(t.m) six pack coming soon.

En ce moment, Eris a le sommeil agité. Elle peine à s’endormir et lorsqu’enfin, morte de fatigue, elle y parvient, elle finit toujours par se réveiller trop vite. Mauvais rêve, sa foutue vessie qui ne peut se retenir, un colocataire un peu trop bruyant, une urgence au travail, bref il y a toujours quelque chose pour venir perturber ses nuits les rendant courtes et/ou hachées. Résultat, elle a tendance à être sur les nerfs plus facilement qu’à l’accoutumée et en plus de ça, elle affiche une sale mine. Sa vie est loin d’être un conte de fées en ce moment. Pourtant, ce n’est pas ce qu’elle demande. Eris, elle donnerait tout pour une vie banale, à la limite de l’ennuie et tranquille. Le conte de fées, elle s’en moque mais un peu de répit, elle ne cracherait pas dessus. Cependant, il faut croire que même ça, c’est trop demandé. Alors, hier soir pour se changer les idées – ou du moins, essayer – elle est sortie. Soirée entre filles avec Meghan et deux autres amies. Tout se passait bien jusqu’à ce qu’elles décident de terminer la soirée dans un bar. Son triste soda n’a pas manqué de lui servir de rappel. Tic, tac. Tic, tac. Le temps presse, elle doit faire un choix. Rebelote, cette pensée l’a hanté toute la nuit, l’empêchant de rejoindre Morphée.
Du coup, ce matin, c’est tôt malgré l’heure tardive à laquelle elles sont rentrées qu’Eris se réveille. Elle traîne au lit dans l’espoir fou de se rendormir mais rien y fait. La voilà dépitée et ça ne s’arrange pas lorsqu’elle aperçoit son reflet dans le miroir. Une douche ne lui fera pas de mal. Une fois celle-ci prise et une tenue confortable enfilée, elle se dirige vers la cuisine, bien décidée à se réconforter grâce à la bouffe. Elle se lance donc dans la confection de pancakes aux pépites de chocolat qu’elle affectionne tant. C’est dimanche, elle ne travaille pas alors elle a bien du temps à passer en cuisine. Écouteurs dans les oreilles, I've Got A Dark Alley And A Bad Idea That Says You Should Shut Your Mouth de Fall Out Boy à l’écoute, elle est prise dans l’ambiance et danse tout en touillant les ingrédients dans un saladier. Lorsqu’elle se retourne, elle comprend qu’elle n’est pas seule. L’un de ses colocataires l’observe. Tommy, le propriétaire. Sourire aux lèvres, pas le moins du monde embarrassée, elle enlève un écouteur et lui demande. T’es là depuis quand ? Juste histoire de savoir s’il a assisté à toute sa performance. Elle réalise seulement par la suite qu’il ne porte qu’un simple caleçon. Ok, l’homme n’est pas pudique.

@Tommy Matthews  

Eris, elle finira certainement sourde à cinquante ans à force d’écouter la musique à un volume trop élevé lorsqu’elle utilise son casque ou pire, ses écouteurs comme à l’instant même. Le truc, c’est que c’est plus fort qu’elle surtout lorsque la musique possède un rythme entraînant. Dans ce cas-là, elle se sent obligée de monter le son, mettant à mal ses pauvres tympans. Heureusement, ses longues journées de travail ne lui permettent pas d’écouter la musique bien longtemps sinon, elle serait peut-être déjà sourde. L’ironie quand même, elle qui est pourtant raisonnable sur plein d’autres choses. Bref. Sa raison s’est totalement envolée alors qu’elle se lance dans une danse endiablée au beau milieu de la cuisine. L’espace d’un instant, elle oublie où elle est. Elle oublie qu’elle ne vit pas dans la belle maison qu’elle partageait avec Newt et que par conséquent, elle n’est plus à l’abri de se faire surprendre. C’est justement ce qui se produit. Réalisant qu’elle est observée, Eris s’arrête de danser pour questionner Tommy. Assez pour contempler ton petit déhancher. La brunette arque un sourcil en le voyant reproduire son fameux déhancher mais elle finit tout de même par sourire, amusée de la situation. Tu prépares quoi ? Jugeant que sa préparation est suffisamment mélangée, elle pose le saladier à côté de la plaque à induction et fait chauffer la poêle à pancakes qu’elle n’a pas manqué d’emporter lors de son rapide déménagement. Des pancakes. Pourquoi ? Eris n’a pas besoin d’entendre la réponse de son nouveau colocataire. Elle a bien compris que cette question pourrait bien vite en entraîner une seconde du style "je peux en avoir ?". Et au fait, mon déhancher est bien meilleur que ça ! Passer du coq à l’âne, c’est l’une de ses spécialités alors elle n’a aucun mal à revenir sur la pâle imitation du trentenaire. D’ailleurs, elle continue et lance un nouveau sujet de conversation. Tu te trimbales souvent en caleçon ? Je suis encore nouvelle ici, je connais pas toutes les habitudes de mes colocataires. S’il n’est pas bête, il comprendra à l’expression de son visage et au son de sa voix qu’elle n’est pas du tout gênée par la situation, qu’elle est plus amusée qu’autre chose. La brunette lance la première tournée de pancakes, quatre sont déjà en préparation.

C’est la première fois qu’elle se retrouve véritablement seule avec Tommy ce qui leur donne enfin une occasion de faire connaissance. C’est quand même étrange de vivre avec quelqu’un dont on ne connait quasiment rien mais c’est pourtant bel et bien leur cas. A part le peu de choses que Wyatt lui a appris sur Tommy, à commencer par le fait qu’il fasse partie de l’équipe professionnelle des Giants de New-York, elle ne sait pas qui il est. Tommy, de son côté, il a également dû être briefé par Wyatt mais lui-même ne connaissant pas grand-chose d’elle, il n’a pas dû en apprendre des masses. Dans cette maison, c’est auprès de Meghan qu’il faut se renseigner pour connaître les détails de la vie de la brunette et heureusement pour cette dernière, la kinésithérapeute sait garder sa langue. J’ai archi faim. J’abuse si tu me nourris ? Eris sourit, ravie de constater qu’elle est toujours aussi douée pour anticiper les choses même si pour le coup, la demande du sportif était évidente. Non, ça va. J’en ai trop fait, de toute façon. Certainement parce qu’elle a l’habitude de cuisiner pour deux. Cette pensée, elle la chasse vite de son esprit, ne souhaitant pas laisser paraitre le moindre signe de faiblesse devant Tommy. Elle tient à garder sa vie privée secrète. Ça a l’air de fonctionner puisqu’elle parvient à le faire rire. Quoi ?! Il était pareil mon déhancher. Eris affiche une légère grimace tout en tournant une main de gauche à droite en mode « couci-couça ».
Pomme ou Orange ? Eris regarde dans sa direction, réalisant qu’il est installé à table, une table qu’il a dressée pour deux. Orange, s’il te plait. A son tour, elle lui pose une question mais celle-ci est plus improbable. Le verra-t-elle souvent en petite tenue ? Oui. Je ne suis pas très pudique. Et encore, t’as de la chance, je porte un caleçon. Eris ne peut s’empêcher de le regarder, un air surpris sur le visage. Elle ne s’attendait pas à une telle réponse mais au moins, elle est au courant maintenant. Ils sont tous prévenus, ça reste ma villa. Et si ça les dérange, je ne les retiens pas. Ça a le mérite d’être clair. Eris se contente de hocher la tête. Elle n’a pas tellement le choix de toute façon, elle avait besoin d’un toit rapidement et c’est ici qu’elle l’a trouvé. Vivre à plusieurs, c’est savoir faire des concessions et elle s’en souvient depuis qu’elle a emménagé ici. Je suppose que je suis chanceuse d’être au rez-de-chaussée. Autant prendre les choses à la légère. En tout cas, c’est la façon de penser d’Eris. Alors, Eris. C’est quoi ton histoire ? Il la prend de court alors qu’elle dépose les quatre premiers pancakes dans une assiette. Heureusement, elle a plus d’un tour dans son sac. Je viens d’Argentine, j’me suis réfugiée ici après avoir tué le président. Les opposants au pouvoir, tu sais ce que c’est. Tranquillement, elle enchaîne avec une deuxième tournée de pancakes, fière de sa connerie.

Savoir que Tommy, l’un de ses nouveaux colocataires, a des tendances naturistes peut s’avérer utile. Au moins, si jamais elle le croise à poil un jour, elle ne sera pas surprise. Il l’aura prévenu. Bon étant donné qu’elle habite l’une des chambres du rez-de-chaussée et que lui est au dernier étage, elle préfère positiver et se dire que ses chances de tomber sur un Tommy nu sont moins élevées que d’autres habitants de cette villa. Chose qu’il semble confirmer. T’auras moins de chance de me croiser nu, oui. Le pire, c’est qu’elle serait capable de passer à côté de lui sans montrer une once d’intérêt à sa nudité. En ce moment, elle a les hommes en horreur. Depuis la tromperie de Newt, elle les a tous mis dans le même sac et le peu des gentils qu’elle connait, elle leur porte strictement aucun intérêt. C’est triste mais c’est sa façon à elle de gérer la situation.
La question de Tommy la dérange un peu. D’une, elle trouve ça assez indiscret étant donné qu’ils ne se connaissent pas et de deux, elle n’a pas envie de discuter de sa vie privée. C’est surtout la deuxième raison qui la pousse à inventer une blague débile. Elle n’espère pas lui faire oublier sa question avec une telle idiotie mais au moins gagner du temps. Oui, faut dire qu’on aurait laissé une meurtrière rentrée dans les rangs de notre police. Du FBI, encore pire. Elle a à cœur de préciser qu’elle n’est pas qu’une simple flic. Elle n’a jamais fait partie de la police et a de suite visé plus haut, chose dont elle estime avoir le droit d’être fière même si elle ne dénigre pas le métier de policier. Oui, il sert quand même quelque chose à Wyatt. Mais plus sérieusement, comment t’es arrivé jusqu’ici ? La question revient sur le tapis alors qu’elle dépose la deuxième et dernière fournée de pancakes dans une assiette. Elle éteint la plaque à induction avant de rejoindre Tommy à table, remarquant qu’il n’a pas attendu avant d’entamer son repas. J’ai quitté mon ex. Comme on habitait ensemble, j’ai vite voulu déménager. Meghan m’a dit qu’il restait de la place ici donc me voilà. Elle va droit à l’essentiel, évitant volontairement les détails de cette rupture. Hors de question qu’elle informe Tommy, un étranger, des détails de sa vie privée. D’ailleurs, elle enchaine en tartinant un premier pancake de confiture de fruits rouges. Et toi, pourquoi ne pas vivre seul ? T’as les moyens. Parce que soyons honnête, pour la majorité des gens, la coloc, c’est surtout une façon de ne pas se ruiner en loyer. Première bouchée avalée, elle attend la réponse du sportif.

Raconter sa vie, Eris n’en est pas une adepte et encore moins lorsqu’il faut le faire devant un étranger. Elle a beau vivre sous le même toit que Tommy, à ses yeux, c’est ce qu’il est : un étranger et pour cause, ils ne connaissent rien l’un de l’autre. C’est même la première véritable discussion qu’ils ont depuis son installation. Alors, lorsqu’elle doit lui expliquer la raison de son emménagement, Eris fait court. Elle dit l’essentiel sans rentrer dans les détails. Au fond, elle comprend sa curiosité. Il doit aimer en connaître un minimum sur les gens qui vivent avec lui et la raison qui lui a amené à faire ce choix. Ah..les ruptures compliquées. Tu m’as l’air de t’y connaître, qu’elle lui dit alors. Elle ne cherche absolument pas à ce qu’il lui raconte sa vie. Elle ne demande pas aux autres ce qu’elle ne veut ou ne peut pas faire. C’est juste l’impression qu’elle a sur le coup et qu’elle partage avec le trentenaire. T’es la bienvenue en tout cas. Eris hoche doucement la tête avant de lui sourire en guise de remerciement.
C’est la maison de ma famille. J’ai toujours détesté la voir vide, sans vie. Mais je n’ai pas eu le cœur à la vendre, encore. Même si techniquement, elle est encore à mon paternel. Eris écoute Tommy tout en dégustant sa montagne de pancakes. Qu’est-ce qu’elle peut manger certains matins ! Alors que d’autres, une tasse de café lui suffit. Hm, j’crois qu’en fait je préfère vivre entouré que seul. Puis, si mon fric peut aider des gens qui n’ont pas de toit, autant le faire, non ? Tout d’abord, la brunette approuve d’un signe de tête. Une fois sa bouchée terminée, elle reprend la parole. J’avoue que quand Meghan m’a dit combien elle payait, j’ai eu du mal à y croire. Pour le coup, c’est assez sympa de ta part d’établir un loyer abordable. Elle, elle n’a pas de problème à ce niveau-là, son emploi lui offrant un niveau de vie envié de beaucoup mais elle pense aux autres. Pour une personne à faible revenu, cette colocation serait une aubaine. Qu’est-ce que t’aimes dans la vie miss FBI ? Tout en mâchant son nouveau morceau de pancake, elle réfléchit. C’est triste de dire que mon boulot me prend un temps fou ? Tant pis si ça l’est, elle l’aime ce travail. J’aime les trucs assez simples au final : sortir entre amis, boire un verre, assister à un match et les dimanches devant Netflix. Les petits plaisirs de la vie, quoi. Elle sourit, Eris. Elle n’est pas différente de la majorité. Les choses simples sont les meilleures. Et toi ? Des passe-temps en dehors de ton sport ? Elle s’intéresse à son tour avant de boire une gorgée de son verre.