Invité a posté ce message Ven 24 Aoû 2018 - 23:54#
New-York appelle au retour (FB)
C’était une journée un peu spéciale. Le genre que l’on redoute tant les questions tournent sans cesse en rond dans votre tête. Mélange de sentiments, entre l’appréhension et l’excitation, on ne sait plus où se positionner et que penser. Ça donne mal à la tête, les tempes sont lourdes, une barre se fige sur le front, et le temps avance si lentement, c’est tellement perturbant. Assise dans l’avion en direction de New-York, Lenore ressentait toutes ses choses à la fois, mais il y avait Timoteï avec elle, présent comme le bouclier du Captain America. Lui, amnésique, est inconscient de tout ce qu’ils avaient laissé derrière eux en quittant la ville. C’était comme un nouveau départ pour de nouvelles expériences. L’excitation n’était pas autant partagée. Elle était anormalement silencieuse, regardant des films de son côté dans l’espoir de pouvoir s’apaiser, oublier. Les sept heures de vols écoulées, le trajet en voiture jusqu’au nouvel appartement fait, les deux amis avaient posé leurs valises, épuisés par toutes ces heures de trajet. Jamais Leo n’avait imaginé devenir la colocataire de Tim. Elle avait toujours été sa belle-sœur, celle que l’on ne remarque pas vraiment tant qu’on est obnibulée par celle qu’on aime. Jamais ils n’avaient été aussi proches, partageant des instants rien que tous les deux. Troublant. Et puis elle qui avait été là pour lui, avait droit à un retour de la pareille. Pauvre comme la misère, rejetée, Camille sans famille comme Rémi sans ami, elle avait trouvé en lui un source d’inspiration, un sauvetage. « Euh … tu sais que je n’ai même pas les moyens de payer le loyer d’une de ces chambres ? Peut-être que je pourrai m’offrir le cagibi … Oublie même lui, il ne rentre pas dans mes cordes. » Être gênée, c’était une première pour la jeune femme. Elle commençait doucement à s’habituer à ne plus pouvoir se payer toutes ces belles choses, à claquer des billets en un claquement de doigts, alors vivre ici, c’était comme surréaliste. « Mais j’avoue que tu as beaucoup de goûts, sympa la déco. »