- maybe i played my cards wrong.

« Merci... tu peux pas savoir comment j'avais besoin d'entendre cela... » Je suis tenté de sourire, je n’en fais rien. La franchise devrait être naturelle et elle l’est même si mon premier réflexe a été de lui cacher mes blessures. Je connais la facilité avec laquelle Dani s’inquiète pour les gens qu’elle aime, plus particulièrement pour moi. Si j’avais commencé cette conversation en lui annonçant avoir fini avec quelques côtes cassées, jamais je n’aurais pu aller jusqu’au bout et lui faire part de ma décision, de mon envie de mettre un terme à mon travail pour elle et pour nous. « Mais... tu as été à l'hôpital ? Rassure-moi et dis-moi que tu as vu un médecin... » Là en revanche je souris. C’est elle tout crachée ça. Laisser de côté sa rancœur envers moi pour s’inquiéter plus que ce n’est nécessaire. Pourtant je vois surtout les nombreuses larmes qui ont commencé à affluer sur ses joues, ce qui ne me plait pas du tout. Je les chasse comme je peux de son visage humide. « Je vais bien et oui, j’ai été à l’hôpital. J’ai un traitement, c’est seulement … rester debout un moment ne me réussit pas tellement pour l’instant. » Mon entêtement m’aurait poussé à rester debout aussi longtemps que notre conversation aurait durée. Rien n’aurait été capable de m’arrêter, pas même elle. Il fallait que je lui dise, que je tente de me faire pardonner mais aussi qu’elle sache que je compte tout faire pour me rattraper et pour que notre histoire n’ait pas été entièrement cachée par mes choix douteux. Evidemment, il faut qu’elle tente de me convaincre que je fais une erreur, que je n’ai pas à renoncer à mon rêve pour elle, pour lui faire plaisir. L’embrasser est le seul moyen que je trouve pour la faire taire et lui faire comprendre qu’elle a tort. Je ne la laisse pas m’arrêter, pas question. « Je suis désolée d'avoir pensé une seule seconde que tu ne m'aimais plus... J'ai besoin de toi plus que n'importe qui dans ce monde Blake... et tu sais que je vais toujours supporter tes décisions, mais... tu es vraiment certain que c'est ce que tu veux ? » Mes mains sur ses joues, je continue de les caresser de mes pouces en chassant les dernières traces de larmes de sur son beau visage. Je dépose un baiser mais sur son front cette fois. « Mon rêve, c’est toi. » Je souffle près de ses lèvres sans détourner mon regard du sien. « J’aurais dû le voir plus tôt, ça nous aurait éviter pas mal de problèmes. Mais je suis sûr de moi, sans compter que ça va m’éviter des allers-retours à aux urgences, ça devient un peu agaçant à la longue. » Je tente de détendre l’atmosphère et grimace en repensant aux raisons de notre présence à l’hôpital ces dernières semaines. « Je l’ai toujours su mais ma vie c’est avec toi que je la veux. Depuis la première fois que je t’ai embrassé alors qu’on était deux ados complètement ignorants et ça ne changera pas. Je serais toujours à toi. » J’ignore ce que je peux lui dire de plus pour lui faire comprendre que j’ai compris ma connerie et qu’il n’est pas question que je merde une fois de plus. Elle est mon tout cette fille.

« Je vais bien et oui, j’ai été à l’hôpital. J’ai un traitement, c’est seulement … rester debout un moment ne me réussit pas tellement pour l’instant. » J'ai tendance à toujours m'inquiéter pour mes proches même lorsque je devrais m'inquiéter pour moi-même - comme en ce moment d'ailleurs, alors que j'ai encore mal partout et que je suis bien loin d'être rétabli de mon agression. Qu'il m'assure qu'il va bien n'est pourtant pas suffisant pour me convaincre qu'il va mieux et l'accumulation des émotions au cours des dernières heures me fait verser plusieurs larmes qu'il arrive avec difficulté à essuyer. « Alors je t'interdis de te lever de ce canapé. » Que je dis tentant d'être convaincante, mais avec les larmes qui coulent, ce n'est pas un franc succès. Je tente d'être plus menaçante que je ne le suis réellement, mais pourtant je le pense sincèrement. Mes yeux se concentrent sur les siens, ce regard qu'il pose sur moi m'avait manqué, comme si deux semaines sans lui était beaucoup trop, surtout parce que j'ai pensé que tout était terminé et que j'ai cru ne plus jamais le revoir. Son visage très près du mien, je respire de plus en plus fort et profite de cette douceur qui s'installe entre nous deux, d'une proximité que je souhaite avoir avec lui depuis des jours. « Mon rêve, c’est toi. » Mes yeux encore vitreux, mais mes larmes séchées, je suis profondément touché par ce qu'il me dit. Des choses comme cela, j'aimerais qu'il passe sa vie à m'en dire. Je sais qu'il s'en veut réellement, je le sens dans sa voix qu'il aimerait tout recommencer et ne pas faire la même erreur. « T'es.. t'es l'homme de ma vie Blake Mael Danvers et je te pardonne.. je te pardonnerai toujours.. » Et ce, même lorsque je ne le devrais pas nécessairement. Un baiser sur mon front, ses lèvres qui frôlent les miennes, j'hésite encore à l'embrasser. Pas parce que je n'en ai pas envie, au contraire, j'en meurs d'envie même, mais il se remet à parler. « J’aurais dû le voir plus tôt, ça nous aurait éviter pas mal de problèmes. Mais je suis sûr de moi, sans compter que ça va m’éviter des allers-retours à aux urgences, ça devient un peu agaçant à la longue. » Mes lèvres pincées, j'arrive finalement à laisser un petit sourire se dessiner sur mes lèvres. Il n'y a que lui pour arriver à me faire sourire même quand je suis en colère contre lui et ce, surtout sur un sujet aussi délicat que celui-là, mais je sais qu'il ne se moque pas des raisons de nos dernières visites à l'hôpital et qu'il tente seulement de détendre l'atmosphère comme lui seul sait le faire. « Je l’ai toujours su mais ma vie c’est avec toi que je la veux. Depuis la première fois que je t’ai embrassé alors qu’on était deux ados complètement ignorants et ça ne changera pas. Je serais toujours à toi. », « Tu.. tu y croyais même à ce moment-là? Parce que, déjà à l'époque, je savais aussi que t'aurais toujours une place bien spéciale dans mon coeur.. et depuis, je n'ai jamais aimé une personne comme je t'aime toi.. » Je sais que plusieurs personnes ne comprendraient pas pourquoi je le pardonne toujours, pourquoi même s'il me brise le coeur, qu'il me fait du mal comme pas possible, j'arrive à le pardonner, mais je l'aime et l'amour c'est aussi ça. Se faire souffrir oui, mais savoir se pardonner malgré tout, c'est la véritable preuve de cet amour qui, je sais, sera toujours plus fort que tout. « T'as plutôt intérêt à ne plus jamais m'abandonner comme ça.. » Dis-je sérieusement même si je sais que ça le fera forcément sourire puisque même si je tentais, contre lui, je ne peux absolument rien.

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« Alors je t'interdis de te lever de ce canapé. » Pour ce qui est d’être convaincante autant dire qu’il faudra repasser. Les larmes brouillent encore son regard, roulent le long de ses joues et le tremblement dans sa voix fait douter de son assurance. C’est touchant de voir que malgré toutes mes erreurs elle continue de s’inquiéter pour moi de cette façon. Ça me rassure aussi, me donne l’espoir que tout n’est pas perdu, que j’ai encore une chance – probablement la dernière – de me rattraper auprès d’elle. Et probablement de me rattraper auprès de mes sœurs également. Je fais le fier mais savoir que Cassie et Kate sont remontées contre moi ne me plait pas. Pas plus que l’idée que pour la première fois depuis des années ou depuis toujours mes sœurs sont d’accord. La Terre a sans doute arrêté de tourner rond. « Je voudrais bien mais je contente dormir dans un lit et pas sur le canapé. » Répondis-je en continuant de caresser sa joue humide. Sans compter qu’il va bien falloir que me je lève pour qu’on mange, nos petits plats nous attendent dans la cuisine et il n’est pas question qu’elle s’en occupe. Cette souffrance est une punition de plus, un rappel de ma connerie, tout ce que je mérite en somme. Pour l’instant je vais me contenter du canapé et surtout de la proximité entre nous deux. Elle m’avait manqué et même si je suis un crétin de m’en être rendu compte en étant seul et mal, je suis heureux de l’avoir réalisé maintenant plutôt que trop tard. « T’es... t'es l'homme de ma vie Blake Mael Danvers et je te pardonne... je te pardonnerai toujours... » Soulagé d’avoir son pardon, je sens mes épaules se détendre. Je ne m’étais pas rendu compte à quel point j’étais tendu jusqu’à maintenant, jusqu’à ce qu’elle me libère du poids que j’avais sur moi. « Merci. » Soufflé-je simplement. Je pourrais lui faire toute une déclaration pour la remercier seulement ce mot est, selon moi, assez puissant pour lui faire comprendre que je lui suis reconnaissant de m’accorder son pardon une énième fois. « Tu... tu y croyais même à ce moment-là ? Parce que, déjà à l'époque, je savais aussi que t'aurais toujours une place bien spéciale dans mon cœur... et depuis, je n'ai jamais aimé une personne comme je t'aime toi... T'as plutôt intérêt à ne plus jamais m'abandonner comme ça... » Je commence par confirmer pour sa première question en souriant de plus en plus. Dani a été ma première petite amie. J’ai eu quelques crush avant elle mais jamais rien de sérieux. Elle a été ma première dans beaucoup de domaines et je veux qu’elle soit la dernière. « Pourquoi crois-tu que je n’aie pas été capable d’être en couple même pendant les quatre années qui ont suivi ma sortie ? » D’accord, elle ne pouvait pas savoir. J’évite de finir dans les magazines people pour diverses raisons la principale étant que je préfère que ma vie reste privée. Mais je suppose que ma mère parlait assez à la sienne pour qu’elle sache que je n’avais personne dans ma vie. « Je te promets sur ma vie que je ne compte pas repartir comme je l’ai fait. Enfin partir tout court. » Sauf en cas de déplacements obligatoires mais ça n’a rien à voir et je me passe de faire ce commentaire. A la place je regarde la table non loin puis à nouveau Dani. « Ça te dit qu’on mange ? J’ai pris ce que tu préfères, ça serait dommage de devoir tout jeter. »

« Je voudrais bien mais je contente dormir dans un lit et pas sur le canapé. » Je sais très bien que tôt ou tard, il devra en effet se lever du canapé, mais si je fais cela c’est surtout parce que je m’inquiète pour lui et que des côtes cassées, ce n’est pas rien quand même. « Bon.. c’est vrai que tu seras bien mieux dans un lit, mais tu te lève seulement si c’est vraiment nécessaire. Essaie de ne pas te faire plus de mal que tu en a présentement… » Que je dis presque en le suppliant de faire attention à lui. Je m’approche un peu de lui, appréciant beaucoup trop cette proximité. Moi qui ai l’habitude d’être tellement tactile avec lui, de toujours être contre lui ou de le toucher d’une quelconque façon qui soit, une partie de moi se retient pourtant de le faire. Peur de lui faire du mal, peur de mal réagir à ses gestes aussi suite à l’agression, je ne sais pas et pourtant, j’aimerais tellement pouvoir être dans ses bras, l’un des seuls endroits où je me sens vraiment en sécurité. Sa main qui caresse ma joue me fait déjà un petit baume sur le cœur, je sais qu’il n’aime pas me voir pleurer, qu’il déteste d’autant plus me voir souffrir et je ne pense pas pouvoir tout oublié tout de suite ni même un jour d’ailleurs. C’est plutôt traumatisant comme expérience et ça me fait presque peur de retourner dans le monde extérieur, de travailler tard le soir au Wythe ou même de sortir sans personne pour m’accompagner. Je sais que c’est impossible pour Blake ou pour qui que ce soit d’autre de me suivre constamment, mais j’aimerais vraiment que ce soit le cas. Pour le moment, je préfère encore rester enfermé dans l’appartement de Cassie et Wyatt ou bien… ici, je ne sais pas. Est-ce que je vais revenir m’installé ici en fait? Je ne sais même pas si c’est ce que lui désire. Peut-être aimerait-il mieux rester seul un moment après tout ce qui est arrivé. Ou peut-être que je devrais prendre encore quelques jours loin de lui. Je ne sais pas si je me sens capable de le faire, rester encore seule sans l’avoir avec moi alors que je sais qu’il est revenu, je ne pense pas être capable. Tout ce que je veux c'est d'être avec lui peu importe ce que tout le monde en pense, ma mère la première qui ne veut pas me voir encore souffrir. « Merci. » Qu’il me remercie de le pardonner, je sais qu’il est très sincère, qu’il considère sa chance que même après tout ce que nous avons vécu ensemble, je le pardonne à chaque fois. Mais je ne peux pas imaginer ma vie sans lui. Sans doute trop dépendante, oui je le suis totalement, mais j’assume complètement. « Pourquoi crois-tu que je n’aie pas été capable d’être en couple même pendant les quatre années qui ont suivi ma sortie ? » Il a raison et à vrai dire, c’est aussi mon cas, je n’ai jamais pu retomber amoureuse après notre rupture. Comme un blocage automatique qui se faisait chaque fois qu’un homme souhaitait aller plus loin. Des rencards de merde j’en ai eu plusieurs et c’est toujours moi qui y mettais fin. Parce que selon moi, personne n’arrivait à la hauteur de Blake Danvers. Pas dans mon cœur en tout cas. « Je n’ai pas pu l’être non plus, et je ne pourrais jamais être avec quelqu’un d’autre que toi à vrai dire.. » Je baisse mes yeux pour regarder ses mains, glissant mes doigts entre les siens, me pinçant doucement les lèvres alors qu'il n'y a plus aucune larme qui coule sur mes joues. « Je te promets sur ma vie que je ne compte pas repartir comme je l’ai fait. Enfin partir tout court. » Et je n'ai aucune difficulté à le croire. Je sais que s'il part ce sera parce qu'il n'a pas d'autres choix, que ce sera pour le boulot et qu'il reviendra forcément. Des départs comme celui-là je ne veux plus de ça, puisque même si je l'aime, je ne vais pas toujours pouvoir l'attendre comme ça. « Je te crois bébé.. » Comme je lui ai toujours fait confiance d'ailleurs même s'il n'était encore une fois, pas là pour me soutenir. Une erreur qu'il regrettera probablement toute sa vie. « Ça te dit qu’on mange ? J’ai pris ce que tu préfères, ça serait dommage de devoir tout jeter. », « Vraiment tout ce que je préfère? Même des fraises dans le chocolat? » J'admets avoir un peu trop abusé sur les chocolats et bonbons ces derniers temps - je blâme Roxanna, les hormones et ma tristesse pour ça - mais s'il me connait vraiment bien, je sais qu'il y a pensé.

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« Bon.. c’est vrai que tu seras bien mieux dans un lit, mais tu te lève seulement si c’est vraiment nécessaire. Essaie de ne pas te faire plus de mal que tu en as présentement… » Voilà qui me fait un peu sourire encore. Jamais je ne cesserai d’être attendri par cette femme, par sa capacité à s’inquiéter pour les autres. Son altruisme est sans limite et même si ça pourrait lui faire défaut un jour, je ne voudrais pas qu’elle change. Jamais. Dani est parfaite telle qu’elle est et elle ne s’en rend même pas compte c’est ce qui est triste dans tout ça. Je suppose que c’est une sorte de modestie, involontaire certes, mais une modestie malgré tout. « T’es parfaite. » Soufflé-je en fixant ses yeux bruns. Je ne lui répète pas assez et c’est un tort. Il faudrait que je le lui dise tous les jours pour qu’elle me croit puisque je sais que là elle ne le fera pas. Ce n’est pas seulement le traumatisme dû à son agression, c’est qu’elle en doutera forcément parce qu’elle est ainsi. Je continue mes caresses sur sa joue tout comme je continue de l’admirer. Le mot est si juste. J’ai de l’admiration pour cette femme si forte, cette femme capable de pardonner l’impardonnable et cette femme qui ne cesse de voir le bon en chacun là où pourtant on douterait qu’il existe. Elle n’a jamais cessé de le voir en moi, de croire en moi et c’est cet amour envers moi qui me donne envie de me dépasser, qui m’a fait réaliser que je pourrais tout abandonner tant que je m’assure qu’elle, elle est heureuse. La boxe n’est qu’une futilité à côté d’elle, ça n’est même pas comparable. Alors je la remercie de me pardonner mais pas seulement. A travers ce mot je tente de lui démontrer combien je lui suis reconnaissant d’être celle qu’elle est, d’être aussi parfaite à mes yeux. Je la remercie pour toutes ces petites choses si belles dont elle n’a pas conscience et pour tellement d’autres choses encore. « Je n’ai pas pu l’être non plus, et je ne pourrais jamais être avec quelqu’un d’autre que toi à vrai dire… » Et elle continue. Elle vient encore de faire gonfler mon coeur de bonheur, de me prouver combien elle est parfaite, sans doute trop pour moi. « Regarde-moi, ma puce. » Demandé-je en glissant la main sous son visage pour la forcer à relever les yeux vers moi. « Je sais que j’enchaîne les erreurs et que je ne suis pas très doué mais je peux t’assurer que tu seras toujours celle que j’aime et je ne veux pas te voir baisser les yeux quand tu te confies à moi parce que je ne te jugerai jamais. » Elle ne me juge pas pour mes erreurs si nombreuses, il ne manquerait plus que je le fasse lorsqu’elle me parle de ses sentiments envers moi. « Je te crois bébé… » Rassuré, j’en viens enfin à lui proposer d’aller manger. Cette soirée se passe mieux que ce que je pensais mais je tiens à ce qu’elle puisse aussi se remplir le ventre même si, dans mon état, je ne pourrais pas la fatiguer et je doute que ça soit une bonne idée de toute manière. « Vraiment tout ce que je préfère ? Même des fraises dans le chocolat ? » Je tente de ne pas rire trop vivement pour mes côtes, c’est impossible alors je grimace un peu, une main posée là où j’ai mal. « Tu veux passer directement au dessert ? On peut, au pire le reste sera mangé demain. » Je ne veux rien lui refuser de toute manière. « Enfin … si tu comptes rester ici ? Je ne te forcerai à rien et si c’est pas ce que tu veux je comprendrais mais est-ce que se serait trop si je te demande de revenir à la maison avec moi ? »

« T'es parfaite. » Mon coeur bat de plus en plus vite au moment où ces mots sortent de sa bouche. Je n'ai jamais véritablement compris pourquoi il pensait cela, qu'est-ce qu'il voyait de si différent des autres femmes qu'il a fréquentés après moi, qu'est-ce qui fait de moi la personne parfaite qu'il pense que je suis et même si, grâce à lui j'apprécie mon corps plus que ce l'était à l'époque, je suis trop têtue pour accepter tous les compliments qu'il me fait parce que je ne les comprends simplement pas et il sait pertinemment que je suis comme ça, il me connait trop bien pour penser que je vais simplement accepter le compliment et ne rien ajouter. Un léger sourire se dessine tout de même sur mes lèvres et je ne peux m'empêcher de le regarder tout de même amoureusement, sa main toujours sur ma joue. « C'est toi qui est parfait. Pour moi. » Que je chuchote près de son visage. Je sais qu'il va lui aussi prétendre le contraire et qu'il y aurait certainement une tonne de raisons qui prouveraient que c'est faux ce que je dis, mais Blake est l'homme de ma vie. Il a des défauts comme tout le monde, il ne fait peut-être pas comme les autres, mais c'est le mien et peu importe les erreurs qu'il fait, je sais que moi, je le vois d'une toute autre façon. Toujours prête à le défendre contre tout, à le pardonner même s'il me brise le coeur, je sais que beaucoup de personnes ne pourraient pas supporter cela, mais pour lui, j'irais jusqu'à donner ma vie alors je me fiche de ce que les gens peuvent bien dire. Relevant mon visage pour capter mon attention alors que mon regard se concentre sur nos mains, liés ensemble, je me perds à nouveau dans la couleur océan de ses yeux et l'écoute attentivement. « Regarde-moi, ma puce. Je sais que j'enchaîne les erreurs et que je ne suis pas très doué mais je peux t'assurer que tu seras toujours celle que j'aime et je ne veux pas te voir baisser les yeux quand tu te confies à moi parce que je ne te jugerai jamais. » Aucune réponse pour le moment, je le regarde toujours, passant mes bras autour de lui, j'approche encore plus mon visage du sien et l'embrasse avec tendresse, glissant ma main derrière sa nuque que je caresse en même temps. Ses lèvres m'avaient manqué, tout de lui d'ailleurs et il le sait, mais ce soir, je veux profiter de notre moment ensemble, juste nous deux, ce repas et une partie de notre maison magnifiquement décoré de bougies et de fleurs. M'éloignant de ses lèvres pour reprendre mon souffle, je colle mon front contre le sien, profitant de ce moment. « Je sais.. c'est juste que j'ai l'impression d'en faire peut-être trop parfois. Je sais que tu m'aimes, je ne vais jamais en douter, mais j'ai peur d'être trop.. intense? » Et pourtant, je ne doutais pas autant que cela par le passé. Je n'ai jamais eu peur de lui dire franchement ce que je ressens, c'est peut-être la peur de l'abandon qui me pousse à me vouloir me mettre plus de barrières, je n'en ai pas la moindre idée. Notre proximité toujours bien présente, je n'ai pas la moindre envie de me lever, mais je sais que je devrais manger. Je ne l'ai pas vraiment fait ces derniers temps et je dois vraiment faire plus attention. Fronçant les sourcils en voyant cette douleur qu'il semble ressentir en riant, je glisse ma main sur sa joue et pose un baiser sur son front. « Tu veux passer directement au dessert ? On peut, au pire le reste sera mangé demain. Enfin … si tu comptes rester ici ? Je ne te forcerai à rien et si c'est pas ce que tu veux je comprendrais mais est-ce que se serait trop si je te demande de revenir à la maison avec moi ? » Voilà la réponse que j'attendais et j'admets être plutôt satisfaite de savoir qu'il veut que je revienne à la maison, dans notre maison. « On peut commencer par un peu de fraises et enchaîner avec le vrai repas après? Je dois vraiment recommencer à manger.. » Je me lève avec difficulté, ressentant toujours cette douleur au ventre et à plusieurs autres endroits puis je lui tend la main pour l'aider à se relever également. « ... mais le reste sera mangé demain. Je veux revenir, je déteste me réveiller sans mon petit ami à mes côtés.. » Et surtout, je m'ennuie de m'endormir dans ses bras.

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« C'est toi qui est parfait. Pour moi. » Elle a cette petite façon de se rattraper sur la fin pour s’assurer que je ne vais pas la reprendre. Elle me connait aussi bien que ça. Je souris avec tendresse, nos visages si proches l’un de l’autre que je sens son souffle chatouiller ma peau. Je pourrais l’embrasser une nouvelle fois, en profiter, mais j’ai peur que ça ne soit de trop. Accepter de me pardonner c’est déjà un grand pas, je ne voudrais surtout pas abuser et encore moins provoquer trop de choses chez elle comme chez moi. Non seulement je ne suis pas sûr qu’elle soit prête à être touchée après son agression mais en plus de ça je ne le peux pas. Pas dans mon état. Pas alors que mes côtes me font mal comme jamais simplement parce que je respire plus fort qu’il y a un instant. Non, je me dois de me tenir pour toutes ces raisons. Le temps viendra, ce soir c’est trop tôt voilà tout. Contrairement à ce qu’elle doit penser, je ne tente pas de la contredire. A quoi bon de toute manière ? Hormis tourner en rond ça ne nous apportera rien. Ce soir je veux que nous avancions, que nous passions un bon moment. Si ça doit passer par le fait de lui assurer que je veux l’entendre se confier à moi sans honte, sans baisser les yeux, alors je le ferais. J’aime la voir s’approcher et passer les bras autour de moi. J’aime cette proximité qu’elle nous impose. Elle me rassure et me confirme que je suis en bonne voie pour être complètement pardonné. Il y a de l’espoir et je m’y accroche. Pas uniquement pour nous mais aussi pour mes soeurs. La limite que je n’osais pas franchir, Dani la fait disparaître. Notre baiser m’apaise, me fait oublier un instant ma douleur comme elle sait si bien le faire à chaque fois qu’elle m’embrasse. « Je sais.. c'est juste que j'ai l'impression d'en faire peut-être trop parfois. Je sais que tu m'aimes, je ne vais jamais en douter, mais j'ai peur d'être trop.. intense? » Souriant malicieusement, je passe une nouvelle fois ma main sur son visage pour faire disparaître ses mèches brunes derrière son oreille. « Tu ne seras jamais trop intense avec moi. Tu n’en feras jamais trop non plus. » De toute manière je l’aime pour tout ce qui fait d’elle, elle. Qualités, défauts, imperfections et imperfections. Ce n’est pas plus mal, je suis très loin d’être parfait, nous sommes faits l’un pour l’autre. Et l’une des choses que j’adore chez elle c’est sa gourmandise mise en avant par son envie de commencer par le dessert. « On peut commencer par un peu de fraises et enchaîner avec le vrai repas après? Je dois vraiment recommencer à manger.. » Recommencer à manger … ce sont des mots qui ne me plaisent pas. Je ne fais aucun commentaire même si mon visage doit exprimer mon mécontentement malgré tout. Se relevant avec difficulté - ce qui ne m’échappe pas - Dani tend vers moi une main que je n’hésite pas à saisir. Sur mes pieds, proche d’elle, je lutte une fois encore contre le désir qui anime mon bas ventre. « ... mais le reste sera mangé demain. Je veux revenir, je déteste me réveiller sans mon petit ami à mes côtés.. » C’est nettement plus difficile de me retenir en sachant qu’elle compte rester à la maison et même dormir avec moi. Je n’en demandais pas tant mais pas question que je refuse. « Je n’aime pas ça non plus. Installe-toi, bébé. Je vais chercher les fraises et le chocolat. On verra si tu as encore faim ensuite. » Dis-je en déposant un bref baiser sur son front. « Pendant que j’y suis, tu veux du vin ou simplement de l’eau ? » L’alcool n’est pas une bonne idée pour moi mais j’ai envie de faire un écart, profiter de cette soirée comme j’en ai envie.

Blake il est parfait à mes yeux, il l'a toujours été d'ailleurs. Je n'arrive même pas à l'expliquer. J'aime tout de lui. À aller de ses yeux magnifiques à son corps absolument parfait, à ce sourire charmeur qui me provoque toujours une certaine excitation dans le bas-ventre. La façon qu'il m'embrasse, me complimente, me regarde et me.. touche. Juste y penser et j'ai cette envie d'aller plus loin, mais pas ce soir. Pas parce que je ne l'aime pas, simplement que je ne suis pas prête, je ne sais pas du tout comment je vais réagir à tout cela et en plus, je sais qu'après une fausse couche ce n'est pas non plus l'idéal. Ce n'est certainement pas le manque de désir en tout cas, puisque ça, je vais toujours en ressentir envers Blake. Mon petit ami est plus que sexy et je suis fière de dire qu'il est le mien et qu'il le sera pour toujours, peu importe ce qui se passe entre nous. Oui il m'a fait du mal, oui j'avais besoin de lui plus que n'importe qui d'autre dans ce monde à un moment difficile, mais je sais qu'il a suffisamment souffert de cette distance entre nous, de ses côtes qui lui font mal en plus de la colère de ses soeurs, je ne veux pas en rajouter et de toute manière, j'ai beaucoup de difficultés à lui en vouloir lorsqu'il est devant moi, qu'il m'a préparé une aussi belle surprise surtout. De toute manière, il sait très bien que s'il y a quoique ce soit qui me dérange, je vais trouver un moyen de lui dire et j'aimerais qu'il soit plus comme cela avec moi, mais surtout qu'il arrête de partir lorsqu'il a une mauvaise passe. Ces choses-là, je veux les affronter avec lui et je sais que notre couple est suffisamment fort pour résister à tout. La preuve en est qu'après des années de séparation, nous sommes de nouveau ensemble, encore plus fort qu'avant et cette connexion entre nous n'a jamais disparu. Puis quelque part, nous avons été fidèle l'un envers l'autre, ne s'engageant pas à rien de sérieux avec une autre personne depuis. Incapable de rester loin de lui, je m'approche délicatement de lui, arrive à le toucher, craignant un peu sa réaction et la mienne aussi. Je ne veux pas aller plus loin, je veux seulement l'embrasser, profiter de ses lèvres qui s'unissent tellement bien aux miennes, lui faire comprendre que je l'aime malgré tout et que ses efforts me plaisent bien. Tout le monde fait des erreurs, j'en fais aussi, mais la véritable preuve d'amour est d'arriver à le pardonner malgré tout et il sait que je vais toujours le faire. Je l'aime trop pour prétendre le contraire. « Tu ne seras jamais trop intense avec moi. Tu n’en feras jamais trop non plus. » J'ai pourtant parfois l'impression d'être trop présente, de l'aimer plus que je le devrais, mais je sais que Blake est sincère. Qu'il me trouve vraiment parfaite même si moi, j'en doute - en ce moment beaucoup plus qu'à mon habitude d'ailleurs. « Je... je ne comprends toujours pas ce que j'ai fais pour mériter tout cet amour que tu ressens pour moi.. » Que je lui avoue, sans savoir encore une fois pourquoi parmi tant de femmes, c'est moi qu'il a choisi non seulement une fois, mais aussi une deuxième fois. Mon front collé contre le sien, j'arrive tout de même à le regarder dans les yeux avant de me détacher de lui à contrecoeur et de prendre sa main pour l'attirer vers moi. Debout, son corps près du mien, je le regarde droit dans les yeux, admirant les siens. Impossible de ne pas lui pardonner. Surtout pas avec ce regard qu'il me lance présentement. « Je n’aime pas ça non plus. Installe-toi, bébé. Je vais chercher les fraises et le chocolat. On verra si tu as encore faim ensuite. » Je ne sais pas si mon appétit est revenue. Déjà qu'il soit là, ça me fait plaisir, mais je ne sais pas si ce sera suffisant. Ce qui est certain c'est que je vais faire des efforts, parce que lui, il en a fait pour tout préparer. Un baiser sur mon front et il s'éloigne un peu. « Pendant que j’y suis, tu veux du vin ou simplement de l’eau ? » L'alcool n'est peut-être pas une bonne idée, mais je sais qu'il a certainement choisi mon vin préféré et je ne pense pas qu'un verre c'est trop. Je m'installe à la table, grimaçant lorsque mon ventre frôle celle-ci. « Un verre de vin s'il-te-plaît. Mais je veux bien aussi un peu d'eau. T'es certain que tu n'as pas besoin d'aide? »

CODAGE PAR AMATIS | @BLAKE DANVERS

Il y a une grande part de soulagement dans tout ce que je ressens maintenant. Soulagé d’être pardonné, soulagé qu’il y ait encore de l’espoir pour tout le reste, soulagé de ne pas avoir fait tout ça pour rien … soulagé de tout. C’était l’étape qui me faisait le plus peur concernant mon retour à New York : affronter Dani. Pourtant je sais que me retrouver face à mes soeurs ne va pas être plus facile. Je les connais, je sais que leur rancoeur va avoir le dessus et si je ne peux pas leur en vouloir je n’ai pas besoin de ça. Par moment j’ai l’impression qu’elles ont tendance à oublier que Kate n’est pas la seule à être malade mais que, contrairement à ma petite soeur, ma maladie joue sur mes actions et ma façon de penser. Ce n’est pas seulement une question d’être un autre, de ne plus me souvenir de tout - même si là je n’ai eu aucune perte de mémoire - c’est un manque de maîtrise. J’ai conscience que ce que je fais est mal mais je n’arrive pas à me retenir, mon impulsivité étant nettement plus présente. Je ne leur en veux pas cela dit, je continue d’être en colère contre moi-même et mon incapacité à me gérer tout en sachant que je n’ai aucun pouvoir là-dessus. De toute manière si Dani peut me pardonner, j’espère qu’il sera de même pour Cassie et Kate. « Je... je ne comprends toujours pas ce que j'ai fais pour mériter tout cet amour que tu ressens pour moi… » Je souris une nouvelle fois. En apparences Dani dégage énormément d’assurance mais lorsqu’il s’agit de notre histoire, des sentiments que nous éprouvons l’un pour l’autre ce n’est plus la même chose. Je ne dirais pas qu’elle doute constamment, elle est plutôt étonnée. Surprise que je puisse m’intéresser encore à elle alors qu’en neuf ans j’ai eu l’occasion de voir d’autres femmes. Bien moins nombreuses que ce qu’elles imaginent et toutes incapables de provoquer ce que la brune éveille chez moi. « C’est ça le truc, tu n’as rien fait pour mériter quoi que ce soit. Tu as toujours été toi, tu n’as jamais joué de jeu et par-dessus tout tu es capable de me supporter, rien que ça c’est suffisant. De toute manière ça a toujours été toi, je n’ai jamais voulu chercher ailleurs même inconsciemment. » Je ne vois pas ce que je peux lui répondre d’autre. Enfin si mais ça risque de prendre un petit moment et je tiens à ce qu’elle mange, d’autant plus en sachant qu’elle l’a très peu fait ces dernières semaines. Même si ça ne doit être que des fraises, du chocolat et du vin ça reste mieux que rien du tout. En revanche me lever, faire cet effort qui appuie sur mes côtes, c’est probablement m’en demander un peu trop. Je tente néanmoins de masquer ma douleur tout en sachant qu’il s’agit de Dani et que ça ne va pas lui échapper. « Un verre de vin s'il-te-plaît. Mais je veux bien aussi un peu d'eau. T'es certain que tu n'as pas besoin d'aide ? » Je note pour le verre de vin au singulier et commence à entamer ma route jusqu’à la cuisine jusqu’à entendre sa question. Je m’arrête, me tourne vers elle et souris une fois encore. « Assieds-toi ! » C’est presque un ordre mais ma voix est bien trop douce pour qu’il s’agisse réellement de ça. Je ne veux pas qu’elle bouge plus que nécessaire mais je lui fais également comprendre que je suis touché par son inquiétude. Toutefois, cette soirée est faite pour que je me rattrape auprès d’elle, il n’est pas question qu’elle fasse le moindre effort. Souffrir me permettra de me rappeler que je n’ai plus intérêt de jouer au con avec elle.