i'm a sucker for you (calypso)

Mes doigts tapotent sur le clavier puis s’arrêtent, effacent tout et tapotent à nouveau. Mon pouce reste coincé au-dessus du bouton « envoyer ». Finalement, il se ravise. Si Roxanne voulait me parler, elle m’enverrait un message. Rangeant mon portable, je tentais de l’effacer de mon esprit. Mais son image restait gravée, son air choqué me poursuivait partout. A part quand j’étais avec mes potes. Leonel, Tessa, Destiny – même si elle était pas trop désirée ces temps-ci, Tommy.. Tommy. Lui. J’avais qu’à aller lui rendre visite. Il me changerait les idées, comme toujours. Il était fort pour ça. Sans hésiter, ma veste sur le dos, je fonçais chez lui, moteur à fond, musique en fond. Et j’étais chez lui en moins de deux, main qui frappait à la porte. Minutes qui passaient avant qu’elle ne s’ouvre. Mais pas sur lui. Sur elle. Calypso. Sourire insolent qui se dessine sur le visage. « Tommy est pas là ? » que je demandais avant de faire un pas en avant. « Je peux peut-être entrer ? A moins qu’il soit absent et que tu sois trop occupée pour me tenir compagnie à sa place ? » Ouais, je demande parce que t’es toujours devant moi et que, merde, j’arrive pas à être naturel en ta présence. Peut-être parce que t’es pile mon style ou que ton besoin de liberté m’encourage à te mettre des chaînes. Je suis pas du genre possessif mais là je fais une exception pour toi. Je deviens con pour toi. Et le pire ? C’est que ça m’amuse et me rend fou en même temps.

M A R S , 2 0 1 9 – Tranquillement assise dans le salon, profitant de deux jours consécutifs de repos, tu lis l’un de ses livres qui ne te passionne absolument pas. C’est typiquement le bouquin que tu aurais pu te passer tant, il est chiant à mourir. Mais quand tu commences, tu ne peux t’empêcher d’aller jusqu’au bout. La lecture est longue alors que tu aimeras terminer ça au plus vite, et passer à autre chose. Et dire que le roman a reçu le prix nobel des lecteurs. Tu n’en revenais pas, visiblement, ton avis était à des années-lumières de celui de l’avis général. Et à ton plus grand plaisir, quelqu’un vient t’arracher à ta lecture. Il ne pouvait pas trouver le meilleur moment. Lentement, tu te déplaces vers l’entrée et ouvres la porte pour découvrir l’heureux invité du moment. Elias. Tu aurais dû miser sur lui. Il n’est pas rare de le voir dans le coin, et ce n’est pas pour te déplaire. Son visage insolent fait son apparition, te dégageant un sourire en coin. « Ravie de te voir moi aussi, et non, je crois, il est parti il y a une heure déjà. » Cachée à moitié derrière la porte, Elias fait un pas en avant, son sourire insolent toujours au visage. « Si tu penses être de meilleures compagnies qu’un livre ennuyeux, tu peux rester. » Tu ouvres en grand et le laisses entrer. Tu n’es pas surprise de le voir venir à l’improviste. Il est comme ça, ne prévenant jamais lorsqu’il se pointe. Comme toi, il ne vient pas se prendre la tête. C’est ce qui te plaît. Il n’y a pas d’attache, et tous les tracas d’un engagement sont mis sur le côté. « Comment tu vas ? » Tu remontes jusqu’au salon, Elias sur tes talons.