premier jour ☾ camila

Premier jour, j'ai encore du mal à réaliser ce qu'il m'est arrivé. J'avais réussi à convaincre Clay que tout allait bien qu'il pouvait rentrer, il m'avait suffisamment aidé. J'avais besoin d'être seule pour me remettre de mes émotions. J'avais envoyé un message à Iain pour l'informer que je ne passerais pas comme il était prévu voir mes enfants. Je savais que mes enfants seraient déçut et ça me faisait mal rien que d'y penser mais je ne pouvais pas me présenter dans cet état devant eux, je n'en avais pas la force. Je ne voulais que personne ne me vois comme ça. Comme je m'y étais préparé mon message pour annuler n'avait pas été très bien reçu. Je savais que j'allais avoir le droit au message du style tu vois je le savais tu fais faux bond, comment est-ce que je peux avoir confiance en toi. Et je comprenais qu'il soit pris comme ça. Je n'avais pas expliqué la raison de mon absence. Et ça envoyait un message complétement contradictoire avec le discours que j'avais tenue l'autre jour devant lui. Nous n'étions pas en très bon terme et mon message n'avait pas aidé. Mais c'était mon choix, je ne voulais pas que ça se sache encore moins lui. Jerry mon agent, c'était occupé de payer un médecin pour qu'il vienne m'examiner à la maison en toute discrétion. J'avais une béquille pour m'aider à marcher, ma cheville était foulée. J'avais de nombreuses blessures sur le corps, une entorse du poignée. Et de nombreux hématomes qui virés au noir à certains endroit, d'autre violet/bleu. J'avais du mal à supporter mon reflet dans le miroir. C'était comme être dans le corps d'une femme que je ne reconnaissais pas. Ce n'était pas moi. J'avais donné des jours de congés à ma femme de ménage, elle non plus je ne voulais pas qu'elle l'apprenne. Jerry avait renforcé ma sécurité par un second garde du corps. Mais je refusais qu'il soit dans la maison avec moi, j'ai l'impression qu'on ne comprends pas que j'ai besoin d'être seule et tranquille un peu. J'avais entendue sonner à ma porte. Qui ça pouvait être ? Je n'attendais aucune visite. J'avais passé ma journée allongé dans mon lit. Je me lève avec un peu de difficulté et me rends jusqu'à la porte d'entrée avec ma béquille à la main pour m'appuyer. Je regarde par l'oeil de judas de ma porte. C'était une femme mais qui est-elle ? Je me tourne pour remettre correctement mon long gilet, je cherchais à cacher mon corps. Et comme toujours j'ai une paire de lunette sur ma console d'entrée. Je les met, j'avais les yeux gonflés avec des bleus, l'arcade qui avait saigné et mes lèvres je n'en parle même pas. J'ouvre la porte et dit « Oui, je peux vous aider ? » Je voyais le regard de la jeune femme se poser sur mon cou. Je n'avais pas pu cacher ni mes mains égratignés et les bleus dans mon cou. Je me sentais gêné alors je tire un peu sur mon gilet pour qu'il remonte un peu plus. Je devine en voyant sa tenue et son badge que c'est un agent de police. Il ne me faut pas longtemps pour comprendre ce que Jerry avait comploté, j'étais agacé. « Je suis désolé Madame on vous a fait déplacer pour rien, c'est une erreur » Je m'apprêtais à refermer la porte quand elle prit la parole.

♛ premier jour

Réveil difficile ce matin. Comme à mon habitude ces derniers temps, mon amie l'insomnie était bien présente cette nuit et je n'ai donc vraiment pas bien dormi. Heureusement, un petit café pour débuter la journée et normalement le tout est réglé. Je ne m'inquiète pas trop puisque mon manque de sommeil n'a pas encore affecté mon travail et je suis persuadée que ça ne l'affectera pas non plus. Je suis professionnelle et je l'ai toujours été donc même lorsque je vais moins bien, que j'ai un problème ou plusieurs dans ma vie personnelle ou que je n'arrive pas à dormir depuis des jours, je laisse tout cela chez moi et je me concentre toujours sur mon travail. Ce matin lorsque je suis arrivée à mon bureau, j'ai pris le temps de me prendre une grande tasse de café pour bien débuter ma journée puis j'ai regardé les dossiers qu'on a soigneusement posés sur mon bureau avant le début de mon quart de travail. Des enquêtes en cours et d'autres qui n'ont pas encore débutées dont celle d'une jeune femme qui aurait été agressée dans une ruelle hier soir. Je lis attentivement le peu d'informations que je possède sous les yeux et après avoir pris quelques gorgées de mon café, je regarde l'adresse qui est laissée dans le dossier et prend mon manteau et mes clés. Il y a une personne, certainement quelqu'un de son entourage qui nous a téléphonés pour qu'une personne vienne prendre la déposition de la victime. Je compte bien m'occuper de tout cela afin de pouvoir coincer la personne qui a fait du mal à cette jeune femme. Une vingtaine de minutes de route et je suis déjà arrivée devant la maison de la victime. Je sais que ce n'est jamais facile devoir se confier à une policière ou même à qui que ce soit d'ailleurs. Une agression c'est difficile à comprendre. Les gens se demandent si c'est de leur faute, s'ils ont fait quelque chose de mal pour mériter cela, s'ils auraient pu faire quoique ce soit pour empêcher l'agresseur de faire ce qu'il a fait et évidemment, ils ont également peur que la personne s'attaque à nouveau à eux s'ils parlent. C'est pour cette dernière raison, mais aussi la plus fréquente que les victimes ne veulent pas parler ni dénoncer. Par peur. Ce qu'ils ne comprennent pas toujours c'est que c'est justement pour cette raison que nous sommes là. C'est pour les aider non pas pour leur nuire. Je sors de mon véhicule pour me rendre devant la porte de cette magnifique maison et cogne, patientant pour une réponse. Une femme vient m'ouvrir, des lunettes de soleil sur les yeux, probablement pour cacher ses blessures que j'arrive à voir dans son cou. Je suis persuadée que ce ne sont pas les seules, elle doit en avoir un peu partout. Je le regarde, bien qu'il est difficile pour moi de la regarder dans les yeux puisqu'elle porte des lunettes au visage. « Je ne pense pas qu'il s'agît d'une erreur. Camila Finazzi, lieutenant dans l'unité spéciale pour les victimes. » Dis-je avec un léger sourire au visage, lui tendant la main par politesse même si je suis consciente qu'elle n'a pas envie de me voir. Clairement, quelqu'un a agît dans son dos et je ne crois pas que ce soit la meilleure façon de faire, mais bon, je suis tout de même ici pour l'aider. « Vous n'avez rien à craindre, je suis uniquement ici pour vous aidez. »

Lieutenant dans l'unité spéciale des victimes, c'est donc ce que j'étais maintenant ? Un nouveau titre à rajouter à ma liste, victime. Je ne savais pas si je devais la laisser entrer ou insister et lui dire que je n'avais besoin de rien. Il me tends la main, je ne suis pas mal polie alors je lui serre la main. Elle me rassure en me disant qu'elle est uniquement là pour m'aider. Je me décale pour la laisser entrer et referme aussitôt la porte derrière elle. Je retire mes lunettes pour décliner mon identité. Mon visage enfin mon vrai visage pas celui là et partout affiché dans la vie pour la promotion de mon nouveau film. « Ryleigh Benson » Je marche pour aller jusqu'au salon avec l'aide de ma béquille. Je m'installe sur le canapé avec elle et lui dit  « Une chose, je ne veux surtout pas que ça sorte d'ici. Je ne tiens pas à ce qu'on l'apprenne, ni la presse ni qui que ce soit. » J'étais très sérieuse, c'était ma condition. Je la regarde dans les yeux et j'espère que je pourrais compter sur sa discrétion. Est-ce que j'étais prête à en parler ? Pas vraiment mais Jerry pensait que ce serait le mieux pour moi alors je me devais de lui faire confiance. Comment aurais-je pu me douter que j'avais en face de moi la meilleure amie de mon ex-mari ? Si je l'avais su je ne l'aurais pas laisser entrer et je ne serais pas entrain de m'apprêter à me confier sur ce qui a été la pire nuit de toute ma vie. Elle avait un petit sourire compatissant et un regard très doux. Le lieutenant savait mettre en confiance et devait certainement être douée dans son métier. « Alors ? Comment est-ce que ça va se passer ? Qu'est ce que vous avez besoin de savoir ? » Je voulais faire ça vite, m'en débarrasser et ne plus jamais avoir à raconter mon récit. Je voulais qu'une chose, tourner la page. Passer à autre chose le plus vite possible et laisser ce cauchemar derrière moi. Je n'avais peu d'information à lui communiquer, je n'ai pas vu l'identité de mon agresseur. Tout a été très vite et je n'ai pas d'ennemis. Je ne vois pas qui pourrait m'en vouloir à ce point. C'est d'ailleurs pour ça que je trouvais ça inutile, comment est-ce qu'elle pourrait retrouver la personne qui m'a fait ça avec si peu d'indices ?

♛ premier jour

C'est toujours bien difficile pour moi de tisser un lien de confiance avec une victime. La plupart du temps, la personne est encore brisée de ce qui lui est arrivée et sous le choc aussi. Je ne sais pas exactement ce que la jeune femme devant moi a vécue, mais j'essaie de me mettre à la place des gens et je sais très bien que je réagirai probablement très mal moi aussi. J'ai beaucoup de difficultés à faire confiance aux gens, surtout à des personnes que je ne connais pas donc je comprends parfaitement qu'une personne n'ai pas trop envie de se confier à moi. Chaque fois, je fais de mon mieux pour établir un lien fort afin de pouvoir obtenir le plus d'informations possibles dans le but éventuel d'aider la victime à trouver le coupable. La jeune femme devant moi me fait entre chez elle. Je suis tout de même satisfaite d'avoir réussi à accepter de me faire au moins entrer. Je ne veux pas l'obliger à me dire quoique ce soit, mais ce que je lui ai dit est totalement vrai. Je suis venue dans le but de l'aider et non pas de lui nuire. Elle n'a pas à avoir peur de moi. Bien que je sais que c'est beaucoup plus facile à faire qu'à dire. « Je suis tenue de garder tout ce que vous me dites confidentiel de toute façon. Par respect pour vous. » Je comprends qu'elle préfère s'en assurer tout de même puisque ce n'est pas quelque chose dont on a envie de se vanter et c'est tout à fait normal. « Tout ce que vous allez me dire restera entre vous et moi. » Un petit sourire en coin, je regarde Ryleigh qui se trouve devant moi dans ce salon somptueux. Sa maison est très belle, très chic même. C'est un peu un automatisme de regarder autour de moi. « Alors.. dans un premier temps je vais vous poser des questions sur ce qui est arrivée hier soir. Si vous ne voulez pas répondre vous avez tout à fait le droit, mais le but est de trouver plus facilement votre agresseur. » Je sais que ce sont des mots plutôt violents, d'autant plus qu'elle ne réalise certainement pas encore tout à fait ce qui lui est arrivée, mais c'est mon devoir de lui dire les véritables choses. « Ensuite, idéalement, on trouve le coupable à l'aide de votre déposition. Sinon, on ouvre une enquête. » La plupart du temps, si la victime ne se souvient pas parfaitement bien de son agression et surtout, si elle ne reconnait pas son visage, il faut ouvrir une enquête et ce processus est souvent bien plus long, mais nécessaire. Cependant, je ne souhaite pas non plus la décourager, donc je garde ce genre d'informations pour moi. Tout ce qu'il me faut c'est une déposition. Ensuite, je ferai tout mon possible pour l'aider à s'en sortir. Et bien souvent, l'arrestation de l'agresseur aide le processus.

Installé sur le canapé avec le lieutenant Finazzi, je l'écoute m'expliquer comment ça allait se dérouler. Je n'avais pas envie de tout ça. Maintenant qu'elle était là, je me devais d'écouter ses conseils « D'accord » Je n'en dit pas plus. Je venais de prendre la décision de porter plainte contre mon agresseur. Un nouveau combat que j'allais devoir mener. Camilla me confirme que ça resterait confidentiel. Je lui fais confiance pour ça. Je me sentais pas prête pour raconter mon histoire mais je n'avais pas le choix. « Il était aux alentour de 23 heures quand je suis sortie du studio. Nous avons fait un apéro avec mes collègues pour fêter la fin du tournage. Je suis resté seule après le départ des autres pour réfléchir un peu ... » Je sentais ma gorge se nouer, je fais une petite pause pour ravaler les larmes qui me montent aux yeux. Je n'arrivais pas à la regarder dans les yeux « J'étais entrain de marcher pour rentrer chez moi, je suis arrivé au niveau d'un croisement vers une ruelle sombre. Il a posé sa main sur ma bouche et ma tiré par le bras pour et ensuite il m'a entraîné dans cette rue sombre... » Je n'ai pas pu me retenir plus longtemps. C'était une torture de devoir revivre la scène, je devais me rappeler d'un maximum de détails que j'essayais d'oublier. « Tout est aller très vite, il m'a frappé plusieurs fois ... j'étais allongé sur le sol, je ne pouvais plus bouger et il a vider mon sac par terre. Il a pris mon porte feuille et s'est penché vers moi et a dit .. Bonne nuit. Je ne me souviens pas très bien, j'ai perdu connaissance » Je prends un mouchoir sur ma table et essuie mes larmes. C'était trop, je ne voulais pas continuer. Je me souviens encore de ce tatouage sur son poignet et sa voix n'arrêtait pas de résonner dans ma tête.

♛ premier jour

Dans mon métier, la première non-écrite est de toujours rester professionnelle avec la personne qui se trouve face à nous. Chaque déposition est différente. Certaines personnes refusent de parler, d'autres sont en colère alors que d'autres, comme Ryleigh qui se trouvent devant moi, deviennent émotives et c'est tout à fait normal. Ce que je dois faire en tout temps c'est de ne pas me laisser atteindre par les émotions ressenties par la victime devant moi tout en faisant tout de même preuve d'empathie. Je l'avoue, ce point-là je le maîtrise un peu moins bien puisque je suis toujours un peu trop amicale avec la personne qui se trouve devant moi alors que je devrais garder mes distances. Pourtant, j'ai toujours réussi à résoudre mes enquêtes de cette façon alors je ne vois pas pourquoi je devrais changer la personne que je suis réellement pour suivre les règles alors que je fais déjà très convenablement mon métier. Je regarde Ryleigh et tente tant bien que mal de continuer à la regarder et à l'écouter de façon neutre, mais compatissante. Chaque fois, je n'ose jamais m'imaginer comment une victime fait pour me raconter tout cela. Déjà que Ryleigh a vécu une épreuve difficile, elle doit en plus la raconter à une totale inconnue et ce, même pas vingt-quatre heures après l'incident. Je m'avance un peu et lui fait un petit sourire compatissant. « Prenez votre temps.. prenez de grandes respirations.. » Dis-je alors que je sens sa gorge se nouer et que je vois les larmes couler le long de ses joues. Je déteste cette partie de mon boulot, mais je dois en savoir le plus possible si je veux parvenir à arrêter cet abruti qui lui a fait cela. « Et.. est-ce vous arrivez à vous souvenir de son visage? ou bien d'une quelconque particularités sur lui? Des piercings, des tatouages, la couleur des cheveux.. n'importe quoi pourrait nous aider.. » Mes yeux toujours posés sur elle, je vois bien qu'elle refuse de croiser mon regard, probablement parce qu'elle se sent trop vulnérable ou qu'elle a trop de mal. Je pose ma main sur son avant bras et ne peut m'empêcher de lui tendre un autre mouchoir de mon autre main. Elle en aura bien besoin. « Je sais que c'est difficile de parler de tout cela.. désolé.. »

Je venais de lui raconter mon cauchemar et je ne me sentais pas mieux. J'avais envie de tout oublier même le moindre détails mais malheureusement c'était complètement l'inverse. Le lieutenant pose sa main sur mon avant bras et me tend un autre mouchoir. Je la remercie en posant ma main sur la sienne, un geste tendre. J'essuie le reste de mes larmes et réfléchit avant d'ajouter « Il était blanc mais je n'ai pas vu la couleur de ses yeux ou de ses cheveux il portait une capuche. Il était grand et il avait un tatouage sur son poignet droit, une date en chiffre romain enfin il me semble je n'ai pas vue le tatouage en entier. » C'était mince comme information, je le savais bien. Je doutais fort qu'on puisse retrouver le coupable avec aussi peu d'informations. Mais je ne pourrais pas me reprocher d'en avoir fait un secret. « C'est tout ce dont je me souviens, je suis désolé » Je le pensais sincèrement, je me sentais désolé de l'avoir fait déplacer jusque là pour rien. Et je me sentais désolé pour tout en faite, je n'arrivais pas à l'expliquer. Je regarde Camila et ajoute « Vous avez besoin d'autre choses ? » Je devais sûrement avoir le rapport du médecin quelque part et si ce n'est pas le cas Jerry peut s'occuper de récupérer une copie auprès du médecin. Elle faisait bien son travail, elle restait distante et en même temps compatissante. Est-ce que nous savions l'une et l'autre qui nous étions vraiment ? Avait-elle conscience que j'étais l'ex-femme de son meilleur ami ? Et moi aurais-je pu deviner que Iain était son meilleur ami ? Je ne pense pas.

♛ premier jour

J'avais plutôt l'habitude de prendre des dépositions. Après tout cela faisait bien partie de mon métier et j'ai toujours été très compatissante tout en restant toujours professionnelle. C'est pour cette raison que nous ne pouvons pas interroger nos proches ou les gens que nous connaissons un peu. Puisque mêler nos vies personnelles à notre métier peut s'avérer très complexe, mais aussi dangereux et je ne l'ai jamais fait. De toute façon, je suis persuadée que je serai incapable de le faire. Je suis une personne beaucoup trop sensible et s'il arrivait quoique ce soit à une personne que j'aime de tout mon coeur, je ne pense pas que je serai capable d'entendre ce qu'il lui est arrivé, mais je ferai tout de même tout ce qui est en mon pouvoir pour l'aider sans trop me mêler de l'enquête. Du moins, c'est bien ce que je pense puisqu'une fois dans la situation je suis persuadée que tout ce que je pense que je ferai serait bien différent. Je suis une femme impulsive et donc je sais que je serai prête à absolument tout pour mettre en prison le connard qui oserait faire cela à une personne que j'aime. Déjà que j'ai beaucoup de difficultés à garder mon calme face aux victimes que je ne connais même pas et aux criminels qui osent leur faire subir ce genre de choses. C'est pour cela qu'en ce moment je veux tout faire pour que Ryleigh m'accorde entièrement sa confiance pour que ce soit ensuite plus facile pour moi d'arrêter la personne qui lui a fait ces horribles choses. Je n'ose même pas m'imaginer comment l'on peut se sentir suite à un incident pareil. Je la regarde alors qu'elle pose ma main sur la sienne, lui offrant toujours un sourire timide, mais compatissant. « Je vois.. Ne vous en faites pas Ryleigh c'est déjà beaucoup d'informations que j'ai en ma possession maintenant. » Dis-je en prenant soin de tout noter dans mon petit calepin. Je suis un peu old school là-dessus, mais j'aime bien mieux écrire sur un papier que de regarder mon écran de téléphone devant une victime comme certains de mes collègues font. « Je me demandais aussi... seriez-vous apte à le reconnaître si jamais on vous fait venir au poste? » Pour le moment je n'ai aucun suspect en vu, mais dès que j'aurai transmis la description de l'individu à l'équipe de recherche, peut-être que ce sera plus rapide que je le pense et qu'elle pourra venir nous aider à arrêter cet homme. « Derrière une vitre où il ne vous voit pas évidemment. Il n'y aurait aucun danger. » Un regard posé à nouveau sur Ryleigh alors que je range mon calepin dans mon sac. « Et est-ce qu'il portait des gants votre agresseur? » Question peut-être absurde, mais s'il n'en avait pas, il aurait pu laisser des traces et son adn sur les vêtements qu'elle portait ce soir-là. « Sinon, je n'ai besoin de rien d'autre. Merci pour votre aide. Je vais faire un appel à l'hôpital tout à l'heure pour récupérer votre dossier médical. » Plus d'informations j'ai avec moi, plus vite je peux retrouver cet individu.

 « Oui, je pourrais reconnaître sa voix » Je n'étais pas pressé de me retrouver face à mon agresseur mais je savais que j'en étais capable. J'avais besoin de temps mais je pourrais surmonter ma peur pour enfermer cet enfoiré. Je pouvais reconnaître sa voix à la perfection mais je ne pouvais pas me fier à son visage. Elle me rassure en ajoutant que ce sera derrière une vitre teinté pour qu'il ne puisse pas me voir. Je ne sais pas comment je pourrais réagir, peut-être que je serais effrayé mais peut-être aussi que je voudrais lui faire face. On ne peut jamais savoir à l'avance. Camila me demande si il portait des gants. J'essaye de me rappeler mais je n'y arrive pas, je ne me souviens pas. C'est aller trop vite, j'avais pris tellement de coups et il faisait sombre. Je n'ai pas pu voir ce petit détail. Je repasse une mèche de cheveux derrière mon oreille et lui réponds embêter « Je ne sais pas, je ne me souviens pas » J'avais envie d'arrêter de penser à tout ça et ça devait certainement s'entendre à ma voix. Je voulais changer d'idée et parler d'autre chose que de ça. Je la regarde et lui dit spontanément « Parlez moi de vous ... » Je ne peux pas vous dire pourquoi mais je voulais en savoir plus. Ça me donnait l'impression de mieux la connaître et donc de lui faire pleinement confiance. J'avais besoin de ça et en même temps ça me ferait penser à autre chose. « .. qui êtes vous ? Vous êtes italienne je pense à entendre votre nom. Mon père était italien lui aussi » ça me faisait au moins souvenir en repensant à mon père. Je portais le nom de ma mère pour des questions de problème familiaux du côté de la famille de mon père et surtout de carte verte. Ce n'est pas commun mais toute la famille a pris le nom de ma mère y compris mon père.

♛ premier jour

Qu'elle me dise qu'elle serait apte à reconnaître la voix de son agresseur et même qu'elle pourra venir, comme je lui ai expliqué, tenter de le reconnaître à travers une vitre où il ne la verra pas me rassure déjà. Je sais que si elle peut faire cela, je vais être plus apte à pouvoir arrêter ce connard qui lui a fait cela. Je sais que ce genre d'épreuve peu être difficile pour les victimes puisque j'en ai souvent vu le faire. Je les ai accompagnés dans tout ce processus et bien souvent, c'est beaucoup plus difficile qu'elles ne le pensent puisqu'elles n'avaient jamais songé devoir faire face à leur agresseur à nouveau et bien que je déteste devoir leur infliger ce geste, c'est pourtant celui qui est le plus garanti de fonctionner afin de pouvoir arrêter les criminels qui s'amusent à agresser de pauvres femmes innocentes. Je regarde Ryleigh, restant toujours bien douce avec elle pour ne pas trop lui faire peur non plus face à ce qui l'attend. Peut-être réagira-t-elle d'une toute autre façon aussi, personne ne peut vraiment connaître la réponse. « C'est déjà un bon départ si vous arrivez à identifier sa voix. » Je dis cela le plus honnêtement possible puisque c'est la vérité. Une piste de plus est toujours une bonne chose, nous permettant ainsi d'avancer dans l'enquête pas de reculer. Je regarde toujours Ryleigh me permettant de ranger mes choses dans mon sac pour ne pas perdre aucune information qui se trouve dans ce calepin. « Ce n'est pas grave.. avez-vous toujours les vêtements que vous portiez ce soir-là? » Je souris toujours très légèrement. Si elle les a encore et qu'elle ne les a pas laver, peut-être arriveront-nous à trouver des traces d'ADN. « Camila Finazzi, je suis en effet italienne. Mes deux parents venaient de là.. puis je suis ici depuis que je suis gamine. » Un léger sourire alors que je mentionne mes parents qui ont été cruellement assassinés il y a déjà seize ans. Puis je regarde toujours Ryleigh, me demandant bien ce que je peux lui dire d'autre. « Je suis dans la police depuis le début de ma vingtaine et lieutenant de cette unité depuis presque un an déjà. Et vous alors? » Répondais-je souhaitant en connaître un peu plus également sur la jeune femme qui se trouvait devant moi.