Invité a posté ce message Sam 25 Aoû 2018 - 16:41#
Son esprit était ailleurs. Son corps était à l'hôpital, mais tout le reste de son être semblait l'avoir quitté. La nouvelle était dure à encaisser. Elle ne pourrait peut-être plus jamais marcher, danser, avoir une vie normale. L'idée de ne plus pouvoir marcher apporte son lot de soucis, d'inquiétudes, évidemment. De quoi sera fait demain ? Les pensées se bousculent dans l'esprit de la demoiselle. Au plus elle a pense, au plus certaines choses lui semblent impossibles à accomplir. Elle voulait avoir des enfants, cette idée lui semblait maintenant totalement absurde. Comment pourrait-elle donner la vie dans sa situation, alors que ses jambes bougent à peine et qu'elle ne pourra peut-être plus jamais les mouvoir convenablement, comme une personne normale ? Comment pourrait-elle avoir des enfants alors qu'elle ne sait même pas comment ils pourraient avoir, encore, une vie de couple tout à fait normale avec Jacob ? Comment pouvait-elle espérer qu'il la demande un jour en mariage, aussi, alors qu'elle serait incapable de remonter l'allée ?
Son cœur bat la chamade. Ses yeux sont rouges. Son monde lui donne l'impression de s'être écroulé, ce soir. Elle fixe un point invisible, le regard hagard et ne bouge plus. Sa main tient celle Jacob et le silence de la pièce est simplement bercé des bips habituels que l'on peut entendre dans les hôpitaux. On a demandé un peu de calme, dans cette pièce et elle voudrait passer tout son temps avec lui. Pourtant, elle ne s'attarde pas, laissant bientôt sa place à Emily, tandis que son père entre la chercher, la portant à l'extérieur de la chambre. Sa famille est venu pour la voir, pour la soutenir, presque au complet. Elle ne peut les laisser seuls dans ces couloirs.
Une infirmière, enfin, amène un fauteuil roulant, le présentant à Elsy et le père de cette dernière l'y assoit. La jeune femme fixe l'engin, les larmes emplissant de nouveau ses yeux rouges, bouffis. Elle se contente d'acquiescer quand on lui dit de ne pas se fatiguer et qu'il vaudrait mieux qu'elle retourne dans sa chambre, au cas où on ai des examens à lui faire faire, encore. Elsy promet de ne pas s'éloigner. De toute façon, Jacob étant ici, elle ne risque pas de faire autre chose que le pied de grue dans ou devant leur chambre.
Apercevant néanmoins un visage non pas familier mais tout du moins connu qui vient dans leur direction, la jeune femme avance en direction de ce dernier, s'excusant quelque peu auprès de sa famille, alors qu'elle avance vers l'agent de police. D'ordinaire si souriante, elle ne parvient à lui adresser qu'une sorte de grimace. Elle s'étonne un peu de le voir, alors qu'il vient pour elle, pour eux, pour savoir comment ils vont.
«- Agent Farrell... Vous avez finis avec «l'enquête» sur l'accident ?» s'enquit-elle alors qu'il s'agit de l'homme qui l'a questionné plus tôt, recevant sa déposition en vu d'un rapport de l'accident.
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Invité a posté ce message Dim 26 Aoû 2018 - 22:13#
Des choses affreuses, il en voit tous les jours. C’est horrible de l’admettre mais c’est pourtant la triste vérité. Il y aura toujours des personnes prêtes à mettre inutilement leur vie en danger et à se tuer. Il y aura toujours des gens qui n’ont rien demandé mais qui perdront beaucoup. Et, surtout, il y aura toujours beaucoup trop de bêtise dans ce monde. On pourrait croire que depuis le temps Wyatt s’est fait à cette idée, mais c’est impossible. Quand bien même a-t-il conscience que le monde ne pourra jamais être parfait, il a toujours de l’espoir, celui que les choses s’arrangeront un peu avec le temps. Mais, cet espoir disparait un peu plus au fur et à mesure que le temps passe. Le monde dans lequel il évolue le désole et s’occuper d’un énième accident de la route presque mortel le fatigue. Il pourrait faire autre chose, mais les heures supplémentaires que le brun continu d’accumuler font qu’il est souvent envoyé sur ce genre d’affaire, d’accident, et là ce n’est que tristesse. Deux personnes dans un sale état dont l’une qui pourrait ne pas retrouver l’usage de ses jambes selon l’ambulancier qui l’a prise en charge. De quoi lui donner froid dans le dos. Il essaye de ne pas avoir pitié l’Américain, lui qui déteste ça, seulement de quelle autre manière peut-il réagir face à une histoire aussi triste ? Là aussi, il y a de l’espoir, mais tellement mince. « Tiens. C’est le témoignage sur l’accident de ce soir pour ton rapport. » Le dossier lâché sur son bureau, il remercie brièvement son collègue et se redresse sur son fauteuil. Le nez dans le document, ses sourcils se froncent à mesure qu’il avance sa lecture. Il y a quelque chose qui cloche et quelque chose de taille. Un gros mensonge qu’il ne comprend pas, qu’il ne pourra démêler qu’en allant directement à la source de ce témoignage. Dossier en main, debout et sa veste dans l’autre, il quitte la station pour prendre la direction d’un endroit bien moins joyeux : l’hôpital. Sur place, il gagne le bureau des infirmières et demande à être envoyé dans la bonne chambre, son badge lui permettant d’obtenir ce qu’il veut rapidement. C’est dans le couloir le menant à sa destination qu’il l’aperçoit. Elsy Clifford s’il se souvient bien du nom qu’il a lu il y a quelques minutes. Elsy qui a menti sur la personne qui conduisait le véhicule. Elsy qui vient vers lui, faisant rouler son fauteuil, avec une bien triste mine. Il la comprend, à sa place il ferait la même tête. « C’est lieutenant, mais Wyatt ça ira très bien aussi. » Dit-il d'un ton doux alors qu’elle l’appelle « agent ». Il aurait pu s’il avait voulu, rejoindre le FBI ou une toute autre unité, mais la police de New York lui suffit amplement pour le moment. « C’est justement pour l’enquête que je suis là. J’ai là votre témoignage. » Annonce-t-il en brandissant la chemise en carton. « Et, arrêtez-moi si je me trompe, mais je doute que vous étiez celle qui conduisait. J’étais présent lorsque les pompiers vous ont sorti du véhicule et je pense avoir une assez bonne mémoire pour dire que vous étiez de l’autre côté. Pourquoi avoir dit l’inverse ? » Droit au but, comme toujours. Wyatt, il n’aime pas y aller par quatre chemins, c’est inutile et ça lui faire perdre du temps, hors du temps il n’en a pas toujours.
La jeune femme ne s'était pas attendu à ce que l'homme vienne à l'hôpital pour elle, pour son témoignage. Elle l'avait rejoint parce qu'elle l'avait reconnu, rien de plus et qu'elle devait le remercier pour ce soir. Mais elle remercierais toutes les personnes qui étaient présentes, si elle en avait la possibilité. C'était pour cette raison qu'elle était venu jusqu'à lui mais alors qu'elle commence d'abord par lui demander s'il a finit son enquête, la réponse qu'il lui fait assez rapidement, réclamant des explications, ne manque pas de lui couper l'herbe sous les pieds et elle ne pense alors plus à le remercier pour la soirée, pour être venu à leur secours, alors qu'elle se sent acculée et baisse la tête en se mordant la lèvre inférieure. Quand elle se redresse, c'est pour lui jeter un regard triste, inquiet et résolu, pourtant, alors que son cœur bat la chamade.
«- Jacob s'est réveillé un peu après son arrivé à l'hôpital. Il ne se souvient de rien. Il s'est rendormi là... Mais... sa mémoire a simplement choisit d'oublier ce qui s'est passé ce soir, il a une commotion cérébrale.» avoue la jeune femme. «Je sais que je n'aurais pas dût mentir dans le témoignage... Seulement j'avais peur... qu'il n'y ait accès.» elle se gratte l'arrière de la tête. «Je lui ai dis que c'était moi qui conduisait. Je ne veux pas qu'il sache... que c'était lui. Je ne veux pas qu'il s'en veuille, je ne veux pas qu'il culpabilise ou qu'il reste avec moi parce qu'il a pitié, parce qu'il se sent responsable je...»
Elle baisse la tête. Forcément, mentir dans une telle déclaration c'est peut-être pas l'idée du siècle. Mais il n'y a pas mort d'homme, elle n'a tué personne, elle cherche juste à protéger l'homme qu'elle aime. Psychologiquement. Que l'un d'eux, au moins, ne soit pas totalement détruit. Le responsable, c'est celui qui a débouché de nulle part, que Jacob a essayé d'éviter. Qui a ruiné leurs vies et qui lui, s'en tire avec une côte cassé, même si Elsy ignore cela.
«- S'il vous plaît... Si vous avez à lui parler... Faîtes comme s'il était le passager...» finit-elle par demander après avoir prit une grande inspiration. «De toute façon il ne peut rien vous dire sur ce qui s'est passé, sur comment il a essayé de maîtriser le véhicule pour essayer de ne pas percuter la voiture qui a débouché. Alors ça ne change pas grand chose à la responsabilité de l'accident, je crois. Et si vous avez absolument besoin d'écrire la réalité dans votre rapport... il pourra avoir accès à ce document ?»
Alors il ne peut pas être d'une grande aide pour répondre aux questions du lieutenant de police. C'est bien. Elle a l'impression, ainsi, de pouvoir le mettre à l'abri en prenant la faute sur elle, en disant que c'est elle qui n'a pas su éviter l'autre véhicule, elle la responsable de l'état de ses jambes, la responsable de la commotion cérébrale de son petit ami. Elle est prête à prendre sur elle qui lui en veuille les premiers temps, mais il s'en sort bien, plutôt que de le laisser s'en vouloir à lui-même.
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Invité a posté ce message Lun 27 Aoû 2018 - 21:41#
Ce qu’il voudrait c’est comprendre. Comprendre ce qui peut pousser une personne à mentir sur quelque chose d’aussi important tout en sachant que le coupable est une personne encore différente. Il ne saisit pas ce qui a pu pousser Elsy a faire ça et il sait que le seul moyen d’avoir une réponse c’est d’aller poser la question directement à l’intéressée. Sans compter que pour son rapport, il a besoin d’un vrai témoignage histoire de ne pas écrire n’importe quoi. A moins d’avoir une explication vraisemblable qui le pousserait à ne pas changer ce témoignage. Voilà pourquoi il se dirige droit vers la jeune femme une fois arrivé à l’hôpital et la raison pour laquelle il ne tourne pas mille ans autour du pot. Wyatt, il préfère y aller directement, ça leur évitera à tous les deux de perdre trop de temps. Et il écoute son explication avec attention. Il l’écoute lui dire que son ami s’est réveillé sans le moindre souvenir de l’accident et que, pour cette raison, elle a pris le blâme. Pour le protéger. Fait honorable qu’il aurait pu faire lui-même pour l’un de ses proches, pour l’une de ses soeurs. « Je vois. » Dit-il simplement en baissant les bras qu’il croise contre son torse tout en gardant le témoignage dans le chemise dans sa main. A la voir baisser la tête comme elle le fait il s’en veut d’avoir été aussi sec dans ses mots même s’il ne peut pas revenir en arrière. Il peut simplement se reprendre, se montrer plus doux désormais. « Je ne comptais pas lui parler, rassurez-vous. » La rassure-t-il immédiatement. « Votre témoignage suffit mais étant donné qu’il est erroné, il fallait que je sache pourquoi. » Continu-t-il avant de soupirer. « Ecoutez, je peux comprendre votre démarche mais très franchement vous n’avez pas à endosser ça en plus. Aucun de vous n’êtes coupables, lui-même n’a pas à s’en vouloir. » Ça serait tout de même mieux pour eux de ne pas se mentir, non ? Mais après tout ce n’est que son point de vue. « Non, il n’y aura pas accès à moins de poursuivre l’autre chauffeur. Vous êtes certaine de vouloir rester sur ce que vous avez dit ? » Il demande une nouvelle fois pour s’assurer qu’elle est certaine de son choix, après tout un revirement, une prise de conscience, peut toujours arriver.
Alors que l'homme annonce qu'il n'a pas besoin de parler à Jacob, que par conséquent ce dernier n'a théoriquement aucune raison d'apprendre que c'est lui qui conduisait le véhicule, lui qui n'as pas put éviter l'accident, Elsy se sent un peu mieux, soulagée. L'objectif qu'elle s'est fixée en découvrant que la mémoire de Jacob faisait défaut à ce dernier semble pouvoir être atteint. Néanmoins elle comprend que l'homme, en voyant son témoignage, ait put avoir besoin d'explications en effet alors qu'il a naturellement vu qu'elle était de l'autre côté de la voiture. Elle ne dit rien, reconnaissant ses tords, ne cherchant pas à protester. Dans le fond elle sait qu'elle a mal agit en falsifiant sa déclaration.
«- Il s'en voudra forcément s'il pense être responsable du fait que je ne marcherais peut-être plus jamais, les médecins ne sont pas très optimistes sur la question... Il s'en voudra de ne pas avoir réagit assez vite, de ne pas avoir put éviter l'autre véhicule... J'imagine que c'est un sentiment naturel, comme les mères qui s'en veulent d'avoir perdu un enfant, quand elles les ont pourtant toujours parfaitement bien traités.»
La jeune femme hoche la tête comme l'homme indique que Jacob n'aura pas accès au dossier à moins de poursuivre l'autre chauffeur. Et le lieutenant lui propose alors de revenir sur ses déclarations pour faire un témoigne exact. La demoiselle semble hésiter, de peur que Jacob ne mette quand même la main sur ces déclarations, se peur qu'un procès n'ait effectivement lieux. Et dans un même temps, étant avocate, elle sait parfaitement que jouer comme cela avec cette déclaration n'est pas quelque chose de bien, qu'elle aurait dût se donner le temps de la réflexion avant de la faire.
«- S'il n'y a pas accès, je veux bien dire la vérité pour ce rapport.»
De toute façon, l'homme ne se souvenant pas de l'accident, il y a peu de chances qu'il veuille aller au tribunal. Et s'il le désirait la jeune femme qui reste la plus lésée dans cet accident pourrait toujours s'y opposer. De toute façon, elle n'avait aucune envie d'imaginer un procès et des heures et des heures de discussions, de plaidoiries, pour définir la culpabilité de chacun, sans assurance au final que cela aboutisse à quelque chose de positif pour eux.
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Invité a posté ce message Mer 29 Aoû 2018 - 18:45#
Sans doute un peu trop brutal dans son approche, Wyatt se radouci. C’est qu’il n’a plus vraiment l’habitude de s’occuper de ce genre de dossier, y compris en quatre mois aux renseignements. Lui qui a pour l’habitude d’endosser un rôle, de ne plus être véritablement lui pour une affaire, ça n’est jamais simple de revenir à quelque chose d’aussi basique que ce qu’il fait maintenant. Non pas qu’il soit mauvais, il a toujours été un excellent élément, mais il aime surtout que les choses soient bien faites et rapidement de préférence. Et là, l’impression qu’il a eue, qu’à cause de ce faux témoignage il soit obligé de revoir tout son rapport et ainsi de perdre un temps monstrueux. Il comprend toutefois. A mesure que la jeune femme lui explique, il saisit ce qui a pu la pousser à agir ainsi. « Les médecins sont vraiment si peu optimistes ? » Ne peut-il s’empêcher de lui demander. Il n’est pas sans cœur, il ne faut pas abuser, et touché par l’accident sur lequel il a été envoyé, il aurait fini par prendre des nouvelles de la jeune femme quoi qu’il arrive. Il en a l’occasion maintenant et le fait qu’elle en parle d’elle-même le pousse à vouloir en savoir plus. « Vous pouvez toujours me demander à ce qu’il n’y ait pas accès si ça vous rassure, je peux mettre une note dans le dossier. Je ne promets pas que ça sera suivi à la lettre, surtout si vous voulez poursuivre l’autre conducteur, mais c’est mieux que rien. » Si ça peut l’aider à avoir un peu moins peur de dire la vérité, Wyatt est prêt à tout pour l’aider. Ça n’est jamais une certitude, mais en général ça fonctionne assez bien et si jamais ils ne comptent pas porter plainte et aller jusqu’au tribunal et bien au moins elle aura dit la vérité. « On peut aller se poser ailleurs dans l’hôpital si vous voulez ? Je peux voir avec les médecins si je peux vous conduire à la cafétéria, ça sera toujours mieux que les couloirs de l’hôpital. » Couloirs dans lesquels il ne s’est jamais senti à l’aise. Pourtant, il en a fait des allers-retours dans ce genre d’endroit, ça n’empêche en rien le fait qu’il ne s’y sent pas bien.
La jeune femme baisse la tête alors que son interlocuteur demande si les médecins sont aussi peu optimistes que ses propos le laissent présager. A vrai dire, elle a même l'impression que ses paroles sont plus optimistes que les médecins, c'est dire. Elle ne remarchera probablement jamais, c'est ce qu'ils ont dit et si elle déjoue ce pronostics, ils ne pensent pas qu'elle pourra récupérer plus de 60% de ses capacités. Autant dire que selon eux même si elle marche de nouveau un jour, ce sera diablement douloureux et difficile pour elle, d'une démarche sans grâce. De fait la question de l'homme, bien que n'étant pas posée méchamment, renvoie la jeune femme à sa condition d'handicapée. C'est ce qu'elle est désormais. Une handicapée. Elle frissonne en réalisant de nouveau qu'elle ne pourra peut-être plus jamais vivre normalement, marcher, danser, sauter, faire ces choses que les autres font, en sommes, sans se poser de questions, sans réaliser la chance qu'ils ont.
«- Non on ne peut pas dire qu'ils soient très optimistes. Pour eux j'ai très peu de chances de marcher de nouveau un jour et s'ils se trompent, ils pensent que je ne pourrais pas récupérer plus de 60% de mes capacités. Et s'ils se trompent et que je marche de nouveau un jour, je doute qu'ils se trompent deux fois et que je puisse espérer récupérer 100% de mes capacités.»
Mais rapidement la conversation se réoriente sur la déclaration de la demoiselle et curieusement, ce sujet se trouve être moins remuant, moins douloureux, pour la demoiselle. Elle est prête à revenir sur ses déclarations pour donner à l'homme un vrai témoignage si en effet son petit ami n'apprend jamais la réalité et la proposition du lieutenant finit de la décider.
«- Oui, car ils souhaitent me faire passer encore quelques tests et doivent me prévenir si Jacob se réveille, il vaux mieux leur dire où me trouver, la cafétéria devrait être un endroit parfait. De ces heures il ne doit pas y avoir grand monde.» suggère-t-elle.
Il est désolé. Wyatt est vraiment désolé en voyant Elsy baisser la tête. Elle n’a même pas besoin d’ouvrir la bouche pour qu’il comprenne qu’en effet les médecins sont peu optimistes la concernant. Et c’est triste. Si le brun n’aime pas prendre les gens en pitié, ça ne l’empêche pas d’avoir un cœur et d’être désolé pour elle. Tout ça pour un homme qui n’a pas respecté le code de la route. Dans ce monde il y aura toujours de l’injustice, Wyatt le sait, ce n’est pas ce qui rend ce genre de situation plus facile à accepter. Le pire c’est qu’il ne sait jamais quoi dire, probablement parce qu’il n’y a rien dire, rien à faire hormis soutenir la personne du mieux qu’on le peut. « J’en suis sincèrement désolé. » Annonce-t-il malgré tout. C’est mieux que rien et ça prouve qu’il s’intéresse. Wyatt n’est jamais désintéressé de toute manière et puis, il tient prouver qu’il la soutient même s’ils ne se connaissent pas. « Peut-être qu’ils se tromperont sur le pourcentage, ça ne serait pas une première, il y a des choses que les médecins ne peuvent expliquer. » D’autant qu’on dit souvent que tout est dans la tête. C’est peut-être une exagération mais il y a une partie de vérité là-dedans. Si elle s’accroche longtemps et sérieusement, elle pourra sans doute détromper les avis des médecins. Il l’espère pour elle en tout cas. Opinant du chef, il cherche déjà du regard des médecins ou infirmiers qu’il pourrait prévenir. « Restez-là, je vais les prévenir. » Le brun n’attend pas de réponse de la jeune femme que déjà il parcourt le couloir à la recherche de la salle des infirmiers. Là, il en interpelle une et lui explique la situation. L’accord donné, il retourne près d’Elsy. « On a le feu vert. J’offre la boisson et quelque chose à grignoter si vous en avez envie. » Lui a un creux, il faut l’admettre. Décidé à laisser Elsy se reposer, il pousse son fauteuil jusqu’à l’ascenseur et ensemble ils gagnent la cafétéria. Boissons et petits encas achetés, ils partent s’asseoir à une table libre. « Vous vous sentez prête à reparler de cette soirée ? » La questionne-t-il, mains autour de son gobelet.
Alors que l'homme se dit désolé pour elle, la jeune femme lui adresse un très léger sourire. Son visage est un peu crispé pour le moment, un peu trop triste, pour sourire réellement, mais l'intention est là, néanmoins. La demoiselle ne peut simplement pas faire plus, en l'état. Parviendra-t-elle à sourire de nouveau un jour ? Elle n'en sait trop rien. Elle verra bien avec le temps. Elle creuse un peu plus que son simple hochement de tête primaire, expliquant alors la position des médecins quand à ses chances de marcher de nouveau un jour, et les pourcentages de capacités qu'elle peut espérer retrouver si elle réussit à remarcher.
«- Certes. Mais je n'ose pas l'espérer, il faudrait qu'ils se trompent deux fois pour que je puisse marcher et récupérer plus de 60% de mon aptitude à me déplacer. Deux erreurs c'est peut-être beaucoup pour le corps médical, j'imagine qu'ils savent ce qu'ils font.» fait remarquer la jeune femme
Alors que tout deux parlent de rétablir une déclaration correcte sur les raisons et circonstances de l'accident, la jeune femme laisse Wyatt aller prévenir le personnel médical qu'il l'emmène à la cafétéria de sorte qu'ils sachent où venir la chercher s'ils ont besoin de l'examiner de nouveau ou si son petit ami se réveille de nouveau. Comme il revient en disant que tout est ok, la jeune femme va pour avancer en faisant rouler son fauteuil mais le lieutenant de police attrape celui-ci et l'aide à avancer plus vite en direction des ascenseurs, sans qu'elle n'ose protester, en pensant que l'homme est peut-être, probablement à vrai dire, pressé et qu'avec son handicap, elle le retarderait à vouloir se débrouiller par elle-même.
«- Nous étions donc à une soirée.» recommence la demoiselle après avoir hoché la tête pour signifier qu'elle était bien prête à raconter ce qui s'était passé. «Nous sommes partis sur le coup des deux heures du matin, peut-être un peu plus et nous avons roulé. J'étais fatiguée, je me souviens que je parlais avec Jacob pour le maintenir éveillé mais j'étais peut-être plus fatiguée que lui. Un véhicule a surgit sur la gauche à quelques mètres de la voiture. Jacob a donné un coup de volant et appuyé sur le frein pour l'éviter...»
Face à ce qu’elle lui dit, il retient son soupire. Il semble déjà bien assez désolé sans avoir besoin d’en rajouter une couche. Elle ne doit pas avoir besoin de ça, pas besoin qu’on la prenne trop en pitié même s’il est certain que beaucoup le font déjà. Lui, ce n’est pas réellement ça. Il est triste pour elle, un peu en colère aussi parce qu’elle ne méritait pas ça. Du peu qu’il voit, elle semble être une jeune femme pleine de cœur, prête à endosser la faute pour protéger sa moitié. C’est noble de sa part et elle ne méritait vraiment pas un coup du sort pareil. Mais on ne contrôle jamais rien dans la vie, Wyatt l’a appris brutalement lui aussi. Son partenaire plus encore. « J’imagine aussi … » Répond-il d’un ton légèrement las. Il aurait préféré qu’ils se trompent deux fois pour elle. Ce n’est déjà pas simple de se remettre d’un accident de voiture, devoir en plus se faire à l’idée qu’elle ne pourra probablement pas être comme avant ça doit être pire. « Cela dit, ça ne m’empêchera pas d’espérer pour vous que vous défierez les pronostics. » Continu-t-il, très sincère. Les infirmières prévenues et la cafétéria atteinte, installés à une table avec leur commande, Wyatt sort son portable de sa poche à la recherche de la bonne application. Il aurait pu prendre des notes, mais devant rendre son rapport en fin de journée grand maximum, il préfère ne pas perdre de temps … quand bien même aime-t-il parfois rendre ça en retard pour emmerder. L’enregistrement lancé, il laisse la jeune femme donner la véritable version des faits et coupe lorsqu’elle s’arrête subitement. « Je suis vraiment désolé. » Dit-il en posant son regard sur elle. « Je me doute que ça ne changera pas grand-chose de le savoir, mais votre petit ami n’aurait pas pu l’éviter même avec les meilleurs réflexes qui soit. » Ça doit être une maigre consolation pour elle de savoir ça, il s’en doute bien. « Je vais pas vous demander de continuer, j’ai déjà la suite et c’est assez éprouvant pour vous. » La vérité, c’est tout ce dont il a besoin pour que ça concorde avec son rapport. Il n’est pas venu pour la torturer plus que nécessaire. Le silence s’étant abattu entre eux, il se met à fouiller dans la poche intérieure de sa veste, en sorte une carte et un stylo sur laquelle il s’empresse d’écrire. Le stylo ayant retrouvé sa place, il fait glisser la carte vers Elsy. « Vous avez mon numéro au poste sur cette carte, je vous ai ajouté mon numéro personnel au dos. Si jamais vous avez besoin de quoi que ce soit, n’hésite pas d’accord ? »
