Invité a posté ce message Jeu 16 Aoû 2018 - 12:38#
Le jour où tout a commencé {ft. Timoteï}
7h00 Le réveil se mit à sonner dans l’appartement, me tirant doucement de mon sommeil réparateur. Pour n’importe qui ne travaillait pas le samedi, cela aurait été une punition que de s’infliger un réveil aussi matinal. Pour moi, c’était naturel. Je repoussais doucement les couvertures, m’étirais dans mon lit et me frottais les yeux. Il faisait trop chaud à New-York en été pour courir en journée voire même en soirée. A vrai dire, je me réveillais bien plus tôt que ça pour aller jogger d’habitude mais je m’étais exceptionnellement autorisée un peu plus de repos puisque j’étais rentrée chez moi assez tard la veille. Je me levais, appuyais sur le bouton pour ouvrir mes volets puis aérais la pièce avant de quitter mon pyjama pour enfiler mon ensemble de sport. Une brassière et un jogging moulant noir ainsi que des baskets blanches complétaient ma tenue relativement simple. Je fis mon lit puis rejoignis la salle de bain pour me passer de l’eau sur le visage et me brosser les dents. Je terminais le tout en attachant mes longs cheveux bruns en une queue de cheval haute. J’ouvris le restant des volets de mon appartement en me dirigeant vers la cuisine où je me servis un grand verre d’eau fraîche puis attrapais mes indispensables que j’avais préparés la veille. Ce fut donc parée de mon portable, de mes écouteurs et de mes clefs que je quittais mon appartement.
L’air était encore frais à cette heure, vivifiant. J’appréciais le fait de pouvoir courir dans un parc plutôt que dans une salle pendant les belles saisons. Ceci étant dit, il valait mieux pour moi que je sois sur un tapis de course l’hiver plutôt qu’à l’extérieur. Sinon j’avais bien trop de risques de tomber malade, et ça, je ne pouvais me le permettre. Je marchais donc d’un bon pas jusqu’à Central Park avant de commencer les échauffements et les choses sérieuses.
8h30 A défaut de m’être levée plus tard, je m’étais imposée des exercices plus éreintants, ce qui expliquait mon essoufflement passager. Un coup d’œil à mon téléphone m’apprit que j’avais amélioré mon temps sur mon parcours habituel. Ce fut donc satisfaite que je m’étirais après ma séance. Plus le temps passait et plus le nombre de passants augmentait. C’était aussi pour cette raison que je venais ici plus tôt habituellement même si j’avais toujours connu les endroits surpeuplés depuis mon enfance. Cela ne voulait pas forcément dire que j’aimais cela mais j’avais appris à le tolérer. Mes étirements terminés, je quittais le parc pour me diriger vers l’un de mes endroits favoris… Le Starbucks !
9h00 Je savais que ce n’était pas forcément la meilleure des choses à faire après avoir brûlé tant de calories mais c’était comme un pêché mignon. Pour alléger ma conscience, je n’y allais que le week-end, me privant le restant de la semaine et ça avait toujours bien marché jusqu’ici. Après tout, on ne pouvait pas avoir un corps de rêve en s’autorisant tout et n’importe quoi à longueur de semaine ! Je poussais la porte, patientais puis commandais enfin mon Graal de l’été : un thé glacé pêche/citron. J’avais un faible pour les fruits jaunes, ça avait toujours fait partie de moi. Heureuse comme une gosse à Noël, je sortis avec ma boisson en main puis tint la porte à la personne qui entrait sans me préoccuper du reste de ce qui m’entourait. Et là, ce fut le drame ! Sans même avoir eu le temps de réaliser quoi que ce soit, le gobelet quittait brusquement mes mains pour m’éclabousser puis s’écraser sur le sol. Mes yeux ne le quittèrent pas pendant plusieurs secondes avant qu’ils ne se relèvent vers l’auteur de ce désastre. Un jeune homme, probablement le même âge que moi, venait de me rentrer dedans pendant sa course. La seule raison pour laquelle je ne l’incendiais pas était qu’il s’était arrêté et semblait réellement désolé de ce qu’il venait de se passer. Je fronçais les sourcils en poussant un profond soupir dépité.
« C’est pas grave mais sérieusement… Regarde devant toi la prochaine fois ! »
Je me penchais alors pour ramasser le gobelet sur lequel mon prénom était clairement visible.
Invité a posté ce message Jeu 16 Aoû 2018 - 23:39#
Tu avais passé ta soirée dehors, tu avais besoin de prendre un peu de temps pour toi. Tu n’en pouvais plus de passer tes journées et tes soirées entières, le nez dans tes bouquins. Si ce n’était pas pour tes études, tu essayais de regarder des photos, des vidéos pour te souvenir de quelque chose. Cela faisait des mois que tu avais eu ta perte de mémoire, et tu ne voulais toujours pas l’accepter. Pour toi, ce n’était pas possible de continuer ainsi. Plus d’une fois tu t’étais énervé, lançant la télécommande, un verre, c’était quelque chose d’horrible. Tout le monde se souvenait de lui, mais lui, ne savait même pas qui était ces personnes. Malheureusement, toutes les personnes qui te disaient qu’elles te comprenaient, c’était simplement faux. Personne ne pouvait te comprendre, c’est une sensation horrible, de solitude, d’angoisse permanente. Tu n’avais rien trouvé de mieux pour te détendre, que de sortir avec tes amis dans un restaurant, puis dans un bar et dans un second pour terminer la soirée en boîte de nuit. Bien évidemment, tu t’étais mis la tête à l’envers, histoire d’oublier pendant une soirée, les problèmes que tu rencontrais durant toute la journée. Cette soirée, elle avait été fabuleuse, tu avais rigolé, rencontré des nouvelles personnes et pour une fois, tu ne t’étais pas posé une seule question. Tes amis avaient retrouvé le vrai Tim, et ce durant cette soirée. Il était temps que tu l’acceptes et que tu avances, c’est ce qu’ils t’avaient dit durant le restaurant. Que la vie était parfois injuste, mais qu’il fallait toujours savoir se battre et relever la tête. Ils n’avaient pas tort, au contraire, ce n’était que la pure vérité. Tu avais décidé de te reprendre en main, et reprendre ta vie. C’est pourquoi, ce matin quand ton réveil sonna, tu te levas directement, tu devais reprendre le sport. Cela faisait bien trop longtemps que tu n’étais pas allé courir une petite heure dans le parc ou le long de la route. Tu n’étais pas vraiment frais, au contraire, tu sentais la migraine arriver petit à petit. En même temps, cela faisait tellement de temps que tu n’avais pas bu, il était obligatoire que tu te tapes la gueule de bois. Un médicament, un petit déjeuner, histoire d’avoir un minimum de truc dans le ventre. Tu n’avais pas d’autre choix que de prendre une douche pour essayer de te réveiller et surtout pour faire passer l’odeur d’alcool. Trente minutes, tu n’arrivais pas à sortir de ta douche, l’eau chaude, la sensation de bien-être. Une fois en dehors de la douche, une petite coiffure rapide et tu enfilas rapidement un short, tes chaussures de course et un débardeur blanc très ample. Ton téléphone portable accroché à ton bras, les écouteurs et la musique à fond. Un léger échauffement et tu quittas rapidement ton appartement pour rejoindre la foule à l’extérieur.
Tu ne faisais pas tellement attention aux personnes qui t’entouraient, tu avais déjà beaucoup trop de mal à retrouver ton rythme. C’est pourquoi, tu te dirigeas directement vers le parc, histoire d’être tranquille et pouvoir faire ton tour. Une heure et quelques minutes, tu avais déjà bien couru, et tu n’en pouvais déjà plus. Ton coeur battait rapidement, légèrement rouge, il était temps pour toi de rentrer pour terminer quelques papiers avant de te rendre dans le bureau d’un collègue de ton père pour régler quelques problèmes. Tu prenais seulement quelques secondes pour reprendre ton souffle, remettant en route la musique, tu traversas rapidement la route, sans faire attention aux voitures. Tu slalomais entre les personnes, puisque personne n’avait l’intention de se décaler en le voyant arriver en courant. C’était une habitude à prendre, avec le temps, tu ne ferais même plus attention à ce petit détail. Tu continuais ta course, te laissant guider par le rythme de la musique. La porte s’ouvrit d’un seul coup et une personne se décala dos à toi, tu n’avais pas pu l’éviter. Elle renversa alors sa boisson, comme si tu avais réellement le temps pour ça. Ni une, ni deux tu enlevas tes écouteurs pour t’excuser. Avant tu aurais continué ton chemin comme un connard, mais là, ce n’était pas le cas. Tu t’en voulais, après tout, tu n’avais qu’à pas courir dans un endroit si peuplé et tu le savais. Mais, tu n’avais pas le temps de marcher jusqu’à ton appartement, tu étais pressé, comme toujours. Le regard de la jeune femme voulait en dire long, et tu ne savais pas réellement quoi faire. Une situation plutôt embarrassante, tu reculas de quelques centimètres, histoire de lui laisser de la place. Elle ramassa son gobelet ou tu avais pu lire son prénom. « Excuse-moi, pour la peine je vais t’en racheter un. » laissais-tu couler entre tes lèvres. Il n’y avait que cette solution envisageable et ça n’allait pas faire un énorme trou dans ton budget. « Andréa c’est ça ? Tu avais pris quoi? » tu ne lui laissais pas vraiment le choix, et d’un côté cette jeune femme était plutôt ravissante, alors pourquoi ne pas tenter quelque chose.
Pas le temps de terminer que l’inconnu s’engouffrait déjà à l’intérieur. C’était une habitude chez lui de tout faire en coup de vent ?
« Andrea, oui. »
J’allais protester à nouveau mais je dû me taire pour me concentrer à le suivre dans la file sans bousculer quelqu’un à mon tour. Je l’observais du coin de l’œil. J’avais raison, nous devions avoir le même âge. Sa tenue était quasiment semblable à la mienne mais surtout il avait plutôt mauvaise mine. Le genre du mec qui n’avait pas dormi de la nuit. Malgré tous ses efforts, je pouvais déceler une légère odeur d’alcool qui lui collait à la peau. Si je réunissais tous les éléments, soit c’était un insomniaque alcoolique, soit il était juste sorti la veille. J’optais pour la seconde option. Un alcoolique ne se ferait certainement pas suer à se lever si tôt le matin pour aller courir, puis à cet âge-là, ce serait quand même pas mal inquiétant. Je me rendis compte que plusieurs secondes s’étaient écoulées depuis que j’avais commencé à le reluquer et je me mis à rougir, gênée. Je détournais le regard sur les panneaux d’affichage au-dessus des caisses, minant de m’y intéresser. Il était hors de question que je le laisse payer. Peut-être était-il fauché ? Personnellement, ce n’était pas un gobelet supplémentaire qui allait changer grand-chose à mes finances. Un nouveau coup d’œil sur lui me fit de nouveau hésiter. Il était relativement bien habillé, autant qu’une tenue de sport puisse paraître habillée bien entendu, et avait l’air de prendre plutôt soin de lui. En soit, il était même plutôt pas mal. Je me rendis compte que je ne savais même pas son prénom. Était-ce réellement important ? Le silence commençait à devenir gênant aussi je demandais :
« Et toi ? Tu t’appelles comment ? »
C’était toujours mieux que rien. De toute façon la file d’attente était longue alors il fallait bien commencer par dire quelque chose. Le problème était que je n’avais pas spécialement l’habitude de parler à un inconnu. En fait, si mais c’était pendant les réceptions et en général, je m’en tenais aux phrases de politesse assez basiques quand on ne m’interrogeait pas sur mes études. Pourtant je savais communiquer, juste beaucoup moins de façon personnelle. A vrai dire, je n’avais pas de souvenir concret d’avoir réellement échangé avec des amis depuis l’école primaire. Je me retins à rire nerveusement et enchaînais :
« Tu comptes commander quelque chose pour toi ? Parce que sinon tu peux laisser tomber, je suis une grande fille, je peux me reprendre un verre. »
Andrea ou la fille qui avait le chic pour repousser quiconque oserait se montrer sympa avec elle. Je me rappelais qu’une cheerleader de mon équipe au lycée m’avait qualifiée d’ « handicapée sociale » lorsque j’avais refusé une énième sortie avec elles. Ça m’était toujours resté en mémoire depuis cette époque même si j’avais estimé que j’avais bien agis en voyant où j’en étais aujourd’hui vis-à-vis d’elle. Quelque part, elle avait raison. Et là ? Qu’allais-je faire une fois toute seule ? Rentrer m’entraîner et passer le week-end à l’école pour revoir mes chorégraphies déjà connues par cœur ? Je regardais à nouveau mon compagnon d’infortune et hésitais avant de reprendre :
« Je veux dire… Tu avais l’air pressé tout à l’heure donc si tu as des choses à faire, je ne veux pas te retenir. Par contre, je suis sérieuse, tu n’as pas à payer mon verre. »
Eh ben tu vois quand tu veux ! J’affichais un sourire satisfait et me permis même d’ajouter :
« Je te conseillerais de prendre un café, ne le prend pas mal, mais tu as l’air d’en avoir besoin ! »
Tu détestais quand ça t’arrivait, nombre de fois que tu t’es retrouvé avec ta boisson ou ta nourriture sur le sol ou tachant tes vêtements. Très peu sont les personnes qui prennent le temps de s’arrêter, de s’excuser et de repayer l’ensemble. Toi, tu avais le temps et l’argent, donc autant le faire surtout quand tu te retrouvais en face d’une aussi jolie demoiselle. Pourquoi louper peut-être une future rencontre et connaissance? Une chose était sûre, tu ne l’avais jamais croisé, ou du moins tu ne t’en souvenais pas. Tu avais pris le temps de t’excuser et surtout de lui proposer ou plutôt de ne pas lui laisser le choix de lui reprendre une boisson. Tu lui devais bien ça, surtout qu’elle était habillée en tenue de sport, elle venait certainement de terminer son jogging, tu n’avais pas envie de lui pourrir sa journée. Sans attendre plus longtemps, tu avais coupé la musique de ton téléphone, enlevé tes écouteurs et tu t’étais engouffré dans le café. Il y avait du monde, ça ne te dérangeait pas, tu prendrais quelque chose en même temps. Tu essayais tant bien que mal de ne pas poser ton regard sur elle, tu ne voulais pas passer pour un voyeur ou quelque chose dans ce genre-là. Elle n'était pas mal, un beau visage, des formes là où il fallait, c’était tout ce que tu avais pu voir. Tu regardais autour de toi, tu n’en revenais pas de voir autant de monde à cette heure-là, juste pour s’acheter une boisson chaude et une gourmandise. Ce n’était pas vraiment dans tes habitudes de te rendre dans ce genre d’endroit. Tu préférais te faire couler un bon café le temps de te doucher et de le boire tranquillement chez toi avant de te rendre à l’école. Tu avais des habitudes et c’était rare que tu les changes, alors là, c’était plutôt exceptionnel que tu te trouves dans cet endroit, mais pour elle, ça en valait la peine. Du moins, tu ne savais même pas si elle voudrait rester quelques instants à discuter avec toi, peut-être qu’elle partirait une fois le gobelet en main, mais tu aurais tout de même tenté une approche. Ce n’était pas évident pour toi, d’habitude tu t’approchais des femmes seulement en soirée et encore, en général c’était elles qui venaient à toi. Un silence plutôt plaisant s’installait entre elle et toi, pourtant tu ne voyais pas tellement quoi dire. Tu avais encore la fatigue de la vieille en toi, l’arrêt brutal dans ton jogging et le bruit autour de toi ne t’aidais pas. Elle décida alors de briser ce moment, et de te poser la question fatidique. Ton prénom, en effet tu n’avais pas pris le temps de te présenter, en même temps ce n’était pas vraiment le lieu idéal. Ton regard se posa de nouveau sur la jeune femme, laissant un léger sourire apparaitre sur tes lèvres.
« Timoteï Belkheir. Juste Tim, ça ira amplement. »
Ton prénom et même ton nom n’allait certainement pas l’aider, ici tu n’étais pas vraiment connu et ça t’arrangeais. Tu ne supportais pas vraiment la célébrité et surtout depuis ton accident. Tu avais encore quelques difficultés à tout reprendre et tout gérer sans montrer une fail. Tu posas un instant ton regard sur ta montre, le temps passait à une allure folle, et pourtant tu prenais le temps de rester planter, là, debout à attendre. De nature très peu patient, tu essayais de cacher ce défaut, tu ne comprenais pas pourquoi les manager de cette boîte ne pensaient pas à prendre plus de monde. C’était l’heure de pointe, et ils étaient seulement deux à la caisse et peut-être deux derrière pour préparer. Un léger soupire sorti rapidement de ta bouche, tu ne tenais déjà pas en place, alors faire la queue c’était un duel très difficile pour toi. Ton regard se posa de nouveau discrètement sur la jeune femme qui se trouvait face à toi. Elle portait des vêtements vraisemblables aux tiens. Ce qui te laissait donc imaginer qu’elle gagnait plutôt bien sa vie si elle travaillait, où peut-être que Papa avait un bon poste. C’était ton cas, ton père gagnait tellement bien sa vie qu’il pouvait partager sa fortune avec plusieurs personnes. Tu en avais hérité une grande partie, en même temps c’était plutôt logique vu que tu étais le seul enfant de la famille et que tu allais récupérer l’affaire familiale. Tes pensées divaguaient, te laissant pendant quelques secondes le regard dans le vide. Très vite de tes pensées par la jeune femme qui n’avait pas l’air de voir plus longtemps de ta compagnie. Malheureusement, tu n’allais pas partir d’aussitôt et tu comptais bien acheter quelque chose. Tu n’avais pas perdu une quinzaine de minutes pour repartir bredouille.
« Je compte bien me prendre quelque chose, et je pars du principe qu’il est normal que je te repaye quelque chose. Je ne suis pas du genre à ne pas rattraper les conneries que je fais. »
Elle te paraissait froide ou alors sur la réserve, tu ne pouvais pas dire grand-chose car tu ne décrochais pas un mot, sauf pour répondre à ses questions. Tu devais peut-être faire un peu plus d’efforts et essayer d’ouvrir une quelconque conversation, mais dans le fond tu avais peur de te ridiculiser. D’après tes amis, tu avais beaucoup changé, auparavant tu aurais foncé, tête baissée, mais maintenant ce n’était plus le cas. La perte de mémoire te faisait douter en permanence de toi, chose totalement compréhensible… Tu espérais qu’un jour, tu redeviennes la même personne avec le même caractère que tu avais dans le passé. D’après ce que tu entendais, d’après les vidéos que tu visionnais, tu semblais tellement sûr de toi, tellement bien dans ta peau, c’était tellement étrange … tout le contraire de ce que tu es en ce moment même. Les médecins ne faisaient que de te le répéter : Il faut laisser le temps faire. Finalement, cette fameuse Andrea changea de discours et tourna sa phrase différemment ce qui te laissa sourire. Tu ne te moquais pas, mais tu comprenais qu’elle avait du mal à s’exprimer également. Tu n’étais pas le seul, certainement pas pour la même raison, mais ça te laissait un léger soulagement.
« Ne t’inquiète pas pour ça, j’étais juste dans mon jogging, j’essaie juste de reprendre un peu mon cardio que j’avais avant, ma longue pause. Et je tiens à payer ton verre, c’est pas quelques sous qui vont me ruiner, loin de là. »
Il était clair que tu n’allais pas la laisser payer, il n’était juste pas envisageable qu’elle le fasse. Tu serais capable de lancer ta carte pour qu’il puisse la mettre en première dans le terminal. Tu pouvais parfois te comporter comme un gosse, et tu l’assumais amplement. Tu lâchas un léger rire en écoutant ce qu’elle te disait. En effet, tu ne voyais pas ta tête en ce moment présent, mais au vu de ta soirée, ça ne pouvait qu’être minable.
« En effet, j’ai un peu du mal à me remettre d’une soirée, ça ira mieux après. Au vu de ta tenue, tu fais du sport depuis longtemps? »
Comme quoi, il t’aura fallut quand même un long moment avant de te lancer dans une vrai discussion. Et peut-être que tu pourras continuer celle-ci après lui avoir donné sa boisson. Tu t’avançais petit à petit vers le comptoir, ça commençait à devenir bon.
J’acquiesçais en silence. Timoteï donc. Je n’étais pas du genre à tutoyer tout le monde et j’avais encore plus de mal à appeler quelqu’un autrement que par son prénom. Il en serait de même avec lui. Le moins qu’on puisse dire était qu’il semblait avoir du caractère ou au moins du répondant mais sa réaction vis-à-vis de mon ton peu amical ne l’impressionnait nullement. A croire qu’il avait affaires avec d’autres têtes de mules que moi dans la vie de tous les jours. Ceci expliquait sûrement pourquoi il s’était engouffré dans le Starbucks sans hésiter une seule seconde et pourquoi il restait planté là à attendre alors que son comportement agacé laissait clairement entendre qu’il serait mieux n’importe où ailleurs qu’ici en cet instant précis. Et enfin, l’une des choses les plus importantes de ce que je notais chez lui était qu’il avait des valeurs. Au moins une, celle de se rattraper. Et effectivement, peu de personnes se seraient souciées de moi et de mon gobelet renversé en plein cœur de Manhattan sauf lui. Mon changement de ton me permis de voir son sourire et son air adouci. Je notais mentalement deux nouvelles infos à son sujet : il reprenait le sport depuis peu et n’avait pas l’air de manquer d’argent non plus. C’était un tic ou bien un toc, peu importe comment les gens l’appelaient, que j’avais chez moi. J’observais beaucoup et enregistrais chaque comportement ou façon d’être de mes interlocuteurs. C’était une qualité puisque cela me servait à mieux communiquer en général et puis les cerner me permettait d’agir plus facilement en fonction d’eux.
« Puisque tu insistes… »
C’était une grande première pour moi que de lâcher le morceau aussi facilement mais au vu de sa détermination, je me voyais mal le lui refuser plus longtemps. De plus, je doutais sérieusement qu’il me laisse faire et je n’étais pas spécialement motivée à l’idée de devoir négocier avec lui non plus. Je l’écoutais rire à ma remarque, un sourire se formant à la commissure de mes lèvres à mesure qu’il me répondait. J’avais eu raison, il avait passé une grosse soirée la veille et avait légèrement du mal à s’en remettre.
« Il faut vraiment être motivé pour reprendre le sport un lendemain de soirée ! »
Je lui offris un nouveau sourire. A vrai dire, je sortais tellement rarement que je n’avais pas de souvenir récent d’avoir pu expérimenter ça mais j’avais connu des nuits blanches et une ou deux gueules de bois par le passé pour quand même réussir à m’en donner une idée. Ceci dit, malgré ses cernes qui témoignaient pour lui, il s’en sortait relativement bien.
« Je dirais que je fais du sport depuis le jour où j’ai su tenir sur mes deux jambes ?! » Je marquais une pause. « En fait, il vaudrait mieux pour moi que je sois sportive étant donné que je ferais bientôt carrière dans la danse. »
J’étais sûre de moi. Il aurait été difficile d’en être autrement puisque j’avais toujours dansé, que j’étudiais à Juilliard dans ce domaine et que j’avais ma mère, ex danseuse professionnelle, comme coach personnel. Sans compter les relations que je me faisais au fil des années et que je comptais bien faire fonctionner dans mon sens pour pouvoir percer rapidement. Pour quoi d’autre me serais-je sacrifiée autrement ?
« Et toi ? Qu’est-ce qui t’a subitement donné envie de refaire un jogging ? »
Nous avancions lentement mais sûrement dans la file, c’était d’ailleurs bientôt notre tour. Je commençais à avoir faim comme à chaque fois après mon footing matinal mais je n’allais certainement pas prendre les gâteaux caloriques savamment proposés dans la vitrine pour foutre en l’air l’intégralité de ma séance. Non, je mourrais d’envie de dévorer un bol de muesli aux fruits mais j’allais devoir attendre de rentrer chez moi. Sauf que pour une fois, je n’étais pas si pressée que ça de vouloir retourner dans mon appartement. Pour une fois, j’étais heureuse de pouvoir discuter avec quelqu’un de mon âge et d’avoir réellement envie de discuter avec lui. Alors pour une fois, je m’entendis prononcer ces quelques mots qui m’auraient paru improbables quelques temps plus tôt :
« Tu as quelque chose de prévu aujourd’hui ? »
Il n’eut pas le loisir de me répondre tout de suite puisque nous étions enfin arrivés au niveau des caisses. Je commandais mon thé glacé pêche/citron si chèrement souhaité puis le laissais compléter avec ses envies. Je me retins de sortir de quoi payer à grand peine, me contentant de l’observer en silence puis nous récupérâmes enfin nos biens. Je le suivais à l’extérieur du Starbucks puis m’arrêtais en face de lui, souriant en voyant le soulagement clairement visible sur son visage. J’étais prête à tuer pour un Starbucks mais visiblement, il n’en était pas de même pour lui.
« On a rien sans rien ! » Clamais-je « A la tienne ! »
Ce fut aussi enthousiaste qu’une gosse que je cognais mon gobelet contre le sien et que je portais finalement la boisson à ma bouche. Une grande satisfaction traversait l’ensemble de mon corps et se ressentait sur l’air que j’affichais, ravie. A croire que l’on venait de me donner ma dose. Je levais les yeux vers lui, silencieuse. Devais-je m’en aller ? Après tout, il n’avait pas encore répondu à ma question de tout à l’heure. Peut-être étais-je en train de le déranger ? Je dandinais sur place, tantôt sur une jambe, tantôt sur l’autre avant de finalement déclarer :
« Au fait, merci pour le verre, tu n’étais pas obligé. »
Cela pouvait aussi sonner comme une phrase d’adieu.
Invité a posté ce message Dim 21 Oct 2018 - 19:14#
Il est la, toujours présent dans cette file. Il ne serait pas encore présent s’il n’était pas là, accompagné d’une demoiselle. En effet, son plus gros défaut le menait souvent à partir et se contenter de ce qu’il avait. Impatient depuis sa naissance, il n’a jamais réussit à faire des efforts sur ce point-la. Pourtant, là, il prenait son mal en patience et tout ça pour une boisson pour cette charmante demoiselle. Elle n’a pas l’air très commode, elle n’a pas forcément l’envie de rester avec toi, du moins c’est ce qu’elle essayait de faire transmettre. Mais Tim, il reste là encore et toujours, il essaie de lui montrer, qu’il ne prendrait pas peur et qu’il ne partira pas ici sans avoir acheté ce qu’il désirait. Lui aussi il avait soif et faim, même s’il ne devrait pas prendre quelque chose de gras après tout le sport qu’il venait de faire. Mais d’un côté, il n’avait absolument rien apporté avec lui et il commençait sérieusement à se sentir faible. Un léger sourire s’afficha sur ses lèvres, haussant les épaules
« Je ne te laisse pas vraiment le choix. »
En effet il fallait être motivé pour reprendre le sport le lendemain de soirée, mais il n’avait pas vraiment le choix. Cela faisait bien trop longtemps qu’il n’avait pas repris à cause de son accident. Il aurait dû reprendre déjà depuis un mois et il avait à chaque fois repoussé la reprise, alors pour une fois qu’il se sentait prêt, personne ne pouvait vraiment l’empêcher. Il avait eu du mal à se remettre dedans, mais au vu des circonstances, finalement il allait certainement reprendre ses entraînements intensifs comme avant. Mais il devait faire quelque chose, remonter sur la roche, reprendre l’escalade, ce sport qui lui vaut encore quelques problèmes comme la perte de sa mémoire. C’était son sport préféré et il ne pouvait pas rester sur un échec comme celui-ci, mais était-il prêt à franchir ce cap? Il n’en savait trop rien, il devait déjà reprendre un bon cardio et se re-muscler un peu avant de retenter. Personne ne connaissait réellement toute cette histoire, seulement quelques personnes assez proches de lui. Sa famille bien évidement et quelques amis, mais d’un côté, ce n’était plus vraiment un secret. Peut-être que les regards des familles riches allaient changer et alors? Un accident pouvait arriver du jour au lendemain à n’importe qui, de plus, ça lui faciliterait la tâche au lieu de faire semblant de se souvenir de tout le monde, alors que ce n’était nullement le cas.
« En effet, mais ça va ça n’a pas été une énorme soirée. Sinon je serais encore dans mon lit en train de mourir. »
Il essayait tant bien que mal de faire la communication avec cette jeune femme. Autant tuer le temps en essayant d’apprendre à la connaître. En plus de ça, elle ne te laissait pas indifférent, même en tenue de sport, après avoir fait du sport, elle était magnifique. Un grand sourire, des yeux envoûteurs, une silhouette bien dessinée, des formes intéressantes. Que demander de plus? Une chose était sûre, c’est qu’il n’avait pas perdu tout ça, toujours attiré par les belles demoiselles et tout faire pour obtenir un petit rencard ou même seulement quelques secondes et un numéro en échange. Mais pour le moment, ce n’était pas forcément gagné. Mais il ne comptait pas laisser tomber et baisser les bras. Il haussa la tête, il connaissait parfaitement ce que c’était de devoir s’entraîner durement pour pouvoir faire carrière dans le sport. Il faut un mental sans faim et surtout avoir du monde pour être soutenu. Tim n’a jamais continué dans ce domaine car il savait qu’il ne pourrait pas tenir, il était bien mieux dans un bureau à diriger une entreprise que de se retrouver sur un stade, ou autre.
« J’ai connu les entrainements intensifs, mais si c’est ce que tu veux réellement faire, tu vas y arriver. »
Autant montrer un peu de compassion que de faire le contraire. Il connaissait beaucoup de personne dans le monde du sport, peut-être que si le courant passait bien entre eux, Tim pourrait l’aider et lui faire rencontrer des personnes. Bien évidement il le ferait, mais quand il connaîtra un peu plus cette demoiselle, il ne voulait pas donner des ressources pour a7 final ne plus avoir de nouvelle par la suite. C’était bien trop tôt, ça ne faisait que quelques minutes qu’il l’avait rencontré. Finalement, malgré qu’elle soit légèrement sur la défensive, elle avait l’air sympathique et intéressante. Un léger sourire s’afficha sur ses lèvres, venu la question qu’il regrettait tant et pourtant, il allait prendre sur lui. Il allait enfreindre les règles, ses parents voulaient qu’il garde le secret, mais il n’en pouvait plus et ça lui servait à quoi de mentir.
« Disons que j’ai eu un gros accident, j’ai été dans le coma pendant plusieurs mois, des grosses blessures et j’ai surtout perdu la mémoire. Ça fait plus d’un mois que je devrais avoir repris le sport, mais j’ai à chaque fois repoussé, pensant ne pas avoir la force. »
Il haussa les épaules, il n’avait plus rien à cacher et il ne devait pas en avoir honte. Après tout ce n’était en aucun cas une maladie contagieuse ou quelque chose dans ce style la. Il détourna un instant la tête, il avança et arriva rapidement vers les caisses avec Andréa, très jolie prénom d’ailleurs. Il ne lui avait pas fait ce compliment pour ne pas passer pour un gros lourd, elle devait déjà en avoir suffisamment comme ça. Pas besoin d’en rajouter une couche, il regarda rapidement ce qu’il pouvait prendre et laissa la demoiselle commander pour ensuite ajouter une boisson chaude et un petit encas. Il sorti une gros billet qu’il donna à la vendeuse, manque de chance, il n’avait jamais de monnaie sur lui et il n’avait pas envie de sortir sa carte bancaire pour un si petit montant, autant utilisé le liquide qui, avait toujours sur lui. Il récupéra les billets ainsi que sa boisson et son petit déjeuner. Ce qu’il avait prévu aujourd’hui? Très bonne question, il n’avait pas eu le temps de lui répondre étant donné que c’était à eux de commander. Il devait se rendre à l’entreprise de son père, mais ça pouvait attendre. Son père comprendrait s’il lui expliquait les circonstances et surtout après lui avoir décrit cette jeune femme. Il la suivit jusqu’à l’extérieur avant de lui décrocher quelques mots.
« Je n’ai pas grand chose de prévu à part ranger mon appartement et toi? Serais-tu prête à vouloir passer un peu plus de temps en ma compagnie? »
Il s’amusait, il la taquinait bien évidemment, mais il ne dirait pas non pour passer un peu de temps en sa compagnie pour la connaître davantage. Un léger rire sorti de sa bouche « Santé et savoure bien ta boisson ! »
Laissait-Il sortir de sa bouche avec un petit ton amuse. Comme quoi, elle paraissait bien froide au début, et plus le temps passait et plus elle commençait à se laisser aller et s’ouvrir de plus en plus. « C’est tout à fait normal ! Ça te dit de marcher un peu ? »
Après tout autant continue à parler tout en marchant et faire le tour de la ville.
7h00
