- maybe i played my cards wrong.

« Je te préviens Blake Danvers, refais un coup comme ça et je te déshérite. » La porte est à peine ouverte que la tornade qu’est ma mère s’engouffre à l’intérieur et force Logan à se plaquer contre le mur pour la laisser passer. En lui demandant de venir m’aider je me doutais que j’aurais le droit à cet accueil, au point que sa menace me fait sourire plus qu’elle ne m’effraie – il y a longtemps qu’elle n’a plus d’impact sur moi. Assis sur le canapé du salon, je fais une tentative pour me lever mais sa main brandit vers moi me fait comprendre de ne pas bouger. C’est elle qui s’assoie à mes côtés et passe délicatement ses bras autour de moi. « Je déteste devoir esquiver les questions de Marianna, tu le sais. » Voilà qui me fait rire puis grimacer à cause de la douleur. Ça fait des années qu’elle ne juge plus mes actions irréfléchies. Elle sait comment je fonctionne et il y a longtemps qu’elle a baissé les bras quant au fait d’essayer de me calmer. Elle ne me demande pas non plus comment je me sens, c’est inutile. Je suis un livre ouvert pour ma mère. Elle se contente d’être là ce qui est déjà bien assez. « Je vous laisse et, par pitié, faites-lui entendre raison il refuse de se reposer. » Nos regard convergent directement vers Logan qui soupire en comprenant qu’il ne parviendra à rien, pas même avec mère. « Mon cher Logan, il y a longtemps que j’ai compris que tenter de forcer mon fils à faire quoi que ce soit est inutile. » Je penche la tête pour faire comprendre qu’elle a bien raison et souris largement à mon pote qui file et nous laisse tous les deux. « Je t’ai apporté ce que tu m’as demandé mais avant de m’occuper de préparer pendant que tu restes bien sagement sur ce canapé promets-moi que tu vas lui parler de ta décision. » Un grognement m’échappe et elle appuie son regard. « C’est l’une des raisons de ce repas mais j’ai pas besoin de toi pour me mettre la pression. » A vrai dire, cette fameuse décision ne m’angoisse pas tellement. C’est de revoir Dani et de tenter de me faire pardonner qui me fait peur. Je l’ai blessé en partant et même si je lui ai promis de toujours revenir, je l’ai fait au moment où elle avait le plus besoin de moi. Pour effacer ça, je vais devoir y aller. C’est là que ma mère entre en jeu. Puisque mes côtes sont encore fragiles et qu’il va me falloir encore trois semaines avant de pouvoir oublier ce qui me relis à mon passage à tabac, c’est elle qui m’aide. C’est donc elle qui est allée chercher les plats préférés de Dani chez le traiteur et elle qui va préparer la maison selon mes recommandations. Des bougies et des fleurs dans le salon mais aussi de l’entrée à celui-ci. C’est bien trop mais je m’en moque puisqu’à mes yeux ça ne serait jamais assez pour lui demander pardon. Ma mère reste jusqu’à avoir besoin d’elle pour me changer. J’ai beau cacher ma douleur, elle me connait, devine presque tout ce que je ressens et refuse de m’abandonner tant qu’elle n’y sera pas obligée. « Ça va bien se passer, Blake. Je parle de manière générale mais également pour ce soir, tu dois te détendre. » Ce qui est plus facile à dire qu’à faire mais je la remercie et la conduis jusqu’à la porte de la maison malgré son insistance pour que je reste assis. Si je suis blessé, je peux tout de même me déplacer. D’accord j’ai signé la décharge contre avis médical seulement j’ai connu pire. Enfin seul, je passe en revue ce qui se trouve dans la cuisine et attend d’être mis à chauffer puis je sors mon portable de ma poche et commencer à envoyer un message à la brune. Je commence par lui dire que je suis rentré et enchaîne directement sur le fait que j’ai besoin de la voir chez nous, qu’elle me laisse au moins une chance d’essayer de me rattraper. Désormais la balle est dans son camp et il ne me reste plus qu’à attendre et voir si elle acceptera de me rejoindre.

Le lit dans la chambre d'invités de Cassie est Wyatt est sans doute devenu mon endroit préféré au cours des derniers jours. Il est confortable, mais il est surtout dans une pièce fermée et sécuritaire. Je n'ai pas très souvent quitté cette chambre depuis l'agression sauf évidemment pour passer du temps avec Cassie, les enfants, Tessa, Rox et ma mère qui viennent aussi me voir. Je passe la plupart de mes journées à culpabiliser au sujet de l'agression, du bébé que j'ai perdu et surtout de Blake qui ne me répond plus depuis les derniers textos échangés. Je sais que tout est de ma faute, que c'est sans doute parce qu'il ne m'aime plus qu'il ne revient pas et ça me fait mal de savoir qu'il n'est pas prêt à se battre pour moi, pour notre amour. J'en ai marre de faire des efforts pour sourire et prétendre que je vais bien, marre d'avoir mal encore partout même si l'agression a eu lieu il y a un certain temps déjà. J'aimerais juste me réveiller et réaliser que tout ça n'est pas vrai, que je suis encore dans ma maison avec Blake et que je me réveille chaque jour dans ses bras, plus heureuse que jamais. Au lieu de ça, tous les matins j'ouvre les yeux pour découvrir qu'il n'y a personne à mes côtés et qu'il ne sera probablement plus jamais là. Dans ce lit depuis plusieurs heures déjà, mon téléphone à l'autre bout de la pièce et la couverture remontée au-dessus de ma tête, j'essaie d'être tranquille, de me calmer et de dormir un peu puisque je n'y arrive pas très souvent ces temps-ci, mais le son de plusieurs notifications m'empêche de le faire. Je me maudis presque de ne pas avoir fermé le son de mon téléphone et avant que ça ne recommence, me levant avec difficulté. En voyant le prénom de Blake sur mon écran, mon coeur arrête presque de battre. Il est rentré et il veut me voir à la maison et je ne sais pas quoi faire. Tentant d'éviter la question pour le faire surtout patienter puisqu'il le mérite, je réponds plusieurs minutes plus tard, acceptant sans savoir ce que je vais lui dire une fois face à lui. J'envoie un texto à ma mère pour qu'elle me dépose chez moi avant de retourner à Manhattan. Je n'ai pas envie de sortir seule, je n'ai pas non plus envie de conduire moi-même de toute façon et je ne veux pas déranger Wyatt qui est le seul à l'appartement pour le moment. Ma mère me confirme qu'elle arrive et pendant ce temps, j'essaie d'avoir l'air présentable pour sortir. Une fois à l'extérieur de ma chambre, je préviens Wyatt que je sors sans donner trop de détail et rejoins ma mère dans la voiture qui me pose une tonne de questions, auxquelles je ne réponds pas. Trop nerveuse à l'idée de le revoir. « Tu veux que je reste ici pour retourner chez Cassie au cas où? » Me questionne ma mère en arrivant devant la porte avec sa voiture. Je prends une grande respiration, l'embrasse et ouvre la porte. « Merci maman, mais si ça se passe mal, je vais me débrouiller promis.. » Je ne veux plus la déranger, elle en a suffisamment fait pour moi de toute façon. Je sors avec difficulté de la voiture puisque j'ai toujours mal un peu partout et sans trop savoir pourquoi, je cogne à la porte alors qu'il s'agît de ma maison. Pourquoi j'ai fait ça et pourquoi je suis aussi nerveuse putain? La porte s'ouvre, l'intérieur de la maison est sombre, mais tout ce que je regarde c'est lui, comme si j'ai l'impression d'être dans un rêve. Il est bien là devant moi. Bien habillé et tout beau comme à son habitude, je tente de rester concentrer sur tout ce qu'il m'a fait vivre au cours des dernières semaines parce que je dois aussi lui faire part de ce que je ressens, mais c'est difficile de le faire maintenant qu'il est là. « Hey.. Tu... voulais me voir? » C'est tout ce que j'arrive à dire en fait pour le moment et pourtant, il y a une tonne de choses qui se bousculent dans ma tête. Nerveuse, je le regarde de haut en bas. Il y a quelque chose qui ne va pas, il n'a pas l'air du tout au top de sa forme et forcément, ça m'inquiète.

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Ça va bien se passer, que ce soit ce que j’ai prévu pour ce soir ou l’avenir. En tout cas c’est ce dont ma mère semblait convaincue en partant d’ici. Moi, je ne sais pas trop. J’aimerais affirmer la même chose toutefois je sais aussi avoir fait trop de mal à mon entourage. Suis-je au moins pardonnable ? Mes actions ainsi que mes paroles ont blessé. Je n’ai pas la moindre idée de la marche à suivre pour me faire pardonner, probablement parce que jusqu’à maintenant je n’ai jamais eu à le faire ou je m’en moquais. S’il y a une chose que Dani a su me faire comprendre c’est que je ne suis pas obligé de constamment être seul. Ça ne rentre pas encore totalement dans ma tête, il m’aura fallu plusieurs jours couché dans un hôpital pour comprendre que je patauge dans la merde depuis un moment. Je serais toujours contre mêler mes proches à mes merdes mais tout faire seul ? Porter le poids du monde sur mes épaules ? Je peux peut-être penser à délester tout ça … Je vais commencer par la brune, tenter de retrouver ma petite amie si une chose pareille est encore possible. Qu’elle puisse refuser mon pardon, refuser de me reprendre, ça me rend nerveux. Ma main sur la poignée de la porte, j’inspire longuement et expire doucement avant de lui ouvrir. J’aperçois derrière elle la voiture de sa mère qui regarde vers nous probablement pour s’assurer que je ne vais pas encore faire souffrir celle qui est désormais sa fille unique. Malgré son air fatigué, elle est toujours aussi belle. A vrai dire, même malade et toute blanche Dani est magnifique à mes yeux. « Hey.. Tu... voulais me voir ? » Angoissé, ma langue passe sur mes lèvres pour les humidifier et tenter de me calmer. Je la vois qui me détaille et si je la connais par cœur, il en va de même pour elle. Elle doit avoir remarqué ma difficulté à me tenir droit sans savoir que mes côtes me font un mal de chien. « Je … oui. » Bafouillé-je en me décalant pour qu’elle puisse entre chez nous. « Entre, ne reste pas dehors. » J’attends qu’elle fasse pour refermer la porte elle et tourner le verrou, n’importe quoi pour m’assurer qu’elle se sente en sécurité, qu’elle n’aura pas à craindre une intrusion. La rejoignant, j’hésite à poser une main dans son dos mais estime qu’il est probablement trop tôt alors je me contente d’être à côté d’elle et de la guider vers le salon. La lumière a été tamisée de sorte à mettre les bougies en valeur un peu partout dans la pièce mais je me demande si je n’en ai pas fait un peu trop. « Je suis désolé. » Débuté-je en tentant de rester debout aussi longtemps que possible. « Désolé d’en avoir sans doute trop fait ce soir mais j’ignore comment m’excuser ou te demander pardon. Dani, je … j’ai merdé, je le sais. Je voulais seulement réparer mon erreur, lui faire payer ce qu’il t’a fait au centuple. Je ne supporte pas l’idée qu’on ait pu te faire du mal, qu’il ait pu t’atteindre aussi facilement. Ça m’a rendu fou de rage, j’ai pété les plombs mais j’ai merdé. Si je le pouvais, je reviendrais en arrière, je ne te laisserais pas toute seule, je … Je te demande pardon, Dani. » Je grimace un peu, debout depuis trop longtemps mais je tiens encore le coup. « Je ne peux pas y arriver sans toi, je ne peux pas encore te perdre. »

Une tonne de scénarios dans ma tête, j’imagine évidemment le pire ; qu’il s’est rendu compte pendant qu’il était loin de moi qu’il ne voulait plus m’avoir dans sa vie ou bien qu’il veuille m’éloigner de lui encore une fois pour me protéger. Dans tous les cas, je refuse qu’il le fasse, mais je ne sais même pas si je vais avoir la force ou l’énergie de le confronter, de l’empêcher de me sortir encore une fois de sa vie. Devant la maison, je souffle un bon coup lorsqu’il ouvre la porte. « Je … oui. Entre, ne reste pas dehors. », « Qu’est-ce qui t’es arrivé? » Que je demande sachant très bien qu’il va savoir exactement de quoi je parle. C’est l’avantage de se connaître depuis si longtemps. Je reste plutôt froide avec lui-même si ce n’est pas dans mes habitudes de l’être, jamais même. Sauf que là, j’ai vraiment souffert et il doit le savoir. Le voir me rend la tâche encore plus difficile, encore plus lorsque j’entre dans la maison et qu’une tonne de bougies et de fleurs se retrouvent au sol de l’entrée à je-ne-sais-où et même si je suis attendrie par ce geste et que mes yeux me trahissent en ce moment, je sais aussi qu’il est impossible pour moi de lui pardonner sans lui avoir dit tout ce que j’ai sur le cœur. J’entends Blake verrouiller la porte et ça me rassure même si je me sens en sécurité déjà par le simple fait d’être dans une pièce avec lui. À mes côtés, je marche avec lui vers le salon, regardant autour de moi tous les efforts qu’il a mis pour me recevoir ce soir. J’apprécie vraiment même si je sais aussi qu’il a tout fait cela dans le seul but de se faire pardonner. Maintenant devant moi, mes yeux arrivent à regarder les siens et j’ai l’impression d’arriver à respirer à nouveau. Rien que de le voir devant moi me rassure et me fait du bien même si je sais que clairement, il n’est pas dans un si bon état. « Je suis désolé. Désolé d’en avoir sans doute trop fait ce soir mais j’ignore comment m’excuser ou te demander pardon. Dani, je … j’ai merdé, je le sais. Je voulais seulement réparer mon erreur, lui faire payer ce qu’il t’a fait au centuple. Je ne supporte pas l’idée qu’on ait pu te faire du mal, qu’il ait pu t’atteindre aussi facilement. Ça m’a rendu fou de rage, j’ai pété les plombs mais j’ai merdé. Si je le pouvais, je reviendrais en arrière, je ne te laisserais pas toute seule, je … Je te demande pardon, Dani. Je ne peux pas y arriver sans toi, je ne peux pas encore te perdre.  » Cette dernière phrase a le don de m’achever complètement. Ça me crève le cœur de le voir dans un état aussi misérable, mais je suis certaine qu’il va comprendre aussi que même si je tiens à lui, il y a bien des choses que je dois lui dire. D’en avoir trop fait, peut-être pas. Si je n’étais pas dans cet état, je serais probablement encore plus amoureuse de lui en ce moment et même si une partie de moi n’a pas envie de le pardonner, l’autre me cri que je ne peux pas non plus passer ma vie sans lui. « Sauf que.. tu m’as laissé toute seule pendant l’une des épreuves les plus difficiles de ma vie et pour quelle raison? Avoir ta vengeance sur ce pauvre con? Oui t’as vraiment merdé Blake, j’avais besoin de toi, mais t’as encore disparu sans donner de nouvelles à personne, sans même me contacter moi, que tu dis aimer… t’as toujours voulu me protéger et je sais que c’est ce que tu voulais faire en allant là-bas, mais je ne me suis jamais sentie aussi seule de toute ma vie… et pour la protection on s’en passera… j’ai passé plus de temps avec ton pote Logan qu’avec toi tu t’en rends compte de ça? » Je reprends mon souffle, ne quittant pas ses yeux du regard. Les miens se remplissent d’eau alors que je m’étais promis de rester forte. J’aimerais tant pouvoir lui pardonner en claquant des doigts, mais il doit comprendre. « Tu sais qu’ils ont dû m’enlever le fœtus et que t’étais pas là pour me tenir la main, pour me consoler? Putain je croyais que j’étais importante pour toi Blake… que tu m’aimais. Ça fait deux semaines que je ne dors plus, que je ne mange plus, que je pleure à tous les soirs et toi tu risquais ta vie alors que t’aurais dû être avec moi! » Dis-je en tapant ma main sur son torse sans trop me rendre compte de mon geste.  

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Rester debout avec mes côtes meurtries n’est pas l’idée du siècle mais je ne peux pas concevoir l’idée d’avoir cette discussion en étant bien sagement assis alors qu’elle reste debout. Peut-être aurais-je dû penser à lui proposer de s’asseoir ? Avec l’angoisse je n’ai même pas pensé à cette éventualité. Une preuve de plus de mon incompétence et que je fais réellement tout de travers. Il est trop tard cela dit. Lancé dans le début de mon discours, sans parvenir à donner une réelle cohérence aux phrases que j’enchaîne, je tente néanmoins de lui dire à quel point je suis désolé, à quel point je m’en veux. Je lui demande de me pardonner tout en sachant que si elle n’est pas encore prête pour ça je pourrais l’accepter. J’attendrais le temps qu’il faudra s’il n’y a ne serait-ce qu’un petit espoir. Avant toute chose elle doit savoir que lui faire du mal m’a brisé autant que de l’abandonner. Je n’ai pas d’excuse, je le sais, néanmoins je l’ai fait pour elle, pour nous. Je l’ai fait parce que je n’étais pas capable d’accepter qu’on ait pu lui faire du mal, qu’on ait pu la toucher et, oui, je ne pouvais pas non plus accepter que ça soit par ma faute. Je n’ai pas su la protéger et en partant régler son compte à Donovan – en essayant au moins – je voulais réparer cette erreur. Ce n’était pas la marche à suivre, je le sais maintenant, mais sur le coup je pensais avoir juste. En silence, j’encaisse ses reproches sans broncher. Je mérite ses attaques. Je mérite d’entendre combien je l’ai fait souffrir, à quel point j’ai été lâche de partir alors qu’elle avait besoin de moi. J’encaisse comme je le peux le fait de l’avoir abandonné au cours d’une épreuve où j’aurais dû la soutenir, la serrer dans mes bras pour lui faire comprendre que jamais je l’abandonnerais. Evidemment, j’ai fait tout le contraire et tout ça … Dani a dû le vivre seule. Je voudrais baisser les yeux, honteux que je suis, mais ils sont absorbés par le regard larmoyant de la brune. Je voudrais faire un pas vers elle, celui qui me permettra de la prendre dans mes bras. Je ne le fais pas. Ce n’est pas le moment et elle doit vider ce qu’elle a sur le cœur avant que je n’ose faire quoi que ce soit. « Mais tu l’es importante. » Assuré-je. Qu’elle en doute me fait du mal mais j’imagine que de l’avoir laissé comme ça pendant des jours l’explique. « J’étais sans doute en pleine rage, c’est même plus que certain. Et si j’ai un peu conscience de ce que je fais ce n’est pas encore ça. L’idée qu’il est fait en sorte qu’on te fasse du mal, qu’il ait osé te toucher même à travers quelqu’un d’autre, ça m’a rendu fou, Dani. C’est justement parce que tu es importante, que je t’aime, que ça m’a mis dans un état pareil. Je rêvais de l’envoyer dans l’autre monde de mes mains, de le faire souffrir autant qu’il t’a fait souffrir. Je le souhaite encore et je me sentirais bien que lorsque je saurais qu’il ne pourra plus jamais d’atteindre. » Ce qui n’est pas près d’arriver mais je veillerai personnellement à sa sécurité si elle veut de nouveau de moi. Un garde du corps pour veiller à ce qu’elle aille bien lorsque je ne serais pas prêt d’elle, n’importe quoi pour qu’elle n’ait plus à vivre ce qu’elle a vécu. « Mais t’as raison, j’aurais dû être avec toi mais j’ai été lâche. Tu me connais assez pour savoir que je ne me le pardonnerai sans doute jamais mais si je peux avoir au moins ton pardon … c’est tout ce que je te demande, Dani. Tu peux me rejeter, je le comprendrais et je le mérite mais pardonne-moi ou dis-moi au moins que tu vas essayer. »

Le connaissant par coeur, je sais qu'il me cache quelque chose. Quelque part, une partie de moi sait qu'il n'a pas pu contrôler cette rage qui était présente à l'intérieur de lui, qu'il a agît sur un coup de tête et que tout ce qu'il souhaitait c'était de me protéger, de me venger de sa façon et il n'a pas pensé du tout aux conséquences que ces actes pourraient avoir sur moi surtout. Blake je l'aime de tout mon coeur et je ne vais jamais cessé de le faire, mais dans un couple, c'est important de se soutenir et de se dire la vérité alors je dois lui dire ce que je ressens, je dois me vider le coeur avant de pouvoir lui pardonner quoique ce soit. « Mais tu l’es importante. J’étais sans doute en pleine rage, c’est même plus que certain. Et si j’ai un peu conscience de ce que je fais ce n’est pas encore ça. L’idée qu’il est fait en sorte qu’on te fasse du mal, qu’il ait osé te toucher même à travers quelqu’un d’autre, ça m’a rendu fou, Dani. C’est justement parce que tu es importante, que je t’aime, que ça m’a mis dans un état pareil. Je rêvais de l’envoyer dans l’autre monde de mes mains, de le faire souffrir autant qu’il t’a fait souffrir. Je le souhaite encore et je me sentirais bien que lorsque je saurais qu’il ne pourra plus jamais d’atteindre. » Les larmes toujours bien présentes dans mes yeux, je refuse de les laisser couleur sur mes joues même si je sais très bien qu'elles ne vont pas tarder à arriver. Oui ça me touche qu'il me dit tout cela, ça me rassure surtout de savoir qu'il m'aime encore et que je suis importante pour lui, mais j'ai tellement eu besoin de lui alors qu'il n'était pas là que j'ai presque du mal à le croire lorsqu'il me dit ça. « J'ai... j'ai eu l'impression de ne pas être suffisante pour toi... de t'avoir déçu... » Je souffle un bon coup et ravale mes larmes parce qu'il me reste des choses à lui dire et ce n'est certainement pas avec la voix tremblante que je vais le faire. « Je sais que tu ne peux pas contrôler cette rage à l'intérieur de toi, mais je sais aussi que t'avais au moins un peu conscience de tes gestes Blake... On s'est parlés la journée que tu es arrivé à Seattle, j'ai voulu te convaincre de revenir, mais t'es quand même resté là. T'as choisi de prendre le risque de mettre fin à ce que NOUS sommes, même de peut-être laisser encore la prison nous séparer ou encore pire. T'as une idée au moins de ce que j'aurais ressenti si j'avais appris ta mort? J'ai perdu un bébé que je ne pensais même pas vouloir... Je devais rentrer à la maison pour t'annoncer ça, t'annoncer que j'étais enceinte et au lieu de ça... je l'ai perdu et.. » Je souffle un bon coup, incapable de continuer cette phrase. Bordel pourquoi ça me fait autant de mal de penser à ça? J'ai constamment l'impression de revivre mon agression, de revivre mon réveil et mon mal de ventre constant n'aide pas à oublier. Et en repensant à la souffrance et au vide que j'ai ressenti, je fronce un peu plus les sourcils et le regarde, tapant une nouvelle fois sur son torse comme pour tenter de me défouler même si je n'ai aucunement conscience de ce que je fais. « J'aurais pu te perdre merde Ça fait deux semaines que j'arrive plus à respirer correctement parce que t'es plus là, parce que j'ai peur qu'il te soit arrivé quoique ce soit. Je peux pas songer une seule seconde à ce que serais ma vie sans toi, je ne me reconnais même plus en ce moment... Tu m'as promis que tu reviendrais toujours si tu dois partir un jour, mais ce que j'aurais aimé c'est de savoir que tu ne me quitteras plus jamais, surtout pas dans ce genre de moments parce que tu sais que moi, je vais toujours m'accrocher à toi peu importe la situation, peu importe ce que tu fais, peu importe si t'es triste, coupable ou pas, en colère, je vais TOUJOURS être là. » Je n'ai jamais porté de jugement sur son passé, je l'ai toujours pardonné, je lui ai toujours donné une chance de se rattraper et ça il le sait très bien. J'ai besoin que ce soit réciproque, besoin qu'il soit toujours là pour moi lui aussi. « Mais t’as raison, j’aurais dû être avec toi mais j’ai été lâche. Tu me connais assez pour savoir que je ne me le pardonnerai sans doute jamais mais si je peux avoir au moins ton pardon … c’est tout ce que je te demande, Dani. Tu peux me rejeter, je le comprendrais et je le mérite mais pardonne-moi ou dis-moi au moins que tu vas essayer. » Tout tourne tellement vite dans ma tête. Je l'écoute attentivement et je n'arrive même pas à tout assimiler. Tout ce que je retiens c'est qu'il veut que je lui pardonne et que lui, il n'arrivera jamais à le faire. « Je t'aime tellement que ça me fait mal à l'intérieur Blake... Tu fais partie de moi et ce sentiment de vide dans mon coeur, je ne veux plus jamais le ressentir tu comprends ça?? » Dis-je en reprenant ma respiration. Consciente que je n'ai toujours pas accepté son pardon.

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« J'ai... j'ai eu l'impression de ne pas être suffisante pour toi... de t'avoir déçu... » Avec de telles paroles je réalise à quel point je lui ai fait du mal. Une part de moi le savait déjà, toutefois l’entendre me dire tout ça, me balancer mes quatre vérités au visage, ça me fait prendre conscience que j’aurais pu tout perdre. Ma vie a souvent moins compté que celle de mes proches et malgré mes efforts, j’aurais sans arrêt tendance à les faire passer en priorité mais là … J’ai été égoïste avec elle. Certes je pensais à la venger, à lui apporter la paix en quelque sorte, toutefois c’était auprès d’elle que j’aurais dû rester et laisser ma rage de côté. Le faire n’a jamais été simple. Trop impulsif pour mon propre bien, ce sont mes émotions qui m’ont guidé le plus souvent et c’est exactement ce qui s’est passé cette fois encore à la différence que ma colère n’a pas eu raison de moi et ne m’a pas amené à commettre quelque chose d’irréparable. A moins que si … Je voudrais tant lui dire qu’elle ne m’a jamais déçu et qu’elle ne le pourra pas, lui assurer qu’elle n’est pas insuffisante. Pour le moment je doute que ce soit une bonne idée. Je connais assez Dani pour savoir qu’elle n’a pas fini de me dire ce qu’elle a sur le cœur. « Je sais que tu ne peux pas contrôler cette rage à l'intérieur de toi, mais je sais aussi que t'avais au moins un peu conscience de tes gestes Blake... (…) Je devais rentrer à la maison pour t'annoncer ça, t'annoncer que j'étais enceinte et au lieu de ça... je l'ai perdu et.. » Egoïste, exactement ce que je pensais. Ça me rend malade d’admettre que pas une seule minute je n’ai pensé à tout ça. Je voulais seulement aller au bout, lui refaire le portrait pour l’avoir touché et ensuite laisser les autorités gérer les choses ou alors l’envoyer six pieds sous terre. Je ne pensais pas à ce que je risquais et à ce que mes actes auraient comme conséquences sur mes proches. « J'aurais pu te perdre merde. (…) je vais toujours m'accrocher à toi peu importe la situation, peu importe ce que tu fais, peu importe si t'es triste, coupable ou pas, en colère, je vais TOUJOURS être là. » Que suis-je supposé répondre à tout ça ? Je suis un pauvre con égoïste, maintenant que c’est prouvé je reste comme un con à la regarder qui m’engueule et meurt d’envie de pleurer. Ses yeux brillent de plus en plus bien qu’elle ne pleure toujours pas. Elle est forte, Dani, elle l’a toujours été. Elle l’est plus que moi et ne semble pas s’en rendre compte. N’est-ce pas moi qui suis en train de la supplier de me pardonner ? « Je t'aime tellement que ça me fait mal à l'intérieur Blake... Tu fais partie de moi et ce sentiment de vide dans mon cœur, je ne veux plus jamais le ressentir tu comprends ça ?? » Cette fois j’ose. Je fais un pas vers elle, tends ma main et la pose sur sa joue. Je ne pleure jamais. Très sincèrement je ne me souviens pas de la dernière fois où j’ai versé ne serait-ce qu’une petite larme. Là j’en ai envie et lutte contre. « Je sais, Dani. Et je ne saurais jamais assez me faire pardonner. » Lèvres pincées, je tente de ne pas penser à la douleur qui s’est réveillée en levant mon bras. « Je ne serais jamais parfait mais je peux faire des efforts. Je peux te promettre de ne plus partir et que tu n’ais plus d’inquiéter qu’il m’arrive quelque chose. » Ma main quitte son visage et je retourne m’appuyer contre la table, un bras contre mes côtes dans l’espoir de diminuer un peu le mal. « Je me suis retiré de la prochaine saison de boxe. En fait, je me suis retiré de toutes les saisons à venir. J’arrête, Dani, c’est fini. » Parce que ces quelques jours alité dans mon lit d’hôpital m’ont fait réaliser qu’un couple signifie faire des compromis et si je dois laisser tomber mes combats pour m’assurer son bonheur, je le ferais sans le moindre regret.

Le départ de Blake à Seattle m'a fait réaliser que j'étais peut-être plus dépendante que je le pensais alors que je ne l'ai jamais été avec personne dans ma vie sauf lui. Pendant des jours, je regardais l'écran de mon téléphone pour recevoir des nouvelles de lui, mais rien et ça m'a anéantie, ça m'a brisé le coeur. De voir surtout que personne d'autre autour de moi en avait, de voir que Blake était en train de tout perdre en commettant ce geste, ça m'a aussi brisé le coeur pour lui. Oui j'ai besoin de Blake dans ma vie plus que n'importe quoi d'autre et ça, je sais que ça a toujours été le cas avec lui. Je l'ai réalisé à notre première rupture et par après parce que je ne suis jamais retombée amoureuse suite à ça, mais à l'hôpital, perdu dans mes pensées, j'ai compris que sans lui ma vie n'avait aucun sens, que tous ces mois à retomber un peu plus amoureuse de lui à tous les jours m'avait mené à cette dépendance de l'avoir constamment avec moi. Et même si je suis en colère contre lui en ce moment, même si j'ai besoin de lui dire tout ce mal que je ressens à l'intérieur de moi, l'avoir devant moi refais battre mon coeur normalement. Après mon monologue interminable, je termine en lui disant que je ne veux plus jamais ressentir ce manque de lui. Ma voix se casse et bien que je tente de retenir mes larmes depuis tout à l'heure, une petite coule sur mon visage. Je mords l'intérieur de ma joue retenant la crise de larmes parce que je sais que si je commence, je ne vais pas m'arrêter. Ses yeux vitreux regardent les yeux, sa main se pose sur mon visage et je vois la douleur dans ses yeux en levant son bras ce qui est suffisant pour m'inquiéter encore plus. « Je sais, Dani. Et je ne saurais jamais assez me faire pardonner. » Et le connaissant, je sais qu'il n'arrivera pas à se pardonner lui-même non plus. Tout ce qu'il a fait me touche sincèrement, mais j'ai tellement été obsédée par l'idée de tout lui déballer avant de me décourager de le faire que je n'ai pas pris le temps de tout regarder ce qu'il y avait autour de nous. « Je ne serais jamais parfait mais je peux faire des efforts. Je peux te promettre de ne plus partir et que tu n’ais plus d’inquiéter qu’il m’arrive quelque chose. » Ne quittant pas son regard et alors que j'avance d'un pas pour me rapprocher de lui, il s'éloigne pour aller s'appuyer sur la table. Sourcils froncés, je viens le rejoindre, une nouvelle larme coule sur ma joue. Je déteste le voir souffrir, encore plus si je sais que c'est à cause de moi qu'il est dans cet état.  « Promets-le moi alors. J'ai besoin de savoir que plus jamais tu ne vas être dans cet état parce que tu as voulu me venger... Je ne sais pas ce qui t'es arrivé là-bas Blake, mais je ne peux pas supporter de te voir dans un tel état... Je ne peux plus me faire abandonner par toi comme ça, je ne veux plus vivre ça. » Je souffle un instant en m'approchant de lui, lui prenant le bras doucement pour tenter de l'attirer vers le canapé. Il a besoin de s'asseoir et même si je sais qu'il refusera, je dois au moins tenter qu'il m'écoute. « Je me suis retiré de la prochaine saison de boxe. En fait, je me suis retiré de toutes les saisons à venir. J’arrête, Dani, c’est fini. » Choquée par ce qu'il me dit, j'arrête tout ce que je tente de faire et le regarde simplement, sans trop comprendre. Je ne sais pas comment je dois réagir à cette nouvelle. Une part de moi voit qu'il est prêt à tout pour me faire comprendre que je suis importante pour lui, mais l'autre a peur qu'il regrette son geste. « Blake je... je peux pas te laisser faire ça... La boxe c'est ta vie, c'est ce que tu aimes faire. Je peux pas te laisser tout détruire ce que tu as passé des années à bâtir, c'est impossible... et si jamais tu regrettes ton choix? si jamais tu te rends compte que je ne valait pas la peine que tu abandonnes tout ça? Je ne peux pas être responsable de celle qui détruit tes rêves... » Je souffle un long moment. Si la première fois, il a choisi la boxe au lieu de moi c'est qu'il y avait forcément une raison. Je ne peux pas le perdre à nouveau, je ne veux pas, mais je ne peux pas non plus être responsable de son malheur, je vais m'en vouloir toute ma vie si tel est le cas.

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Je déteste le fait d’être la raison de son malheur, de sa douleur et de ses larmes. Je n’ai jamais cherché qu’à la protéger, qu’à veiller sur elle mais je dois reconnaître l’avoir très mal fait. Surtout dernièrement. Je compte me rattraper si elle le permet. Je ne sais toujours pas de quelle manière mais je vais trouver, je veux y croire pour elle et pour nous. Parce que ce "nous" que nous représentons je ne suis pas prêt à le laisser tomber même si mes dernières actions ont laissé supposer l’inverse. Cependant, je lui ai juré toujours revenir et c’est exactement ce que j’ai fait même si j’ai énormément de choses pour lesquelles je dois lui demander pardon. Je vois bien qu’elle lutte pour ne pas pleurer, qu’elle tente rester aussi fière que possible mais je ne le lui demande pas. Si elle a besoin de craquer il faut qu’elle le fasse, je serais lui dernier à la juger. A vrai dire j’aimerais mieux qu’elle le fasse, garder tout en elle est une mauvaise chose. Sa joue caressée de mon pouce, je chasse l’unique larme qu’elle s’autorise à verser. J’espère pouvoir tenir mes promesses, je le ferais autant que possible même si je me dois de reculer pour chasser cette saleté de douleur qui me vrille les côtes. Dani me suit même si je ne vais pas trop loin, repousse le besoin de m’asseoir même si ce serait plus judicieux. « Promets-le moi alors. J'ai besoin de savoir que plus jamais tu ne vas être dans cet état parce que tu as voulu me venger... Je ne sais pas ce qui t'es arrivé là-bas Blake, mais je ne peux pas supporter de te voir dans un tel état... Je ne peux plus me faire abandonner par toi comme ça, je ne veux plus vivre ça. » Elle tire sur mon bras ce qui lui vaut une grimace mais je la remercie en silence de me traîner vers le canapé. A peine installé sur celui-ci, je me laisse tomber contre le dossier et sens ma douleur diminuer. « Des côtes cassées. » Je commence en tournant la tête vers elle. « Si je dois me faire pardonner il faut que je sois franc, non ? Je me suis fait casser la gueule mais je te promets, je te jure, je ne partirai plus dans une vendetta, je ne t’abandonnerai plus jamais. » Ça sera sans doute difficile si une autre personne lui fait du mal mais je ferais de mon mieux pour tenir ma promesse et ne plus risquer de la perdre. Je ne le veux tellement pas que j’ai pris une décision radicale il y a quelques jours et pour être certain de ne pas être totalement fou, la seule personne à qui j’en ai parlé jusque-là est ma mère. « Blake je... je peux pas te laisser faire ça... La boxe c'est ta vie, c'est ce que tu aimes faire. Je peux pas te laisser tout détruire ce que tu as passé des années à bâtir, c'est impossible... », « Dani … » Je tente de l’interrompre mais c’est peine perdue. « Et si jamais tu regrettes ton choix ? Si jamais tu te rends compte que je ne valais pas la peine que tu abandonnes tout ça ? Je ne peux pas être responsable de celle qui détruit tes rêves... » Pour l’interrompre je me redresse, pose une main sur sa joue et la fais taire en l’embrassant. Un court baiser mais suffisant pour qu’elle arrête d’enchaîner mot sur mot sans me laisser une chance d’en placer une. « Tu vaudras toujours plus que n’importe quoi et certainement plus que la boxe. Tu n’es pas responsable, c’est mon choix et il est réfléchi. Bébé, je ne peux pas courir le risque de te perdre et si je continu la boxe, ça pourrait se reproduire. J’aurais toujours mon poste à la salle comme prof et je vais assister ma mère avec son association. » Mon front se pose contre le sien et ma main reste sur sa joue. « Je ne le fais pas uniquement pour toi, je le fais pour nous et tu n’arriveras pas à me faire changer d’avis. »

J'ai toujours été forte, j'ai toujours tenté de cacher mes émotions pour ne pas inquiéter mes proches et au cours des dernières semaines, je me suis complètement laissé aller, ne pouvant plus garder tout cela pour moi. Le médecin m'a dit que mes émotions allaient être plus fragiles pendant quelques jours à cause des hormones même si le bébé n'est plus là et je peux constater que c'est vrai, qu'il avait bien raison, mais c'est aussi parce que je m'autorise à laisser sortir toutes ses émotions et que pendant que j'étais seule, je ne pouvais pas m'empêcher de pleurer, de penser à tout ce que je croyais avoir perdu alors qu'au fond, tout ce que Blake voulait c'était d'avoir sa vengeance sur Donovan qui est responsable de mon agression même si ce n'est pas lui qui l'a commise. Je peux comprendre la colère qui a ressenti, je sais qu'il fera toujours tout pour me défendre comme je ferais toujours tout pour le défendre lui, mais de savoir qu'il était loin de moi alors que j'avais besoin de son réconfort, c'est ça qui m'a blessée parce qu'il sait très bien que moi, je vais toujours être présente pour lui comme je l'ai toujours été au cours des années. Peu importe sa décision, peu importe ce qu'il a fait, j'étais là. J'ai été le visiter en prison alors que je pensais qu'il avait tuer quelqu'un à l'époque et ça ne me dérangeais pas parce que j'étais encore folle amoureuse de lui même s'il m'avait laissé tomber à l'époque. Il pourrait faire n'importe quoi et je serais encore et toujours amoureuse de lui. Je sais que c'est complètement fou, mais c'est le cas et c'est ça l'amour. Blake je l'ai pardonné pour tout ce qu'il a fait. Même le jour où j'ai appris qu'il avait pris le blâme pour son frère, je me suis énervé en premier parce que je ne pouvais pas croire qu'il avait tout brisé pour son frère qui n'a eu aucune reconnaissance envers lui, mais je l'ai pardonné tout comme je lui ai donné une seconde chance pour ce nous qu'il avait brisé à cause de la boxe et une autre chance après sa crise. J'ai été patiente avec lui et je vais toujours l'être, mais j'ai besoin de l'entendre me promettre des choses et surtout de tenir ses promesses. Arrivant finalement à l'emmener au canapé, je reste à une certaine distance de lui, ne voulant pas lui faire plus de mal qu'il en a déjà. « Des côtes cassées. Si je dois me faire pardonner il faut que je sois franc, non ? Je me suis fait casser la gueule mais je te promets, je te jure, je ne partirai plus dans une vendetta, je ne t’abandonnerai plus jamais. », « Merci.. tu peux pas savoir comment j'avais besoin d'entendre cela.. » Sa franchise me fait du bien même si je déteste savoir qu'il a mal et que je n'étais même pas présente pour l'aider, mais c'est surtout sa promesse que je retiens et qui me fait craquer complètement cette fois, comme si j'avais besoin de laisser sortir les larmes que je retiens depuis que j'ai mis le pas dans cette maison. « Mais.. tu as été à l'hôpital? Rassure-moi et dis-moi que tu a vu un médecin... » Parce que le connaissant, il aurait pu très bien faire le fier et ne pas y aller et je dois savoir que quelqu'un s'est occupé de lui puisque je n'ai pas pu le faire. Et même si ses mots me font du bien, je refuse tout de même d'être la personne qui l'empêche de faire ce qu'il aime le plus au monde. Tentant de m'interrompre dans mon discours une première fois, il arrive à le faire finalement en posant ses lèvres sur les miennes délicatement. Un court baiser qui suffit pourtant à m'appaiser. Ses lèvres me manquaient tellement. Tout me manquait de lui. « Tu vaudras toujours plus que n’importe quoi et certainement plus que la boxe. Tu n’es pas responsable, c’est mon choix et il est réfléchi. Bébé, je ne peux pas courir le risque de te perdre et si je continu la boxe, ça pourrait se reproduire. J’aurais toujours mon poste à la salle comme prof et je vais assister ma mère avec son association. », « Je.. je peux pas.. » Et cette fois-ci c'est moi qui tente de l'interrompre, mais qui n'y arrive pas. Je sais que je ne vais pas gagner sur ça. Il semble déjà tellement déterminé et convaincu que c'est la bonne décision à prendre. « Je ne le fais pas uniquement pour toi, je le fais pour nous et tu n’arriveras pas à me faire changer d’avis. » Touchée par ce qu'il dit, je laisse mes larmes continuer de couler, mais cette fois-ci, c'est parce que je réalise qu'il est vraiment déterminé à me garder, qu'il m'aime et qu'il est prêt à tout pour que ce nous fonctionne encore longtemps. « Je suis désolé d'avoir pensé une seule seconde que tu ne m'aimais plus.. » Dis-je mon front collé contre le sien, ma respiration se mêlant doucement à la sienne. « J'ai besoin de toi plus que n'importe qui dans ce monde Blake.. et tu sais que je vais toujours supporter tes décisions, mais... tu es vraiment certain que c'est ce que tu veux? »

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