Un dernier regard dans le miroir de la salle de bain et je sors de la pièce, puis de ma maison pour m’engouffrer dans ma voiture. J’ai rendez-vous dans un café de Manhattan. Alors, oui, beaucoup dirons que je suis folle de vouloir y aller avec ma voiture, mais je déteste le métro new-yorkais, c’est une horreur sans nom. Même si c’est plus long, je préfère être dans ma voiture, à chanter à tue-tête, sans être collée par des mecs en mal de sensations physiques qui ont vite fait de trouver mon poing, ou de personnes qui veulent me faire les poches. J’ai 35 ans, je ne travaille pas aujourd’hui et j’ai rien d’autre de prévu que d’aller boire un café avec une amie. J’ai la possibilité et le temps de prendre ma voiture. Même si dans dix minutes je vais gueuler après les gens qui ne savent pas conduire.
On a de la chance, aujourd’hui il fait beau. De quoi s’installer confortablement en terrasse pour profiter de l’été indien. Je m’assois donc, posant mon portable sur la table, au cas où elle aurait du mal à me trouver. Je ne suis pas trop du genre à être collée à mon téléphone, et il sonne souvent sans que je m’en aperçoive en fait. Bon, le truc c’est que les personnes qui m’appellent sont généralement soit mes collègues, ou ma sœur, donc rien de terrible si je ne me rends pas tout de suite compte qu’elles ont essayé de me joindre. Mais cette fois ça m’embêterait, c’est la première fois que nous nous voyons.
Après des mois à s’échanger des lettres pendant que j’étais en prison, je lui en avais envoyé une autre après ma sortie. Elle connaissait déjà ma situation, mais je ne lui avais pas parlé du fait que j’avais rouvert mon dossier, si ça n’avait pas marché ça aurait été trop compliqué d’expliquer que je devais faire ma peine initiale. Alors un jour, je lui ai simplement envoyé une lettre pour lui dire que j’étais libre. Et puis il y a quelques temps, j’ai ressenti le besoin de la rencontrer. C’est une personne que j’apprécie beaucoup, et comme elle vit aussi à New York, ça me semblait idiot de simplement continuer à correspondre par lettres comme si nous n’avions que ce moyen de communication. Je lui avais donné mon numéro de portable pour qu’elle me contacte si elle voulait prendre un café avec moi. Et voilà que je l’attends, une étrange appréhension au ventre, comme une gamine.
Le serveur s’approche, je lui demande un cappuccino et me sors une cigarette. Dire que j’avais réussi à arrêter… bah, je réussirai bien encore une fois.
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Aujourd’hui, c’était le grand jour. Tu allais finalement rencontrer la personne avec qui tu avais correspondu par lettre durant plusieurs mois. C’était une chose que tu n’avais pas eue l’occasion de faire la première fois. Tu n’avais d’ailleurs pas eu le temps de finir la correspondance. Tu ne savais pas non plus ce qu’il était devenu. S’il était sorti de prison, s’il avait su refaire sa vie ou, au contraire, s’il n’avait pas eu la même chance que la jeune femme que tu allais rencontrer aujourd’hui. Car, si la correspondance pouvait être normale pour beaucoup de personnes, celle avec des détenus était moins répandue. Ton père s’était d’ailleurs montré très méfiant quand tu avais commencé il y a une dizaine d’années. Heureusement qu’il n’avait jamais vu le contenu de ces lettres. Il aurait très certainement haussé plus que le ton pour une fois. Mais, maintenant qu’il n’était plus là, tu avais repris il y a trois ans et, c’est là que tu avais eu la chance de tomber sur une femme. Elle ne semblait pas méchante, bien au contraire. C’est sans doute pour ça que tu avais accepté de lui donner ton numéro quand elle t’avait donné le sien et, que plus tard, tu lui avais proposé un café. Tu stressais un peu, tu ne peux pas le nier. Tu te demandais si tu allais la reconnaître. Si tout allait bien se passer. Ce n’est jamais la même chose quand on correspond par lettres et quand on voit une personne en vrai. Tu as déjà eu quelques rendez-vous - autre qu’amical - via des sites de rencontres et, parfois par messages, le courant passait parfaitement avant de se voir. Parfois, cela casse tout et, tu espères que cela ne sera pas la même chose avec elle aujourd’hui. Passant devant la glace, tu remets tes mèches de cheveux en place avant de sortir de l’appartement. De toute manière, tu ne voulais pas rester chez toi aujourd’hui. Comme tout les autres jours de la semaine en même temps. Tu empruntes les transports en commun, assise dans un coin. Tu détestes te retrouver collé aux restes du monde. Encore plus avec ta petite taille. Avoir le nez sous les aisselles ? Très peu pour toi. Le trajet ne dure pas bien longtemps heureusement et, tu arrives finalement dans Manhattan. Tu marches une petite dizaine de minutes avant d’arriver devant un café. Jetant un rapide coup d’oeil, tu y remarques l’une des voisines de Dani. Un sourire aux lèvres, plutôt que de te contenter d’un simple signe de la main comme les autres fois, tu t’avances vers sa table. Bonjour ? dis-tu en te penchant légèrement sur le côté pour être certaine qu’elle t’ait vu. Vous êtes une voisine de Dani non ? Je ne me trompe pas ? Tu te mets un peu à rire. Te tromper serait chose aisé avec toi. Désolé, je ne veux pas vous déranger. Vous attendez peut-être quelqu’un ! Je... Tu sors alors ton téléphone de ta poche afin d’envoyer un message à la femme que tu dois voir, histoire d’indiquer que tu es arrivée. ...dois aussi voir quelqu’un de toute manière.
Je ne suis pas spécialement du genre à « vouloir sortir », en fait je suis plutôt casanière. Ah, quand j’étais au lycée, j’allais souvent aux fêtes, j’adorais ça, me mêler à tout le monde, faire la folle… Même une fois à Ottawa, et quand j’ai commencé à avoir l’argent pour ça, j’aimais bien sortir, rencontrer des gens. Aujourd’hui, non, rester chez moi est bien souvent l’option que je choisis lorsque je n’ai pas d’obligation à l’extérieur. Alors, oui, on peut me reprocher d’être solitaire, mais c’est juste que je suis méfiante. Et à présent, quand je ressens le besoin de sortir, c’est pour me vider la tête, pour m’empêcher de penser à quelque chose.
C’est pourquoi l’invitation d’Isis est tombée à pic, je ne pouvais ni rester seule, ni enfermée chez moi. Sans doute qu’un jour je pourrai la remercier comme il se doit, et lui expliquer pourquoi son invitation ressemblait tant à une libération. J’espérais que ça se passerait bien, je n’avais pas envie de rentrer chez moi après 30 minutes de discussions stériles. Je tire sur ma cigarette, tapant nerveusement du pied contre celui de ma chaise. Et puis une petite tête apparait dans mon champ de vision, un visage qui ne m’est pas inconnu par ailleurs. Quand elle me demande si je suis une voisine de Dani, je fais le lien. Alors c’est une amie de Dani, hein ? C’est la demoiselle qu’il m’arrive de temps en temps de croiser dans notre rue, effectivement. Je fais un léger sourire.
« Oui, c’est bien ça. »
Elle s’excuse et envoie un message en disant qu’elle attend quelqu’un. Mon portable se met alors à vibrer sous ma main, je le prends pour voir que c’est un message d’Isis. Je lui réponds rapidement que je suis en terrasse, et en voyant la demoiselle devant moi regarder une fois de plus son portable, cela fait tilt. Oh non, le monde serait si petit que ça ?
« Isis ? »
Oh Seigneur, si ce n’est pas elle j’aurai l’air d’une parfaite idiote ! Mais pour ma défense, la coïncidence serait vraiment troublante si c’en est une. Et puis tant pis ! J’aurai l’air d’une idiote, ce ne serait pas la première fois !
« Je suis Mackenzie. Salut ! »
Je lâche un petit rire amusé, et pas vraiment sûre de moi, ce qui ne m’arrive pas souvent. Quelle serait les chances pour que ma gentille correspondante soit aussi l’amie de mon trop dévoué voisin ?
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Tu viens de rencontrer l’une des voisines de Dani. Il vous est déjà arrivé de vous croiser par moment quand tu rentrais ou sortais de chez lui. Cela se soldait bien souvent par un simple signe de la main. Tu n’avais même jamais demandé à Dani comment elle s’appelait. Enfin, c’était de toute manière souvent ça entre voisins, encore moins quand ce n’était pas les tiens. Pourtant, contrairement aux autres fois, tu avais décidé de venir la voir, de lui dire bonjour. Sans doute un moyen pour toi de décompresser avant de te jeter dans le grand bassin. D’ailleurs, quand elle te confirmait être celle que tu pensais qu’elle était, tu soupirais de soulagement intérieurement. Si en plus du stress de rencontrer une personne que tu n’avais jamais vu de ta vie, tu rajoutais à cela le fait de te tromper de personne... C’était officiel, tu te serais caché sous une table et n’en serais plus sorti. Pourtant, tu t’excuses quelques secondes auprès d’elle, le temps de prévenir ta correspondante que tu es arrivé. D’ailleurs, c’est assez drôle, au moment où tu envoies le message, la jeune femme en reçoit un. Plutôt curieux comme coïncidence. Ce qui l’est encore plus, c’est que lorsqu’elle répond, c’est toi qui reçois une réponse. Tu fronces les sourcils, sans pour autant faire de rapprochement. Combien de chance as-tu pour que ta correspondance se trouve être une voisine de Dani ? Cependant, elle prononce ton prénom et, les choses paraissent encore plus étranges. Euh... Oui. C’est Dani qui vous l’a dit ? Tu ne sais pas trop comment réagir pour le coup. Tu es un peu perdu même... Ce n’est que lorsque la jeune femme prononce son prénom que tu comprends subitement ce qui est en train de se passer. Mackenzie ? Tu as tout de même un petit moment de blocage, de réflexion. Est-ce possible ? Mackenzie ? La Mackenzie avec qui je corresponds depuis quelques années ? Tu la regardes alors que tu restes là, sans réellement bouger. Bon-... Bonjour ! finis-tu par dire en lui tendant la main, rangeant alors ton téléphone dans ta poche. Tu as vraiment beaucoup de mal à redescendre et à comprendre ce qui se passe sous tes yeux là. Je... Woh. Le monde est vachement petit quand même ! Tu te mets à rire un peu bêtement pour le coup... Mais, au fond, tu n’as pas tord. Le monde est vraiment petit et avec un sens de l’humour particulier.
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Invité a posté ce message Mar 23 Oct 2018 - 11:30#
Petit café entre... amies ?
Quand elle me demande si c’est Dani qui m’a dit son prénom, je commence à me dire que j’ai peut-être trop hâtivement tiré des conclusions. C’est vrai quoi, les coïncidences ça existe, et même si ça parait vraiment trop pour en être une, je suis plutôt adepte de la théorie des grands nombres. Heureusement, avant que je ressente le besoin de m’excuser pour cacher ma gêne, Isis me demande si je suis bien celle avec qui elle correspond depuis quelques années. Puis elle me salue en me tendant sa main que je prends pour la serrer doucement. Oui, vraiment, le monde est petit, même dans une ville comme New York. Son rire, comme un petit carillon, me fait sourire.
« Je t’en prie, assieds-toi, » l’invité-je en me rasseyant.
Je rallume ma cigarette qui s’était éteinte pendant notre échange et repose le briquet sur le table en soufflant la fumée à l’opposé de mon amie. Mais avant qu’on puisse entamer une conversation, le serveur revient avec mon cappuccino, je le remercie et regarde de nouveau ma correspondante.
« Que veux-tu boire ? Ou manger ? C’est moi qui offres ! »
Je la laisse commander et en profite pour l’observer quelques instants. Elle est vraiment ravissante, et je crois que si je ne l’avais pas rencontré par courriers interposés, son visage m’aurait sans doute quand même donné envie de me confier à elle. Enfin, si j’étais du genre à m’épancher sur mes problèmes. Il m’est étrange de me dire que je la connais si peu alors que je me suis librement ouverte à elle dans mes lettres. Comme je le disais, c’est quelque chose que je ne gère pas facilement, parler de moi, de mes peurs et de mes problèmes. Par écrit, c’est étonnamment plus simple, comme s’il n’y avait pas vraiment quelqu’un pour les lire, et pourtant cette personne est en face de moi. Si secrète et fragile en face de moi. J’imagine qu’il serait difficile pour n’importe qui nous voyant ainsi de deviner quel lien nous réunit, et surtout dans quel sens.
« Je suis vraiment contente qu’on ait pu se rencontrer », lui dis-je après que le serveur se soit éloigné. « Depuis le temps que je me demande qui est-ce que j’embête avec mes problèmes de taularde. »
Je ris à nouveau, sans me soucier des regards qui se sont tournés vers moi. Bon, j’avoue que si je cache si peu que j’ai fait de la prison, c’est aussi parce que j’aime bien choquer les gens bien-pensants.
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Invité a posté ce message Mar 23 Oct 2018 - 17:01#
Doucement, tu prends place face à la jeune femme à table. Tu as vraiment du mal à croire que la femme que tu as tant de fois salué de loin soit en réalité celle avec qui tu as eu bon nombre d’échanges de lettres par le passé. Et pas n’importe quelles lettres vu que celles-ci venaient toute de prison. Tu as du coup, un peu de mal à parler. Tu la regardes simplement sans rien dire avant qu’un serveur arrive pour apporter le cappuccino de Mackenzie et qu’elle te propose ce que tu aimerais boire ou manger. Elle offre ? Comment refuser cela. Oh, et bien, je veux bien un grand café au lait avec un brownie. Les brownies, un péché mignon. De toute manière, toute nourriture l’est un peu pour toi. Tu remercies le serveur en avance et, tu reportes ton attention sur la femme en face de toi qui se trouve en train de fumer. Depuis combien de temps n’as-tu pas fumée toi ? Tu as l’impression que cela fait une éternité mais, ça ne te manque pas forcément. Enfin, encore une fois, tu l’observes simplement. Comme ci tout ça n’était pas réelle, mais c’est bien le cas. Cela le devient encore plus lorsqu’elle reprend la parole. Je suis contente moi aussi. Réponds-tu en premier lieu avant de poursuivre. Surprise tout de même de voir que je vous ai croisé plus d’une fois et, que je n’avais aucune idée de «qui» vous étiez. Fin, que la correspondante - fin vous - et la voisine de Dani se trouve être la même personne. C’est fou. Le monde est petit, ça, personne ne peut te l’enlever. Tu vas finir par croire que le monsieur tout là-haut à décider de te faire rencontrer des personnes en particulier. Que ce soit Warren, que tu as pu voir deux fois sans même le vouloir et, maintenant, Mackenzie. Vous ne m’avez jamais embêté. Sinon, croyez le, vous n’auriez plus eu de mes nouvelles. Lances-tu avant de rire un peu. Un rire qui se transforme peu à peu en silence en voyant quelques regards choqués posé sur la femme en face de toi. Quoi ? C’est le fait qu’elle est dite taularde qui fait que tout le monde se retourne sur elle ? Cela te fait soupirer et, tu ne peux pas t’empêcher d’en fusiller plusieurs du regard. À croire qu’ils connaissent toute sa vie pour la juger ainsi du regard. J’espère quand même ne pas vous avoir trop fait attendre. Tu frottes un peu tes mains entrent-elles avant de voir ton café et ton brownie arriver. Tu remercies - encore le serveur - avant de glisser tes mains un peu froide contre la tasse chaude. Cela fait du bien. Donc, en dehors d’être la voisine de Dani. Vous vous parlez ? Curiosité, curiosité, quand tu nous tiens.
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Invité a posté ce message Mer 24 Oct 2018 - 10:03#
Petit café entre... amies ?
Je m’étais toujours demandé quel genre de personne peut avoir envie d’avoir une correspondance avec des prisonniers. Peut-être des personnes un peu perdues, qui ont besoin d’échanger et qui ne savent pas trop comment faire avec des gens de chair et de sang. Peut-être des personnes qui veulent vivre par procuration les crimes que d’autres ont commis. Quand j’ai commencé à écrire à Isis, en fait j’ai rapidement éliminé la seconde catégorie, et maintenant que je la vois, ce n’est pas non plus la première. Elle toute mignonne, toute pimpante, avec ses grands yeux et sa voix douce. La question me revient quelque peu en tête, et je m’étonne de ne jamais la lui avoir posée dans mes lettres.
Quand elle me dit qu’elle espère ne pas m’avoir fait attendre, en me vouvoyant encore une fois, je secoue doucement la tête en souriant. Je ne suis, certes, pas quelqu’un de très patient, mais tant que j’ai encore ma première cigarette dans la main, c’est qu’elle n’a pas été très longue à arriver.
« Tu sais, tu peux me tutoyer. J’ai l’impression d’avoir cinquante ans quand on me vouvoie. »
Je fais un sourire amusé et écrase ma cigarette dans le cendrier pour prendre une gorgée de mon cappuccino, maintenant que sa commande est servie. Et puis elle me pose une question sur ma relation avec Dani. Pensant immédiatement à la dernière fois où je l’ai vu, je ne peux m’empêcher de rougir légèrement. Elle a l’air tout aussi curieuse que dans ses lettres en tout cas.
« O-oui, on se parle un peu. »
Merde, je ne sais pas trop quoi dire. C’est une amie à lui. Même si je la connais un peu, et qu’elle a été ma confidente en quelque sorte, que puis-je dire ? Voilà, on parle de lui, et je me mets à trop réfléchir, ce mec me tuera… Je souffle doucement.
« En fait… Je le connais depuis quelques années. Un flic d’Ottawa m’a donné son numéro quand il a su que je partais aux États-Unis, pour que j’ai quelqu’un à qui parler en cas de problème. Et malheureusement, ça n’a pas pu se faire avant que j’agresse mon harceleur. Dani a essayé de m’aider à prouver que j’étais innocente mais… je n’ai pas été très coopérative à ce moment-là. »
Elle connaît mon affaire, même si je ne sais pas réellement si elle m’a cru quand je me disais innocente avant que je sois blanchie et libérée.
« Tu vois, le monde est vraiment petit, maintenant c’est mon voisin. »
Je ris de nouveau. Pendant plusieurs mois je m’étais dit que j’aurais dû aller vivre ailleurs, pour ne pas l’avoir à me proposer de l’aide en permanence. Aujourd’hui, je suis bien heureuse d’être restée, pour ce qui aurait pu se passer l’autre soir s’il n’avait pas été là… et pour ce qui s’est passé l’autre soir parce qu’il était là.
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Invité a posté ce message Jeu 25 Oct 2018 - 10:01#
Un sourire amusé se dessine sur tes lèvres quand finalement Mackenzie te demande de la tutoyer. C’est vrai que tu as cette fâcheuse habitude de vouvoyer. Une habitude que tu peines à oublier, mais tu fais tout de même des efforts assez vite lorsqu’une personne te demande de la tutoyer. C’est simplement par habitude. Oui, pardon, excuse moi, je vais te tutoyer. Réponds-tu en la tutoyant justement. Sans doute pour lui faire comprendre que, oui, tu vas le faire. Quand ton café arrive, tu remercies le serveur en face de toi, un sourire aux lèvres avant de glisser tes mains contre la tasse encore chaude. Tu finis ensuite par évoquer Dani et, sa réaction t’intrigue un petit peu. Elle est mal à l’aise ? Tu as dit une chose qu’il ne fallait pas ? Pour le moment, tu te contentes de la regarder tout en appréciant le contenu de ta tasse. C’est chaud, cela te fait un bien fou. Tu attends patiemment de voir si elle compte parler d’avantage de Dani. Ce qu’elle semble être d’accord de faire. Tu l’écoutes encore, curieuse alors que tu ne peux pas t’empêcher de taper dans ton brownie tout en l’écoutant. Un sourire se dessine même sur tes lèvres quand tu entends dire que Dani à essayé de l’aider. Je vois. Il est toujours là à vouloir aider son prochain et, il ne tombe que sur des têtues. Du moins, c’est ainsi que tu le vois lorsqu’elle te dit qu’elle n’a pas été très coopérative. Tu ne l’es pas vraiment non plus avec Dani. Voir même, pas du tout. Le pauvre, tu le plains un peu vu le nombre de fois où tu as réussi à l’envoyer bouler quand il te proposait son aide. Enfin bon. Tu bois à nouveau une gorgée de ton café tout en reposant le regard sur Mackenzie. En effet, le monde est petit. Encore plus petit quand je vois que, tu le connais, je le connais et, on se connaît. Oui, là, c’est même plus le mot petit qu’il faudrait employer. C’est amusant quand même. Rajoutes-tu avant de pincer tes lèvres. Mais, dis moi, tu l’aimes beaucoup non ? Curiosité, quand tu nous tiens. Puis, il faut dire qu’elle n’a rien fait pour te laisser penser le contraire.
J’écoute Isis me dire que Dani ne tombe que sur des personnes têtues, et suppose alors qu’il a sans doute dû lui proposer une aide qu’elle a décliné, ou du moins contre laquelle elle a rechigné. De ce que j’ai compris des quelques informations que j’ai pu grappiller dans nos lettres, Isis n’a pas l’air d’être quelqu’un en demande, d’attention ou d’une aide quelconque. Je l’imagine comme une personne forte, c’est sans doute pour ça que j’ai appris à l’apprécier autant. Elle répète que le monde est vraiment très petit, je hoche légèrement la tête. C’en ai presque vertigineux d’ailleurs. Mais New York est une grande ville après tout.
Sa dernière question, qui n’en ai une qu’à moitié, me fait rougir encore une fois et je prends une gorgée de mon cappuccino pour essayer de reprendre contenance. Ce qu’elle est curieuse, mais ça j’en ai l’habitude, elle me posait des tonnes de questions dans ses lettres, certaines auxquelles je n’ai pas forcément répondu d’ailleurs. J’ai une affection particulière pour Dani, comment faire autrement de toute façon ? Les personnes qui ont marqué ma vie, pour la plupart, ont été des personnes qui m’ont bousillée, qui m’ont jetée au sol et martelée comme espérant que je fonde avec mon sang sur le pavé.
« C’est quelqu’un de profondément bon, je pense que ça doit être difficile de ne pas l’apprécier. »
J’élude un peu, mais c’est un peu délicat d’en parler.
« Et toi, qui pose toujours autant de questions sans trop répondre à celles des autres, tu fais toujours des études… d’archéologie ? »
J’ai envie d’en savoir un peu plus sur elle. C’est quelqu’un de très intéressant qui a beaucoup d’empathie, en tout cas elle en avait pour moi, et maintenant que nous sommes face à face, que ma vie est redevenue moins chaotique, que je ne suis plus enfermée entre quatre murs, je peux lui poser plus de questions.
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Invité a posté ce message Jeu 15 Nov 2018 - 20:43#
Tu ne peux pas t’empêcher de hausser un sourcil à ses mots. Profondément bon ? Difficile de ne pas l’apprécier ? Bon. Elle marquait des points pour le coup, il n’en fait aucun doute mais, ses réactions te laissait penser qu’elle avait d’autres sentiments pour lui. Tu étais certes très curieuse mais, tu étais aussi très observatrice, il n’y a pas de doute là-dessus. De toute manière, tu pourrais toujours demander à Dani lui-même et, voir comment monsieur réagit. Voilà une raison supplémentaire pour aller encore grignoter un morceau chez lui une soirée. Puis, une raison de plus pour ne pas avoir à payer quoi que ce soit de ta poche. Oui, c’est vrai. Même si monsieur aime toujours vouloir aider les autres malgré qu’on s’y refuse. Ah, ça, tu le connais. Tu connais cette partie-là de lui. Il n’a jamais voulu lâcher le morceau à ton sujet et, aujourd’hui encore, tu es certaine qu’il ne le lâchera pas. Enfin, de toute manière, il semblerait que ce ne soit plus à ton tour de poser des questions, mais a elle. Tu lui dois bien ça après tout non ? Elle a dû supporter les tiennes quelques années. Toi et ta curiosité - bien qu’elle ne soit pas déplacée - peut parfois agacer ou quelque chose dans le genre. Tu en es bien consciente au fond. Même si cela est plus fort que toi. Oui, je suis toujours en études d’archéologie. Même si je suis finalement à ma dernière année, j’en suis toujours. Ta réponse est un peu courte mais, tu ne sais pas quoi ajouter d’autres. L’archéologie dernièrement te rappelle bien trop ton père et, tu sèches même parfois quelques cours. Une bien piètre élève dernièrement. Je me demande vers quoi je vais me tourner après. Peut-être que je bosserais un peu dans un musée. Il faudrait que je vois cela, que je me renseigne un peu auprès du musée de New-York. Même si toi, ton vrai but, c’est te rendre sur le terrain. Tu n’es pas vraiment faite pour épousseter de vieux cadavre dans une salle. Non. Tu as besoin d’aventure. Bien que, tu te doutes que tu n’aurais certainement jamais d’aventure à la Indiana Jones.
Aujourd’hui, c’était le grand jour. Tu allais finalement rencontrer la personne avec qui tu avais correspondu par lettre durant plusieurs mois. C’était une chose que tu n’avais pas eue l’occasion de faire la première fois. Tu n’avais d’ailleurs pas eu le temps de finir la correspondance. Tu ne savais pas non plus ce qu’il était devenu. S’il était sorti de prison, s’il avait su refaire sa vie ou, au contraire, s’il n’avait pas eu la même chance que la jeune femme que tu allais rencontrer aujourd’hui. Car, si la correspondance pouvait être normale pour beaucoup de personnes, celle avec des détenus était moins répandue. Ton père s’était d’ailleurs montré très méfiant quand tu avais commencé il y a une dizaine d’années. Heureusement qu’il n’avait jamais vu le contenu de ces lettres. Il aurait très certainement haussé plus que le ton pour une fois. Mais, maintenant qu’il n’était plus là, tu avais repris il y a trois ans et, c’est là que tu avais eu la chance de tomber sur une femme. Elle ne semblait pas méchante, bien au contraire. C’est sans doute pour ça que tu avais accepté de lui donner ton numéro quand elle t’avait donné le sien et, que plus tard, tu lui avais proposé un café. 
