse démarre. « Bon d’accord, grosse pluie mais c’est pareil. » Malgré le fait qu’ils se retrouvent très vite trempés, elle rigole. « On aurait peut-être dû regarder la météo avant de venir. » Ouais, ça aurait quand même été beaucoup plus pratique, et ils auraient pu choisir une activité qui ne se déroule pas en plein air. « Enfin c’est pas grave, la partie sera juste un petit peu plus corsée. » C’est que de l’eau, ça va pas les tuer, la seule chose qu’elle espère c’est de ne pas glisser et se casser la gueule. Elle se remet à dribbler. « Bon et toi alors, quand est-ce que tu me présentes une fille là ? »

« Elles sont pas si innocentes que ça, elles préfèrent simplement éviter ce genre de choses lorsqu’il s’agit de mes soeurs. » C’est compréhensible. Elle elle aurait pas envie d’avoir des détails sur les parties intimes de son frère, elle vit très bien sans savoir, vraiment très bien. « Oh ça, je m’en doute bien qu’elles sont pas innocentes du tout. J’imagine même pas vos conversations de mecs. » Bon d’accord, on a beau dire, les filles ne sont pas mieux, peut-être même parfois pire. Mais entendre ce qu’ils pourraient se raconter sur les filles, non, elle aime mieux pas imaginer ce que ça pourrait donner. Une fois cette conversation qui aurait pu devenir gênante laissée de côté, Naleya le taquine encore, sur le fait qu’il aurait été nul en basket au lycée. Ce qui est faux, et qu’il ne croit pas du tout d’ailleurs, mais ce n’est pas grave, elle trouvera une autre tentative pour essayer de le déstabiliser. Puis le sujet dévie sur les nouvelles dans sa vie, et sur son coloc chiant. « J’espère, le laisse pas trop te casser les pieds, il va en prendre l’habitude après. » Déjà trop tard pour ça, en fait, mais tant pis, alors elle se contente d’hausser les épaules. Et finalement la pluie vient déranger leur soirée ensemble. Ça aurait pu les arrêter et ils auraient pu aller se mettre à l’abris, mais ce serait mal les connaitre. Ils ont la compétitivité en commun, et aucun des deux ne veut abandonner si facilement. Heureusement quand même qu’elle n’avait pas mis un t-shirt blanc. « Allez, je t’attends ! » Elle le regarde avec le sourire provocant, le regard combattif, et tandis qu’elle dribble pour avancer vers le panier, elle lui pose une nouvelle question pour essayer de le déconcentrer encore un peu. « Probablement jamais. Tu t’attends pas à ce que je me dépêche pour que tu deviennes tante j’espère ? Sans compter que je suis un cas désespéré, ça fait fuir. » Mais là elle s’arrête d’un seul coup, gardant le ballon dans les mains. « Comment ça jamais ? Y a pas intérêt ouais. » Elle fronce les sourcils, la moue boudeuse. S’il croit en ce qu’il dit, elle est à deux doigts d’aller lui mettre un coup. Et s’il ne se débrouille pas tout seul pour trouver une fille, elle est prête à lui en trouver une elle-même. « Mais non, je te connais et ça fait longtemps que j’attends plus ça. Parfois, je me dis même que j’aurais surement déjà 3 gosses avant de rencontrer ta future femme. » Ouais, elle se le dit vraiment, ça l’étonnerait même pas que ça arrive. « Et ouais, t’es un cas désespéré, mais y en a à qui ça plait hein. » Elle hoche la tête de haut en bas et un sourire taquin apparaît quand elle pense à une personne en particulier. Une personne vers qui elle aime le pousser. Ou plutôt le re-pousser. Ça marchait bien entre eux non, alors pourquoi pas. « Hestia elle aime bien ça je crois. » Bon, à ce rythme-là, elle ne finira jamais leur partie, ce serait déjà bien qu’elle commence même, mais tant pis.

« Elles sont parfois bien plus chiantes que ce que tu peux imaginer. Enfin pour une fille. Bière et match, parfois ça nous suffit largement. » Il sourit et elle fait de même. Ça, elle s’en doute bien qu’ils ont ce genre de soirées toutes simples, le contraire serait quand même un peu préoccupant. « Encore heureux que ça arrive parfois, tu viendrais de m’apprendre que mon frère est vraiment un énorme pervers sinon. » Quoi que, elle est pas tout à fait sûre que ça l’étonnerait d’apprendre ça tout compte fait. « J’ai pas le temps pour ça. » Elle ne répond rien mais ne se gêne pas pour lever les yeux au ciel, pour lui montrer qu’elle trouve cette excuse bien bidon. On a toujours le temps pour ça, et puis c’est pas à elle qu’il faut dire que non. Elle gère les études, deux boulots, et son mec. Preuve que c’est tout à fait possible. Bon, parfois vraiment compliqué, certes, mais possible. « Ça se pourrait bien, mais je savais pas que tu prévoyais d’avoir autant d’enfants. » Il essaie de détourner la conversation là ? Parce que ça ne marchera pas si facilement, elle remettra le sujet sur le tapis s’il ne le fait pas de lui-même. Mais elle répond quand même. « Boh, ça va, c’est pas tant que ça 3. Je me verrais peut-être même bien avec 4 enfants d’ailleurs, ou 5, pourquoi pas. » Ouais, c’est un nombre encore raisonnable. C’est après que ça commencerait à faire beaucoup, mais c’est pas comme si elle lui avait dit 7 ou 8. « T’as quoi derrière la tête exactement ? Me remettre avec Hestia ? J’ai rien contre l’idée, c’était assez intéressant, je suis juste pas certain que ça soit son genre. » C’est exactement ce qu’elle a derrière la tête, elle se voit très bien les repousser l’un vers l’autre. « C’est juste une idée comme ça. Vous aviez l’air bien ensemble alors pourquoi pas. Enfin, t’as raison, je suis pas sûre non plus. » Parce qu’après réflexion, il n’a pas totalement tort. Elle vit avec Hestia maintenant, et vu sa façon de vivre elle ne semble pas vouloir se tourner vers une vie de couple. « J’aimerais juste bien te voir amoureux et heureux avec une fille, c’est tout, peu importe laquelle ce sera. » Au final c’est juste ça qu’elle veut pour lui, le bonheur, et être avec quelqu’un qu’on aime et qui nous aime, ça rend heureux. Elle hausse alors les épaules, puis reprend finalement ses dribbles. Bien que ses cheveux trempés la gêne un peu plus qu’avant, elle tente de s’avancer très rapidement pour le surprendre et essaie de tirer.