Quand le destin s'en mêle * Warren

Amelia avait proposé à Maxyne de s'occuper de sa filleule ce weekend, en effet sa soeur avait beaucoup à faire ces temps-ci et travaillait notamment à l'organisation d'un grand mariage. Elle se devait d'être pleinement concentrée alors Mia n'avait pas hésité longtemps à lui proposer de garder Izzie pour le weekend, sa mère aurait au moins l'esprit tranquille et elle savait sa fille entre de bonnes mains. Elle s'occupait d'elle comme si elle était sa fille et ce depuis le jour où elle avait poussé son premier cri. Max lui avait fait l'honneur de la désigner comme marraine alors Amelia prenait toujours son rôle très à coeur. Elle s'occupait souvent d'elle, la couvrant de cadeaux, peut-être un peu trop. Elle qui ne se pensait pas capable d'avoir des enfants à jour, du moins elle avait peur de ne pas savoir s'en occuper correctement ayant appris très tard comment une mère digne de ce nom se comportait, Izabella lui avait permis de faire taire tout cela. Maxyne avait déposé Izzie le matin même avant de se rendre sur le lieu de réception du mariage. Comme il faisait beau aujourd'hui, Mia proposa à sa nièce de faire un tour à Central Park et d'aller aux manèges l'après-midi. La réponse ne se fit pas attendre et après avoir déjeuné, elles prirent toutes deux la direction du parc. Elle avait l'habitude de l'emmener là-bas, elle savait que ça lui faisait toujours plaisir. Izzie savait surtout qu'il était très facile de faire céder sa marraine et qu'elle lui refusait rarement quoique ce soit et aujourd'hui ça commença par une glace. Ce n'était pas de refus car il faisait plutôt chaud aujourd'hui même si un léger vent frais permettait de ne pas trop souffrir de la chaleur. La petite l'emmena ensuite très rapidement vers le carrousel qui se trouvait un peu plus loin, à peine le ticket acheté, Izzie se précipita sur le même cheval blanc qu'à l'habitude. Amelia la prit dans ses bras pour l'installer dessus avant de lui répéter comme à chaque fois. "Tu te tiens bien chérie.." Même si elle savait qu'Izzie était une petite fille raisonnable, elle ne voulait pas qu'il lui arrive quoique ce soit alors il ne fallait jamais être trop prudent. Alors que Mia allait redescendre du manège pour se mettre sur le côté et attendre la fin du tour, sa filleule pointa du doigt derrière elle avant de dire. "Oh regarde c'est papa!" Amelia se retourna alors et apperçut Warren quelques mètres plus loin. Izabella ne se priva pas pour interpeller son père qui finit par se tourner vers elles. Chouette, elle ne portait franchement plus vraiment le jeune homme dans son coeur, du moins pas depuis qu'il avait été voir ailleurs. Heureusement qu'il était meilleur père que fiancé. Elle resta cependant impassible avant de redescendre du manège pour que le tour puisse commencer. Elle n'avait franchement pas envie de faire la conversation avec lui, ils n'avaient plus grand chose à se dire et n'étaient plus en bons termes, plus comme avant. Elle avait toujours cette même envie de l'étriper à chaque fois qu'elle le voyait et de lui demander pourquoi il avait tout gâché. Alors qu'il arrivait à son niveau, sûrement aussi enchanté qu'elle de la voir mais ne pouvant ignorer les appels de sa fille, elle lui accorda un bref regard. "Salut.." Dit-elle plutôt froidement, Izzie ne pouvait pas les entendre pour le moment même si elle afficha un grand sourire quand elle passait devant eux en souriant et en les saluant de la main telle une petite princesse sur son cheval blanc.

@Warren Dimitrios

Il faut trop chaud. Trop chaud pour rester enfermer dans l’appartement, même pour bosser. Je dois préparer mes premiers cours qui arrivent à grand pas. Bosser dans une fournaise, ce n’est clairement pas possible. J’ai du mal à me concentrer, du mal à saisir ce que je fais vraiment, alors pour y remédier, je décide de sortir un peu. Habillé d’un short et t-shirt, je ramasse mes feuilles, mon téléphone, mes clés et claque la porte de l’appartement quelque seconde plus tard. Ma destination ? Je n’en sais trop rien. Me poser sur une terrasse d’un café serait sans doute aussi inutile : il fait trop chaud, encore plus au soleil. L’idée d’aller dans un parc, et profiter de l’ombre d’un arbre me plait bien. C’est dans cette optique que je sors mon vélo et me met en marche vers le poumon vert de la ville. J’arrive presque en sueur d’avoir pédalé, même si la vitesse m’a apporté un peu d’air. J’attache mon vélo à l’une des entrées, achète une bouteille d’eau à un petit vendeur sauvage, et rentre dans l’immense parc. J’essaye de trouver un coin tranquille pour que j’arrive à me concentrer, et décide de ne pas m’attarder vers l’immense place du carrousel où enfants et parents sont venus pour profiter des quelques activités. « Papaaaaaaaaaaaaaaa ! » C’est au bout de la troisième fois que je réalise que cette voix je la connais. Je retourne la tête vers l’endroit émetteur : le carrousel. La petite bouille d’Iza s’affiche sur son beau cheval blanc et avec le grand sourire qu’elle affiche en me voyant, je ne peux que lui répondre. Mon regard dévie vers la personne qui l’accompagne : Amelia. Elle ne me porte pas dans son cœur, je le sais depuis bien longtemps – et encore là, si elle avait des armes à la place de ses yeux, je serai littéralement mort. Mais je ne peux pas m’empêcher d’avancer vers ma fille. J’en ai le droit et je compte bien profiter d’elle un instant. Lorsque le manège démarre, Amelia s’approche de moi, et me lance une brève salutation. « Salut. » Aussi glaciale que son regard. Bien. Elle me met bien dans l’ambiance. C’est légitime après tout le mal que j’ai fait à sa sœur, mais j’en ai marre de voir le même regard depuis trois ans maintenant. « Bonjour, Amelia » dis-je d’une manière courtoise. « C’est un heureux hasard de vous croiser toutes les deux, dis donc ! » Je souris, en saluant Iza qui me fait coucou de son manège. Garder la tête haute, c’est ce que je conseille à tous mes poussins de l’association. Ne pas perdre pied, ne plus rassasier le passé et aller de l’avant. Facile à dire, difficile à faire. Mais qui serais-je si je n’appliquais pas mes propres conseils hein ?

Il fallait admettre que depuis trois ans, de l'eau avait tout de même coulé sous les ponts. Certes, Warren elle ne le porterait plus jamais dans son coeur mais il fallait aller de l'avant. Elle ne pouvait pas pour autant oublier en un claquement de doigts le mal qu'il avait fait à sa soeur, ce genre de chose on ne l'oublie pas. Il restait tout de même le père d'Izzie alors il ne pourrait jamais sortir de leur vie. Il avait la chance d'être un père irréprochable, ça au moins elle ne pouvait pas trouver à redire. Elle ne le croisait pas vraiment pour ainsi dire, c'était bien arrivé depuis leur séparation avec Maxyne mais à chaque fois Amelia n'y mettait pas forcément du sien sauf si sa filleule était un peu trop près et pourrait avoir les oreilles qui trainent. Même si elle était jeune, elle n'était pas idiote pour autant même si tout le monde avait toujours pris sur soi. Warren devait sans doute avoir l'habitude maintenant de toute manière. Il savait qu'elle ne serait jamais très chaleureuse avec lui sauf avec sa fille dans les parages mais là sur le manège, il n'y avait pas de risque qu'elle perçoive quoique ce soit de la tension entre son père et sa tante. « Bonjour, Amelia.  C’est un heureux hasard de vous croiser toutes les deux, dis donc ! » La courtoisie était toujours de mise, elle esquissa un sourire de façade en voyant la petite regarder dans leur direction quand le manège passait devant eux. "Quel heureux hasard en effet.." Bon allez Amelia, prends sur toi, pas besoin d'être là à couteaux tirés même si elle ne retrouverait jamais la même relation qu'elle pouvait avoir avec lui avant ça. "On pourrait presque croire que ce n'est pas tant un hasard que ça.. Sans doute ce n'est pas sur moi que tu pensais tomber.." Dit-elle le plus innocemment du monde en regardant du coin de l'oeil le blond se trouvant à côté d'elle. Il était sans doute là par pur hasard, sans doute était-il en train de se balader paisiblement et que les choses avaient fait qu'ils s'étaient croisés mais elle n'avait pu s'en empêcher. Il était certain qu'à choisir ce n'était pas sur elle qu'il aurait souhaité tomber s'il avait pu choisir un Winston.

@Warren Dimitrios

« Quel heureux hasard en effet » Je sais que malgré les apparences qu’elle se donne, Amelia ne m’aime pas. Elle me déteste depuis le jour où j’ai détruit sa sœur. C’est légitime, et je la comprends. Je déteste encore tous ceux qui ont fait souffrir Ozalee. Mais j’aimerai parfois me dire que le temps a coulé et qu’elle n’est plus amèrement touchée. Je me trompe à chaque fois que je la croise. Elle dégage cette haine, son corps se raidit, son ton est hautain, et ses armures sont sorties. Non, elle me déteste encore. Je préfère alors me concentrer sur Izzie qui nous fait coucou encore sur son cheval, trop contente que son apres-midi prend une nouvelle dimension. J’aime Izzie. J’aime ma fille plus que tout au monde, et la savoir heureuse me remplit de bonheur. Mais je préférais parfois ne pas avoir à subir les foudres des Winston, bien que tous très rancunier. « On pourrait presque croire que ce n’est pas tant un hasard que ça…Sans doute ce n’est pas sur moi que tu pensais tomber » J’encaisse cette réflexion qui je sais est une pique envers moi avant d’ajouter : « Si j’avais envie de voir Izzie, je n’attendrai pas après toi Amelia. » Mon ton est plus sec et autoritaire, sans forcément m’en rendre compte. Parce que je supporte pas qu’elle insinue que je suis assez sournois pour les épier et jouer avec le destin. « Mais si tu veux tout savoir, je comptais préparer mes cours. C’est fou comment un parc peut attirer quand il fait aussi beau hein ? » Une manière ironique de lui dire que non, je n’ai pas joué avec qui que ce soit, et que je suis bien là par pur hasard.