Lily avait déjà traversé ça une fois : la perte de personnes proches. Elle pensait, naïvement, qu'après avoir eu deux décès d'un seul coup, la vie et le destin la laisserait tranquille. Après tout, elle était encore sur le chemin de l'acceptation, de la perte, de la reconstruction de soi. Voilà qu'aujourd'hui, à peine six mois après, elle devait retraverser la même épreuve. Autant dire qu'elle était au bout de sa vie, à bout de souffle, à bout d'énergie. Un mal de tête lui bourre le crâne, et ceci, c'est parce qu'elle n'arrête pas de pleurer. Elle est incapable de s'arrêter. Incapable de comprendre comment elle est en arrivée là. Incapable de comprendre pourquoi les bras d'August enroulé autour d'elle lui font autant de bien. Première fois que vous vous engueuler pas. C'est un exploit. Si la mort de Simeon et Arya leur permettait de s'entendre, Lily, elle était prête à continuer de la haïr. Elle pouvait même l'envoyer aux enfers si ça lui permettait de retrouver son amie et le mari de cette dernière. La brune ne sait pas comment ils vont traverser cela. Elle ne voit même plus d'avenir pour elle. Y'a que le présent et le passé qui restent dans son esprit. Des souvenirs qui lui font mal au cœur. Des souvenirs que ne pourra pas avoir Rachel. Cette petite aussi, devait souffrir. De façon plus silencieuse, certes. Pour le coup, Lily ne pouvait que comprendre ce qu'elle devrait affronter plus tard. Tout simplement parce qu'elle le vit actuellement. Une part d'espoir reste néanmoins en elle. Et si, par bonheur, tout ceci n'était qu'un piège pour les obliger à s'entendre ? Après tout, Simeon et Arya avaient toujours tout fait pour essayer de vous vois ainsi : blotti l'un contre l'autre, sans venin venant foutre le moindre problème. « Ils avaient rien demander ... » qu'elle finit par répondre à Gus, avant de prendre les devants et de s'installer sur ses cuisses. La proximité avec le jeune homme devrait la gêner. C'est loin d'être quelque chose qu'elle fait habituellement. Mais les habitudes changent quand les conditions ne sont plus les mêmes. « La ferme. » Le seul genre qui pourrait lui convenir, c'est le prince charmant. Autant dire que mise à part dans ses rêves, elle ne pourra jamais le rencontrer. Lily, elle se laisse bercer par les caresses d'August sur ses joues. Elle essaie de mettre son cerveau sur pause, le temps de quelques secondes, le temps de ne plus ressentir quelque chose, le temps d'essayer de stopper ses larmes, comme il le lui demande. Mais elle peut pas. Elle ne cesse de voir l'image de la petite famille parfaite se briser en trois bloque. Deux partent en fumée. Le troisième virevolte dans les airs au dessus de la fumée. C'est le devenir de Rachel, incertain, remplis d'embûches et surtout, avec cette part de tristesse qui fera toujours partie d'elle. Elle n'aura pas connu ses parents. « J'y arrive pas. » Elle aimerait. Elle le ferait si elle avait plus de volonté. La brune cherche juste du réconfort et cette fois-ci, c'est August qui a été désigné. Lentement, ses mains viennent se poser sur son torse et elles continuent de descendre dans la même lenteur. Ses lèvres, sans demander quoi que se soit, viennent prendre possession de celui du brun. Elle s'y accroche, comme si elle savait que tout ceci resterait rapidement éphémère, irréel. Ce n'est qu'au moment où elle prend un léger recule qu'elle mesure son acte. Mais elle ne le regrette pas. Pas encore {#}LOL{/#} « S'il-te-plait. » Elle ne le supplie pas, elle lui demande juste.