conquest of paradise. (calista)

J’arrive au bout du cinquième documentaire que j’ai trouvé sur Libertalia, la cité perdue qu’on recherche tant dans le groupe avec lequel j’ai fait mes premiers pas en fouille archéologique en décembre, et me lève de mon lit après avoir mis sur pause. Ce qu'ils viennent de dire dans la vidéo est très enrichissant. Mais oui, pourquoi je n’y avais pas pensé ? Je tourne en rond dans ma chambre pendant quelques minutes, songeant à tout ça. Il me faut plus d’informations, plus de documentation. Malheureusement, je sais qu’à la fin des 12 minutes qu’il me reste du documentaire, je n’aurai plus rien sous le coude. Les autres ne m’avaient pas réellement aidé, mais j’avais eu raison de m’accrocher, le dernier valant totalement la perte d’une journée toute entière. Il n’y a qu’un seul endroit où je pourrais peut-être trouver de nouvelles informations et, après un rapide coup d’œil vers ma montre, je décide de m’y rendre, cet endroit étant encore ouvert à cette heure-ci. En prenant mon téléphone, j’ai le réflexe d'aller dans mon répertoire pour trouver le numéro de Calista. Je me ravise cependant avant d’avoir appuyé sur le bouton appel. La dernière fois, elle disait vouloir faire une pause. Je la contacterais seulement si ça me semble vraiment nécessaire. Je coupe le documentaire, éteint mon pc pour l’emmener avec moi et prend la direction de la bibliothèque avec mon bolide. J’y arrive assez rapidement, ne traînant pas pour me garer et y entrer, me dirigeant ensuite d’un pas connaisseur vers les rangées qui m’intéressent. Sauf que je me stoppe net en arrivant dans l’allée qui concerne ce que je cherche, tombant sur une vision qui m’étonne -ou pas vraiment-. La table qui se trouve là est pleine de bouquins ouverts devant une jeune femme qui ne m’est pas inconnu. Calista. « T’avais pas dit que tu faisais une pause ? » Je ne suis pas bête. Les livres qui sont là parlent de cette fameuse cité perdue, j’ai pu le voir grâce à des photographies se trouvant dans certains d’entre eux.

@Calista Vryzakis

Je suis à moitié surpris de découvrir Calista dans la bibliothèque et, en même temps, pas vraiment. Cet endroit est comme sa deuxième maison lorsqu’elle a des envies de recherches et elle confirme ce que je pense en me faisant part du pourquoi de sa présence ici. « Tu cherchais quoi ? » Que je lui demande dans un premier temps, avant de déclarer : « Il est jamais trop tôt pour la rentrée universitaire et pour bien se remettre dans le bain. » Sourire amusé aux lèvres, je m’installe sur la chaise qu’elle me montre, observe les alentours pour voir s’il y a foule dans les parages, puis pose mes yeux sur elle pour commencer par avouer : « J’étais en train de regarder des documentaires sur tu sais quoi et je suis tombé sur un truc intriguant. » Tu sais quoi, ou la façon dont on parle à voix haute de Libertalia. Il ne faudrait pas que des oreilles indiscrètes captent qu’on fait des recherches sur cette cité, ça serait un peu con de se faire piquer la découverte de cet endroit par des gens qui n’auraient fait qu’écouter nos informations. Frustrant aussi, vu le temps qu’on passe sur ces recherches. Je lui fais signe d’attendre quelques secondes de plus, me lève et pars chercher une carte avant de revenir à ses côtés. « On a toujours cru que ça se situerait là. » Dis-je en lui désignant un point précis sur la carte, avant de compléter : « Mais dans un documentaire récent, un historien avance que les gens feraient fausse route et que c’est peut-être pour ça que rien n’a jamais pu être prouvé. » Si la théorie m’a paru complètement idiote au début, plus j’y réfléchis et plus je me dis que ça peut totalement être vrai. Personne n’a jamais voulu suivre ce que ce mec a déclaré, alors peut-être bien qu’il n’a pas tort au fond. Dans tous les cas, ça ne coûte rien d’essayer de rechercher en suivant ce qu’il a dit. « Selon lui, l’endroit se situerait dans un périmètre de 20 km autour du point donné. Soit… » Je parle tout en traçant un cercle avec mon index sur la carte. « Dans ce périmètre-là. » Je tourne la tête vers Calista, n’attends pas qu’elle réagît pour ajouter : « C’est peut-être possible, personne n’a jamais pris en compte ce qu’il a trouvé et ça n’a jamais pu être démontré qu’il avait tort. J’ai fait des recherches. »

Des recherches sur la colonie de pirates ? Quelqu’un d’autre que moi aurait peut-être été étonné qu’elle avoue faire encore des recherches alors qu’elle avait décidé de se mettre en pause. Moi, non. Je ne peux que comprendre ce besoin de découverte qui te prend par les tripes, cette passion pour les recherches de trésors non élucidées. Quand tu commences, tu ne peux plus t’arrêter. Ça en devient une passion. Comment pourrais-je la juger alors qu’à sa place, je ne pourrais pas me mettre en pause une seule seconde ? À l’inverse, je lui parle à mon tour de ma trouvaille du jour, n’ayant aucun secret sur le sujet avec elle. On cherche le trésor ensemble, il n’y aucun non-dit à ce propos-là dans notre équipe. Elle m’écoute tout au long de mon speech, ne m’interrompant que lorsqu’elle sent le besoin de confirmer mes propos, et me laisse finir avant de commencer à parler à son tour. « C’est peut-être un piège l’endroit où tout le monde cherche depuis le début, justement. » Ce qui expliquerait pourquoi personne n’a jamais rien trouvé. Tout simplement parce qu’il n’y a rien à cet emplacement et que ce n’était qu’un leurre. Elle me parle de l’Écosse et je me recule dans ma chaise pour appuyer mon dos contre le dossier, réfléchissant à ses propos. « Admettons qu’il a réalisé un jeu de piste avec des énigmes… tu penses pas qu’il aurait placé quelque chose au dernier endroit qu’il a visité ? » Soit l’Ecosse comme elle le disait juste avant. Forcément, une visite là-bas s’impose et le plus vite possible. Je doute du fait qu’on soit les seuls à commencer à suivre cette piste et je n’ai pas envie qu’on se fasse devancer. « T’es pas supposée ouais, mais personne peut lutter contre sa passion Calista. » Je lui souris, tapotant du bout des doigts les accoudoirs de ma chaise avant de me redresser. « Quand on partira en Écosse, il faudra être sûr qu’une personne avec nous connaisse les lieux. On va perdre plus de temps qu’autre chose à trouver les endroits qu’on veut voir sinon. » Ouais, quand et pas si, parce que c’est évident qu’on ira. Elle ne pourra pas résister à une telle avancée et moi non plus. Je ne compte pas céder ma place dans ce qui pourrait être la plus grande découverte du siècle.

Calista, elle n’est pas surprise que Kenneth ne soit pas étonné de la trouver là. Il connaît sa passion, partage exactement la même. Elle le sait très bien pour avoir travaillé avec lui et d’autres étudiants en archéologie pendant quasiment un an. Libertalia, c’est une recherche de plusieurs années pour la blonde, recherche pour laquelle elle a eu besoin d’un peu plus de mains pour finalement tout arrêter. Sur le papier, c’était la fin du stage, mais en réalité ça commençait à être bien trop dangereux pour que la jeune femme accepte de mêler d’autres personnes. Sauf que c’était sans compter sur l’entêtement de Kenneth. Kenneth qui malgré la pause de la jeune femme continu ses recherches. Et forcément, ça la fait sourire. « Un piège ou une fausse piste. C’était un pirate, son butin il ne le partageait pas facilement … et si tu-sais-quoi est ce que je pense, c’est pire encore. » Une colonie de pirates où ils auraient mis en commun tout leur trésor … une somme astronomique à laquelle elle préfère ne pas trop penser. Qu’il ait conduit tout le monde sur une fausse piste ou droit dans un piège – voire les deux – ça ne serait pas surprenant. « C’est probable, oui. Il voulait peut-être s’assurer de la valeur des personnes qui tomberaient sur cet endroit. Connaissant le personnage, s’il a laissé quelque chose ça nous conduira à un autre indice. » En espérant que le temps et les autres personnes sur les mêmes recherches n’aient pas tout détruit. Elle connaît que trop les fous prêts à tout pour mettre la main sur un trésor, y compris à tout faire sauter autour d’eux. « Peut-être, mais j’ai une fille Kenny. Elle a deux ans et elle peut facilement finir au milieu de … tout ça. » Dit-elle en englobant toutes leurs recherches sur la table. Avalon, elle a déjà été utilisée contre elle. C’était un leurre, elle était en sécurité, mais ça a suffi pour que la blonde revoit ses priorités. Cela dit, voyant qu’il compte bien partir avec elle quoi qu’il arrive, elle laisse un sourire étirer ses lèvres dès qu’il est question d’une personne vers qui se tourner une fois sur place. « Oh, je connais quelqu’un qui doit déjà être sur là-bas pour trouver des pistes. » Mystérieuse, son sourire s’élargit. Des mois qu’elle n’a pas eu de ses nouvelles, depuis qu’il lui a dit fouiner çà et là au nord du Royaume-Uni à la recherche de la tombe d’Henry Avery. Elle sait qu’il sera heureux d’entendre qu’elle se replonge dans le bain. « J’imagine qu’il va falloir que j’use de mes connexions pour te permettre de venir malgré les cours ? Tu sais qu’il y a un risque que d’autres personnes soient là-dessus et qu’elles soient légèrement … folles ? » Complètement tarées avec la gâchette facile serait plus correct, mais Calista va éviter de parler trop de ça dans la bibliothèque.

J’acquiesce en écoutant ce que me dit la jeune femme, ne pouvant qu’être en accord avec ses propos. Calista, elle a de l’expérience sur le sujet, contrairement à moi qui ne fait que débuter. Ainsi, ce qu’elle avance est fortement logique, bien plus que ce que d’autres peuvent insinuer à mes yeux. « J’ai tellement hâte de me remettre à fond dans cette quête, j’y pense tout le temps ! » J’ai l’air d’un gosse enthousiaste et excité à l’approche de Noël et c’est sûrement l’état dans lequel je suis vraiment là. En parlant de gosse, elle met sa fille sur le tapis avant de m’annoncer connaître une personne qui est déjà sur place. « Je peux y aller seul avec le groupe si tu veux et tu resteras avec ta fille. Je te tiendrais informé de tout dans les moindres détails et, dès que tu pourras, tu nous rejoindras. » Pourquoi pas après tout ? Je suis persuadé qu’on peut s’en sortir sans qu’elle soit là tout le temps, non ? Un léger sourire pointe sur mes lèvres quand elle évoque mes cours. « Ça serait sympa, oui. J’aimerais passer mon année malgré tout. » J’arbore une légère moue. Je ressens un réel besoin de ne pas rater une seule année. « Je suis prêt, j’ai pris des cours de self défense, une fois. » Que j’ajoute en hochant la tête, sourire aux lèvres. Bon, je rigole, mais c’est une façon comme une autre de lui faire comprendre que je n’ai pas peur, que je suis prêt à prendre ses risques. Je n’ai plus rien à perdre moi, j’ai déjà tout perdu au fond. Mes yeux se reposent sur la carte et je l’analyse en silence à nouveau, me plongeant dans mes pensées. Les mains agrippant mollement le bord de la table, je commence par la suite à me balancer sur les pattes arrière de ma chaise, une mauvaise habitude que j’ai lorsque je suis en pleine réflexion ou que j’ai la tête dans les étoiles. Sauf que je ne suis pas chez moi à cet instant, ce n’est pas une chaise avec laquelle je suis habitué à faire ce mouvement de balancier et je n’ai aucune information concernant le poids de celle-ci lorsqu’elle se trouve dans cette position. Je réalise seulement que c’était une mauvaise idée au moment où je sens l’un des pieds glissé sur le sol de la bibliothèque. Je pars en arrière avec la chaise, mes mains ne tenant pas fermement la table et, dans un bruit sourd, on se retrouve au sol. La chaise et moi. Je me relève aussi vite que je suis tombé, espérant ne pas m’être fait remarquer, mais comment ça serait possible dans un tel lieu ? Toutes les personnes qui ont la possibilité de me voir ont les yeux braqués sur moi. Je grimace. « C’est bon, je vais bien. » Dis-je alors, me prenant un gros "chuuuut !" dans la gueule en guise de réponse par la bibliothécaire. Ah ok… Merci ? Je ramasse la chaise prestement et me réinstalle dessus, l’air de rien, tournant la tête vers Calista. « On en était où du coup ? » Que je lui demande, comme si rien ne s’était produit. Comme si je ne viens pas de me foutre la honte de ma vie devant une foule de personnes. Non non, rien de tout ça.

Comme elle peut se reconnaître en lui ! Dans ses débuts elle était pareil, Calista. La moindre petite chose liée au passé, le moindre site de fouilles l’émerveillait. Elle aurait pu passer sa vie dans la poussière, à tenter de découvrir les vestiges du passé ici et là à travers le monde. Et c’est toujours le cas. La jeune femme tente de le nier mais elle revient sans arrêt à ses premiers amours. L’Histoire elle a ça dans le sang. Son père était passionné, son grand-père l’enseignait. Elle, elle tente de la ramener sur le devant de la scène parce qu’elle est importante et qu’à ses yeux elle ne doit jamais être oubliée. Bien sûr qu’elle comprend que Kenneth soit aussi impatient à l’idée de repartir à l’aventure. « Tout seul ? » Répète-t-elle en haussant un sourcil même s’il ajoute le groupe ensuite. « On pourrait presque croire que tu as oublié quel personnage je suis. » Glisse-t-elle, retenant son rire pour ne pas attirer l’attention de tout le monde sur eux. « Je ne veux pas être "tenue informée", je n’aime pas ça. Je préfère être là et vous aurez besoin de moi. » Elle hausse les épaules, sûre d’elle. Oh son petit groupe est doué, Calista n’a pas sélectionné n’importe qui, mais il y a des détails qu’ils ne connaissent pas, des énigmes qu’elle pourra résoudre uniquement grâce aux connaissances qu’elle a emmagasiné toutes ces années – et pas seulement en cours. « Je viendrais aussi … à vrai dire ça ne sera probablement que toi et moi, je préfère éviter d’attirer l’attention. Je me chargerai d’en parler avec l’université, ça ne sera pas un problème. » S’arranger pour que cette excursion lui serve de note peut être aussi une idée. Si Calista n’est pas professeur, il lui arrive souvent de venir en tant qu’intervenante et de s’arranger avec le corps professoral pour que les élèves qu’elle emmène avec elle bénéficient d’une notation. De cette manière elle évite qu’ils perdent une année par sa faute – et celle de la curiosité. « D’accord, même si j’espère que ta maîtrise de l’escalade s’est améliorée. » Le taquine-t-elle. Il y a eu quelques rares fois où ils en ont eu besoin, là quelque chose lui dit que ça sera bien plus nécessaire. Comme l’équilibre dont il prouve manquer cruellement lorsqu’il tombe sa chaise et attire un grand nombre de pair d’yeux vers eux. Calista, elle pouffe. Une main plaquée sur sa bouche, elle ne veut pas faire trop de bruits alors qu’elle se moque ouvertement de lui. « Va falloir revoir l’équilibre avant de partir, je ne voudrais pas que le pire arrive. » D’autant qu’il est jeune, pas totalement majeur dans ce pays et donc sous sa responsabilité. « On en était au fait que tu vas découvrir l’Ecosse … en quelque sorte. » Parce qu’ils ne seront pas là-bas pour jouer les touristes aussi tentant que ça puisse être et malgré les beautés que ce pays à offrir.

Je lâche un léger rire suite à ses propos, secouant ensuite la tête en signe de négation, puis finit par déclarer : « Oh non, je risque pas de l’oublier. » Comment le pourrais-je ? En plus d’être mon mentor, Calista est celle qui m’a fait comprendre à quel point je suis fait pour ça, à quel point j'ai cette passion dans les veines. Partir à l’aventure pendant un temps indéterminé, en vivant dans des conditions extrêmes et, parfois dangereuses, ça me comble tellement de joie. De plus, je peux en profiter pour prendre des tonnes de photos de paysages tout aussi magnifique les uns que les autres, combinant ainsi mes deux plus grandes passions dans la vie. Et tout ça, je le dois en grande partie à cette femme qui me fait face. Alors non, je ne pourrais jamais zapper de ma mémoire cette partie qui fait d’elle la femme qu’elle est. Forcément, son goût pour l’aventure et la découverte l’empêche de se tenir à l’écart et elle m’informe qu’elle viendra aussi, ajoutant que ça ne sera qu’une fouille à deux pour cette fois. Pas de quoi me rebuter, au contraire, ça m’attire encore plus. Si elle désire qu’on y aille que tous les deux, c’est signe qu’elle a une grande confiance en ma personne et ça me fait énormément plaisir. « Ça me va alors. Et on partirait quand du coup ? » Que je lui demande afin de savoir pour quand je dois faire mon sac. Pour prévenir ma famille, et surtout Noor, que je pars bientôt aussi. Ça sera sûrement l’une des premières choses que je ferais d’ailleurs. Comme pour me mettre en garde vis-à-vis des dangers qu’on risque de courir là-bas, elle me précise qu’il y aura sûrement des hommes armés, chose qui ne m’effraie pas plus que ça. Je le lui fais comprendre par une petite blague et elle me taquine en retour, de quoi me fait rire. « J’ai pas vraiment eu le temps de m’entraîner. À part s’inscrire à des cours, le seul moyen de s’entraîner est d’escalader les immeubles ici… J’avais pas trop envie de me faire arrêter. » Je réplique d’un ton amusé à mon tour, bien que j’espère ne pas autant galérer que lors du premier voyage. J’ose penser que j’ai déjà un brin d’expérience suffisant pour ne plus faire les mêmes erreurs de débutant maintenant. À l’inverse, il faut croire que mon expérience avec les chaises, elle, n’est pas encore assez élevée puisque je me ramasse comme une grosse merde alors que je me balançais sur les pattes arrière du mobilier. Après m’être relevé et avoir mis la chaise en place, je remarque que Calista se retient pour ne pas rire aux éclats et je souris, amusé. « Te fous pas de moi, tout est de la faute de la chaise. » Cette vilaine chaise qui ne tient pas en place. Je reviens ensuite aux choses sérieuses, soit ce voyage en Écosse et sourit à ses dires. « Tu te doutes que la façon dont je vais découvrir ce pays me plaît tout particulièrement. » Dis-je, enjoué par ce futur voyage. Évidemment qu’elle le sait ça, entre deux personnes partageant la même passion, elle ne peut que comprendre. « Il paraît que y a des paysages à couper le souffle là-bas, mon appareil photo va aimer. » Et moi, encore plus.

Des archéologues en herbe, passionnés, il y en a quelques-uns mais très peu le sont autant que peut l’être Kenneth. Elle voit en lui cette passion pour l’Histoire, la recherche et connaît que trop bien le plaisir de découvrir des vestiges du passé qu’elle a pu lire dans ses yeux par le passé. Elle-même n’aurait jamais imaginé être autant animée par la curiosité. Si elle s’est lancée en archéologie c’était avant tout par passion pour l’Histoire mais aussi parce qu’elle a toujours été curieuse de tout. Il aura fallu qu’elle aussi ait un excellent mentor pour découvrir à quel point elle aime les fouilles et l’aventure qui va avec. Transmettre ça c’est toujours gratifiant mais le vivre ensemble c’est mieux. Impossible pour elle d’accepter l’idée de rester bien sagement à New York pendant qu’il cherchera ici et là des indices sur cette colonie perdue. Calista a fait une promesse qu’elle savait ne pas tenir. Pourtant elle a essayé. Un an à rester sagement en ville c’est un record pour elle, maintenant qu’ils ont une piste un peu plus sérieuse, elle ne va pas vouloir continuer ainsi très longtemps. Quand Kenny lui demande quand ils quitteront le continent pour l’Ecosse, la blonde prend quelques secondes pour y réfléchir. Un départ comme ça, ça ne se fait pas en quelques jours, il y a bien trop à prévoir. « D’ici fin novembre ça devrait être bon. On pourra être rentrés avant Noël si tout va bien. Il me faut le temps de m’arranger avec l’université, de prévenir mes proches et d’organiser un peu plus sérieusement le voyage. » Ils doivent le faire étape par étape. L’Ecosse leur révèlera de nouveaux indices, elle n’en doute pas. Mais, plutôt que de se jeter directement vers une nouvelle destination, il leur faudra revenir, se poser pour tout mettre au clair et, surtout, rassurer leurs proches. Trop souvent Callie est partie pendant des mois sans voir qui que ce soit. Et, si le téléphone et Skype aident beaucoup, mentir reste assez facile lorsque les choses ne vont pas bien. Être en face, leur prouver que tout va bien, c’est mieux. « C’est sûr que ça ne ferait pas très sérieux. Je vais voir pour emprunter un peu plus d’équipement, vaut mieux être préparés à tout. » Même pour elle d’ailleurs. Aussi douée qu’elle soit en escalade, avoir le bon matériel n’est pas une mauvaise chose, ça assurera leurs arrières et évitera des catastrophes. D’autant plus en voyant l’étudiant incapable de tenir en équilibre sur une chaise. Parvenue à retenir son rire, elle lui sourit largement. « Mais bien sûr, il faut un coupable et ça ne peut pas être toi. » Elle a déjà entendu ça quelque part et ça l’amuse toujours autant. L’attention n’étant plus portée sur eux deux, elle ne peut qu’approuver les paroles de Kenny. Elle-même adore immortaliser les moments qu’elle peut passer à l’étranger et les partager. C’est une seconde passion. « Je n’y suis allée qu’une fois, mais oui. Ça te laisse souvent sans voix. Dans une ville comme New York on a parfois tendance à oublier à quel point la nature peut être belle et tout ce qu’elle peut nous offrir. » Il y a des coins, comme Central Park, qui permettent de s’échapper un peu de la vie citadine, mais ce n’est rien en comparaison avec des paysages comme ceux de l’Ecosse et c’est aussi une chose qu’elle adore dans ses expéditions.