Invité a posté ce message Mar 23 Avr 2019 - 18:01#
Jamais de sa vie il n’aurait cru qu’une telle chance lui arriverait. Lorsqu’il avait passé l’entretien, il avait été persuadé ne pas se faire retenir pour plusieurs raison. La première, c’était un étranger et ça s’entendait lorsqu’il parlait. Qu’est ce qu’une jeune femme de bonne famille irait embaucher un latino miséreux alors qu’elle pouvait se trouver un blanc très chic sur lui ? La deuxième, il était à la rue, et il ne l’avait pas caché. Il dormait dans des motels miteux pour quelques dollars, assez pour avoir de quoi se réchauffer certains soirs où les températures baissaient très fortement, surtout en hiver. Et la troisième, il n’avait pas d’expérience dans le milieu. La totale, quoi. Pourtant, c’était bel et bien sa candidature que Eleonore O’Leary avait retenue à la fin de l’entretien, et il n’avait pas caché sa surprise. Son expression faciale était devenue soudainement animée et ses yeux brillaient d’une joie indescriptible. La chance de sa vie venait de frapper à sa porte, et il n’y avait rien au monde désormais qui pouvait le rendre plus heureux. Sa dernière nuit ‘dehors’, il l’avait passé au motel le temps de faire les choses. Il avait chanté tellement longtemps durant la nuit qu’on avait frappé à sa porte pour lui demander de fermer sa gueule une bonne fois pour toutes, ce qu’il n’avait pas fait puisqu’il s’était remis à chanter, mais sous une voix très basse. Il était comme ça Alonso, il fallait qu’il se décharge de ses émotions jusqu’à ce qu’il se soit calmé. Et pour cette nuit là, ce fut le sommeil qui se chargea de le faire taire, il s’était endormi dans le lit aux côtés de sa guitare jusqu’au petit matin. Lorsqu’il se réveilla, il jeta un coup d’oeil au réveil et… Juste ciel ! Il était déjà en retard ! Il se leva aussitôt et rassembla ses affaires pour se préparer au départ. Dans la salle de bain, il prit une douche rapide et enfila un jean et sa chemise qu’il avait gardé à l’occasion intacte, puis il porta le tout sur son dos, dont son étui à guitare, et quitta l’établissement en fredonnant une chanson en espagnol. Il pressa tout de même le pas et se mit même à courir une fois sorti du bus qui le ramenait près de la demeure de son nouvel employeur. Il s’immobilisa devant la porte en ignorant totalement l’heure qu’il était puisqu’il n’avait ni montre ni téléphone pour l’indiquer, passa une main dans ses cheveux dans l’espoir vain de mieux les coiffer et sonna une bonne fois pour toute à la porte. Quelques minutes plus tard, elle s’ouvrit et fit apparaître Eleonore O’Leary dans son fauteuil roulant. Le regard d’Alonso se remit à briller de mille feux et il en tarda pas à la saluer avec un enthousiasme inégalable. « Hola Señorita O’Leary, comment allez vous avec ce si beau soleil à l'extérieur? Oh et, je m’excuse infiniment pour mon retard, j’ai eu… un problème de réveil ! » Et quel problème, il n’avait pas de réveil du tout, il aurait eu du mal à faire quoique ce soit sauf de ne pas dormir de la nuit. Il entra à l’intérieur de la maison dans laquelle il avait été un jour auparavant pour passer l’entretien et la regarda plus attentivement. Il se souvint avoir été impressionné la première fois et il l’était encore tant c’était beau et classe ! « Vous vivez dans une très belle maison, Señorita, elle est même magnifique, c'est moi qui vous le dit ! » renchérit-il avec toute la sincérité du monde, tant il avait du mal à cacher ses émotions et ses impressions du moment.
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Invité a posté ce message Mar 23 Avr 2019 - 20:06#
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Invité a posté ce message Mar 23 Avr 2019 - 20:42#
Il était difficile pour Alonso de ne pas être distrait. Il avait l’impression d’être dans un musée tant il était en admiration devant le décor de la maison de son nouveau employeur. La première fois, il y avait seulement jeté un coup d’oeil, bien trop nerveux pour l’entretien, mais à présent, il avait tout le loisir de l’observer dans les moindres détails. Et il n’avait pas menti en exprimant son émerveillement, il en aurait été incapable. De toute sa vie, c’était bien l’endroit le plus luxueux dans lequel il pénétrait. Chez lui au Mexique, il n’avait connu qu’une petite maison bas de gamme, puis ensuite il avait cavalé en traversant les Etats Unis pour tenter sa chance à New York. Plus le temps passait, plus il se demandait s’il allait vraiment trouver une situation stable et voilà qu’à présent, la chance lui souriait. Eleonore était une demoiselle vraiment adorable, et lors de l’entretien, le feeling était passé directement. Il n’avait pas été vraiment trop sérieux, il était incapable de l’être lui qui était si vif, et au final, il comprit pourquoi elle avait porté son choix sur lui. Encore plus lors de la discussion qui allait s’échanger. Eleonore proposa de se parler de façon familière et Alonso eut l’impression de recevoir un électrochoc. « Oui bien sûr, vous avez raison. Enfin, je veux dire… oh, pardonnez moi, il me faudra un petit temps pour cela, mais je vais y arriver, c’est promis ! Et vous pouvez me tutoyer sans aucun problème, je m’y suis déjà fait ! » Il se sentait pour le moment incapable de la tutoyer, mais avec le temps, il savait d’ores et déjà que ça arriverait. Il y avait quelque chose qui était en train de se créer, qui s’appelait la complémentarité, l’osmose, comme s’ils avaient eu besoin l’un de l’autre sous un plan affectif. Pas amoureux, de toute façon, Alonso n’y pensait pas du tout, mais il sentait que quelque chose était en train de se passer en toute amitié. Même plus que cela. Une sorte de coup de foudre spirituel, ou quelque chose dans le goût. Il adorait déjà Eleonore alors qu’il en la connaissait pas beaucoup et ça, ce sentiment là, ça méritait d’être vécu. Eleonore lui fit signe de le suivre, ce qu’il fit. Ils déambulèrent dans un couloir et Alonso ne quittait pas son regard béat devant les cadres accrochés au mur et au reste de la décoration. Pendant ce temps là, Eleonore lui pardonna son retard et lui expliquait qu’elle avait acquis la maison après son accident, ses parents avaient été très généreux alors qu’ils venaient d’atteindre une nouvelle pièce qu’était la chambre principale. Elle était grande, un beau et grand lit trônait le centre du mur et une fois de plus, la pièce était joliment décorée. Alonso avait une fois de plus du mal à contenir son admiration. « Whouaouh. » Il n’avait pour le moment pas posé de question concernant l’accident d’Eleonore, il y aura un autre moment pour cela. Elle décida de le surprendre encore plus lorsqu’elle évoqua la situation du mexicain, ce qui le fit réveiller de son état de transe, et quand elle suggéra qu’il pose ses valises ici, dans cette même chambre, il resta muet de stupéfaction. Les mots qui se bousculaient à l’intérieur de sa gorge refusaient de sortir de sa bouche et Eleonore poursuivit en lui jurant qu’elle ne proposait pas cela pour lui demander plus souvent ses services, mais uniquement pour avoir de la compagnie. Il n’y avait pas de mot humain capable de décrire le flot de sentiments que ressentit Alonso pile à ce moment là, et sa première réaction fut de lâcher toutes ses affaires et d’aller se vautrer volontairement sur le lit. Mais avant de se défouler, il se tourna vers elle, en prenant soudainement conscience le temps de quelques secondes que ça ne se faisait peut être pas, puis : « Vous êtes sérieuse ? Moi, ici, dans ce lit royal de prince ? » - Si la proposition t’intéresse, je te donnerai un double des clés et tu seras libre de venir et partir quand tu le souhaiteras, je ne te demanderais pas de rester avec moi H24 bien sûr, ça va de soi, acheva-t-elle. Il échappa un rire tellement il peinait de croire à sa chance et à ce qui était en train de lui arriver, avant qu’il ne réponde de bon coeur un grand : « Mais oui bien entendu ! Je ne pense pas du tout à de mauvaises intentions de votre part Eleonore, rassurez vous, mais je… vous n’imaginez pas le plaisir que cela me procure ! Vous êtes un ángel! » Il se redressa et bondit plusieurs fois sur le lit comme pour le tester, tel un enfant de cinq ans le ferait. Une fois qu’il termina de s’extasier à sa manière, il se calma soudainement, avant de reprendre un peu plus sérieusement. « C’est un très bon lit » jugea-t-il pour émettre son verdict. « Merci infiniment ! » Il se releva pour continuer la visite.
Invité a posté ce message Mer 24 Avr 2019 - 14:14#
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Invité a posté ce message Mer 24 Avr 2019 - 20:26#
Cette chambre, cette maison, c’était incroyable ! Alonso ne s’était pas senti aussi vivant de toute sa vie. Ce n’était pas tant le luxe des lieux qui le rendait ainsi, mais c’était surtout la beauté. Il n’aurait jamais imaginé de sa vie mettre les pieds dans une merveille pareille, alors y vivre, c’était encore moins probable ! Bien qu’Eleonore lui avait demandé de la tutoyer, Alonso s’était résigné à ne pas le faire. Du moins, pas tout de suite. Il était beaucoup trop poli pour passer à la forme familière aussi rapidement, et ce n’était pas tant qu’il ne lui faisait pas confiance, c’était une simple habitude, surtout qu’elle était son employeur désormais et qu’il fallait un peu de temps pour être autant à l’aise dans la discussion. Mais cela finirait par arriver tôt ou tard, c’était certain. Et puis, il se plaisait à lui parler ainsi, c’était aussi sa manière de s’exprimer vis à vis d’une personne. Il avait néanmoins ri à sa remarque et haussé les épaules. « Pas de problème Señorita, je peux me montrer très insistant aussi, mais rassurez vous, je vous tutoierai un jour ou l’autre » promit-il en lui adressant un clin d’œil en guise de bémol. Après qu’il se soit défoulé dans la pièce qui allait lui servir de chambre, Eleonore sembla rassuré qu’il ait accepté cette sorte de colocation avec elle. Il était vrai que la proposition avait été soudaine, mais il avait pleinement confiance en elle, et il doutait qu’elle soit mauvaise ou fasse quoique ce soit de dangereux. Il avait cette sorte de pouvoir, instinct très fort, et il pouvait lire en les gens, voir leur aura et juger ainsi s’ils sont apte de confiance ou non. C’était le cas pour elle, et il ne saurait pas comment l’expliquer. Sa voix peut être, sa façon de parler, son comportement, tout désignait en elle une personne adorable et généreuse. « Seul un fou aurait refusé une offre aussi généreuse ! Eleonore, c’est juste magique ce que vous faites ! » fit-il remarquer, amusé. Et il avait ri lorsqu’elle lui dit qu’il semblerait qu’il prendra ses marques rapidement. Il était tellement spontané qu’elle visait juste. « Oui, je pense que je me débrouillerais » reconnut-il comme s’il doutait alors qu’il en avait la certitude. Eleonore poursuivit en lui disant que chez elle, c’était trop calme malgré les visites de ses amis de temps à autre. Trop calme ? Elle avait tiré le bon numéro. « Eh bien, je suis l’homme qu’il vous fait alors ! Si vous voulez du bruit, vous pouvez compter sur moi ! » Il posa son regard sur sa guitare. Comme jusque là, il chantait pour gagner sa vie, il était plutôt doué avec cet instrument. Il lui chanterait probablement quelque chose tôt ou tard pour la charmer encore plus qu’il ne l’avait déjà fait. En y pensant, il avait tout son monde à lui offrir pour lui montrer toutes les bonnes choses auxquelles il croyait. Alors qu’elle lui expliquait qu’elle travaillait surtout chez elle mais qu’il arrivait parfois qu’elle fasse un bond dans son entreprise, Alonso l’avait rejointe. Il hocha la tête lorsqu’elle lui dit qu’elle aura besoin de lui à ce moment là, et il était prêt à accepter cette tâche, haut la main. « Vous pouvez me faire confiance Señorita, je vous accompagnerais jusqu’à l’autre bout du monde s’il le fallait » dit-il en toute sincérité puisqu’il n’avait nulle autre chose à faire. Il secoua la tête lorsqu’elle lui demanda s’il avait des questions. « Non, sauf peut être une : quelle est la prochaine pièce ? La cuisine ? » La cuisine, une grande histoire d’amour.