Il devait être aux environs de 17 heures et tout semblait annoncer un vendredi soir classique pour l'Irlandais. Après avoir passé une journée à développer une série de photos de son dernier reportage sur la lutte contre la guérilla islamique aux Philippines - Jack travaillait encore avec de l'argentique- , le quadragénaire estimait avoir bien mérité quelques pintes et un bon burger à l'Irish Exit, un de ses pub préférés du quartier. Son téléphone vibra et laissa apparaître un message vide de tout texte d'un numéro non enregistré mais qu'il ne connaissait que trop bien. Harper leva les yeux au ciel et attrapa ses affaires avant de déguerpir de son appartement le plus vite. Il ne prit même pas la peine de relever son courrier pour se diriger directement vers le sous-sol de l'immeuble et son garage. Il conduisait un vieux Land Rover Defender des années 1980, voiture aux antipodes de l'écologie mais qu'un simple coup de clé à mollette où une CBF (Claque de Bon Fonctionnement) suffisaient à refaire démarrer quand elle faisait des chichis.
Le temps était à l'orage aujourd'hui sur New York, mais Jack n'eut aucun mal à rejoindre l'aéroport J.F. Kennedy, la période estivale réduisant drastiquement l'habituelle heure de pointe. Opérant bien souvent dans l'illégalité la plus totale, sous couverture et sans soutien du gouvernement en cas de prise, leur agence possédait un hangar dans l'enceinte même de l'aéroport. Excentré des terminaux à passager, il permet de ne pas attirer l'attention et de pouvoir avoir un accès direct aux pistes en cas de déploiement à l'étranger. Jack fut accueilli par son supérieur hiérarchique direct, un homme que son équipe ne connaissait pas et n'avait jamais croisé. Bien qu'essentielle dans leur métier, la curiosité était toutefois mal vue lorsqu'il s'agissait d'en savoir plus sur les siens, surtout si cela pouvait les mener dans des situations compromettantes. Le chef d'équipe se fit rapidement exposer la situation et quels étaient leurs objectifs avant qu'il ne s'enferme dans une pièce du hangar pour préparer leur opération. Du café et plusieurs cigarettes seraient nécessaires pour celle-ci, le temps qu'il emmagasine les informations nécessaires et qu'il prépare une ébauche de plan d'action. Il était aux environs de 21 heures lorsqu'il envoya un simple texto à son équipe : Lâchez vos bières. RDV dans 1 heure. Pas besoin de préciser, ses trois protégés savaient pertinemment ou le retrouver.
Son téléphone vibre dans sa poche, et il lui faut un temps pour réaliser qu’il s’agit bien du sien. Il ne prend pas la peine de reposer sa pinte qu’il porte déjà à ses lèvres et utilise ses talents de multi tâche pour sortir l’appareil de son autre main pour le consulter. Finalement, il repose sa bière brusquement, attrape sa chemise et se lève brusquement devant sa table de collègues de bureau étonnée. « Faut que je file. J’ai un truc à faire avant demain. » « Tu ne t’arrêtes jamais de travailler hein ! » Mon gars, si tu savais… Un léger sourire d'acquiescement suffit pour qu’on le laisse partir librement ce soir. Il n’a pas envie de s’attarder sur ce genre de broutilles de bonnes manières ce soir, surtout que quelque chose de plus important se trame en ce moment même. Il connaît Jack depuis le temps. Quand il envoie un message aussi court, des consignes claires et un temps imparti, oh non il ne plaisante pas. 21 heures. Il n’y a décidément pas d’heure pour un rassemblement d’équipe. Un temps orageux l’accueille à l’extérieur, ce qui ne décourage pas le moins du monde notre jeune homme qui se rue presque sur la chaussée pour appeler un taxi et s’y engouffrer avant d’être totalement trempé, quand bien même ça ne faisait pas tant de mal avec la chaleur. « Bedford avenue s’il vous plaît ! » indique-t-il au chauffeur. Encore une fois, il se passe inconsciemment de politesse dans la précipitation, mais il doit regagner sa voiture le plus rapidement possible afin de rejoindre son équipe dans leur QG. Un hangar au milieu de l'aéroport. Vous vous dites surement que l'aéroport est un endroit de passage fréquent pour une activité aussi secrète, et que c’est stupide d’en faire un là. Et il vous répondra justement, là est tout l’intérêt. Après avoir dégainé toutes sortes de pass, il arrive à bon port, garant sa voiture plus ou moins bien sur les places de parking dont il ne visualise que peu avec la fine couche d’eau qui stagne sur le sol, puis court se réfugier sous le toit du hangar. Il pousse l’immense porte coulissante, avant de s’y engouffrer et finir par gagner LE bureau où se trouve le chef des opérations, le mentor de l’équipe. Jack se tient debout, et le brun lui fait un signe de tête en guise de salut avant de s’avancer dans la salle. Leur petit coin réunion. Un semblant de déco très scolaire : une table, des chaises, quelques paperasses et photos éparpillées mais bien agencées. Il en attrape d’ailleurs une qu’il contemple d’un air grave. « Alors ça, ça m’a tout l’air d’être illégal... » ironise-t-il. Bon sang, il sent l’opération délicate à plein nez. Et étrangement, lui qui n'aimait pas spécialement ça il y a quelques années, il commence à se plaire dans ce genre de mission.
Après avoir passée une journée de plus à répondre à d'interminables appels et à prendre en charge les demandes les plus étranges des patients du service dentaire de l'hôpital, Eolia ne savait plus où donner de la tête. Cela faisait au moins la cinquième fois en une même journée, qu'elle répondait à des questions médicales qui concernaient d'autres parties que la buccale. "Non madame, Dr. Cohen ne traite pas les mycoses vaginales.." Parfois ça avait le don de faire rire la petite blonde, elle prenait bien évidemment son job de secrétaire au sérieux, seulement pour elle c'était également une jolie façon de se distraire. Elle avait finit sa journée de travail depuis 2h désormais, installée confortablement sur son canapé rétro en tissu jaune aux coussins blancs à poils longs, elle contemplait l'horloge Ikea suspendu au dessus de sa télévision un verre de vin blanc à la main.Lorsque tout à coup une vibration la fit sortir de ses pensées, elle attrapa en sursaut le téléphone qu'elle avait préalablement déposée sur la table basse en bois. L'expéditeur n'était autre que Jack, mais ce qui poussa son visage à arquer son sourcil droit était bel et bien l'heure qu'il était. 21h12 .. qu'est-ce qui pouvait bien le pousser à envoyer un SMS maintenant? "Lâchez vos bières. RDV dans 1 heure." Autant dire qu'il n'y avait même pas à négocier le temps de prendre un bain. Non, la française vêtue d'une robe d'été légère blanche, enfila la première paire de bottes qui lui vint et sa veste en cuir. Elle regrettera aussi-tôt sa tenue et arriva au bureau la tignasse plus mouillée qu'un chien errant. Jack et Gab' étaient-là. "Je sais que tu nous adore et c'est réciproque hein. Mais qu'est-ce qui se passe au juste?" Elle rejoint Gabriel et jette un bref coup d'oeil aux papiers et photos présents sur le bureau et tout à coup le sourire idiot qu'elle avait en coin tomba. Sans attendre une minute de plus elle prit place sur son poste de travail et alluma son pc tout en retirant sa veste et ses bottes. Oui, Eolia avait pour habitude de se mettre à l'aise pour être concentrée, ce qui ne surprenait plus personne désormais.
Alors qu'il attendait ses coéquipiers en fumant une cigarette sur le pas du hangar, Jack observait d'un oeil distrait l'orage qui passait sur New York, tout en ressassant intérieurement le plan qu'il avait mis au point. Retournant dans la salle d'opérations, l'irlandais regardait nerveusement sa montre alors que son message était parti il y a moins de dix minutes. Harper était tel le comédien qui monte sur les planches : il avait toujours le trac avant, sachant qu'il avait la responsabilité de plusieurs vies, mais dès qu'il posait le premier pied sur leur zone d'action, tout le stress et le trac cumulés s'envolaient et un mélange savant d'instinct et d'automatismes prenaient le relais. Ce fut Gabriel qui tira le vétéran de sa torpeur . "Pas touche !" grogna-t-il amicalement en lui retirant les photos des mains en guise de salut "On attend les autres." Mais le brun avait raison : ce qui s'annonçait pour eux se déroulerait dans la plus parfaite illégalité. Encore une fois. La silhouette humide et trempée d'Eolia venait de faire son apparition et un sourire compassionnel s'étira sur les lèvres de Jack.
Harper regarda une nouvelle fois sa monte : "Quelqu'un a des nouvelles de Roman ?" demande-t-il aux deux agents alors qu'il regarde lui-même son portable d'un air exaspéré. Jack détestait les retards. Son passé sous les drapeaux lui avait appris à être ponctuel et même à toujours être en avance, voir un peu trop selon les goûts de certains. "On fera sans lui ou il nous retrouvera. Approchez-vous." Harper avait étalé plusieurs photos et des plans d'un bâtiment qui ressemblaient à ceux d'un entrepôt ou d'un hangar. "D'après nos services, les laboratoires Aiden auraient été cambriolés en début de matinée. Cette entreprise pharmaceutique, plus connue pour ses recherches dans la lutte contre le diabète, dispose d'une branche secrète dédiée aux armes chimiques et bactériologiques pour le compte de notre gouvernement. Toujours selon ces mêmes informations, le vol en question aurait délesté nos amis d'une caisse contenant plusieurs échantillons de gaz sarin. Rappelez-vous les attentats du métro de Tokyo ou la guerre Iran-Irak, mais je ne vous fais pas de topo : c'est de la saloperie ..." Jack marqua une pause afin d'observer la réaction de ses partenaires. "Tout ce qu'on sait, c'est que cette caisse aurait été volée dans le but d'être revendue. Nous ne connaissons pas l'identité de l'acquéreur, ni les intentions de ce dernier mais nous savons ou devrait se passer la transaction : dans le port de New York, cette nuit vers minuit dans cet entrepôt." déclara-t-il calmement en pointant le plan du doigt. "La mission est simple : recueil d'informations, et intervention. Gab', tu m'accompagnes sur le terrain. On s'équipe léger, et discret. Eolia, je veux que tu restes ici et que tu te connectes sur le réseau de surveillance du port. Tu seras nos yeux et nos oreilles là-bas. Avant de rentrer dans les détails, avez-vous des questions ?" L'heure était grave, évidemment, mais il savait pertinemment que son équipe était à la hauteur pour gérer ce genre de situation.
Après avoir passée une journée de plus à répondre à d'interminables appels et à prendre en charge les demandes les plus étranges des patients du service dentaire de l'hôpital, Eolia ne savait plus où donner de la tête. Cela faisait au moins la cinquième fois en une même journée, qu'elle répondait à des questions médicales qui concernaient d'autres parties que la buccale. "Non madame, Dr. Cohen ne traite pas les mycoses vaginales.." Parfois ça avait le don de faire rire la petite blonde, elle prenait bien évidemment son job de secrétaire au sérieux, seulement pour elle c'était également une jolie façon de se distraire. Elle avait finit sa journée de travail depuis 2h désormais, installée confortablement sur son canapé rétro en tissu jaune aux coussins blancs à poils longs, elle contemplait l'horloge Ikea suspendu au dessus de sa télévision un verre de vin blanc à la main.Lorsque tout à coup une vibration la fit sortir de ses pensées, elle attrapa en sursaut le téléphone qu'elle avait préalablement déposée sur la table basse en bois. L'expéditeur n'était autre que Jack, mais ce qui poussa son visage à arquer son sourcil droit était bel et bien l'heure qu'il était. 21h12 .. qu'est-ce qui pouvait bien le pousser à envoyer un SMS maintenant? "Lâchez vos bières. RDV dans 1 heure." Autant dire qu'il n'y avait même pas à négocier le temps de prendre un bain. Non, la française vêtue d'une robe d'été légère blanche, enfila la première paire de bottes qui lui vint et sa veste en cuir. Elle regrettera aussi-tôt sa tenue et arriva au bureau la tignasse plus mouillée qu'un chien errant. 
