Invité a posté ce message Sam 25 Aoû 2018 - 20:14#
I'm not making too much noise, I'm eatingVivre en colocation est un choix qu'elle assume pleinement... Enfin, plus ou moins. Mais aujourd'hui, l'idée de rester avec eux l'effleura et quitta vite son esprit, préférant se rendre à la bibliothèque, pour commencer à lire un livre qui l'avait bien tentée la dernière fois en magasin. La brune voulait juste être sûre de son coup avant de l'acheter, et encore une fois dépenser pour des bouquins qu'elle ne lira pas car elle n'aimera pas. Argh... Va falloir qu'elle trie encore une fois ses achats. Les colocs vont finir par détester sa mauvaise habitude de laisser trainer ses livres un peu partout, même si elle tente de les ranger le plus qu'elle peut. Enfin, on ne peut pas dire que le rangement soit sa spécialité non plus...
Que soit. Ce qui lui avait demandé le plus d'effort, c'est bien de conduire sa voiture. Maiwenn déteste ça. Dès qu'elle se trouve derrière un volant, elle oublie tout, et a l'impression d'être paralysée. Même si elle a roulé comme une vieille pour aller jusque la bibliothèque, elle y est arrivée, en un seul morceau et sans accident. Le miracle de sa vie à chaque fois qu'elle est sur la route ! Généralement, c'est vrai qu'elle gratte un colocataire pour se faire conduire où elle veut, mais là... Pas d'autres choix que d'y aller seule, et risque la vie de pauvres innocents. C'est sur ses deux jambes qu'elle rentre dans l'établissement, toute souriante, son sac à dos sur une épaule, l'intérieur à moitié vide. En fait... Elle y garde juste un livre en cas où, son téléphone, ses clés et son sac de carottes qu'elle s'est préparée avant de partir.
Invité a posté ce message Sam 25 Aoû 2018 - 23:48#
You are eating like a little pig.T'avais préféré partir de la maison. Monsieur Clifford et ta mère, tu les adorais. Vraiment. Comme tes frères et sœurs. Quand bien même t'étais pas très démonstratif. Genre même pas du tout, en fait. A la limite de faire aux autres se demander si t'es capable de te sociabiliser. Et encore plus qu'en t'étais chez toi, parce que dans le fond, t'étais quand même pas détesté, toléré de tous, apprécié de certains. T'avais des amis, et c'était certainement le plus étonnant, vu le caractère que t'acceptais de refléter aux autres. Mais là, ce dont t'avais besoin, c'était de calme. T'avais passé ton été à lire des romans de tout genre. D'ailleurs, ta mère t'avait regardé bizarrement, et certainement sur le ton de la plaisanterie, était venue prendre ta température en collant le dos de sa main sur ton front. Comme d'habitude, t'avais grimacé, et tenté de t'esquiver dans ta chambre, en grommelant, arrachant un éclat de rire à ta mère et à tes deux plus petits frère et sœur.
Pour te retrouver seul, t'avait d'abord pensé au parc. Mais ici, à New-York, le peu de nature que les parcs offraient étaient souvent bondés de monde. Surtout en pleine période de chaleur, comme en ce moment. Et toi, c'était ce que tu cherchais à éviter. A tout prix. Alors t'avais réfléchi. Vite. Le plus vite possible, avant de te décider enfin. T'avais pris ton sac, salué généralement la famille, en disant que tu partais pour la bibliothèque, ce qui avait fait froncé les sourcils de ta mère, qui t'avait dit qu'au cas où tu l'ignorais, l'université avait fermé. T'avais lancé une grimace entendue, avant de dire : "La bibliothèque municipale, maman, évidemment." Avant de partir en claquant la porte derrière toi. T'espérais dans le fond qu'elle ne le prendrait pas mal, mais c'était habituel, dans ton mode de fonctionnement. T'avais choisi ton vélo, c'était plus facile pour se déplacer vite, et se garer encore plus vite. Et sur le chemin, tu t'étais trouvé pris d'une angoisse : Pourvu qu'il n'y ait pas foule, là-bas.
I'm not making too much noise, I'm eatingC'est vrai, c'était pas l'idée du siècle d'apporter des carottes à manger en lisant un livre dans une bibliothèque. Dans une colocation, c'est difficile de savoir si on fait trop de bruit ou pas, car chacun en fait dans son coin, mais là... Elle pouvait presque sentir qu'elle était transpercée par les balles d'un revolver. Note pour elle-même : la prochaine fois, ne pas prendre à manger et laisser les autres entendre son ventre gargouiller pendant des heures, jusqu'à arrivée à un point où la brune va commencer à s'auto-manger. Juste en cas où ça tenterait quelqu'un de la laisser sans nourriture, la pauvre petite. Bon, elle aurait pu prendre une pâtisserie de là où elle travaille ou encore en faire elle-même car c'est le genre de truc qui la fait déstresser, mais cette fois-ci, l'idée de lire l'avait emportée et rendue pressée d'aller à la bibliothèque.
C'est seulement quand Maiwenn voit une carrure imposante devant elle qu'elle commence à se dire qu'elle est dans de beaux draps. Elle regarde son visage, et son sourire lui donne plus l'impression que si elle continue à manger, il va l'étouffer avec ses bouts de carotte. Elle en avale presque de travers sa dernière bouchée. En fait, dès qu'il commence à parler, sous le stress, elle va naturellement chercher un nouveau morceau de carotte qu'elle croque doucement, s'affaissant de plus en plus sur sa chaise. Peut-être qu'il ne la verra pas disparaitre si... Mais elle écarquille les yeux. Non pas car le brun lui dit qu'elle rumine, mais car il lui propose de manger du riz. Sérieusement, du riz ?
-C'était vraiment nécessaire de mettre du riz dans tes choix ? Car si tu as dit ça car j'ai des origines asiatiques, c'est vraiment pas sympa, boude-t-elle, faisant une moue digne d'une enfant. Maiwenn ne ferait même pas peur à un gamin tellement elle a une bouille de gosse, elle aussi. Et actuellement, tu es la seule personne qui est venue te plaindre que je fais trop de bruit. Demander plus gentiment, j'aurai peut-être arrêté, répond-t-elle en tentant d'être sûre d'elle, et reprend un bout de carotte pour prouver qu'elle ne se laissera pas faire si facilement.
Son regard se confronte au sien, mais elle a sincèrement envie de prendre ses jambes à son cou et partir aussi vite que possible. Non car il fait deux têtes en plus qu'elle et est musculairement... développé. Oui c'est le cas de le dire, développé. Et elle ne profite pas du tout de cette confrontation pour se rincer l'œil, nope. Est-ce qu'au moins il y a des témoins, s'il vient à faire une tentative de meurtre sur elle ?
Invité a posté ce message Dim 26 Aoû 2018 - 20:10#
You are eating like a little pig.En général, t'étais pas du genre à aller vers les autres. Les autres, c'était le mal. T'étais entièrement d'accord avec Jean-Paul Sartre, qui, pour le coup, s'avérait être un homme de génie à tes yeux, presque une idole du passée pour toi, quand il avait déclaré que l'enfer, c'était les autres. Oui, surtout ceux que tu ne connaissais pas. Et plus encore, les autres qui faisaient du bruit dans la bibliothèque municipale, en mangeant des carottes. D'ailleurs, est-ce que c'était seulement autorisé, de manger dans une bibliothèque ? Enfin, il était question de ne pas détruire les trésors que représentaient les livres. Et entre les bouts de carottes et sa bave qui pourrait être prête à couler pendant que le petit cochon mangeait ses légumes oranges et bien croustillant, tu préférais ne pas tenter d'imaginer même le rendu de ce mélange. Brrr, en fait, t'avais pas pu t'en empêché, t'avais imaginé, et ça t'avait fait arraché une grimace comme si t'allais vomir. Ce qui te fit passer ton bras sur ta bouche, comme pour te dissuader de dégobiller.
Mais malgré tout, t'essayais de reprendre contenance. Non, c'était pas comme ça, qu'on t'avait élevé. Ou plutôt qu'on avait essayé de t'élever. Dans le fond, t'étais pas mauvais bougre, et t'avais un fond de politesse et de bienséance qui restait caché. Oui, bien bien enfoui sur des couches de je-m'en-foutiste et des couches de ras-le-bol du monde, et des autres. Tu l'écoutais, mais à moitié, pendant le temps où elle répondait à ta demande de manger autre chose. T'avais presque l'impression que c'était un son flouté, par tes pensées, et surtout pas le fait que tu n'en avais strictement rien à faire de sa réponse. Toi, ce que tu voulais, c'était ne plus entendre le bruit des morceaux de carottes coupés par ses incisives, qui te crispait autant. Enfin, jusqu'à réaliser ce qu'elle disait, bien que ça ne semblait être un bruit de fond. Tu secouais la tête, comme pour de reprendre conscience. « hein ? parce que tu es asiatique ?» disais-tu, réalisant ce que tu venais de faire. Eh merde ! « Non, non pas du tout ! je t'assure !» Essayais-tu de rattraper face à ta bourde pas du tout volontaire. « J'ai simplement dit ça parce que c'est la première nourriture pas trop bruyante et qui cale dans la tête. J'aurais tout aussi bien pu dire bananes. » Tu priais intérieurement pour ne pas avoir fait une nouvelle gaffe alimentaire, avant de te rendre compte que dans le fond, t'en avais quoi, à faire ? La fille tu la croisais là, une fois. Mais New-York était grande. Tu ne risquais pas de la revoir de si tôt.
Invité a posté ce message Dim 26 Aoû 2018 - 22:22#
I'm not making too much noise, I'm eatingNew York est une grande ville, très grande, mais la poisse de Maiwenn est certainement plus grande. A qui doit arriver l'accident alors que personne ne respecte le code de la route ? Maiwenn. Qui va glisser sur le premier déchet au sol ? Maiwenn. Qui va glisser dès qu'il y a du verglas durant l'hiver ? Vous attendez vraiment la réponse ? Donc cette mauvaise rencontre, y des risques qu'il le revoit. Dans d'autres circonstances à un autre moment, ça se serait peut-être passé mieux. Elle sait pas trop. Dans les livres, il peut y avoir des fins alternatives aux histoires, ou des fins subjectives, mais il n'y a que ce qui est écrit qui se passe. La vie, c'est un peu pareil ; on peut imaginer différents scénarios aux choses qui se produisent, à ce qui se serait passé si on avait fait ça au lieu de notre vraie action, si on avait rencontré une personne plus tôt ou plus tard, mais il n'y a que ce qu'on vit, qui est réel. Et ce qu'elle vit là, c'est bien réel, elle n'en doute pas une seule seconde vu la tournure que prend cette venue à la bibliothèque. Les aléas de la vie, apparemment ─elle a pris l'habitude, un peu. Quand on est un boulet, on se prépare à presque tout.
Pendant un moment, la brune s'en veut presque de lui avoir reproché de lui avoir proposé du riz en lui faisant remarquer qu'elle est asiatique. Ce n'est pas comme si toute sa vie, on lui faiait remarquer ses origines, déjà quand on sait qu'elle a deux parents caucasiens... Elle ne compte plus le nombre de fois où on lui a dit "Mais pourtant, t'as des airs d'asiatique !" et c'est là qu'elle doit dire sans rire qu'elle a été adoptée. Ou alors quand elle se déguisait pour Halloween, et car elle est bridée, tout le monde lui demandait "Tu représentes un personnage de manga ?", alors elle a pris l'habitude de se déguiser en personnages naturellement asiatique, comme Cho de Harry Potter. Mais en présence du brun, Maiwenn a pas trop envie de se sentir mal à cause de sa bourde. Elle lui laisse le bénéfice du toute, faisant une petite moue, retroussant son nez et ses lèvres, un peu comme un chat qu'on vient embêter.
-Tu pourrais tout simplement t'éloigner alors ? J'ai juste vraiment trop faim et si je ne mange pas, c'est mon ventre qui gargouille que tu vas entendre. C'est encore plus désagréable que les carottes ! elle tente de l'apitoyer.
Elle essaye, la petite, elle essaye. Elle entretient une relation presque aussi forte avec la nourriture qu'avec la lecture, alors allier les deux... Elle fait une autre moue, en espérant que le peu de charme qu'elle a fonctionne. En réalité, elle ne mise pas beaucoup sur son physique, mais elle espère avoir des expressions assez démonstratives sur son visage. Alors qu'elle est à deux doigts de ranger son paquet suite à sa politesse qui a mis du temps avant de se montrer, elle reçoit encore une remarque ironique, et elle arque un sourcil. Okay, ça se passe très mal, et ça ne promet pas de s'arranger. Loin de là.
You are eating like a little pig.D'un côté, tu savais qu'elle avait raison. Tu disais les choses comme si tu parlais à un mur, froid et sans émotions. Tu ne réalisais parfois pas que ta façon de dire les choses étaient brutes, et parfois sans compassion pour les autres. Mais du peu que tu te souvenais, ton père te disais toujours d'être honnête, de dire les choses telles qu'elles étaient. T'avais beau avoir sept ans quand il est parti, il y avait des choses qui marquaient la tête d'un enfant. Et ça, c'était une part des choses qui restaient, même des années plus tard. Mais après ça, fallait pas t'étonner qu'elle t'ait pris pour un gars raciste et xénophobe. Comme si t'avais fait attention au fait qu'elle était asiatique. Non, mais sérieusement, si elle ne l'avait pas souligné, ça aurait à peine été si tu le remarquais. Parce que les différences chez les gens, c'était pas vraiment la première chose que tu regardais. Pour ça, il aurait fallu t'intéresser beaucoup plus aux autres. Et ça, tu faisais pas, en général. En fait, c'était certainement le temps, qui t'avait rendu comme ça. Parce qu'avant,t t'étais beaucoup plus sociable. Pas non plus le roi de la jungle, mais déjà, mieux, en fait. T'avais ce quelque chose qui s'était effacé au fil des années. Peut-être parce que t'avais fini de construire les murs en bétons de la cage qui était censée te protéger de souffrir. Une sorte de masque de petit con qui te seyait à la perfection. Et t'étais bien heureux, de l'avoir, ce masque. C'était vraiment une protection, quoi qu'en disent les autres.
Ses propositions avaient le don de t'énerver encore plus. Enfin, t'essayais de pas le montrer, et en soit, c'était déjà un gros effort de ta part. Quoi ? t'avais juste pas envie que la bibliothécaire vienne avec un journal roulé sur lui-même pour te taper la tête. Après tout, t'étais le garçon, dans la discussion, et t'étais debout. Le coupable idéal ! Alors que le vrai coupable, il était là, devant tes yeux, et c'était même un "elle". Tu roulais des yeux. « Impossible. Tu vois, la section qui m'intéresse est juste là.» Tu montrais d'un rapide geste de la main la sections Mathématiques. Elle avait pas à savoir clairement ce que c'était, et tu te foutais de savoir si elle avait vu ou pas ce que tu désignais. « La vérité, c'est que je m'en fiche. » Affirmais-tu, droit dans tes bottes, en croisant les bras sur ton torse. « T'as qu'à te faire une purée de carotte, sérieux. Et puis, je te signale que t'es dans une bibliothèque, pas dans un fast-food veggie.» Elle ne te faisait pas pitié. Que ce soit naturel ou pas, ces espèces d'yeux de cockers, ça ne fonctionnait pas sur toi. Tout ce que tu voulais c'était du calme pour lire. Et bien sûr, dans ces moments de solitude et ces temps de guerre, la bibliothécaire avait décidé de ne pas intervenir, de se cacher derrière son espèce de livre sur l'astronomie. Si elle ne l'avait pas pris à l'envers, tu n'aurais jamais douté qu'elle n'était pas en train de lire. Du reste, tu te foutais de ce qu'elle faisait, tu la trouvais juste passablement incompétente dans la gestion de sa bibliothèque. Après tout, à quoi bon être ici, si c'était même pas pour avoir le calme et la sensation que ton cerveau ne pouvait pas mieux fonctionner qu'à ce moment précis ?
I'm not making too much noise, I'm eatingCette situation est totalement ridicule, et le pire, ça ne semble pas vouloir se finir. Pourtant, elle commence à manquer d'arguments pour se défendre... et de patience, elle doit l'avouer. Maiwenn est plutôt du genre à prendre sur elle et se montrer souriante et gentille en toute circonstance, pas réellement capable de se montrer méchante. Ce n'est tout simplement pas dans son caractère ─elle peut essayer, mais ça reste encore une tentative vaine. Elle ne fait pas peur à grand chose, on peut la comparer à un poussin qui tient un couteau. Même si ça se veut menaçant, on ne peut que lâcher un "awwww" attendri, enfin, pour tout être humain normal, mais il semblerait qu'elle vienne de tomber sur le pire de son espèce : le râleur jamais satisfait. Plus elle regarde, plus elle trouve qu'il a une tête à claques, et elle aimerait bien perdre sa politesse pour être un peu plus... agressive. Elle aimerait bien qu'il parte, aussi, pour qu'elle arrête de le regarder et de s'embrouiller l'esprit pour rien, car déjà assez le bordel dedans pour éviter qu'il en rajoute une couche.
Tout se passe un peu trop vite pour elle, il lui montre la section de livres qui l'intéresse, elle croit lire que c'est celle sur les mathématiques mais elle reporte son attention sur lui, la tête levée vers le brun, commençant à avoir mal au cou tellement il est grand et elle... minuscule sur sa chaise, quoique debout elle doit pas faire si grand que ça comparée à lui. Il dit qu'il s'en fiche de sa faim, et elle se vexe encore plus. Bon, elle est peut-être fautive, mais pas prête de l'admettre, surtout pas pour lui. Non, c'est une interdiction pour elle de se déclarer coupable de cette altercation.
-Dis-moi, es-tu aussi désagréable toute la journée ou tu dors quand même la nuit ? lâche-t-elle subitement, ne se rendant même pas compte de sa connerie. Bordel de merde.
L'espace d'un instant, la coréenne devient blême. Elle va sérieusement s'attirer des ennuis avec ce type, si ça continue. Et elle veut pas, non, elle aime pas être en mauvais termes avec les gens, elle est pas assez forte pour supporter ça. Elle a presque envie de prendre son livre pour s'assommer avec, et prétendre au réveil qu'elle ne sait plus ce qui s'est passé. Ou faire semblant de s'évanouir... Oui, c'est une idée qui pourrait fonctionner, tiens. Elle a toujours été mauvaise comédienne, mais on sait jamais, elle se découvrirait un autre talent à part celui de se foutre toujours dans les ennuis... Mais apparemment, Maiwenn dit le truc de trop à propos du boucan qu'ils font à deux, et il prend son paquet de sachet si subitement avant de repartir à sa place qu'elle reste là, plantée avec un air bête sur sa chaise. Il ne vient pas de faire ça ? Pendant une dizaine de minutes, elle reste là, tente de reprendre la lecture de son livre, mais elle est à moitié tournée vers lui, lui lançant des regards assassins du mieux qu'elle peut. Il lui a pris sa nourriture ! Il n'y a que ses colocs qui peuvent faire ça, et encore ! Mais au bout de ces dix minutes, elle n'en peut plus. C'est beaucoup trop pour elle. Fermant son livre violemment, son pauvre livre qui n'a pas demandé tant de brutalité, elle se lève et marche d'un pied ferme jusque lui, remontant son élastique favori qui maintiennent ses cheveux attachés et réajustant sa jupe. Les bras croisés sur sa poitrine au départ, elle se plante devant lui, tapant du pied.
-J'aimerai récupérer mes carottes, demande-t-elle, employant encore le "j'aimerai" avant de passer au "je veux".
Invité a posté ce message Lun 27 Aoû 2018 - 19:06#
You are eating like a little pig.Et voilà, ça y était. Elle t'agaçait, c'était officiel. Tellement que t'avais même pas tenté de répondre à sa question rhétorique qui n'avait pour but seulement que de t'offenser d'avantage. Mais t'étais plus malin que ça, t'allais pas rentrer dans son jeu. Enfin, presque pas. Sauf que maintenant, c'était 45-45, avantage Mael. Parce que t'avais un otage : son paquet de carotte. Au moins, t'étais sûr que tu l'entendrais plus manger ses carottes craquantes, croquantes, horripilantes. Et puis, les représailles, tu les craignais pas, vu l'adversaire. C'était pas elle qui risquait de t'effrayer, oh, ça non. T'étais retourné t'asseoir, dans l'espoir d'une trêve. Et voilà, tu te sentais victorieux.
Et là, tout à coup, le silence. Bon sang, ce que tu étais heureux d'enfin pouvoir te consacrer à ton livre. Il te restait moins de quinze pages pour savoir qui était le tueur du Révérend Marshall. T'en pouvais plus de cette attente ! ça te rendait dingue. Enfin, ça tu le dirais pas à haute voix, parce que sinon, tes potes ne comprendraient pas, et te prendraient pour un intello de première. Même si tu faisais des maths, que tu vivais beaucoup dans les livres en tout genre, c'était pas pour autant qu'ils ne te respectaient pas. Alors autant ne pas changer la situation, et la conserver comme elle était déjà.
Mais tu avais tort. Tu croyais que t'aurais le temps de finir. Le temps de savoir. Après tout, quinze toutes petites pages, mais c'était quoi ? Même pas cinq minutes. Allez, au maximum dix, si tu voulais vérifier quelques choses sur les lignes d'avant, et reprendre du départ. Mais c'était rien, en vrai, quinze pages. C'était sans compter le retour du boulet de service. Toi, t'avais les carottes de mademoiselle avec toi. Mais tu n'aurais jamais été jusqu'à penser qu'elle y tenait tellement qu'elle viendrait essayer de les récupérer. Sérieux ? Elle aurait pu s'en racheter dans le supermarché du coin. Cette fille, c'était un véritable désastre. Quand tu la voyais devant toi, dans le champ de vision flou puisque tes yeux étaient concentrés sur ton livre, tu soupirais, exaspéré. Et tu fermais ton livre très violemment. La fin, c'était pas pour maintenant, décidément. Tu levais les yeux vers elle, non sans les rouler. « Quoi ? » Ton ton se faisait insolent. Tu méritais des paires de gifles, et tu le savais. Mais là, elle le cherchait. Au lieu de s'être excusée, précédemment, elle t'avait presque fait te sentir coupable d'être dérangé par son machouillage incessant. C'était elle qui avait commencé les hostilités. Récupérer son sac à carotte ? Ha. Ha. Elle pouvait bien rêver. Alors que tu commençais à prendre ta respiration, comme pour donner une réponse à conditions, tu la voyais s'approcher de toi, pour essayer de l'avoir. Non mais, l'espace personnel, elle ne connaissait pas, cette fille ?
Invité a posté ce message Lun 27 Aoû 2018 - 23:33#
I'm not making too much noise, I'm eatingLa brune a l'impression que tout dérape sans qu'elle puisse y réfléchir. Ça a commencé par ce gars qui débarque pour lui dire d'arrêter de manger, puis le débat qui a pris une autre tournure, elle qui tente de se montrer plus féroce qu'elle ne l'est réellement, puis lui qui se tire avec son sachet de carottes, visiblement à bout de nerfs. Un peu tout semble se répéter dans sa tête, un peu comme ce film de Noël qu'elle voit chaque année à la télé, avec un type qui recommence la même journée pendant x temps... Bref. Elle ne peut pas s'empêcher de penser à ça alors que tout lui échappe, notamment son paquet de carottes qui finit chez l'ennemi.
Toujours aussi perdue, Maiwenn est restée là, interdite, jusqu'à trouver le courage de se lever, sur ses petites jambes frêles, et de se planter devant l'armoire à glace. Pourquoi faut-il que même assis, il soit plus impressionnant qu'elle, sérieusement ? Comme quoi, on ne nait pas tous égaux ! Mais elle devait avouer que ça la surprenait, il a une carrure de sportif et pourtant il vient réellement lire dans une bibliothèque. Wow, s'il avait été plus sympa avec elle, elle aurait presque pu en tomber à moitié amoureuse rien qu'en lui parlant. En vérité, tomber à moitié amoureuse, c'est ce qu'elle fait de mieux ; elle est amoureuse de l'amour en lui-même, c'est son charme. Dommage qu'elle préfère lire toutes ces histoires au lieu de les vivre. C'est peut-être même certainement le fait qu'elle se perde dans ses pensées à ce propos qui la mène à finir dans une telle position, si gênante que ses joues sont rouges et elle a l'impression de ne plus savoir respirer. Okay, ça vient aussi peut-être du fait que jamais personne n'a mis ses mains là avant lui, et elle ne peut pas réellement le blâmer, car il n'a fait que la rattraper, mais bon dieu, ça va la choquer toute sa vie. Est-ce qu'on peut considérer qu'elle vient de se dévergonder sans faire exprès ? Non car là... Rha, pourquoi elle doit toujours penser autant, surtout si c'est pour penser de telles conneries ? Néanmoins, l'air mal à l'aise qu'affiche le jeune homme la rend satisfaite, un peu. Le fait de savoir qu'elle ait réussi à lui offrir un autre sentiment que l'agacement et l'épuisement, ça l'enchante ! Enfin un peu de justice dans ce monde, même si ça inclue d'avoir une main sous la jupe... Ouais en fait non, il sont juste tous les deux dans une position qui ne leur fait aucunement du bien. Alors elle finit par se remettre sur ses deux pieds avec son aide, son visage passe par au moins dix expressions, et aucun silence ne lui a semblé aussi gênant que présentement. Elle sait même pas pourquoi elle reste plantée là.
-Ce moment a été très... Gênant, finit-elle par dire, comme si ce n'était pas assez ressenti.
Puis Maiwenn voit l'occasion en or. Pour une fois, son corps écoute enfin ce que son esprit lui dit et elle se jette presque jusqu'au paquet de carottes, qu'elle récupère, se dépêche de courir jusque son sac à dos près de sa chaise, ferme la fermeture éclaire, le met sur ses épaules, va vite ranger le livre... Sauf qu'elle est cassée dans son élan car d'autres livres tombent. Rhaaa c'est pas possible, c'est un complot intergalactique contre sa petite personne ! Qu'a-t-elle fait de mal pour que le karma s'abatte sur elle à ce point-là ? Elle les ramasse en vitesse, repasse malheureusement devant le gars qui a écourté sa venue à la bibliothèque, et elle ne trouve rien de mieux que rajouter une dernière couche.
You are eating like a little pig.T'étais pas bien. La situation ne se prêtait pas à faire des blagues. Si t'avais pas été si surpris et si gêné, t'aurais certainement envoyé chier la demoiselle en lui disant de faire attention. Mais même ça, ça t'avait échappé. Parce que t'étais loin de prévoir qu'elle te tombe dessus, certes. Alors, que dire lors de ce genre de situation? Non, clairement, t'étais pas bien. Tu l'aurais volontiers envoyée bouler, en lui reprochant d'être une sotte qui ne faisait pas attention, ce qui laissait sa maladresse la gouverner. Mais encore, tu n'aurais pas su gérer cette phrase. Et surtout, t'étais tellement sonné parce qu'il venait d'arriver. Pas tant le fait qu'elle te tombe dessus. Mais... ta main sous sa jupe ? C'était vraiment, vraiment très ennuyeux. Et heureusement, elle semblait aussi gênée, la situation ne s'était pas retournée contre toi. Voilà qui aurait pu être pire pour toi. Il s'en était fallut de peu !
Avant même que tu n'aies le temps de réagir, elle s'était relevée, avait presque fait comme si de rien n'était. Enfin, non, elle avait quand même signalé l'évidence : la situation était gênante. Bravo, Captain Obvious ! Et puis encore plus rapidement, elle s'était jetée au sol, et elle avait récupéré l'objet de toute cette controverse, de toute cette situation malaisante : ses carottes. Sérieusement, tu peinais encore à réaliser que tout ça, c'était pour des carottes. Il fallait le faire, quand même. Et après, on disait que c'était toi, qui étais bizarre. Et pourtant, dans le fond, la situation te faisait plutôt rire. En fait, oui, c'était ça, c'était risible. Plus que ce que ça ne semblait même être de ton point de vue. Non, mais sérieusement !