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Invité a posté ce message Mar 28 Aoû 2018 - 14:13 #

 
you need a little hope to carry on.
Ever had a feeling that you can't go on? Trying to be strong but getting weaker Carrying the weight of every single day. Haven't lost your way, feeling defeated. Sat staring, counting spiral patterns on the wall You wonder if your luck is ever gonna turn around, but You need a little light to guide the way, Waiting on the sun to shine again

lisa jennings &  luke jennings

Il était sorti de prison maintenant et la liberté était plus déstabilisante qu’il ne l’aurait cru. Luke, il ne pouvait pas prétendre qu’il s’était fait à l’idée qu’il allait rester en prison pour le restant de ses jours, franchement, c’était une idée qui était impossible à accepter, surtout quand on était innocent. Mais il avait fini par se faire une raison et pas arrêter de trop penser à ce que pourrait être sa vie en dehors de sa cellule. Le monde extérieur lui manquait, sa femme lui manquait et c’était sans parler de ses enfants. Il n’avait pas envie d’imaginer comment ils avaient grandi en deux ans et demi, parce que ça lui faisait trop mal au coeur. Et sa fille, il ne l’avait même pas vue naître et pourtant, elle devait déjà savoir marcher et parler à présent. Au fond de sa cellule, il avait évité de se demander ce que ça pourrait faire d’être avec eux, parce qu’à chaque fois, ça lui avait brisé le coeur. Il n’avait plus de nouvelles de Lisa depuis un moment maintenant et quand il était rentré chez eux, à Jacksonville, il n’avait fait que trouver une maison vide. Il n’avait pas eu d’adresse, pas de numéro où la joindre et il devait bien admettre qu’après deux ans et demi de prison, son réflexe n’avait pas été de sauter sur Facebook et autre réseau sociaux pour déclarer qu’il était libre. Depuis le temps, c’était à peine s’il se souvenait de ses mots de passe de toute façon. Ça n’avait pas été une priorité, alors même qu’il avait été contraint de gérer des trucs administratifs dans un premier temps et que la déception de ne pas retrouver sa femme a sa sortie avait été assez grande pour le pousser à déprimer presque encore plus que quand il avait été en prison. Sa soeur, elle lui avait dit qu’elle était retournée à New-York avec les enfants, alors en toute logique, quand on lui avait foutu la paix avec l’administration et l’assistante de sociale censée l’aider à retrouver sa place à l’extérieure de sa cellule, il avait quitté Jacksonville pour New-York.

Maintenant, il était là, dans la ville dans laquelle il avait grandi et il avait pu trouver la nouvelle adresse de Lisa. Il ne savait pas vraiment à quoi s’attendre, mais il fallait bien qu’il y retourne, c’était sa famille après tout. Il voulait revoir ses enfants, après tout ce temps en prison, il avait bien le droit à ça. Il ne savait pas pourquoi Lisa était restée silencieuse tout ce temps. Il voulait bien admettre que la vie à Jacksonville avait été compliquée, mais elle n’avait pas été obligée de couper les ponts. Alors peut-être qu’elle avait quelqu’un d’autre, qu’elle était heureuse et qu’elle avait eu besoin de tourner la page, de laisser le passé derrière elle pour se construire une nouvelle vie. Lui, il avait été censé passer sa vie en prison, alors ce serait normal, sans doute qu’elle ait fait son chemin de son côté. Mais personne ne pouvait l'empêcher de voir ses enfants hein ? Et si eux, ils ne voulaient pas le voir parce qu’ils avaient l’impression d’avoir été abandonnés hein ? Il ne savait pas ce que leur mère leur avait dit, mais même si elle leur avait expliqué la situation, est-ce qu’ils avaient compris hein ? Monty avait eu quatre ans à l’époque, Jack seulement deux et c’était sans parler de Nancy qui ne l’avait même jamais vu. C’était stressant et pourtant il fallait qu’il tente sa chance. Il ne savait pas combien de temps il avait passé, au commissariat à fixer son écran d’ordinateur, là où était affiché l’adresse de la brune, parce que sa soeur lui avait donné une vague adresse comme si connaître le nom d’une rue à New-York, ça pouvait l’aider, il n’allait pas frapper à toutes les portes en espérant tomber sur Lisa. Elle lui avait aussi dit qu’elle voyait très bien c’était quelle maison, mais qu’il fallait qu’elle retrouve le numéro, mais une chance en entraînant une autre, il n’avait pas eu le fameux numéro et plutôt que d’insister auprès de sa soeur comme un type impatient, il avait fait une recherche depuis le poste de police, au moins, son boulot servait à quelque chose. Ce n’était pas loin d’ailleurs, du commissariat, ils auraient presque pu se croiser par hasard. Mais il n’avait pas l’intention de laisser le hasard faire à sa place, alors il attrapa sa veste, avant de quitter les lieux alors que le soleil commençait déjà à se coucher et puis il marcha jusqu’à la fameuse adresse qu’il avait bien retenue. Il resta quelques instants devant la maison, à fixer les lieux, avant de prendre son courage à deux mains pour aller frapper contre la porte. Il était tard, les enfants devaient déjà dormir, mais il y avait de la lumière, ça voulait dire que Lisa, elle, elle était encore réveillée. Il n’avait pas vraiment pensé à l’heure qu’il pouvait être quand il avait quitté son poste pour traverser quelques rues avant de rejoindre cette maison. Il n’avait pas pensé à grand chose d’autre qu’au trac qu’il pouvait ressentir. C’était idiot, c’était sa femme et ses enfants, y avait pas de raison d’être nerveux, mais ça faisait deux ans et demi qu’il était coupé du monde, alors c’était un peu bizarre et puis il imaginait assez de choses dans un coin de sa tête pour que ça l’angoisse encore plus. Sans doute qu’il imaginait le pire, comme ça au moins, la déception serait moins dure hein ? Ou peut-être que c’était juste qu’après ce qui lui était arrivé, c’était devenu facile de se dire qu’il était assez maudit pour que les choses ne s’arrangent jamais pour lui. Finalement, l’ensemble de ses songes disparurent en voyant Lisa sur le seuil de la porte, il eu même l’impression qu’il n’y avait plus rien dans sa tête pendant quelques secondes, alors qu’il se contentait de la regarder, bouche bée, sans prononcer le moindre mot. Qu’est-ce qu’on disait dans ces conditions ? Il pourrait bien dire qu’il était dans le coin et qu’il avait décidé de s’arrêter, un peu par hasard genre les phrases simples qu’on balançait aux gens qu’on avait vu une semaine plus tôt. Mais il n’avait pas vu Lisa une semaine plus tôt et même s’il avait été dans le coin, il était allé cherché l’adresse directement dans les fichiers de la police, alors y avait quand même mieux comme hasard. « Salut … » C’était carrément nul, mais il était comme paralysé, toujours complètement bugué, si bien qu’il aurait eu envie qu’on le pince pour qu’il soit certain de ne pas être dans un rêve. « Ma sœur m’a dit que tu étais revenue à New-York, alors je suis revenu aussi. » Ça expliquait ce qu’il faisait là non, quoi qu’il avait peut-être oublié un détail important dans cette histoire. « Ils m’ont libéré, c’est pour ça que je suis là … J’veux dire, j’me suis pas échappé, j’suis pas en fuite ou quelque chose du genre ...» Il esquissa un léger sourire, dans le fond, s’il avait été en fuite, il ne serait pas revenu vers elle, il n’aurait pas eu envie de l’impliquer là-dedans, mais évidemment qu’il ne s’était pas évader de prison, il ne savait même pas pourquoi il précisait ça, il ne savait pas franchement ce qu’il racontait, alors que son cerveau avait encore bien du mal à réaliser qu’il était en face de son épouse, après tout ce temps sans la voir.
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Invité a posté ce message Jeu 30 Aoû 2018 - 22:13 #

Le quotidien avait sa propre façon, de devenir répétitif et épuisant à la fois. Les jours se suivaient, mais ne s'ressemblaient pas, à l'extérieur, sans pour autant être différents comme on aurait pu le vouloir. Et pourtant, Lisa n'avait jamais été du genre baroudeuse, à rêver d'ailleurs, ou à avoir des envies de changement. Au contraire, peut-être même que ç'avait été le point central de son existence : l'assurance qu'elle avait des envies classiques, simples, et loin d'être extravagantes. Avoir Luke à ses côtés quand elle avait déménagé à Jacksonville pour se lancer dans ses études, ç'avait été tout ce dont elle avait besoin, pendant longtemps- sa compagnie, son soutien, sa présence, tout ça, au moins ça lui avait permis de savoir qu'elle n'était pas complètement perdue. Comme ça, chaque obstacle avait semblé moins difficile à affronter et à surmonter. Chaque déception avait semblé moins cuisante, et chaque victoire avait été plus belle qu'elle ne l'aurait senti, toute seule. Dès le début, alors, la brune avait toujours eu conscience d'au combien elle avait été chanceuse que l'homme dont elle avait été amoureuse à l'époque, ait choisi de tout abandonner à New York, pour la suivre. Ça ne faisait que rendre aujourd'hui, sa culpabilité plus lourde à porter, et ses peines plus solitaires que jamais : s'ils n'étaient jamais partis, peut-être que toute cette histoire n'aurait jamais éclaté autour d'eux, et son époux alors, n'aurait jamais eu à subir les accusations qui l'avaient accablé, et amené en prison. Et elle, elle n'aurait jamais eu à partir comme une voleuse. Et ses enfants, ils auraient encore leur père aujourd'hui, une stabilité plus belle que celle qu'ils avaient à l'heure actuelle- et Lisa, elle, elle n'serait pas obligée de contourner la question que ses fils, de six et cinq ans n'avaient de cesse de lui poser, à chercher à savoir quand est-c'que leur père rentrerait à la maison. Les crises de larmes, le sentiment de ne pas être assez, les colères, tout ça, peut-être, que ça n'existerait pas si elle avait son mari à ses côtés, et si Jack et Monty ne grandissaient pas avec l'impression d'avoir été abandonnés par leur père. Combien de fois est-ce que ces songes venaient tourner dans la tête de la jeune mère de famille, hein ? Non, c'n'était clairement pas comme ça qu'elle avait imaginé son futur quand, dans ses jeunes années, elle avait appris qu'elle était enceinte de leur premier enfant- un si beau jour qui s'était éloigné dans ses souvenirs, à mesure que Luke et elle avaient construit leur petit monde. Mais aujourd'hui, chaque belle image était teintée de regrets, de rancunes, et peut-être même d'un paquet d'émotions contradictoires et injustes, qu'elle n'devrait pas éprouver. L'imagination et le cœur avaient leurs propres lois, leurs façons de faire : et la Jennings était assez loin pour s'dire que si Luke n'avait jamais voulu devenir flic, ils n'en seraient pas là. Et si elle, elle n'avait jamais eu des envies de grandeur, à pousser le jeune homme à la suivre dans un autre état juste pour avoir de meilleures opportunités dans sa carrière, peut-être qu'ils n'en seraient pas là non plus. Peut-être, alors, qu'elle aurait dû partir seule, coûte que coûte ; difficile de penser comme ça quand, dès qu'elle se levait le matin, elle avait au moins ses enfants, pour faire survivre en elle la détermination de continuer sa vie. Si souvent, ils avaient été son seul moteur, son seul univers autour duquel graviter quand, se sortir du lit, aurait pu être l'épreuve la plus difficile qui soit. Elle avait déjà trop failli dans son devoir de mère- compenser  à une époque, pour l'absence de quelqu'un qui lui manquait à elle tout autant qu'elle manquait à ses enfants, avait été la chose la plus difficile qu'elle ait eu à faire. Mais elle s'en était sortie, non ? Au moins, de retour à New York, Jack arrêtait de se battre à l'école avec d'autres élèves qui lui disaient des choses déplaisantes sur son père. Monty n'était pas exclus par ses camarades parce que certains parents disaient des choses sur sa famille, et Nancy, elle pourrait grandir dans un environnement assez sauf et protégé, pour évoluer de la meilleure façon possible.

En se concentrant sur ses trois enfants, alors, Lisa arrivait à presque se laver de toute la culpabilité qui pourrait l'assaillir, quand elle pensait à l'homme qu'elle aimait, coincé dans une cellule, sans avoir eu la moindre nouvelle des siens depuis trop longtemps. Ç'avait été une erreur, ça, hein ? Une injuste faute qui avait exclus l'homme qu'elle savait innocent, du futur de leurs enfants. Mais comment aurait-elle pu faire autrement ? Aurait-elle dû s'mettre à amener leurs trois enfants au parloir de la prison pour qu'ils voient leur père à travers une vitre blindée, à n'pouvoir lui parler que pendant quelques minutes éparses, ici ou là ? Aurait-elle dû, depuis le temps, trouver le courage d'au moins écrire ne serait-ce qu'une lettre, ou adresser le moindre coup de fil à la prison où il se trouvait ? Après tout c'temps, après tant de fautes commises, elle n'pouvait pas- elle avait trop peur, ses entrailles nouées à l'idée de se confronter à un homme qu'elle avait trahi. Ça ne faisait qu'un fardeau supplémentaire à porter pour elle- l'assurance d'avoir foiré à ce niveau-là également, et de peut-être, en payer les conséquences un jour. Qui sait, en grandissant, peut-être que ses trois enfants la détesteraient pour avoir fait ce choix : ils n'avaient pas été ceux qui avaient reçu et lu les lettres incendiaires, les menaces de mort et les accusations qui l'avaient poussée au fond du trou. Au contraire, ils avaient au moins été assez jeunes pour demeurer aveugles à toutes les images qui auraient pu les traumatiser, dans l'histoire qui avait détruit leur famille. Oui- quoiqu'il lui en ait coûté, quoiqu'il lui en coûte encore aujourd'hui, même, Lisa survivait grâce au savoir qu'elle avait protégé ses enfants- qu'à Jacksonville, ils n'avaient pas que des mauvais souvenirs, flottant à la surface de leurs esprits, contrairement à elle. Qu'ils pourraient garder de leurs jeunes années, des images qu'ils pourraient chérir d'une quelconque façon, quand pour elle, il y avait un gros trou noir de déprime et d'impuissance, qui avait paralysé des mois et des mois de son existence. Ses enfants pouvaient encore rire, sourire, s'amuser en toute innocence ; ils étaient heureux d'la seule façon dont elle avait pu les rendre heureux, à elle toute seule. Et peut-être que c'était tout ce qui comptait. C'était facile, dans la marche immuable de la vie de tous les jours, de se persuader de ça : Lisa se faisait tous les jours laminer par l'énergie qu'elle devait dépenser à s'occuper de sa famille, à tout organiser, tout préparer, tout gérer toute seule. Et au moins, ces nuits-là, elle s'endormait sans le moindre problème : elle n'avait même pas le temps, parfois, de fixer la place vide à ses côtés dans le lit, à sentir son cœur se serrer à l'idée d'être si seule dans cette vie où elle avait cru, quelques années plus tôt à peine, être si bien entourée et aimée. Avec la rentrée des classes qui était arrivée récemment, le rythme de vie qu'elle menait avec ses trois enfants, était encore assez soutenu pour que la Jennings soit à la limite de perdre pieds- au bord de la rupture, si bien que quand elle avait réussi à faire faire les devoirs à son aîné, que ses trois enfants avaient tous pris un bain, qu'ils avaient bien mangé, qu'ils avaient eu leur histoire et qu'ils étaient couchés, tout ça dans la joie et la bonne humeur, elle s'autorisait le droit de souffler un bon coup. Dans ces moments-là, elle se souvenait d'un temps où elle avait eu Luke pour diviser les tâches par deux. Ce temps où elle aurait pu tout simplement se réfugier dans ses bras, et oublier sa fatigue : dans les pires jours, ils auraient pris la décision d'aller se coucher avec les poules comme leurs enfants, et Lisa se serait endormie à huit heures et demi à peine, sans pour autant se sentir avoir perdu quoique ce soit, parce que tout aurait été parfait, dans sa maison, avec les siens. Ce soir, elle n'avait pas eu Luke, elle n'avait pas eu qui que ce soit : alors faute de mieux, la brune n'avait pas relâché. Elle était, évidemment, allée débarrasser la table et elle avait fait la vaisselle, avant d'essayer de ranger quelques pièces de la maison. Quand son couple avait fini en lambeaux, qu'il ne restait de son mariage que des vœux bafoués et une alliance qu'elle avait trop peur de quitter, il n'y avait plus que ses enfants qui faisaient sens, de ce passé autrefois si heureux qui aujourd'hui, lui pinçait le cœur. Elle s'en occupait du mieux qu'elle pouvait, alors, mère poule qui tenait à son organisation millimétrée- principalement à cause de Nancy, et en partie, d'sa faute à elle, un désir de garder le contrôle sur quelque-chose, au moins. L'heure avait avancé vite, ce soir, et il était tard déjà, quand Lisa parvint à se laisser tomber dans son canapé, attrapant son ordinateur portable pour vérifier ses mails : en plus du reste, elle avait son travail qui lui mangeait les heures restantes de ses journées- fallait bien qu'elle nourrisse sa famille, hein. Et travailler avait toujours fait partie de ses plans pour l'avenir : devenir une mère au foyer, ç'avait été très peu pour elle, et une détermination claire encore, même quand elle était tombée enceinte de leur troisième enfant. Les yeux épuisés, elle avait commencé à envisager d'aller se coucher, quand on frappa à la porte- le genre de visite inhabituelle qui la fit, automatiquement, bondir sur les vieilles habitudes qu'elle avait prises à Jacksonville quand, le moindre courrier, le moindre coup de fil, la moindre visite impromptue, avait été mauvais signe. Pourtant, depuis qu'ils étaient à New York, elle et ses enfants vivaient dans une relative tranquillité- alors qu'est-ce que ça pouvait être, hein ?! Elle ne mit pas longtemps à trouver son téléphone, s'y agrippant, le cœur battant- incapable après tout ce temps, de se débarrasser de cette peur qui était devenue sa plus fidèle compagne pendant les mois qui avaient suivi l'arrestation de Luke. Les visites la journée, ça allait, maintenant ; elle avait passé le cap de la peur irrationnelle. Mais à une heure pareille ? Non, c'est fébrile que Lisa alla ouvrir la porte, à se dire qu'elle aurait mieux fait de ne pas le faire- elle qui était habituée aux blagues cruelles, ou pire, aux vraies peurs. Ces images et ces expériences avaient fini par complètement étouffer la jeune femme pleine d'espoirs qu'il y avait pu y avoir en elle- alors quand elle dévisagea Luke sur le pas de sa porte, , à l'air libre, elle n'put s'empêcher de croire à un mensonge. Comment est-c'que ce serait possible, pourtant, hein ? Est-c'que quelqu'un pourrait s'faire passer pour lui ? Impossible, elle le reconnaîtrait entre mille et là, elle le reconnaissait- c'était lui tout simplement. Alors quoi, est-c'qu'elle s'était endormie sur son canapé, et qu'elle rêvait ? Le souffle court, les émotions grimpant comme une vague jusqu'au bord de ses lèvres, Lisa resta muette de longues secondes, à osciller sur ses pieds, à s'accrocher à la poignée de la porte, à chercher l'air qui lui manquait. « Qu-… » elle en balbutia quelques mots qui n'en étaient pas vraiment- plus des syllabes noyées bien assez vite dans des inspirations qui n'arrivaient pas jusqu'à ses poumons. Fut-elle seulement capable de comprendre c'qu'il lui disait ? Il était sorti de prison- le genre de scénario qu'elle avait imaginé tellement de fois au début, qu'on leur dise que tout était une erreur, qu'on s'excuse et qu'on les laisse reprendre leur vie. Il était maintenant- il était bel et bien sorti, mais c'était si tard, ç'avait été si difficile, si destructeur. « C-... Ils-... » est-ce qu'elle allait vraiment former des mots, un jour ? Lisa serra de plus belle son téléphone entre ses mains, n'importe quoi pour la raccrocher à la réalité- elle se serait déjà réveillée, ouais, si ç'avait dû être un rêve. Non, c'était bien vrai- jusque dans l'air frais de la nuit qui venait caresser sa peau, alors que la porte de la maison était encore ouverte, qu'il était toujours sur le seuil de celle-ci et qu'elle, elle restait pauvrement immobile. « Tu nous as trouvés ? » dans le brouhaha de ses pensées, ce fut la seule phrase qu'elle put tirer du brouillard- la seule inspiration qu'elle eut, là. Un genre d'inquiétude qu'elle avait, sans savoir pourquoi : est-c'qu'il était sorti depuis longtemps ? Est-c'qu'il allait bien ? Est-qu'il était revenu pour eux, pour elle ? Tant d'interrogations sans réponse, tant d'actions qu'elle aurait pu faire plutôt que de rester plantée là. Tant de choix qu'elle avait à justifier, ou expliquer. Mais après tout ce temps, elle n'y arrivait pas, là maintenant- ni à trouver les bons mots, ni à faire les bonnes choses, ni même à garder contenance, les larmes déjà, menaçant de déborder du bord de ses paupières, dans la semi-pénombre qui les avalait.
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Invité a posté ce message Ven 31 Aoû 2018 - 13:37 #

 
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lisa jennings &  luke jennings

Le temps qu’il avait perdu en prison, personne n’allait le lui rendre. C’était trente mois de sa vie qui s’étaient écoulés, plus de neuf-cent jours qui s’étaient écoulés et pendant lesquels le monde avait continué de tourner sans se préoccuper de lui. C’était du temps qu’il ne reverrait jamais et il savait qu’il avait manqué un tas de choses. Il pouvait presque plaisanter, parfois avec sa soeur, en parlant de tous les films, toutes les séries ou même tous les potins qu’il avait pu louper pendant tout ce temps, dans le fond, ce qu’il retenait le plus, c’était qu’il avait manqué deux ans et demi de la vie de ses enfants. Jack devait être rentré à l’école primaire maintenant et il n’avait jamais eu son père pour l’accompagner à l’école ou pour l’aider à faire ses devoirs. Monty quant à lui, il aurait cinq ans en décembre, lui aussi, il aurait forcément bien grandi, et il avait forcément manqué de grandes étapes dans sa vie à lui aussi. Il se posait des questions probablement débile du genre “est-ce qu’il faisait du vélo sans roulettes maintenant ?” le genre de détail qui n’était pas primordial à première vue mais qui lui le tracassait vraiment. Quant à Nancy, il avait tout loupé du début de sa vie. Il n’avait pas été là pour sa naissance, il n’avait pas entendu ses premiers mots, ni même admiré ses premiers pas. Deux ans et demi, c’était long et évidemment que ses enfants n’avaient pas arrêté de grandir, depuis la dernière fois qu’il les avait vu. Il avait manqué tant de choses dans leurs vies, des événements qui étaient passés à jamais et dont il ne profiterait jamais avec eux. Tout ça pour un crime qu’il n’avait pas commis. Il en avait passé du temps à clamer son innocence, depuis le début de cette histoire et pourtant, personne ne l’avait vraiment écouté, jusqu’à récemment en tout cas. C’était injuste pour lui, pour ses enfants, pour sa femme et pourtant, on lui avait bien fait comprendre qu’il allait devoir faire avec, parce que de toute façon, il n’y avait pas de retour en arrière possible.

Tout ce qu’il pouvait faire, c’était aller de l’avant, mais ça c’était plus facile à dire qu’à faire. On lui avait pourtant dit qu’il avait de la chance, qu’il allait pouvoir reprendre sa vie et qu’en plus on lui servait un boulot sur un plateau d’argent, alors même que pour trouver un job ailleurs il allait galérer, parce que ancien prisonnier, sur un CV, ça passait très mal. Il aurait dû sauter de joie et prendre la vie du bon côté à en juger les gens qui s’étaient occupés de son dossier à sa sortie de prison. En attendant, personne ne s’était franchement bougé pour l’aider à retrouver sa femme et ses enfants, après qu’il soit rentré dans une maison vide où tout ce qu’il avait pu trouver, ça avait été ses lettres, répandues sur le sol et assez d’insultes envers lui et sa famille pour avoir envie de porter plainte contre chaque abruti qui s’était donné la peine de s’en prendre à sa famille, alors même qu’ils avaient été aussi innocents que lui, si ce n’est plus encore. Finalement, pour ce qui comptait vraiment, il fallait qu’il se débrouille tout seul. L’assistante sociale qui l’avait aidée à Jacksonville s’était contenté de lui dire qu’elle n’avait aucun moyen de retrouver la nouvelle adresse de son épouse et qu’il fallait qu’il se renseigne, ici ou là, comme s’il n’avait que ça à faire de passer d’un bureau à l’autre pendant des plombes. Sa soeur l’avait au moins aiguillé plus que les autres, quand bien même elle ne se souvenait plus de l’adresse précise de Lisa. Pourtant, quand elle lui avait dit New-York, il avait été de mauvaise foi, du genre à lui répondre “super, ça limite vachement le champ de recherches.” le tout sur un ton forcément très agréable. Sa jumelle était la seule personne qui l’avait vraiment aidé depuis sa sortie de prison et quand il y pensait, il se disait qu’il n’était pas toujours hyper agréable avec elle. Toujours sur les nerfs, toujours frustré pour un rien, il n’était sans doute pas facile à vivre. Mais il avait besoin de temps pour se remettre de tout ça et il avait surtout besoin de retrouver sa famille. Alors il avait arrêté de demander de l’aide aux autres, il s’était débrouillé tout seul et comme on le disait souvent : on toujours mieux servi par soi-même. La preuve, maintenant, il était là, en face de Lisa. Il avait l’impression d’avoir l’air bête, ou juste complètement à côté de la plaque, planté là comme un piquet à ne pas savoir quoi dire ou quoi faire. Est-ce qu’il pouvait la prendre dans ses bras ? Il en avait l’envie, il voulait l’attraper, la serrer contre lui, l’embrasser. Mais il ne l’avait pas vue depuis tellement longtemps, que pour l’heure, c’était un peu comme si la vitre blindée du parloir de la prison était encore là entre eux deux. Mais maintenant, ils avaient les moyens de la briser hein ? Au moins quand ils auront, tous les deux, retrouvé leurs esprits et leur capacité à communiquer, parce que pour l’instant, d’un côté comme de l’autre, ce n’était clairement pas gagné. C’était compliqué en même temps de réaliser qu’après tout ce temps, ils étaient vraiment l’un en face de l’autre, en dehors de la prison dans laquelle elle venait le voir, au début. «[color=#6699cc Evidemment que je vous ai retrouvés, je vous retrouverais n’importe où. [/color]» Il esquissa un léger sourire, c’était une bonne chose qu’il les ait retrouvés hein ? Ce n’était pas un reproche qu’elle lui faisait, comme si elle avait peur de lui, pour elle-même comme pour les enfants. Ce n’était pas à cause de lui qu’elle avait quitté Jacksonville hein ? Lui, il était innocent, elle l’avait toujours su et ça venait enfin d’être confirmé. «[color=#6699cc J’ai été retenu un peu à Jacksonville, pour des histoires administratives, mais je suis là maintenant. [/color]» Ça lui avait pris quelques semaines pour tout remettre en ordre, parce que sortir de prison, c’était bien, mais refaire sa vie, c’était compliqué et y avait tout un tas de trucs à faire, des rendez-vous barbants qui lui avait pris du temps, alors qu’au moment où on lui avait dit que sa famille était à New-York, il n’avait pensé qu’à ça. Mais maintenant, il avait des papiers bien en règles, il n’avait plus d’assistante sociale sur le dos, on lui avait même filé un job, alors il avait franchi une première étape dans sa réhabilitation, celle qu’on lui avait imposé en première, comme si fallait faire le côté administratif au plus vite, histoire de se débarrasser de lui le plus vite possible.
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Invité a posté ce message Dim 2 Sep 2018 - 18:16 #

Beaucoup et peu de choses à la fois pouvaient arriver, en deux ans et demi. Vu comme ça, à vivre au jour le jour, ça semblait énorme- une quantité de temps qui ne pouvait être réécrite et qui, d'une façon ou d'une autre, paraissait se présenter comme l'avenir. Et pourtant, Lisa n'avait encore aujourd'hui, aucun mal à se renvoyer trois ans en arrière, heureuse et amoureuse, planant sur son petit nuage et bien loin des tracas qui s'étaient si vite précipités dans sa vie, peu après. Elle se souvenait encore assez de son époux, de son mariage et de l'état si heureux de sa famille avant cette histoire de procès- assez, ouais, pour toujours porter dans son cœur, le regret de cette époque perdue, et la femme qu'elle avait pu être, à l'époque. Cette Lisa-là, ne s'était jamais imaginée revenir à New York, par exemple : c'était tout con comme exemple, mais avec le temps, la brune avait appris à préférer la Floride, son beau soleil, son rythme de vie, à ce qu'elle avait toujours connu à la Grosse Pomme. Ici, les choses allaient constamment à mille à l'heure, la vie y avait son prix, et la masse de population un peu partout, faisait s'sentir encore plus seul. Mais plus que ça, y'avait encore plein de choses qu'elle n'aurait jamais imaginé traverser, quand elle avait été plus jeune- et ce, d'une poignée d'années à peine. Quand elle était tombée enceinte pour la toute première fois, ç'avait été après ses études, après leur mariage, à Luke et elle, le résultat d'une vie de couple longue, fructueuse et heureuse- ç'avait été pensé, réfléchi et désiré. Et pour toutes les étapes de sa vie amoureuse ou de sa vie d'famille, alors, la jeune femme s'était imaginée accompagnée, entourée, supportée par l'homme qu'elle avait choisi d'épouser. Et tout aurait été simple, si simple, si ç'avait pu se passer comme ça. Qu'est-ce qu'ils avaient bien pu faire, pour mériter quoique ce soit d'autre que la joie dans laquelle ils avaient baignée, au quotidien, hein ? Ils avaient toujours plutôt été des voisins sympathiques et disponibles, des gens qui ne participaient pas aux commérages de quartier, ou dont la principale activité aurait été de critiquer les autres. Cette vie si banale, que d'autres trouvaient si ennuyante, ç'avait été tout ce dont la brune avait pu avoir envie, à cette époque. Et ce sentiment d'aise, personne n'pourrait le lui rendre aujourd'hui : même dans le meilleur scénario possible, ici, à New York, aidée par sa famille, entourée par ses proches de sang et rendue si heureuse par la présence de ses enfants, c'n'était pas ce qu'elle avait voulu, ce qu'elle avait connu, et ce qu'elle avait idéalisé dans un coin de son imagination, quand elle avait été dans les bras de Luke, à imaginer son futur. Elle n'avait plus eu qu'à faire avec ce qu'elle avait eu, à la fin : un mari qui au moins, ne finissait pas condamné à mort- c'était déjà une victoire en soit, avait fini par lâcher à un moment, l'avocat dans lequel elle avait placé beaucoup trop d'espoirs, pour obtenir la vérité sur cette affaire sinistre qui avait détruit sa famille. Au final, tout c'qu'on pouvait lui reconnaître à Lisa, c'était d'avoir fait de son mieux, compte-tenu des circonstances : de la déception, des embûches qui s'étaient mises sur son chemin, du jugement des autres qui avait été si acerbe et si définitif. Ses apparitions dans les journaux ou à la télévision, stupides et irréfléchies, n'avaient fait qu'enfoncer sa famille plus encore- à croire que dès le moment où les flics étaient venus frapper à leur porte, si persuadés d'avoir leur coupable, le sort avait déjà été noué, et tout ce qu'ils avaient pu faire pour s'en sortir, n'avait été que brasser du vent. Deux ans et demi, ç'avait beau être long, ça n'avait clairement pas effacé la rancune qu'elle pouvait ressentir- presque contre le monde entier : comment passer l'éponge quand, jour et nuit, nuit et jour, avec ses enfants ou toute seule, elle était sans cesse ramenée face à l'ampleur de son impuissance, et la froideur de sa solitude ?

Et pourtant, il n'y avait rien de tel qu'être parent, pour s'rendre compte d'à quel point deux ans et demi pouvaient faire toute la différence : Jack était maintenant un petit garçon qui allait à l'école, assez grand pour avoir compris que ça ne servait plus à rien, de demander constamment après son père. Monty, qui n'avait été qu'un bambin à l'époque, avait lui aussi bien grandi : maintenant, il savait très bien parler, marcher, courir, il avait développé son caractère, ses goûts, et même ses premiers rêves. Et Nancy, elle était passée de fœtus encore dans le ventre de sa mère, à bébé qui avait déjà vécu plein de choses : ses premiers pas, son premier mot- les hauts et les bas tout en même temps. Ces enfants n'étaient plus les enfants qu'elle avait imaginé élever avec Luke, des garçons grandissant avec leur père comme figure de proue, modèle et guide constant. Et si elle avait la naïveté de croire qu'elle s'en sortait, la Jennings était généralement vite rappelée à l'ordre, par un incident ou un autre, où il lui était soudainement clair que ses enfants manquaient grandement d'un parent. Il y avait bien eu des moments où, autour d'elle et même dans sa propre tête, il y avait eu des voix, la poussant presque à faire une croix sur son mariage- à sortir à nouveau, essayer de rencontrer quelqu'un de nouveau. Quelqu'un qui pourrait servir de figure parentale et de repère pour ses enfants- après tout, comme Luke pourrait-il le faire ? Parce que ça n'avait pas été comme s'ils avaient été un couple sur le bord du divorce parce qu'ils n's'aimaient plus- non, la prison, la condamnation qu'il avait prise sur le coin de la tronche, tout ça, ç'avait été définitif. Un terme auquel Lisa n'avait pas réussi à s'acclimater- elle s'était accrochée à l'alliance à son doigt, au fait que le père de ses enfants, il était quelque-part et que sa place, elle n'pourrait être prise par personne d'autre. Ni dans son cœur à elle, ni dans celui de leurs enfants. On lui avait pourtant dit qu'elle ne s'en sortirait pas toute seule, qu'elle n'pourrait pas tout faire, qu'elle n'pourrait pas toujours répondre à tous les besoins de ses progénitures, à elle toute seule – que des gosses si jeunes avaient besoin d'un père et qu'à cet âge, même si ce n'était pas leur 'vrai' père, ils seraient capables de s'en remettre. Et elle, alors, hein ? Elle, recommençant sa vie à zéro, en sachant que l'homme qu'elle avait aimé en premier, plus que n'importe qui d'autre au monde, avait été injustement condamné à de la prison ? Ce qui aurait, apparemment été dans le meilleur intérêt de ses enfants, elle n'avait pas pu s'y résoudre, elle- et tant pis pour la morale, tant pis si ça devait avoir fait d'elle une mauvaise mère. Qui est-c'qui disait ça, hein ? Des gens qui, forcément, n'vivaient certainement pas dans les mêmes conditions qu'elle, à cause des mêmes injustices et qui seraient même incapables de se projeter dans ses pompes à elle ! Entre Lisa et certains de ses amis, voire même certains membres de sa famille, les conflits avaient été ardents et brutaux- et deux ans et demi plus tard, peu avaient importés les 'conseils' des uns et des autres, c'qu'ils prétendaient mieux savoir qu'elle, elle n'avait pas pu tourner la page comme une vaillante mère parfaite. Et pourtant, paradoxalement, elle avait arrêté de rêver du jour où, comme par miracle, Luke apparaîtrait sur le pas de sa porte, comme un signe inespéré que les choses pourraient s'arranger. Elle avait arrêté d'attendre un coup de fil miraculeux de la part de l'avocat qui avait déjà baissé les bras- après des mois à avoir été la seule à se battre pour la justice pour son mari, ouais, en quittant Jacksonville, Lisa s'était offerte à accepter son sort, et à vivre avec. A New York, elle avait juste espéré le faire le plus loin possible des commérages et des rumeurs, des jugements et des menaces. Si elle avait été toute seule, probablement qu'elle aurait été capable de tout encaisser, et qu'elle serait restée à Jacksonville, coûte que coûte, quitte à passer le reste de ses jours à ne voir Luke qu'à travers une vitre blindée. Elle avait déjà accepté et embrassé tous les sacrifices possibles et imaginables- ç'avait été dans la fortune d'un coup de chance inespéré, qu'elle avait arrêté de croire. Ce soir, comme tous les autres. Alors ouais, maintenant, son cœur battait à la chamade, perdu dans une course effrénée, à la recherche d'une réalité qui était pourtant juste là, sous ses yeux. Non, elle n'était pas en train d'halluciner. Ni de rêver. Il n'y avait pas d'événement, l'attendant au tournant, pour la faire revenir au monde réel, où elle serait seule à nouveau. C'était le monde réel, là. Avec Luke à quelques mètres à peine d'elle- et bêtement, la brune s'en retrouvait tout simplement paralysée. Le geste qu'elle eut dans la direction du jeune homme alors, tendant la main pour attraper son poignet, glisser ses doigts dans le creux de sa paume, fut presque inconscient- elle n'eut même pas besoin de lâcher ses yeux pour accomplir un acte si naturel. Ouais, comme quoi, deux ans et demi, ça pouvait être long et court à la fois ; Luke, il était toujours Luke- l'homme qu'elle avait épousé et qu'elle choisirait encore mille fois dans cette vie. « T'es-... vraiment là ? » et heureusement, peut-être que cette fois-ci, elle n'avait pas l'air d'une fille qui planait, mais plus de quelqu'un pour qui la réalité commençait à devenir de plus en plus évidente. Son sourire cette fois-ci, fut plus naturel, éclairant son visage alors que les larmes elles aussi, furent plus fortes qu'elle- peinant à reprendre son souffle, Lisa en lâcha même un sanglot, essuyant les sillons de ses pleurs pour essayer de rassembler ses pensées. Pour le coup, pourtant, elle avait déjà oublié qu'ils étaient entre dehors et dedans, avec la porte de la maison ouverte, et les rues de New York en fond. « Pourquoi ? J'veux dire-... » comme si elle se demandait 'pourquoi' est-c'que Luke était là, comme si c'était une mauvaise chose. « J'savais pas... » après tout c'temps qu'elle avait passé à Jacksonville, à essayer d'obtenir ça, de l'avoir libre- après avoir bataillé toute seule, voilà qu'il était là, miraculeusement sorti de prison sans que personne ne lui en ait touché un mot, sans qu'elle n'ait rien entendu ! Est-ce qu'il avait pris le même avocat que la première fois ? Si oui, est-c'que ça n'aurait pas été son job d'au moins prévenir la famille, de la prévenir, elle ? De toute manière, ce type n's'était que peu préoccupé d'elle, de son avenir ou de quoique ce soit d'autre- elle l'avait vite envoyé promener, la brune. Mais quand même... comme en témoignait l'alliance qu'elle avait toujours au doigt, Luke était son mari- et soudainement, soudainement, elle se sentait avoir perdu et manqué plus de temps dans sa vie à lui, qu'elle n'l'avait imaginé. « Ça fait combien d'temps ? » qu'elle demanda docn, incapable de savoir si elle devait être en colère ou simplement soulagée. Après tout c'qu'ils avaient vécu- c'était ça le fin mot de l'histoire ? Luke était libre, ouais, mais ça semblait si simple, si discret, presque invisible, en comparaison de la bombe que ç'avait été, dans leurs vies à eux, et dans celles de leurs enfants, cette histoire de meurtre, de procès, d'emprisonnement.  
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Invité a posté ce message Lun 3 Sep 2018 - 12:20 #

 
you need a little hope to carry on.
Ever had a feeling that you can't go on? Trying to be strong but getting weaker Carrying the weight of every single day. Haven't lost your way, feeling defeated. Sat staring, counting spiral patterns on the wall You wonder if your luck is ever gonna turn around, but You need a little light to guide the way, Waiting on the sun to shine again

lisa jennings &  luke jennings

Il aurait voulu pouvoir effacer ces dernière années de ses souvenirs ou de l’existence, histoire qu’elles n’aient jamais existées. Il aurait presque tendance à dire qu’on lui devait bien ça, de l’aider à trouver un moyen, n’importe lequel de récupérer les deux ans qu’il avait perdu derrière les barreaux, à cause d’une erreur judiciaire, un piège même, dans lequel on l’avait injustement poussé. Mais ce n’était pas possible, ces deux années, elles étaient passées et elles étaient définitivement inscrite dans le temps. Il n’y avait rien qu’il puisse faire pour les récupérer. Il en avait perdu du temps derrière les barreaux, tout ça juste parce que personne n’avait voulu l’écouter. Avec toutes les preuves invraisemblables qui étaient sorties de nulle part, il avait juste eu l’air du type qui essayait de se trouver des excuses. Pourtant, c’était vrai, il n’avait tué personne. Mais il avait été tout seul chez lui ce soir là, parce que sa femme avait été au boulot et les enfants chez leurs grands-parents, alors il ne pouvait même pas prétendre être resté auprès d’eux et quand bien même ça aurait été le cas, on aurait pas demandé à des enfants si jeunes de venir témoigner en sa faveur. Y avait eu personne pour soutenir sa défense. Ça avait été sa parole contre toutes les évidences qui lui étaient tombées dessus. Sa femme aussi, elle l’avait défendu, elle avait dit qu’il n’aurait jamais fait ça. Mais personne ne l’avait écoutée non plus, après tout, elle n’avait pas été là le soir où cette fille était morte. Au yeux des jurés et du juge présent dans ce tribunal, il avait été le genre de type qui sortait de chez lui le soir, pour aller tuer des filles, mais qui rentrait juste à temps pour être là pour embrasser sa femme quand elle rentrait du boulot, avant de passer le reste de la soirée à lui mentir tranquillement, comme si de rien n’était. Il n’était pas ce genre d’homme et pourtant c'était probablement ce que tout le monde avait dû penser à l’issue de ce procès.

Il se disait qu’il y avait bien des gens pour encore penser comme ça, à commencer par sa mère. Elle n’avait pas l’air convaincue de son innocence elle, pour le peu de temps qu’il avait passé avec elle en rentrant à New-York. Elle lui avait fait tout un blabla sur Dieu, comme si c’était son pardon à lui qu’il devait chercher, pour savoir si oui ou non il était innocent ou pas. Le genre de trucs qu’il n’avait certainement pas envie d’entendre, parce qu’il savait qu’il n’avait pas tué cette fille et il n’avait pas besoin du pardon de Dieu ou de n’importe qui d’autre, alors qu’il n’avait rien fait de mal. Il n’avait tué personne, on l’avait enfermé en prison pendant deux ans et demi sans raison alors c’était plutôt lui qui méritait des excuses. On lui en avait présenté, évidemment quand on l’avait libéré, mais ce n’était pas suffisant pour qu’il puisse reprendre sa vie comme si de rien n’était. Il ne savait même pas comment s’y prendre pour reprendre sa vie en main. Y avait pas de guide pour expliquer comment se remettre de ce qu’il avait vécu. Y avait bien des aides, mais bon, l’assistante sociale qu’il avait vu à Jacksonville ne l’avait pas beaucoup aidé, quant au psy qu’il était obligé de consulter, il n’avait pas franchement envie de lui raconter sa vie. Qu’est-ce qu’y avait à dire de toute façon ? Il n’avait plus de vie depuis deux ans et demi maintenant et il était obligé de batailler seul à présent pour essayer de retrouver tout ce qu’on lui avait arraché. Dans le fond, il était certain qu’y avait eu quelqu’un à Jacksonville qui aurait pu lui donner l’adresse de sa femme, mais que personne ne l’avait fait. Peut-être que c’était une histoire de loi, qu’ils ne pouvaient pas communiquer des informations personnelles, mais il était question de sa femme et de ses enfants dans cette histoire et puisqu’il était innocent, il ne voyait aucune bonne raison de le maintenir loin d’eux. Peu importait maintenant, parce qu’il s’était débrouillé tout seul et qu’il avait réussi à obtenir ce qu’il voulait. Maintenant, il savait où Lisa habitait, puisqu’elle était juste en face de lui. Oui, je suis vraiment là. » Comme pour le lui prouver, il avança de quelques pas vers elle pour venir poser sa main contre sa joue, au moins, ça le rassurait aussi, elle n’avait pas disparu, juste sous yeux, dès qu’il l’avait touchée, comme ça avait pu être le cas dans nombreux des rêves qu’il avait pu faire quand il avait été derrière les barreaux. J’crois qu’ils avaient pas trop envie que ça se sache. » Il ne pu s’empêcher de lever les yeux au ciel, amer. Y avait eu beaucoup moins de monde, de journaliste et compagnie au second procès qu’au premier. Ce n’était pas difficile d’imaginer qu’ils aient choisi d’étouffer l’affaire. S’il n’avait pas prévenu sa soeur, elle non plus, elle n’aurait rien su. Il aurait bien prévenu Lisa aussi, mais comment ? Il n’avait eu aucun moyen de la contacter à l’époque. Trois semaines, quelque chose dans ce genre. » La notion du temps était assez floue depuis qu’il était sorti de prison, mais il avait bien passé deux semaines à se faire emmerder par tous les trucs administratifs possibles et imaginables à Jacksonville, ça avait dû leur donner l’impression de l’aider et ça ne faisait pas franchement longtemps qu’il était à New-York, à peine quelques jours qu’il travaille - ou faisait genre il le faisait - au commissariat de Williamsburg. Je squatte chez ma soeur depuis quelques jours. Elle était censée me donner ton adresse, mais la géographie et elle c’est pas trop ça, alors j’ai surtout eu des trucs du genre “mais si, tu sais, cette rue là, pas loin du machin.” alors c’était pas évident, surtout à New-York, mais j’ai réussi. » Il avait fini par se débrouiller tout seul et c’était bien plus efficace. Il avait demandé à sa soeur de lui montrer aussi, parce qu’elle, elle avait l’air de savoir précisément où aller, sans être capable de lui expliquer, mais elle bossait tout le temps et il avait l’impression de l’avoir un peu vexée avec ses réflexion du genre “non, justement, je sais pas” ou “c’est quand même pas compliqué de retenir le nom d’une rue et un numéro” le tout un peu plus froidement qu’il ne l’aurait voulu, parce qu’il avait tendance à réagir comme ça, ces dernier temps, à râler, à s’enerver ou à se frustrer pour un rien et sa soeur était la première à en faire les frais. Mais maintenant qu’il avait retrouvé sa femme et ses enfants, ça allait s’arranger, il voulait que ça s’arrange, parce qu’il avait besoin de retrouver sa vie telle qu’elle avait été avant qu’on ne vienne tout lui foutre en l’air.

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Invité a posté ce message Dim 9 Sep 2018 - 16:14 #

S'il y avait un mot qu'elle devait utiliser, Lisa, pour décrire ces dernières années, elle dirait qu'elles avaient été épuisantes. Malgré les bons moments, malgré les espoirs et la volonté dont elle avait dû faire preuve, tant bien que mal, pour essayer de se relever. Elle avait souri pourtant, à de nombreuses reprises pendant tout ce temps : chaque année, elle avait fait des efforts pour les anniversaires de ses enfants, ou les fêtes qu'ils aimaient tant, comme Halloween qu'ils affectionnaient particulièrement, ou Noël, où, chaque vingt-cinq décembre quoiqu'il advienne, ils avaient voulu avoir les meilleurs cadeaux qui soient. Peut-être que sans ses enfants, sans ce devoir-là inscrit dans ses chairs, la brune n's'en serait pas aussi bien sorti ; elle aurait, au contraire, sombré trop profondément pour en sortir : la solitude après tout, c'n'était pas son truc. Et pourtant, paradoxalement, ç'avait aussi rendu tout plus difficile dans la vie de tous les jours, l'fait d'avoir des enfants : combien de fois est-c'qu'elle avait voulu baisser les bras, fatiguée par les montagnes russes que ça pouvait être, le fait d'être parent ? Ses parents à elle, ils avaient toujours laissé passer pour elle, l'impression que c'était facile. Tout le monde s'en était bien sorti dans sa famille, hein ? Ni elle, ni ses proches n'avaient été particulièrement difficiles, criblant le foyer familial de conflits et de disputes ardentes. Alors quand elle était tombée enceinte pour la toute première fois, Lili, elle avait peut-être eu des attentes surdimensionnées : le savoir qu'elle avait un idéal dans sa tête et de par sa propre expérience, une famille parfaite comme elle pourrait en vouloir, elle, quand elle avait commencé à s'imaginer avoir des enfants. Et pourtant, elle était loin d'être la mère parfaite : au moins, elle présentait bien, toujours capable de sourire, et assez déterminée au quotidien pour n'pas avoir fini en mère débordée, se contentant de commander des pizzas cinq soirs sur sept pour nourrir ses progénitures. Elle avait Nancy, hein, qui lui imposait une précision constante- qui sait, peut-être qu'il aurait suffi d'un rien différent, pour qu'eux quatre, à New York ou à Jacksonville, ils n's'en soient pas si bien sortis. Ça n'avait pas été faute de rêver d'pouvoir  baisser les armes, pourtant- combien de fois avait-elle espéré que quelqu'un viendrait frapper à sa porte, lui offrant un ticket gratuit pour un spa, un centre de remise en forme pour quelques jours, lui garantissant que ses enfants ne seraient ni malheureux, ni seuls ? Mais non, ça faisait depuis plus de trois ans maintenant, qu'elle n'avait pas pris de vacances- et même avec Luke, après la naissance de Jack puis de Monty, ces temps-là n'avaient pas été de tout repos non plus. Malgré tout, aussi difficile le rôle de parent avait-il pu sembler en ce temps, c'n'était rien comparé à ce que ça faisait, d'être un parent solo de trois enfants qui grandissaient trop vite et trop lentement à la fois. Chaque année sans cesse, tout changeait, des goûts et préférences de ses enfants, à leurs vêtements, à leurs hobbys et même leur caractère, parfois. Une année, Jack voulait jouer au football, une autre, il préférait s'essayer au judo après avoir vu les jeux olympiques à la télévision. Monty, quant à lui, semblait moins tourné vers le sport, il aimait le dessin, la musique, il aimait aussi cuisiner avec elle, quand elle s'essayait à passer derrière les fourneaux, pour ramener un peu de normalité dans le monde de leur petite famille. Quant à Nancy... Lisa avait eu beau travailler dans un hôpital pendant de nombreuses années, avoir suivi des études de médecine à l'Université, elle s'était sentie complètement dépassée par le diagnostic des médecins, concernant sa propre fille. Et aujourd'hui encore, y'avait personne, rien, aucune valeur étalon pour lui dire qu'elle faisait les choses bien, qu'elle prenait les bonnes décisions, ou même qu'elle était assez dévouée à permettre à son bébé de se sentir bien et en sécurité au quotidien. De toute façon, est-c'que ses enfants se sentaient vraiment bien et en sécurité ? Ses aînés avaient vu leur père se faire embarquer par la police, un beau matin, sans autre forme de procès qu'un brouhaha effrayant pour des enfants. Et Nancy, elle, elle n'avait jamais connu son père.

Et jusqu'à quelques secondes plus tôt, Lisa, elle avait été persuadée que ce serait pour toujours comme ça. Que sa fille grandirait sans repère paternel – et que peut-être, de toute manière, elle n'pourrait pas se faire à l'idée d'un étranger entrant brusquement dans son monde déjà si compliqué, si tant est qu'un jour, la Jennings envisage de tourner la page sur son histoire révolue avec Luke, pour entamer quoique ce soit avec quelqu'un d'autre. Trois ans plus tard, c'n'était pas près d'arriver : quand elle sortait, la brune – pour les rares fois où ça arrivait – elle n'y arrivait pas, tout simplement. Ni à flirter, ni à draguer, ni à s'ouvrir aux possibilités ou à lever les yeux sur les gens autour d'elle, à essayer de chercher quelqu'un qui pourrait lui plaire. Et tout ça, c'était sans compter sur les hommes qui, eux, pour la plupart, n'avaient pas envie de s'encombrer de trois enfants qui n'étaient pas les leurs, juste parce qu'ils s'entichaient d'une femme. Il aurait vraiment fallu qu'elle trouve une vraie perle rare, Lisa- peut-être que ç'aurait pu se faire dans une ville aussi grande et aussi peuplée que New York. Mais pour les petites occasions durant lesquelles la brune avait essayé de reconquérir sa vie sociale, en compagnie d'amis adultes, ça n'avait jamais été pour ça. Ses enfants, son mari, son bonheur à la fois lointain et trop proche- tout ça, était trop ancré dans sa tête et dans son cœur : et ç'avait toujours été paradoxal, vraiment, la façon dont ç'avait pu la rendre heureuse et malheureuse tout à la fois. Elle les aimait, ses enfants, bien sûr : assez pour avoir eu la force d'être joyeuse avec eux malgré les drames qui avaient frappé son existence, si vite et si fort, en un si court laps de temps. Un jour, elle avait été enceinte de cinq mois, tout sourire, avec l'homme qu'elle aimait à ses côtés- et avant même qu'elle n'accouche de Nancy, Luke avait été condamné à la prison à vie, et personne n'avait semblé désirer changer cette destinée pour eux. En quatre mois à peine, tout s'était effondré, et Lisa s'était retrouvée avec deux enfants à charge, et un troisième qui avait vu le jour sans délai, malgré le stress et les inquiétudes qui auraient, parfois, presque fait oublier à la brune qu'elle était enceinte et qu'elle aurait dû se ménager. Peut-être que si elle l'avait fait, Nancy ne serait pas malade aujourd'hui : comment continuer à sourire quand on arrivait, irrémédiablement, à une pensée pareille, la criblant de culpabilité et de regrets ? La jeune femme, y arrivait, elle, parce qu'il le fallait bien. Alors peut-être que c'n'était pas si surprenant, que les larmes lui soient montées si vite aux yeux, dès qu'elle avait reconnu Luke sur le pas de sa porte : c'était comme si le souffle lui manquait, et comme si elle se retrouvait précipitée devant ses propres fautes. Elle avait beaucoup de choses à expliquer à son mari, hein ? Et pourtant, elle n'arrivait pas à faire le tri dans sa tête, ou même à avaler une goulée d'air qui pourrait défaire ses poumons et son cœur de l'étau de ses côtes. C'était comme si elle avait soudainement enfilé un corset et qu'elle l'avait serré au point de se compresser toute la cage thoracique : son palpitant, c'était comme s'il battait juste sous la fine couche de sa peau, et tout dans son ventre tournait et tournait, se crispait et semblait tomber dans les abysses. A chaque fois qu'elle ouvrait la bouche, elle regrettait ce qu'elle disait- les rares mots qu'elle arrivait à produire. Qu'est-ce qu'elle en avait à faire, vraiment, de ce qui avait pu se passer, de ce que les autres en disaient, de ce que l'avocat avait foutu, pendant cette révision de procès où Luke était sorti libre ? Qu'est-ce qu'elle en avait à faire de savoir depuis combien d'temps il était là ? D'une certaine façon, c'était des questions importantes, mais là, maintenant, alors que son esprit avait encore du mal à se faire une idée à tout ça, Lisa, elle trouvait la réalité presque désuète. Combien de fois avait-elle rêvé de ce jour, hein ? Pour seulement le matin, ouvrir les yeux et se découvrir seule- de plus en plus seule à mesure que le temps avait avancé. « Ouais, t'as réussi... » elle se retrouva à répéter, comme une imbécile, ayant réussi au moins à ravaler ses sanglots, l'observant pour mieux laisser un sourire passer sur ses lippes. Si elle avait été heureuse et malheureuse à la fois pendant ces dernières années, ce cocktail d'émotions était encore plus détonnant. Est-c'qu'elle était heureuse, là ? Extatique, qu'elle dirait. Et pourtant, il y avait ce nœud, ce vide dans ses entrailles, qui résistait. Ils étaient loin de Jacksonville, mais-... « Et-... c'est sûr tout ça ? C'est fini ? » parce que peut-être que si c'n'était pas le cas, Lisa, elle pourrait choisir de fermer sa porte et d'essayer d'oublier qu'il était sur le seuil de celle-ci. Et pourtant, pourtant, elle avait tellement envie de faire comme si rien de leurs malheurs n'avait existé. Si bien que paradoxalement, la jeune femme se retrouva à se rapprocher de lui, venir jusque dans ses bras pour se blottir dans ceux-ci- depuis combien de temps n's'étaient-ils pas serrés l'un contre l'autre, à oublier le temps, secondes, minutes ou heures tout autant ? Parce que juste avec ça, Lisa se sentait déjà effacer tout ce qui s'était passé- les peines, la colère, le désarroi, la fatigue elle-même. Ses larmes se perdirent contre le tee-shirt qu'il portait, Luke, alors qu'elle les laissait couler et couler en silence- un talent qu'elle avait perfectionné le soir, quand ses enfants étaient couchés, qu'elle se laissait aller à sombrer dans ses propres sentiments, sans vouloir réveiller toute la maisonnée. Ç'aurait peut-être été plus facile et thérapeutique pourtant, de hurler sa rage et son chagrin tout à la fois- mais ça non plus, elle n'avait pas pu le faire. « On devrait rentrer... » réalisa-t-elle en entendant le bruit d'une voiture passant dans la rue, pas si loin d'eux. Tant bien que mal, alors qu'elle aurait pu rester dans les bras de son mari pendant des heures, jusqu'à se sentir le cœur plein d'envies et d'espoirs à nouveau, Lisa s'écarta de lui, esquissant un sourire derrière les sillons de larmes qu'elle essuya au coin de ses yeux. « J'veux dire... si tu veux rester. » qu'elle ne put s'empêcher d'ajouter – peut-être était-ce la base. Peut-être Luke voulait-il retourner chez sa sœur déjà, que c'était trop, rien que maintenant. Peut-être qu'il était juste venu pour lui annoncer qu'il était là, en ville- et puis quoi après, hein ? Une question qui la terrifiait, l'excitait, et à laquelle elle n'pouvait pas répondre, elle. Pas maintenant. Pas comme ça. Ils avaient trois enfants à prendre en compte, dont deux ayant été tristement marqués par toute cette histoire. Elle, elle voulait tout rembobiner, tout oblitérer de cette histoire- s'il n'y avait eu qu'eux deux, amoureux et jeunes, qui sait ? Mais là... ... Qu'est-ce qui allait se passer, hein ? Et dire que tout c'qu'ils avaient toujours voulu, banales et normaux à souhait, ç'avait été d'être heureux.   
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Invité a posté ce message Lun 10 Sep 2018 - 12:29 #

 
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lisa jennings &  luke jennings

Il avait souvent rêvé d’une vie dans laquelle il serait libre, loin de sa cellule et de tout ce qui pouvait aller avec. Pourtant, quand on lui avait annoncé que son procès était de nouveau ouvert, le brun, il n’avait pas voulu y croire. Il avait eu peur que ce soit encore la même histoire, un piège dans lequel il allait encore sauter à pieds-joints. Dans un sens alors, heureusement que personne ne s’était donné la peine de prévenir Lisa. Il n’avait pas eu envie que son épouse se nourrisse de faux-espoirs et qu’on dise à ses enfants que leur père allait enfin rentrer à la maison, si ce n’était pas sûr à cent pour cent. Il ne savait pas si ses enfants attendaient encore qu’il rentre à la maison, s’ils avaient hâte ou si au contraire, ils le détestaient parce qu’il les avait abandonné, mais il savait qu’il ne voulait pas qu’on leur fasse de belles promesses qui ne seraient pas tenues. Alors heureusement que son procès n’avait pas fait beaucoup de bruit. Maintenant, il était libre, cette fois, c’était certain, y avait personne qui allait se pointer devant sa porte un beau matin pour lui dire qu’en fait, y avait des chances pour qu’il soit coupable. De toute façon, il avait été innocent depuis le début, alors y avait pas de raison qu’on revienne lui chercher des histoires. Maintenant, il voulait retrouver sa femme et ses enfants, en espérant qu’ils voudraient bien de lui. L’inverse lui briserait le coeur, évidemment, mais il se battrait pour arranger les choses, parce qu’il s’agissait de sa famille et qu’ils lui avaient vraiment manqués pendant tout ce temps. Ils étaient tout ce qu’il avait. Il n’avait même pas d’adresse, ici à New-York et son job, ce n’était pas comme s’il le faisait avec beaucoup d’entrain ces derniers jours, ça reviendrait peut-être, avec le temps, parce qu’il avait vraiment cru, à une époque, pouvoir faire une différence, aider les gens et que ça, encore aujourd’hui, ça comptait vraiment pour lui, mais avant de s’y remettre, fallait encore réussir à digérer la trahison dont il avait été victime.

Il fallait tout reconstruire petit à petit et retrouver sa motivation pour son boulot, ce n’était pas sa priorité. Pour l’instant, y avait personne qui disait rien, alors depuis les quelques jours qu’il était de retour, il était surtout payé à tester la machine à café et il pouvait largement s’en contenter, pour le moment. On finirait sûrement par lui remonter les bretelles, mais ça, c’était un problème d’un autre jour. Pour l’heure, tout ce qui comptait c’était sa famille. Il avait enfin réussi à trouvé l’adresse de Lisa, alors il était là, juste devant elle et le reste n’avait plus d’importance. Après tout ce temps, ça faisait bizarre et pourtant, les traits de Lisa étaient complètement familiers. Il ne l’avait pas oubliée, son visage n’était pas devenu flou dans ses songes au fil des jours qui s’étaient écoulés. L’image avait été parfaitement nette et elle n’avait pas beaucoup changer Lisa. Est-ce que c’était son cas à lui ? Lui il dirait que non. Il avait l’impression de s’être pris dix ans dans la tronche, en prison. Elle en revanche, elle était toujours aussi resplendissante. Il hocha la tête, alors que Lisa répétait ses mots. Il avait réussi et il pouvait en être soulagé à présent. Il referma bien vite son étreinte autour du corps de la jeune femme alors qu’elle était venue dans ses bras. C’était là aussi, une sensation aussi familière qu’étrangère, tellement ça faisait longtemps qu’il n’avait pas pu la serrer contre lui. « Oui c’est fini. » Le véritable coupable était derrière les barreaux, à sa place et il espérait bien qu’il n’en ressortirait jamais. C’était un meurtrier, en plus d’un traître. Il avait menti et abusé du système pour s’en sortir, alors pour le coup, par rancoeur Luke, il aurait bien eu envie que ce type écope de la peine de mort. Oui, qui sait, peut-être que cette fois, les autres détenus viseront mieux quand ils décideront de le planter parce qu’il était flic. Ce type avait gâché sa vie, alors c’était plus fort que lui, il ne lui souhaitait que des malheurs. « Ouais, ce serait peut-être mieux. » Qu’il répondit à la jeune femme alors qu’il avait presque oublié qu’ils étaient encore sur le pas de la porte de sa maison. Le monde autour d’eux, il en avait vraiment fait abstraction, au moment où la brune était apparue dans son champ de vision. « Je veux bien rester. » Il était venu pour ça, après tout, pas pour la saluer vite fait avant de partir dans son coin. « A part si t’es occupée … Il est tard, j’ai pas vraiment fait attention à l’heure. » Il venait carrément à l’improviste, assez tardivement le soir, après deux ans et demi d’absence, alors il pourrait comprendre si elle était occupée ailleurs ou juste si elle estimait que c’était l’heure d’aller dormir. Maintenant qu’il y pensait, les enfants, eux ils devaient être couchés à cette heure là. C’était une idée qui lui était complètement sortie de la tête quand il avait décidé de venir ce soir, il se demandait s’il aurait mieux fait de venir le lendemain, pour ne pas trop déranger. Y avait eu un numéro de téléphone, alors il aurait pu appeler avant non ? Il n’en savait trop rien, tout ce qu’il pouvait espérer, c’était que ces choix ne soient pas trop nuls et que Lisa ne lui en voudrait pas, pour cette visite nocturne à l’improviste. « J’ai vu la lumière, alors j’me suis dit que tu devais pas être encore couchée, je t’ai pas réveillée au moins ? » Il s’en inquiétait quand même, parce qu’il se sentirait coupable, mine de rien de lui foutre en l’air sa soirée, parce qu’il avait décidé de revenir ce soir. Mais l’important, c’était qu’il soit enfin là non ? Peu importait le jour ou l’heure qu’il était. Il espérait que ce soit le cas, mais en attendant, tout le rendait complètement nerveux. On lui donnait une seconde chance, alors il n’avait pas envie de faire les choses de travers.
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Invité a posté ce message Mar 25 Sep 2018 - 21:56 #

Passer à autre chose, tourner la page sur la prison et essayer d'oublier ces mois de galère qui avaient ruiné tout son petit monde et son mariage, ç'avait été mission impossible pour Lisa. C'était c'qu'elle s'était dit au début, en tout cas, quand elle avait été prête à céder à la misère et à la peine qui l'avait paralysée dès qu'elle s'était retrouvée toute seule. Ses enfants, sa grossesse, et même les gens autour d'elle, les rares amis à Jacksonville qui avaient pu la soutenir ou ceux qui n'auraient demandé qu'à être convaincus- tout ça, ç'avait presque été comme si ça n'avait pas eu d'importance. Pas sur le moment, en tout cas. Toutes les images qu'elle avait pu avoir en tête, tous les plans qu'elle avait pu se construire pour l'avenir, dans un coin de son imagination- tout avait été réduit à néant, dans la plus grande injustice possible et imaginable : et dans ce vaste système qui avait condamné tous les siens en mettant son époux derrière les barreaux, personne n'en avait rien eu à faire. Ni l'avocat de Luke, ni une quelconque aide psychologique que la police ou l'état aurait pu lui offrir. Non, il n'y avait rien eu d'autre que les accusations fausses et destructrices de parfaits inconnus qui, eux, n's'étaient jamais faits prier pour faire un pas jusqu'à elle : que ce soit dans la rue, ou par courrier, devant sa porte ou même sur sa porte. Et la brune avait été supposée tenir toute seule, comme ça, laissée drainée et écorchée par le procès qui avait détruit toute sa petite famille : dans les tourments de ses propres songes, Lisa avait fini par s'dire que partir, rentrer à New York n'pouvait être que l'unique bonne solution. Celle qui, au moins, la rapprocherait des siens, de ses parents, d'ceux qui l'avaient soutenue tout du long et qui lui avaient promis de l'aider avec la naissance de Nancy. Après tout, on n'pouvait pas lui reprocher d'avoir essayé : d'avoir ouvert des centaines de lettres incendiaires, d'avoir décroché à des dizaines de coups de fil insultants, et d'avoir essayé de tenir bon, quand à l'école on lui avait annoncé un énième carnage, une énième dispute ou bagarre entre un de ses garçons et un camarade de classe qui aurait dit un mot de travers rapporté de ses parents. A Jacksonville, ils étaient devenus connus comme le loup blanc à cause d'cette affaire criminelle- et au moins, à New York, avait ses huit millions d'habitants, son rythme effréné, y'avait trop de gens et trop d'énergie pour que qui que ce soit se concentre sur les autres. S'mêler à la foule avait juste été son souhait- disparaître aux yeux du reste du monde, et s'recentrer sur tout ce qui pouvait importer. Et peut-être même qu'elle s'était dit à un moment, que c'était tant pis pour Luke : ouais, rien de plus que ça. Comment aurait-elle pu penser quoique ce soit d'autre, quand elle l'avait déjà perdu avant même de plier bagages et de déménager ? Ouais, techniquement ils avaient continué de s'voir. Ouais, techniquement ils n's'étaient pas perdus et ils n'avaient pas divorcé. Mais qu'est-c'que ça leur avait amené de bien, hein ? Elle avait passé les quatre derniers mois de sa grossesse à visiter son mari à travers une glace blindée, sans pouvoir le toucher, se lover dans ses bras, l'embrasser ou même avoir droit à son soutien à travers toutes les épreuves qu'elle avait pu avoir à essuyer. Leur vie en commun, elle n'avait perduré qu'à travers des photos dans lesquelles il n'avait pas été, et qu'elle avait fait l'effort d'lui ramener pour lui montrer. Et dans tout ça, ça n'avait ni été l'amour, ni le bonheur, ni la joie qui avaient dominé- plutôt la frustration, la colère et la tristesse. Peut-être alors, que ç'avait été pour s'donner bonne conscience seulement, que Lisa avait fini par s'dire qu'elle avait embarqué dans cette nouvelle vie pour le meilleur : après tout, qu'avait-elle fait de si déshonnête ? Dans un monde parfait, elle aurait décidé de d/iéménager avec Luke à ses côtés, il l'aurait accompagnée, ils auraient choisi cette maison ou une autre ensemble, en imaginant ensemble ce qu'ils en feraient. Et Lisa, elle, elle n'aurait jamais eu à porter toutes les charges de leur famille toute seule. Elle n'aurait jamais eu à prendre toutes les décisions par elle-même, sans personne pour la soutenir, la rassurer ou lui murmurer qu'elle faisait au moins un peu, les choses bien.

D'l'autre côté du pas de la porte, alors, elle n'savait pas ce que Luke pouvait bien penser- quel songe ou quelle émotion avait pu l'amener jusqu'ici. Est-ce qu'il allait lui sortir des papiers de divorce, rempli de haine et de rancœur à son égard, pour être partie si brusquement ? Dans ses pires cauchemars à la jeune femme, des scènes pareilles s'étaient déjà jouées, là, dans des moments où elle était restée impuissante, et incapable de répondre quoique ce soit aux reproches qu'il lui balançait dans la figure. Mais peut-être qu'à voir la façon dont il l'accueillait dans ses bras, alors qu'elle s'armait enfin d'assez de courage pour tenter un rapprochement, la brune pouvait encore s'bercer de l'illusion que tout allait bien. Que tout irait bien. C'était fini, après tout, qu'ils venaient se s'dire- est-ce que c'était la vérité ? Ou est-c'que c'n'était qu'une question de temps, hein ? La dernière fois aussi, dans les pires circonstances possibles et imaginables, on lui avait annoncé, à la Jennings, que c'était fini, qu'on  n'pouvait plus rien faire pour combattre la décision irrévocable que ces stupides jurés avaient pris, condamnant son époux à la prison à vie. Peut-être, donc, que 'c'est fini' était une phrase qu'elle n'savait plus comment interpréter : pour elle, cette solitude qu'elle avait si subitement ressentie à l'annonce du verdict, n'avait fait que commencer. Alors quoi, est-ce qu'au partenaire de l'autre personne, celle qui peut-être était vraiment coupable, on avait aussi annoncé que c'était fini ? Est-c'que cette personne commençait à vivre la même vie que celle qu'elle, elle avait endurée dans son coin, à Jacksonville ? Fallait croire que c'était ça, la justice- subitement déranger la vie de quelqu'un, sans crier gare, et tant pis pour les conséquences. Tant pis pour la naissance de Nancy, qui s'était faite sans Luke. Tant pis pour les anniversaires de Monty et Jack, qu'elle avait dû organiser toute seule, et durant lesquels les deux garçons avaient constamment demandé si leur père viendrait, s'ils pourraient l'appeler ou même, tout simplement, pourquoi est-c'qu'il n'était pas là. Tant pis pour les galères qu'elle avait dû porter sur son dos toute seule, jusqu'à ce que ça l'éreinte : au moins, fatiguée, elle avait appris à s'endormir avec la place dans le lit à côté d'elle, totalement vide. S'adapter avait été indispensable, au fond- au moins, comme ça, Lisa pouvait toujours se consoler en se répétant qu'elle n'avait pas totalement sombré ; pas assez longtemps pour que ce soit le point d'orgue de la vie de ses enfants, en tout cas. Les temps où elle n'avait été qu'à moitié une mère responsable, ils s'en souvenaient comme de cette période où ils avaient vu leurs grands-parents souvent, et où ceux-ci s'étaient beaucoup occupés d'eux. Et maintenant... maintenant quoi, hein ? La question commençait déjà à lui brûler les lèvres, à la brune : manifestement, Luke n'avait pas débarqué devant chez elle avec ses bagages, prêt à s'installer à nouveau, comme si de rien n'était. Et ouais, aussi aisé cela pourrait-il paraître, aussi idéal ça serait, de pouvoir prétendre que ces années n'existaient pas, c'était irréaliste, hein ? Ce serait stupide, qu'une telle chose arrive comme ça. Égoïste, même, d'imposer un tel changement si brusque à leurs enfants. Mais alors quoi, hein ? Au moins, il n'refusa pas son invitation à entrer- et dans c'genre de malaise flottant de lui à elle, dans l'air autour d'eux, Lisa esquissa un sourire, collant les paumes de ses mains ensemble pour commencer à triturer l'alliance toujours à son doigt ; « Non je dormais pas... T'en fais pas... j'suis pas occupée. » ou si elle avait dû l'être, c'n'était pas comme si elle pouvait juste lui dire 'ouais reviens plus tard', fermer la porte et recommencer son petit train-train comme si rien n's'était passé. Déjà là, alors qu'elle avait dit que tout était bon, qu'ils devraient entrer, Lisa avait encore du mal à se décider, à bouger, ou même à cligner de l’œil. Peut-être que si elle détournait le regard, ne serait-ce que pour une seconde, il s'volatiliserait et elle serait toute seule à nouveau. Mais enfin, après quelques longues secondes de silence, d'malaise, d'admiration silencieuse, presque, la jeune femme s'arma enfin d'assez de courage pour s'écarter, reculant de quelques pas dans la maison pour qu'il puisse la suivre ; « Fais pas attention au bazar... les enfants, tout ça. » c'était comme si elle venait d'inviter son premier petit copain dans sa chambre et qu'elle devait tout expliquer, des peluches sur son lit aux posters à ses murs. Ou alors, comme si elle venait de ramener un mec inconnu dans sa maison, après un premier rencard. Luke, pourtant, il était son mari- et ils avaient connu tous les deux, les premiers bazars incontrôlables qu'on avait forcément, quand on commençait à fonder une famille. Maintenant, c'était probablement encore pire- Jack rangeait ses affaires quand elle le lui demandait, parfois, quand il en avait bien envie. Mais deux garçons agités et un bambin qui découvrait lentement mais sûrement la vie, ça existait un peu partout dans l'environnement : sur les murs, dans les cadres photos ou au sol, dans le désordre ambiant.
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Invité a posté ce message Mer 26 Sep 2018 - 20:34 #

 
you need a little hope to carry on.
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lisa jennings &  luke jennings

Après deux ans et demi en prison, le brun, il ne savait même plus par quel bout s’y prendre pour reconstruire un peu sa vie. Il s’était retrouvé seul dans cette maison à Jacksonville, dans laquelle il ne restait plus grand chose de la vie qu’il avait connu avec Lisa. Les photos avaient quitté les murs, il n’y avait presque plus de meubles là-dedans, juste les reste d’une vie que la brune avait probablement quitté rapidement, le jour où elle avait décidé qu’elle ne pouvait plus supporter Jacksonville. Cette ville, la Floride, ça avait été son rêve à elle pourtant, pas le sien à lui. S’il n’avait jamais rencontré Lisa, il n’aurait jamais quitté New-York lui, c’était pour être avec elle qu’il avait pris la décision de quitter la ville alors se retrouver seul à Jacksonville, ça avait eu quelque chose de presque ironique. Il avait su qu’il n’y resterait pas. Il n’avait aucun intérêt à faire sa vie dans cette ville, tout seul, loin de sa famille, mais quelque part, il avait eu l’impression qu’on se foutait vraiment de sa gueule, quand il avait appris que Lisa était repartie à New-York, comme si le destin avait un sens de l’humour assez particulier. Il avait passé des heures à errer dans cette maison vide, avant de pouvoir enfin tracer son chemin vers New-York et ici, il n’avait pas de chez lui, pas de maison, rien d’autre qu’une vie qu’il essayait de refaire étape par étape, comme s’il construisait un mur et qu’il devait déposer pierre par pierre, pour essayer de faire quelque chose de solide. Pour l’instant, pourtant, y avait rien de solide, il vivait chez sa soeur, il avait un boulot qu’il ne faisait qu’à moitié et avant ce soir, il n’avait même pas su où était sa femme et ses enfants, alors fallait croire que sa construction, elle n’avait rien d’un succès pour l’instant.

Qu’est-ce qu’il devait faire alors ? Il se demandait s’il aurait dû rentrer chez sa soeur, réunir ses quelques affaires, avant de frapper à la porte de Lisa en mode “salut, je suis là, maintenant fait moi de la place”. Ça aurait été mal poli, d’autant plus qu’il ne savait pas si elle avait refait sa vie, qu’il ne savait pas non plus si ses enfants attendaient encore qu’il revienne ou s’ils avaient baissé les bras à tel point qu’aujourd’hui, ils le détestaient pour son absence. Il ne voulait pas ça Luke, évidemment, mais ils étaient enfant, trop jeunes pour comprendre les choses, alors y avait des chances pour qu’ils le blâment pour son absence, même si celle-là n’avait pas franchement dépendu de lui. De toute façon, il n’avait même pas de voiture, c’était dire à quel point il n’avait plus rien, alors il ne pouvait même pas se permettre de rentrer chez sa soeur pour aller chercher ses affaires et revenir ici. Il n’avait pas grand chose, mais quand même, il aurait bien du mal à se trimbaler avec ses affaires et son chien, dans le métro. De toute façon, le plus logique, c’était d’abord de discuter de tout ça avec Lisa. C’était pour ça qu’il était venu ce soir. Il ne s’attendait pas à ce que les deux ans et demi qui venaient de s’écouler, disparaissent comme ça, en un claquement de doigts. Ces années, elles faisaient parties de lui malheureusement. Elles étaient marquées dans son esprit comme sur sa peau, dans les cicatrices qu’il avait gagné pendant son séjour en prison. C’était compliqué à gérer, ce retour à la vie normale, bien plus que ce qu’on avait pu lui dire quand il avait été occupé à remplir des papiers administratifs pour retrouver sa place dans la société. C’était bon maintenant, il était un citoyen américain, dans les règles, avec un casier judiciaire vide, parce que malgré son séjour en prison, il était complètement innocent. Mais il ne savait pas comment redevenir un mari et un père après tout ce temps et pourtant c’était ce qui comptait le plus à ses yeux et c’était les trucs pour lesquels personne ne pouvait l’aider. « Okay, tant mieux. » Il esquissa un léger sourire, parce qu’il n’avait pas envie de déranger, évidemment. Avant tout ça, il ne s’était jamais posé la question, parce que la maison dans laquelle ils avaient vécu, ça avait été la leur, alors il pouvait très bien rentrer, peu importait l’heure ou le fait que Lisa ait été occupée. C’était différent ici, évidemment, parce que ce n’était pas chez lui, il ne pouvait pas rentrer là-dedans, sans rien demander, le fait qu’ils soient mariés n’y changeaient pas grand chose. Il avait fini par franchir les quelques pas qu’il le séparait de l’intérieur de la maison, alors, maintenant, ils étaient séparés du monde extérieur, ils n’étaient plus dans le brouhaha des rues de New-York. C’était aussi agréable que bizarre. « J’me doute. » Il n’avait pas été là depuis deux ans et demi, mais il se souvenait quand même de ce que ça faisait d’avoir des enfants. Y avait toujours des trucs qui trainaient ici et là et des fois où marchait sur un jouet, on se faisait mal au pied, mais fallait quand même garder son calme. Tout un travail, d’être parent, un job qui lui manquait, indéniablement. « Ils sont au lit ? » Il se doutait de la réponse, mais il fallait quand même qu’il pose la question, parce que depuis tout ce temps, ses enfants, ils lui manquaient vraiment et peut-être bien qu’ils le détestaient, qu’ils avaient l’impression qu’il les avait abandonné, mais lui, il les aimait toujours autant, il les aimerait toujours autant, parce qu’ils étaient ses enfants. Il aimait toujours Lisa aussi, évidemment, peu importait le temps qui s’était écoulé depuis la dernière fois qu’il l’avait vue, qu’il l’avait serrée dans ses bras et embrassée, il l’aimait toujours et il ne pouvait pas s’empêcher d’espérer que ce soit encore réciproque, même si souvent, du fond de sa cellule, quand il avait été certain qu’il allait passer sa vie derrière les barreaux, quand elle avait arrêté de venir le voir, il avait espéré qu’elle ait trouvé quelqu’un d’autre, qu’elle soit heureuse, parce qu’elle méritait mieux que de passer sa vie à l’attendre, alors qu’il ne reviendrait jamais. Finalement, il était revenu, alors peut-être bien qu’il serait jaloux, d’apprendre qu’il y avait quelqu’un d’autre.
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Invité a posté ce message Mar 9 Oct 2018 - 17:04 #

On n's'attendait vraiment pas, quand on était jeune, à ce que tout à coup, la vie s'retourne contre nous et devienne une vraie peste. Lisa, elle avait été bien, confortablement installée dans son existence, telle que celle-ci s'était offerte à elle : avec de nombreux succès, des bonheurs inespérés et inattendus, et même ces heureux événements qui arrivaient dans la vie de beaucoup de gens, certes, mais dont l'impact pouvaient tout changer, malgré tout. Devenir mère avait, bien sûr, toujours été un futur inscrit dans un coin de sa tête- rencontrer Luke, l'aimer, se marier avec lui, ça n'avait fait qu'intensifier ces désirs-là. Mais quoiqu'il arrive, quelles que soient les attentes qu'on pouvait avoir, rien n'pouvait vraiment préparer à ce futur-là – au fait de soudainement, sentir un petit être grandir en soit, lui donner naissance et le tenir pour la première fois dans ses bras. La brune aurait pu se contenter de ça- largement – elle aurait pu être tout à fait heureuse, en étant juste une femme lambda, parmi toute une flopée de femmes lambda. Contrairement à Calista, par exemple, elle n'avait jamais ressenti le besoin d'aller voir à l'autre bout du monde, quelles richesses tel ou tel coin de ce globe pourrait offrir. Elle n'avait jamais eu besoin de lâcher sa famille pour aller respirer ailleurs, vivre d'aventures palpitantes et d'action. A Jacksonville, tout aurait pu être infiniment simple : Lisa et Luke auraient pu avoir leur vie d'américains très normaux, à voir leurs enfants grandir, à galérer parfois sur certaines factures, à vibrer des petits moments heureux passés avec leurs enfants, dans un parc d'attraction ou même en vacances, dans un pays étranger. Ils auraient vieilli ensemble, à compter les années qui passaient trop vite, jusqu'à peu à peu voir Jack, Monty, et puis Nancy partir vivre leur propre vie. Et peut-être qu'eux trois, ils auraient eu – et pourraient encore avoir – des desseins tout à fait différents que ce qu'ils avaient eus, Luke et elle, quand ils s'étaient rencontrés, suivis l'un l'autre sur tout un bout de chemin, et promis à être ensemble, pour le restant de leurs jours. A New York, même si elle n'était encore aujourd'hui que la mère de trois très jeunes enfants qui n'entreprenaient que leurs premiers pas dans ce monde, Lisa s'était bien sûr, sentie avoir perdu toute une frange de sa belle vie et de son beau futur, quand Luke avait été mis en prison. Ce n'était pas comme s'ils s'étaient disputés, encore et encore pendant des mois, voire des années, avant de réaliser que plus rien ne les unissait- au point d'en arriver à demander le divorce. Tout à coup, comme ça, aussi brusquement que ces flics étaient entrés dans leur maison pour foutre les menottes aux poignets de son mari, Lisa s'était retrouvée être une mère célibataire. Célibataire et enceinte- avec deux enfants en bas-âge, et un troisième en route. Et la seule chose concrète que Luke avait pu faire pour sa fille, ç'avait été de passer tout un après-midi à se casser la tête à construire son berceau : il avait manqué tout le reste ; les vêtements, les jouets, les affaires, la couleur de la chambre, l'aménagement de celle-ci. Le choix du prénom. Des décisions qu'ils avaient prises ensemble, jusque-là, pour Jack et Monty. Et des rêves qu'il n'avait pas pu partager avec elle, et qu'elle n'avait pas pu partager avec lui. Il n'y avait pas eu de débat presque moqueusement houleux, durant lequel ils se seraient taquinés, défiés, provoqués à la recherche du prénom parfait pour leur fille. Il n'y avait même pas eu de long débat sans sens, concernant quel pot de peinture choisir pour recouvrir les murs de cette chambre qu'ils n'avaient jamais aménagée, depuis qu'ils s'étaient installés dans leur maison. A croire qu'ils avaient toujours su que cette chambre était destinée à un troisième enfant- mais que tout cet avenir-là était arrivé trop tard, pour être simple et heureux, comme ils avaient pu s'y attendre.

A croire que ç'avait été naïf, juste naïf de leur part, d's'imaginer que le destin les laisserait tranquilles. Qui pouvait s'imaginer qu'un flic pouvait si aisément s'retrouver sur le banc des accusés, alors même que toutes les preuves l'accusant semblaient illogiques au plus haut point ? Et dans les journaux depuis, tous les jours ou presque – régulièrement en tout cas – Lisa avait eu à lire les nouvelles de tous ces policiers, à New York ou ailleurs, qui avaient tiré sur un homme ou un gosse noir désarmé, sans en subir la moindre conséquence. Le vrai coupable des crimes dont on avait accusés Luke, lui, il avait pu avoir toutes ces années en pleine liberté, à faire ce qui lui chantait, à profiter de sa famille, à voir ses enfants grandir. Et qui sait, peut-être que ç'aurait pu être comme ça pour toujours. Au fond, malgré le miracle que ça pouvait représenter, de voir son mari là, se tenir sur le pas de sa porte, la Jennings n'avait pas spécialement envie de se pencher sur le pourquoi du comment, sur quelle procédure avait pu relancer l'enquête, au point qu'ils en arrivent à refaire tout un procès. Est-ce que ça avait vraiment de l'importance ? Il était libre, il était juste en face d'elle, et quelques minutes plus tôt à peine, la brune avait pu se réfugier dans ses bras, sentir son odeur, sentir son étreinte autour d'elle, sans qu'il n'y ait la moindre frontière judiciaire se dressant entre eux deux. Peut-être que rien que pour ça, elle aurait dû vouloir tout savoir. Ou tout oublier. Elle, elle s'orientait surtout vers cette option-là, aussi aisé cela pouvait-il semblé dans les formes- après tout ce temps où la naïveté et le bonheur avaient été un vrai luxe qu'elle n'avait pas pu s'approprier, elle en avait bien le droit, non ? Il fallait bien que les galères en valent la peine- que toutes ces années à devoir tout encaisser et porter leur famille sur ses épaules, à elle toute seule, payent leur fruit. Que ce temps passé entre quatre murs de béton ne soit plus qu'un souvenir s'éloignant très vite, pour Luke. Ils avaient toute une vie à reprendre, hein ? Et au moins, ils n'étaient plus à Jacksonville. Elle n'avait pas encore eu à lui servir toutes les raisons pour lesquelles elle avait décidé de partir- et probablement que si elle pouvait éviter d'avoir à revivre ces mois-là, après son emprisonnement officiel, après que leur nom soit sorti dans la presse et qu'elle se soit retrouvée désespérément seule, cible de toutes les attaques – elle s'en passerait volontiers. Est-ce qu'ils devaient obligatoirement passer leur soirée à faire ça ? Ce serait comme, au moins adresser l'éléphant dans la pièce- l'élément immanquable qui faisait qu'elle n'savait pas quels mots choisir, quelle attitude adopter- qu'est-ce qu'il attendait d'elle ou qu'est-ce qu'elle pouvait bien attendre de lui. Comment est-ce qu'on pouvait n'rien avoir à dire à son propre mari ? Jamais la brune ne s'était imaginée un jour atteindre un tel stade. Mais là, les mots lui manquaient : ils avaient deux ans et demi à reconstruire, mais par où commencer ? Et pourquoi le faire ? Ces deux années et demi étaient perdues, perdues pour de vrai, et aucun récit, aucune justification ne pourraient y changer quoique ce soit. Comment ils pouvaient faire, alors ? Qu'est-ce qu'ils avaient à faire ? Dommage, il n'y avait pas de livre tout prêt à ramasser à ce moment-là pour obtenir toutes les réponses. Ironique, pourtant, parce que quand elle s'était découverte enceinte de Jack, Lisa s'était imaginée qu'il suffisait qu'elle lise tous les livres possibles et imaginables sur la grossesse, sur les premiers mois de la vie d'un bébé, pour tout savoir. Rien n'avait remplacé l'expérience, la vraie- brutale, épuisante, terrifiante. Peut-être qu'ils devaient passer par ça à nouveau, Luke et elle. Ils avaient déjà connu la galère, hein ? « Oui, ils sont couchés... » et voilà qu'elle se sentait déjà avoir répondu trop vite- trop peu de mots. Elle aimerait avoir à redire sa thèse, comme quand elle avait obtenu son diplôme : au moins, elle passerait une heure à parler, et l'air dans ses poumons ne semblerait pas aussi glacial et oppressant. « C'était la rentrée, y'a pas longtemps, alors-... » qu'est-ce que ça pouvait bien dire ? Qu'est-ce que ça voulait dire, en soit ? Peut-être que ça expliquait qu'ils ne soient pas là, ouais. Et aussi que peut-être, ce serait compliqué, tout simplement, compliqué de raccommoder leur vie, quand le quotidien était déjà bien rythmé par les enfants, l'école, leur fatigue, leurs caprices, les hauts et les bas. Où est-ce qu'elle pourrait caser un moment pour annoncer à ses enfants que leur père était de retour ? Quand il avait été emmené en prison, menottes aux poignets, elle n'avait pas eu le choix que de leur annoncer pour de bon- que leur père ne reviendrait pas. Mais maintenant quoi ? Au fond, elle ne savait même pas encore si Luke était là pour lui dire qu'il revenait, ou pour l'envoyer promener, lui cracher sa haine parce qu'elle était partie, et partir à son tour. Ce n'était peut-être pas pour rien, alors, qu'elle se faisait encore toute petite, triturant ses doigts, à la recherche de sa contenance. « Um... est-c'que... tu veux boire quelque-chose ? Café, thé ? » elle, elle aurait bien bu un bon gros verre de vin pour faire passer ce moment plus facilement. Mais ce n'était pas le genre de confession qu'une mère faisait facilement. Du moins, elle, elle s'était essayée de ne pas devenir ce genre de mère, malgré tout ce que la vie lui avait balancé dans la gueule. « Désolée... je sais pas... je sais pas vraiment comment faire. » qu'elle arriva enfin à admettre, se mordillant la lèvre en baissant les yeux. Elle avait eu besoin de lâcher cette phrase, comme un profond souffle qui était resté coincé dans sa gorge depuis de longues minutes. Elle ne savait pas quoi dire, pas quoi faire- pas quoi ressentir, entre le bonheur et la peur. La peine, la colère, la culpabilité, ces émotions entassées en elle depuis trois ans maintenant, et la surprise, l'espoir qu'elle n'avait plus attendu, instillé à nouveau en elle.  
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