Flèche haut
Flèche basGente ✶ (Libre)

ANNIVERSAIRES DE MARS
01 : meghan macleod03 : céleste kingstom & lilas martin12 : elvis sokolowicz23 : abbigail nielsen & declan j. archer
LES DIFFÉRENTES ANIMATIONS
défis : à venir
thème avatar : à venir
maj des fiches de liens : à venir
listing des
fiches de liens / persos
fiches de liens dans le besoin
-rps libres
-
Le Deal du moment :
Pokémon EV06 : où acheter le Bundle Lot ...
Voir le deal

 Gente ✶ (Libre)

Invité
Anonymous
Invité

Gente ✶ (Libre) Empty






Invité a posté ce message Mer 18 Déc 2019 - 12:28 #


Gente
Sur le terreau boisé des tablettes de l’amphithéâtre Charles Berlitz éclosent de bien étranges belles-de-jour. De saugrenus végétaux quadrangulaires opalins aux pétales quadrillés, côtoyant de drôles de plantes grimpantes bioniques au chatouilleux feuillage carillonnant, sous le poids de la plus infinitésimale acupression. Détonnant mesclun de modernisme et de classicisme, pullulant dans les steppes et les plateaux de cette élitiste serre. Un incubateur du savoir, où toute une nuée de pépiniéristes en herbe bien nés et des beaux quartiers, écoutent religieusement l’enseignement dispensé dans la langue de Goethe, par l’éminent sylviculteur quinquagénaire bardé de diplômes et juché sur son estrade. Les rosiéristes les plus académiques griffonnent frénétiquement et habillent d’une kyrielle d’abréviations manuscrites la liliale corolle de leurs fleurons. Là où leurs homologues up to date, s’ingénient quant à eux à aiguillonner les ramées de leurs plantations afin que s’épanouissent d’immatériels akènes numériques. Et isolé sur un modique lopin d’humus, couvrant la crête de cette studieuse orangerie, il y a toi. Toi et cette insolite curiosité mécanique, que les profanes seraient en droit de considérer comme étant une loufoque invention, tout droit sortie du fantasque esprit d’un savant fou. L’abracadabrant mariage entre un laptop dernier cri et une archaïque sténotype. Tessons de jaspe enlisés sur l’opaque écran inanimé rivé au mur et surplombant le tudesque orateur, ton dixtuor d’empreintes digitales martèle prestissimo les touches circulaires de l’appareil, retranscrivant ainsi scrupuleusement la pléthore d’interprétations à laquelle peuvent être sujets les innombrables éléments symboliques, jonchant l’œuvre wagnérienne de « Tannhäuser ». Un consciencieux ouvrage, qui s’accompagne d’une incessante symphonie d’antédiluviens cliquetis métalliques, crevant et drapant la vacuité du silence. Arachnéen mémento sonore caressant l’ouïe des individus composant l’assistance et mettant parcimonieusement en exergue ton étique présence.

L’assiduité ambiante commence à avoir du plomb dans l’aile. De-ci de-là bourgeonne une flopée de murmures et bruissements épars teintés d’impatience. Tu en déduis que dix-huit heures devrait bientôt se lever en haut des tours et que les trompettes de la délivrance tintinnabuleront incessamment sous peu. L’agitation balbutiante se dissipe dès lors que résonne un compendieux extrait de l’illustre opéra en trois actes du compositeur de Leipzig, en guise d’illustration auditive et de conclusion à ces deux heures de cours magistral. Le séraphique timbre hyalin de Cecilia Bartoli s’enlace à la puissante voix de stentor de Jonas Kaufmann, dans une fantasmagorique harmonie venue d’ailleurs. En lévitation au-dessus des touches du clavier de ta bizarrerie mécanographique, tu rapatries tes empans tannés sur tes quadriceps. Tel une fleur de tournesol flétrie et battue par les intempéries, ton cap ploie mollement vers l’avant. Elle revit devant tes gemmes ambrées. Comme elle était avant. Avant qu’elle ne se noie dans les ascétiques abysses de la piété et ne s’abîme dans les tréfonds d’une pratique austère de la foi. Radieuse, pimpante, allègre. « Maman » … . Cette femme joyeuse, resplendissante et épanouie, qui s’en est allée le jour où les ténèbres se sont emparées de tes billes boréales. Tu la revois esseulée quand tombait le soir sur l’architectural manoir victorien, niché sur les cimes de votre fief de Cheyenne. Perdue dans l’immensité de la vaste salle de bal déserte. Tournoyant et virevoltant gracieusement tel une sylphide sur des fragments de la « Tétralogie ». L’éclat du lustre en cristal de Bohème et de l’or des moulures ornant le plafond, qui dansait et paraît de reflets irisés ses chatoyantes robes de chambre en soie chinoise. Les fredonnements de son doucereux grain de voix. Ses cils qui s’entremêlaient et ses lippes carminées qui s’étiraient sur l’ovale de son archangélique minois cuivré. Autant de bribes d’une nostalgie heureuse à jamais perdue qui rejaillissent et te houspillent toujours un peu plus, à mesure que le flot des notes décochées par le duo de chanteurs se déverse dans tes tympans.

Membranes cutanées fermement verrouillées afin d’endiguer la crue lacrymale ne demandant qu’à sortir du lit de tes étangs de miel, tu laisses tes doigts harper rudement l’étoffe chlorée de ton jeans slim ornementé de zips et d’empiècements style motard. Puis tout s’éteint. Se tait. Disparaît. L’ordre et le calme cèdent leur place à l’entropie et à la cacophonie des sièges relevables se retrouvant vacants. Tel un essaim d’abeilles s’agglutinant à l’entrée d’une ruche, l’auditoire converge hâtivement vers la sortie. Soucieux de recouvrer une illusion de consistance et de te ragaillardir, tes narines frémissent sous l’entreprise d’une profonde inspiration chevrotante vivifiant tes poumons. Au sortir d’une longue et tonitruante expiration, tu te risques à relever la tête et t’acquittes de quelques dodelinements afin de te reconnecter à l’instant présent. Explorant à tâtons le dessous de ton assise, tu récupères la sacoche en cuir y somnolant et y confines l’alambiqué appareil aux allures de caisse enregistreuse. Teddy aux couleurs de l’université new-yorkaise revêtu et épaisse tignasse ébène emprisonnée dans un bonnet en laine anthracite, tu passes la bandoulière du paquetage et te relèves indolemment avant d’amorcer avec prudence la descente des escaliers bordant les gradins, en t’aidant de l’extrémité des tablettes écritoires. Le plancher des vaches regagné, tu traînes malhabilement tes Converses groseilles jusqu’à quitter l’hémicycle. Deux minutes trente d’une précautionneuse déambulation à pas feutrés dans l’enchevêtrement de couloirs de l’aile ouest du bâtiment, te permettent d’atteindre le peloton d’ascenseurs. D’une pression hésitante de l’index, tu cueilles l’un d’entre eux et te faufiles dans la nacelle exiguë. Ereinté, tu n’aspires qu’à retrouver tes pénates, ôter ce factice masque d’alacrité grimant ta frimousse ocrée et t’ensevelir dans toutes les vagues de plis criblant les draps de ton lit. Mais il te faut encore feindre un simulacre de bonheur.

Tu as promis à un(e) ami(e) d’hier - que les affres du temps et de l’absence ont métamorphosé en simple connaissance d’aujourd’hui - de mettre à profit ta modeste maîtrise de la langue de Cerventes afin de pallier quelques unes de ses lacunes. La pulpe moite de tes doigts effleure le bouton central de la dernière ligne du pavé numérique. Celui marqué d’un « 0 ». Le cap légèrement mis au nord-est, tu appuies sur le petit disque estampillé d’un « 2 ». L’élévation sitôt amorcée, tu prends ton mal en patience en te balançant d’avant en arrière sur les talons et triturant nerveusement la lanière en cuir léchant ton buste. Une voix robotisée féminine t’informe de ton arrivée au second étage. La cabine accuse un léger soubresaut secouant d’un fugace chatouillis ton bas-ventre. Un tintement de cloche électronique picote tes oreilles, avant que le ronronnement sourd des portes coulissantes ne les tarabuste. L’étroite navette verticale quittée, tu vires à bâbord et évolues lentement en apposant ton avant-bras contre les aspérités de l’enduit tapissant le mur. La porte de ta résidence secondaire poussée, tu laisses le rideau de tes paupières tombé sur tes orbes cuivrés et la fragrance du vétuste papier ravir ton sens olfactif. Poli et rompu à l’art des bonnes manières, tu retires ton couve-chef et passes le râteau de tes phalanges ocrées dans ta dense forêt capillaire fuligineuse sertie électricité statique, afin d’y remettre un semblant d’ordre. Foulant prudemment les grinçantes lattes du parquet en tendant la dextre pour détecter les potentielles pièces de mobilier obstruant ton chemin, tu restes à l’affût d’une éventuelle apostrophe. Le silence est d’or. « Toujours autant en indélicatesse avec la ponctualité ». Silencieux constat que tu dresses en esquissant une labile risette et t’installant à une table nichée dans un petit renfoncement. Veste tombée et délesté de ta besace, tu exhumes des entrailles de cette dernière un trilleur fluo et te munis d’une feuille cartonnée dressant une liste non exhaustive des verbes italiens irréguliers, déclinés à tout les temps et tout les modes. Calots quartzeux échoués sur la ligne d’horizon, tes tiges digitales galopent de gauche à droite sur une ribambelle de points saillants. Les charnues se mouvant en un machinal play-back.

Code by FRIMELDA
Revenir en haut Aller en bas
Gente ✶ (Libre)
Revenir en haut 
 Sujets similaires
-
» (0 libre) better than blood
» Would you be happier ✶ (Libre)
» LIBRE | desperate soul
» Vamos a la playa |Libre|
» [LIBRE] Evening In A Bar | Brooke & ...


Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
NEW YORK AND CHILL :: corbeille : rps-
Sauter vers: