we had not left angry (NICON)

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Avec l’une de tes amies, vous avez envie de profiter du beau temps. De vous poser au parc tout en faisant passer le temps avec vos jouets. Habillée de son tutu de danse et de ses pointes, elle virevolte au rythme du son qui raisonne de ton violoncelle. Placées sur l’une des petites places du Central Park, vous partagez votre passion avec les passants. Assise sur l’une des chaises que tu as gentiment emprunté à l’un des restaurants du coin, les yeux fermés, tu joues, vivant pleinement la musique. Rare sont ses petites représentations, qui donnent au parc une petite animation supplémentaire lors des beaux jours. Vous pensez que c’est toujours plus intéressant qu’un véritable spectacle. Vous y allez au feeling. Réalisant certaines de vos propres compositions. Certains passant sont admiratifs. Restant in certain temps avec un regard émerveillé. Des enfants viennent même parfois se joindre à cette folie. D’autres, lèves les yeux au ciel, se disant que c’est encore un attrape-nigaud. Si seulement le blé vous intéressez. Ils n’ont rien compris. Tant pis pour eux et leur esprit fermé. Vous ne vous portez pas plus mal sans ces gens simples d’esprit.

Les minutes se sont écoulées, et ton amie commence à se plaindre de douleurs au niveau de ses pieds. Ça t’arrange, tes doigts deviennent douloureux. Vous rangez alors vos instruments. Elle de danse et toi de musique. Vous vous saluez, et vous séparez. Elle partant de son côté, marchand d’un pas léger pour ne pas faire souffrir davantage ses pieds. Tu replies la chaise, prête à la rapporter comme promis la chaise à son propriétaire. Violoncelle dans son étui, tu viens le mettre sur ton dos, décidée à prendre le chemin inverse de ton amie.

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Aaron avait fini le travail tôt, en effet il avait travaillé une bonne partie de la nuit ce qui lui laissait pas mal de temps libre. Il aurait du rentrer chez lui pour se reposer mais il n’était pas si fatigué que ça et avait envie de profiter du beau temps pour se balader un peu. Au travail il était toujours sur les ordinateurs et il avait beau adorer ce qu’il faisait il lui arrivait de vouloir changer d’air après le travail. Il se rendit donc à central park qui ne se trouvait pas très loin des bureaux dans lesquels il travaillait. Quand il se baladait une douce musique attira son attention, il aimait la musique et jouait lui même du piano. Il décida de suivre le son de l’instrument et arriva sur une des petites place du parc. Il s’arrêta dès qu’il vit ce qui produisait ce son, ou plutôt celle qui jouait de cet instrument. Il la reconnu presque immédiatement c’était Nico, il l’avait rencontrée suite à un échange de message sur tinder et pour une fois il n’avait pas eu à mentir sur ce qu’il recherchait parce qu’elle voulait la même chose. Ils auraient pu se revoir et continuer à parler après cette rencontre sauf que quelque chose avait empêché Aaron de lui renvoyer des messages. Elle était très jeune et même s’il ne cherchait rien de sérieux ça l’avait dérangé sur le coup. En la revoyant maintenant il se disait qu’il était un peu bête, elle l’intriguait toujours autant voir plus maintenant qu’il découvrait qu’elle jouait du violoncelle en plus du piano et qu’elle était très douée. Il était comme ensorcelé par cette musique et par la danse de la demoiselle qui se trouve avec Nico. Si bien qu’il ne vit pas le temps passer et parut se réveiller quand les jeunes femmes arrêtèrent leur spectacle. Il les regarda ranger leurs affaires, ne sachant pas trop s’il allait parler à Nico ou non. Quand il la vit partir dans une direction opposée de celle de la danseuse il se dit que c’était un signe et se rendit à la rencontre de la jeune femme. « T’as besoin d’aide pour porter quelque chose » lui demande-t-il en désignant la chaise qu’elle portait à la main et son violoncelle sur son dos.

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Tu repars, pensant déposer cette chaise peu confortable, puis rentrer chez toi, retrouver Némo et pourquoi pas ton colocataire. Un chieur, un vrai, mais vous ne pouvez vous passez l’un de l’autre, à la différence de Peter Pan et de son ombre. Tu remontes donc la place, chargée comme un bœuf, mais heureuse d’avoir pu profiter de cet instant. Ailleurs, tu te rends pas compte de l’homme qui vient vers toi. Et pourtant, vous vous êtes déjà rencontrés, avez échangé de nombreux messages. Pour que ça s’arrête-là, non fâchés. C’était le deal, « on voit et si ça ne match pas, on ne se quitte pas fâchés. » Les choses en sont restés-là, c’était marrant, mais pas assez pour qu’une différence d’âge ne puisse faire la différence. Les années n’ont jamais eu d’importance pour toi, mais s’il ne pouvait passer au-dessus de ce chiffre 6 alors tu n’allais pas le prendre par les couilles et l’obliger à te désirer. Le son de sa voix te sors de tes pensées. Un regard en sa direction, et tu lui tends la chaise avec un petit sourire. Surprise de le voir revenir. « Fais gaffe, c’est vraiment lourd. » Lui dis de manière sarcastique, une main tendue, prête à lui donner la chaise empruntée. Ce n’est pas ton genre de refuser une aide aussi généreuse. « Qu’est-ce que tu fais dans le coin ? » S’il vient à ta rencontre, c’est qu’il est prêt à te parler. Ça n’engage rien, une simple conversation. Et si c’est tout ce qu’il veut, alors tu seras cette voix agaçante qui va faire vibrer ses tympans pendant quelques minutes. Puis à nouveau vous vous séparerez, vous rencontrant certainement à nouveau par hasard des mois plus tard. New-York est une grande ville, assez importante pour ne pas avoir à croiser de nouveau un mec rencontré sur un site de rencontre. Inscrite depuis plusieurs mois sur tinder, tu sais comment ça fonctionne. Et fort heureusement pour toi, tu n’as à te coltiner tous ces lourds que tu as rencontré l’histoire d’une nuit. « Je pensais pas te revoir. Faut croire que la ville n’est pas assez grande pour ça. » Tu ne luis en veux pas. C’est une plaisanterie qu’il comprendra peut-être ou prendra trop au sérieux. Mais t’espères qu’il t’a compris. Cerné une grande partie de ta personnalité, détachée.

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Aaron s’était retrouvé par hasard dans ce parc au même moment que Nico mais une fois qu’il l’avait vue en train de jouer il n’avait pas réussi à poursuivre sa route comme si de rien était. Donc quand il l’avait vu partir seule dans une direction il avait saisi l’opportunité pour aller la voir. Comme elle était assez chargée il avait décidé de lui proposer son aide pour porter des choses, il trouvait que c’était une bonne entrée en matière. La manière dont elle lui tend la chaise le fait sourire, elle ne lui pose pas de question sur la raison qui l’a poussé à ne plus la recontacter et il est content que ça se passe comme ça. C’est une chose qu’il apprécie chez elle, elle ne semble pas prise de tête et prend les choses comme elles viennent. “Je pense que je vais réussir à porter une chaise” lui répondit-il en riant quand elle lui dit de faire attention parce que c’était lourd. Il prit alors la chaise qui n’était pas lourde du tout. Elle lança alors la conversation en lui posant une question, c’était facile de parler avec elle. “Je travaille pas loin et j’avais envie de prendre l’air” pour changer des ordinateurs sur lesquels il passait tout son temps que ce soit au travail ou chez lui. “Tu joues souvent dans les parcs comme ça ?” C’est quelque chose qu’il ne savait pas sur elle avant, comme le fait qu’elle jouait du violoncelle. En même temps ils ne s’étaient vu qu’une fois et ils avaient échangé seulement quelques sms avant donc ils ne pouvaient pas tout savoir l’un sur l’autre. En se baladant il ne pensait pas la croiser, qu’elles étaient les chances après tout. New York était une grande ville avec tellement d’habitants que tomber sur quelqu’un qu’on connaissait était improbable, mais voilà qu’ils étaient là tous les deux. Comme Nico l’avait si bien dit, la ville n’était peut-être pas assez grande finalement. “Il faut dire que New York est une toute petite ville.” lui fit-il remarquer pour plaisanter. “Mais je suis assez content de retomber sur toi” dit-il alors plus sérieusement, il avait envie de lui expliquer pourquoi il avait arrêté de lui parler depuis leur dernière rencontre.

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Da nature complètement taquine, tu ne peux t’empêcher de lui lâcher une petite vanne quand à la chaise qu’il s’empare pour te désencombrer les mains. Visiblement, il ne prend pas mal, et rit même à ce petit pic que tu lui as lancé. Tu savais qu’il n’était pas prise de tête. Tu t’en étais rendu compte lors de votre rencontre. L’unique, qui a eu lieu il y a déjà un moment. Et naturellement, alors que le contact avait été rompu, tu viens à lui parler. Tu te dis qu’il ne vient pas vers toi par hasard. Il aurait tout aussi bien pu tracer son chemin sans que tu ne le voies. Et quand bien même si tu l’avais remarqué, tu ne lui en aurais pas tenu rigueur. « Ah oui, t’es technicien opérateur, c’est ça ? » T’essayes de te rappeler ce qu’il t’avait dit lors de votre rencontre. T’avais été assez à l’écoute, et avais apprécié vos échanges. C’était la première fois que tu fréquentais un homme de son âge. Vous aviez six ans d’écart. Bien que tu te fiches de l’âge, les hommes plus âgés ne pensent pas pareil des femmes bien plus jeunes. Tout en remontant le chemin en direction du restaurant, vous continuez à parler. « Non, ça doit faire la deuxième fois. Je préfère jouer chez-moi. » Ce qui est loin de ravir ton père. Lui qui aurait voulu que tu deviennes une musicienne ou suive ses pas dans l’apprentissage. Malgré tout, il est heureux de ce talent que tu développes quotidiennement entre tes murs de la colocation. Ça agace parfois ton coloc comme tes voisins, toi qui peux jouer jusqu’au lever du soleil. Quand il fait une remarque narquoise au sujet de la grandeur de la ville, tu ne peux t’empêcher de rire. T’avais oublié son second degré. Puis, il dit être heureux de tomber sur toi. Tu ne sais pas trop quoi en penser, lui s’est fait très silencieux. Tu n’as pas non plus cherché à reprendre contact avec lui. Ce n’est pas ton genre de courir après les hommes. Et vous ne vous étiez pas passé une bague au doigt. « Ouais, moi aussi. » Dis-tu simplement en lui souriant. Mais ta nature curieuse revient rapidement au galop. « Mais je ne vais pas te mentir, je suis surprise de te revoir. Je pensais pas te revoir. » Tu parles calmement, lui montrant que tu ne lui en veux absolument pas.

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Aaron avait hésité à aller vers elle alors qu’ils avaient coupé les ponts après leur unique rencontre, mais il avait décidé de le faire et il ne le regrettait pas. A peine l’avait-il abordée qu’ils avaient pu recommencer à parler normalement et c’était ce qui était bien avec elle, elle n’était pas prise de tête. “Bonne mémoire” dit-il pour confirmer ce que venait de lui demander Nico, assez surpris qu’elle s’en rappelle, ça faisait longtemps qu’ils n’avaient pas parlé et il lui avait dit comme ça au détour d’une conversation. Il voulu alors savoir s’il lui arrivait souvent de jouer dans les parcs, il n’était pas contre l’idée de revenir la voir jouer un jour. Elle était très talentueuse il faut l’avouer mais apparemment ce petit spectacle improvisé était assez exceptionnel pour elle. “Donc si je veux encore t’entendre jouer il faut que j’aille chez toi ?” lui demanda-t-il alors avec un sourire en coin. S’il avait voulu couper les ponts avec elle avant à cause de leur différence d’âge, il se disait maintenant qu’il avait été un peu bête d’avoir arrêté de lui parler pour 6 ans d’écart alors qu’en plus ils ne cherchaient pas à s’engager l’un avec l’autre. Il décida donc de lui avouer qu’il était content d’être tombé sur elle et c’était son cas à elle aussi apparemment. Mais bien sur elle n’allait pas le laisser tranquille après ce silence radio. “Je sais, j’ai préféré prendre mes distances à cause de notre différence d’âge” il avait décidé d’être honnête avec elle parce qu’il ne voyait pas l’intérêt de lui mentir. “Mais en te voyant je me suis rendu compte à quel point c’était bête” il avait réalisé en la voyant jouer qu’il avait été bête. Elle était sans doute plus mature qu’un certain nombre de fille de son âge à lui et il faut avouer qu’elle l’intriguait. Il voulait apprendre à la connaître, en savoir plus sur elle. “J’y pense tu n’avais peut-être pas envie de me revoir toi non plus” elle ne lui avait pas envoyé de message non plus et c’était peut-être pour une raison après tout. Elle avait peut-être eu peur de la même chose que lui après tout, il n’en savait rien.

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Les gens sont souvent surpris pour tout ce que tu peux retenir. Avec tes allures de femme qui se fout de tout, on pense que tu n’écoutes rien, ne t’intéresse pas aux autres. C’est une fausse idée qui ne te dérange absolument pas. Ça évite les conversations parfois longues et inintéressantes. L’une de tes épaules se soulève quand Aaron te félicite pour ta bonne mémoire. En revanche, t’ignores en quoi cela consiste réellement. T’es intéressé par l’homme mais pas assez pour avoir envie de toute connaître de lui. Ça c’est ce qu’on fait uniquement si l’on désire s’engager pleinement dans une relation. Chose qui ne vous concerne absolument pas. Tout ce que vous voulez s’est passé du bon temps ensemble, rien de plus. « Hm c’est fort probable. » Rétorques-tu comme si tu n’avais pas compris son allusion, destinée à te revoir. C’est flatteur, alors comment refuser une proposition comme celle-ci.
Voilà un moment que vous ne vous êtes pas parlé. Tu n’as pas cherché à reprendre contact non plus, alors pourquoi lui en vouloir pour quelque chose dont tu es toi-même responsable. Ça serait assez culotté. Et sans que tu lui demandes quoi que ce soit, il vient te donner une explication. Ton âge. Tu n’es pas certaine de comprendre. « La différence d’âge ? » Tu fronces les sourcilles. « Tu sais que je ne joue plus à la poupée, hein ? » Et tu te mets à rire. Qu’est-ce que ça peut faire que vous aillez six ans d’écart ? Vous êtes tous les deux majeurs, vaccinés, enfin que tu penses. A l’inverse, cet écart d’âge ne t’a pas dérangé. Ce n’est pas comme si vous aviez quinze ans d’écart, et là encore, tu n’y verrais pas d’inconvénient. C’est juste de l’amusement. « Je fais plus mure quand je joue c’est ça ? » Dis-tu de manière amusée, alors que tu ne comprends pas sa logique des choses. Et comme tu t’y attendais, il te rétorque que tu ne lui avais pas renvoyé de message non plus. Là, il touche juste. « Hm non, j’avais juste du travail par-dessus la tête. Et le temps est passé, alors je suis passée à autre chose. » T’en sais rien. « On était peut-être juste destiné à se recroiser par hasard. » Lui lances-tu avec un clin d’œil.

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La discussion avait repris normalement entre eux et Aaron était contente que ce soit le cas, que la situation ne soit pas bizarre à cause du silence qui s’était installé entre eux après leur première rencontre. La revoir était une heureuse coïncidence et il avait ainsi pu découvrir une nouvelle chose sur elle, elle jouait merveilleusement bien du violoncelle. Il voulut savoir si elle jouait souvent mais apparemment ce n’était pas le cas à part chez elle, ça voulait dire qu’Aaron serait obligé d’aller chez elle pour la voir jouer. Le fait qu’elle ne refuse pas fit sourire Aaron. Bien vite Nico voulu connaître la raison de ce silence de la part d’Aaron et plutôt que de dire n’importe quoi et de se chercher des excuses il décida de lui dire la vérité. Il ne voyait pas l’intérêt de lui mentir, c’était un grand garçon après tout. La réaction de la jeune femme ne se fit pas attendre, il la vit d’abord froncer les sourcils puis finalement un rire franc franchit ses lèvres alors qu’elle lui dit qu’elle ne jouait plus à la poupée “Je suis rassuré, ce qui me faisait peur c’était justement ça” répondit-il alors en riant à son tour. Il savait que ce n'était pas le cas bien entendu et que 6 ans ce n’était pas si grand comme différence, il était déjà sorti avec des femmes qui n’étaient pas beaucoup plus vieilles que Nico mais bizarrement cette fois ce nombre d’années lui avait semblé trop grand. Bien sur elle ne manqua pas de se moquer de lui, parce que c’est la voir jouer qui l’avait fait changer d’avis. Mais en réalité il n’était pas sur que ce soit la musique mais plutôt le fait de la revoir tout court. “Non pas vraiment, je suis juste un indécis” comme disait le proverbe, il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis. Il reconnaissait sa part de responsabilité dans le silence entre eux mais il n’était pas le seul en cause et il ne manqua pas de le faire remarquer à Nico. Ce n’était pas une critique, il aurait été très mal placé pour le faire et puis ce n’était pas comme s’ils s’étaient engagés à se revoir ou se reparler. La seule chose qu’ils avaient convenus c’était de ne pas partir fâché et ça n’avait pas été le cas.”Tes cours sont terminés ?” lui demanda-t-il quand elle lui parla du travail qu’elle avait par dessus là tête. Si ça se trouve elle ne parlait pas de ce type de travail là mais ça lui avait fait penser à ça. Elle lui ensuite qu’ils étaient peut-être destinés à se revoir, et le clin d’oeil, qu’elle lui fit, eut le don de faire sourire Aaron “Destinés carrément, tu penses ?” dit-il en se moquant un peu de son choix de mot.

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« Ouais, c’est ça. Fous toi de moi. » Lui rétorques-tu quand il dit avoir eu peur que tu jouais encore à la poupée. Tu secoues la tête et lèves les yeux au ciel. Pour ça il aurait fallu que tu y joues. Ça n’a jamais vraiment été ton truc les Barbie, les poupons. T’as toujours préféré faire des dessins et créer des histoires à travers. C’était bien plus encombrant que les poupées. Les feuilles s’entassaient, et ça devenait impossible de les stocker, parce que bien évidemment, il ne fallait rien jeter. Chacun était très important, avoir quelque chose de particulier. Mais malgré les dires de ta mère, t’es persuadée qu’elle en jetait une dizaine par semaine. « Tu sais que tu ne joues pas ta vie, hein ? » Comme si voir une nana devait l’engager dans quoi que ce soit. En tout cas, tu ne vois pas les choses de cette manière. Tinder c’est justement le site où tu ne vas pas te prendre la tête. Bon il t’arrive de tomber sur des hommes un peu tordus, mais généralement tu arrives à t’en dépatouiller rapidement. Le reste du temps c’est typiquement des hommes qui, comme toi, ne recherchent rien de sérieux. Juste un plan d’un soir et basta. « Tu te prends trop la tête. Pense-moi avec. » Est-ce qu’il avait déjà remarqué que tu parlais sans aucun filtre ? Certainement que tes paroles vont lui rafraîchir la mémoire. Et peut-être même qu’il viendra à regretter d’être venu à ta rencontre une seconde fois. Il se souviendra finalement qu’en plus de ton âge, c’est ton franc parlé qui le titille. Tu ne changeras pas. Pas même pour les beaux yeux d’un homme. On t’accepte à cent-pour-cent ou on va voir ailleurs si tu y es. « Ouais ! Tu as devant-toi une architecte fraîchement diplômée. » Enfin, tu y es ! Tu vas pouvoir entrer dans le vrai monde. Celui du travail. Bien que ça fasse plusieurs années que tu bosses, histoire de pouvoir vivre une vie décente, et ne pas finir sdf. « Quoi ? T’as pas vu les petits astérisques dans mon profil ? Au deuxième rendez-vous, ce sont les fiançailles. » Tu prends un air complètement sérieux alors que tu t’arrêtes net dans ta course. T’aurais dû faire du théâtre, devenir une star de la dramaturgie. Au lieu de ça, t’es peintre ratée qui signe aux noms des plus grands sans que l’on devine quoi que ce soit. Sympa ! « Bon, j’avoue c’est un poil fort comme mot. » Tu reprends ta route, violoncelle sur le dos, et attends le restaurant. Tu prends des mains d’Aaron la chaise et vient la remettre à sa place, tout en remerciant les serveurs de leur gentillesse. Puis repars.

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Aaron avait expliqué à Nico qu’il avait arrêté de lui parler à cause de leur différence d’âge, ça lui paraissait bête maintenant mais sur le coup ça lui avait semblé insurmontable. Il émit l’idée que c’était parce qu’il pensait qu’elle jouait encore aux poupée, il se moquait d’elle bien sur et elle l’avait bien compris. Mais en même temps c’est elle qui avait cherché. Il ne put s’empêcher de rire face à la réaction de Nico. “Ouais je sais, c’est pour ça que je suis venu te voir” il avait juste mis du temps à s’en rendre compte, alors que c’était une des premières choses qu’ils s’étaient dites. Mais avec l’âge il commençait à se prendre trop la tête pour rien apparemment. Elle non plus ne l’avait pas recontacté mais apparemment c’était parce qu’elle était trop occupée à travailler, il lui demanda donc si son année était terminée. “Bravo. T’es prête à rentrer dans le monde du travail” enfin elle y était déjà un peu d’après ce qu’il avait compris, mais elle pourrait faire quelque chose qui lui plairait vraiment maintenant parce que les jobs étudiants il en avait eu et c’était plus pour se nourrir qu’autre chose.
Ils s’étaient retrouvés par hasard, Nico avait utilisé le mot destiné mais c’était un peu un grand mot pour Aaron. Comme il n’avait pas sa langue de sa poche il lui avait fait remarquer. “Heureusement que c’est pas un rendez-vous aujourd’hui alors” dit-il en passant sa main sur son front comme s’il était soulagé et avait pris au sérieux ce qu’elle venait de lui dire. S’il y avait eu des astérisques comme ça il n’aurait pas été la voir ce jour-là. Il était assez content quand elle reconnut que le mot qu’elle avait utilisé était un peu fort. Aaron était contente de lui, il avait réussi à lui faire reconnaître ça au moins. “AH tu vois” La chaise toujours sous le bras, Aaron suivait Nico parce qu’il n’avait aucune idée de ce qu’il devait en faire. En arrivant devant un restaurant elle lui prit des mains et la remis en place. “Tu te sers souvent comme ça dans les restaurants” lui demanda-t-il lorsqu’elle revint vers lui en haussant un sourcil.

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